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Oct. À Déc. 2014 N° 102

Winter Vichy 7 au 11 nov 2014

Bimestriel d’information France Bluegrass Music Association

13ème WINTER BLUEGRASS WEEK END - VICHY - Du 7 au 11 Novembre

Un WINTER en chasse un autre, la sacro-sainte édition de notre rassem-blement s'annonce fort bien, un en-gouement qui n'est plus à démontrer, grâce peut être aux habitués qui consolident l'esprit famille d'année en année, avec ses participants fidèles et infidèles, des visiteurs d'un jour que l'on est pas sûr de revoir l'année sui-vante, à chaque fois tristes de se dire au revoir le dernier jour et de se sou-haiter une bonne route au sens pro-pre comme au sens figuré, histoire de bien se conforter pour pouvoir se re-trouver lors de l'édition d'après.... Certains d'entre nous ont craqué lors-que s'est présenté l'opportunité d'avoir ces derniers mois la visite de Monsieur RUSS BARENBERG pour un master class et un concert le Samedi 8 Novembre en soirée ! Un très beau moment en perspective à ne pas rater !! Réservez rapidement votre participation (limitée à 12 élèves seulement !) en téléphonant au 04 70 32 54 28 ou par mail [email protected] D'autre part une classe de Jam Blue-grass sera proposée par notre ami Gilles Rézard le Dimanche 9 Novem-bre de 10h à midi. Le reste du temps, vous le passerez à jamer comme des brutes du matin au soir et du soir au... oui, presque !!

Bon WINTER alors à vous tous, j'at-tends avec impatience vos bulletins d'inscription accompagné de votre rè-glement bien sûr ! Le tarif reste raison-nable encore, profitez-en !...

Jeff

10 jours et 10 nuits

On ne va pas vous refaire l'histoire entre Craponne et La Roche. On sait que dans le 1er cas, il y fait froid et il y pleut tout le temps. C'est presque vrai. Que dans le 2° cas, il y vient de plus en plus de monde, que c'est gratuit et de mieux en mieux chaque année. Je connais un chercheur en paléontologie du bluegrass qui vous dira que ces 2 festivals qui se suivent C c'est pas mal à vivre, surtout l'espace entre les 2. Il suffit de s'organiser. Préconisations pour ceusses qui serait tenté ! 1- Faut dormir dans du "dur" : voiture, camionnette, camping-car. Plus confor-table et ça évite les réveils humides ! 2- Des bottes, des chaussures chau-des (même en fin juillet ?), des pulls et des kway 3- Un abri "sérieux" pour accueillir les 3 pèlerins de passage (qui prendront bien un coup à boire et un peu de temps pour gratouiller C). 4- Des chips, des cubis, des tables et chaises, du café et du pâté (merci les Chapuis), sans oublier la "plancha" qui fait du chaud quand il fait froid (merci notre bon Jeff), et souvent des gâ-teaux, voire des saucisses-lentilles (merci Jean-Marc). Bref, on a tout ça en stock. Il manque simplement de voir vos visages ridés du matin, entendre le cuicui des oi-seaux, les piqures de moustiques grat-tés du soir et vos valises sous les yeux. Bon, cette année le terrain réservé au bluegrasseux (bluecrasseux!) était, un peu humide pour s'y installer. Que nous avons investi les pins et leurs petits moustiques (qui sont nos amis même en plein jour) ... Voilà, tout est fait pour un accueil chaleureux alors A vos plannings !

.Eltof Christopher et Mark Morris à La Roche

Edito Vous avez reçu par la poste, si vous étiez adhérent, un Codex, l’an dernier à cette mêùe époque de l’année, c’est-à-dire la liste de tous les groupes français de Blue-grass et d‘Old-time. J’ai continué la recher-che, aidé par le nombreux musiciens très coopératifs, comme Claude Vue, Hervé Lascaux ou beaucoup d’autres que je vou-drais encore remercier ici. Je pensais avoir fini mais ce n’est jamais terminé. Il y a 134 groupes nouveaux, ce qui fait un total de 490 groupes, mais il, y a 615 références car 79 formations sont déclinées en plu-sieurs versions. 178 musiciens m’ont ren-seigné et très souvent plusieurs fois. I n’y a qu’un seul musicien qui sans doute par manque de temps, a refusé de me répon-dre et de me décrire la composition de son groupe à différentes époques, ce groupe ayant connu un turn-over important. Pour-tant, j’ai pris la peine de lui envoyer une version-papier du codex mais cela n’a pas suffi à le convaincre ...Dommage, surtout que son groupe était connu par le milieu bluegrass français et qu’il a eu quelques importances dans cette histoire du Blue-grass français. Si vous voulez avoir cette nouvelle version, demandez-le moi par mail, et je vous l’enverrai avec plaisir. J’ai simplement retiré toutes les photos pour une question de poids.

Maintenant, je continue toujours à affiner la recherche, et par exemple Luc Benoit, (que je remercie également) m’a envoyé par mail de précieux renseignements que je dois reprendre en compte et des photos C Je viens d’apprendre aussi en lisant la très belle interview de Denis Hinzelin, que son 1er groupe (que je n’ai pas encore men-tionné), n’avait pas de nom. Et puis, il y a les évolutions, les groupes qui arrêtent, les musiciens qui intègrent un groupeC Main-tenant la prochaine version sera enrichie de la discographie et de davantage de photos. Alors si vous possédez des tré-sors, je suis preneur.

François

SOMMAIRE

02 & 03: News 04 & 05: Vichy 06: L’humeur à Mimile 07 Tablature Banjo: Kornigans Stomp 08: Craig Johnson 09: En marge de La Roche 10, 11, 12 & 13: Festival La Roche sui Foron 14, 15 & 16 L’interview: Denis Hinzelin 17: Appple Trees Wayne Henderson et Helen White 18 Tablature Banjo: The Streets of Laredo 19: Groupes, Luthiers et Awards 20: Calendrier

The bluegrass Times

Journal bimestriel de : France Bluegrass Musique

Association

5 rue Massenet

03700 Bellerive sur Allier

http://www.france-bluegrass.org

Bureau

Président : Jeff Tronelle

[email protected]

Secrétaire : Ch. Constantin

[email protected] Trésorier: Nicolas Guibout

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Webmaster : Jean Lacote

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Directeur de publication :

François Robert

[email protected]

Rédaction / conception

D Guillot et F Robert

Abonnements :

Nicolas Guibout 2491 CD 925 L’orée des Bois

73200 GRIGNON

Ont participé à ce numéro:

Pierre Bastide Philippe Chapuis Christophe Constantin Dominique Fosse François Galland Dominique Guillot Dents Hinzelin Alain Kempf Yves Le Mao Jean-Luc Leroux Lonesome Day Gilles Rézard Valmy Ricaux François Robert Robert Rott Jean-François Tronelle François Vercambre Claude Vue Laurent Vue

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NEWS

Le journal décline toute responsabilité en cas de perte et de détérioration des documents qui lui sont confiés. Les informations données par le journal ne dispensent pas les lecteurs de compléter et d’adapter cette documentation à leur propre usage. Elles n’engagent pas la responsabilité de FBMA et de sa rédaction. Les citations des marques et les adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles sont données à titre d’information, sans but publici-taire. Les prix des produits sont indicatifs et peuvent être sujets à variation. Les opinions exprimées dans The Bluegrass Times par les auteurs des articles, ne sont pas nécessaire-ment celles de FBMA.

Annonce

COURS DE GUITARE ACOUSTIQUE AME-RICAINE (Fingerpicking/flatpicking) dans le département de Seine Maritime (76)

Musicien autodidacte et expérimenté (35 ans d’expérience) propose des cours de guitare acoustique américaine. Niveau requis : Débutant, intermédiaire, avancé.

Mon but étant d’apprendre la guitare acous-tique par la méthode américaine, le solfège étant souvent un frein à l'apprentissage de la musique. La méthode américaine (avec ta-blatures et diagramme d’accords, lecture de rythme) propose une facilité de lecture. Le système d'extension chiffrée est commun à tous les instruments. Elle s'adapte à tout niveau, son principe clair s'adapte à tous les styles de musique.

Etudes de styles : Flatpicking (jeu au média-tor) et Fingerpicking (jeu aux doigts). Le “Country-Folk-Blues acoustique” (Mississippi John Hurt, Elisabeth CottonC). Le « Fingerpicking» (Merle Travis, Doc Watson, Merle WatsonC) Le “Flatpicking” (Doc Watson, Clarence White, Tony RiceC)

Apprentissage de l’accordage, de la gestion du son, des attaques, du rythme, de la tech-nique. Ce sont toutes les compétences es-sentielles que les guitaristes débutants et professionnels doivent connaitre et maitriser. Apprentissage des accords, gammes, arpè-ges, licks, bending, crosspicking, jeu en floa-tingC

Durée des cours: 1 heure. Renseignement: Laurent VUE au 06 77 89 07 74 COURS DE MANDOLINE AMERICAINE (Old Time/Bluegrass) dans le département de Seine Maritime (76)

Musicien autodidacte et expérimenté (trentaine d’années d’expérience) propose des cours de mandoline américaine. Niveau requis : Débutant, intermédiaire.

Idem: même apprentissage pour la mando-line que pour la guitare par la tablature.

Etudes de styles: Old-Time & Bluegrass Le style Old-Time (Norman Blake, Mike Campton, Mike SeegerC) Le style Bluegrass (Bill Monroe, John Duffey, Roland White, Ricky Skaggs, Sam Bush, David GrismanC)

Apprentissage de l’accordage, de la gestion du son, des attaques, du rythme, de la tech-nique. Ce sont toutes les compétences es-sentielles que les mandolinistes débutants et professionnels doivent connaitre et maitriser. Apprentissage des accords, gammes, arpè-ges, licks, trémolo, répertoire traditionnel et plus moderne.

Durée des cours: 1 heure. Renseignement: Laurent VUE au 06 77 89 07 74

Dans le Cri n° 142:

Un article de 6 pages sur La Roche Blue-grass Festival

Les chroniques de: - Tim STAFFORD: Just To Hear The Whistle Blow - DETOUR: Going Nowhere Fast - SELDOM SCENE: Long Time - Darrell WEBB BAND: Dream Big - Danny ROBERTS: Nighthawk - Bryan SUTTON: Into My Own - Melody WALKER & Jakob GROOPMA: We Made It Home - Nate LEATH & Friends: Volume 2 - Al JONES & SPRUCE MOUNTAIN BOYS: Hard Core Bluegrass - NICKEL CREEK: A Dotted Line

CHANGEMENT DE NOM C’est le 1er septembre 2014 que le groupe de la région nantaise, Brothers And Bridge est devenu Bluegr'As de Coeur. Il est toujours composé de : Thierry ALEXANDRE = Guitare et Vocal Dominique ALEXANDRE = Guitare, Dobro, Autoharpe et Vocal Jean-Pierre ALEXANDRE = Contrebasse Michel ALEXANDRE = Banjo et Vocal Gilles ECHAPPE = Mandoline, Harmonica

BLUEGRASS DU MARDI SOIR (Jam Session toutes les semaines)

à 67000 Strasbourg et région de 19 H à 22H30.

Les jam sessions se déroulent à tour de rôle chez les différents musiciens. Merci de contacter Robert pour votre pre-mière participation soit par mail : [email protected] soit par téléphone portable: 0677151506 Musicien (ne)s "Bluegrass", vous êtes les bienvenu(e)s !

Robert ROTT (banjoïste du groupe Blue Side of Town) www.bluesideoftown.de

11ème édition

Festival de mandoline de Lunel

du 22 au 25 octobre,

avec des artistes des USA (dont Sierra Hull), de Colombie, du Brésil et de France.

Réservations et inscription Master class:

+33 (0)4 67 42 06 81

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NEWS Too

Quelques nouvelles de Gilles Rézard

L'été se termine (enfin brefC) et voici quel-ques soupçons de perspectives agréables, dont on peut affirmer sans crainte que ce n'est pas dommage ces temps-ciC :

11 et 12 Octobre: Stage de Treignac (19) 25 et 26 octobre: Stage Banjo & Co – S’ap-proprier un morceau - (71) 7 novembre: Masterclass avec Acoustic Boulevard – ETM Genève (Suisse) 9 novembre: Classe de Jam Méthode Wer-nick - Winter Bluegrass à Vichy (03) Autres nouvelles: - Les cours reprennent à l' ETM. - Toujours en quête d'améliorations, vous pourrez si vous êtes concernés, donner vos avis et suggestions sur la formule de stage idéal.. - Gilles Rézard fait la couverture du numéro de Banjo Newsletter de septembre, intervie-wé par Pete Wernick ! - Brocéliande est à présent en distribution numérique: iTunes, Deezer, VirginMéga, etcC - Deux classes de jam bluegrass vont être mises en place prochainement, à Igé (71) et Genève (CH). - D'autres nouvelles sont à venir, sur la page d'accueil de mon site. Pour tous les autres évènements, et notamment la sortie immi-nente du prochain Torchon. - Surveillez également le site de FBMA, celui d’Action Banjo de Jean-Marie Redon, sans oublier l’AEGC pour les pari-siens et Bluegrass en Gascogne pour les "grands sudistes". - La demande se faisant de plus en plus précise, nous aimerions que les personnes souhaitant aller aux USA en 2015 se mani-festent C - Pour terminer, nous sommes à la recher-che d'un lieu de stage pour le Bluegrass Nature du printemps 2015. Vos suggestions seront les bienvenues.

www.gillesrezard.com

Une bonne nouvelle:

La sortie du prochain cd de Jean-Luc Leroux qui devrait arriver début octo-bre 2014 à son retour des USA (ou il fait une tournée de 15 jours) ... "Voyages, Amours, etc C" avec une instrumentation Country et Blue-grass plutôt acoustique ...

Ce Cd a été enregistré à Concord en Caroline du Nord. Voici le lien de son site sur lequel vous pourrez écouter quelques échantillons de ce CD ...

Ou visionner la vidéo illustrant la pre-mière chanson de cet album que Jean-Luc a écrit en 2013 et 2014 ...

Le lien de son site:

http://countrydanseetmusi-quenc.lagoon.nc/accueil/

index.html

STAGE

Prochain Stage les 8 & 9 Novembre 2014 à L’Archelle Hattenville, entre Yvetot & Fécamp

Banjo & Old Time, Guitare Flat Picking & Finger Picking, Dobro Violon: Bertrand Buirette (sous réserve) Dites-moi si vous venez.

François Vercambre

06 82 17 68 15

Stage de VIRTON

Le stage se déroulera le WE des 25 et 26 octobre 2014, comme d'habitude à l'Institut de la Sainte Famille de Virton. Possibilité d'arriver le 24 en soirée. Pour trouver les infos et le bulletin d’inscription, allez sur le site et suivez l’onglet « Stage ». Ne trainez pas pour vous inscrire: certains ateliers seront très rapidement completsC

Thierry Crommen: harmonica Kieran Fahy: violon Alexandre Furnelle: basse & contrebasse Elsa Grégoire: chant Jacques Pirotton: Guitare jazz Jean-Pierre Woos: mandoline Stéphane Wertz: guitare André Vandomber: guitare rythmique

Weekend Musique Trad Américaine

Les 3, 4 et 5 Octobre 2014 à St Brieuc de Mauron (Morbihan) Un Weekend de jams et scène ouverte: Old Time, Bluegrass, Jugband, Cajun. Venez avec votre guitare, banjo, mando-line, dobro, ukulélé, violon, basse, auto-harpe et votre voix ! Entrée gratuite Hébergement sur réservation (Gite, B&B). Espace pour les camping-cars

www.facebook.com/TRADAmericanMusiqueWeekend Tel: 02 97 70 40 92

Lonesome Day (Jean-Paul et Marion) nous informe : L’été nous a laissé de très beaux souve-nirs de concerts, et de rencontres amicales et familiales. Nous avons aussi travaillé sur des projets de création en studio (enregistrements, vidéosC). Ainsi, nous venons de terminer le clip de la chanson de « Un Jour Ensemble » : « Chercheur » composée par Jean-Paul. Une version résolution moyenne (854 x 480) : https://www.youtube.com/watch?v=S8Z2ENHne-I Une version haute définition (1280 x 720) : https://www.youtube.com/watch?v=Ggfe8miQL7Y _

Lonesome Day: 06 89 81 87 31 http://lonesomeday.free.fr

« Rencontres Folk Country & Western » http://folkcountrytrad.canalblog.com

« Un Jour Ensemble » (Duo de compos en français) http://ujpe.free.fr

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VICHY

Chapeau d’paille

Watson Bridge

Acoustic Boulevard à La Roche

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VICHY

La Fête du Bluegrass bien-tôt !

Du 7 au 11 Novembre au Centre Omnis-ports de Vichy, c'est le WINTER... Cinq jours pour les heureux qui pourrons faire le "Pont", sinon, ça sera un peu moins pour certains, certes ! Je sais bien, "à peine le banjo accordé qui faudra le remettre dans l'étui et rentrer chez soi !" Si vous saviez que j'ai déjà entendu cela !!

Quoi penser ? Saisissez alors le mo-ment, court ou long, faire le boeuf du matin au soir et du soir au... sera la prin-cipale activité, le reste du programme ne sera que des rendez-vous très simples, le principal est l'habituel concert du Sa-medi soir, l'excellent nouveau groupe qui a remporté un vif succès au "Cotton Club" de Cannes en Juin dernier n'est autre que "SOUTH DRIVE" composé de quatre solides musiciens, Paul Rodri-guez basse, chant lead - Patrick Ver-gnaud, banjo - Philippe Perrard, guitare, chant - Jean-Marie Daviaud, mandoline, chant, cette jolie formation "ouvrira le bal", en première partie de Russ Baren-berg !!

Vendredi, soirée spéciale et rigolote àvec "Chapeau de Paille" + "Watson Bridge" en concert dans un joli Lounge de Vichy, à découvrir !! Concert de "Acoustic Boulevard" le Dimanche soir. (sous réserve).

Côté Masterclass, Russ animera la sienne le Dimanche matin de 10h00 à 13h00. Participation aux frais de 6O euros, tous guitaristes avertis ou non en auront pour leur argent tellement cet enseignement sera riche ! Inscriptions de suite, au 04 70 32 54 28, places limi-tées ! Faites vite !!

Mary Cole animera gracieusement des ateliers Chant, un peu à la carte, (inscriptions sur place) qui auront lieu les après-midi du 8 au 11 et le matin du 11...

Comme toujours, Vin d'honneur du Préz et Produits du Tiroir (...) le Dimanche à midi, charcuterie ou fromages de chez vous à nous faire goûter bienvenus !!

Si vous êtes perdus en venant, tous renseignements au 06 78 22 56 64 ou au 04 70 59 51... Fléchage fluo aux abords... Inscriptions closes le 1er No-vembre mais nous sommes habitués aux retardataires !!

Bon WINTER à tous zé toutes, venez nombreux surtout !!

Comme disent les gamins : On va se fendre la poilade ou se poiler la... !!!

Jeff Tronelle

Mary Cole

Un invité de marque cette année:

R u s s B a r e n b e r g

Le guitariste acoustique américain Russ Barenberg est reconnu pour son jeu mélodique, sa sonorité extra-ordinaire et ses compositions instru-mentales. Depuis longtemps à l’a-vant-garde de la scène acoustique, il a collaboré avec les grands noms de cette musique. Entre autres : Tony Trischka, Alison Krauss, Bela Fleck, Tim O’Brien, Mark O’Connor, Jesse Winchester, Maura O’Connell, Andy Statman et le légendaire bassiste de jazz Charlie Haden. L’album Skip, Hop & Wobble, primé en 1993, œu-vre du trio de longue date unissant Russ au maître absolu du Dobro Jerry Douglas et au contrebassiste virtuose Edgar Meyer, a influencé toute une génération de musiciens.

Outre sa contribution à de nombreu-ses musiques de films (Get Low), Russ Barenberg s’est illustré durant 17 années au travers des celèbres séries d’émissions musicales télévi-sées de la BBC, Transatlantic Ses-sions. Son plus récent album, When at Last, ajoute encore à « l’originalité exquise » du travail de Russ sur de nouvelles mélodies. Ce CD a été deux fois nominé en tant Best Coun-try Instrumental Performance et Ins-trumental Album of the Year par l’International Bluegrass Music Asso-ciation.

Enfin, Russ Barenberg est un péda-gogue, invité partout aux USA et dans le monde.

Tarif pour le Winter

Chambre confort : 16 € Chambre haut niveau : 21.50 € Petit-déjeuner : 6 € Supplément chambre single : + 8.50 € Nouveau ! ....Lit fait + serviette : + 4 € Repas : 13.50 € Vin tonneau café non compris ... Produits du terroir à partager pour le vin d'honneur : BIENVENUS !

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L’humeur à MIMILE par Philippe Chapuis

Rentrés hier soir seulement, après 15 jours de camping sans téléphone ... Cra-ponne... y avait Geobar, Rémi, le Colo-nel, Jeff, Tof, Isa, Jean-Paul Flo et ma pomme en tout et pour tout. Ça fait drôle quand on a connu le camping bourré de bluegrasseux de certaines autres an-nées. Le gros barnum n'était pas justifié, on ne l'a pas monté. On s'est demandé d'où venait cette désertion massive sans vraiment trouver de réponse.

La "zone" réservée FBMA... pourquoi faire finalement?... est ce qu'on ne s'est pas coupé du reste du monde en se parquant nous-mêmes?... Pourquoi avoir institué cette mise à l'écart systématique?... et puis, la réponse est venue d'elle-même nous rafraîchir la mémoire le dernier soir, alors que nous étions en plein boeuf sympa, sous la forme d'une mégère irasci-ble qui est venu nous som-mer d'arrêter ça sur le champ parce qu'on l'empê-chait de dormir (elle était pourtant loin), qu'il était minuit passé, qu'il y avait un règlement (parfaitement), et qu'au départ, on tait sensé cam-per tout là-bas loin, loin et absolument pas ici (parfaitement!). Ça m'a rafraîchi la mémoire instan-tanément, et je me suis souvenu que la zone réser-vée avait pour premier objectif de nous protéger des râleurs. En tout état de cause, et malgré la bonne humeur am-biante des participants, je quitte Cra-ponne cette année avec une grande amertume en me demandant franche-ment si j'y retournerai l'an prochain.

La Roche à suivre donc, dès le lundi soir sur le camping de circonstance. Alors d'entrée de jeu, merci encore à toute l'équipe organisatrice qui nous a laissé le loisir de nous agencer comme bon nous semblait au fur et à mesure des arrivées. Chacun se faisant une place, quitte par-fois à être obligé de démonter un truc pour le remonter 3 m plus loin. Un sans-faute pour l'accueil et les structures mi-ses à notre disposition, visites régulières, discrètes et sympathiques de certains acteurs pour s'assurer que tout allait bien pour nous, on s'est vraiment senti en lieu sûr sous des regards bienveil-lants... Bravo La Roche, je ne vois pas vraiment ce que vous auriez pu faire de plus! Mêmes remarques sur le site et en ville: sourires de la part de tous les gens qu'on a croisés, aucune manifestation de ras-le-bol passé minuit alors que ça jouait plein pot sous les arcades et sous

la halle. Ce festival totalement gratuit est unique en son genre, longue vie à lui !

Pour ce qui est des bœufs, comme j'avais oublié mon portable, j'ai eu bien du mal à retrouver quelques bons co-pains pour tester mes grilles alambi-quées et de ce point de vue, je reste sur ma faim. Par contre, pour les bœufs en I IV V où on enchaîne les saucissons par paquets de 25, je suis arrivé à complète satura-tion... l'année prochaine, je me démerde-

rai pour prendre des rendez-vous avec des gars partants pour se sortir les doigts du c...

Puisque le message ci-dessus a retenu l’attention des éditeurs de ce journal et qu’ils me demandent gentiment l’autori-sation de le publier, j’en profite à mon tour pour attirer l’attention générale sur l’existence du forum FBMA, accessible en quelques clics sur internet.

J’y avais également écrit : « : Jeff être triste parce que rassemblements déser-tés, forum déserté itou. N'a pu photos, n'a pu vidéos, n'a pu commentaires rigo-los... être la zone ! On est passé d'un forum vivant entre potes à une espèce de vitrine fantôme qui ne reflète rien du tout mais qui est politiquement correcte. Vichy se fait sur des petits WE, donc y en a plein qui ne peuvent plus y aller. La Roche est près de Craponne, du coup, y a plus personne à Craponne.

A La Roche, c'est goupillé de telle sorte que plein de copains sont déportés dans le bocal, histoire qu'ils puissent se la jouer pro, avec des privilèges et des badges qu'ils exhibent fièrement sur leur

torse bombé... du coup, y a 2 pôles, un au lycée, l'autre au camping. Ça fait un peu "les stars en haut" et "la valetaille en bas"... mais ça, ça dépend du comporte-ment des musiciens eux-mêmes, per-sonne ne les force à choper le melon. Y a juste de leur part une mentalité "Course aux ricains", "Gros rires gras tonitruants", "Accolades ostentatoires", "Tout le monde m'a t'il bien vu?" qui dé-çoit un peu, quand on repense aux rela-tions intimistes et privilégiés du cam-ping... mais bon, c'est humainC

CFacebook, peut être que ça fait du tort au forum, sans doute même, mais ce n'est pas le facteur princi-pal, c'est juste un thermo-mètre qui met en évidence un déplacement des cen-tres d'intérêt des anciens acteurs. Avant les gens avaient envie d'être nom-breux ensemble, mainte-nant, chacun veut être reconnu pour lui-même. Avant facebook, un mec normal avait une vingtaine de potes et un ou deux amis intimes... maintenant, on compte ses amis par paquets de 1000... Qu’est-ce que vous voulez ma pauv'dame, on ne fait pas le poids ».

Poster sur ce forum n’a rien à voir avec facebook, il ne concerne que des

gens qui se sentent concernés, ne para-site aucune messagerie personnelle, et l’un de ses objectifs premiers est de per-mettre à ses inscrits de se concerter pour organiser des rencontres. Quand je vois le nombre d’abonnés à ce journal, que certains attendent même avec impa-tience, qui n’interviennent jamais sur le forum, je me dis qu’il y a une contradic-tion non négligeable. Le journal est quel-que chose qui arrive après coup, qui rend simplement compte des événe-ments déjà passés. Le forum lui est bien vivant, et peut permettre à chacun d’être un actif en amont, voire même un actif utile, plutôt qu’un simple consommateur en aval, pour créer des rencontres sur mesure ! Craponne, avec l’aide du fo-rum, même avec la pluie, aurait pu être super si vous aviez été là ! Où sont pas-sés tous les copains d’il y a 15 ans ? On jouait non stop pendant 3 jours, c’était génial ! Les plus avancés faisaient faire de grands pas aux débutants, pourquoi ça s’arrête ?

Mimile, alias ilipus, ou même ducon si ça vous arrange, mais pensez-y, ça devient urgent !

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Tablature banjo: Korrigans Stomp par Gilles Rézard

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Craig Johnson par Claude Vue

CRAIG JOHNSON (1953-2009) Il y a déjà 5 ans que Craig Johnson, mu-sicien old-time, nous quittait. Il avait 56 ans. Ce musicien, fiddler, banjoïste, gui-tariste et excellent chanteur faisait partie depuis 30 ans du Doubledecker String-band un stringband old time de la région de Washington DC que nous avions eu la chance de voir en France lors de la 3ème édition du Toulouse Bluegrass Festival à la Pentecôte 1985. J’avais eu l’occasion de rencontrer Craig lors de cet événement. Il jouait assis sur un banc de la Prai-rie des Filtres au bord de la Ga-ronne en compagnie de son com-père Bruce Hutton et Vincent Gi-rardon (fiddler français qui faisait partie du groupe de bluegrass Country Postal). J’avais été voir Craig pour lui demander de me jouer « Big rabbit » de Tommy Jarrell, ce qu’il avait fait à mon plus vif plaisir. Le morceau termi-né, il était venu me rejoindre et nous avons parlé musique old time, bien sûr, etC architecture. Doubledecker était arrivé quelques jours avant le festival afin d’aller visiter quelques cathédrales (Paris, Reims et Chartres) et il me disait la chance que nous avions d’avoir un pays aussi riche en patrimoine ar-chitectural qu’ils n’a-vaient pas aux Etats-Unis. Il me demanda aussi si je jouais d’un instrument. Après que je lui ai dit que je jouais du banjo clawhammer, je le vis disparaître et revenir quelques instants plus tard avec son banjo, un Fairbanks de la fin du 19ème siècle. En me le tendant, il me dit : « Partageons quel-ques morceaux ensem-ble. » et c’est ainsi que nous avons joué lui au violon et moi au banjo pendant près de deux heures sous les arbres. J’étais très impression-né, c’était la première fois que je jouais avec un musicien américain mais il sut me mettre en confiance et cela reste un de mes meilleurs souvenirs musicaux avec le bœuf avec Mike Seeger au camping de St Chartier. Craig était né le 25 mars 1953 à Ann Arbor (Michigan) et avait été élevé dans la banlieue de Détroit à Wayne. Il fait ses études à Ann Arbor à l’université du Mi-

chigan. Adolescent, il entend Woody Guthrie ce qui l’encourage à se mettre à la guitare. Il achète son premier banjo après avoir entendu Roscoe Holcomb puis il se met au violon. Il fait partie de plusieurs stringbands locaux: Skunk’s Misery mais surtout Argo Pond String-band où il rencontre Billy Myer qui va

faire son éducation musicale. En 1978 son BA en poche (Bachelor of Arts, diplôme de fin d’études universitai-res) il part à Washington DC exercer le métier de travailleur social. Billy Myer lui conseille vivement de rencontrer Bill Schmidt qui fait partie de Doubledecker Stringband. En 1979, Susie Robbins

second fiddler du Doubledecker quitte le groupe. Bill propose la place à Craig qui va l’accepter. Il y restera jusqu’à son décès. Il profite aussi de la proximité des Appa-laches pour aller parfaire son style de violon old time au contact de vieux musi-

ciens surtout Luther Davis et Kahle Brewer mais aussi Clyde Davenport qu’Alice Gerrard lui a conseillé de rencontrer. Pédagogue dans l’âme, il aimait partager son savoir et fut à de nombreu-ses reprises responsable de stage à l’Augusta Heritage Center, au Merlefest et au Live Oak Festival pour n’en nommer que quelques-uns. En 1989 il se marie avec Brenda Van Lunen dont il aura deux enfants : Alec et Sally. Ils partent s’installer en Virginie Occidentale à Morgantown en 1990. Ils y resteront jusqu’en 2001où ils reviennent s’installer en Ca-roline du Nord où il exerce la profession de charpentier. Lorsqu’on diagnostique un cancer de l’œsophage, il décide d’enregistrer les cen-

taines de morceaux et chansons qu’il connaît par cœur. Tiré de ces enregis-trements, viendra le CD « Away on the road » sorti récem-ment chez 5-String Productions, son testament musical en quelque sorte. Il a joué pendant 30 ans avec ses amis Bill Schmidt, Bruce Hutton et John Beam au sein du Doubledecker Stringband qui reste l’un des groupes d’old time les plus atypiques. Ils avaient le chic pour sortir de l’om-bre des vieilleries

pratiquement inconnues. Durant toutes ces années sortiront deux 33 tours, deux cassettes et deux CD qui sont tous de petites perles. On gardera de Craig le souvenir d’un excellent musicien et d’un être humain de grande qualité.

Claude Vue

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EN MARGE DE LA ROCHE par Pierre Bastide

Après le stage 2014... Ou nuits courtes et jams longues.

Bon... Voilà... Il est passé. Les stagiaires sont partis heureux, contents et nourris de musique pour l'année à venir. Je commence cet article dans l'avion qui me mène aux USA pour 2 mois. La hauteur devrait permettre, du moins je l'espère, de raconter cette histoire qui se ritualise depuis 7 ans et qui se scande en plusieurs mouvements. Pré organisation Tout d'abord et en fonction de la programmation du festival, Christopher Howard-Williams cherche des groupes de musiciens qui ont une réelle appétence pédagogique qui en plus de leurs talents musicaux ont envie de mixer concerts et enseignement. Et il n'y en a pas tant que ça ! Cette "pêche" se fait souvent via la rencontre “Wide Open Bluegrass” organisée par IBMA à Raleigh en Caroline du Nord. Mais si la pêche a été bonne une fois on essaye de la mettre en conserve et de garder le groupe plusieurs années de suite. Puis les profs français ou francophiles se déterminent pour venir enseigner au stage. Suivant les disponibilités je complète l'équipe avec mon carnet d'adresse. Les propositions pédagogiques de chacun sont interrogées de façon à obtenir une certaine cohésion dans le propos pédagogique. Mon alter égal à La Roche sur Foron, Isabelle Brando, s'occupe avec le Comité d'Organistion du Festival de la partie logistique: rationalisation du logement, prévision des repas avec l'équipe de cuisine hyper sympa et compétente, organisation de l'hébergement des stagiaires pendant le festival, en plus de ces nombreuses autres fonctions d'accueil des groupes du festival, harmonisation avec Erick Magli, responsable de l'accueil du stage au Lycée de la Sainte-Famille... Communication La Communication commence en général avec les voeux du Nouvel An. Et elle est savamment distillée pour une accroche maximum 2 mois avant le début du stage. Sauf que cette année nous avons mis un limite à 100 stagiaires maximum et qu'une liste d'intention de participation a été ouverte 5 jours après la fin du festival et que 2 mois après il y a déjà 33 candidats ! Il va falloir se décider vite pour assister au stage 2015 ! Mailing, newsletter, rencontres pendants des festivals, des concerts, des jams, d'autres stages en France et en Europe, activation des réseaux, de mon réseau, permettent de nous faire connaître et d'accroître notre cercle de connaissance. Organisation

C'est le moment un peu rock n'roll... Où ce qui était un peu virtuel devient difficilement réel. Inscriptions pas vraiment claires et définitives, problème métaphysique des poly instrumentistes, paiements y compris avec les Bons de la Semeuse, organisation des chambrées, organisation du B&B, aide à la logistique des voyages pour ceux qui viennent de loin, demandes de dernière minute genre 4 du mat la veille du stage, etc... Et le tout en 2 langues au moins voir 3. Mais le lundi au buffet organisé par le Comité tout le monde est là, stagiaires comme profs !!! Et ça c'est vraiment trop bien. Action Donc cette année il y avait 90 stagiaires venant de 10 pays différents et 12 profs américains et français. Par ordre de politesse: Jillian Hannighan – voix Mathilde Cousin - voix Anthony Hannighan - mandoline Coleman Smith - violon Mark Morris - guitare Ed Lick - banjo Steve Belcher - contrebasse Billy Cardine - dobro Raphaël Maillet - violon Pierre-Yves Lechat - banjo Dorian Ricaux - mandoline & guitare Pierre Bastide - dobro & guitare rythmique Nous avons dédoublé les classes de banjo, guitare, mandoline et violon pour une meilleure réactivité avec les niveaux et désirs des stagiaires. Tout ce joli monde s'est dispatché le matin dans les classes d'instruments et l'après-midi dans les nombreux ateliers de slow Jam, d'instruments pour les poly instrumentistes, les band labs (ateliers pratiques pour apprendre à jouer en groupe) et autres jams... Trois ateliers de réglage d'instruments ont été proposé : banjo avec Tom Nechville, violon avec Benoit Dupeux et dobro avec Pierre Bastide. Apothéose Le concert des stagiaires en ouverture du festival est un très grand moment dans la vie du stage et même si le maître des cérémonies houspille un peu les troupes pour respecter le timing, tous les festivaliers ont réellement appréciés la haute qualité des morceaux de chacun des groupes ainsi que leur choix de nom ! C'était vraiment super. Je pense sincèrement que le travail de chacun accompli pendant le stage porte ses fruits et ces mini concerts le montrent bien. La séparation avec ceux qui ne restent pas pour la durée du festival est un peu dure parfois. Mais beaucoup se retrouveront en 2015. Je voudrais insister sur les échanges nombreux entre profs et stagiaires, le partage toujours présent, la qualité des relations interpersonnelles qui en plus de la musique en font un

moment de qualité. Débriefing Cette année des débriefings assez nombreux ont eut lieu à la fin du stage entre stagiaires, stagiaires et profs, profs, profs et organisation. Des propositions assez sympas se font jour mais il faut encore travailler là-dessus. Et il faudra budgéter tout ça très précisément pour que ce Workshop reste accessible à tout le monde tant au niveau financier que technique.

Pierre Bastide Anderson, MO

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LA ROCHE par Dominique Guillot

Un retour de festival c’est toujours un peu comme un lendemain de fête bien arrosé, on a le cheveu sensible la paupière lourde et le doute d’avoir vraiment vécu tout ce qu’il nous reste dans une caboche douloureuseC De ce côté-là donc rien de bien nouveau derrière la gueule de bois si ce n’est la sensation qu’il va falloir di-gérer tous les excès (musicaux je vous rassure) et garder les meilleurs moments pour vous les raconter C Le festival de la Roche se termine tout doucement et il fut bien arrosé (au sens propre !). On m’avait dit que la montagne était pro-pice aux gros orages, som-mets obligent, on ne m’avait pas menti, l’orage fut gigantes-que et la pluie diluvienne. Ce temps de fin du monde n’a pas eu le dernier mot, le festival disons-le tout de go a été un incontestable succès ! Le pu-blic de plus en plus nombreux au fil des ans n’a rien déserté ce qui le rend de plus en plus crédible face à la musique proposée, preuve si besoin était qu’il vient bien pour le Bluegrass. Il est de surcroit bien équipé pour résister aux éléments, ils ont donc tenu le choc parfois même avec les moyens du bords, du parapluie so-phistiqué au sac poubelle bricolé chacun y a finalement trouvé son compte et ap-précié le millésime 2014. Bon disons le tout de suite je n’étais pas là le premier jour alors je ne peux pas vraiment blabla-ter sur les lithuaniens de Vidraga, les Anglais de Dr Bluegrass, les Ladybirds de Tchéquie et moins encore de Timber que je ne connaissais ni des lèvres ni des

dentsC Alors on laisse tomber jeudi pour passer immédiatement à Vendredi ce sera plus simple pour tout le monde et surtout pour moi. A peine arrivé, « fraîchement » installé au Lycée prévu pour nous héberger je me-sure la différence de température entre les gorges du Verdon d’où j’arrivais et le climat de la Haute Savoie et de son spec-taculaire massif des Glières. Je passais donc un tricot de peau Damart sous ma doudoune suédoise, déroulais mon sac

de couchage d’altitude, vérifiais l’appareil photo, préparais mon parapluie de com-bat (il faisait encore beau, mais je suis méfiant avec l’expérience) et me voilà devant la scène à pas loin de 18 heures, juste avant les premières bourrasques. J’attends avec impatience « After Grant Project » vu à Vichy en 2013. Ils m’a-vaient fait alors une très grande impres-sionC A confirmer donc. Compte tenu des lascars qui composent ce groupe, Mary Reynaud (chant et gui-tare), Dorian Ricaux (mandoline & gui-tare) et Patrick Peillon (guitares). L’en-semble a tenu ses promesses c’est tout simplement un groupe de niveau profes-sionnel qui se classe parmi les meilleurs en France voire à l’échelle européenne mais, car il faut bien un mais y compris quand il s’agit de gens qu’on aime, ça manque encore un petit peu de vraie originalité. Trop de références évidentes (aux Punch Brothers entre autres) et j’ai-merais vraiment que ces trois grands artistes puissent donner plus d’eux-mêmes en terme de créativité. Car je les en crois parfaitement capables ! Mais bon, faut pas que je gâche la fête car après tout jouer du Punch Brother comme ils le font ça calme les vieux bourrins dans mon genre qui s’échinent dans des références à Bill Monroe, sans savoir nécessairement les jouer correcte-ment alors disons que c’est un des tous meilleurs groupes français à qui je prédis un bel avenir pour peu que le temps leur

soit donné pour affiner la conception d’un répertoire original. A suivre avec le plus grand intérêt mais je suis déjà totalement fan. L’inauguration du festival a mis en valeur ses partenaires, maire en tête (Guy Flam-mier) et comme ce dernier est tout neuf après les dernières municipales on peut être optimistes quant à la perspective de se retrouver au moins ces cinq prochai-nes années. Si l’aide publique est déter-minante pour le festival (entièrement gra-

tuit pour les entrées du public) il apparaît au fil des éditions que le sponsoring est de plus en plus présent. Chaque groupe est parrainé par une entreprise lo-cale, un concept inhabituel dans le monde culturel français mais qui montre une voie possible au développement d’autres projets (je pense à Vichy notamment). Dunderhead est le premier groupe du concours à se pré-senter sur scène, des suédois qui comme leurs grands frères de G2 se positionnent résolu-ment dans un Bluegrass contemporain. Respectueux certes d’une certaine tradition, ils explorent néanmoins des hori-zons plus Pop. Une bande de jeunes qui se font remarquer

partout où ils passent en Europe et qui ont été élus meilleur groupe à l’EWOB 2014 de Voorthuisen (NL). J’ai apprécié certaines ambiances à la Union Station évidemment, ici l’effet Alison Kraus a encore frappé et la prestation est excel-lente sans pour autant révéler une vérita-ble originalité.

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Je suis un peu honteux mais, j’ai à peine vu Wyrton (Tchèques) et Bluedust (It.) qui ne me laisseront de toute façon pas un souvenir impérissable, un bluegrass conventionnel voire anecdotique qui m’a éloigné de la scène pour foncer vers le bar ou déconner avec les camarades dans le fond juste à côté du radiateur. Et puis après tout je suis là aussi pour ça ! Rassurez-vous je suis revenu devant la scène pour les « Hickory Project » qui doucement au fil des ans s’assagit en devenant de plus en plus swing au détri-ment des éclats de folie passés. Je les avais vus la première année à Craponne puis à la Roche et ma fois la notion de Project, d’expérience collective, se sen-tait au travers de coups musicaux auda-cieux de riffs instrumentaux déstabili-sants, mais peut-être n’ai-je plus l’effet de surprise qui aurait pu justifier une partie de mon enthousiasme à cette époque.

C’est là que l’orage s’est invité. Féroce et terriblement froidC Les Rackhouse Pilfer (Irl) voudront bien m’en excuser mais j’ai préféré me replier dans un endroit plus chaud. J’ai écouté depuis sur le net mal m’en a pris ce groupe méritait que je prenne la flotte. Au temps pour moi, la prochaine fois, promis j’emmène mes palmes, mon tuba et je reste dans l’eau ! Vendredi s’est ainsi achevé, humide et noir et moi dans mon sac de couchage, usé (moi pas le sac !) mais content d’être venu au festival. Le samedi s’annonçait matinal, avec des concerts sous la tente « VIP musiciens » dès midi. Des tendances méditerranéen-nes avec « Stonebones and bad spaghet-ti » et leur bluegrass des années sep-tante, et un accent C terriblement portu-gais ! J’ai bu une bière. Est passé ensuite « Bluegrass Destroyer » (Pl) très disons polonisant j’ai rebu une bière et après quelques rototos houblonnés je suis parti

en ville voir des jams et participer le cas échéant. Décidemment il y a des styles qui ne me réussissent pasC

Les hostilités (au moins me concernant !) ont repris dès 17 heures avec le passage sur scène de Nashville Airplane, C Des bons copains! On jamme des fois jusqu’à plus soif. Oui mais là nous frôlons le déli-cat, le diplomatique en temps de conflit arméC trop de dithyrambes et hop je fais du copinage, pas assez et c’est de la

jalousie de pisse vinaigre ! Le piège à con quoi ! La chausse-trappe ! La fosse aux lions ! Le marigot !! Ben moi j’aime bien leur style, je suis pour le mélange des genres, le melting-pot musical a tou-jours été ma tasse thé. Et il faut reconnaî-tre qu’ils font ça bien les lascars, c’est du bien balancé, les morceaux sont judicieux

compte tenu des contraintes. Alors je n’ai pas boudé mon plaisir je me suis laissé aller. Carrément ! Un régal ! Une frian-dise ! et je me dis que si ces gars arrivent à faire aimer le bluegrass de cette façon l’objectif sera atteint. Venus de Hongrie « Annietime » est un fabuleux groupe vocal, quand des filles chantent comme ça les musiciens n’ont plus qu’à se laisser emmener. Et finale-ment c’est bien ce qui pose problème, ça finit par ressembler à une chorale gospel sur fond de roulement de banjo et avec quelques petits solos placés çà et là comme pour reprendre haleine. Et à la longue ça lasse. Tout est hyper en place les voix sont très belles, justes, mais je n’ai pas accroché plus que ça, sans doute parce qu’aucune individualité ne ressort, des morceaux qui s’enfilent les uns derrière les autres,C Trop sage.

Puis il y a eu « Bill Faster » et ses mons-trueux musiciensC Pas de doute le Slo-vaque aime aller vite. J’ai évidemment flashé sur le mandoliniste Michal Barok qui donne un jeu incroyablement précis et percutant. Et les autres musiciens sont peu ou prou de la même veine. Dom-mage qu’ils chantent aussi mal. Mais comment peut-on jouer aussi bien et né-gliger l’essentiel de ce qui fait la musique Bluegrass ? C’était à la limite du suppor-table. Quel gâchis. Sur les coups de vingt heures est arrivé sur scène le groupe Jumper Cables, des Tchèque, pas de mandoline à bord, un dobro et des références en termes d’in-fluences, Edgar Meyer, Ron Block, Rob Ickes ou Noam PilkenyC Ca augure du bonC et ça donne un bon vieux blue-grass traditionnel bien exécuté. Très Tchèque très propre, très référencé avec des airs de Seldom Scene et pas très original au bout du compte.

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LA ROCHE par Dominique Guillot C’est là qu’il est revenuC L’orageC On s’en doutait depuis un moment, ça me-naçaitC Les nuages s’amoncelaient perfides, s’accrochaient aux sommets voisins, occupaient discrètement le ter-rainC Fallait que ça finisse par craquer ! Que ça pète ! Et bien sûr ça a pété. Ca nous est tombé sur la tronche aux copains et à moi. Les copains c’est ceux de Springfield ! Ça m’a rappellé la première fois où j’étais venu jouer ici C Même punition, on attaque un morceau de Bill Monroe, Walls of Time, et voilà que ça drache ! Comme vache qui pisse, plus personne devant, des grappes de noyés échoués devant les pompes à bières et devant nous, rien que le bitume luisant et fumeux. On en a voulu à Bill for-cément. On s’est dit que de là-haut il n’avait pas dû apprécier notre arran-gement, qu’il n’avait pas d’humour. Et Bien Bill n’y était pour rien, les Spring-flied me l’ont prouvé.

A part que le public est resté devant pour eux, ils ont eu droit à la même puni-tion. Pire ils ont dû arrêter au beau mi-lieu de leur set, attendre que ça se calme. Concourir dans ces conditions relève de l’ex-ploit ! Ils se sont pourtant bien tiré de ce mauvais pas, j’ai même pu consta-ter malgré les éléments qu’ils avaient encore pro-gressé depuis la dernière fois, vocalement c’est en place et juste, musicale-ment orignal et créatif sans être m’as-tu vuC Un régal humide certes mais définitivement ré-jouissant sur le plan gus-tatif. Un bon cru avec un goût de revenez-y !

Car depuis qu’il tombe à nouveau hallebardes, grenouilles et autres cor-des à pendus, je suis resté en place ! Ne pas rater les stars, Blue Highway themselve ! Je les avais vu il a une poignée d’année au fan fest de l’IBMA (2008). Je n’allais pas rater ça pour quelques seaux d’eau de montagne, Diantre il faut souffrir quand on aime !

Le grand suspense de la journée était « est-ce qu’il y aura du banjo dans Blue Highway ce soir ? » aux dernières nou-velles Jason Burleson était aux urgences pour une hémorragie stomacale grave

qui avait nécessité une transfusion. On dit qu’ils lui ont mis trois litres de bon sang français, six bonnes pintes d’hémo-globine made in Savoie ! Le voilà pres-que du pays le type ! Mais pas en grand forme quand même. Bon il est venu, pas vraiment franc des guibolles et le teint

cireux, il a joué assis. La pluie aidant Blue Highway a bien failli ne pas jouer mais le public est resté

malgré le déluge et le fond de l’air un peu frais. Show must go on, et ce fut l’extase. Rob Ickes égal à lui-même, Tim Stafford impérial, le son du groupe ex-ceptionnel, un professionnalisme définiti-vement américain. Il faut voir ce genre de prestation pour comprendre la diffé-rence entre l’authentique et l’imitation, la pièce d’origine et le fac-similé, l’objet de marque et la contrefaçon. Une heure trente ou à peu près de pur Bluegrass

made in Tennessee, qui viennent à point pour nous rappeler pourquoi nous avons adoré cette musique.

Après une telle fête, il va de soi que la réalité s’est rappelée à nous, chausset-tes trempées, grelottant, je suis retourné

vers mon duvet d’ur-gence la tête un peu dans les nuages, mais il est vrai qu’ils ne sont pas bien loin au-dessus moi. Il fait bon vivre des moments comme ceux-ci même si nos os d’an-cêtre en préparation accélérée commencent à craquer dangereuse-ment en climat hostile. Il me restait un bout du dimanche, que j’ai em-ployé au mieux avant de retourner dans les gor-ges du Verdon soigner ma pneumonie nais-sante. Fatigué comme on s’en doute, j’avais décidé de faire une sé-lection préalable. Ce sera donc Acoustic Bou-levard, the Kentucky

Cow Tippers puis retour vers le soleil.

J’avais reçu le dernier CD de Gilles Ré-zard, que j’ai chroniqué dans le dernier

numéro. Acoustic Boule-vard était un peu l’exten-sion de cette sortie. Lo-gique. La reformation de ce groupe autour de Gilles Rézard et de Thierry Massoubre est une bonne nouvelle pour la musique en général et le bluegrass français en particulier. Ils étaient accompagnés d’invités de marque dont entre autres, Jefferson Louvat mandoliniste belge de talent (on dit qu’il est possédé par Sam Bush et qu’il refuse d’être exorcisé, on se de-mande pourquoi). Mais la surprise du moment vient de la participation de Rachel Rézard à la contrebasse dont c’était la première prestation.

Ils nous ont servi une musique éclecti-que, riche dans les styles et les genres, pleines de références, bluegrass, New acoustic, musique trad, évidemment tout cela parfaitement joué. Il était important que le Bluegrass français professionnel puisse être représenté à la Roche, ce fut fait grâce à la prestation d ‘Acoustic Bou-levard merci à Christopher de les avoir invités.

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LA ROCHE par Dominique Guillot Dernier petit clin d’œil à un groupe An-glais : The Kentucky Cow Tippers. Ce qui caractérise le Bluegrass en Angle-terre est sa jeunesse. Le Bluegrass a en effet su se renouveler considérablement ces dernières années outre-Manche. Il suffit de se rendre à Sorefingers pour s’en rendre compte. C’est d’ailleurs là-bas que j’ai ren-contré Evan Davies à la mandoline (nous étions élèves ensemble avec Joe Walsh en 2013), Sam Wear au banjo et Rupert Hughes à la guitare. Ces quatre-là (il y a aussi Jenny Tris-bach à la contre-basse) ont à eux quatre moins d’un siècle d’âge et pro-posent un bluegrass certes encore pas tout à fait abouti, mais totalement prometteur compte tenu de leur expé-rience, il ressort de leur prestation une belle énergie, une grande envie et une hargne qui en disent long sur leur volon-té d’aller loin dans leur aventure musi-cale, alors je leur souhaite un joli par-cours. Rendez-vous à sorefingers 2015 pour fêter les vingt ans à la Hookie* ! (bière insipide et chaude qui n’est bonne que sur place parce que c’est Sorefinger

Week). Ah ! J’oubliais le concours, reçu les infos à mon retour : Jumper Cables semble avoir fait le plein

des voix sur son nom. Pas de mando un dobro qui se place bien et un banjoiste gaucherC Des voix et un travail très propre qui fait penser à Seldom Scene. Pas d’hérésie dans ce choix le groupe est jeune et de bonne facture, félicitation aux lauréats. Dunder Heads –Suède ça sonne entre Alison et EmylouC Bon son, bonnes mélodies, bon niveau instrumentalC No coment. Springfield – Je dirai concernant Spring-field qu’il y a la bouteille à moitié vide et l’autre à moitié pleine, Pour une fois un groupe français est sur le podium, alors ne boudons pas notre plaisir ! (c’est celle à moitié pleine). Il se positionne 3e avec juste un petit demi-point d’écart avec le second (c’est celle à moitié vide) C Moi je les voyais vainqueur pour plusieurs raisons, le style est moderne, les musi-ciens sont au niveau, la mise en place est quasi parfaite, les voix et l’accent US bien travaillés, c’eut donc été justice. Espérons un vainqueur français d’ici à 2044C Il serait pour cela utile de rééqui-librer un jury sans doute un peu trop C typé. Pour conclure, je dirais que les absents ont toujours tort et que le festival de La Roche est celui qu’il ne faut pas ou plus rater puisqu’il fut un temps où moi-même j’hésitais à faire le déplacement. Je ta-

cherai d’y être l’an prochain et j’espère avoir donné envie à certains ‘entre vous d’être de la prochaine fête. A bon entendeur.

Dernier point: François, notre grand reporter de guerre était absent cette année, lui fidèle entre tous des éditions précé-dentes a de plus en plus de difficultés à évoluer dans des espaces trop grands, sa maladie entrai-nant des an-goisses et une agoraphobie qui le contrai-gnent à une sédentarité qui n’est pas dans sa nature. Je ne désespère pas de le convaincre à

revenir l’an prochain. Ayez une petite pensée sympathique pour lui.

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L’interview: DENIS HINZELIN 1) Quand et comment as-tu connu le bluegrass ? En 1969, j'ai 15 ans, Gérard Meusy, un cousin dont je fais la connais-sance, rentre du Canada avec dans ses bagages 2 disques qui vont me marquer: Chicago Transit Authority et New Lost City Ramblers, des univers totalement différents mais je craque sur les deux ! En plus Gérard joue de la gui-tare, du banjo et du dobro ... Je suis fas-ciné !

Quelques mois plus tard, je vais habiter en Allemagne pour 3 ans, je me re-trouve dans un lycée français, il y a dans ma classe quelques américains éga-rés, plus deux ou trois types qui gratouil-lent un peu, on écoute la radio des bases US dans le poste du foyer du lycée, j'écoute un peu de tout, Motown, Stax, Beatles, Stones, Hendrix, Dylan, CSN&Y, tous les groupes de la côte Ouest, bref immersion totale dans la musique du moment, les disques en im-port détaxé coutent trois fois rien et comme j'ai envie de comprendre de quoi ça cause, je me passionne pour l'ap-prentissage de la langue de Shakes-peare, plutôt que de celle de Goethe .... J’apprends les rudiments à la guitare entre les cours.

Dans un PX d'une base militaire cana-dienne où on va faire les courses, j'en-tends pour la première fois Flatt & Scruggs sur la stéréo du magasin: C'est l'album Changing Times, sans doute pas leur disque le plus traditionnel, mais ce sera la révélation ... Deuxième piqûre de rappel ! Je deviens accro !! J’aurai par la suite l'occasion de découvrir tous les maitres du style et de digérer tout ça et depuis je fais le va et vient entre le Bluegrass et la musique que j'écoute depuis mon adolescence...

2) Pourquoi avoir choisi la basse ? La rencontre avec la basse se fait à l'automne 1984. Concours de circonstances: Bluegrasspirine 3ème géné-ration n'a pas résisté à l'ef-fervescence de notre séjour de 2 mois aux USA et s'est dissout après notre retour, les cachets n'ont rien pu y faire ... La posologie ne fai-sait plus effet !

On se retrouve donc à 3: Thierry Lecocq, Jérôme Tiphaine et moi. Beth Mattson vient s'installer en France ... Elle chante et joue de la gui-tare. On décide de tenter l'aventure tous les quatre ! En attendant son arrivée, je vais au magasin de musique le plus pro-che, elle est là dans la vitrine: une Fen-der Jazz Bass, ce sera celle-là, je res-sors avec sans oublier le gros ampli qui va avec (on n'avait pas encore inventé les amplis poids-plume d'aujourd'hui !),

comme elle est noire au vernis brillant et que ça ne fait pas assez bluegrass pour moi (allez savoir pourquoi !!) ... Je la passe au Décapex dans la foulée ... Et elle aura une belle robe ambrée, ça fera plus "roots" ! Voilà ce sera la première, je l'ai toujours et maintenant elle a quel-ques copines !

3) Est-ce que tu joues d’autres instru-ments ? Oui, je joue (un tout petit peu) de la mandoline et je joue également de la guitare. J'ai joué aussi un peu de piano dans ma jeunesse, enseignement classi-que, hélas rébarbatif à l'époque, j'avais apporté un disque "les grands pianistes de jazz" à mon professeur, haussement de sourcils réprobateur, tant pis ! Je dé-ménage en Allemagne, le piano reste en France, j'achète une guitare Fra-mus (production locale), ce sera plus adapté pour faire mon Bob Dylan dans ma chambre !

4) Pendant ton apprentissage de l’instrument, quels sont les musiciens qui t’ont influencé ? Lorsque je me suis mis à la basse, en 1984 donc, j'ai été bien entendu influen-cé par les bassistes des trois grou-pes que j'écoutais en boucle (je les écoute toujours d'ailleurs !): Hot Rize, Skyline et NGR .... Nick Forster, Larry Cohen et John Cowan ... et puis en France Il y avait aussi Transatlantic et Olivier Andrès qui dans ces années-là, jouait beaucoup électrique, alors, basse électrique ou contrebasse, la question ne s'est pas posée pour moi...cela s'est fait sans même y réfléchir ! ... Et c'est un choix que je revendique totalement. Un peu plus tard j'ai découvert Byron House un musicien dont j'apprécie le jeu élé-gant que ce soit à la contrebasse ou

à la basse électrique, qu’elle soit frettée ou fretless. Voilà pour mes influences "Bluegrass" à la basse ... Pour la guitare: Clarence White & Charles Sawtelle. Sinon hors bluegrass, James Jamerson, Donald Dunn, Bobby Vega, Leland Sklar et Jack Casady ... sont pour moi des références incontournables !

Je suis un autodidacte de la basse, j'ai appris en écoutant les disques ... A

l'ancienne ... J'ai quelques 33 tours dont les (pas micro) sillons s'en souviennent encore ! La méthode a ses limites et je regrette de ne pas avoir pris de cours pendant cette période.

J'ai pris cependant une leçon de musi-que (pas que de basse, et quelle leçon, j'en ai pris pour 20 ans comme on dit !) au cours de l'été 1986, 3 heures en tête à tête avec Larry Cohen qui s'est genti-ment proposé de me montrer "quelques trucs à la basse" ... (Pour l'anecdote, il était admiratif de la belle couleur natu-relle de ma Jazz Bass et on avait discuté ensemble de mon audace à utiliser un produit décapant pour en changer l'aspect ! Par la suite il a fait de même sur sa Precision, mais lui est passé par la case luthier et un procédé plus conforme aux canons de la profes-sion !!).

5) Quel est l’instrument utilisé ? J'ai plusieurs basses acquises au fil du temps, Fender Jazz Bass et Precision Bass frettées et fretless, Epiphone Jack Casady, Ibanez Roadster frettée et fre-tless, Washburn Electro acoustique, Ta-kamine B 10, Contrebasse électrique.

J'ai aussi une mandoline Ibanez et une guitare Martin D 28 de 1959 Et quelques amplis....Fender & Ampeg.

6) Peux-tu nous évoquer les grandes lignes de ton parcours musical ? A mon retour en France en 1972, le Bac en poche, si à Paris le Folk c'est Quincampoix (et les célèbres clubs folk de la capitale), pour moi le folk ce sera Ris-Orangis, la MJC et le Folk Club "La Bouriole" ... J'intégrerai ensuite la bande de bénévoles qui entoure Philippe Krümm et Daniel Rouiller les "pères fon-dateurs" et ce seront presque 10 années

consacrées à l'organisation de concerts, stages, le fes-tival de Ris ... Ce sera l'oc-casion de découvrir et de côtoyer tous les grands anciens (et les jeunes aus-si) de la mouvance folk et Bluegrass de tous les hori-zons et même d'ailleurs ! Il y a là un américain qui me donne quelques cours de guitare et mando-line: Tim O' .... Neil (je le retrouverai des années plus tard en Bretagne où il s'est installé pour y donner

des cours de danse ... bretonne (ça ne s'invente pas !), et je m'intéresse à la prise de son avec le sonorisateur attitré de la MJC Patrice Laurent (musicien du groupe folk Gratton Labeur (!). Le premier groupe de bluegrass dans lequel j'ai joué n'avait pas de nom il y avait Claude Robin au banjo, Gilles le Guillou à la guitare, Maurice Hubert à la basse et je faisais office de mandoli-niste !

Bluegrasspirine

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L’interview: DENIS HINZELIN Ensuite en 1982 est né Bluegrasspirine: Claude Robin au banjo, Olivier Grim à la basse, Thierry Lecocq au violon et Jac-ques-Louis Delbove à la mandoline, je passe à la guitare ... On joue un peu partout et nous irons aux USA l'année suivante, tournée et concerts, minibus et rencontre avec Bill Monroe. Il y aura ensuite une autre version de Bluegrasspirine avec Thierry Lecocq à la mandoline et au violon, Jérôme Tiphaine au banjo, Olivier Grim à la basse ... (Béatrice Roumier remplacera Jérôme au banjo pendant une partie de l'été aux USA en 1984). A l'automne 1984, Blue Wave se forme avec l'arrivée en France de Beth Mattson au chant et à la guitare, Thierry & Jérôme font partie de l'aventure, et puisqu'il y a besoin d'un bas-siste, nouveau change-ment pour moi, je m'y colle ! Deux années intenses avec beau-coup de concerts en France et aux USA. Puis j'aurai la chance de me retrouver embar-qué dans leur bus pen-dant 2 semai-nes, témoin et observa-teur privilégié de la vie en tournée un d'un groupe pas banal, avec le 5ème Hot Rize, Franck Edmonson, sans oublier Red Knuckles (and the Trailblazers !!) à l'arrière du bus. Slade me baptise "Skip" ... Je les regarde répé-ter, bref j'apprends à la source !! Avec en point d'orgue Grey Fox (qui s'appelait à ce moment-là Le Berkshire Mountains Bluegrass Festival rien que ça !!) et là j'ai vu défiler tous les grands noms du bluegrass US, il ne devait pas en manquer un à l'appel ! J’étais sur un nuage, je n’ai pas dormi pendant 3 jours, et j'ai fait un paquet de photos toutes plus floues les unes que les autres ! Too much pour le petit français !! Je me retrouverai ensuite (après quel-ques aventures rocambolesques, et un passage à Nashville) à Milwaukee, de façon totalement imprévue, Charles aus-si et il me présente la chanteuse/guitariste des Brew County Rounders, Beth Mattson ... J'aime de plus en plus le bluegrass !! Et 32 ans plus tard, je suis toujours sous le charme !! Fin 1986 verra le début d'une autre aventure musicale qui dure toujours d'ail-leurs avec la naissance d'un groupe à géométrie variable tantôt acoustique

tantôt électrique et au style éclectique (bluegrass, newgrass, country-rock, americana ...) crée autour de Beth Matt-son: Paradise Café. Jean-Michel Gar-din en fera partie au tout début au banjo mais aussi à la mandoline, avec Chris-tian Poidevin à la basse et au chant & Emile Gassem à la batterie. Hervé Ver-gnaud à la guitare et Patrick Ver-gnaud à la steel et au banjo vont nous rejoindre très vite ... Et on ira jouer aussi aux USA. Hervé sera un des piliers du groupe aux guitares acoustiques et élec-triques (il écrira aussi beaucoup pour le groupe avec Beth) jusqu'à son départ pour le paradis des musiciens en 1998.

J'alterne entre la guitare et la basse, selon les époques et les formations (j'ai retrouvé il y a peu un enregistrement du groupe en concert avec Paul Rodriguez à la mandoline, à la guitare et au chant !) Au tout début des années 1990 et pour les 8 années à venir le groupe sera très électrique: Beth chant et guitare, Patrick pedal-steel, Hervé guitares, François Bobot batterie, Philippe Brechenmacher guitare, je suis à la basse. Christian re-joindra à nouveau le groupe, cette fois à la guitare, aux percussions et au chant. J'ai eu aussi le grand plaisir de participer dans les années 80 au groupe Sarah Band avec Bertrand Coqueuniot, Claude Lefebvre, Jean Darbois et Rob Griffin (sans oublier Paul Rodriguez en Joker Deluxe). J'ai été bassiste (un peu) des Brew County Rounders, groupe américain de Beth Mattson dans les années 80 ! J'ai également joué il y a quelques an-nées avec Susi Gott & Christian Séguret en trio (merci à eux !)

Ces dernières années, notre groupe a ralenti ses activités et tiré un trait sur les formations électriques. Demeure le quatuor de base : Beth Matt-son, Patrick Vergnaud, Philippe Bre-chenmacher et moi-même: et selon les projets musicaux, nous ont rejoints: Ro-bin Bullock, Susi Gott & Louis Lorre, Philippe Checa & Louis, Jean-Marie Da-viaud.

L'envie est toujours là (je joue aussi beaucoup ...tout seul !), alors on a un projet dans les cartons. Ça ne sera pas (plus) bluegrass, on en a beaucoup

joué à nos débuts, mais le fait d'avoir une chan-teuse américaine a tou-jours influé sur la cou-leur musicale et sur notre répertoire ... Ce sera de la musique acoustique américaine (s'il faut trou-ver une étiquette ?) 7) Quels sont les sou-venirs les plus forts et tes plus belles ren-contres avec d’autres musiciens ? Beaucoup de rencontres au cours de toutes ces années, déjà tous les gens avec qui j'ai joué, j'ai beaucoup d'affection pour eux même si il y a eu parfois des hauts et des bas...on a vécu des trucs très forts ensem-

ble, de la musique, mais pas seulement ! Aussi tous les musiciens de Bluegrass français et américains qui à un moment ou à un autre sont passés à la MJC de Ris-Orangis. Il y a un évènement qui change tout pour moi en 1980 : Bill Keith annule sa venue en France pour le festival de Ris-Orangis, Victor Voronow de l'Anar-chie des Accords à Paris propose pour le remplacer (si on est d’accord) le nou-veau groupe de Peter Wernick: Hot Rize ! Je file à Paris chercher le dis-que (ah ben oui, pas encore d'Internet ni de MP3’s) et là premières mesures: Blue Night ! Je ne m'en suis (toujours) pas remis ! Pas une seconde d'hésitation, je file à la MJC pour convaincre mes camarades d'engager le groupe (ça ne sera pas difficile !!) et ils viennent donc jouer en France pour la première fois, je fais connaissance avec les petits camarades du Doctor Banjo et surtout ce sera la rencontre avec Charles Sawtelle ! Le guitariste bien sûr mais aussi le "bonhomme" ça fait tilt !

Paradise Café

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L’interview: DENIS HINZELIN

Bulletin d’adhésion à F.B.M.A.

A renvoyer à Nicolas Guibout 2491 CD 925, L’orée des Bois 73200 GRIGNON – avec un chèque de 25,00 € à l’ordre de France Bluegrass Musique Association (abonnement et adhésion à FBMA pour un an) ou via Paypal C

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Je les héberge chez moi pendant le festi-val et ils m'invitent à venir leur rendre visite dans le Colorado. Je pars au Ca-nada en 1982 chez le cousin du début de l'histoire et je sillonne ensuite les USA en Greyhound bus de long en large, pour arriver à Boulder chez Mr Sawtelle, je découvre son univers, la "bouffe" mexi-caine dont il est fan, on fait des miles pour trouver du vin français, on parle musique, et bien sûr guitares, on fait les clubs de musique avec Nick & Tim (j'entends sa sœur Mollie pour la première fois), on fait le tour des magasins et après quelques "maybe " Charles me trouve LA guitare : une Martin de 1959 D-28 E à l'origine, modifiée avec une table d'har-monie Herringbone, assemblage assez improbable qui re-çoit l'agrément du "Bluegrass Expert": esthétique "vintage" et Le son ! Ce sera (c’est) Ma guitare ! Puis j'aurai la chance de me retrouver em-barqué dans leur bus pendant 2 semai-nes, témoin et observateur privilégié de la vie en tournée un d'un groupe pas banal, avec le 5ème Hot Rize, Franck Edmonson, sans oublier Red Knuckles (and the Trailblazers !! ) à l'arrière du bus. Slade me baptise "Skip" ... Je les regarde (je les écoute surtout !!) répéter, travailler leur répertoire, etc., bref j'ap-prends à la source !! Avec en point d'or-gue Grey Fox (qui s'appelait à ce mo-ment-là Le Berkshire Mountains Blue-grass Festival - rien que ça !!), j'ai vécu le festival de l'intérieur et là j'ai vu défi-ler tous les grands noms du bluegrass US de l’époque, il ne devait pas en man-quer un à l'appel ! Du plus traditionnel au plus New !! J’étais sur un nuage, je n’ai pas dormi pendant 3 jours, et j'ai fait un paquet de photos toutes plus floues les unes que les autres ! Too much pour le petit français !!

Je me retrouverai ensuite (après quel-ques aventures rocambolesques, et un passage à Nashville) à Milwaukee, de façon totalement imprévue, Charles aus-si (le Hot Rize Bus est tombé en panne ...) et il me présente la chanteuse/guitariste des Brew County Rounders, Beth Mattson.....J'aime de plus en plus le bluegrass !!! Et 32 ans plus tard je suis toujours sous le charme !!

J'ai vécu aussi des moments très forts avec ce que j'appelle la "Milwaukee Bluegrass Connection" John Parrott, Ken Finkel, Mark Hembry, bien sûr Robbi, Tom Scott et Rich des Rounders mais aussi les musiciens du groupe Skyline (Dede Wyland est originaire de Milwau-kee) avec qui j'ai pu nouer des liens privi-légiés, sans oublier Mike Jazwiec-ki "Mister Crown Music". Un autre souvenir très fort sera la tour-née que j'organiserai pour les Rounders en France pendant l'hiver 1983, 6 semai-nes de concerts, émissions radios, mais aussi de gastronomie ! Beaujolais Nou-veau, Thanksgiving et Noël ! Il y en aurait tellement d'autres !

8) Quelques enregistrements ? Depuis les débuts nous avons toujours beaucoup enregistré ... J'ai des casset-tes, des bandes, des démos ... Beau-coup !! De tous les groupes ... Quelques vidéos aussi ... Et même un double "live" comme on dit de Paradise Café ... Rien de tout cela n'est sous un for-mat exploitable dans l'immédiat car ce n'était pas le but ...

9) Quel sont tes projets à court et moyen terme ? Comme je le disais à propos des enregistre-ments, j'aimerais réaliser une "histoire" musicale de nos différents groupes, et mettre tout ça sur un sup-port audio actuel, afin de préserver des moments qui ont été importants pour nous et puis il y a eu des choses plutôt pas mal musicalement, ça nous fera des souvenirs quand on sera trop vieux pour jouer !! Il y a également beau-coup de chansons origi-nales de Beth, de compos du groupe qui mérite-raient d'être ré-enregistrées ...un autre

projet dont j'aimerais bien voir la réalisa-tion... 10) Rien d’autre à rajouter ? Si, merci de m'avoir invité et pardon d'avoir été aussi long, mais je ne sais pas faire court ! Ceux de vos lecteurs qui sont des habitués du forum de la FBMA le savaient déjà, quant aux autres, je les encourage à aller y faire (plus qu’..) un tour ! Pour conclure juste un mot, je joue avec des filles depuis plus de 30 ans, ce qui n'était pas si courant au début dans le milieu bluegrass, elles sont de plus en plus nombreuses, musiciennes, chanteu-ses, beaucoup de talents féminins, c'est vraiment super !

Blue Wave

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Le coup de projecteur d’Alain Kempf Apple Trees : à croquer !

A peine fondé, le groupe montpelliérain enregistre un CD 14 titres fort promet-teur. Aura-t-on la chance de voir Apple Trees en concert quelque part ? Pas sûr !

J'avais rencontré Simon Guy au hasard des jams en marge du festival de La-Roche-sur-Foron 2013 : vingt ans et un jeu de guitare impressionnant. Facebook aidant, j'ai suivi ses activités musicales qui ont abouti à la création d'Apple Trees début 2014. Simon Guy y joue essentiel-lement de la mandoline où il excelle aus-si, les jammeurs de La Roche 2014 s'en souviennent ! Cristal Senes est la chan-teuse lead : belle voix, interprétations personnelles, tout pour craquer. Jona-than Sarrabia alterne contrebasse et guitare rythmique, Clara Barbier est au violon. Tout le monde participe aux vo-caux.

Quatorze titres pour un groupe naissant, c'est énorme : on sent l'urgence. À part le titre d'ouverture enregistré chez Kiwi Records, c'est du home studio, avec une instrumentation souvent très dépouillée. Les morceaux cherchent à refléter la diversité du répertoire joué sur scène. Bref, ça part un peu dans tous les sens avec des moyens techniques limités, mais le résultat est réjouissant. Quand on sait que les musiciens ont entre 18 et 21 ans, on est impressionné par le ni-veau.

Le CD s'ouvre sur "Hillbilly Highway" de

Steve Earle : ça groove immédiatement et le chant est excellent. On trouve en-suite des standards (Cindy, Darling Co-rey, I'll Fly AwayC) arrangés avec beau-coup de goût. La voix de Cristal Senes ne laisse pas indifférent. Et puis deux

reprises des Beatles (dont Paperback Writer, très réussi), un instrumental de Bela Fleck, "Down In The Swamp".

"Mycology" est un instrumental de man-doline écrit par Simon Guy dans une veine que je qualifiais de trischkaienne à la première écoute. Bingo, il est fan de Skyline (on est donc au moins deux !). "Swedish Sounds" est une composition collective chantée en suédois, inspirée par le groupe folk suédois Gjallarhorn. Là on s'éloigne franchement du blue-

grass et c'est très beau aussi avec un chant incantatoire (Cristal Senes), des sons planants de violon et d'octave man-doline.

Bref, on a envie de souhaiter une longue carrière à Apple Trees et on espère les voir sur scène ailleurs qu'à Montpellier, mais ce n'est pas gagné : Cristal est actuellement aux USA, Clara s'installe à ParisC En attendant suivons Apple Trees sur Facebook ; on peut aussi télé-charger gratuitement un Live sur Band-camp.com. Simon Guy publie régulière-ment des morceaux intéressants sur Soundcloud. Et sur You tube, ne man-quez pas la version psychédélique de Salt Creek, avec entre autres Fred Si-mon au banjo.

Alain Kempf

Ils viennent tous les deux du comté de Grayson, dans les Appalaches à une heure au sud-ouest de Galax, Virginie. Wayne est un magicien de la guitare Bluegrass, reconnu internationalement. Il est déjà venu plusieurs fois en France.

Wayne Henderson est le récipiendaire du Prix National du Patrimoine, honoré pour son savoir-faire en tant que luthier et renommé pour son style de jeu de guitare « fingerstyle », des Appalaches. Ses instruments sont convoités dans le monde entier et il arbore une longue liste d'attente pour ses guitares, mandolines et banjos.

Parrainé par le Conseil national des arts traditionnels, l'Institut Smithsonian, Bu-reau des Arts d'Amérique, du monde européen du Bluegrass, Chet Atkins International Appreciation Society et de nombreux lieux différents, Wayne a beaucoup tourné aux Etats-Unis, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Son style de jeu rapide, articulé, a été influencé par Doc Watson et EC Ball, les

deux amis proches et voisins, dans ce coin riche musicalement du sud-ouest de la Virginie et du Nord-Ouest de la Caro-line du Nord. Son répertoire comprend des airs de violon des Appalaches, des mélodies de la Carter Family et quelques standards de swing et rockabilly. Il a remporté plus de prix à la Galax Fiddlers Convention que tout autre concurrent dans son histoire de soixante-dix-sept ans...

Chanteuse, violoniste, guitariste et joueuse de banjo, Helen White a effec-tué de nombreuses tournées avec Wayne en Europe et aux Etats-Unis. Ses compositions comprennent des œuvres pour le théâtre et des projets vidéo, en plus d'un enregistrement « Booklist » constitué de chansons originales pour les enfants. Helen est la fondatrice et directrice régionale du programme Ju-nior Appalachian musiciens (JAM) de-puis la création du programme en février 2000 et jusqu’en juin 2013. Le but de ce programme est de découvrir et former de jeunes musiciens de talent dans leur région. Il accueille des élèves de 25 comtés de Virginie, Caroline du Nord et du Sud, leur présentant leur patrimoine musical à travers l'enseignement en groupe restreint des instruments et de la musique commune de la région.

Wayne et Helen sont des instructeurs que l’on retrouve fréquemment dans les grands camps de musique traditionnelle à travers les Etats-Unis. Valmy Ricaux et François Galland

Wayne Henderson et Helen White viennent en France …

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Tablature pour banjo par Yves Le Mao

Version écrite ici pour le banjo. Cette ballade cowboy, aussi connu sous le nom « Cowboy’s Lament », fait réfé-rence à la ville de Laredo au Texas. Yves Le Mao la chante depuis longtemps et la joue au fiddle. Elle peut être interprétée dans différentes tonalités sans avoir de gros problèmes de doigté. Au banjo, il en est de même.

Un jour à Neuvy

Merci à Eltof qui nous offre cette photo

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Groupes et luthiers ...

Abdoumens - http://www.aegc-bluegrass.org/abdoumen.htm

Acoustic 4 - [email protected] Acoustic River - [email protected] Banjomaniacs - [email protected] Bluegrass Burger - [email protected] Bluegrass Deluxe - [email protected] Bluegrass 43 - [email protected] Blue Side of Town - www.bluesideoftown.de Bluegrass Speedway - [email protected] Blue Quitach - [email protected] Blue Railroad Train - [email protected] Cabine 12 - [email protected] Cactus Pickers - www.cactuspickers.com Camel Ride – [email protected] Detour - [email protected] Dvoràk Bluegrass Quartet - [email protected] Ellis Island – [email protected] Fabulous All Strings Band - [email protected] Field and Thompson - [email protected] Gilles Rézard Duo - [email protected] Grasstics - [email protected] Grassy Point - www.myspace.com/fredsimonquartet Howlin’Fox - http://.howlin-fox.com Jack Danielle’s String Band - [email protected] Joey’s Band - [email protected] Just’in - [email protected] La Bluegrass Compagnie - [email protected] Lampridic - [email protected] Last Echo - [email protected] Les Vieux de la Old (Old Time) - [email protected] Little Creek - http://www.littlecreek.fr Lonesome Day - [email protected] Longroad - http://longroad.e-monsite.com/ Lysaa Country Band - http://www.lysaa62.fr/ Lyon Bluegrass Revival - myspace.com/lyon-bluegrass-revival Mart O’Pickers - http://www.iaho.net Mary Lou - [email protected] Melting Potes - [email protected] Nashville Airplane - [email protected]

Nashville Winds - [email protected]

New Step in Grass - [email protected] Nobody’s Business - [email protected] Oak - [email protected] [email protected] On a r’trouvé les clés - [email protected] Paris Bluegrass Band - [email protected] Percy Copley & the Hillbilly Hiccups - [email protected] Prime Time Bluegrass - [email protected]

Quartier Français - www.myspace.com/quartierfrancais2 Red Barn - [email protected] Roots 66 - http://roots-66.com Rosewood Bg Music - http://rosewood.neuf.fr/index.htm Signé Bluegrass - [email protected] Sous la Lune - http://bluegrass-sous-la-lune.over-blog.com/ Springfield - www.springfieldbluegrassband.fr Swingrass - [email protected] Tante Agathe’s - [email protected] Tennessee Stud - www.tennesseestud.com The After Grant Project - https://theaftergrantproject.bandpage.com The Old West Ramblers - [email protected] The Usual Suspects - [email protected] Tony D & the Old Jims - [email protected] Turquoise Bluegrass Band - [email protected]

Wondergrass - [email protected] Watson Bridge – [email protected]

AWARDS 2014 A Raleigh, NC ont eu lieu les 25ème Annual International Blue-grass Music Awards au Duke Energy Center.

Artiste de l’année: Balsam Range

Groupe vocal de l’année: Balsam Range

Groupe instrumental de l’année:

Franck Solivan & Dirty Kitchen

Révélation de l’année: Flatt Lonesome

Meilleur chanteur: Buddy Melton

Meilleure chanteuse: Amanda Smith

Chanson de l’année:

Dear Sister (Claire Lynch & Louisa Branscomb)

Album de l’année:

Noam Pikelny Plays Kenny Baker Plays Bill Monroe

Meilleur banjoïste: Noam Pikelny

Meilleur bassiste: Barry Bales

Meilleur violoniste: Jason Carter

Meilleur dobroïste: Phil Leadbetter

Meilleur guitariste: Bryan Sutton

Meilleur mandoliniste: Adam Steffey

- Jean-Paul Aleman : 63490 Condat-les-Montboissier Tél : 04 73 72 18 67 [email protected]

- Guitares Beuzon Allée de Fontbonne, route d’Arles, Villevielle BP 62019 30252 Sommières Cedex Tél : 04 66 80 30 72

www.guitaresbeuzon.com [email protected]

- Lutherie Celtic (Ile de France) Tél : 01 60 23 03 63 6 cours de Verdun 77100 Meaux

- Hervé Coufleau (Saône-et-Loire) Tél : 03 85 36 95 80 www.coufleauguitars.com

- Jean Domengie (Ile de France) Tél : 01 30 51 29 57 8 rue du Mesnil St Denis 78310 Coignieres

- Eric Stefanelli, fabriquant de banjo 3 rue Bonne Aide 21460 Courcelles Fremoy [email protected] Tél: 00 33 (0) 380 96 31 18

- Philippe Fromont CH - 2325 Les Planchettes Tél: 032 913 60 81

www.philippefromontluthier.com

- Pierre Lajugée (Alsace) Tél : 03 88 89 62 39 7 rue des Roseaux 67340 Ingwiller

- François Migeon (Vichy) Tél: 04 70 98 73 66 www.luthier-guitare.com

- Patrick Penaud (Vienne) 32 bis rue Armand Caillard, 86170 Neuville en Poitou (Cordes pincées »: banjos, guitares, bassesC).

- Patrick Perrichon – lutherie violon, 11 rue pêcherie 26100 Romans (Isère) Tél: 04 75 70 34 59 [email protected]

- Rémi Petiteau Luthier en guitare, fabrications sur mesures, réparations, La verge au Moine, 03160 Saint-Aubin-Le-Monial http://guitares-to.fr Tél: 06 77 23 58 36

- Eric Stefanelli, fabriquant de banjo 3 rue Bonne Aide 21460 Courcelles Fremoy [email protected] Tél: 00 33 (0) 380 96 31 18

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Calendrier de concerts Octobre

Drôme (26) 04 Long Road à 12h 30 et à 17h, Halle Centre Culturel, rue Justin Jouve), dans le cadre des Rencontres Citoyennes à Dieulefit (26220) Eure (27) 03 Wayne Henderson & Helen White, 10 €, 20h salle de la Maladrerie Saint-Nicolas à Gravigny (27930) Gironde (33) 12 Acoustic4, au marathon des Villa- -ges au Cap Ferret 16 Acoustic4, Restaurant le Plaisance à Bourg Nord (59) 04 J & JF Banjo Riders, 20h30 à l’atelier de Fred à Frelinghem 10 J & JF Banjo Riders, 20h30 à l’atelier de Fred à Frelinghem 25 J & JF Banjo Riders, 20h30 garage F Defieu à Quesnoy sur Deule 27 Lysaa, Concert Privé, Villeneuve d’Asq Pas-de-Calais (62) 16 Lysaa, Concert Privé à Wingles Haut-Rhin (68) 25 Jean-Paul Distel & Thierry Lecocq à Mulhouse Paris (75) 02 Wayne Henderson & Helen White, 21h30, Utopia, 79 rue de l’Ouest, 14° 17 Mitch Rechman & Thierry Lecocq (Elabam) Paris 23 Mitch Rechman & Thierry Lecocq (Elabam) Paris Yvelines (78) 24 Thierry Lecocq & Station, Chalet des Cascades, Vaux de Cernay Suisse 02 & 03 Thierry Lecocq & BB Nash à Montreux Etats-Unis 03 Jean-Luc Leroux and Friends, 16h au Tir Na Nog à Raleigh (Caroline du Nord) https://www.facebook.com/ events/683331605076212/

Novembre

Ain (01) 28 Open-G Trio, à St Laurent sur Saône (01620) Eure (27) 02 Jay et Thierry Lecocq à Evreux Gironde (33) 28 Acoustic4, Restaurant le Plaisance à Bourg Pas-de-Calais (62) 18 Lysaa, Concert Privé à Lens Haut-Rhin (68) 21 & 22 On a r’trouvé les clés, 20h30 au Salon des 40 à Saint-Louis Rhône (69)

22 Bluegrass Deluxe, Villefranche sur Saône 22 & 23 What The Folk à Julienas Vosges (88) 15 Tony D and The Old Jim’s à Contrexéville Suisse 07 Acoustic Boulevard, Concert Gra- -tuit sur inscription à Genève

Décembre Gironde (33) 13 Acoustic4, Restaurant le Plaisance, Bourg Paris (75) 06 Mitch Rechman & Thierry Lecocq St Mandé

Franco Americana

Après avoir joué en septembre, voici les dates d’Octobre

02 au 05 IBMA, Raleigh, NC 03 et 04 Teacher at Pete Wernick Me- -thod Session 09 et 10 Eureka Spring Folk Festival 11 et 12 Franco-Americana at 114 Cof -fee at Nehosho, MO 6:30pm 16 au 18 Younder Mountain String Band Harvest Festival 18 Harvest Festival Roots Stage 3:30pm 24 Fayetteville, AR Lori’s 6:00pm

Merci à Jean-Marc Delon


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