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Page 1: Exposé messaoudi le reflet

le reflet des processus sociaux dans les structures linguistiques 

Année Universitaire: 2010 - 2011

Elaboré par :BENSAID SaraGHZALALE MeriemeLAMALMI Zakarya

Sous la direction du : Pr : Mme Leila MESSAOUDI

Master Langue française et diversité linguistique

Semestre premierEléments de Sociolinguistique

Université Ibn Tofail Faculté des Lettres et des

Sciences Humaines

Département de Langue et Littérature Françaises

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Proposition de planIntroduction I. Les Différentes étapes de travail : Pré-

enquête et enquête. II. La stratification sociale comme facteur de

changement linguistique. III. L’évaluation subjective de la variable

phonologique (r).   

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IV .L’évaluation subjective de certaines unités lexicales.

 V .L’étude des variables chez les groupes

ethniques présents à New York. (Noirs, Porto Ricains).

 VI .L’intégration sémantique dans l’étude de

la stratification sociale.

Conclusion

Référence bibliographique

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Introduction  Le chapitre que nous allons présenter a pour thème : « le reflet des processus sociaux dans les structures linguistique ». IL est d’abord paru in Joshua Fishman, Readings in the Sociologie of Langage (La Haye, Mouton, 1968), p : 240-251, mais il a été révisé par LABOV avant d’être inclus dans son ouvrage : Sociolinguistique.

Ce chapitre s’intéressera principalement à un

autre aspect de la variation linguistique : La différenciation des locuteurs par le statut social. Ainsi, il aura comme objet les différents modes possibles d’interaction entre le langage et la stratification sociale, notamment le statut socio-économoque de la population cible de Lower East Side.

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Notre travail abordera cinq grands volets :

► Le premier volet présentera les différentes étapes poursuivies par LABOV

Pré-enquête Enquête

► Le deuxième volet sera consacré à l’étude de la stratification sociale comme facteur de changement linguistique ; nous allons examiner deux variables : (th) et (r).

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► Le troisième et le quatrième volets s’intéresseront à un autre aspect de la stratification sociale : L’évaluation ; en d’autres mots, nous allons découvrir comment les informateurs évolueront la variable phonologique (r) ainsi que certaines unités lexicales.

► Le cinquième volet s’intéressera à l’étude de certaines variables chez quelques groupes ethniques présents à New York.

Et en dernier lieu, nous allons examiner le rôle de la sémantique dans l’étude de la stratification sociale.

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I. Quelle sont les différentes étapes de travail ?

1 - Pré-enquête :

Dans ce travail W. LABOV s’est inspiré de la sociologie, en particulier la méthode d’enquête. Avant d’entreprendre son enquête, il a procédé à une pré-enquête qui avait comme objet les attitudes sociales de la population cible de Lower East Side.

Le premier échantillon comprenait 988 sujets adultes d’une population totale de 100 000 personnes. Lors de l’échantillonnage, LABOV n’a retenu que 195 informateurs d’un ensemble de 33.000 locuteurs. Tous ces informateurs partageaient une seule langue qu’est l’anglais, et appartenaient au même lieu d’habitation depuis au moins de deux ans.

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LABOV souligne l’aide des deux offices de recherches à savoir Mobilization for Youth et de la Columbia School of Social Work qui lui ont fourni des informations assez complètes sur les caractéristiques sociologiques des informateurs, ce qui lui a permis de se focaliser davantage sur le comportement linguistique de sa population cible qui était au nombre de 81%.

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2 - Enquête : Après cette enquête, LABOV a relevé toute une panoplie de styles contextuels à travers l’interview linguistique :   Le discours familier. Le discours surveillé. La lecture. La liste des mots. Les paires minimales.

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II. La stratification sociale comme facteur de changement linguistique :

1 – La variable (th) :

Le comportement langagier change à mesure que sa position sociale change. C’est cette souplesse qu’a le langage qui fait de lui un indicateur de changement social. Pour mieux éclaircir ceci, prenons l’exemple de la variable (th) que nous trouvons dans des termes comme : « throw » (jeter), « through » (à travers), « thing » (chose), « thrive » (défier) etc.

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Cette variable est étudiée dans le schéma : 4-1 qui figure sur la page 178. Ce schéma démontre la progression des valeurs indicielles moyennes de (th) en fonction des classes socio-économiques :

  Sous prolétariat. Classe ouvrière. Petite bourgeoisie. Moyenne bourgeoisie. Haute bourgeoisie.

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A travers cette figure nous pouvons constater une « fluctuation linguistique » qui apparaît au niveau de la petite et la moyenne bourgeoisie qui tantôt adoptent un comportement linguistique du groupe inférieur celui de la sous prolétariat et la classe ouvrière, tantôt celui du groupe supérieur représenté par la haute bourgeoisie.

Il est important de noter que cette variable est régulière depuis au moins 75 ans. Le changement linguistique de cette variable reste alors très lié aux indices de : La profession de l’informateur et de son éducation ; en d’autres termes, cette variable change selon que le sujet est un ouvrier, employé de bureau ou exerçant une profession libérale et selon qu’il a ou non accompli une première année d’école secondaire.

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Par ailleurs, LABOV indique que la variable parallèle (dh) est identique sous ce rapport.

Somme toute, l’emploi de cette variable par ces différentes classes sociales notamment la petite et la moyenne bourgeoisie est nettement distinct. Il varie en fonction de la situation de communication et ses besoins.

The Social Stratification of English in New York City. Washington,D.C., Centre for Applied Languisties,1966

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2 – La variable (r) :  

Cette variable est présentée dans le schéma : 4-2 figurant sur la page 180. A travers ce schéma nous en déduisons que LABOV a gardé les mêmes paramètres socio-économiques ainsi que les mêmes contextes stylistiques avec l’adjonction des paires minimales, à titre d’exemple : «  guard » (gardien), « god » (Dieu), « dark » (sombre), « dock » (quai) etc.

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La structure obtenue de cette étude rejoint l’idée présentée dans le deuxième chapitre concernant l’emploi de (r) dans les magasins de New York. C’est-à-dire que lorsqu’il s’agit du discours informel, quotidien, nous constatons que seule la moyenne et la haute bourgeoisie prononcent le (r) à degré notable. Mais dès qu’il s’agit du discours formel, surveillé, le statut de (r-1) considéré comme marque de prestige apparaît plus chez la petite bourgeoisie qui manifeste un grand attachement à cette variable à tel point qu’elle dépasse la moyenne et la haute bourgeoisie.

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Ce phénomène que manifeste la petite bourgeoisie n’est autre que le phénomène de l’hypercorrection ; c’est un indice de changement linguistique au niveau synchronique.

Après avoir attesté le rôle du statut socio-économique dans le changement linguistique, nous passerons à un autre paramètre socio-économique : Le paramètre d’âge, illustré par la figure 4-3, page 182.

A travers cette figure nous notons que chez les gens âgés, la variable (r-1) n’est pas représentative d’une signification sociale. Or, chez les gens de moins de quarante ans et chez la moyenne et la haute bourgeoisie (r-1) n’est pas une marque de prestige.

► Voir chapitre cinquième. P 189 et chapitre neuvième p 352.

 

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Par ailleurs, LABOV remarque que cette transformation de l’emploi de (r) coïncide avec la deuxième guerre mondiale.

En guise de récapitulation, nous pouvons dire qu’il est possible de comprendre les mécanismes des changements de langue en étudiants les forces sociales qui déterminent l’usage de formes différentes selon les contextes langagiers du locuteur.

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Ce comportement langagier est à la fois objectif, en d’autres termes, il est repérable aux moyens d’études scientifiques : statistique, sondages et subjectif car identifiable et évalué par les locuteurs eux-mêmes. Tout se joue au niveau des locuteurs eux-mêmes qui rendent péjoratif leurs parlers tendent vers la variable idéale d’où il résulte les phénomènes d’hypercorrection relevés chez eux en contexte surveillé. C’est ce que nous essayerons de prouver par la suite.

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III. L’évaluation subjective des variables phonologiques en particulier la variable (r-1) :

A côté de l’étude de la stratification sociale, LABOV s’est intéressé aussi à l’évaluation du comportement langagier des gens. Pour ceci, il fait entendre au sujet la vois enregistrée d’un certain nombre de new-yorkais afin que celui-ci distingue des différentes variables phonologiques tout en essayant de les ranger sur une échelle d’aptitude professionnelle.

Ces différences évaluations vont permettre à LABOV de dégager leurs réactions vis à vis de chaque variable phonologique.

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Cette dimension subjective sera étudiée avec plus de détails au chapitre sixième intitulé «  Les dimensions subjectives d’un changement linguistique en cours ».

Il est à noter que l’accord des new-yorkais âgés de moins de quarante ans quant à l’évaluation positive de (r-1). Presque tous les sujets dont l’âge varie de 18 ans à 39 ans sont conscients de sa valeur prestigieuse. Cependant, la majeure partie d’entre eux ne l’emploient jamais dans leurs discours quotidiens, Or, les informateurs âgés de plus de 40 ans ne distinguent pas leurs emplois de (r) er de ce fait l’évaluent de façon très mêlée.

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Exemple : Guard / god, dark / dock

De ce fait, nous pouvons dire que la communauté new-yorkaise évalue de la même façon certains traits linguistiques. Mais au niveau de ce que LABOV appel la performance objective, nous remarquons l’existence d’une grande diversité. Ceci nous amène à parler du phénomène d’insécurité linguistique chez cette classe sociale.

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Tout bien considéré, si nous nous demandons qu’elle-est la classe sociale qui tend le plus vers un changement linguistique ? La réponse paraît évidente selon LABOV que c’est la petite bourgeoisie qui assure ce rôle important. En effet, dans le processus de changement linguistique, c’est la petite bourgeoisie qui prononce le (r) dépassant ainsi la classe supérieure (la haute bourgeoisie) notamment quand il s’agit du discours surveillé. Les informateurs qui appartiennent à la petite bourgeoisie tendent vers cette hypercorrection pour pallier l’insécurité linguistique. Même les personnes âgées continuent à utiliser les formes qu’ils jugent prestigieuses employées par les jeunes de la classe linguistique dominante.

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Cette insécurité linguistique se manifeste par différents phénomènes qui sont :

Une grande variation stylistique Fluctuation au sein d’un contexte

donné. C’est-à-dire : changement de comportement linguistique selon qu’il s’agit d’une situation formelle ou informelle.

Le phénomène de l’hypercorrection. Le jugement négatif de leur héritage

linguistique.

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IV. L’évaluation subjective de certaines unités lexicales.

  Pour mieux expliquer ce phénomène, LABOV a employé une méthode spécifique fondée sur le comportement lexical. Il présente au sujet 18 mots qui se prononcent différemment selon les stratifications sociales en lui demandant de choisir la forme qu’il juge la plus correcte.

Vase, aunt, escalator, etc. Vase : veiz ou va :z Aunt : a-nt ou ant Escalator : sk leit ou skjuleit

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Après l’évaluation faite par les informateurs, la diversité constituera un indice d’insécurité linguistique. Le résultat de test a montré que l’insécurité linguistique est plus accentuée.

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V. L’étude des variables chez les groupes ethniques présents à New York (Porto-Ricains).

La structure linguistique n’est qu’un reflet de la stratification sociale.

On remarque l’interaction de plusieurs groupes ethniques à New York à savoir Juifs, Italiens, Noirs, Porto-Ricains etc.

  En ce qui concerne les Variables, les noirs réalisent la

même variation socio-stylistique que les blancs. Mais ils se différencient complètement dans la réalisation d’autres variables.

LABOV a relevé également l’existence d’un processus phonologique qui se manifeste régulièrement er notamment chez les jeunes, mais qui est spécifique à la communauté noire. C’est ainsi qu’ils simplifient (rd) en traitant (r) comme une consonne.

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Exemple :a good car’game

Contrairement aux new-yorkais qui traitent (r) comme une voyelle en fonction de la structure syllabique.

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VI. L’intégration sémantique dans l’étude de la stratification sociale :

La segmentation entre noirs et blanc transparaît aussi à partie des études sémantiques menées à New York. L’étude la plus fructueuse touche le sémantisme du terme « bon sens » (common sens). Les blancs qui parviennent à l’identifier le qualifient d’archaïque contrairement aux noirs qui emploient encore ce terme notamment les gens âgés.

La ségrégation sociale est un processus dont les mécanismes sont connus tandis que l’intégration est beaucoup moins claire et on ne sait pas beaucoup sur son déroulement linguistique.

Prenons l’exemple de « bon sens », les locuteurs dans des structures divers selon sa combinaison dans le contexte.

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LABOV a choisi deux sujets qu’il a nommé A et B. Le sujet B, lui, le défini par « la plus haute forme de l’activité rationnelle » c’est-à-dire : la connaissance appliquée à la résolution des problèmes difficiles.

Il leur pose à tous les deux une question à savoir

si les gens sont-ils tous doués de bon sens ? A l’affirme alors que B le nie. Ceci nous amène à nous interroger sur l’existence d’un différent sémantique entre les sujets et comment peut-on parler de compréhension ? Certains auteurs notamment de (la sémantique générale) avancent que d’ordinaire, les locuteurs d’une même langue ne le comprennent pas et de pareilles oppositions de structures produisent des malentendus.

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LABOV avance le contraire à partir des résultats qu’il a obtenu. Les gens se comprennent par le biais de relations attributives et d’équivalences.

Exemple le « bon sens » est dominé par la catégorie jugement, c’est-à-dire : « un jugement saint ». Il a envisagé un nombre d’aspects du comportement linguistique où les structures de la langue reflètent des processus sociaux.

En trois rubriques, LABOV a classé les profits d’interaction des recherches sociologiques et linguistiques.

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1- Bon nombre de variables indépendantes sont reflétées par des données quantitatives enregistrées par des sociologues concernant les indices linguistiques. Dès qu’une variable est définie, elle est l’indice pour d’autres comportements sociaux.

Exemple : Ambition, mobilité et insécurité,

évolution de la stratification et de la ségrégation.

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2- La Sociologie doit en grande partie à l’étude de la variation linguistique.

La communauté linguistique se définie par l’emploi uniforme des locuteurs d’un même ensemble de normes. De plus, l’étude du comportement linguistique permet une analyse bien approfondie de la stratification en classe.

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3- Toute étude concernant l’évolution sociale prend en considération le langage comme étant un comportement linguistique. Le langage et son évolution est un indice social. A partir delà, les linguistes devront affiner leurs études de sorte qu’elles comprennent le langage notamment dans les sociétés urbaines complexe. Dans ce but. Ils peuvent s’appuyer sur les enquêtes des sociologues pour que leurs travaux soient utiles à la compréhension des fonctions et des transformations sociales.

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Références bibliographiques:

(1) Labov W (1972) , Sociolinguistique patterns , Philladelphia University of Pannselvania Press , trad . Fçaise, 1976, La sociolinguistique , Paris , Minuit


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