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Page 1: 664 Neuropathie optique bilatérale cécitante secondaire à une leptospirose : à propos d’un cas

114e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie J. Fr. Ophtalmol.

COMMUNICATIONS AFFICHÉESŒDÈMES PAPILLAIRES

1S202

664Neuropathie optique bilatérale cécitante secondaire à une leptospirose : à propos d’un cas.Blinding bilateral optic neuropathy caused by leptospirosis: one case report.BOUTAALLA J*, ZONGO PD, BHALIL S, ALMASBAHI I, BENAATIYA I, TAHRI H (Fès, Maroc)

Introduction : La leptospirose est une anthropozoonose due à des spirochètes dugenre leptospires. Elle présente un large spectre de manifestations cliniques :hépato-rénales, neurologiques, cutanées et hémorragiques. L’atteinte ophtalmologi-que est inhabituelle.Matériels et Méthodes : Nous rapportons un cas de neuropathie optique gravebilatérale secondaire à la leptospirose.Observation : Il s’agit d’un homme âgé de 51 ans avec notion de contact avec leseaux souillées qui présente depuis 10 jours un ictère fébrile avec épistaxis secon-daire à une leptospirose confirmée par un test de micro-agglutination. L’évolutionaprès traitement (Pénicilline G) est marquée par une baisse de l’acuité visuelle bila-térale, pour laquelle le patient n’a consulté qu’un mois plus tard. L’examenobjective : une acuité visuelle chiffrée à 6/10e au niveau de l’œil droit et à la percep-tion lumineuse au niveau de l’œil gauche. Au niveau des 2 yeux, l’examen trouve unehyperhémie conjonctivale, un segment antérieur normal avec au fond d’œil unœdème papillaire stade 4 isolé. Le champ visuel est altéré avec effondrement diffusde la sensibilité. Après avoir éliminé les autres étiologies des œdèmes papillaires, ona démarré une corticothérapie par voie intra veineuse avec relais par voie orale.L’évolution est marquée par la régression de l’œdème papillaire avec diminution del’acuité visuelle stabilisée au décompte des doigts à 4 mètres au niveau de l’œil droitet à 3 mètres au niveau de l’œil gauche.Discussion : Les manifestations ophtalmologiques de la leptospirose sont peu com-munes. Elles sont dominées par l’hyperhémie conjonctivale, l’uvéite et la vasculariterétinienne. La neuropathie optique est rarement rapportée dans la littérature. Sonpronostic est d’autant plus réservé que la prise en charge thérapeutique est tardivecomme c’est le cas de notre patient.Conclusion : Devant une leptospirose un examen ophtalmologique doit être systé-matique pour déceler une atteinte telle que la neuropathie optique qui peut mettreen jeu le pronostic visuel.

665Neurorétinite révélant la maladie de Lyme chez un enfant.Neuroretinitis revealing a Lyme disease in a child.CHAABOUNI CHAKER N*, TURKI F, BOURAOUI R, HASNAOUI W, MRABET I, GUENDIL C, MGHAIETH F, EL MATRI L (Tunis, Tunisie)

But : Rapporter un cas de maladie de Lyme révélée par une neurorétinite chez unenfant.Matériels et Méthodes : Enfant d’origine nord africaine (Tunisie) immunocompétentadressé pour baisse brutale de la vision de l’œil droit, sans douleur ni rougeur.L’interrogatoire note la survenue de céphalées et d’arthralgies depuis 2 semainesainsi qu’une uvéite antérieure de l’œil droit apparue un mois avant l’épisode actuelet qui a bien évoluée sous traitement local. L’examen de l’œil droit trouve une acuitévisuelle à 3/10, un segment antérieur calme, de rares cellules dans le vitré et au fondd’œil un œdème papillaire stade II associé à de fins exudats maculaires. L’examende l’œil gauche était sans particularité. Une angiographie rétinienne à la fluorescéineainsi qu’un champ visuel étaient effectués. L’examen pédiatrique, neurologique ainsique l’IRM cérébrale étaient normaux. La sérologie de la maladie de Lyme était posi-tive dans le sang. Le diagnostic de neurorétinite associée à la maladie de Lyme aété retenu et le patient a bénéficié d’une antibiothérapie par voie intraveineuse asso-ciée à 3 boli de solumédrol. L’évolution a été favorable, avec récupération totale del’acuité visuelle de l’œil droit.Discussion : L’atteinte neuro-ophtalmologique au cours de la maladie de Lyme estpeu fréquente. Elle survient classiquement au cours de la phase précoce de la mala-die, probablement en rapport avec un passage privilégié de la barrière héma-toencéphalique par le spirochète. Un diagnostic et une prise en charge précoce del’affection permettent d’éviter de passer aux stades avancés de complications.Conclusion : La neurorétinite est un mode de révélation rare de la maladie de Lyme,celle ci doit donc être systématiquement recherchée devant toute neurorétinite, par-ticulièrement chez les enfants.

666Neuropapillite révélatrice d’une maladie de Behçet : à propos d’un cas.Behcet’s disease revealed by a neuropapillitis. A case report.BURELLE X*, DOT C, LE CORRE A, MEURIE D, WARY P, MAY F (Metz)

Introduction : La maladie de Behçet est une pathologie inflammatoire multisystémi-que chronique dont l’atteinte oculaire peut être une circonstance de découverte dia-gnostique.Objectifs et Méthodes : Nous rapportons le cas d’un homme de 31 ans, d’origineméditerranéenne, consultant en urgence pour une baisse d’acuité visuelle constatéele matin au réveil sur l’œil gauche. Le fond d’œil retrouvait un œdème papillaire uni-latéral, saillant, rouge-orangé, avec une microhémorragie interpapillo-maculaire.L’angiographie confirmait le diagnostic de papillite. Une corticothérapie a été initiée,avec des bolus de 500 mg (IV) pendant 3 jours suivit d’une corticothérapie oraledébutée à 1 mg/kg puis dégressive. L’évolution a été rapidement favorable avecrécupération d’une acuité visuelle à 10/10° et simplement une dyschromatopsieséquellaire. Parallèlement, le bilan étiologique retrouvait l’expression d’un gène HLAB51 et la reprise de l’interrogatoire retrouvait la notion d’aphtose bipolaire. Uneconsultation de médecine interne fut alors réalisée. Le diagnostic de maladie deBehçet fut posé par l’interniste devant l’association : HLA B51, aphtose bipolaire etune atteinte cutanée de type pseudo-folliculite. Un traitement immuno-supresseurpar méthotrexate et colchimax a débuté. La papillite a été rapidement régressive etil n’y a pas eu ce jour de nouvelle poussée inflammatoire oculaire.Discussion : Les neuropathies optiques inflammatoires sont des pathologies nonrares, habituellement de bon pronostic et parfois révélatrices de pathologies géné-rales (le plus souvent de maladie démyélinisante). Plus rarement, une papillite peutêtre révélatrice d’une maladie de Behçet, dont la rapidité de prise en charge va enga-ger le pronostic visuel. En effet, les manifestations oculaires de cette maladie en fontsa gravité. Il s’agit le plus souvent d’uvéites antérieure, mais surtout postérieure. Lesmanifestations neuro-ophtalmologiques sont plus rares (14 à 20 % des cas), avec leplus souvent une papillite évoluant sur un mode chronique. Le traitement repose surla corticothérapie systémique en cas de poussées inflammatoire, associé à un trai-tement immuno-supresseur.Conclusion : Le cas de ce patient illustre qu’une papillite aiguë peut être révélatriced’une maladie de Behçet, justifiant les explorations cliniques et paracliniques à réa-liser devant toute papillite.

667Neurorétinite stellaire dans le cadre d’une maladie de Behçet.Stellar Neuroretinitis in Behcet’s disease.CLAISSE AS*, BETERMIEZ P, SUDZINSKI J, CRETU I, DEFOSSEY T, MILAZZO S (Amiens)

Introduction : La maladie de Behçet est une vascularite inflammatoire, multisysté-mique, rare et d’étiologie inconnue. Les atteintes oculaires sont présentes dans envi-ron 75 % des cas et la neurorétinite est retrouvée dans 20 % des cas. La maladiede Behçet est fréquente à l’est du bassin méditerranéen et au japon. Il existe unterrain immunitaire prédisposant, dans la population présentant l’antigène HLA B51.(sex ratio = 2 hommes/1 femme).Objectifs et Méthodes : Il s’agit du cas d’une patiente de 53 ans, d’origine turque,avec pour antécédent une hépatite B. La patiente présente une acuité visuelle à« voit la main bouger » du côté gauche pour 10/10e (score EDTRS = 85) du côté droit.Le fond d’œil montre un œdème papillaire, des exsudats maculaires stellaires et desartères cuivrées. Le bilan inflammatoire et sérologique est négatif. Nous retrouvonsà l’OCT un décollement séreux rétinien et l’angiographie montre une hyperfluores-cence papillaire et une vascularite. L’examen général retrouve une aphtose généra-lisée. Le diagnostic de maladie de Behçet est retenu. Un traitement parimmunosuppresseurs est instauré avec une réponse positive.Discussion : Dans la plupart des cas, l’atteinte oculaire se caractérise par une uvéiteantérieure à hypopion. L’atteinte du nerf optique peut être due à une inflammationdu pôle postérieur lors d’une neurorétinite, une vascularite touchant les artérioles dunerf optique, un syndrome d’hypertension intracrânienne, une inflammation des gai-nes du nerf optique lors d’une méningioencéphalite. L’OCT permet de rechercher unœdème du pôle postérieur. L’angiographie rétinienne a un triple intérêt : de confirmerun œdème papillaire, d’orienter vers son étiologie ischémique ou inflammatoire et derechercher une vascularite. Des manifestations cliniques peuvent être associées. Lediagnostic de certitude est apporté par la positivité d’HLA B51. Le traitement de lamaladie de Behçet est controversé entre la corticothérapie et lesimmunosuppresseurs. Le pronostic des atteintes du nerf optique reste péjoratif.

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