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Sunwalker DINO CRISIS 2003 1

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Ecrit en 2003, ce roman est une fanfiction adaptée du jeu vidéo de Capcom. C'est le premier gros projet que j'ai réalisé en écriture. Je ne suis pas trop satisfait de ce bouquin et mon style a pas mal évolué depuis le temps mais ça pourrait intéresser quelques lecteurs.

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Page 1: Dino Crisis

Sunwalker

DINOCRISIS

2003

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Introduction

Le roman que vous allez lire est une adaptation du jeu vidéo Dino Crisis édité par Capcom et sorti en1999. Comme un jeu vidéo est un jeu, j'ai modifié de nombreux passages afin de les rendre moins ennuyeux etmoins... jeu. Les dialogues aussi ont été seulement inspirés de ceux du jeu et j'ai même ajouté quelques scènestotalement inventées. Cela m'a permis de mieux travailler sur les personnages en les rendant plus réalistes.J'espère que vous aimerez cette aventure et que vous serez indulgents sur la qualité car c'est mon premier romanque vous tenez entre vos mains. Il est donc possible que malgré mes relectures, il subsiste encore quelques fautesd'orthographes ou quelques passages pas très réussis.

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PROLOGUE

Il y a 10 ans environ, un jeune chercheur tout droit sorti d'une des plus grandes écoles scientifiques desEtats-Unis, présenta un projet des plus intéressant pour sa thèse de doctorat. Son projet avait pour but de créer unsystème fournisseur d'énergie non-polluant. Son idée était si intéressante que les grands scientifiques de l'époquelui accordèrent immédiatement les fonds nécessaires pour arriver au bout de son rêve.

Ce jeune chercheur s'appelait Edward Kirk. Après des mois de travaux, son laboratoire fut sur pied et ilcommença son œuvre cachée sous le nom de code "Tri-énergie". Durant les 7 années qui suivirent, sesrecherches évoluèrent lentement. Au bout de sept années, les scientifiques qui le subventionnaient décidèrent dele renvoyer et de fermer le labo car il n'avait pour le moment rien montré qui value la peine de dépenser autantd'argent. En dernier recours, désespéré, Kirk supplia les scientifiques de l'autoriser à effectuer une ultimeexpérience. Ces derniers lui accordèrent toute leur attention à condition qu'ils soient présents sur les lieux decette mystérieuse expérience. Kirk accepta la condition. Durant l'expérience, il commit une grave erreur et lelaboratoire fut soufflé par une terrible explosion tuant tout les plus grands scientifiques du moment et Kirk lui-même. Personne ne su exactement quelle était cette mystérieuse Tri-énergie qu'il avait mis au point et son idéene fut pas reprise d'autant plus qu'elle était la cause de nombreuses morts.

Message de Tom.....

J'ai réussi à m'infiltrer comme prévu dans le complexe secret de Ibis Island. J'ai été accueilli par DaveWaters, l'homme qui nous a contactés. Il m'a fourni de faux documents afin que je puisse me faire passer pourun scientifique comme les autres travaillant dans ce complexe. Dave m'a briefé sur le fonctionnement du labo etm'a fait visiter le laboratoire. A ma grande surprise, je me trouvais dans un laboratoire à la pointe de latechnologie. Il fait facilement 25 kilomètres carrés de superficie et encore, il y a paraît-il des niveauxsouterrains auquel l'accès est interdit aux chercheurs de mon rang. Ce laboratoire possède au moins sept superordinateurs spécialisés dans la simulation d'expériences scientifiques. Les entrées de nombreux labo sont gardéspar des systèmes de mots de passes très complexes. Pour ouvrir ces serrures électroniques, il faut se munir dedeux cartes nommées Input et Code. Ensuite, il faut taper un code qui est changé toutes les douze heures. C'estpourquoi je ne peux vous fournir l'un de ces codes mais, les quelques-uns uns que j'ai dus cracker sont assezsimples à déchiffrer car j'ai eu accès à des manuels d'instructions appropriés. Hélas, plus on veut se rendredans un niveau de haute sécurité plus le code est dur à déchiffrer et je n'ai pas eu accès au laboratoiresouterrain pour cette raison.

J'ai commencé donc à mener ma petite enquête et quelle ne fut pas ma surprise hier matin de tombersur le Docteur Kirk en personne présidant une réunion d'une extrême importance au sujet d'une grandeexpérience devant se dérouler le lendemain. Je ne sais pas comment cela est possible mais Kirk a survécu àl'explosion de son laboratoire il y a trois ans. Dave m'a alors annoncé que c'était pour cette raison qu'il nous acontactés car lui aussi avait été interloqué de se retrouver dans ce laboratoire dirigé par un type sensé êtremort. J'ai réussi à prendre discrètement quelques clichés de Kirk mais aucun n'est de bonne qualité. Je vous lesenvoie quand même pour vous prouver mes dires. La grande expérience devant se dérouler ce soir et malgrél'état d'alerte des gardes qui devrait être beaucoup plus important que d'habitude, je suggère d'envoyer uneéquipe afin de ramener le docteur Kirk sur le territoire américain pour qu'il réponde à de nombreusesinterrogations le concernant. Je ne sais pas exactement ce que va être cette expérience mais une chose est sûre,Kirk a dit que cette expérience devait être réussie sinon, tous les employés seraient licenciés sur-le-champ.Prenez garde à vous. Même si les gardes ne sont pas très expérimentés, il ne faut pas vous laisser aller. Bonnechance, je vous retrouverai sur place... Tom.

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Régina jeta un coup d'œil par le hublot de l'hélicoptère. La brume l'empêchait de voir quoi que ce soitmais elle savait qu'ils allaient bientôt arriver à destination. Elle revérifia son équipement. Son pistolet semi-automatique était bien accroché à sa ceinture mais elle le prit en main pour la énième fois depuis leur départ.C'était sa première mission et cela la rendait un peu nerveuse. Elle vérifia que le chargeur de son Parabellumétait plein et remit l'arme en place. Cooper s'aperçut de sa nervosité et lui tapota l'épaule avant de lui faire signeque tout irait bien. Elle acquiesça. Cela ne faisait aucun doute. La mission était-on ne peu plus simple. Ilsdevaient s'infiltrer discrètement dans un laboratoire high-tech, retrouver un scientifique sensé être mort, il y atrois ans et le ramener. Normalement les gardes ne devraient pas opposer de résistance et si ça se trouve, ellen'aurait même pas besoin de tirer sur qui que ce soit. Bien sûr, si elle le devait, elle le ferait. Elle avait subi assezd'heures d'entraînement parmi les Forces Spéciales pour ne pas flancher face au danger. Elle regarda sa montre.Elle indiquait 22h36. Régina regarda de nouveau par le hublot mais ne put voir davantage que la dernière fois.Regardant son reflet dans le hublot, elle ajusta rapidement sa coiffure rousse. Elle avait les cheveux mi-courts etlisses. Elle mesurait un peu plus d'un mètre soixante-dix et avait une silhouette fine. Cela n'empêchait pas quesous ses airs de femme frêle, elle était assez musclée. Son visage était fin et allongé et elle avait de grands yeuxbleus. Régina était une jeune femme assez séduisante mais qui avait un caractère bien trempé. Pour la mission,elle avait revêtu une combinaison de camouflage très légère et très près du corps pour permettre des mouvementsplus faciles. Malgré cette légèreté, la combinaison empêchait très bien d'avoir froid. Comme ils se rendaient dansun environnement "urbain" et qu'il faisait nuit, la combinaison était grise et noire. Régina reporta son attentionvers l'intérieur de l'hélicoptère dont les pales ne cessaient de vrombir dans un hurlement continu. Elle regarda sursa droite. Cooper fixait le hublot situé en face de lui. Cooper était un homme d'une trentaine d'années, costaud,brun, cheveux en brosse et la mine assez joyeuse même lorsqu'il était en mission. S'apercevant qu'il étaitobservé, il tourna la tête vers Régina et lui sourit. Celle-ci gênée détourna la tête en rougissant. Elle trouvait cethomme plutôt séduisant mais elle devait se concentrer sur la mission. Et puis de toute façon, Cooper avait déjàune petite amie. Régina l'avait vue embrasser fougueusement Cooper avant son départ. Elle était chargée descommunications dans la même unité que lui. En face de Régina, se tenait assis un jeune noir américain, latrentaine, brun, cheveux courts avec une queue de cheval. C'était le spécialiste en informatique du groupe.Comme Cooper, il n'en était pas à sa première mission. Il s'appelait Rick. Régina regarda ensuite le derniermembre de l'équipe. Il était un peu plus âgé et son visage était très dur. D'après ce qu'en savait Régina, Gail, caril s'appelait comme cela, était dans les Forces Spéciales depuis 10 ans au moins. Elle ne savait guère plus dechose sur lui, Gail était très mystérieux. C'était le membre le plus costaud du groupe. S'il ne portait pas lacombinaison de camouflage et son M-16 sur les genoux, on aurait facilement pu croire que Gail était un boxeur.Peut-être l'avait-il été avant. Ses cheveux étaient coiffés en brosse et de couleur neige. Gail regarda alors Réginad'un air sévère. Celle-ci fut paralysée par la peur. Jamais, elle ne l'avait regardé dans les yeux et elle crut queGail allait la frapper ou quelque chose comme ça vu l'attitude qu'il avait. Voyant que la jeune femme était un peugênée d'être ainsi dévisagée, Gail lui adressa un rapide clin d'œil puis regarda sa montre. Il activa ensuite soncasque de communication puis s'adressa au pilote. Régina entendit ce qu'il disait car elle portait, elle aussi uncasque.- Où en est-on Mike ? On devrait plus être loin là.- En effet, commandant. Nous arrivons. Préparez-vous.Régina regarda alors par le hublot. La brume commençait à se dissiper à mesure qu'ils descendaient en altitude etelle put voir les contours d'une île se dessiner. Plus ils s'approchaient plus les contours se faisaient distincts etelle découvrit que tout le pourtour de l'île était entouré de falaises en à pic sur lesquelles se jetaient furieusementdes vagues. Gail s'adressa alors à toute l'équipe.- Les gars, c'est parti. Mettez vos parachutes, vérifiez que vous avez tout et suivez-moi. On se retrouve dans 30minutes au bord de cette falaise.Il montra du doigt à travers le hublot ce dont il leur parlait.- Près de la clôture. OK ?Après avoir regardé où se trouvait leur point de rendez-vous, les membres de l'équipe acquiescèrent en mêmetemps. Gail mis une cagoule sur son visage, activa le compte-à-rebours de sa montre, mis son parachute sur ledos et après avoir fait coulisser la porte de l'hélicoptère, se jeta dans le vide. Les autres enclenchèrent en mêmetemps que lui leur montre qui indiquait initialement 30:00. C'était le temps qu'ils avaient pour se rendre près dela clôture du labo au bord de la falaise. Cooper se jeta dans le vide quelques instants après Gail. Régina le vitdisparaître dans les quelques nuages de brumes qui persistaient à lui cacher la vue de l'île. Rick resserra la sanglede son parachute et regarda Régina.- On se retrouve en bas Rége OK ?Sans attendre la réponse, il disparut à la suite de ses coéquipiers. Au loin, Régina vit deux parachutes déjàouverts qui glissaient poussés par le vent vers l'île. Alors qu'elle vérifiait que tout été bien attaché, un violent

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coup de vent fit tanguer l'appareil. Le pilote lui fit signe de sauter car il ne pourrait pas rester si longtemps dansce courant d'air. C'est ce qu'elle fit.

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Malgré sa combinaison et la cagoule, Régina sentait l'air frais qui glissait le long de son corps.Regardant son altimètre, elle ouvrit son parachute et fut brusquement ralentie. Quand elle regarda sur sa gauche,elle vit les lumières clignotantes de l'hélicoptère qui était déjà bien loin. En dessous d'elle, à quelques centainesde mètres, le parachute de Rick descendait lentement en décrivant une courbe lui permettant de se rapprocher del'île. Quand elle voulut l'imiter, une violente bourrasque souffla dans sa toile et elle perdit quelques instants lecontrôle de son parachute. Même si ces instants avaient été courts, elle remarqua qu'elle s'était considérablementéloignée du point de rendez-vous. En effet, sur sa gauche, Rick continuait de descendre vers sa destination. Acette distance, Régina commençait à voir la clôture près de la falaise. Elle constata alors que Gail s'était déjàposé et s'apprêtait à plier son parachute pour le cacher dans la jungle avoisinant la clôture. La montre indiquaitseulement 24 minutes. Ce type avait vraiment envie d'entrer dans le vif du sujet. Pour lui cette descente ne devaitêtre qu'un jeu d'enfant. Rick n'allait pas tarder à le rejoindre même s'il commençait à dévier vers la jungle.Continuant sa descente, Régina chercha des yeux le troisième membre de l'équipe. Elle aperçut sur sa droite leparachute de Cooper. Ce dernier avait énormément dérivé si bien que Régina le voyait à peine. Il faudrait uncertain temps à Cooper pour les rejoindre mais avec le temps qu'il restait, c'était largement possible. Essayant aumieux de se rapprocher de la lisière de la jungle, Régina compris qu'elle allait se poser en catastrophe dans lesarbres. Elle se prépara au choc. Lorsqu'il se produisit, elle passa par une brèche entre deux arbres et évita ainsid'être assommée. Elle heurta quand même quelques branches avant que son parachute accroché dans les hautsarbres ne l'arrête net. Elle en eut le souffle coupé. Voyant que son parachute ne se décrocherait pas, ellecommença à s'affairer à défaire la sangle qui la retenait à son parachute. Elle se sentait stupide. Après tous lessauts que j'ai faits, il faut que pour ma première mission, je me plante à un bon kilomètre de la zone prévuepensa t-elle. Il faut dire aussi que le vent n'était pas avec moi. Même Cooper très expérimenté avait eu desdifficultés et puis de toute façon, c'est ma première missi... La sangle se détacha et Régina heurta le sol avecforce. Heureusement la chute n'avait pas été de plus de 5 mètres et elle avait réussi à se rétablir comme àl'entraînement. Elle vérifia qu'elle n'avait rien perdu dans sa chute. Tout était là surtout son arme. Elle regarda samontre. 19:54. Elle avait facilement le temps de rejoindre les autres. Regardant la fonction GPS de sa boussole,elle capta le signal de Gail vers l'ouest. Elle pivota dans cette direction et commença à courir. Elle venaitd'arriver à Ibis Island.

Cooper toucha le sol avec grâce. Son parachute s'était coincé dans les branches quelques mètres plushauts. Il regarda sa montre. 18:59. Avec la distance qu'il avait parcourue contre son gré, il allait devoir courir unbon moment pour rejoindre les autres. Le GPS de sa montre confirma ses appréhensions. Le signal de Gail était àau moins deux kilomètres de sa position vers l'ouest. Avant de se mettre en marche, il vérifia que la radio étaitbien attachée à sa ceinture. Cooper était le responsable en communications de l'équipe. Autrement dit, il était leseul capable de contacter l'hélicoptère pour qu'il vienne les chercher. Cooper regarda autour de lui. Il était tombéen plein cœur de la forêt entourant le complexe scientifique de l'île. Cette jungle était très dense et resserrée. Deslianes couraient le long des troncs et de hautes fougères arrivaient à la hauteur de la taille par endroits. Cooper enavait des frissons. Cette jungle lui foutait les jetons ! Entendant un bruissement de feuilles, il porta la main à sonarme et visa dans la direction. Un oiseau s'envola quelques instants plus tard. Cooper décida que cet ennemi neprésentait pas de danger potentiel et il lui laissa la vie sauve.- T'as de la chance vieux, je suis dans un bon jour ! Lui adressa-t-il en souriant sous sa cagoule. 17:43. Il se mit àcourir pour rejoindre les autres. Les branches basses de certains arbres lui fouettaient le visage. A cette allure, ilne devrait pas avoir de problème à arriver à l'heure mais il fallait éviter de traîner en chemin. Il arriva alors dansune zone de la jungle où de nombreux arbres étaient couchés en travers de son passage. Il sauta par-dessuscomme s'il s'agissait de haie d'athlétisme. Trop sûr de lui, il s'entrava soudain à l'un de ces arbres et s'étala detout son long par terre. Il commença à rire silencieusement. Commençant à se relever, il s'arrêta assis intrigué.Juste devant lui à moins d'un mètre était imprimé dans le sol une immense empreinte d'au moins soixantecentimètres de diamètre. L'empreinte semblait avoir été faite par un oiseau. Mais un oiseau de grosse envergurealors ! En plus, la trace était bien marquée. Ca devait être quelque chose de très gros. Se relevant, il s'approchaplus près en cherchant sa lampe torche. Arrivé à quelques centimètres de l'empreinte, il alluma sa lumière. Avec,il voyait mieux qu'à la seule lumière de la lune. Bon sang, cette empreinte est vraiment énorme ! Cooper balayadevant lui avec le rayon de sa torche. Il ne trouvait pas d'autres empreintes du moins pas là où il se trouvait. Sedéplaçant dans la direction qu'avait dû prendre l'animal, Cooper tomba sur une autre empreinte environ cinqmètres plus en avant de la première. Ce truc doit avoir une foulée immense pour atteindre cette distance en cinqmètres. Ca doit être une grosse bestiole. Durant ces réflexions, Cooper sentit une légère vibration sous ses pieds.

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Il n'y prêta pas attention, trop occupé à observer sa découverte. La seconde vibration se fit plus sentir et Coopercommença à chercher avec sa torche ce qui pouvait bien faire une telle secousse. La troisième vibration fit sebalancer quelques arbres voisins. Cooper se sentait nerveux d'autant que l'écart entre chaque secousse lui donnaitl'impression qu'un géant venait dans sa direction, chaque secousse correspondant à un de ses pas. A la quatrièmevibration, il vit des oiseaux s'enfuir des arbres voisins en poussant des piaillements effrayés. Cooper commença às'éloigner en marchant puis, plus rapidement au fur et à mesure que les vibrations se rapprochaient. Commeprécédemment, il allait à bonne allure à une différence près : quelque chose de très gros venait dans sa direction.Arrivant dans une zone assez dégagée de la jungle, Cooper en profita pour regarder par-dessus son épaule, sonregard guidé par la torche. A moins d'une cinquantaine de mètres de lui, les arbres étaient renversés les uns aprèsles autres comme si un char d'assaut fonçait sur lui. Pris de panique Cooper accéléra. Ce truc venait sur lui et s'ilne s'écartait pas, il allait finir écraser. Voyant que la chose ne changeait pas de direction, il décida que c'était à luide le faire. Aussitôt, il bifurqua vers la droite sans ralentir. Regardant de nouveau derrière lui, il constata avecstupeur que la chose continuait de le suivre. Elle avait remarqué son changement de direction. La chose s'étantquelque peu rapprochée, Cooper pu voir qu'il s'agissait d'un animal. On aurait dit un oiseau géant mais à lalumière de sa torche, Cooper remarqua que l'oiseau était recouvert d'écailles. Ne regardant plus devant lui,Cooper s'entrava à une racine basse et se rattrapa de justesse à une liane. Hélas, ce ralentissement avait permit àl'animal de se rapprocher. Cooper recommençant à courir vit que l'animal n'avait rien d'un oiseau. On auraitplutôt dit... Cooper n'avait jamais vu ça de sa vie. Cette saleté qui lui courrait après faisait bien cinq mètres dehaut et au moins le double de long. Chacun de ses pas faisant trembler le sol, l'animal devait faire plusieurstonnes. La tête de la chose était presque aussi grande que Cooper et de chaque côté de cette tête allongée commecelle d'un crocodile, deux yeux pleins de fureur fixaient le soldat. L'animal prit soudain de la vitesse, sa gueules'ouvrit découvrant des dents grandes comme une main d'homme. La créature tordit le cou et referma sesmâchoires sur Cooper qui essayait de s'en sortir en se débattant. Rien à faire, la chose avait une force énorme etil comprit qu'il allait finir dévoré par cet animal. La créature s'arrêta en quelques pas, ramena son cou en arrièred'un seul coup et Cooper disparut dans la gueule de l'animal. Avant de mourir, Cooper sut qu'il avait déjà vu cetanimal. C'était, il y a quelque temps, dans un film fantastique, mais cet animal devait avoir disparu de la surfacede la terre depuis plus de soixante-cinq millions d'années ! C'était un dinosaure ! Ayant avalé sa proie qu'ilpourchassait depuis si longtemps, le dinosaure ouvrit la gueule en grand, le cou étiré en avant et un immensehurlement assourdissant se fit entendre. Le Tyrannosaure Rex venait de chasser cet intrus de son territoire.

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Régina atteignit enfin la lisière de la jungle. A moins de cinquante mètres d'elle Gail se tenait près de laclôture et Rick sortait de la forêt située en face. Il venait de cacher son parachute dans les arbres à moins qu'il nese soit "posé" comme Régina. Ralentissant un peu l'allure essoufflée, Régina regarda sa montre. 04:12. Elle étaitdans les temps mais Cooper lui n'arriverait sûrement pas avant la fin du compte à reb... Régina s'arrêta netpétrifiée. Un long rugissement émergeant de la jungle derrière elle venait de se faire entendre. Jamais de toute savie elle n'avait entendu un tel son. Apparemment les oiseaux, qui s'envolaient affolés, non plus. Lorsque le cri futinterrompu après une bonne dizaine de secondes, Régina remis son pistolet, qu'elle avait instinctivement pris, àsa ceinture. La créature qui a poussé ce hurlement doit être énorme ! On aurait dit qu'un démon venait de surgirde l'enfer et voulait montrer qu'il était là. Régina essaya de contacter Cooper. Le rugissement venant de ladirection qu'avait pris le parachute de son coéquipier, elle s'inquiétait à son sujet. Elle choisit la fréquence sur samontre et la porta à l'oreille, avant de parler dans le communicateur.- Cooper ? C'est Régina, tu vas bien ?Seuls des grésillements lui parvinrent en réponse. Cooper avait peut-être coupé son communicateur toutsimplement... ou bien, il avait de gros ennuis. 02:04. Quoi qu'il en soit, ils devaient poursuivre la mission. SiCooper était bien arrivé sain et sauf sur Ibis Island, il n'aurait qu'à les contacter pour les rejoindre.

Gail vit Rick s'approcher de lui en trottinant. Le jeune homme venait juste de sortir de la jungle voisine. Lorsqu'ilfut bien arrivé, Rick le salua en hochant la tête. Gail lui rendit son salut. Il ne manquait plus que Régina etCooper. 04:20. Regardant vers la droite, Gail aperçu une silhouette émergeant de la jungle, à une cinquantaine demètres de sa position. Essayant de deviner qui était ce membre de l'équipe, Gail fut surpris d'entendre soudain unrugissement sonore d'une très forte intensité. Le membre qui courrait dans leur direction s'était arrêté dès le débutde ce cri et avait pivoté vers la jungle en tenant son revolver pointé vers la jungle. Rick avait fait un sursautlorsque le son lui était parvenu aux oreilles. Gail lui n'avait pas vraiment bronché. Sa mission n'indiquait pasqu'il devait trouver la créature à l'origine de ce sinistre hurlement. Lorsque ce dernier pris fin, le membre del'équipe rattacha son arme à sa ceinture et activa son communicateur. Rick et Gail entendirent tous deux la mêmevoix sortant de leur montre.- Cooper ? C'est Régina, tu vas bien ?

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Personne ne répondit à son appel. Rick regarda Gail d'un œil inquiet. Etait-il possible que Cooper ait eu desproblèmes ? Gail haussa les épaules en signe d'ignorance. Régina arriva enfin à leurs côtés en retirant sa cagoulequ'elle rangea dans une sacoche à sa taille. Gail observa sa montre. Elle venait d'indiquer la fin du compte àrebours. Gail regarda autour de lui. A quelques mètres de là, se trouvait la clôture permettant d'accéder à la courintérieure du complexe de Ibis Island.- Allez, on y va ! Lança-t-il en se dirigeant vers la porte grillagée.- Et Cooper ? S'écria Régina.- Le temps est écoulé. Il avait qu'à se bouger ! On a une mission à accomplir.

La porte grillagée était maintenue fermée par un simple cadenas. D'un coup de la crosse de son fusild'assaut, Gail brisa le cadenas et s'engouffra par la porte. Rick le suivit mais Régina resta quelques secondes enretrait espérant voir surgir Cooper de la jungle. Cela n'arriva pas. Elle se résigna donc à suivre ses coéquipiers.

Régina déboucha dans une petite zone grillagée. Rick et Gail silencieux avaient leurs armes en main, prêts àtoute éventualité. Gail fit quelques gestes de la main comme avaient l'habitude de le faire les commandos. Rickresta en retrait Régina derrière lui, son 9mm en main. En quelques pas, Gail atteignit la porte grillagéepermettant d'atteindre la cour arrière. A travers les mailles du grillage, il aperçut le poste de garde. S'attendant àvoir surgir un garde, il fut étonné de constater que la lumière du poste était éteinte. La large vitre permettant auxgardes d'avoir une vue sur l'extérieur était brisée et les éclats avaient volé à quelques mètres aux alentours. Gailrevint rapidement vers ses compagnons.- C'est bizarre, pas de gardes et les lumières sont éteintes.- Tu sais, on sait ce que c'est Gail ! On force un peu sur la bouteille et on perd toute vigilance.- La ferme Rick ! Tom a dit que les gardes n'étaient pas des champions mais je suis quand même étonné qu'ils nesoient même pas à leurs postes !- Qu'est-ce qu'on fait alors ? Demanda Rick. On fonce et on s'occupe des gardes s'ils ne sont pas trop occupés àpicoler dans un coin ?- Ecoute gamin, j'ai plus de missions à mon actif que toi tu n'as d'années de ta vie ! Je sais par expérience qu'il nefaut pas se fier aux apparences ! Si ça se trouve Tom a été capturé et il a parlé.

Gail regarda de nouveau dans la direction du poste de garde.- Bon, on n'est pas là pour se tourner les pouces, on y va ! Suivez-moi.

Il ouvrit le plus silencieusement possible la porte et entra dans la cour arrière le fusil devant lui. Ildisparut en tournant sur sa gauche derrière le poste de garde. Rick se tourna vers Régina ébahi.- Gamin ? Pour qui il se prend ce type ?- Laisse tomber Rick, c'est Gail. Il est toujours comme ça à ce qu'il paraît. Il vit les missions à 200%.- Bon OK si tu le dis. Voilà ce que je vais faire. Je m'infiltre dans le complexe, je gagne le poste de commande etje t'appelle de là, OK ?

Régina acquiesça. Rick passa la porte en marchant tourna la tête vers le chemin qu'avait pris Gail pourvoir s'il n'y avait pas de danger et couru droit devant lui avant de passer la porte menant à l'intérieur ducomplexe. Régina le suivi quelques instant plus tard et pris la même direction que Gail. En effet le poste degarde semblait désert. Les quelques chaises posées à côté d'une table étaient renversées. Il y avait une sacrépagaille comme si les gardes s'étaient battus ou bien après une soirée bien arrosée comme le suggérait Rick. Gailse trouvait un peu plus loin dos à elle, accroupit. Il fixait quelque chose sur le sol. Régina le rejoignit en courant,dépassant un petit bâtiment de stockage avec une porte métallique à double battant. Gail tourna la tête vers elle ets'écarta de la vue de Régina pour qu'elle puisse voir ce qu'il avait trouvé. A même le sol, se trouvait une flaquede sang. Dans cette flaque nageaient quelques douilles de pistolet semi-automatique. Régina questionna duregard Gail. Celui-ci prit entre ses doigts une des douilles et la contempla à la lumière d'une lampe accrochée aumur voisin.- Ces balles ont été tirées, il y a moins d'une demi-heure.

Touchant la flaque de sang du bout des doigts, il ajouta.- Le sang n'a pas encore coagulé ce qui confirme ce que je viens de dire.

Gail fit un pas en arrière et regarda en face de lui, vers le grillage mitoyen du poste de garde. Le grillageétait éventré verticalement sur presque toute sa longueur comme si cela avait été fait avec une tronçonneuse ouun laser. Régina s'approcha en même temps que Gail pour contempler les mailles sectionnées. Gail effleura dubout des doigts le grillage à l'endroit même de la coupure.- C'est un outil qui a fait ça ? Demanda Régina.- Non, c'est trop net. Même avec un outil bien aiguisé.

Gail s'écarta de Régina et regarda les indices qu'il venait de trouver : le sang, les douilles, la brèche dansle grillage et le poste de garde saccagé.- Je pense que les gardes ont été attaqués. L'un d'eux a été blessé et ce qui les a attaqués s'est enfui par-là.

Il montra le grillage. Régina trouva son analyse convaincante. Laissant Gail continuer à chercher desindices, Régina se dirigea vers la porte à double battant métallique. La porte s'ouvrit en grinçant découvrant un

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petit réduit de cinq mètres carrés où étaient entreposés divers matériaux. Cherchant des yeux un objet qui pouvaitlui servir, Régina vit que certaines caisses contenaient de la nourriture, d'autre du papier hygiénique ou dumatériel de premier secours. Quelque chose attira soudain son attention. C'était un petit éclat brillant à la lumièrede l'ampoule nue accrochée au plafond. C'était sans aucun doute du métal. Se frayant un chemin jusqu'à l'étagèreoù était posé ce bout de métal, Régina découvrit qu'il s'agissait d'une clé. Elle la prit. Dessus, était gravé "zonegénérateur de secours". Elle la rangea dans une de ses poches. Cela pouvait toujours lui servir. Le reste de sesrecherches dans tout ce fouillis ne lui apporta rien. Elle sortit. Gail était toujours en train de regarder les indicescherchant visiblement quelque chose qu'il n'avait pas encore remarqué. Régina eu à peine fait quelques pas queça montre bipa. Elle avait un appel. Elle porta le poignet à son oreille. C'était Rick.- Régina ? Je suis arrivé au poste de commande du complexe.- Tu n'as pas eu d'ennuis ? Tu ne t'es pas fais repérer ?- Ça ne risque pas ! Ce labo est désert ! Il n'y a personne, même dans le poste de commande ! Le problème c'estque tout le secteur est privé de courant. Essaie de trouver un moyen de remettre l'électricité sans quoi, je nepourrais pas chercher dans les ordis du labo. Il doit bien y avoir un générateur de secours ou quelque chosecomme ça dans le coin.

Régina repris la clé qu'elle venait juste de trouver.- Je crois que je peux te refiler du courant. J'ai trouvé une clé menant justement au générateur de secours. Letemps de le trouver et tu pourras t'éclairer sans ta torche.- OK.

Rick coupa la communication. Régina se sentant observée se retourna. C'était Gail. Il était en traind'écouter sa montre. Il tendit la main vers Régina.- J'ai entendu votre conversation. Donne-moi la clé, qu'on trouve ce générateur.Régina la lui donna. Gail repassa la porte menant à la cour intérieure dans laquelle ils s'étaient entretenusquelques minutes plus tôt avec Rick. Régina le suivi. Sur la droite, Gail utilisa la clé pour ouvrir une autre portegrillagée. C'était la bonne clé. Régina le suivi par le passage. Ils débouchèrent dans un long couloir à angle droitcomposé exclusivement de grillage. En regardant sur la droite, Régina pu voir, à travers les mailles, l'entrepôt oùelle avait trouvé la clé précédemment et la brèche dans le grillage. En face d'elle, on ne pouvait voir en travers dugrillage, mais Régina devinait entre les nombreux containers disposés là le bâtiment qui devait être le générateurde secours. Gail avait déjà tourné à l'angle du chemin grillagé. Elle le suivit. Lorsqu'elle tourna au coin, elle vitGail accroupi regardant quelque chose de difforme sur le sol. S'approchant, elle commença à sentir une odeurde... pourriture. La chose que Gail regardait était ce qui restait d'un homme qui avait été déchiqueté. Le haut ducorps avait été séparé du reste et les jambes avaient disparues. Régina eu un haut-le-cœur et détourna le regarden s'éloignant de Gail. Ce dernier s'adressa à elle en regardant le cadavre sous toutes les coutures.- Je crois qu'on vient de retrouver un des gardes. Il a été dévoré. Il y a des traces de morsures partout.

Ecartant le pouce et l'index de sa main droite, Gail calcula approximativement la taille de la morsure.- La morsure la plus petite fait environ quinze centimètres. Ca a été fait par un animal assez gros. Je dirais unesorte de lion ou de panthère. La mort est assez récente vu la couleur du sang et l'odeur.

Gail se releva précipitamment et chercha du regard quelque chose en pointant son arme dans toutes lesdirections. Régina se retourna étonnée et l'interrogea du regard. Gail lui répondit.- La mort est récente je t'ai dit ! Ca veut dire que la bestiole qui lui a fait ça est sûrement encore dans les parages.Tout danger n'est pas écarté. Allez, viens.

Il commença à reculer à petits pas vers le bâtiment derrière lui C'était le bâtiment que Régina avait vuentre les containers, le générateur de secours. Régina se dirigea vers la porte l'arme à la main. Arrivée à la porte,elle attendit Gail qui regardait d'un œil vif tous les endroits où pouvaient se trouver l'agresseur et l'assassin dugarde.- Vas-y Rége, je garde l'entrée. Sois prudente.Régina vérifia son arme et entra par la porte du générateur de secours.

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La salle du générateur de secours était très éclairée par une unique lampe qui se trouvait hors de la vuede Régina. La salle formait un carré et était assez grande. La majeure partie de la salle était occupée par uneimmense turbine située à droite de la porte en entrant. Elle devait fournir toute l'électricité à ce secteur ducomplexe. Les murs étaient recouverts de plaques d'un métal bleuté accrochées aux murs par de gros rivets. Surle sol cimenté de la pièce courait des plaques métalliques qui devait servir à l'entretien des canalisations ouquelque chose comme ça. Lorsque Régina entra, elle fut surprise par le calme qui régnait dans cette pièce. C'étaittrop calme justement. Le pistolet devant elle, elle marcha tout droit en longeant la turbine. A quelques mètres, lepassage tournait sur la gauche permettant de longer la turbine par un autre côté. Arrivée à l'angle, elle s'adossa àla turbine, respira calmement puis bondit dans le passage prête à tirer sur tout ce qui aurait pu ressembler à une

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panthère. Il n'y avait rien. Sur le mur d'en face, il y avait une large vitre. Régina s'approcha. Dans cette vitrine setrouvaient quatre cylindres bobinés de fils électriques. Chacun avait sa propre couleur. Rouge, Bleu, Vert etBlanc. Régina regarda les leviers placés sur le mur à sa droite. Chaque levier était aussi coloré. Elle compris quepour un levier correspondait un cylindre bobiné. Cela permettait de pouvoir retirer la batterie de telle couleurpour la remplacer en cas de dysfonctionnement sans enlever les autres. Régina actionna le levier rouge. Labatterie rouge descendit verticalement jusqu'à son logement semblable à une prise. Un petit arc électrique seproduisit lorsque la batterie ne fut qu'à quelques centimètres de sa prise. Régina activa les trois autres leviers quieurent le même effet. Lorsque toutes les batteries furent connectées, la turbine commença à émettre unbourdonnement qui s'amplifia rapidement pour finir par rompre le silence qui avait tant gêné Régina. Malgrécela, elle se sentait toujours en danger. Des lumières s'activèrent sur un panneau relié à la turbine. Une deslumières indiquait que le courant était revenu dans tout le secteur. Régina avait réussi. Cela n'avait pas été pluscompliqué que ça. Heureuse, elle se dirigea d'un pas plus assuré que lorsqu'elle était entrée. Quand elle tourna aucoin de la turbine, un ronronnement étrange se fit entendre. Cela venait de dehors. Le ronronnement fut suivid'un cri d'homme puis de coups de feu. Gail avait des problèmes. Régina se précipita vers la porte, l'ouvrit à lavolée et sorti le pistolet en avant. Il n'y avait personne. Gail avait disparu et, un trou béant dans le grillagesurplombant la falaise était apparut. Le trou était beaucoup plus volumineux que celui qu'ils avaient découvert àleur arrivée. Regardant par le trou pour essayer de voir si Gail n'était pas accroché à un rocher, Réginacommença à paniquer.- Gail ! Gail ! Il n'y eut pas de réponse... à part un étrange ronronnement ressemblant au souffle d'un animal. Régina fit volte-face pour s'apercevoir qu'il n'y avait toujours rien d'inquiétant. Seulement les containers disposés en lignederrière le grillage. Pourtant elle sentait le danger qui rôdait. Même le doux bruit des vagues ne parvînt pas à lacalmer. Après quelques instants elle décida de revenir vers la cour intérieure en passant par le passage clôturéqu'elle avait déjà emprunté avec Gail. Lorsqu'elle arriva au début du passage, elle s'arrêta. Les restes du gardemutilé avaient disparus. Seul restait une traînée sanglante qui suivait le passage et tournait à angle droit vers lacour intérieure. Gail était bizarre mais Régina ne pensait quand même pas qu'il se serait amusé à trimbaler lecadavre tout le long du chemin. Régina appela à nouveau.- Gail ? C'est toi ? Où es-tu ?Comme précédemment, pas de réponse. Cette fois le ronronnement animal se fit plus fort et plus long. Il y eutensuite un petit rugissement puis un bruit de métal au niveau du dessus des containers. Régina recula l'armepointée vers les containers pour essayer de voir quelque chose. Il faisait trop noir pour qu'elle voie quoi que cesoit. Le bruit métallique se répéta par intervalle régulier pendant quelques secondes. Quelque chose était en trainde marcher sur le toit du container et respirait bizarrement comme le ferait un taureau avant de charger.- Gail est-ce que c'est toi ?Ce n'était surtout pas Gail. La créature sauta du haut du container posé près de la clôture et atterrit avec agilitéjuste devant Régina. Régina contempla stupéfaite la créature. La créature lui renvoyait son regard. Elle était entrain d'observer la jeune femme. Les yeux reptiliens reflétaient une certaine intelligence, une intelligenceextrême même. Une créature débile lui aurait sauté dessus sans prendre le temps de voir qu'elle tenait une armemais la chose semblait l'avoir remarqué et en était un peu gênée. Régina put la contempler pendant que lacréature attendait un moment de faiblesse pour attaquer. L'animal était presque aussi haut que Régina. Il étaitlong d'environ deux mètres dont facilement un bon mètre de queue qui se balançait de haut en bas comme pouréquilibrer la créature. La chose possédait quatre pattes. Elle se tenait sur ses membres postérieurs qui étaientextraordinairement musclés. Les pattes arrière de l'animal ressemblait à des pattes d'oiseau. Chacune des deuxétait surmontée d'une grosse griffe incurvée qui paraissait parfaitement "aiguisée". Les pattes avants étaienttoutes petites comparées aux pattes arrières. Elles étaient composées de quatre doigts se terminant par desgriffes. La tête de l'animal, située au bout d'un cou d'une petite longueur, était allongée comme celle d'uncrocodile. La créature avait une gueule remplie de petites dents aiguisées. Les deux yeux qui n'avaient pas quittéRégina du regard étaient situés sur les côtés de la tête. L'animal sembla observer Régina le dos courbé pendantdes heures mais au bout d'une trentaine de secondes, l'animal bondit en rugissant sur la jeune femme qui évital'attaque en roulant de côté. Sans hésiter, elle se releva et commença à courir vers la cour intérieure en suivant latraînée de sang. Regardant derrière elle, elle vit que l'animal était tombé sur ses pattes et faisait demi-tour pourrepartir à la poursuite de sa proie. Une proie. Voilà ce qu'elle était. Régina venait de comprendre ce qui étaitarrivé au garde. Cette créature l'avait attaqué. La jeune femme avait eu de la chance de s'en sortir, enfind'esquiver l'attaque car elle n'était pas encore tirée d'affaire. Quand elle tourna à l'angle, elle s'aperçut que lacréature gagnait du terrain sur elle. Régina pointa son arme sur l'animal qui fonçait sur elle en ronronnant et tiraun coup. Comme si elle avait prévu l'attaque, la chose baissa la tête. Le tir finit sa course dans des caissesalignées le long de la clôture. Régina repartit de plus belle en direction de la porte grillagée menant à la courintérieure. Juste devant la porte, elle reconnut les restes du garde. Il en restait encore moins qu'auparavant. Lacréature avait traîné le cadavre ici pour le manger à l'abri des regards et il semblait que Régina l'avait dérangé.Elle arriva au niveau de la porte, l'ouvrit et passa dans la cour tout en enjambant le garde. La créature bondit sur

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elle. Régina eut le temps de refermer la grille et fit glisser le loquet. Le prédateur heurta avec force le grillage dela porte mais resta accroché dessus avec ses griffes. Elle ne touchait plus le sol. Régina s'apprêta à tirer quand lacréature en un bond finit d'escalader la clôture et tomba juste devant elle. Régina n'avait plus d'échappatoire. Lacréature hésita un instant avant de bondir encore une fois sur elle. Le tir éteignit l'animal à la patte arrière droite.Celui-ci poussa un hurlement de douleur et tomba sur le sol. Le coup l'avait envoyé valser contre le grillage etavait ainsi interrompu son attaque. L'animal gisait sur le sol. Il ne bougeait plus. Régina s'approcha. Quand ellefut à portée, la créature attaqua sans se relever. Régina bondit. La mâchoire claqua dans le vide. Pendant que lacréature se relevait avec peine, Régina passa par la porte menant à la cour arrière du complexe. Se retournant,elle ferma la porte avec le loquet comme précédemment. L'animal bondit comme il venait de le faire et s'agrippaau grillage qu'il tenta d'escalader. Sa patte blessée le fit chuter immédiatement. Le grillage était trop haut, il nepourrait pas sauter par-dessus. Poussant un hurlement de rage, l'animal se jeta sur le grillage. Celui-ci était trèsrésistant. Au bout de quelques attaques, la chose fit demi-tour et d'un coup de griffe découpa dans la porteverrouillée un trou. Il passa à l'intérieur et continua à dévorer le garde. Il ne s'occuperait plus de Régina du moinspour l'instant. Elle se retourna et se dirigea vers la porte qu'avait emprunté Rick pour rejoindre la salle decommande.

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A peine était-elle rentrée dans le hall du bâtiment que sa montre bipa. Régina porta le poignet à sonoreille. C'était Rick.- Régina ? C'est moi. J'ai réussi à entrer dans le programme informatique du complexe. Ce truc est un vrai jeud'enfant. Il ne m'a pas fallu longtemps pour le pirater. Le système de vidéo-surveillance est opérationnel et...- Rick ! Gail a disparu !- Sans rire ? C'est une bonne nouvelle non ?Régina ne répondit pas.- C'est bon, je rigole ! Qu'est-ce qui s'est passé ?- Rick, tu vas trouver ça idiot mais je crois bien que Gail a été attaqué par...Elle reprit son souffle.- Oui par qui ?- Plutôt par quoi. Voilà, Gail a été attaqué par un dinosaure !- Ah, elle est bien bonne celle-là ! Et c'était qui ? Godzilla ?- La ferme Rick ! Je ne plaisante pas !Le silence qui suivi fit comprendre à Régina que Rick était désolé et qu'il venait de comprendre qu'elle disait lavérité.- T'es toujours là Rick ?- Ouais. Bon écoute, j'ai un petit problème. Rejoins-moi au poste de commande.Il lui expliqua le chemin à emprunter puis coupa la communication. Régina reprit son souffle. Elle venait desortir indemne de l'attaque d'un dinosaure ! Jamais elle n'aurait cru ça possible. Il y avait bien eu un filmfantastique américain qui présentait remarquablement bien des dinosaures rencontrant des hommes mais c'étaitun film. Elle venait de vivre ça en vrai. Elle aurait pu crever là ! Elle effaça ces idées de sa mémoire et décida derejoindre le poste de commande. Elle espérait qu'elle ne rencontrerait pas à nouveau un... dinosaure. Le couloirdu hall dans lequel elle se trouvait était assez étroit. Le mur de droite était rempli de large fenêtre donnant sur lajungle environnante. Le couloir allait tout droit sur environ cinquante mètres puis tournait sur la gauche.Lorsqu'elle arriva à l'intersection, Régina sursauta. Elle venait d'entendre un ronronnement familier. C'était lemême que le dinosaure avait émit tout à l'heure. Elle regarda par la fenêtre et ne vit que les arbres tropicaux de lajungle. Il n'y eut pas d'autres bruits inquiétant. Régina tourna à gauche. Le mur de droite était lui aussi vitréjusqu'au bout. Le couloir se terminait par une barrière étrange. S'approchant, Régina vit que les rayons lumineuxqui constituaient cette barrière émettaient de la chaleur. Cette barrière était constituée d'une dizaine de rayonshorizontaux partant du plafond jusqu'au sol. Entre chaque rayon, on pouvait à peine passer la tête. Réginaeffleura du bout de l'index un rayon. Elle retira vivement sa main en jurant. Le rayon lumineux rouge lui avaitbrûlé le doigt. C'était une sorte de barrière laser. Régina savait que ce genre de matériel était sur le point d'êtrecommercialisé pour les sociétés ayant besoin de clôture incassable ou pour les prisons de très hautes sécurités.Cependant, ce système ne devait pas être utilisé avant une bonne dizaine d'années. Tom avait donc dit vrai dansson message, ce laboratoire était à la pointe de la technologie. Près de la barrière sur le mur, Régina vit un petitboîtier avec un interrupteur dessus. Il y en avait un autre de l'autre côté de la barrière. L'interrupteur devait servirà activer ou désactiver les lasers. Elle actionna l'interrupteur. Le boîtier produisit un son grave et une lumièrerouge clignota sur l'avant. Les lasers restèrent à leur position. Elle ne pourrait pas les éteindre. La commandeétait verrouillée. De toute façon Rick lui avait dit qu'elle ne pourrait pas passer. Elle voulait juste s'assurer queson ami ne s'était pas trompé. Régina fit quelques pas en arrière et leva la tête au plafond. Il y avait un passage

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dans le plafond. C'était un carré qui conduisait aux conduits de ventilations. Elle arriverait facilement à s'yglisser. C'était par-là que Rick avait atteint le poste. C'était lui qui avait dévissé la grille de ventilation. Réginarangea son pistolet et sauta les bras tendus au-dessus de la tête. Elle attrapa le rebord du passage et s'y hissa à laforce des bras. Grâce à son entraînement, elle n'eut aucun mal à y arriver. Arrivée dans le conduit, elle vit qu'ellepouvait facilement se tenir debout dedans. En fait, ce n'était pas un conduit de ventilation mais un passage demaintenance. Là, on pouvait réparer une fuite d'eau ou vérifier qu'un tuyau n'était pas encombré par un obstacle.De tels passages devaient courir partout au-dessus du laboratoire. Le couloir était éclairé par une petite lumièrerouge. Sur les murs et au plafond, des tuyaux de toutes tailles et de toutes couleurs traversaient de part en part lepassage. Régina parcouru rapidement la distance qui la séparait d'une autre trappe elle aussi dévissée par Rick.Elle vérifia qu'il n'y avait aucun danger et se laissa glisser hors du passage. Elle pris le couloir qui se montraitdevant elle et arriva devant une porte blindée. Elle activa un bouton sur la porte et celle-ci coulissa rapidementsur ses rails. Régina entra. La porte se referma de la même manière qu'elle s'était ouverte.

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Le poste de commande était une salle relativement petite. Elle n'était éclairée que par les écrans detélévision qui étaient fixés sur les murs à droite et à gauche de la porte. Les écrans de droite affichaient de laneige mais, ceux de gauches montraient différents couloirs et pièces du niveau. Sous chaque série d'écran étaientdisposés des claviers informatiques permettant la gestion des caméras. Assis devant l'un de ces claviers, Ricktapait en rythme des combinaisons de lettres qui s'affichaient sur l'un des écrans. Il s'arrêta quelques instantsaprès l'arrivée de Régina.- Tu as réussi à trouver. Alors, Qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi ces histoires de dinosaures ?Régina prit un fauteuil en le faisant rouler vers elle, s'assit face à Rick et croisa les jambes.- Je t'explique. On a trouvé des traces de bagarres près du poste de garde. A priori, les gardes n'avaient pas bu.Rick sourit. Régina lui renvoyait sa blague. Elle continua.- Ensuite, tu m'as contacté et nous sommes allés rétablir le courant. En chemin, on est tombé sur un des gardes.- Et alors ? Il vous a dit quelque chose ?- Il était mort.- Mort ? - Il valait mieux pour lui dans l'état où il était.- Comment ça ? - Ce type était déchiqueté ! Il s'était fait bouffer par un truc ! Gail a décidé de monter la garde pendant que jeremettais le courant. Il s'est fait attaquer et quand je suis sorti, il n'y avait aucune trace de lui mais j'ai rencontréquelqu'un d'autre.- Un dinosaure ?- Exact.- J'ai toujours été fasciné par les dinosaures ! Tu peux me le décrire à peu près.- Environ un mètre quarante de haut, deux mètres de long, pattes arrière musclées. Il se tenait debout sur cesmêmes pattes. A chacune des pattes, il avait une griffe un peu comme une serpe.- Il était carnivore ? Il a essayé de te bouffer ?- Il a seulement essayé.-OK. Attends, je cherche ce que ça peut-être, t'as d'autres indices sur lui ?- Non.Régina réfléchit pendant que Rick cherchait dans ses souvenirs d'enfance.- Si attends, j'ai un autre indice mais je ne pense pas que ce soit important.- Vas-y dis toujours, ça pourra orienter ma recherche.- Quand je lui ai tiré dessus la première fois, ce salopard a esquivé mon tir. Il a aussi escaladé la clôture et avantde m'attaquer, il a étudié mes réactions, mon comportement pendant quelques secondes.- Tu veux dire qu'il montrait des signes d'intelligence ?- Si tu veux.- Je sais ce que c'est alors.- C'est quoi ?- C'est un dinosaure qui vivait au Crétacé. Les scientifiques qui ont effectué des recherches sur eux ont découvertque c'était d'excellents chasseurs qui chassaient en groupe en coordonnant leurs attaques. C'était selon lespaléontologues des dinosaures extrêmement intelligents. Leur boite crânienne était presque aussi imposante quela notre ce qui signifie qu'ils étaient et sont presque ou plus intelligent que nous selon leur niveau d'expérience.-OK. Et il a un nom ce joli lézard ?- Vélociraptor. Tu as de la chance de t'en être tirée. Tu te rends compte, si tu t'en sors, tu pourras dire que t'asaffronté en duel un dinosaure intelligent. Dingue, non ?

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Régina sourit. Même après ce qu'elle venait de lui dire, Rick ne semblait pas avoir peur ou alors, il le cachaitbien. Il trouvait le temps de lui sortir des blagues. Régina reporta son attention sur l'écran où étaient affichées deslignes de textes qui n'avaient pas de sens pour elle.- Qu'est-ce que tu fais là ?Rick fit pivoter son fauteuil face à l'écran et recommença à pianoter sur les touches.- Comme tu as pu le constater Rége, il y a dans ce complexe des barrières à faisceau laser.- Oui, j'en ai encore le souvenir.Elle lui montra son index encore rouge.- Tu l'as touchée ?- Je voulais savoir ce que c'était.- Tu es vraiment chanceuse aujourd'hui toi ! Les rayons des barrières lasers sont hyper-concentrés ce qui signifieque si tu passes le doigt sur un rayon, tu le perds.- C'était bouillant quand j'ai approché le doigt.- Alors, tu ne l'as pas touché. Lorsque tu as senti la chaleur, tu as retiré le doigt juste à temps.- Je ferais gaffe la prochaine fois. Alors ?Elle montra d'un mouvement de la tête l'écran.- Oui, comme j'allais te le dire, ces barrières peuvent être ouvertes ou fermées via les interrupteurs situés à côté.- Ca n'a pas marché quand je l'ai activé.- C'est normal. Toutes les barrières sont verrouillées. Le seul moyen de les déverrouiller est de passer par cetordinateur. Le problème c'est que j'ai un peu de mal à trouver le code d'accès à cette partie.Régina le regarda d'un air amusé.- Je croyais que c'était un jeu d'enfant ?- Jusque là oui. Au fait, t'as des nouvelles de Cooper ?- J'allais te le demander. Tu ne l'as pas vu sur un de ces écrans ?- Non. J'ai même pas vu un seul dinosaure. Je pense qu'ils évitent les caméras. C'était lui qui avait la radio, non ?- Hélas, oui.- Alors, on est bloqué sur cette île infestée de dinos sans pouvoir contacter l'hélicoptère. Qu'est-ce qu'on va faire?- On pourrait peut-être essayer de retrouver Tom ou Kirk.- Et Gail ? - T'inquiètes "gamin", s'il est vivant, il nous retrouvera.Le silence se fit entre eux deux. Seul le bruit des touches sur le clavier se faisait entendre. Même avecl'entraînement et l'expérience qu'il avait, Régina se demanda si Gail avait survécu à l'attaque du Vélociraptor.Soudain, une idée lui vint à l'esprit. C'était tellement naturel, qu'elle n'y avait pas pensé plus tôt.- Rick, qu'est-ce que foutent des créatures préhistoriques sur cette île et où sont passés les chercheurs ?- Bonnes questions. Je ne peux répondre à la première mais je suis certain que pour la deuxième, les dinos ontbouffé tout le monde.Il continua ses mouvements sur les touches. Régina regarda l'écran. Il n'y avait plus de texte seulement des carrésalignés ou emboîtés les uns dans les autres. Un plan du complexe. Rick sourit en arrivant devant unecombinaison de rectangles.- Il y a peut-être un moyen de se tirer d'ici.Régina porta son intérêt sur l'écran écoutant ce que Rick allait lui dire.- Ce plan indique qu'il y a non loin de ce poste une zone de communication. Avec, on pourrait contacter Mikepour qu'il vienne à notre secours. Qu'est-ce que t'en dis ?- Excellente idée. C'est où ?Rick le lui expliqua brièvement à l'aide des plans. Ca n'était vraiment pas loin.- Ecoutes Rége, tu vas là où je t'ai dis, tu appelle les secours et on se tire. Si tu trouves Gail, Tom ou Kirk, tu lesprends avec toi, OK ?- Ca me va. Et pour les barrières laser ? - Je pense que je devrais pouvoir les déverrouiller bientôt.Régina se leva et se dirigea vers la porte. Au passage, elle vit le mur d'écran qui affichaient de la neige.- Pourquoi on ne voit rien sur ceux-là ?Rick pivota et regarda les écrans.- Je pense que ces écrans servent aussi à la surveillance. Ils doivent montrer un autre secteur et ce secteur n'estsûrement pas alimenté. Il doit falloir brancher le générateur correspondant.Régina se tourna de nouveau vers la porte et posa la main sur le bouton.- Régina. Fais gaffe aux vilains Raptors.Il lui fit un clin d'œil en souriant. Elle lui rendit son sourire. La porte coulissa. Elle sortit dans le couloir.

Le couloir était très calme éclairé faiblement par un néon au plafond juste au-dessus de la porte du postede commande. Tous les murs étaient constitués de plaques de métal faisant de cet endroit un décor assez

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futuriste. A chacun des pas de Régina, le sol émettait un claquement métallique. Le seul bruit qui parvenait auxoreilles de Régina était le bourdonnement du néon qui diminua lorsqu'elle s'éloigna de la porte du poste ensuivant un couloir tournant à droite. Elle avait déjà emprunté ce couloir pour rejoindre Rick mais dans l'autresens. En face d'elle se trouvait une porte. Elle s'en approcha et passa en dessous du passage menant au conduit demaintenance qu'elle avait déjà visité. Arrivée à la porte, elle tourna la poignée et ouvrit d'un coup le passage. Elleregarda partout autour d'elle prêtant attention au moindre mouvement ou bruit suspect. Tout avait l'air tranquille.Elle entra et ferma la porte derrière elle. Elle raccrocha son arme à la ceinture et commença à fouiller la pièce.C'était un bureau. Il était constitué de deux parties séparées par une paroi vitrée dont les stores étaient baissés. Lelong des murs, des bureaux étaient alignés et sur les murs, des étagères étaient accrochées. Une grande armoirese tenait à côté de la porte. Régina regarda le sol. Des feuillets traînaient un peu partout dans la pièce et unetraînée sombre partait de la porte d'en face et passait par la porte pour disparaître dans la deuxième partie dubureau. C'était du sang. Régina suivi prudemment la traînée et déboucha dans une petite pièce beaucoup pluspetite que la précédente. Quelques étagères étaient posées contre la paroi et au fond de la pièce se trouvait ungrand placard métallique orné d'un clavier numérique. Au pied du placard, Régina découvrit l'origine de latraînée de sang. Un homme mort gisait sur le sol allongé sur le ventre. A la vue de ses vêtements, Réginacompris qu'il s'agissait d'un des gardes. Il avait le haut du torse partiellement déchiqueté. Il avait certainementétait attaqué par un dinosaure et c'était traîné jusqu'ici avant de mourir. Près de lui, Régina trouva une cartemagnétique qu'elle ramassa. Elle portait une inscription : LEO. Régina la rangea dans sa poche et s'approcha duplacard. C'était un coffre fort. Pour l'ouvrir, il fallait taper la bonne combinaison et elle ne l'avait pas. Elle neperdit pas de temps à taper des chiffres au hasard et repassa dans la première pièce. Sur un bureau près de laporte il y avait un ordinateur en mode de veille. Elle s'approcha, s'assit sur un fauteuil et sortit du mode veille.Elle accéda à un menu avec de nombreuses icônes. Elle ne savait pas à quoi la plupart pouvaient correspondre.Quelques instants plus tard, une fenêtre apparut au milieu de l'écran. "Vous avez un message...". Réginasélectionna le message. C'était un message intitulé Fonctionnement du nouveau système de sécurité. Réginacommença à le lire. Ca pourrait toujours lui servir.

A l'intention de tous les employés du complexe d'Ibis Island. Nous vous informons qu'un tout nouveausystème de verrouillage de sécurité vient d'être installé. Les recommandations suivantes vont vous en expliquerle fonctionnement principal. Ce système utilise des cartes électroniques nommées DDK (Digital Discs Keys).Chaque partie du complexe qui doit être sécurisé possède une serrure DDK. Pour l'ouvrir, il faut se munir desdeux cartes électroniques correspondantes à la serrure. Chaque serrure porte une lettre. A, B, C, etc. Il existedeux types de carte électronique différente qu'il faut insérer dans la bonne serrure. La première se nomme Inputet la seconde Code. Une fois ces deux cartes mises dans leur emplacement, vous accédez à un écran situé prèsde la serrure. Cet écran vous oblige à taper le mot de passe que vous devriez décoder en utilisant lesinformations fournies dans les notices DDK de chaque secteur du complexe. Une fois l'acquisition du mot depasse approprié, la serrure se déverrouille et la porte peut-être ouverte. Nous vous informons que chaquesecteur du laboratoire possède une seule notice que vous devrez lire afin de circuler librement dans votre zonede travail. Plus le secteur doit être sécurisé plus les DDK sont complexes à décoder sauf si vous connaissez lebon fonctionnement du secteur.Ce système de sécurité avait l'air assez complexe mais si Régina parvenait à trouver les notices defonctionnement des DDK elle devrait pouvoir en comprendre le fonctionnement et atteindre son objectif. Lemessage avait joint avec lui deux photos. L'une représentait un DDK code et l'autre un Input. Le coderessemblait à une disquette informatique dont le plastique de protection était transparent. Il permettait ainsi devoir le petit disque que le code contenait. Une partie du capot de la disquette était opaque et dessus était inscrit lalettre correspondant à la serrure DDK concernée par le disque. L'input était lui aussi de la taille d'une disquette etétait de couleur bleue. Seule la zone du disque contenu dans la carte était transparente. Sur un des côtés de ladisquette sortait une fiche qui permettait la connexion avec la carte. Comme pour le code, la lettre était indiquéedans un petit cadre. Régina ferma le message et fit pivoter son fauteuil. Sur un bureau en face d'elle était poséquelque chose qu'elle n'avait pris le peine d'observer simplement parce qu'elle ne savait pas encore ce que c'était.Elle se leva et pris l'objet qui tenait facilement dans sa main. C'était un disque DDK input portant la lettre H. Sijamais Régina devait se rendre dans la zone dont le verrou portait la lettre H, il lui faudrait encore trouver leDDK code. Elle rangea le disque dans une de se poches et commença à fouiller dans les documents et les tiroirs.Elle finit par trouver une note écrite à la va-vite qui indiquait que le DDK code H se trouvait dans les vestiaires.Au moins, elle savait où chercher si toutefois, le disque s'y trouvait bien. Et même munie de ces deux disques,elle ne pourrait déverrouiller le passage sans avoir lu la notice du secteur. Continuant à chercher, elle s'arrêtastupéfaite en contemplant l'intérieur d'un placard qu'elle venait d'ouvrir. Elle ne s'attendait pas du tout à trouverce genre de truc ici, à la portée de tout le monde alors qu'il y avait un coffre juste à côté. Elle tendit la main etprit le fusil à pompe qui s'y trouvait. Elle vérifia le chargeur. Il était vide évidemment. Elle ne voulait pass'encombrer et remit le fusil en place déçue. Se promener dans le complexe ainsi armé l'aurait grandement

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rassurée mais tant qu'elle n'avait pas de munitions, il ne lui servirait à rien. Régina décida alors d'aller chercher ledisque DDK dans les vestiaires. Elle activa son communicateur pour contacter Rick.- Rick, c'est Régina. J'ai besoin d'une info.- Vas-y, je t'écoute.- Je dois me rendre aux vestiaires. Tu peux me dire où c'est ?- Attends.Régina entendit dans son communicateur Rick qui tapait sur un clavier.- Tu es où Rége ?- Je suis...Elle regarda autour d'elle pour trouver l'information demandée. Elle regarda sur l'écran d'ordinateur. Il s'étaitremit en veille et affichait le nom de la salle.- Je suis dans le bureau de gestion.- Les vestiaires sont justes à côté. Tu sors par la porte Nord du bureau et tu prends la porte que tu verras sur tagauche.- D'accord, merci Rick.Elle coupa le communicateur. Régina s'approcha de la porte Nord et s'arrêta. Derrière la porte, elle entendait desbruits de pas. Quelque chose frôla la porte. Enfin, les bruits de pas diminuèrent d'intensité et ne se firent plusentendre. La jeune femme prit son pistolet, vérifia le chargeur et ouvrit lentement la porte l'arme devant elle.

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Le couloir était très calme et éclairé par un néon. Régina regarda sur sa droite. Une barrière laserempêchait d'atteindre une porte. Sur sa gauche, Régina vit une porte sur laquelle était affiché un écriteau. Lesvestiaires. Sur le sol juste devant la porte du bureau de gestion, le sol était maculé de sang. C'était sûrement celuidu garde. Régina sorti complètement dans le couloir et ferma la porte du bureau. C'est alors que la montre deRégina bipa. La jeune femme sursauta. Elle porta la montre à son oreille.- Rick ?- Régina, j'ai réussi à décoder les systèmes de contrôle des barrières laser. Je les déverrouille.Régina regarda le boîtier situé à côté de la barrière laser à sa droite. Après un bip aigu, la lumière du boîtierpassa du rouge au vert. Régina actionna l'interrupteur. Dans un léger bourdonnement, les lasers disparurent. Labarrière était ouverte.- C'est bon Rick, ça fonctionne. Merci.Elle coupa la communication. Peut-être son imagination lui jouait-elle des tours mais Régina entendit unronronnement familier. Elle se retourna lentement. Face à elle se tenait un animal d'environ sa taille et dont lapeau écailleuse était verte rayée de bandes brunes. C'était un Vélociraptor. Il regarda avec curiosité la jeunefemme de haut en bas et s'attarda sur l'arme. Régina pointa immédiatement l'arme sur le dinosaure et tira aprèsun instant d'hésitation. Trop tard, l'animal esquiva en roulant sur le côté. Régina n'avait pas le choix. Elle courutvers la porte située en face d'elle. Elle dépassa le Raptor qui fit claquer les mâchoires à son passage. Lorsqu'elleatteignit la porte, elle vit l'animal qui commençait à venir dans sa direction. Elle s'engouffra dans les vestiaires etferma la porte. Par réflexe elle fit tourner la clé dans la serrure. Appuyant son épaule contre la porte pourempêcher l'animal de l'enfoncer, elle sentit plusieurs coups donnés contre celle-ci. La porte résista. Elle était faîteen métal. Elle devrait pouvoir résister aux assauts du monstre préhistorique qui cessèrent quelques instants aprèsavoir commencé. Régina entendit l'animal s'éloigner. Elle souffla. Elle avait encore échappé à ce genre demonstre. La jeune femme essuya du revers de la main la sueur qui coulait sur son front et regarda la pièce danslaquelle elle était arrivée. Le long des murs étaient alignés des casiers en aluminium. Chacun d'entre eux portaitle nom de son propriétaire et quelques objets personnels tels que des photos ou des autocollants divers. Au centrede la pièce se tenait une table sur laquelle était éparpillées de nombreuses feuilles de papier. Un siège attendaitdevant la table. Sur la table, Régina trouva un cahier. Elle commença à le lire. C'était le journal d'un scientifiquerempli de mots techniques. Elle ne s'y intéressa pas plus. Un petit bout de papier dépassait d'une page. Elle leprit. Une note y était inscrite à la main : "Bureau gestion 0426". Régina plaça le papier dans sa poche et reposale cahier. Elle fit le tour de la pièce en essayant d'ouvrir des casiers. Ils étaient tous bien verrouillés. Réginas'assit abattue. Elle n'avait pas trouvé le DDK. Elle libéra sa colère et donna un coup de pied dans un casier. Latôle s'enfonça et la porte du casier coulissa. Quelque chose tomba au sol. Elle le ramassa. Son visage s'éclaira.C'était le disque DDK H Code. Il devait être posé au bord du dessus du casier et était tombé quand elle avaitdonné le coup. Elle rangea la carte électronique avec l'Input et commença à fouiller dans le casier qu'elle avaitouvert avec violence. Il ne contenait rien qui puisse l'aider. Des vêtements et des blouses de chercheurs étaientaccrochés à des cintres. Le casier contenait aussi des objets personnels comme un briquet, des lunettes de soleilou une montre. Sur l'intérieur de la porte étaient fixées des photos montrant une jeune femme ou un homme avecla même jeune femme. L'homme devait être le propriétaire du casier et la jeune femme sa fiancée. Régina essaya

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de refermer comme elle put le casier. La porte des vestiaires vibra en émettant un bruit sourd. Régina attrapa sonpistolet et recula juste à temps. Le montant de la porte vola en éclat emportant un bout de mur, la porte claquaavec force contre le mur. Le dinosaure entra en ronronnant. Régina tira et toucha l'animal au cou. Le sangmarqua la porte et l'animal poussa un hurlement de douleur et se jeta en avant. Régina roula sous la table etressortit de l'autre côté. Juste à temps. Le Vélociraptor venait de se jeter sur la table qui avait cédé sous sonpoids. Lorsqu'il chercha du regard Régina, elle avait disparu. Il se retourna donnant un coup de queue dans lescasiers voisins et fonça vers la porte. Régina avait déjà traversé le couloir. Elle était déjà arrivée au niveau duboîtier fixé au mur. L'animal fonça tête baissée sur elle en hurlant. Régina leva son arme et tira. Le premier coupatteignit l'animal de nouveau au cou. Il ne broncha même pas continuant de lui foncer dessus. Régina pressa ladétente à cinq reprises touchant l'animal au cou ou à la tête. Le dinosaure fut coupé dans son élan et ralenti sacourse avant de tomber au sol avec un bruit métallique. Régina regarda l'animal. Sa cage thoracique se soulevaencore une dernière fois et ne bougea plus. Le sang commençait à inonder le sol. Le Raptor était mort. Réginaregarda son chargeur en soupirant. Il était vide. Elle le jeta sur le dinosaure avec rage et en plaça un autre. Il luiavait fallu presque un chargeur entier pour se débarrasser d'un seul spécimen ! A moins que ce ne soit le coupqui avait atteint l'animal au-dessus de l'œil droit qui avait eu raison du monstre préhistorique. Régina décida deretourner au bureau de gestion pour ouvrir le coffre maintenant qu'elle en avait la combinaison.

0, puis 4, 2 et enfin 6. Un bruit métallique se fit entendre et la porte du coffre-fort coulissa lentement surses gonds. Malgré la grandeur du coffre et le nombre d'étagères, le coffre ne contenait qu'une petite clé griseavec un écusson gravé dessus. Régina rangea la clé dans une de ses poches, ferma le coffre qui se re-vérouillaimmédiatement et quitta le bureau de gestion. L'odeur de pourriture du Vélociraptor avait déjà attiré quelquesmouches. Régina prit la porte située sur sa droite après avoir dépassé la barrière laser éteinte.

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Régina déboucha dans la plus grande pièce qu'elle avait vue depuis son arrivée dans le laboratoire. Ellese sentit respirer. Elle n'était plus confinée dans de petits couloirs sans issues ou des pièces avec une seule portede sortie. Elle rangea son arme et fit quelques pas vers le centre de la pièce en découvrant ce nouvel endroit. Elles'arrêta au centre. Sur le sol était dessiné un symbole. C'était un gros écusson rempli de rouge dans lequel étaientdessinées trois hélices noires, placées en Y. A la base de l'écusson étaient dessinées deux branches de lauriersnoirs. Ce symbole ressemblait à un insigne militaire. Du centre de la pièce partait un escalier qui menait cinq ousix mètres au-dessus à une mezzanine dont un balcon surplombait la pièce. Face à l'escalier, à une dizaine demètres, une porte vitrée menait à l'extérieur vers une cour cimentée entourée de murs au-dessus desquelsdépassaient les hautes branches de la jungle. Sous la mezzanine une double porte était rangée dans le mur. Prèsde celle-ci se trouvait un étrange boîtier muni d'un écran. L'écran affichait la lettre N en majuscule. A l'autre boutde la pièce, une autre porte se trouvait juste en face de celle par laquelle Régina venait d'entrer. Régina intriguées'approcha du boîtier marqué de la lettre N. Juste en dessous de l'écran avant le clavier, elle vit deux fenteshorizontales. Au-dessus de la première était écrite Input et au-dessus de l'autre Code. Régina se trouvait pour lapremière fois face à une serrure DDK. Elle sortit les deux DDK qu'elle avait déjà trouvé. Elle savait que lesDDK ne fonctionnerait pas mais elle voulait savoir comment insérer correctement les deux cartes. Il seraitpossible qu'au moment de déverrouiller la serrure H, elle ne soit pas en mesure de s'y prendre à plusieurs reprisespour les mettre correctement. Là, elle avait tout son temps et le danger n'était pas dans la pièce. Elle inséra lesdeux cartes dans leurs emplacements. Celles-ci furent happées par la machine et un menu apparu sur l'écran à laplace de la lettre N.

Système DDKN

ErreurVeuillez insérer les DDK appropriées

Les deux cartes furent immédiatement rejetées et Régina les récupéra. Elle savait au moins mettre lescartes comme il le fallait et savait à quoi pouvait ressembler une serrure électronique DDK. La jeune femmedécida de ne plus perdre de temps et de se rendre à l'étage qui était son objectif principal même si elle avaittraîné un peu. Elle grimpa donc à l'étage. La mezzanine était assez large et recouvrait un tiers de la surface de lapièce. Régina se dirigea vers le balcon et observa la pièce en contrebas. Elle compris que la porte qui menait versl'extérieur était le seul moyen d'entrer dans ce laboratoire sans passer par l'entrée de derrière comme ils l'avaientfait. Cette immense pièce était l'Entrée principale du complexe. Des centaines de scientifiques avaient dûemprunter cette porte pour se rendre à leur travail. En repensant aux scientifiques, Régina eut une pensée pour

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Tom, leur agent envoyé en éclaireur sur Ibis Island. Elle espérait qu'il était toujours vivant même face à desdinosaures. Interrompant ses réflexions, elle se dirigea vers l'unique porte permettant de quitter la mezzanine etentra.

Comme les nombreuses pièces et couloirs qu'elle avait déjà visités, Régina entra dans un couloirfaiblement éclairé par des néons. A l'autre bout du long couloir se trouvait une petite porte menant versl'extérieur. A mi-chemin, une double-porte était placée dans le mur de gauche. En face de cette double-porte, unezone du couloir était un peu plus large. Un bruit étrange arriva aux oreilles de Régina. Aussitôt, elle pris sonarme et commença à avancer lentement vers l'origine de ce son. Il provenait de la zone du couloir élargie situéeen face de la double-porte. On aurait dit quelque chose qui déchirait des tissus. Arrivée à l'élargissement, sapensée se confirma. Il s'agissait bien de tissu qu'on déchirait, même d'un canapé qu'on était en train d'éventrer."On", c'était un Vélociraptor. Il n'avait pas encore remarqué la présence de Régina trop occupé à jeter de lamousse de coussin autour de lui. Régina sourit. Elle allait l'avoir par surprise.- Hé saloperie !L'animal s'arrêta tout de suite et tourna la tête dans la direction de la personne qui avait osé l'importuner. Il n'eutpas le temps de voir de qui il s'agissait. Il s'effondrait déjà sur les restes du canapé un trou béant dans la tête.Régina rangea son arme. Elle venait de lui tirer dessus à bout portant. Il lui avait fallu une seule balle ! Réginavit près du canapé une porte qui était verrouillée par une serrure DDK. L'écran indiquait H. Régina hésita àdéverrouiller la porte mais elle ne connaissait pas le fonctionnement du décodage de cette zone. Elle repartit dansle couloir et emprunta la porte menant à l'extérieur.

Une brise légère souffla sur le visage de Régina quand elle se retrouva sur le passage extérieur. Ils'agissait d'une passerelle assez large sécurisée par des barrières arrivant à la taille. Régina ne perdit pas plus detemps à écouter le doux bruit des vagues. Elle entra dans la porte sur sa droite. C'était un tout petit local dequelques mètres carrés à peine. Un bureau était posé contre le mur et faisait presque le tour de la petite pièce.Des claviers et diverses commandes étaient incrustées dans le bureau. Une large vitre permettait d'avoir une vuesur le toit du bâtiment là où siégeait une antenne satellite. Pour l'instant elle était repliée et ressemblait à unechauve-souris enfermée dans ses ailes. Un post-it était collé au-dessus d'un clavier. C'était une combinaison dechiffre. Sans doute un nouveau coffre-fort. "Armurerie salon : 8867" était écrit dessus. Sur le bureau traînaientquelques papiers et une chemise jaune. Régina lu l'étiquette placée sur la couverture : "Système de sécurité DDKZone 1". Régina sourit et s'assit devant le bureau. Elle commença à lire le document. C'était très important.

Système DDK

Explication du fonctionnement des serrures DDK Zone 1

Les DDK de cette zone présenteront, après insertion des DDK Code et Input appropriés, un codecomposé de lettres. Une partie est présentée dans une fenêtre nommée code et une autre dans la partie key. Lemot de passe du DDK est camouflé dans la fenêtre key. Le seul moyen de le trouver est d'enlever au texte ducode les lettres présentes dans la section key.Exemple:

Code : HOWPXERNL

Key : HWXRL

Si vous supprimez les lettres HWXRL de HOWPXERNL vous obtenez le mot OPEN. C'est le mot de passe. Il nevous reste plus qu'à le taper sur le clavier et à valider pour déverrouiller le DDK.

Note : Les mots de passe seront changés de façon régulière et sont différents pour toutes les serrures DDK dumême secteur. Nous prions les employés circulant dans ce secteur de bien vouloir prendre connaissance de cettenotice et de la faire ensuite circuler. C'est l'unique exemplaire !

Merci de votre compréhension. En cas de problème avec le nouveau système DDK, prière d'en parler auresponsable du secteur qui pourra vous renseigner.

Régina reposa la chemise. Elle avait pris connaissance du système DDK. La jeune femme alluma lesordinateurs encastrés dans le bureau. Elle chercha un moyen d'activer l'antenne pour appeler des secours. L'accèslui était refusé. La machine lui demandait d'insérer une clé d'antenne dans le logement situé près des claviers.Une lumière rouge était allumée au-dessus de l'emplacement de la carte. Il lui fallait cette carte si elle voulait

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appeler Mike. Elle sortit par la porte et réfléchi quelques instants au son des vagues. Ils étaient coincés sur uneîle peuplée de dinosaures et le seul moyen d'appeler à l'aide était de trouver une carte dont elle n'avait aucuneidée de l'emplacement. Elle décida d'aller ouvrir la porte H et entra dans le bâtiment.

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Régina inséra les deux cartes H dans leurs fentes respectives et attendit.

Système DDKH

Décodage des DDK...

Quelques instants plus tard un écran apparu. Il était composé de deux cadres.

Code

HBCEFAGDI

Key

BCFGI

Tout se présentait comme Régina l'avait lu dans la notice quelques instants auparavant. Elle réfléchit quelquesinstants et sans hésiter, elle tapa le mot de passe sur le clavier. Elle valida.

PASSWORD : HEAD

Mot de passe confirmé...

L'écran revint à l'écran représentant la lettre H, les DDK sortirent lentement de leurs fentes et la porte émit unbruit sec. Elle était déverrouillée. Régina entra sans prendre la peine de récupérer les DDK. Ils étaientinutilisables maintenant que la porte était déverrouillée.

A peine fut-elle entrée qu'elle se jeta auprès de l'homme adossé au bureau à même le sol. Il respiraitdifficilement ce qui était compréhensible vu qu'il saignait abondamment de l'abdomen. Il portait une blouseblanche de scientifique. L'homme devait avoir une vingtaine d'années seulement. Lorsque la jeune femmecommença à s'occuper de lui, il leva les yeux et poussa un gémissement. Régina s'adressa à lui.- Qu'est-ce qui s'est passé ? Vous avez été attaqué par un de ces monstres ou quoi ?

L'homme eu du mal à prononcer ces quelques mots.- Il... Il est fou. Je... il m'a tiré dessus...- Qui ça ?- Kirk... Vous êtes en danger... Partez...

L'homme eu alors une quinte de tout et cracha par terre. C'était du sang. Ce gars était condamné, il nelui restait plus longtemps à vivre.- Vous dîtes que Kirk vous a tiré dessus ?

L'homme acquiesça d'un signe de tête. Régina écarta alors les pans de la blouse tachée de sang et ouvritla chemise du scientifique. En effet quelqu'un lui avait tiré dessus. La balle n'avait pas dû passer loin du cœurmais la blessure allait quand même lui être fatale.- Vous... devez partir... L'ex... l'expérience a... foiré... Tenez, prenez ça...

Il lui donna une carte magnétique portant une inscription de trois lettres : "SOL".- A quoi est-ce que ça peut me servir ?

Elle n'eut pas de réponse. L'homme ne bougeait plus, ses yeux fixaient le sol d'un regard vide. Il étaitmort. Régina lui ferma les yeux et se releva pour contempler le petit bureau dans lequel elle se trouvait. Tout lemur de droite n'était qu'une immense baie vitrée donnant sur la jungle. Au centre de la pièce trônait un bureauaccompagné d'un fauteuil en cuir et d'un mort adossé sur le devant. Sur le mur du fond, derrière le bureau un

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tableau était accroché. Il représentait le même symbole qu'elle avait vu sur le sol du hall quelques minutesauparavant. Un écusson avec une hélice centrale entouré de branches de laurier. Elle en déduit que se devait êtrel'écusson du complexe de l'île. Au pied de ce même mur un meuble équipé d'une vitre contenait des armesminiatures de diverses époques ainsi que des photos d'une fillette. Certainement la fille du proprio du bureau. Denombreux documents étaient éparpillés sur le bureau mais aucun ne présentait de véritable intérêt pour la suite dela mission. La jeune femme s'apprêtait à quitter le bureau quand un tableau de médailles attira son attention. Il nepossédait que deux médailles. Jusque là rien de bizarre sauf que ces médailles étaient familières à Régina. Elles'en approcha. Sous chacune des médailles se trouvaient deux fines fentes. On aurait dit des lecteurs de cartesmagnétiques. La jeune femme sortit de sa poche tout ce qu'elle avait trouvé pour l'instant dans le complexe pourvoir si elle possédait les bonnes cartes. En quelques instants, elle s'aperçut qu'elle avait en sa possession les deuxcartes magnétiques. L'une d'elles était la carte que le type lui avait donné avant de mourir et l'autre était cellequ'elle avait trouvé sur le corps du garde près du coffre-fort. Les cartes portaient les inscriptions suivantes :"SOL" pour la première et "LEO" pour la deuxième. Elle inséra les cartes dans leur fente respective et attendit.Après un déclic, le tableau de médailles coulissa vers le haut dévoilant un clavier numérique. Il fallait qu'elleentre un code mais elle n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être. Elle essaya une combinaison au hasard.Evidemment, elle fut refusée mais elle savait au moins que le code était à six chiffres. Elle se rappela lesinscriptions sur les cartes jumelles. Elles devaient servir à quelque chose. Régina s'assit devant le bureau, prit unpapier et écrivit avec un stylo les deux mots. Elle essaya de les agencer de diverses façons et finit parabandonner. Décidant de ne pas perdre plus de temps, elle se leva, contourna le bureau et regarda une dernièrefois le clavier et ses essais de combinaisons en soupirant. Son visage s'illumina. Elle avait trouvé ! En regardantles deux mots à l'envers on obtenait une combinaison de six chiffres ! Elle courut jusqu'au tableau et tapa lacombinaison. Rien ne se produisit. Elle inversa alors les deux séries de chiffres. Elle obtint la combinaison705037, autrement dit LEOSOL retourné verticalement et horizontalement. Cette fois-ci, il se passa quelquechose. Le tableau du symbole coulissa et découvrit un coffre. Il s'ouvrait sans code par une simple poignée.Régina l'actionna, il s'ouvrit. Il contenait une carte métallique ressemblant à un DDK marqué d'un L majuscule.Elle la rangea dans une de ses poches et pris aussi le DDK Input qui se trouvait caché sous le tableau du symbolescotché au mur. Il portait la lettre N. Il allait lui permettre d'ouvrir la porte du hall si bien sûr, elle arrivait àmettre la main sur l'autre. La jeune femme sourit. Décidément, cette salle s'était avérée très sympathique auniveau de la collecte de matériel même si c'était là qu'un homme était mort. Alors qu'elle se dirigeait vers laporte, le sol trembla assez fortement sous ses pieds et elle entendit une forte respiration. Elle se figea sur place etregarda par la baie vitrée. Tout en s'approchant, elle dégaina son arme. Elle ne devait pas oublier qu'elle étaitdans le lieu le plus dangereux qu'elle eut jamais connu. Elle ne devait pas se laisser aller sous peine de mort.Arrivée devant la vitre elle ne vit rien d'autre que la jungle agitée par le vent de la côte. La lune éclairaitsuffisamment la cime des arbres mais elle ne pouvait pas voir ce qui se trouvait à leur pied. A première vue, iln'y avait pas de danger. Cette mission la rendait complètement parano. Tandis qu'elle s'en retournait vers laporte, un énorme rugissement la glaça d'effroi. Avant même qu'elle n'ait pu voir venir quoi que ce soit, la grandevitre vola en éclat et une énorme tête passa par l'ouverture. La gueule de l'animal renverse d'un seul coup lebureau et se referma sur le corps du chercheur. La tête sortie et l'animal avala d'un coup le pauvre homme.Régina se releva. Elle avait été emportée avec le bureau et se trouvait adossée au mur opposé à la porte. Le seulpassage permettant de l'atteindre passait par la gueule garnie de dents de ce dinosaure. La tête était facilementaussi grande que Régina. Cette dernière vit les yeux étincelants et reptiliens du dinosaure quand il claqua desmâchoires à quelques centimètres d'elle. Il n'arrivait pas à l'atteindre. Heureusement pour Régina sinon, elleaurait déjà rejoint le scientifique. Le dinosaure essaya à nouveau de l'attraper en vain. Il poussa alors un longrugissement de désespoir. Régina plaqua les mains sur ses oreilles et faillit rejeter la ration qu'elle avait prisedans l'hélicoptère avant d'arriver sur cette île maudite. L'animal avait une haleine qui puait la mort et la chairpourrie. Quand il eut terminé de hurler, Régina se rappela qu'elle avait déjà entendu cet animal. C'était lui ou dumoins un de ses semblables qui avait hurlé alors que la jeune femme sortait de la jungle pour rejoindre sescollègues. Le dinosaure sortit recula la tête et jeta sa tête en avant la gueule grande ouverte. Il répéta l'opération.Régina trouva alors un moyen de sortir de là. Lorsque l'animal recula sa tête pour prendre son élan, elle se jetapar-dessus le bureau, effectua une roulade, tira plusieurs balles dans la gueule du carnivore qui recula étonné etsortit du bureau en claquant la porte. Elle alla s'adosser au mur opposé à celui donnant sur l'extérieur de peur quele dinosaure ne fasse une brèche dans le mur pour l'attraper. Au bout de quelques instants, après un dernierrugissement, l'animal passa devant la fenêtre du couloir. Il s'arrêta pour regarder par la fenêtre cachée par desstores. Entre les plaques métalliques du store, Régina vit le regard plein de haine que lui jetait le dinosaure.Après quelques secondes, il s'éloigna et disparu des fenêtres. Chacun de ses pas était accompagné d'unevibration. Lorsque le sol redevint totalement stable, Régina glissa le long du mur et s'assit à même le sol. Elletremblait encore de cette rencontre avec ce dinosaure. Affronter des Raptors était déjà une tâche difficile maissurmontable, mais là, face un tel colosse, face à une telle montagne de muscle et de dents, même un char d'assautaurait bien du mal à s'en débarrasser. Régina replia ses jambes et les entoura de ses bras. Elle laissa échapper sonpistolet et enfoui son visage entre ses bras. Toutes ses années d'entraînements aux situations difficiles ne

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l'avaient pas préparée à une telle mission. Ni Cooper, ni Gail il semblerait. A bout de nerf, elle commença àpleurer, seule dans ce couloir du complexe d'Ibis Island. Elle allait mourir ici.

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Sa montre bipa. Le son électronique la réveilla en sursaut. Régina s'était endormie dans le couloir àquelques mètres du cadavre du Raptor d'où émanait maintenant une odeur de pourriture. La jeune femme restaassise et porta le poignet à son oreille.- Régina ? Tu vas bien ? C'est Rick.- Je suis là, Rick.- Qu'est-ce qui s'est passé, ça fait bientôt une heure que j'ai pas de nouvelles de toi. T'en est où ?- Je, je sais plus du tout où j'en suis, Rick. On va tous les deux crever ici.- Pourquoi tu dis ça ? Il s'est passé quelque chose ? Tu es blessée ?- Non, je vais bien mais il s'en est fallu d'un cheveu.- Qu'est-ce qui s'est passé ?- Je suis tombée sur un dino ou plutôt, c'est lui qui m'est tombé dessus.- Raptor ?- Non, bien plus gros. Facilement... enfin, il a pu passer la tête par une fenêtre du premier étage. Environ cinq ousix mètres de haut en fait.- Elle était comment sa tête ?- Comme un crocodile.- Attends, je cherche dans mes banques de données personnelles.

Régina sourit à la phrase de son ami. Il arrivait à lui faire retrouver le moral. Le fait d'entendre sa voixredonnait confiance à Régina.- T-Rex. Tu as dû rencontrer un Tyrannosaure Rex.- Bon, si tu le dis.- Alors, t'en est où ?- Le système de communication ne peut fonctionner qu'avec une carte spéciale. Il faut que je la trouve. T'as desnouvelles des autres ?- Non, ni Cooper, ni Gail.

Régina recommença à sombrer et ne répondit rien.- Ecouté Rége, je sais que c'est difficile mais il faut que tu te ressaisisses. On peut encore s'en tirer, OK ? Tantqu'on est encore en vie, il faut tout tenter, OK ?- D'accord Rick. Merci d'avoir appelé. Je vais continuer. Appelle-moi si t'as du nouveau.

Elle coupa le communicateur et se releva. Elle ne savait pas du tout quoi faire. Fouillant dans ses pocheselle chercha un objet inutilisé jusqu'à présent et le trouva. La clé avec le logo du complexe. Cette clé devaitsûrement ouvrir la porte du hall. De toute façon, ça semblait être la seule porte qui ne s'ouvrait pas avec cesfoutues serrures électroniques. Régina se dirigea vers la porte et accéda à la mezzanine du hall. Tout semblaittoujours aussi calme. Jusqu'à ce qu'un T-Rex défonce le mur et me bouffe ! Le T-Rex ne vint pas ni aucun de sescollègues. Après avoir descendu l'escalier elle se dirigea vers la porte vitrée. L'aire d'entrée était entourée dehauts murs en béton. Les dinos ne devraient pas pouvoir passer. Après avoir utilisé la clé elle sortit à l'air libre.Une brise légère lui souhaita la bienvenue. L'aire d'entrée était assez large mais pas particulièrement longue. Elleétait éclairée par des lampadaires qui diffusaient une forte lumière pâle. Sur la droite, un pan du mur d'enceinteétait détruit et offrait un accès facile à l'aire à quiconque venait de la jungle. Régina s'avança lentement vers lepassage son arme en avant. La jungle était trop épaisse pour qu'elle puisse voir quoi que ce soit mais ellen'entendit pas de bruit signalant la présence d'un danger. La jeune femme se retourna et se dirigea vers l'uniqueporte de l'aire d'entrée. C'était une grosse porte blindée métallique sur laquelle une inscription indiquait Passagevers l'Héliport. Près de la porte gisait un cadavre d'homme partiellement dévoré. Régina fut surprise de ne pas sesentir mal en voyant le mort. Elle devait commencer à s'habituer à cet endroit morbide. C'était un scientifique. Ilétait allongé sur le ventre et portait la blouse des gens de son métier. La mort devait remonter à quelques heurescar les mouches étaient déjà au travail. Le cadavre tenait encore dans sa main un feuillet taché de sang. Réginalui retira après s'être accroupie à son côté. Le papier était une fiche de paye d'un employé. Dessus figurait sonnom Mark Doyle, son poste et le montant de son salaire. Sous le nom du type figurait le numéro d'enregistrementde l'employé. Régina reposa la feuille. Ces informations ne lui seraient d'aucune utilité. Elle commença à fouillerdans la blouse du chercheur. Mis à part quelques affaires personnelles, elle trouva ce dont elle avait besoin. Ledeuxième disque électronique portant la lettre N. Reprenant espoir, elle regagna en courant le bâtiment ets'engouffra dans le hall. La porte se referma en coulissant derrière elle. La jeune femme se dirigea vers la portesous l'escalier. Elle sursauta et porta le poignet à l'oreille. Sa montre venait de biper à nouveau.- Régina, j'ai du nouveau.

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- Je t'écoute.- J'ai réussi à désactiver d'autres barrières lasers et j'ai vu un type sur un des écrans de vidéo-surveillance.- Un type ? Il était vivant au moins ? Parce que des morts, y en a partout ici.- Il avait l'air assez vivant parce qu'il courrait dans un couloir.- Tu as essayé de le suivre en changeant de caméra ?- Ouais mais je l'ai perdu, je me suis emmêlé les pinceaux dans les touches et je n'ai pas été assez rapide pourchanger d'angle de vue. Je ne peux pas te dire si c'est un membre de l'équipe, je l'ai vu trop furtivement.- Tant pis, Rick. Tu veux que j'aille voir c'est ça ?- Oui, si on arrive à le retrouver, et s'il bosse ici, il pourra peut-être nous dire ce qui se passe ici.- D'accord. C'est où ?- D'abord tu es où ?- Dans le hall.- OK. Il y a une porte sous l'escalier. Tu la vois ?- Ouais, j'suis juste devant.- Bon bin tu la prends et tu arrives dans une salle avec des ascenseurs. Tu prends la porte de gauche et tuarriveras dans le couloir en question. Tache de faire gaffe Rége.- T'inquiètes, à plus.

Elle coupa la communication et entreprit de déverrouiller la porte. Après l'insertion des cartes, l'énigmeapparu.

CodeABNDEFGHABWCDFGHABDFGHOMABDEFGHR

KeyABDFGH

Se rappelant de ce qu'elle avait lu, Régina ne mit pas longtemps à résoudre l'énigme et tapa la réponse.

PASSWORD : NEWCOMER

Mot de passe confirmé...

Régina ouvrit la porte et entra après que le voyant ait viré au vert. La pièce faisait environ dix mètressur cinq. Au centre trônait une plaque vitrée verticale soutenue par deux colonnes de métal affichant le plancomplet du secteur du laboratoire. Au pied de l'écran, la jeune femme trouva un autre mort. Encore unscientifique attaqué par un monstre préhistorique. En face de la porte par laquelle elle venait d'entrée se trouvaitdeux portes d'ascenseur. Les deux semblaient hors services. Une console non loin permettait de les mettre enmarche pourvu que la personne soit munie d'une carte ID de niveau suffisant. Evidemment, elle n'en avait pas.Elle prit donc la seule porte lui permettant de retrouver le mystérieux individu, celle que lui avait indiqué Rick.

La jeune femme déboucha dans un mince couloir. Juste devant elle des lasers lui barraient le passage.Elle les désactiva et tourna à l'angle suivant vers la droite. Le couloir continuait sur quelques mètres et seterminait par un espace plus large. A peine eut-elle tourné à l'angle pour voir où menait le couloir que Réginaentendit un bruit métallique derrière elle. Elle se retourna d'un coup. Un Raptor la fixait. Il venait juste de tomberdu conduit de ventilation dont il avait arraché une partie du grillage. Paniquée, Régina fit demi-tour espérant fuirl'animal pour économiser les balles. Elle se trouva nez-à-nez avec un autre Raptor qui lui aussi venait de sortirpar la ventilation. La jeune femme était encerclée prisonnière dans un mince couloir. Elle chercha des yeux unmoyen de fuir. Aucune chance. Elle eut alors une idée et tira dans un gros tuyau accroché au plafond. Surpris, leRaptor situé derrière elle reçut un jet de vapeur bouillante en pleine figure et se jeta au sol. La jeune femme enprofita. Elle roula sous le nuage de vapeur et passa à côté du Raptor pour revenir auprès de la barrière laserqu'elle activa. Elle se retourna et vit le Raptor se relever le museau ayant pris une teinte sombre indiquant queson plan avait marché. Mais bien sûr qu'il avait marché ! Elle avait maintenant des lasers entre elle et lesmonstres. Le brûlé s'approcha à petit pas avec une agilité fantastique et s'arrêta à quelques mètres de la barrière.Le jet de vapeur finit par disparaître et le second Raptor rejoignit son semblable. Tous deux se mirent à grognerpour effrayer leur proie. Régina n'était pas du tout intimidée. Elle pointa son arme sur le premier Raptor, prissoin de viser ce qui était d'autant plus facile que le dino avait arrêté de faire les cent pas pour regarder ce qu'allaittenter cet être humain. Avec une effroyable détonation qui résonna dans le couloir, le Raptor s'effondra au sol tué

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d'une balle en pleine tête. Le second sursauta et recula d'un bond. Surpris, il contempla le corps reptilien del'autre animal. Il compris qu'il venait d'être tué par cet humain à la chevelure rousse qui tenait un drôle d'objet.Avant qu'il ait pu réfléchir plus longtemps, il rejoignit son camarade au sol ayant subi le même sort. Réginadésactiva la barrière et repris le couloir en prenant soin de donner un coup de pied aux saloperies qu'elle venaitde tuer. Elle déboucha au bout du couloir dans un petit espace repos. Contre un mur étaient alignées desdistributeurs de nourritures et de boissons et contre l'autre de confortables banquettes. Elle regarda un affichagesur le mur qui indiquait vers la droite Amphithéâtre. Régina se dirigea vers la double porte et entra dansl'amphithéâtre.

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L'amphithéâtre était une grande salle aux murs blancs. Tout le sol était recouvert de consolessemblables et de sièges. Il y avait cinq rangée de consoles séparées au milieu par une allée. Face aux consoles,un écran permettait de passer des images par projection. Au pied de l'écran se trouvait une petite estrade quilongeait le mur. Un tableau blanc était posé dessus au coin de la pièce. Cette salle était une salle de réunion.Régina parcouru toutes les consoles et les allées. Elle ne trouva rien. Elle finit par s'approcher du tableau enmontant sur l'estrade. Il y était écrit diverses informations concernant les agissements des scientifiques dans celieu et pendue à un crochet une petite clé en cuivre. Régina la pris. Elle permettait d'accéder au GénérateurSecours Secteur B1. Après l'avoir soigneusement rangée, Régina entendit un grincement au-dessus d'elle. Avantqu'elle ait eu le temps d'en découvrir l'origine, un Raptor tomba du plafond et lui renversa le tableau dessus.Régina pointa son arme vers la tête de l'animal. D'un mouvement rapide, ce dernier envoya valser le pistoletderrière une console. Régina n'avait plus de moyen de défense et elle était prisonnière sur le tableau qui laretenait à cause de l'animal qui pesait dessus. Le dinosaure poussa un rugissement comme le ferait une panthèreet se jeta sur elle la gueule en avant. Régina ferma les yeux. Tout de suite après elle entendit une rafale d'armeautomatique et le poids sur le tableau disparu. Elle rouvrit les yeux. Le Raptor était mort dans le coin juste à côtéd'elle criblé de balles. La jeune femme écarta facilement le tableau et se releva en prenant la main qu'on luitendait. Elle leva les yeux. La personne qui l'avait sauvé avait le regard dur mais un sourire se dessina sur sonvisage. C'était un homme assez costaud aux cheveux courts et...- Gail ! S'écria Régina. Tu es vivant !- On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement, fillette. Tu vas bien ?- Tu es arrivé juste à temps. Pourquoi n'as-tu pas montré de signes de vie après l'attaque ?- Ma radio a été cassé durant la chute.- La chute ?- J'ai sauté de la falaise et je suis tombé sur un aplomb rocheux. J'ai perdu connaissance mais j'ai échappé aupremier dinosaure que tu as rencontré. Au fait, tu aurais pu le tuer ! C'est moi qui me le suis payé quand je suisremonté !

Régina afficha un sourire joyeux. Gail était vivant et il avait l'air moins coincé que la dernière foisqu'elle l'avait vu. Peut-être qu'il avait arrêté de se concentrer à fond sur la mission.- Gail, merci.

En réponse, il lui donna une tape amicale sur l'épaule.- Gail, je me demande un truc... Qu'est-ce que ces dinosaures font là ?- Je n'en sais rien mais une chose est sûre, ils devraient être morts depuis soixante-cinq millions d'années. Jepense que Kirk est derrière tout ça. Il faut qu'on le retrouve.

Gail changea son chargeur et se dirigea vers la porte de sortie de l'amphithéâtre. Et non, Régina s'étaittrompée. Gail tenait toujours à accomplir sa mission et il avait repris le même visage dur qu'elle lui connaissait.- Gail, tu vas où ?- Je vais voir Rick pour faire réparer ma radio. Il est où au fait, ça m'évitera de parcourir tout le complexe.- Il est au poste de commande.

La jeune femme lui expliqua rapidement où cela était et Gail sortit. Elle décida de ne pas le suivre toutde suite. Avant de rejoindre Rick, elle voulait aller voir ce générateur de secours dont la clé avait failli lui coûterla vie. Avec un peu de chance, si elle arrivait à remettre le courant dans ce secteur, les écrans éteints dans leposte de commande s'allumeraient. Elle quitta la salle de réunion.

De retour dans le couloir, elle vit alors une porte à laquelle elle n'avait pas fait attention lors de sapremière incursion ici. Il faut dire aussi que j'ai pas eu le temps d'admirer le paysage. La porte était juste à côtédes barrières laser. Les deux dinos qu'elle avait tué stationnaient juste devant. Elle les écarta du pied et entradans la salle en refermant derrière elle. La pièce était un immense bureau équipé de deux larges tables en métaloccupant une grande partie de la pièce. Contre le mur de droite un tableau d'affichage avait reçu divers post-it.Sur un des bureaux, Régina eut la surprise de voir un téléphone branché au mur voisin. Une grande partie de ce

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mur était peuplé par des étagères et des placards regorgeant de dossiers en tout genre. Contre le mur du fond, unautre bureau métallique avait accueilli un ordinateur qui était en veille et affichait l'heure. Adjacent àl'ordinateur, Régina trouva un appareil qu'elle n'avait jamais vu mais dont elle connaissait l'existence. C'était unanalyseur d'empreintes digitales. Tout avait l'air de bien fonctionner. De nombreux papiers jonchaient le solcomme si quelqu'un s'était battu dans la pièce. Il n'y avait à part ça aucune trace de lutte. En fouillant dans lesfeuilles, Régina trouva un document qui pourrait lui servir. Elle en lu le contenu.

...Mes subventions annulées ! Voilà bien la grande erreur qu'ils ont fait ces abrutis ! Je touchais presque aubut ! Encore quelques mois et je leur prouvais que ma théorie était juste et que la Tri-énergie pouvait être lasolution à tous les problèmes de pollutions. Evidemment, c'est l'achat du matériel pour la fabrication duStabilisateur qui a vidé le compte de mes subventions. Pourtant sans cette pièce, je n'aurais jamais pu mettre aupoint mon réacteur. J'aurais facilement pu continuer avec d'autres financements mais j'en avais marre de cesscientifiques qui voulaient constamment regarder par-dessus mon épaule. Hélas alors que je leur montraisl'expérience ultime, un tragique accident les a rayés de la liste des vivants et moi par-dessus le marché ! Ha, Ha,j'ai bien calculé mon coup, à tel point que me voilà ici à recommencer mes expériences. Cette fois, ça seradifférent, le test de ce soir devrais réussir et montrer le potentiel Tri-énergétique. Je viens de briefer tous lesemployés pour qu'ils aient la plus grande vigilance et qu'ils devaient s'attendre à de la visite...

Cette page devait venir d'un journal intime. Et d'après les infos contenues sur ce papier, le journal devaitappartenir à Kirk lui-même ! Il devait donc bien être en vie et avait repris son expérience qui lui avait coûté lavie trois ans plus tôt. La feuille était datée d'hier soir ce qui voulait dire que Kirk s'attendait à avoir de la visitecomme il l'a dit, leur visite, la visite des agents ! Il y avait sûrement eu des fuites. Si ça se trouve à l'heure qu'ilest, Tom a été tué par balle par ce cinglé comme l'a été le malheureux avant de se faire bouffer par le T-Rex ! Encherchant, elle trouva un autre document intéressant. Il s'agissait d'un rapport signé par Kirk lui-même. Il n'yavait plus aucun doute, il était bien vivant. Elle lut le rapport.

A l'attention du personnel du complexe d'Ibis Island. Il semblerait que quelqu'un se soit introduit récemmentdans le complexe sous une fausse identité. Il s'est fait passer pour un chercheur venant en remplacement d'unblessé de l'expérience du mois dernier. Comme vous n'avez pas été suffisamment vigilants, le faux scientifiques'est procuré une carte ID et en a falsifié les données par l'intermédiaire de l'ordinateur du secteur un. Une telleerreur pourrait compromettre gravement nos expériences et le test final du mois prochain c'est pourquoi, je vousdemanderai d'être plus vigilants à l'avenir et de réguler l'accès à l'ordinateur et contrôler toute personne quevous trouvez louche. Merci de votre compréhension, n'oubliez pas que nous fabriquons l'avenir messieurs !

E. KirkDirecteur du complexe d'Ibis Island

Donc, Tom a dû se faire repérer. Il a en effet pu s'infiltrer parmi les chercheurs en se faisant passer pourun remplaçant après un mystérieux accident. D'après ce document, Régina aurait la possibilité de créer une carteID à partir de l'ordinateur situé au fond de la salle. Elle s'en approcha et désactiva l'écran de veille. Un messageétait écrit au centre de l'écran.

Système de gravage des cartes ID

Attente de la saisie des données nécessaires au gravage de la carte ID

Régina trouva une feuille scotchée au mur qui expliquait le fonctionnement du programme.

Afin de graver une carte ID à tout nouvel employé, il faut au préalable avoir pris les empreintesdigitales de la personne concernée et avoir entré le numéro d'enregistrement de l'employé. Une fois cela fait, lacarte ID peut-être gravée. Dans ce cas vous n'avez plus qu'à suivre les informations à l'écran.

Note: en cas de changement de poste, vous devrez graver une nouvelle carte ID à l'employé en utilisant la mêmeméthode.

Un post-it était scotché sur le mur. Il contenait des informations écrites à la main qui pouvaientfacilement servir à fabriquer une carte ID.

Paul BakerChercheur secteur 1

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N°enr : 078 903N°bipeur : 472 025

Régina avait tout ce qu'il lui fallait mis à part les empreintes digitales du chercheur et le releveurd'empreinte. Il fallait qu'elle le trouve au plus vite et Baker par la même occasion. La jeune femme s'approcha dutéléphone posé sur une des tables centrales et décrocha le combiné. Elle tapa le numéro de bipeur de l'employé.La tonalité se fit entendre quelques instants puis une voix féminine enregistrée informa la jeune femme que lerécepteur n'était pas en mesure de répondre. Si elle le souhaitait, elle pouvait décider de laisser l'appel en suspendou de l'interrompre. Elle appuya sur la touche permettant de laisser l'appel. Ainsi, si Baker avait toujours sonbipeur sur lui, elle pourrait l'identifier au son de son récepteur. Rangeant le post-it dans sa poche, la jeune femmese dirigea vers la sortie du bureau. C'était le second moyen d'accéder à ce bureau avec la porte par laquelle elleétait entrée. Elle tourna la poignée. La porte ne bougea pas. La clé se trouvait dessus. Régina la tournadéverrouillant ainsi la porte et sortit dans le couloir.

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Régina connaissait déjà ce couloir. C'était le premier endroit où elle avait mit les pieds, là où elle avaitfait connaissance avec les barrières lasers. C'était le couloir bordé de larges vitres donnant sur la jungle.Regardant à gauche, Régina vit la barrière laser. Elle était activée cette fois, le boîtier était déverrouillé commeen témoignait la lumière verte dessus. La jeune femme reconnut le conduit de ventilation qui lui avait permis decontourner les lasers pour rejoindre Rick. Réfléchissant quelques instants, elle se remit rapidement en mémoirele plan qu'elle avait vu sur la plaque vitrée. Elle pris à droite et arriva au virage sur la droite. Elle remonta lecouloir en courant jusqu'à la porte menant vers la cour arrière. Elle sortit et se retrouva enfin à l'air libre. La portegrillagée qui avait retenu le premier Raptor était entrouverte et grinçait poussée par le vent à intervalle régulier.L'arme au poing, Régina s'approcha lentement de la porte et elle le vit. Le Vélociraptor était là juste derrière laporte. Il ne bougeait pas. Ses yeux fixaient le sol. Ce même sol qui servait maintenant de tombe à l'animal cribléde balles. Gail a dû s'en donner à cœur joie à le massacrer celui-là ! C'était bien le Raptor que Régina avaitblessé à la patte et qui avait terminé de dévorer le garde. La jeune femme retourna dans la cour arrière et ferma laporte grillagée. Elle ne voulait pas risquer qu'un dinosaure la prenne à revers. Elle passa en courant devant leposte de garde et devant la salle de stockage où elle avait trouvé la clé du premier Générateur. Arrivant au niveaudu grillage massacré à coup de griffe elle marqua un temps d'arrêt. Maintenant, elle savait ce qui avait fait ça etce n'était pas pour autant que ça la rassurait ! Elle longea le grillage prenant à droite puis à gauche et tomba surune porte grillagée maintenue fermée par un verrou. La jeune femme pris la clé trouvée dans l'Amphithéâtre etouvrit la porte. Elle déboucha dans une minuscule zone grillagée. Au centre, un passage s'ouvrait dans le sol. Desbarreaux de fer permettaient d'y descendre. La pièce dans laquelle elle se retrouva était très familière à Régina.En effet elle était identique à la salle du premier générateur de secours. Longeant la turbine, elle se retrouvadevant la vitrine contenant les quatre batteries prêtes à être branchées. Trois ? ... Où est passée la quatrième ?Affolée, elle tourna sur elle-même cherchant où pouvait bien se trouver cette fichue batterie. Elle ne trouva rienmême sous ou sur la turbine. Un bip se fit alors entendre et une lumière clignota sur un mur près de la turbine.Régina s'approcha pour voir de quoi il s'agissait. Elle trouva où était la quatrième batterie. Derrière une petitevitre, le tube embobiné de fil était en train d'être rechargé et la lumière clignotante indiquait que ce chargementétait terminé. Elle retira la batterie du chargeur et la plaça avec ses trois sœurs. Après avoir activé l'interrupteur,la turbine se mit en marche et des voyants lumineux indiquèrent que le courant venait d'être réactivé dans la zoneB1. Quelques instants plus tard, la montre bipa.- Régina ? C'est toi qui as fait ça ?- Ouais Rick. Ca te plaît ?- Excellent ! Je te remercie.- Gail est avec toi ?- Oui. Il veut que tu viennes. Briefing en cours de mission.- J'arrive.

La jeune femme coupa la communication et remonta à la surface par le petit passage, contente d'elle.Elle reprit la porte grillage au pas de course, dépassa le poste de garde et tourna à droite avant d'entrer à nouveaudans le complexe.

Elle prit le temps de reprendre un peu son souffle puis s'engagea en trottinant dans le couloir. Arrivée autournant sur la gauche, elle s'arrêta net. Elle venait d'entendre le bruit d'un Vélociraptor venant de la jungle.Régina s'approcha de la vitre et regarda les arbres tropicaux agités par le vent. Elle ne vit rien mais pourtant, ellesentait une présence. Elle perçut un mouvement sur sa droite. Par la vitre, elle vit seulement un arbre plus hautque les autres et qui arrivait presque au niveau de la baie vitrée. Un mouvement étrange sur la branche la plushaute attira son attention. Avec horreur elle le vit bondir vers elle. La vitre vola en éclat quand le Vélociraptor la

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toucha et il renversa dans son élan Régina dont l'arme alla rebondir dans le couloir. Lorsque l'animal lui tombadessus, elle en eut le souffle coupé. Le dinosaure la regarda puis rugit. Il jeta alors sa tête en avant mâchoiresgrandes ouvertes vers le visage de la jeune femme. Elle eut juste le temps de se protéger avec le bras droit.Lorsque la créature referma sa gueule dessus, Régina poussa un hurlement de douleur. L'animal aurait pufacilement la débarrasser d'un bras si la combinaison n'avait pas été aussi épaisse. Il n'y avait aucun doute que sielle ne faisait pas quelque chose immédiatement, le Raptor le lui arracherait. Repliant ses jambes sous l'animal,elle poussa de toutes ses forces et l'envoya valser à quelques mètres. Par malheur, il ne tomba pas par la fenêtredétruite et pour couronner le tout, il effectua un parfait salto arrière et atterrit sur ses deux pattes arrières commes'il s'agissait d'un numéro de cirque. Un peu sonné quand même, il s'ébroua puis bondit vers Régina qui rampaitsur le sol pour s'éloigner le plus rapidement du monstre. Il toucha le sol à l'endroit même où se trouvait la jeunefemme avant qu'elle n'ait esquivé l'attaque en roulant sur le côté toujours allongée par terre. Le Raptor tourna latête vers elle et avec une terrible détonation, sa tête reptilienne vola en éclat. L'animal eut quelques sursaut et ilbascula sur le corps endolori de Régina qui poussa un gémissement. Elle tenait son 9 millimètres dans la maingauche et une douille continua de rouler sur encore quelques centimètres dans le couloir avant de s'arrêter.Repoussant le cadavre du monstre préhistorique, Régina essaya de se lever mais, grimaça de douleur. Avec lachance que j'ai, je me suis pété des côtes ! Elle se palpa l'abdomen et ne ressentit aucune douleur. Elle n'avait pasde côtes abîmées. C'était seulement le poids du dinosaure qui lui avait compressé le ventre qui lui faisait mal.Prenant son temps pour reprendre son souffle, elle se releva lentement en s'appuyant contre le mur. Regardant lesol, elle remarqua que du sang était en train de se mêler à celui du Raptor en coulant par gouttes. La jeunefemme vit alors que son bras droit était blessé. Même avec l'épaisseur de sa combinaison, le dinosaure avaitréussi à laisser la marque de ses dents. Heureusement qu'il n'avait pas mordu entre le coude et l'épaule car lacombinaison aurait été inefficace pour la seule raison qu'elle n'en portait pas dans cette zone. Elle avait les brasnus sauf les avants bras vêtus du tissu de la combinaison. C'était Régina elle-même qui avait découpé le haut desmanches dans l'hélicoptère car elle se sentait beaucoup plus à l'aise comme ça. Quelle idiote ! Tu crois que tu teserais sentie plus à l'aise déchargée d'un bras ? La prochaine fois, elle y réfléchirait à deux fois avant demassacrer une combinaison de sécurité !La plaie n'avait pas l'air trop profonde mais, il y avait quand même le trace des petites dents pointues ducarnivore. Première blessure de guerre ! Et en plus faîte par un dinosaure s'il vous plaît ! Régina sourit surprisepar ses propres pensées. Elle referma sa main gauche autour de l'avant-bras blessé et partit en direction duconduit dans le plafond. Avec sa blessure il fallut cinq bonnes minutes pour se hisser dans le passage à la seuleforce d'un bras. Heureusement que ce n'était pas trop haut et qu'elle était assez musclée. Traversant le conduit,elle en atteignit l'extrémité. La jeune femme s'agenouilla au bord du passage et regarda dans le couloir en prêtantl'oreille. Rien de dangereux ne l'attendait. Elle se laissa lentement glisser par le passage et se réceptionna sansmal au sol. La jeune femme se dirigea ensuite vers la porte du poste de commande et entra.

Rick ne pianotait plus sur les claviers d'ordinateurs. Il s'était assis dans un coin de la petite salle ets'affairait à réparer la montre de Gail. Ce dernier, assis sur un fauteuil avait les yeux rivés sur les écrans. C'étaitles écrans que Régina venait de remettre en service grâce au générateur de secours. Lorsqu'elle entra, Gail pointarapidement son fusil mitrailleur vers la porte et rabaissa immédiatement son arme en voyant Régina. Rick posa laradio et se leva. En un bond, il fut au niveau de la jeune femme. Avec un regard effrayé, il lui pris le bras droit.- Rége ! Tu es blessée ! Qu'est-ce qui s'est passé ?- Non, c'est rien, un salopard de Raptor dans le couloir. T'inquiètes pas, je lui ai rendu la monnaie de sa pièce.

Gail se leva et fit rouler le fauteuil vers Rick. Ce dernier fit signe à Régina de s'asseoir. Lorsqu'elle futinstallée, Rick déballa du matériel de sa trousse de soins et entreprit de désinfecter la plaie. Le silence régnaquelques secondes puis Gail sauta soudain vers un des écrans du niveau B1. Etonnés, les autres se tournèrentvers lui.- Il y a un type là !

Rick se leva et s'approcha des écrans. Il eut juste le temps de voir un bout de tissu blanc tournant aucoin d'un mur. Rapidement, il se précipita sur le clavier et changea les vues des caméras essayant de retrouver lemystérieux individu. Il n'y parvint pas.- Désolé, Gail, je le trouve pas.- Merde ! Rugit-il en tapant du poing sur la console dont l'image se figea quelques instants sous le coup.- Je peux essayer de le revoir en trouvant l'enregistrement. C'était la caméra B1-308.

Le jeune homme commença à pianoter sur le clavier. Au bout de quelques instants, il trouval'enregistrement.- Ca y est, je l'ai.

Aussitôt, il se retrouva avec Gail et Régina dans le dos fixant l'écran montrant la vue de la caméra.Régina ne saignait plus beaucoup et elle tenait appuyée sur son bras une compresse récupérée dans le matériel deRick en attendant qu'il lui fasse un bandage. Rick pianota quelques instants de plus et stoppa l'enregistrement. Ilrevint ensuite en arrière. Les secondes comptaient à rebours à toute allure. C'est alors que l'image de l'individu

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apparu. Il traversa le couloir à reculons et disparu du champ de vision de l'objectif. Rick relança la vidéo envitesse normale. Les trois membres de l'équipe virent clairement le type arriver en trottinant dans le couloir, sablouse blanche, flottant derrière lui. Rick mit alors l'image en pause. Le mystérieux type était un homme de taillemoyenne, cheveux blonds tombant presque jusqu'aux épaules. Il était impossible de voir son visage car il était dedos.- C'est Kirk ! Lança Gail, sourcils froncés.- Tu crois ? Demanda Rick.- J'en suis certain.- Oui, ça peut être que lui. Rappelles toi la photo Rick. Lança Régina.

Rick fit un signe de tête affirmatif. Ses collègues avaient raison. Le docteur Kirk était donc encore dansle complexe... vivant ! Gail resta silencieux quelques instants puis s'adressa à Rick :- C'est où exactement ça ? Demanda t-il en montrant l'image toujours en pause.- Pas très loin mais c'est au niveau inférieur et l'accès est bloqué par des herses.- Bon, OK. Voit ce que tu peux faire pour les herses, je m'occupe de Régina.

Rick recommença à faire danser ses doigts sur le clavier à la recherche d'un moyen de déverrouiller lesherses. Gail fit rasseoir Régina et entreprit de lui faire un bandage. A la grande surprise de la jeune femme,malgré ses airs de grosse brute, Gail était très doux avec elle et en quelques instants, l'avant-bras fut emballéconvenablement. Rick leur indiqua qu'il touchait au but. Gail pris un fauteuil et en profita pour recharger sonfusil mitrailleur. Régina se leva et contempla les écrans du niveau inférieur dans l'espoir d'apercevoir Kirk. Gailentreprit de remettre sa montre-communicateur réparée au poignet quand trois bips simultanés rompirent lesilence. Les communicateurs venaient de sonner. Chacun porta rapidement le poignet à l'oreille. Ils entendirentune respiration. Comme si un homme courait à perdre haleine puis un rugissement de Raptor suivi degrésillements continus. La communication venait d'être coupée. Tous les trois se regardèrent étonnés.- Qui c'était ? Demanda Régina.- L'appel vient du complexe car ce système de communication a une faible portée. Il n'y a que deux personnes àma connaissance qui possèdent des communicateurs. Cooper et Tom. Répondit Rick.

Gail resta silencieux.- Si c'était Cooper, il faut partir à sa recherche ! C'est lui qui a la radio. Lança Régina.- Et si c'était Tom, on doit quand même aller le chercher. On va pas le laisser se faire bouffer par les dinos !

Gail intervint alors : - Non ! Qui que ce soit, on ne tient pas compte de l'appel ! Je vous rappelle qu'on a une mission à accomplir. Ilfaut retrouver Kirk et se tirer d'ici.

Rick fronça les sourcils en regardant Gail.- Mais qu'est-ce que tu dis ? Tu veux continuer la mission comme si tout se passait comme prévu ? Mais c'est pasle cas je te rappelle ! On nous a pas prévenu qu'il y aurait des dinosaures pour nous empêcher de survivre ! Alorsdéjà, dès le début, on peut dire que la mission a foiré !

Gail approcha son visage à quelques centimètres de celui de Rick. Son regard était noir.- Ecoute-moi gamin, c'est moi qui commande cette mission ! On fait ce que je dis ! Moi, je fais ce qu'on m'a dit :Retrouver Kirk. Si toi, tu veux visiter le labo à la recherche d'on ne sait qui, tu fais ce que tu veux ! Moi, je parschopper ce cher professeur !

Gail se tourna alors vers Régina. Ses traits se détendirent un peu.- Qu'est-ce que tu choisis de faire petite ?

Régina resta paralysée. Son regard passa de Rick à Gail et de Gail à Rick. Elle n'en savait rien. Toutavait été trop vite. L'apparition de Kirk et l'appel. Il lui faudrait du temps pour choisir. Gail lui avait sauvé la vie,elle devrait le suivre en remerciement, mais Rick lui avait redonné confiance en elle et il était très sympa avecelle. Rick pourrait très bien s'en tirer face aux dinos. Il avait un fusil mitrailleur comme celui de Gail. Par contre,le vétéran, risquait d'avoir des problèmes face à Kirk vu que le scientifique était armé comme le lui avait ditl'homme dans le bureau. La jeune femme regarda Gail et fit oui de la tête. Elle allait l'accompagner.- Bon choix petite. Tiens, prends ça.

Il lui montra un fusil posé sur un fauteuil. C'était le fusil que Régina avait hésité à prendre dans lebureau de gestion.- Tu as des munitions pour ça ? Demanda t-elle.

Il lui lança une boite remplie de cartouches rouges. Sur la boite était inscrit Chevrotine .12 .- Je les ai trouvées dans le hangar de stockage, en face du poste de garde.

Régina chargea le fusil et rangea les dernières cartouches dans une sacoche à sa taille. Elle remit sonpistolet en place et arma le fusil.- On y va. Dit-elle.

Rick tapa quelques choses sur le clavier, leur passa devant et s'avança vers la porte.- Bon, je vous appelle si j'ai du nouveau. Les herses sont ouvertes. Bonne chance.

La porte coulissa, il sortit. Gail partit à sa suite, suivi par Régina.

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Régina eut juste le temps de voir Rick disparaître en prenant le couloir de droite. Gail était à gauched'elle, son arme devant lui avançant jusqu'au tournant suivant. Elle le suivit, le fusil prêt à tirer. Il s'arrêta au coinet attendit plaqué contre le mur. Régina le rejoint en quelques pas et passa sous la herse relevée. Le soldat lui fitquelques signes avec la main et il se jeta à terre en prenant le tournant. Régina tourna, elle aussi, pointant sonarme vers le petit couloir qui leur faisait face. Au bout de quelques mètres, il s'arrêtait sur un escalier descendantau niveau inférieur. Gail le franchit rapidement et attendit Régina en bas en couvrant le couloir suivant. Quandelle se retrouva à son niveau, elle vit ce qu'il visait. Les murs étaient tous d'un blanc lumineux faisant ressemblercet endroit au hall d'un hôpital. Sur les murs, à intervalles réguliers était écrit B1. Le couloir continuait tout droitsur environ une dizaine de mètres et tournait à droite. Juste au coin, de ce tournant, Régina vit un Vélociraptor. Ilétait couché sur le flanc et ne respirait pas. Par expérience, Régina savait que ça pouvait être une ruse del'animal. Gail avait dû aussi avoir à faire avec cela. Lorsqu'ils furent à mi-chemin, un bruit métallique au niveaudu sol les força à s'arrêter. Cherchant des yeux, ils découvrirent l'objet de ces bruits. A quelques centimètres dusol, un petit conduit d'aération caché par une grille partait dans le mur de gauche. C'était la grille qui bougeaitcomme si quelqu'un essayait de passer par le conduit. Gail recula de quelques pas prêt à tout, le M-16 pointé versle passage. Régina fit de même. Au bout de quelques secondes, la grille se décrocha et fut propulsée contre lemur d'en face qu'elle heurta avec un bruit métallique. Les deux équipiers entendirent alors des piaillements. Onaurait dit que des oiseaux se promenaient dans les conduits de ventilations. Soudain, une petite créature vertejaillit du passage et atterrit au milieu du couloir. C'était un minuscule dinosaure de la taille d'un poulet. Il étaitvert rayé de brun et agitait la queue de bas en haut pour s'équilibrer. On aurait dit un bébé Vélociraptor mais ilavait un cou beaucoup plus long que le prédateur. L'animal ne vit pas les deux humains. A peine arrivé dans lecouloir, il avait lancé un pépiement et avait sautillé vers le Vélociraptor couché dans le coin. A sa suite cinqautres dinosaures semblables firent de même et allèrent se jeter sur le Raptor. Celui-ci ne bougea pas. Enquelques instants, il fut recouvert par les petits dinosaures qui lui montèrent sur le dos et la tête. Ilscommencèrent à lui picorer la peau. Après quelques coups de leur museau, ils arrivèrent à la chair. Régina etGail étaient stupéfaits. Ces petits dinosaures étaient en train de dévorer le Raptor. D'autres surgirent bientôt duconduit et se joignirent aux autres d'un air joyeux. Au bout d'un moment, l'un d'eux se tourna vers les deuxhumains et les regarda intrigué en inclinant la tête sur le côté. Il s'approcha de quelques mètres en sautillant puissifflota. Les autres se tournèrent tous en même temps et regardèrent avec le même air Régina et Gail. Ils firentquelques bonds dans leur direction et piaillèrent d'une même voix. Ils se mirent soudain à courir avec leurspetites jambes vers les deux humains. Ces derniers reculèrent rapidement. Un des dinosaures arriva assez près etbondit vers Gail la mâchoire grande ouverte. Gail attendit qu'il soit assez près et tira. L'animal cria et fut balancéà l'autre bout du couloir par l'impact du fusil mitrailleur. Il était mort car son corps avait volé en éclat lorsque lesballes l'avaient touché. Un autre bondit et fut stoppé en pleine course puis se fut une pluie de petits carnassiersqui s'abattit sur les deux humains. Régina n'osa pas tirer pour ne pas gaspiller les précieuses munitions du fusil.Elle se contenta de fracasser les bestioles à coup de crosse. Gail, lui, les éliminait les uns après les autres. Uneballe par microbe. Cela ne servait à rien de les abattre, d'autres affluaient par le conduit de ventilation.- Régina, il va falloir traverser le couloir. Ouvre la voie avec le fusil, je couvre tes arrières !

La jeune femme tira dans le tas et en tua au moins une dizaine. Elle se jeta ensuite dans le couloir entirant à chaque pas. Gail la suivit tirant une balle par dinosaure et bientôt, ils atteignirent le coin du couloir. Ilsvirent alors que le Raptor avait été tué d'une balle dans la tête. Les petits dinosaures l'avaient bien entamé. Justeaprès le tournant, il y avait une porte sur le mur d'en face. Régina courut vers elle tirant vers les dinosaures quiavaient envahi tout le couloir et ouvrit la porte qui coulissa. Elle se jeta à l'intérieur suivi par Gail qui entra enarrière tout en éliminant les petites vermines. Il poussa la poignée et la porte coulissa fermant l'accès à la salle.Régina poussa alors un cri de douleur et lança sa main dans son dos. Elle attrapa le dinosaure qui y était accrochéet le jeta en l'air. Gail le réduit en bouillie avant qu'il ne touche le sol. Il s'approcha ensuite de Régina et regardala blessure.- Ce n'est pas trop grave. Juste une petite égratignure. - Merci. Dis donc, ces petits sont coriaces.

Ils entendaient encore les dinosaures qui piaillaient en se jetant contre la porte. Au bout de cinq minutes,le bruit cessa et les dinosaures s'éloignèrent de la porte. Régina regarda où ils étaient arrivés. Cela ressemblait àune chambre d'hôpital. La salle ressemblait beaucoup au bureau de gestion. Elle était séparée en deux par unmur. La première pièce contenait diverses étagères remplies de médicaments et de bandages. La deuxième sallecontenait un lit avec des draps propres et une armoire avec des blouses blanches. Gail commença à fouiller dansles placards.- Je vais te désinfecter ça et te faire un pansement.

Régina alla dans l'autre pièce et s'assit sur le lit. Elle posa le fusil et fit coulisser la fermeture de sacombinaison. Gail la rejoignit avec une trousse de premiers secours. Il s'assit derrière elle. Il regarda le dos nu dela jeune femme. Il y avait quelques petites plaies peu profondes mais qui saignaient pas mal.- Alors Gail ?

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- Tu devrais t'en tirer. C'est que des petites morsures, mais par précautions, il vaut mieux soigner ça. Tu as uneidée de ce que s'était ?- Aucune. Tu veux que j'appelle Rick ?- Si tu veux. Attention, ça va piquer un peu.

Gail posa une compresse imbibée de désinfectant et tamponna lentement les petites blessures. Réginaserra les dents. Elle porta ensuite le poignet à son oreille et appela Rick.- Rick ?- Régina, y a un problème ? Vous avez Kirk ?- Non. Je viens de me faire blesser encore une fois.- Merde, pas de bol. C'est grave ?- Non... Aïe ! Gail, s'en occupe.- OK. Pourquoi tu appelles ?- C'est pour une info. Je n'ai pas été attaquée par un Raptor mais par des petits dinosaures de la taille d'une pouleenviron. Ils sont très maigres et super agiles. Tu vois ce que ça peut être ?- Le plus petit dinosaure jamais trouvé était de la taille d'une poule. Il s'appelait... Compsognathus. C'était undinosaure carnivore, mais ça tu le sais déjà puisque tu en as fait les frais, qui pouvait s'attaquer à des proiesfaisant dix fois sa taille. Ils attaquaient en groupe, c'était plus facile pour eux.- C'est bien ça. Compsognathus. Merci Rick, on t'appelle si on a du nouveau.

Elle coupa la communication. Elle regarda derrière elle. Gail était en train d'appliquer un grospansement sur les blessures. Lorsqu'il eut terminé, il se leva et rangea le matériel. - Voilà. C'est fait. Je te laisse te rhabiller.

Il tourna les talons et passa dans l'autre pièce. Régina repassa les bras dans les bretelles de lacombinaison et la referma lentement pour éviter de décoller le pansement. Elle se leva et rejoignit Gail. Il étaitdevant un bureau et regardait une carte magnétique. Il se tourna vers elle.- Ca sert à quoi d'après toi ?

Il la lui donna. Régina regarda la carte et lu ce qui y était écrit.

Carte IDColonel Clay

Accès S.Stratégies

Ces mots étaient accompagnés d'une photo représentant un type vêtu d'un uniforme de l'armée.- Je ne sais pas à quoi ça peut servir, mais il y a sûrement des portes ici qui doivent s'ouvrir avec ça.- Bon. Garde-la. A première vue, il n'y a rien d'autre ici. Il va falloir tenter une sortie. Tu es prête à affronter lesCompsognathus ?- On est bien obligé.

Gail changea de chargeur et envoya à Régina une trousse de premiers secours.- Tiens, tu peux en avoir besoin avec la chance que tu as.

Régina rangea la trousse dans une sacoche et fit signe à Gail qu'elle était prête. Gail ouvrit la porte etsortit en courant dans le couloir. Aussitôt, La jeune femme entendit les coups de feu et les cris des petitsdinosaures. Lorsqu'elle sortit, les coups de feux s'arrêtèrent. Les petits dinosaures étaient encore au moins unedizaine mais ils semblaient avoir peur de Gail et préféraient se contenter du Raptor. Régina suivi le couloir etarriva devant une porte. Gail passa devant elle et l'ouvrit. Il se jeta à l'intérieur et roula sur le sol. Aussitôt, il sereleva en visant quelque chose. Régina entra à son tour. Elle vit une grande pièce avec une table au milieu et unhomme juste à l'entrée de la pièce. Il portait une blouse de chercheur et avait les cheveux longs. C'était Kirk.Lorsque Gail entra, il fut surprit mais ne perdit pas de temps et appuya sur un bouton. Aussitôt une hersecommença à descendre du plafond assez rapidement. Le chercheur en profita pour fuir et pris la porte devant lui.Gail n'hésita pas. Il se jeta sous la herse à la poursuite de Kirk. Il passa de justesse. Celle-ci toucha le sol lorsqu'ilfut de l'autre côté. Régina, à travers la herse, vit Gail disparaître par la porte qu'avait emprunté Kirk. Elle nepourrait pas le rejoindre. Il fallait trouver un moyen d'ouvrir le passage et il n'y avait aucun interrupteur de cecôté-ci de la herse. Sa montre bipa.- Régina, c'est Gail.Sa voix semblait essoufflée. Il devait encore être en train de courser le chercheur.- Trouves un moyen de me rejoindre. Fais-vite.

Fin de la communication. A travers la grille, la jeune femme vit qu'il était possible d'accéder à la piècepar un ascenseur. Peut-être qu'en le prenant à l'étage du dessus, elle pourrait contourner l'obstacle. Elle prit lecouloir à droite et ouvrit la porte suivante. Elle déboucha dans un long couloir. Au milieu de ce couloir, le murde droite maintenait une porte grillagée. La jeune femme se mit à courir vers le bout du couloir. Lorsqu'ellearriva au niveau de la porte grillagée, elle fut projetée contre le mur par quelque chose qui sortait de la porte endéfonçant le grillage. Régina sentit le poids de l'animal sur son corps et reconnut immédiatement la créature.

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Encore un Raptor. Avant qu'il n'ait eu le temps de la mordre, elle procéda comme face à celui qui l'avait blessé etle poussa de toutes ses forces avec les jambes. Le dinosaure décolla de quelques centimètres du sol et disparutpar l'ouverture du grillage. Régina n'hésita pas une seconde quand elle vit l'interrupteur près de la porte. Elle seleva et l'activa. Le Raptor bondit vers l'ouverture et s'arrêta en plein vol. Son corps fut agité de violentesconvulsions et parcouru de nombreux arcs électriques. En quelques secondes, l'animal tomba sur le sol mort.Régina actionna de nouveau l'interrupteur sous lequel était écrit Haute Tension. Elle n'était pas blessée pour unefois. La jeune femme se dirigea vers le bout du couloir et ouvrit la double porte qui se présentait devant elle.

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Régina entra dans un immense hangar aux murs cimentés. Il faisait très sombre car le peu de lumièreprésente ne pouvait éclairer une si grande pièce. Devant la jeune femme s'alignait de gros containers métalliques.Elle ne pourrait pas aller à l'autre bout de la pièce. Les containers étaient rangés de telle façon qu'ils luibloquaient le passage. La jeune femme vit alors le corps d'un homme mort contre le mur. Elle s'approcha. Il étaitdans un sale état. Il y avait du sang partout autour de lui et baignant dedans des feuilles de papiers. L'une d'elleétait encore lisible. Régina la pris.

Pour atteindre la salle informatique, il est nécessaire de posséder les DDK L. Le second de Kirk, Tom Wiley,possède l'un d'eux et l'autre est entreposé dans le poste de commande du grand ascenseur.

Ces mots avaient été écrits à la main. Voilà des informations intéressantes. On dirait bien que Tom s'estbien débrouillé. Il est devenu le second de Kirk. Au moins, il était en mesure de le surveiller convenablementjusqu'à l'arrivée de l'équipe. Mais, il restait introuvable. Peut-être que Rick appellerait dans quelques minutespour lui dire qu'il l'avait retrouvé. A moins que ce ne soit Cooper. Régina pris la seconde porte permettantd'accéder dans le hangar. Elle était identique à la première. La jeune femme se retrouva dans une petite pièce.Une seule porte permettait d'en sortir. Elle l'emprunta après l'avoir déverrouillée avec la clé qui était dessus. Ellereconnut immédiatement la salle dans laquelle elle venait de pénétrer. C'était la salle du générateur de secours deniveau B1. Sans perdre de temps, elle remonta l'échelle sur la gauche et se retrouva de nouveau à l'air libre. Lanuit était calme. Régina se mit à courir, dépassant le poste de garde et tourna à gauche pour entrer par la porte ducomplexe. Elle se retrouva dans le couloir là où elle avait cru qu'elle allait mourir. Arrivée au tournant, elle sentitl'air frais qui passait par la vitre brisée, caresser son visage. Le Raptor qu'elle avait tué baignait dans son sang aumilieu du couloir. La jeune femme reprit son souffle quelques instants et suivi le couloir. Elle désactiva labarrière laser et accéda à l'entrée principale. Elle voulait se rendre à la salle des stratégies maintenant qu'elleavait un moyen d'y entrer. Heureusement, elle avait une bonne mémoire et se rappelait son emplacement d'aprèsle plan. Elle traversa tout le grand hall en trottinant et ouvrit la porte d'en face. Après quelques pas, elle désactivala barrière laser, dépassa le cadavre du Raptor, passa devant les vestiaires et tourna à gauche. Là, elle désactivaune nouvelle barrière et s'avança devant une porte métallique frappée du logo du complexe. Elle inséra la carteID dans la fente appropriée et la porte s'ouvrit en coulissant.

La salle était la plus étrange que Régina ait put voir depuis son arrivée sur l'île. Les murs étaientconstitués de plaques métalliques de même que le sol et le plafond. Il n'y avait aucune lumière dans la salle.L'écran géant fixé contre un mur en diffusait assez pour qu'elle puisse y voir correctement. Au centre de la pièce,était posée une grande table métallique. Un écran géant du même type était incrusté dans toute la surface de latable. Les deux écrans géants affichaient la même chose : une carte satellite de l'île. Sur la table, Régina trouvaune chemise contenant quelques feuilles. Le document expliquait comment utiliser le releveur d'empreinte que lajeune femme cherchait pour graver une nouvelle carte ID. Il suffisait simplement de placer la main de lapersonne sur les capteurs électroniques de l'appareil et d'appuyer sur le bouton de saisie des empreintes. Après,pour la suite, elle savait ce qu'il fallait faire. La pièce contenait aussi une petite armoire en inox dans un coin.Régina l'ouvrit. Elle contenait de nombreux documents ainsi qu'un boîtier de la taille d'une briquette. Elle le pritet l'ouvrit. C'était le releveur d'empreinte. On voyait très bien les capteurs de données et une touche indiquaitsaisie des données. Refermant l'appareil, elle le rangea dans sa combinaison. Dans l'armoire, elle trouva aussi unDDK frappé de la lettre E. Elle quitta ensuite la salle des stratégies et se dirigea vers l'entrée principale.Lorsqu'elle entra dans le grand hall, elle tendit l'oreille. Tout était silencieux excepté un bruit de fond très faible.Marchant lentement, elle essaya de savoir d'où il provenait. Tout en s'en rapprochant, elle arriva devant la portesous l'escalier. Cette porte qui était verrouillée par le DDK N. Elle l'ouvrit et entra dans la salle. Le bruit de fondse transforma immédiatement en sonnerie électronique. Ce qui faisait ça était dans la pièce. La jeune femmes'élança vers la console de contrôle des ascenseurs pour voir s'il s'agissait de ça. Non, c'était autre chose. Au piedde la plaque vitrée représentant le plan qu'elle avait consulté, elle remarqua un clignotement lumineux régulieraccompagnant chaque sonnerie. Le type mort tenait l'objet en main. Régina s'agenouilla à ses côtés et lui prisl'appareil. C'était un bipeur. Elle appuya sur un bouton et le calme revînt. C'était bizarre. La dernière fois, le

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bipeur ne sonnait pas et maintenant... Elle compris alors pourquoi il ne fonctionnait que maintenant. Quand elles'était trouvée dans le bureau, elle avait contacté un type grâce à son numéro de bipeur et avait laissé tournél'appel. C'était donc lui. Fouillant dans ses poches, elle retrouva le post-it. C'était bien le bon numéro de bipeur.Ce type s'appelait Paul Baker et son numéro d'enregistrement figurait sur le papier. Régina allait pouvoir re-graver les données de la carte ID et rejoindre Gail en empruntant un des ascenseurs de la pièce. Rapidement, ellesortit le releveur d'empreintes et plaça la main droite du chercheur sur les capteurs. Après avoir appuyé sur lebon bouton, le petit écran de l'appareil indiqua que les données avaient été saisies. La jeune femme se releva etretourna dans le hall d'entrée. Après avoir parcouru le couloir vitré où s'engouffrait l'air frais, elle atteignit enfinle bureau. L'ordinateur était toujours en service. Régina pris place devant l'ordinateur et connecta le releveurd'empreinte à l'analyseur d'empreintes digitales, par l'intermédiaire d'un câble spécifique.

Système de gravage des cartes ID

Attente de la saisie des données nécessaires au gravage de la carte ID

Régina appuya sur un bouton situé sur l'analyseur et aussitôt, l'ordinateur commença à s'agiter.

Système de gravage des cartes ID

Saisie des empreintes en cours. Patientez...

Une fenêtre apparut sur l'écran et les empreintes de la main de Baker se dessinèrent lentement. Ensuite,un message apparut.

Saisie des empreintes terminée

Veuillez entrer le numéro d'enregistrement

Regardant sur le post-it, Régina tapa les chiffres nécessaires et valida. Une nouvelle fenêtre apparut luidemandant d'insérer une carte ID, puis :

Souhaitez-vous remplacer les données suivantes

Colonel Clay028 356

Accès salle stratégies

Par

Baker Paul078 903

Chercheur Secteur 1

Régina choisit oui. L'ordinateur afficha une barre de pourcentage qui commença à se remplir lentement.Au bout de quelques minutes, l'écran indiqua que les données de la carte ID avaient été changées avec succès.Régina retira la carte du lecteur. Elle avait entièrement changé.

Carte IDBaker Paul

Chercheur S.1

La photo du colonel Clay avait même été remplacée par celle de Baker. La jeune femme rangea la cartedans sa poche et se dirigea vers la porte. Lorsqu'elle l'eut atteinte, sa montre bipa.- Régina ? C'est Rick. J'ai trouvé Tom. Il est vachement mal en point.- Merde. Tu es où ?- Je suis au poste de commande du grand ascenseur.- Oulà ! C'est où ça ?- Tu dois aller là où on a fait la réunion de début de mission, près du poste de garde. Tu tomberas sur une portegrillagée. J'en ai fait sauter le verrou. Tu la prends et tu nous rejoins. Tu peux pas te perdre, il n'y a qu'un seulchemin.

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La communication fut coupée. Régina se mit alors en route au pas de course.

Elle arriva finalement dehors. Elle se dirigea rapidement vers la porte grillagée passant à côté de la sallede stockage et du poste de garde. En arrivant dans la cour arrière, elle se dirigea vers la gauche et ouvrit la portegrillagée. A peine eut-elle pénétré dans cette zone que Régina entendit des bruits de Raptor. Le chemin n'étaitpas long mais tournait légèrement vers la gauche puis de nouveau vers la droite. Les Raptor était au niveau de celéger virage et elle ne les voyait pas. Armant son fusil, elle s'approcha lentement du secteur infesté. Au passage,elle vit qu'une partie du grillage était coupée net sur toute la hauteur comme près du poste de garde. Le premierRaptor déboula devant elle. Il l'avait sentie. Régina attendit et fixa le dinosaure. Ce dernier sauta alors dans sadirection. Régina attendit quelques instants et tira presque à bout portant. L'animal fut stoppé en pleine course ettoucha le sol après avoir eu un recul de quelques centimètres. Son sang inondait déjà le sol. Il était mort. Unsecond Raptor s'approcha à toute allure pour voir de quoi il s'agissait. Il regarda d'un air stupéfait son semblablepuis Régina. Il marqua un temps d'hésitation. Régina elle ne perdit pas de temps. Braquant son fusil vers l'animalelle commença à courir dans sa direction en hurlant. L'animal parut étonné et fit quelques pas en arrière sedemandant pourquoi cette proie lui fonçait dessus. Il finit quand même par se ressaisir et en quelques pas fut àportée de la jeune femme qui lui envoya un tir de fusil dans sa gueule grande ouverte. La partie supérieure de latête de l'animal fut arrachée par la puissance du tir et alla valser un peu plus loin. L'animal s'effondra tout encontinuant à bouger. Il n'était pas tout à fait mort mais il ne serait plus dangereux pour Régina. La jeune femmeparcourut l'allée grillagée et arriva devant une porte. Elle l'emprunta.

Elle arriva dans une grande zone dégagée à l'air libre entourée d'un mur d'enceinte en béton. Au centrede ce secteur désert, mis à part quelques caisses de bois empilées dans un coin, une console informatiqueémergeait du sol. Régina s'avança et vit que la console se trouvait sur une zone de texture différente. Chacun despas de la jeune femme était accompagné d'un écho métallique comme si sous le sol il y avait du vide. Arrivantprès de la console, elle compris que cette console permettait d'utiliser le grand ascenseur dont Rick lui avaitparlé. Il ne fallait pas qu'elle perde de temps. Il n'y avait que deux portes permettant de quitter le secteur. Rickavait pourtant dit qu'il n'y avait qu'un seul chemin pour le rejoindre. Arrivée devant la première porte, ellecomprit que Rick avait raison. Cette porte-ci était verrouillée. Elle se précipita alors vers la seconde et l'ouvritsans problème.

La salle était remplie de consoles et d'écrans placés en U. Au centre du U, Régina vit Rick accroupi.Elle contourna les console et vint le rejoindre. Un tas de matériel de premier secours était étalé sur le sol. Rickétait en train de soigner Tom. Ce dernier avait de profondes blessures à l'abdomen et perdait beaucoup de sang. Ilétait encore conscient mais semblait sur le point de s'évanouir. Quand il vit que Régina était là, il commença à luiparler.- Salut Rége... Content de... te voir.- Moi aussi, Tom, je suis contente de te voir.- Faîtes gaffe à Kirk... tous les deux... Il est cinglé... L'expérience s'est pas passée comme... prévu mais il a voulucontinuer... Tiens Rége, prends ça.

Régina prit le DDK qu'il lui tendait.- L'autre est... là.

Tom s'évanouit. Régina se tourna dans la direction que l'homme venait de lui indiquer et trouva un autreDDK sur une des consoles. Tous deux étaient marqués de la lettre L. Rick commença à ranger son matériel aprèsavoir essayé de faire un bandage à Tom et il s'adressa à Régina.- Rége, il faut l'amener à l'infirmerie. Tu dois savoir où c'est puisque tu t'y es rendue avec Gail ?

La jeune femme lui détailla rapidement le chemin à prendre. Rick se précipita sur un des ordinateurs etafficha le plan. Il chercha le moyen le plus rapide d'arriver à l'infirmerie et le trouva.-OK. Il faut prendre le grand ascenseur. Le problème, c'est qu'il faut remettre le courant. Tu peux le faire ?- Ouais. C'est où ?- Juste derrière cette porte, au sous-sol.

Il lui montra une porte située dans un coin.- J'y vais alors. Occupe-toi de Tom et prépares-toi à appeler l'ascenseur, je reviens.

Régina passa la porte et arriva dans un minuscule réduit. Elle pouvait sortir par la porte en face d'elle.Elle se retrouva encore dehors. Elle longea le couloir grillagé et passa devant une énorme hélice encastrée dansle sol horizontalement. Elle était arrêtée. La jeune femme arriva à l'autre bout du chemin et pris la porte. Ellearriva dans une immense pièce située sur deux niveaux. Elle se trouvait pour l'instant au niveau supérieur sur unesorte de balcon dominant la seconde partie de la salle. Une échelle lui permit de descendre. Au plafond étaientsuspendus de gros tuyaux et juste en dessous d'eux se trouvait une console. Régina s'en approcha et appuya surles boutons appropriés. Les tuyaux descendirent lentement du plafond et s'encastrèrent l'un dans l'autre puis unbourdonnement se fit entendre. Une petite lumière clignota sur la console indiquant que le grand ascenseur était

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prêt à fonctionner. La jeune femme remonta rapidement l'échelle et sortit. Elle s'arrêta sur le seuil de la porte. Unénorme bourdonnement remplaçait le silence précédent. L'hélice s'était mise en route. Alors qu'elle commençaità traverser le chemin pour rejoindre Rick, Régina vit une ombre passer au-dessus d'elle. Levant les yeux au ciel,elle aperçut un immense oiseau planer quelques mètres puis se poser sur le mur juste au-dessus de la porte queRégina devait emprunter. L'animal avait replié ses ailes le long de son corps comme une chauve-souris.D'ailleurs ses ailes ressemblaient beaucoup à celles d'une chauve-souris. Mais la comparaison s'arrêtait là. La têtede l'animal faisait penser à un oiseau et une corne partait de derrière sa tête comme la nageoire dorsale d'unrequin. L'animal la regardait avec ses petits yeux jaunes. Il poussa un hurlement strident semblable à celui d'unaigle. Un autre lui répondit. Il venait de derrière Régina. Elle se retourna et n'eut pas le temps de réagir. Lesénormes serres du second dinosaure volant se refermèrent sur les épaules de la jeune femme et elle sentit sespieds quitter le sol. L'animal la serrait avec une telle force qu'elle lâcha son fusil. Le dinosaure battait des ailes enpoussant de toutes ses forces pour réussir à la soulever puis il entreprit de la transporter... au-dessus de l'hélice !L'animal ne volait pas vite, handicapé par le poids de la jeune femme mais il se rapprochait lentement de l'hélicedans laquelle il voulait sans aucun doute envoyer Régina. Cette dernière commença à se débattre malgré laterrible douleur qu'elle ressentait aux bras. Alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres de l'hélice, Régina réussien se balançant à faire lâcher prise sur son épaule droite à l'animal. Elle en profita pour sortir son pistolet et tirasur la créature. Dans un hurlement strident, il lâcha complètement prise et partit en vrille vers le sol, du sangcoulant d'une de ses ailes. Il ne put redresser avant et fut emporté dans le tourbillon de l'hélice qui le réduisit àrien du tout en quelques instants en envoyant du sang tout autour. Régina s'était rétablie et avait sauté assez loinpour éviter le liquide écarlate. Elle ramassa immédiatement son fusil et courut vers la porte au-dessus de laquellele second dinosaure volant ouvrait ses ailes prêtes à l'envol. L'animal décolla et entreprit de piquer sur Régina.Celle-ci roula sur le côté au dernier moment et arriva à la porte sans encombres. Elle l'ouvrit et se précipita àl'intérieur du bâtiment.

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Régina sentit quelqu'un qui la relevait. En levant les yeux, elle vit qu'il s'agissait de Rick. Régina massason épaule droite endolorie par la chute et s'adressa à son collègue.- Encore une nouvelle espèce de dinos. Ils volaient ceux-là.- Je sais, je les ait vus par la baie de la salle de commande. Ils sont arrivés, il n'y a même pas cinq minutes. Cesont des Ptéranodons. Viens, Tom peut encore être sauvé si on se dépêche à l'amener à l'infirmerie.

Régina suivit rapidement le jeune homme dans la salle de commande. En effet, Rick avait dit vrai. Parla baie vitrée donnant sur le grand ascenseur, la jeune femme voyait plusieurs Ptéranodons qui volaient en cercle.Rick tapa quelques commandes sur un clavier et dehors, le tableau de bord s'illumina de plusieurs couleurs. Rickse tourna vers elle.- Ça y est Rége, l'ascenseur est opérationnel. Je m'occupe de Tom. Il va falloir tenter une sortie. Prends ça, çasera plus pratique.

Régina réceptionna le fusil mitrailleur que venait de lui lancer Rick. En retour, elle lui donna son 9mmaprès avoir mit un chargeur neuf. Rick attrapa Tom sous l'épaule et marcha le plus rapidement possible vers laporte de sortie. Régina le rejoignit en accrochant le fusil à son dos et en armant sa mitrailleuse. Les deux jeunesgens se regardèrent quelques instants puis Rick abaissa la tête en signe de départ. Régina ouvrit la porte, se jeta àtoute allure vers le tableau de bord. A mi-chemin, elle esquiva une attaque de dinosaure volant en roulant au solet repris sa course. Lorsqu'elle atteignit enfin la console, elle actionna le bouton de descente de l'ascenseur. Alorsque le sol commençait à s'enfoncer lentement dans les profondeurs de l'île, Régina entendit des coups de feuxtirés par Rick. Les deux coups tirés eurent raison d'un ptérodactyle qui tomba au sol comme une masse. Rickatteignit finalement le sol du grand ascenseur qui avait déjà descendu d'au moins cinquante centimètres. Il fitencore quelques pas et posa lentement Tom au sol. C'est le moment que choisit un des dinosaures pour plongervers les deux hommes. Régina visa rapidement et appuya sur la gâchette. L'arme s'agita dans ses bras au rythmedes tirs et le Ptéranodon poussa un cri aigu avant de s'écraser sur la passerelle à quelques mètres de la jeunefemme. Un de moins. La passerelle descendait beaucoup trop lentement et les dinosaures continuaient à piquervers eux à intervalles réguliers. A chaque fois, ils rataient leur cibles, soit parce que ces dernières évitaient lesattaques soit parce qu'ils étaient abattus en vol. Finalement, les attaques cessèrent quand la passerelle se futenfoncée d'au moins cinq mètres dans le sol. Régina et Rick soupirèrent mais ils voyaient toujours les ombresdes animaux se dessiner sur la passerelle alors qu'ils planaient au-dessus. De toute façon, ils étaient en sécurité...pour l'instant. Quelques minutes plus tard, l'ascenseur arriva lentement au niveau du premier sous-sol et s'arrêtaavec un claquement métallique. Régina entra avec précautions dans l'immense salle qu'ils venaient d'atteindre.C'était la salle qui contenait les gros containers. La jeune femme y avait déjà été mais à ce moment-là, elle étaitdu côté qu'ils essayaient d'atteindre maintenant : de l'autre côté des containers qui barraient le passage. Ils étaientcoincés et allaient sûrement devoir remonter. Régina leva les yeux et vit un crochet qui pendait... d'une grue !

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Elle trouva rapidement une échelle et se hissa dans la cabine de la grue. Le temps d'en comprendre lefonctionnement et la voie fut dégagée. Quand elle toucha le sol du hangar, Tom et Rick avaient déjà disparusderrière la porte de droite. Elle les rejoignit au pas de course et ouvrit la porte. Elle entendit alors des cris et vitd'où ils provenaient. Rick avait été jeté au sol par un Raptor qui essayait de s'attaquer à Tom soudaincomplètement réveillé. Rick était assommé et Régina ne pouvait tirer à cette distance. Elle risquait de blesserencore davantage son camarade. Avant même qu'elle ait pu réfléchir à tout ça, des coups de feu agitèrent ledinosaure de tremblement et il s'écroula sur Tom. Régina se demandait bien qui avait tiré. Elle se précipita versTom et enleva le cadavre du carnivore qui recouvrait le jeune homme. Il sourit à Régina et lui montra un petitfusil mitrailleur qu'il avait caché dans sa blouse. Ce sourire affichait surtout la douleur. Tom ferma les yeux etcessa de bouger. La jeune femme se jeta à ses côtés et essaya de le ranimer. Il respirait toujours mais sesblessures saignaient plus que jamais. Ils se remirent sans plus tarder en marche.

Régina tira un dernier coup de feu en direction des Compsognathus et referma la porte de l'infirmerieaprès y être entré. Elle rejoignit Rick dans la deuxième partie de l'infirmerie et le trouva en train de fouiller dansles armoires à la recherches de bandages et de désinfectants. Tom était couché sur le lit dont les draps étés déjàrougis par le sang et il ne bougeait plus. S'approchant du lit, la jeune femme comprit que Rick cherchait dumatériel en vain. La cage thoracique de Tom avait cessé de se soulever. Il venait de succomber à ses blessures.Rick s'en aperçut alors qu'il avait enfin trouvé ce qu'il cherchait. Il lâcha les bandages et tomba à genoux sur lesol. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. Régina essaya de le réconforter.- Tu n'aurais rien put faire pour lui Rick, il était bien trop amoché. Et puis, il t'a sauvé la vie en tuant le Raptortout à l'heure.- Justement, je lui devais la vie ! J'ai échoué Rége ! Cette mission c'est de la merde et on va tous crever icicomme Tom !- Allons calme-toi, Rick.

Sans répondre, il se leva, bouscula Régina et ouvrit la porte.- Tu sais où me trouver.

Il sortit dans le couloir accompagné par les pépiements des Compsognathus qui se turent lorsque lespremiers coups de feux retentirent.

Régina comprenait la tristesse de Rick. Il connaissait Tom depuis toujours et il espérait que ce derniers'en sortirait sans aucune égratignure. Rien ne s'était passé comme prévu depuis le début et la mort de Tom leconfirmait davantage. Régina ne pouvait rien faire pour l'instant pour le rassurer. Il fallait qu'elle rejoigne Gail auplus vite. Aussitôt, elle se mit en chemin pour atteindre la salle des ascenseurs.

La jeune femme atteignit la salle en moins de cinq minutes et elle ne fit aucune mauvaise rencontre encours de route. Elle se dirigea vers la console de contrôle des ascenseurs et glissa la carte ID dans la bonne fente.Elle remit ensuite les ascenseurs en service et se précipita vers la porte la plus proche. Elle appuya sur le boutonpour appeler l'ascenseur et attendit. Il ne mit pas longtemps à arriver. La porte s'ouvrit en coulissant dans le muret une petite sonnerie se fit entendre indiquant l'arrivée du moyen de transport. Régina monta à l'intérieur etsélectionna le premier sous-sol en appuyant sur le bon bouton. La porte se referma et avec un léger sursaut, lacabine commença sa descente. Dès qu'elle eut commencé sa descente, Régina entendit un ronronnement quin'avait rien à voir avec celui des machines qui permettaient à la cabine de fonctionner. La jeune femme pointaalors son fusil vers la source de ce bruit : le plafond de l'ascenseur. La descente s'arrêta quelques secondes plustard. Lorsque la porte s'ouvrit, une trappe au plafond de la cabine tomba et un Raptor sauta sur la jeune femmel'expulsant de l'ascenseur. En poussant de toutes ses forces, Régina réussi à expulser le dinosaure dans la cabine.L'animal fut assommé en se cognant contre la paroi. Régina en profita. Elle se releva et pressa le bouton defermeture des portes. Avant qu'elles se furent totalement fermées, elle tira un coup de fusil sur les commandes dela cabine. L'ascenseur ne serait plus utilisable mais au moins, il y avait un danger de moins dans ce complexe. Ily avait toujours un deuxième ascenseur s'il fallait remonter. Lorsqu'elle observa la salle, elle la reconnut aussitôt.Elle l'avait déjà vue à travers la herse. C'était par-là que Gail était partit à la poursuite de Kirk. Régina avait donceut une bonne idée d'emprunter l'ascenseur pour contourner la herse. Au centre de la pièce, il y avait une tablemétallique sur laquelle était posée une chemise jaune contenant des documents. Les documents traités d'une miseà jour du système DDK. Cette fois-ci, il fallait supprimer les lettres du code comme précédemment mais leslettres à supprimer étaient données par les nombres de leur emplacement dans l'ordre alphabétique. Par exemple,pour A : 1, B : 2, etc. En gros, le système ne changeait pas trop.

Justement, la seule porte permettant de quitter la pièce nécessitait des DDK. Il s'agissait des DDK L.

Régina les inséra et décoda la clé avant d'ouvrir la porte. La jeune femme arriva dans un couloir assez long etpeu large aux murs entièrement en inox. A quelques mètres d'elle, une barrière laser encore activée bloquait lepassage et heureusement pour elle. Deux Raptors grognaient, couchés au sol. Régina s'approcha d'un pas assuréde la barrière laser et visa les deux dinosaures en même temps. Avec la puissance du fusil, elle devrait pouvoiréliminer les deux spécimens préhistoriques d'une seule cartouche. Elle pressa la gâchette. Rien ne se passa. Elle

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ouvrit le fusil et s'aperçut qu'elle n'avait plus de munitions chargées. Régina fouilla dans ses poches et n'entrouva pas davantage. Elle dut alors sortir son pistolet et tirer deux balles pour se débarrasser des gêneurs. Lajeune femme décida de ne pas abandonner son fusil pour autant et elle l'accrocha à son épaule avant dedéverrouiller la barrière. Avant de faire un pas de plus et pour éviter de se trouver désarmée, elle vérifia lechargeur de son pistolet et si elle possédait des recharges. Il lui restait encore six coups dans ce chargeur-ci ettrois autres chargeurs pleins. Elle devrait pouvoir tenir le coup jusqu'à ce qu'elle retrouve Gail ou des munitions.

En face d'elle, Régina tomba sur une porte à deux battants. Elle l'ouvrit et entra. La pièce dans laquelleelle venait d'entrer surpris Régina. Cette pièce ne possédait pas des technologies ou du matériel inconnu mais lajeune femme ne s'attendait pas à trouver un tel lieu dans ce complexe. Il s'agissait d'une bibliothèque. Elle étaitéquipée de matériel qui datait d'à peine deux ans. Il y avait seulement trois étagères placées parallèlement l'unepar rapport à l'autre. Chacune contenait des documents classés par type. Bien sûr, les sujets traités avaient unrapport quelconque avec les agissements de Kirk. La seule différence avec une bibliothèque ordinaire c'était queles documents étaient classés et rangés dans des casiers à fermeture électronique. La personne qui voulaitconsulter les documents rangés dans un casier devait au préalable déverrouiller la serrure électronique d'unefaçon ou d'une autre. En cherchant, Régina trouva encastré dans un mur de la pièce un terminal informatique. Enlisant les inscriptions à l'écran, la jeune femme comprit que pour ouvrir un casier, il fallait insérer une clé à puceappropriée. Comme elle n'en possédait pas et que de toutes façon, elle n'avait rien à chercher ici, elle traversa lasalle en passant entre deux étagères et sortit par l'autre porte permettent d'accéder à la pièce. Le couloir suivanttournait tout de suite sur la droite puis était barré par des lasers. Régina les éteignit et tourna de nouveau sur ladroite cinq mètres plus loin. Là, elle trouva une petite porte qu'elle emprunta.

Cette pièce était de taille moyenne et très bien éclairée. Au centre, trônait une grosse table métalliqueincrustée d'un écran et d'un clavier. Quelques chaises étaient disposées autour de la table et dessus cette dernièretraînaient des tas de papiers en tout genre. La pièce ressemblait à une petite salle de réunion. Près de l'écran,Régina trouva le deuxième DDK E. En fouillant dans les documents, elle trouva une page qui disait qu'il existaitun laboratoire secret d'expérimentation sur la Tri-énergie. Il s'agissait de notes de chercheurs. Sur une autre deces notes, il était question d'une clé cachée dans la bibliothèque. La jeune femme parcourue le reste de la pièce,fouillant ici et là dans les étagères et quelques notes puis elle décida de prendre une petite porte située derrière latable à l'opposé de l'entrée. La jeune femme pressa le bouton d'ouverture et rien ne se passa. Par contre, un songrave se fit entendre au niveau de l'écran encastré. Régina lut les informations à l'écran. Il affichait un code àentrer dans la salle informatique pour déverrouiller l'accès au laboratoire des gaz. En lisant un panneau près de laporte verrouillée, Régina sut que cette porte menait à ce laboratoire. Comme elle avait presque parcouru tout cesecteur, il faudrait qu'elle déverrouille cet accès. Peut-être qu'elle trouverait quelque chose d'intéressant àl'intérieur. La jeune femme ressortit dans le couloir toujours désert et se dirigea vers une porte tout au bout.Dessus, une pancarte indiquait Salle informatique. Elle ouvrit cette porte et entra.

La salle informatique était très silencieuse et peu éclairée. Des sortes de veilleuse diffusaient de faibleshalos lumineux permettant d'éviter de buter contre un meuble. La pièce faisait environ sept ou huit mètres delong et la moitié de largeur. Au centre, une immense console regroupait une dizaine d'ordinateurs répartis desdeux côtés de la console. Faisant face à la rangée de console, un immense écran était fixé et affichait des donnéesconcernant le fonctionnement des systèmes électriques et électroniques du secteur. De chaque côté de cet écran,à la hauteur de l'épaule, il y avait deux serrures électroniques de petite taille. En les étudiant, Régina ne sut pas àquoi elle pouvait bien servir. Elle fit le tour de la console passant devant chaque écran qui étaient éteints jusqu'àarriver à l'unique ordinateur encore en service. S'asseyant devant le moniteur, Régina trouva rapidement lacommande permettant de déverrouiller la porte menant au laboratoire des gaz. Un son aigu lui indiqua quel'action avait été réalisée avec succès. Après avoir pris connaissance du fonctionnement des serrures DDK de cesecteur, dont elle trouva l'habituelle chemise jaune sur un moniteur, la jeune femme ressortit dans le couloir pourse rendre au laboratoire des gaz.

Retenant son souffle, elle pressa le bouton et la porte coulissa dans le mur. Elle était bien déverrouillée.La jeune femme entra dans une salle exiguë. Face à elle une large vitre montrait une zone remplie de gaz. C'étaità l'intérieur que les scientifiques devaient tester ces gaz. Elle s'approcha de la vitre et vit à travers, un hommeassis à même le sol qui suffoquait. Il fallait le sortir de là. Cherchant sur la console située devant elle, Réginatrouva la commande d'aspiration du gaz de la petite cellule d'expérimentation. En quelques secondes, l'air devîntrespirable et l'homme cessa de tousser. Près de la vitre, Régina emprunta le sas menant à la cellule après l'avoirouvert. Elle se précipita aussitôt auprès du scientifique. Il avait l'air très mal en point et même si le gaz n'étaitplus présent, il semblait avoir déjà fait son terrible effet. Le chercheur réussi néanmoins à communiquer desinformations à Régina.- Vous êtes en danger... Kirk est fou... Il faut que vous l'arrêtiez...

Il fut pris d'une terrible quinte de toux et cracha quelques gouttes de sang avant de continuer.

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- Prenez cette clé...Il lui tendit une petite carte à puce que la jeune femme pris.

- Elle permet... d'avoir accès à la clé permettant... de se rendre dans le labo de Kirk... Allez dans la bibliothèque...- Merci, je vais essayer de vous sortir de là.

L'homme secoua la tête, son regard fixé vers la vitre puis après un dernier spasme, il mourut. Réginasecoua la tête, désespérée. Décidément, chaque fois qu'elle trouvait quelqu'un susceptible de lui fournir desinformations, Kirk s'était déjà occupé de lui. D'après ce que ce type avait dit, il fallait aller à la bibliothèque pourtrouver un moyen d'aller dans le laboratoire de Kirk. Restait ensuite à savoir où était ce labo pour y accéder. Elleregarda la petite carte à puce qu'il lui avait donné avant de partir. Elle n'était pas plus grande que le petit doigt.Dessus, était écrit un numéro et une sorte de code barre imprimé en dessous. Elle rangea l'objet dans sa poche etse releva. Elle se retourna vers le sas et s'arrêta dans son élan, horrifiée. Un Vélociraptor l'attendait juste dansl'entrée du sas. Quand il vit qu'il s'était fait repérer, l'animal ne perdit pas une seconde et se jeta sur elle. Elleroula sur le sol et esquiva l'attaque. Le Raptor se prit le mur d'en face en pleine figure et fut sonné quelquesinstants. La jeune femme se servit de ces instants et se releva rapidement en se dirigeant vers le sas. Aussitôtsortie de la cellule d'expérimentation, elle pressa le bouton de fermeture. Le sas coulissa et bloqua l'accès. LeRaptor était pris au piège mais il essaya quand même de s'enfuir en se jetant sur la porte blindée qui ne bronchapas. Régina reprit son souffle et contempla les efforts vains de l'animal préhistorique pour sortir de sa prison.Lorsqu'il comprit qu'il ne pourrait pas sortir par-là, l'animal chercha des yeux un autre moyen et le trouva. Lavitre. La vitre derrière laquelle l'humaine l'observait. Il prit son élan en se baissant et bondit sur la surfacetransparente. Régina se protégea le visage croyant que l'animal détruirait la vitre d'un bond mais il n'y eut pas decasse. Du moins pas encore. L'animal frappa de plein fouet la baie et retomba sur le sol. Il n'avait pas réussi àbriser la glace blindée mais des coupures se dessinaient sur la surface indiquant que la vitre finirait par céder siRégina ne faisait pas quelque chose. Cherchant un moyen sur la console, elle crut que la deuxième attaque seraitla dernière. Cette fois, la vue à la cellule était troublée par les différentes coupures qui formaient une immensetoile d'araignée. Régina pressa alors une touche au hasard prise de panique puis une autre. C'est alors qu'unsifflement se fit entendre et que du gaz s'infiltra dans la cellule. Surpris, le Raptor ne s'attaqua pas tout de suite àla dernière étape de sa fuite. Trop tard pour lui. En quelques instants, l'air devint mortel et l'animal suffoquaavant de tomber au sol, mort. Dès que l'animal cessa de bouger, Régina activa l'aspiration du gaz car l'état de lavitre la faisait craindre une fuite qui pourrait la tuer, elle aussi. La jeune femme quitta le laboratoire des gaz puisla pièce suivante avant de traverser le couloir en direction de la bibliothèque.

Lorsqu'elle pénétra dans la bibliothèque, elle se dirigea d'un pas décidé vers le terminal informatiqueencastré dans le mur. Quand elle se retrouva devant, elle sortit la petite carte à puce qui était entrée en sapossession quelques instants auparavant et l'inséra dans le lecteur approprié. La machine commença à lire lacarte en bourdonnant puis une fenêtre s'ouvrit sur l'écran.

Le casier que vous souhaitait déverrouiller est activé

Veuillez récupérer la clé à puce et composer le code d'ouverture

Régina suivi la première instruction et parcourut les rayons de la bibliothèque à la recherche du casierqu'elle venait de mettre en service. Elle trouva dans la rangée du milieu un casier au-dessous duquel brillait unefaible lumière verte. La jeune femme vit que pour ouvrir le casier il lui fallait taper la bonne combinaison sur unclavier numérique incrusté dans la porte. En regardant sur la clé à puce, elle lut une combinaison de quatrechiffres écrits à la main : 3695. Elle tapa la série de chiffres et attendit. Un déclic se fit entendre et la porte ducasier s'ouvrit. Régina commença à fouiller à l'intérieur. Elle ne trouva qu'une carte métallique de couleur doréeavec un R majuscule gravé dessus. Elle ressemblait à un DDK mais ça n'en était pas un. Elle trouva aussi unfeuillet écrit à la main par un des chercheurs du complexe.

Je crois bien avoir trouvé l'entrée du laboratoire secret de Kirk et j'ai réussi à subtiliser une des deuxcartes à puce en permettant l'ouverture. C'est la carte R. Paul a dit qu'il se débrouillerait pour nous fournircelle marquée d'un L. N'oubliez pas les gars, si je ne suis pas avec vous en train de lire ce message, c'est queKirk soupçonne quelque chose et que j'ai dû abandonner notre plan. Vous, continuez à suivre le plan commeprévu. Tout commence dans la salle informatique. Bonne chance les gars.

N°034 438

Alors comme ça, des chercheurs avaient prévu de s'infiltrer en douce dans le labo de Kirk ? Et cettecarte permettait d'ouvrir l'accès pourvu que l'on possède sa jumelle frappée de la lettre... L ! En fouillant dans sespoches, Régina trouva cette deuxième carte. Elle l'avait en sa possession depuis un bon moment. Elle l'avait

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trouvée dans un coffre-fort avant sa première rencontre avec le T-Rex. Tout commence dans la salleinformatique. Régina décida donc de se rendre là-bas et de trouver l'entrée. Elle quitta la bibliothèque.

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L'entrée devait être cachée derrière cet écran géant. Régina avait cherché partout dans la salleinformatique avant de revenir vers son idée principale. Comme de chaque côté il y avait de drôles de serruresélectroniques, ça ne pouvait être que là. En plus l'écran était assez grand pour cacher une porte derrière. La jeunefemme sortit les deux cartes en métal et les observa pour savoir laquelle mettre dans quelle serrure. A priori,celle marquée d'un L comme Left en anglais devait se mettre à gauche et l'autre, R comme Right, à droite. Ellefit passer verticalement dans la serrure la carte L. Rien ne se produisit. Peut-être que les directions étaientinversées. Elle passa dans cette serrure la carte R. Aucune réaction. A moins qu'il ne faille passer les deux cartessimultanément dans leurs serrures. Régina pris une carte dans chaque main et tenta de placer les deux cartes dansleurs lecteurs. Même les bras tendus à l'horizontale, Régina ne parviendrait pas à passer les deux cartes en mêmetemps. Il fallait qu'ils soient deux pour faire ça. Elle pensa alors à Gail. Il avait disparu dans ce secteur et ellen'était encore pas tombée sur lui. Il devait encore rôder à ce niveau. Elle le contacta grâce à sa montre.- Gail, c'est Régina.- Qu'est-ce que tu fous Rége, t'en met du temps à me rejoindre !- Ca fait un bail que je suis à ton niveau ! Comment ça se fait qu'on se soit pas vu ?- Peu importe. T'es où ?- Dans la salle informatique. J'ai besoin d'un coup de main.- Je suis là dans cinq minutes.

Fin de la communication. Régina s'assit sur un fauteuil face à l'ordinateur encore allumé et attendit.Moins de cinq minutes plus tard, Gail fit son entrée. Régina se leva.- Alors, t'as pas réussi à rattraper Kirk ?- Non, j'ai perdu sa trace dans le secteur et j'ai cherché un peu partout sans succès. Et toi ?- On a retrouvé Tom. Il est mort. Rick est retourné au poste de commande. Ca lui a fait un choc.- Qu'est-ce que tu voulais au fait ?- Je crois avoir trouvé l'entrée du labo personnel de Kirk. C'est derrière cet écran géant.

Gail s'approcha de l'écran et regarda les serrures de chaque côté.- Il faut que tu m'aides à l'ouvrir en passant la carte en même temps que moi.

Gail fit un signe de tête affirmatif. Il avait compris. Il pris la clé L que lui tendait Régina et vint seplacer devant la serrure de gauche. Régina se plaça de l'autre côté, armée de la carte R. Régina fit un décomptepuis arrivé à zéro, ils passèrent d'un même geste leur carte dans le lecteur. Aussitôt, l'écran fut aspiré dans leplafond en coulissant. Derrière, Il y avait une porte équipée d'une serrure DDK. Gail poussa un juron.- Encore une de ces saloperies de verrouillage électronique ! - Calme-toi, j'ai les clés.

Régina sortit les DDK E de ses affaires et entreprit de décoder l'énigme qui s'offrait à elle. En quelquessecondes, elle réussit à déverrouiller la porte qui s'ouvrit en coulissant. Elle fit un clin d'œil à Gail en souriant,histoire de lui faire comprendre qu'il n'y avait pas besoin de vider son chargeur sur ce genre de porte. Réginapassa devant et entra dans le laboratoire de Kirk.

Ce qu'elle vit alors la stupéfia. Au centre de la petite pièce, il y avait une grosse console informatique.Entre le sommet de cette console et le plafond, il y avait une sorte de champ magnétique bleuté qui remuait aurythme de vagues invisibles. Petit à petit, l'intensité lumineuse de cette chose diminua et le champ magnétiquefinit par disparaître. Gail avait aussi assisté à ce phénomène incroyable.- Qu'est-ce que c'était Rége ?- Je sais pas. Cherchons des informations ici.

Gail contourna la console qui avait généré la chose et tourna aussitôt sur la droite. Il y avait un immenseterminal informatique avec un écran géant et divers autres appareils encastrés les uns avec les autres. Près de ceterminal à même le sol, il y avait une trappe permettant à première vue de fuir en cas de problème. C'étaitsûrement une sorte d'issue de secours. Gail revint sur ses pas et s'arrêta en contemplant l'œuvre de Régina.Comme tout à l'heure, un champ magnétique flottait dans l'air comme par magie en générant un halo lumineuxbleuté. Il s'éteignit quelques instants plus tard. Gail questionna Régina en levant un sourcil, étonné. Elle lui souriten voyant son expression.- J'ai compris comment ça marche en lisant ce dossier.

Elle lui montra une chemise remplie de feuillets, que la jeune femme avait ouverte. Gail lui fit signe depoursuivre, voulant une explication à ce phénomène.

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- Je t'explique. Ce que tu viens de voir, est une simulation de la Tri-énergie. Dans les notes que j'ai lues, Kirkexplique comment mettre en service un générateur Tri-énergétique. Il suffit de relier entre eux un objet appeléStabilisateur et un autre appelé Initializor. En fouillant dans les dossiers de l'ordinateur, j'ai rapidement trouvé lelogiciel de simulation. Il m'a ensuite suffit de la lancer et ça a fait ça.- Alors c'est ça la Tri-énergie ? Mouais, joli mais à savoir si c'est aussi efficace que l'a dit Kirk. Bon, il y a quedalle ici. On dégage.

Gail sorti du laboratoire, Régina sur ses talons. Lorsqu'ils eurent passé la porte secrète, celle-ci sereferma violemment et une alarme commença à hurler de manière régulière. Les deux agents se demandaient cequ'il se passait et jetaient des regards étonnés tout autour d'eux. Quelques instants plus tard, une voixpréenregistrée lança une phrase par les haut-parleurs du secteur.

Des intrus se sont introduits dans un secteur interdit. L'étage sera verrouillé dans neuf minutes et cinquante-cinq secondes. Veuillez évacuer.

Gail se jeta vers la porte de sortie de la salle informatique et essaya de l'ouvrir en vain. Les portes de cette pièceétaient déjà verrouillées. C'était sûrement une précaution pour empêcher les intrus de prendre la fuite enattendant la sécurité. Gail écarta Régina de la porte, pointa son fusil mitrailleur dessus et tira. La porte encaissales tirs sans aucune égratignure. Elle était blindée comme toutes les portes de ce niveau d'ailleurs. Gail porta sonpoignet à l'oreille.- Rick, on est enfermé dans la salle informatique du niveau B1, trouve un moyen de nous faire sortir de là ! - Je sais, l'alarme s'est enclenchée au bureau de gestion aussi. Tous les accès à la salle informatique sontverrouillés électroniquement. J'essaie de trouver un moyen de les rouvrir mais l'accès au système est bloqué enraison de l'infraction détectée. Je ne peux rien faire de mon côté mais vous, vous pouvez.- Comment ça ? Demanda Gail furieux.- Je cherche. Cherchez un truc qui peut vous aider.- C'est déjà fait ! Dépêche-toi, il nous reste...

Sept minutes et quarante-cinq secondes avant verrouillage complet de l'étage.

Rick ne répondit pas mais ne coupa pas la communication. On l'entendait qui taper sur un clavier.Régina chercha quelque chose susceptible de les aider à fuir en parcourant la pièce de long en large mais netrouva rien. La voix de Rick reprit soudain. Il semblait encore plus affolé qu'eux.- Merde ! Je viens d'avoir accès au système de vidéo-surveillance de l'étage qui était bloqué jusque là et j'ai unemauvaise nouvelle pour vous.- Je vois pas ce qu'il peut y avoir de pire que d'être bloqué ici. Lança Gail sur un ton sarcastique.- Les Raptors ont envahi l'étage. Il y en a partout ! Ils ont dû être attirés par l'alarme. Vous ne pourrez jamais fuirpar le couloir.- Par où tu veux qu'on sorte alors ? Demanda Régina désespérée.- Le labo de Kirk ! D'après le plan que j'ai sous les yeux, il y a une issue de secours.- Oui, je l'ai vue. Confirma la jeune femme. Le problème c'est que la porte du laboratoire est fermée, elle aussi etpas avec les DDK.- Oui, je sais. Attends, je cherche...

Cinq minutes et quinze secondes avant verrouillage complet de l'étage.

- Le système électrique ! Régina, est-ce qu'il y a une sorte de boite à fusible ou quelque chose comme ça dans lecoin ?

La jeune femme chercha des yeux et trouva une plaque métallique qui devait être ce que décrivait Rick.- Oui, il y a une plaque avec écrit dessus Gestion électrique.- Ouais, voilà, c'est ça qu'il nous faut. Tu peux l'ouvrir ?- Non, il y a des vis qui la maintienne au mur.

Gail l'écarta de la plaque d'un geste.- Attends, je vais t'arranger ça.

La colère se lisait dans sa voix et Régina crut qu'il allait mettre en pièce leur seul moyen de s'enfuir. Iltira quatre coups précis faisant à chaque fois sauter une vis. Lorsque la dernière partie en poussière, la plaquemétallique se décrocha et tomba violemment sur le sol. Régina revint se poster devant l'ouverture. Il y avait destas de fils électriques qui passaient verticalement devant l'ouverture et un petit clavier muni d'un écran sur lequelfigurait l'état des lignes électriques.- C'est bon, Rick c'est ouvert.

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Quatre minutes avant verrouillage complet de l'étage.

- OK, alors, il faut que tu te serves du petit ordinateur situé à côté des fils.- D'accord. Qu'est-ce que je fais ?- Vas dans le menu sécurité.- Ca y est.- Ensuite dans la section verrouillage. Puis dans le secteur B1-2. C'est votre secteur.- C'est bon, après ?- Tu dois avoir une liste de nombres affichés à côté d'un plan des lieux.- Exact.

Trois minutes et quarante-cinq secondes avant verrouillage complet de l'étage.

Gail était de plus en plus impatient et il faisait les cent pas derrière Régina en attendant qu'elle lui diseque la porte était ouverte.- La salle informatique apparaît en rouge sur l'écran. C'est parce qu'elle est verrouillée. Tu dois sélectionner lenuméro de la pièce dans la liste.- C'est le 304 c'est ça ?- Oui. Une fois sélectionnée, on te demande si tu veux déverrouiller. Tu mets oui.- On me demande un mot de passe !- Merde ! Attends, je cherche.- Bouge ton cul gamin ! Hurla Gail.

Trois minutes et quinze secondes avant verrouillage complet de l'étage.

- Essaye 12304. C'est les coordonnées de votre position dans le complexe. Si ça marche pas, je peux rien fairepour vous...- C'est bon, les portes de la salle sont accessibles.

Gail se jeta immédiatement vers le laboratoire de Kirk et ouvrit la porte qui coulissa. Il s'engouffra àl'intérieur, suivi de Régina. En quelques pas, il eut rejoint le terminal informatique juxtaposé à l'issue de secours.

Trois minutes avant verrouillage complet de l'étage.

La voix de Rick reprit ses explications et Régina continua à les réaliser. - Sur l'écran, tu dois déjà avoir affiché une icône permettant d'ouvrir l'issue de secours. C'est plus pratique pourquitter le labo en vitesse.- J'ai ouvert. On me propose une sorte d'énigme de merde !

Gail fila un coup de pied dans le terminal.- Et merde ! On doit se casser d'ici ! On a plus le temps de jouer avec les casse-tête de Kirk, Rége ! Il faut passerpar les couloirs !- Mais, Rick a dit qu'ils étaient infestés de dinosaures !

Gail ne répondit pas tout de suite. Il se contenta de changer le chargeur de son fusil mitrailleur par unchargeur plein.- Rien à foutre ! J'ai de quoi les recevoir ! Tu fais ce que tu veux mais moi je vais par-là. Il nous reste juste...

Deux minutes et quarante-cinq secondes avant verrouillage complet de l'étage.

Régina réfléchit quelques instants essayant de trouver quel était le moyen le plus intéressant pour quitterl'étage. L'issue de secours était le moyen le moins dangereux mais il y avait des chances que la trappe ne puisseêtre ouverte à temps. Le couloir était un moyen sûr mais extrêmement dangereux. Régina ignora Gail et sereplongea sur le terminal informatique. Lorsqu'elle se retourna, Gail avait disparu et des coups de feux sefaisaient déjà entendre dans le couloir accompagnés de cris d'agonie poussés par les monstres préhistoriques. - Rick ?- J'ai trouvé comment la résoudre. C'est bien six cadres qui apparaissent sur l'écran ?- Oui, six rectangles blancs avec le logo du complexe.- Bon, je peux rien faire pour toi. Il faut que tu retiennes les lettres qui apparaissent dans les cadres et que tu lestape dans l'ordre d'apparition. Appuie sur Entrée pour lancer la série.- OK... C'est parti.

La jeune femme appuya sur la touche et les cadres affichèrent les uns après les autres des lettres. Réginaessaya de les mémoriser malgré leur vitesse d'apparition mais l'alarme la déconcentra au milieu de la liste.

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Une minute et trente secondes avant verrouillage complet de l'étage.

- Merde ! Faut que je relance la liste.- Attention Rége, la liste est différente à chaque fois. Elle se compose de dix lettres exactement.

La jeune femme prit une profonde inspiration et relança la liste. Les lettres apparurent de façon aléatoiredans les cadres. A chaque fois, il n'y avait qu'un cadre occupé mais la lettre restait toujours moins d'une seconde.Malgré cela, Régina réussi à retenir les dix lettres. Elle les tapa aussitôt sur le clavier et pressa la touche devalidation. L'écran afficha alors une phrase qui la fit bondir de son siège pour se précipiter vers la trappe desecours. La jeune femme, à genoux devant l'accès pressa un bouton et la trappe s'ouvrit. Elle se glissa àl'intérieur en rampant puis descendit l'échelle à deux mètres de l'entrée. Elle se retrouva dans un tunnelfaiblement éclairé. Il faisait à peine deux mètres de large et autant de haut. Régina n'en voyait pas le bout maiselle partit droit devant en courant. Le son de l'alarme était étouffé par la distance mais Régina l'entendit encorequelques instants.

Trois, deux, un... Verrouillage complet de l'étage B1-2.

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Régina remonta le couloir en moins de cinq minutes et parvint à la sortie. Elle se retrouva dans lehangar avec tous les containers rangés les uns avec les autres. Un pan du mur avait coulissé permettant de quitterl'issue de secours du laboratoire. La jeune femme fit quelques pas dans le hangar et se figea tout à coup. Ellesentait que l'on venait de lui plaquer quelque chose de froid sur la nuque. Aussitôt elle leva les mains en l'air etse retourna lentement pour faire face à son agresseur. Elle ne connaissait pas ce type. Il était assez grand, levisage plutôt jeune. Il devait avoir environ une trentaine d'année pourtant. Ses cheveux blonds lui arrivaientjusqu'au épaules et il portait une blouse de chercheur. Attaché sur sa blouse, Régina vit sa carte ID. En fait, elleconnaissait cet homme. Elle l'avait vu plusieurs fois mais jamais en vrai. Elle était venue pour chercher cescientifique. Il était le but initial de la mission avant que le but ne devienne Eviter de se faire bouffer par desmonstres morts il y a des millions d'années. Et il pointait un pistolet sur elle. Régina s'adressa à l'homme sansaucune crainte dans la voix.- Edward Kirk !- Exact, rouquine ! Ne bouges pas, je te retire d'un poids qui te gêne.

Kirk tendit la main vers la jeune femme et attrapa le pistolet avant de le ranger dans sa blouse. Ildemanda aussi à la jeune femme de lui donner son fusil toujours accroché en bandoulière. Tout en gardant lajeune femme en joue, il vérifia les munitions du fusil. Voyant qu'il n'y en avait plus, il fouilla dans sa poche etretira quelques cartouches qu'il inséra dans l'arme. Il la mit ensuite à son épaule et entreprit d'interroger Régina.- Qui êtes-vous ?

Régina ne répondit pas. Elle se contenta de le regarder droit dans les yeux sans broncher.- C'est quoi cette équipe de merde qui s'est infiltrée ici ? Hurla-t-il en approchant le canon de son pistolet.- On est envoyé par le gouvernement américain pour vous rapatrier au pays.- Pourquoi ? Je suis déjà mort.- Vous allez mieux on dirait.- Ah oui, vous connaissez un certain Tom ?

Régina, furieuse s'apprêta à le frapper mais retint son mouvement sans quitter des yeux l'arme quipouvait à tout moment lui envoyer un projectile mortel.- Vous n'avez pas de chance. Vous seriez arrivé hier, j'aurais été obligé de vous accompagner, mais là, aprèsl'expérience d'hier soir...- C'était quoi cette expérience ? Demanda la jeune femme.- Le test final concernant un projet de longue date.- La Tri-énergie ?- Oui, en effet c'était sur la Tri-énergie.- Qu'est-ce que font ces dinosaures ici ?- Je n'en sais rien pour l'instant. Je dois justement me rendre au niveau du test pour connaître la réponse... et vousaller m'accompagner... en tant qu'otage !- Ne bouge pas Kirk ! Cria une voix menaçante derrière Kirk.

Kirk, surpris tourna la tête dans la direction de la voix. Régina profita de l'effet de surprise et d'unrapide coup de pied en l'air désarma Kirk avant d'aller chercher l'arme et de la braquer sur son ancien agresseur.Gail tenait Kirk en joue avec son M-16. La jeune femme récupéra toutes les armes que possédait Kirk et vints'installer au côté de son collègue.

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- Tu arrives à temps, comme d'habitude.- Désolé, j'ai été retardé dans les couloirs. Des amis de longue date.

Gail se tourna alors vers Kirk.- Voilà donc le très cher Edward Kirk, scientifique de renom décédé il y a trois ans.- Je vais mieux. Répondit Kirk en souriant.- Nous avons besoin d'utiliser le système de communication du complexe pour vous ramener avec nous.- Amusez-vous bien alors.

Gail lui fila un coup de crosse sur la figure envoyant le scientifique au sol. Aussitôt, le commandol'attrapa par le col et le plaqua contre un des containers.- Ecoute-moi bien espèce de salopard ! Tu vas coopérer ou bien on te butte ! C'est clair !

Le visage de Kirk était devenu tout pâle. Il n'avait plus du tout envie de plaisanter face à Gail. Tout lemonde resta silencieux quelques instants puis Kirk commença à parler.- Il faut emprunter l'ascenseur dans le bureau de gestion. Il vous mènera à la salle de communication. Là-bas,vous trouverez une clé d'antenne qu'il faut utiliser dans le local d'antenne.- Merci. L'ascenseur demande une carte ID d'un certain niveau et il se trouve qu'en tant que directeur ducomplexe, tu as une carte ID de niveau suffisant. Donnes.

Gail ouvrit sa main et la présenta à Kirk. Lentement, le chercheur attrapa la carte accrochée à sa blouseet la posa dans la main de Gail. Ce dernier donna la carte à Régina.- Rége, tu vas au bureau de gestion et tu contacte Mike. On se rejoint à l'héliport. Je m'occupe de lui.- D'accord. Fais gaffe.

La jeune femme sortit du hangar par une des deux portes et partit en direction du bureau de gestion.Gail d'un geste de la tête indiqua à Kirk de passer devant et ils quittèrent le hangar.

Rick avait cessé de parcourir les informations de l'ordinateur du bureau de gestion. Non seulement, ill'avait parcouru au moins dix fois mais en plus, il était trop inquiet pour ses camarades. Ils ne l'avaient pascontacté depuis que Gail avait choisi de fuir l'étage par le couloir et que Régina avait réussi à passer par l'issuede secours du laboratoire de Kirk. Le jeune homme était assis sur son fauteuil fixant le vide tout en tapotant desdoigts contre la console.

La porte coulissa et quelqu'un entra. Pris par surprise, Rick faillit tomber du siège mais il se ressaisit etse calma. C'était Régina.- Te voilà enfin. Tu en as mis du temps. Tu étais perdue ?- Non, Gail s'en est sorti et on a retrouvé Kirk.- Ils sont où ?- Gail garde Kirk sous sa surveillance. Je vais devoir emprunter cet ascenseur pour appeler l'hélicoptère.

Tout en ayant donné ces explications, elle avait montré au jeune homme la porte de l'ascenseur situéejuste en face de l'entrée du bureau de gestion.- Il te faut une carte ID pour l'ouvrir.

La jeune femme ne répondit pas. Elle passa devant Rick en se dirigeant vers la porte. Elle tenait dans samain la carte ID de Kirk. Arrivée devant la porte, elle glissa la carte dans la fente et la porte de l'ascenseurs'ouvrit en coulissant dans le mur. Elle entra dans la cabine appuya sur le bouton et avant que les portes ne sereferment s'adressa à Rick.- A tout à l'heure.

De nouveau Rick se retrouva seul. Il se rassit et attendit que quelqu'un sollicite son aide. Régina risquaitd'en avoir besoin.

L'ascenseur s'arrêta et la porte coulissa. La jeune femme quitta la cabine et entra dans une toute petitepièce. Il y avait une console juste devant elle avec un fauteuil en face. D'après le matériel présent à côté de laconsole, Régina en conclut que cette salle permettait d'utiliser les moyens de communication. Tout était allumémais la jeune femme savait qu'elle ne pourrait pas utiliser le matériel avant d'avoir mis l'antenne en service. Prèsde la porte de sortie de la salle, il y avait une boite éclairée. Elle contenait la clé d'antenne dont Régina avaitbesoin. La jeune femme déverrouilla la porte et sortit.

Elle était dehors sur le balcon qui menait au local de l'antenne où elle s'était déjà rendue. Il faisaittoujours nuit mais les nuages s'étaient quelque peu dissipés. La jeune femme remonta tout le long cheminextérieur en courant jusqu'à la porte et entra dans le local de l'antenne.

Aussitôt, elle glissa la clé d'antenne dans son emplacement et la lumière passa du rouge au vert. Lajeune femme attendit en regardant par la vitre. Elle vit l'antenne s'animer et se déplier entièrement. Quand ce futterminé, l'antenne ressemblait à une étoile avec des bras mécaniques. Elle tourna ensuite sur son support afin decapter la direction d'émission et s'arrêta prête à l'emploi. Régina sortit du local et referma la porte. Cette dernièrese verrouilla aussitôt derrière elle suivie par la porte menant à la mezzanine du complexe. A chaque fois dans un

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terrible claquement de métal. Un gyrophare rouge accroché au mur au-dessus de la porte commença à clignoter.Régina se demanda ce qu'il se passait. La réponse vint par l'intermédiaire de sa montre qu'elle porta à l'oreille.- Régina, c'est Rick, je sais pas ce qu'il se passe mais il semblerait que tu aies déclenché une alarme en activantl'antenne. Tous les accès au balcon sont verrouillés. Tu devrais aller attendre devant la porte de la salle decommunication. Je vais voir ce que je peux faire.

Tout en écoutant, Régina eut un étrange pressentiment qui se répétait par intervalle régulier en faisantvibrer le sol. Et ça se rapprochait. C'était même tout près. La jeune femme se retourna et fut horrifiée. Elle ouvritla bouche pour crier mais elle avait trop peur pour le faire. Rick parut inquiet.- Régina, t'as compris ? Ca va ?- Heu, je crois que j'ai un problème, là... Si tu pouvais faire vite pour ouvrir la porte, ça serait sympa.- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?

La jeune femme ne répondit pas mais Rick eut la réponse. Lorsque sa question fut posée, le T-Rexpoussa un terrible hurlement. Aussitôt, Régina tourna les talons et pris la fuite le long du chemin menant à lasalle de communication. Le sol vibrait sous ses pieds indiquant que le dinosaure la suivait à côté du balcon.Seule la tête de l'animal était au niveau du balcon. L'animal se déplaçait dans la jungle au pied du bâtiment,parallèlement à elle. Sa tête était si grosse qu'il pourrait très facilement attraper la jeune femme si celle-ci traînaittrop. Régina ne s'arrêta pas de courir sans prendre la peine de regarder derrière elle. En quelques secondes, elleregarda sur sa droite du côté de la jungle et vit que le T-Rex avait gagné du terrain. Il était arrivé à son niveau.D'un mouvement horizontal, l'animal balaya de la tête tout ce qui se trouvait sur le balcon. Régina fut touchée etdécolla du sol de quelques centimètres pour retomber lourdement à environ cinq mètres de là. Le temps qu'ellese relève, l'animal était remonté jusqu'à elle et d'un geste vertical cette fois, il détruisit très facilement le sol dubalcon là où la jeune femme s'était trouvée, il y a une seconde. Le choc faillit faire perdre l'équilibre à la jeunefemme mais elle prit appui sur la rambarde et repartit vers la porte qu'elle atteignit en quelques secondes. Elleessaya de l'ouvrir. Elle était fermée. Elle parla tout haut pour elle-même.- Dépêche-toi Rick !

Le dinosaure avait pris un peu de retard en réduisant le béton en miette mais il serait sur elle dansquelques secondes. Un nouveau hurlement fit crier de peur la jeune femme. Le T-Rex arriva devant la porte ets'arrêta pour contempler sa proie quelques instants. La jeune femme s'était recroquevillée dans le coin du murprès de la porte. Le dinosaure renifla puis ouvrit la gueule, prêt à avaler l'humaine. Alors qu'il jetait la tête enavant pour l'attraper, il ressentit une douleur dans le fond de la gorge. Il interrompit immédiatement sonmouvement et recula de quelques pas. Quelque chose lui brûlait la gorge. Le dinosaure secoua la tête puis seracla la gorge avant de rugir de nouveau vers la jeune femme. Cette dernière tenait son fusil à la main. Elle visade nouveau et tira sur l'animal. Elle le toucha au cou mais l'animal ne sentit presque rien. Pour lui, ça n'étaitqu'une simple égratignure. Par contre la détonation l'effraya quelques instants. Après un petit moment à observerla jeune femme, il ouvrit de nouveau la gueule, prêt à passer à l'action. Au même moment, Régina entendit laporte se déverrouiller. Elle l'ouvrit sans plus attendre et se jeta à l'intérieur. La porte se referma derrière elle encoulissant et un terrible choc tordit le métal suivi par un cri de désespoir poussé par le monstre préhistorique. Lecalme revint lorsque les bruits de pas se furent éloignés.

Régina se releva et frotta ses épaules endolories. Sa montre lui signala un appel. La jeune femme portale communicateur à son oreille. C'était Rick.- Régina ? Tu vas bien ?- Oui, il s'en ait fallu d'un cheveu mais je m'en suis sortie. C'était le T-Rex encore une fois. J'appelle Mike, je terappelle après.

La jeune femme interrompit la communication et s'installa sur le siège devant la console decommunication. Tous les appareils étaient allumés. Des dizaines de diodes colorées éclairaient la console commeune guirlande lumineuse. La jeune femme approcha le micro et tapa la fréquence pour appeler le pilote.- Mike ? C'est Régina, répond.

Il n'y eut pas de réponse. Seuls des grésillements résonnaient dans les haut-parleurs. Au bout dequelques instants, Régina renouvela son appel et il y eut une réponse.- Ici Mike, je... reçois... communication... problème... interférences... à toi Rég...

Malgré la mauvaise qualité de la communication, Régina réussit à comprendre ce que disait Mike et ellecontinua la conversation.- Mike, nous avons retrouvé Kirk. L'équipe est en danger, viens vite nous chercher.

Quelques secondes de grésillements puis une réponse hachée par des interférences.- ... viens vous... chez... retrouvez... héliport... quinze minutes... terminé.

Régina coupa la communication et contacta aussitôt Rick- Rick, Mike viens nous chercher d'ici quinze minutes. On se retrouve à l'héliport, j'ai besoin de souffler un peu. - D'accord, Rége. Le mieux pour atteindre l'héliport, c'est de passer par l'entrée principale. Tu as une grosse porteblindée à l'ouest. Je viens de la déverrouiller. Tu passes par-là et tu suis le chemin. A tout à l'heure, fais gaffe.

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Fin de la communication. Régina contempla les appareils quelques minutes. Elle essayait d'oublier cequ'il venait de lui arriver. Ce n'était pas la première fois qu'elle passait à côté de la mort mais là, la mort avait ététrès près quand même. La jeune femme vérifia ses munitions puis se leva. Elle appela l'ascenseur. La portes'ouvrit. Elle entra dans la cabine et pressa le bouton pour redescendre au bureau de gestion, vers le rez-de-chaussée, vers l'héliport, loin de ce cauchemar et de cette île.

Régina atteignit en quelques minutes le hall d'entrée et elle ne rencontra aucun danger, ni Rick d'ailleursqui avait pris pas mal d'avance sur elle. La jeune femme parcourut la grande salle vers la porte vitrée menant àl'aire d'entrée. La porte coulissa à son approche et Régina sortit.

Elle profita de l'air frais et s'arrêta quelques instants. Le calme fut de courte durée. Un bruitcaractéristique lui fit lever les yeux au ciel. Lorsqu'une ombre passa au-dessus d'elle, la jeune femme se jeta ausol. Juste à temps, un courant d'air passa à l'endroit où la jeune femme se tenait, il y a une seconde. Le courantd'air repris de l'altitude en émettant un cri perçant. Régina releva la tête et vit le Ptéranodon, qui venait del'attaquer, faire un demi-tour avant de revenir dans sa direction. La jeune femme se releva et partit en courantvers la porte blindée. Le Ptéranodon répétait ses attaques mais l'humaine esquivait à chaque fois.

Enfin, Régina atteignit la porte blindée et activa le bouton permettant de l'ouvrir. La porte commença àcoulisser lentement, trop lentement ! Le Ptéranodon avait prit son élan et fonçait droit vers elle sans se soucier dequoi que ce soit. La jeune femme aurait put aisément l'éliminer avec son fusil mais elle décida d'agir autrement.Elle attendit que l'animal soit à moins de cinq mètres d'elle et se jeta tout à coup au sol. Surpris, l'animal ne putcorriger sa trajectoire ni sa vitesse et il heurta de face la porte qui n'était qu'à moitié ouverte. Un terriblecraquement d'os s'était fait entendre à ce moment là.

Régina se releva et contempla le résultat de son plan en souriant. Le dinosaure était posé sur le sol, lesailes repliées sur lui et la tête retournée sur son dos. Il s'était brisé la nuque. La jeune femme l'enjamba et passa laporte qui finissait enfin de s'ouvrir. Elle arriva dans un couloir aux murs de béton mais sans plafond. Au sommetdes trois mètres de béton une rangée de fil barbelé courait sur tout le dessus du mur.

Régina traversa le couloir sur environ dix mètres avant que ce dernier ne tourne vers la gauche.Lorsqu'elle arriva au tournant, Elle vit un Vélociraptor qui la guettait du haut du mur de droite. Aussitôt, elleaccéléra ne voulant prendre trop de risque du fait de l'étroitesse du couloir. L'animal bondit et toucha le sol justederrière elle. Quand il commença à partir à sa poursuite, la jeune femme avait déjà tourné à droite au deuxièmetournant. Le dinosaure ralentit le temps de négocier le virage et repartit de plus belle sa tête oscillantverticalement de bas en haut. Il fut immédiatement rejoint par un de ses semblables qui avait sauté du haut dumur lui aussi. Régina atteignit la porte pour quitter ce passage et tourna la poignée... trop tard. Le premier Raptorarriva juste derrière elle et d'un coup de tête la jeta au sol. Régina, un peu sonnée par le choc sortit son pistoletpour tirer. Le dinosaure utilisa sa queue comme un fouet et désarma la jeune femme en la frappant violemmentau poignet. Se tenant la main, la jeune femme ferma les yeux attendant la fin. Elle entendit le deuxième animalarriver à côté de son collègue. Le premier baissa le museau vers elle et la renifla. Alors qu'il s'apprêtait à luidonner le coup décisif, le second Raptor poussa piaillement aigu. Régina ouvrit les yeux et vit le premier Raptorà quelques centimètres seulement d'elle. Ce dernier tourna la tête vers le second et répondit avec un grognement.Le second huma de nouveau l'air. L'autre l'imita puis ils poussèrent tous deux un braillement étrange. Ils seretournèrent d'un même mouvement et s'éloignèrent de la jeune femme en courant comme effrayé par un ennemiinvisible. Régina les vit disparaître au tournant suivant. Etonnée, la jeune femme se releva en se massant la mainencore douloureuse. Elle récupéra son pistolet et ouvrit la porte en essayant de comprendre ce qui avait put fairechanger d'avis si facilement ces animaux.

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Régina atteignit l'héliport. C'était une immense place entourée de remparts, marquée d'un grand H ausol. Les murs étaient aussi hauts que ceux du couloir et des barbelés couraient tout le long du sommet. La placeétait éclairée par des projecteurs fixés aux murs. Rick était là en compagnie de Kirk mais aucune trace de Gail.

La jeune femme vint aux côtés de son compagnon.- Où est Gail ?- Aucune idée. Il est venu me déposer Kirk juste avant que tu appelle et il a disparu.

Rick lu l'inquiétude dans les yeux de la jeune femme.- Ne t'inquiète pas, il va sûrement débarquer pile au bon moment comme à chaque fois.- J'espère, Je n'aimerais pas devoir attendre plus longtemps sur cette île.- Moi non plus, ne t'inquiètes pas.

Régina regarda Kirk. Le scientifique ne disait rien mais semblait écouté la conversation. LorsqueRégina le regarda dans les yeux. Il détourna le regard. Gail lui avait attaché les mains dans le dos avec un grosscotch. Rick s'adressa à Régina.

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- Alors, contente de quitter ce cauchemar je suppose ?- Ouais. Au fait, j'ai vu quelque chose de bizarre juste avant d'arriver ici.- Comment ça ?- Je me suis faite avoir par deux Raptors. J'étais à leur merci, désarmée et au sol mais ils se sont brusquementdétournés comme s'ils craignaient quelque chose.- Bizarre. Ils ont peut-être entendu l'hélico avec leur ouïe surdéveloppée ou quelque chose comme ça.- C'est possible.

Régina avait quand même un doute face à cette théorie mais de toute façon, dans cinq minutes, ça neserait plus son problème car elle aurait quitté l'île. Justement, alors qu'elle pensait cela, un vrombissement demoteur commença à couvrir le silence. Le bruit devint de plus en plus fort jusqu'à ce que l'hélicoptère perce unnuage de brume. Régina sourit et vit que Rick en faisait autant. L'appareil amorça sa descente en allumant unprojecteur pour éclairer le sol.

Malgré l'intense bourdonnement des rotors, un son étrange parvint aux oreilles des trois humains.Essayant de deviner de quoi il s'agissait, ils l'entendirent de nouveau et leur visage devint tout pâle. Le bruitprovenait de l'autre côté de la plate-forme d'atterrissage, de derrière le mur d'enceinte, de la jungle ! Leursregards se tournèrent immédiatement dans cette direction et ils eurent le temps d'apercevoir un nuage d'oiseauqui quittaient les arbres de la lisière de la jungle. Quelque chose les avait effrayés mais les trois personnes nepouvaient pas voir de quoi il s'agissait car leur vue était cachée par le mur. Ce même mur qui quelques secondesplus tard vola soudainement en éclat, réduit en bouillie par une force surhumaine.

Le pilote de l'hélicoptère reçu un éclat de béton sur un des trains d'atterrissage et perdit quelquesinstants le contrôle de l'appareil. Il fit ensuite pivoter l'engin pour trouver ce qu'il s'était passé et fut paralysé deterreur par ce qu'il vit. Une immense créature venait de détruire un pan entier du mur d'enceinte. Cette créatureétait une sorte d'immense lézard qui se tenait debout sur ses pattes arrières. C'était un dinosaure !

Régina s'était protégée le visage pour ne pas recevoir d'éclat sur le visage. Rick l'avait imité. Quand elleregarda de nouveau à ses côtés, elle vit que Kirk prenait la fuite. Elle ne voulait pas partir à sa poursuite surtoutavec l'arrivée de ce dinosaure : Le T-Rex !

Le dinosaure poussa un terrible hurlement dès qu'il eut fait son entrée sur la piste. Il regarda alorsl'étrange insecte métallique qui bourdonnait si fort à quelques mètres du sol et se dirigea vers lui avec uneincroyable agilité pour une créature de cette taille. Voyant le dinosaure foncer vers lui, le pilote décidad'abandonner ses collègues et reprit lentement de l'altitude en faisant demi-tour. Il tira sur le manche pourremonter plus vite mais l'hélicoptère s'arrêta après une brève secousse. Le pilote tira de toutes ses forces en vain.Quelque chose retenait l'appareil.

Le T-Rex tenait dans ses puissantes mâchoires la queue de l'hélicoptère. Les pales continuaient àtourner et le pilote tentait de sortir de cette étreinte mais il n'y parvint pas. En quelques secondes, le dinosauretourna brusquement la tête et relâcha sa proie en plein élan. L'hélicoptère tournoya en se dirigeant vers le sol.

Rick et Régina partirent tous deux en courants dans des directions opposées pour éviter l'appareil.Celui-ci toucha le sol et se posa en équilibre sur un patin avant de tanguer tout à coup sur le côté. Lorsque lespales touchèrent le sol, le rotor s'embrasa avec une effroyable explosion qui se répercuta rapidement au reste del'appareil. Divers morceaux de métal furent éjectés de la boule de feu dans toutes les directions.

Régina se releva après avoir été soufflée par l'explosion. Elle se tourna vers l'hélicoptère. Il s'était posémais n'était plus qu'un amas de métal calciné. Contemplant son œuvre, le Tyrannosaure poussa un cri detriomphe qui couvrit le craquement de l'incendie. Régina regarda de l'autre côté de ce qui restait de l'hélico et vitRick qui la regardait. Il lui faisait de grand geste et lui montrait une porte. La jeune femme couvrit la distance quila séparait de son collègue le plus vite possible et arriva à ses côtés.- Viens, il ne faut pas traîner ici ! Suis-moi.

Il conduisit Régina jusqu'à la porte et pressa le bouton d'ouverture. Des étincelles jaillirent du boîtier etRick s'aperçut qu'un éclat de métal avait endommagé le système d'ouverture. Il jeta à Régina un air encore plusinquiet que quand ils avaient vu l'hélicoptère se précipiter sur eux.- On est mal barré. Je vais essayer de court-circuiter l'ouverture.- D'accord, fais vite.

Ils entendirent un nouveau rugissement préhistorique. Tournant la tête dans la direction du dinosaure, ilsvirent que l'animal les avait vus. Il était en train de faire le tour de la carcasse en feu pour les rattraper. Régina setourna vers Rick.- J'y vais. Je vais l'attirer loin de là. Toi tu déverrouille cette fichue porte et tu m'appelles.

Rick se tourna vers elle étonné.- Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ?- C'est nous ou lui et j'ai l'habitude de ses mouvements. Je devrais pouvoir m'en tirer.

Sans attendre de réponse, elle arma son fusil et commença à faire le tour de l'incendie à la rencontre duT-Rex.

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Elle arriva devant lui juste au moment ou il s'apprêtait à contourner l'épave de l'hélicoptère pourtraverser la dernière ligne droite le menant à la porte que s'acharnait à ouvrir Rick. Etonné, l'animal eut un tempsd'arrêt et observa cette frêle créature qui venait à sa rencontre. Régina était à moins de cinq mètres de lui. Sanshésiter, elle visa et tira. Le tir atteignit le dinosaure en pleine tête. Ce dernier poussa un hurlement de rage et dedouleur et attaqua la jeune femme les mâchoires grandes ouvertes. Il les fit claquer dans le vide. Régina avaitdisparue. Il regarda sur les côtés cherchant sa proie et ressentit une nouvelle douleur au flanc gauche. Tout enrugissant, il se retourna rapidement détruisant d'un coup de queue le mur derrière lui. Il vit alors la jeune femmequi piquait un sprint vers l'autre bout de la piste. Le dinosaure hésita. Quand il regarda vers la porte, il vit unhumain à peau noire qui s'acharnait toujours sur cette porte. Il était pris au piège. Il n'aurait qu'à dévorer d'abordcelui-là puis il s'occuperait de celui qui prenait la fuite. Alors qu'il changeait de direction pour se diriger versRick, il reçut un nouveau tir au flanc droit puis un autre à la jambe. Cette fois, s'en était trop. Il changea ànouveau de cible et courut vers Régina.

La jeune femme arma son fusil et agita les bras en l'air en poussant des cris de défis. Le sol tremblaitsous ses pieds accompagnant les pas de l'animal. Le T-Rex a décidé de s'en prendre à moi, heureusement pourRick... mais malheureusement pour moi ! Qu'est-ce que je fous bon sang ! Je suis devenue suicidaire ou quoi ?Le dinosaure était presque sur elle. Plus que trois ou quatre pas et il faudrait qu'elle passe près de la mort ànouveau. Régina tira encore sur l'imposante créature qui occupait presque tout son champ de vision. Elle letoucha mais ça ne ralentie en rien le dinosaure qui poursuivit sur sa lancée comme une locomotive. LeTyrannosaure ouvrit en grand la gueule et baissa sa tête au niveau du sol pour pouvoir attraper sa proie dès qu'ilarriverait à sa hauteur. Régina lui décocha un nouveau tir dans la gorge cette fois et fonça dans la direction del'incendie près de l'animal.

Lorsque le T-Rex reçu le tir de chevrotine dans la gorge, il crut qu'il allait s'étouffer et fut paralyséquelques instants. Cela lui fit perdre son élan et la force de ses jambes. Il s'affaissa la tête la première sur le sol eteffectua sans le vouloir une sorte de roulade. Son corps s'éleva du sol, tout son poids reposant sur la tête et ilretomba lourdement sur le béton en provoquant une terrible secousse.

Régina fut surprise de la réussite de cette attaque désespérée. Ca valait le coup de tirer une dernièrefois avant de se précipiter vers la mort ! Une mort qui l'avait loupée de peu. Sa montre bipa. La jeune femme neprit même pas la peine de porter le communicateur à son oreille. A travers les flammes, elle voyait que Rick luifaisait des signes de la main et que la porte était ouverte. Régina accéléra l'allure ne prenant même pas la peinede se retourner pour voir si le dinosaure était mort. Lorsqu'elle tourna sur la droite pour contourner l'épave en feuet entamer la dernière ligne droite vers la porte, elle sut que le T-Rex n'était pas mort. Ses pas faisait de nouveautrembler le sol et le rugissement qu'il poussa indiqua qu'il n'était pas très content.

Régina arriva enfin à la porte et elle se jeta à l'intérieur... d'une plate-forme d'ascenseur. Rick était déjàen train de pianoter sur le clavier de commande pour ordonner la descente de la cabine. Avant que la porte ne sereferme, Régina eut le temps d'apercevoir le T-Rex qui venait de traverser le feu dans leur direction. La dernièreattaque qu'elle lui avait fait subir ne l'avait peut-être pas tué mais il était salement amoché. Tout le côté droit desa tête de reptile était presque à vif et du sang coulait sur la peau verte du saurien.

Quand la porte fut entièrement fermée, l'ascenseur entama sa descente. Heureusement, la cabine allaitbien plus vite que le grand ascenseur. En quelques secondes, ils avaient déjà descendu au moins dix mètres.Après ces mêmes secondes, une secousse ébranla la cabine accompagnée d'un hurlement du T-Rex. Une autresecousse se fit ressentir cinq secondes plus tard et la cabine s'immobilisa quelques instants. Les lumièrestressautèrent puis la descente reprit. Régina et Rick se regardaient inquiets, se demandant s'ils arriveraient àatteindre le premier sous-sol avant que l'ascenseur ne s'arrête définitivement.

Leurs craintes étaient justifiées. Comme pour y répondre, la cabine s'immobilisa quelques secondes plustard et les lumières s'éteignirent pour de bon. Rick alluma une lampe torche pour qu'ils puissent s'éclairer. Réginal'imita. Le jeune homme commença à défaire le capot du boîtier de commande puis il donna son diagnostic à sacollègue.- L'ascenseur est fichu. Le générateur qui l'alimentait a dû être détruit par le T-Rex. Je vais essayer de court-circuiter l'ouverture de la porte. Avec un peu de chance, on est presque au niveau du premier sous-sol.

La jeune femme ne répondit pas. Elle se contenta d'éclairer Rick avec sa torche. En fouillant dans le tasde fils, Rick trouva ceux qu'il cherchait et les débrancha. Il les court-circuita et se tourna vers Régina.- C'est bon, aides-moi à ouvrir les portes.

Ils se mirent à genoux et tirèrent chacun d'un côté les plaques de la porte après que Rick les aientécartées avec un tournevis. Ils arrivèrent finalement à ouvrir le passage et virent qu'ils étaient presque arrivés auniveau du premier sous-sol. L'ascenseur était bloqué à environ un quart de l'ouverture. Le passage n'était pas trèslarge mais ils devraient pouvoir s'y glisser facilement. Régina passa la première et s'en sortit sans problème. Ricklui eut un peu plus de mal mais ils se retrouvèrent bientôt au niveau du sous-sol. Alors qu'ils reprenaient leursesprits et leur souffle, Régina s'adressa à Rick.- Maintenant, je sais de quoi avaient peur les Raptors.

Rick ne répondit pas mais se contenta de lui sourire.

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Régina et Rick venaient de déboucher dans le premier sous-sol. Il s'agissait d'un immense couloird'environ cent mètres de long sur dix de large. Le plafond s'élevait au moins à dix mètres du sol et se terminaiten forme de voûte. Des poutres métalliques, placées parallèlement sur la largeur, maintenaient la voûte. Cecouloir était éclairé par des lumières jaunes, fixées de chaque côté sur les murs à intervalle régulier. L'endroitn'avait rien de bien rassurant mais c'était toujours mieux que d'être resté à l'héliport.

Juste à côté de la porte de l'ascenseur, le passage était bouché par un éboulement. Vu la poussière quiétait encore en suspension dans l'air, l'éboulement venait juste de se faire. C'était peut-être à cause des vibrationscommises par le crash de l'hélicoptère. Rick releva alors des empreintes sur le sol. Elles étaient parfaitementmarquées dans la terre et se dirigeaient vers l'autre bout du couloir.- C'est sûrement Kirk qui les a faîtes, proposa Régina, je l'ai vu partir dans la direction de la porte. Il a dû avoir letemps de prendre l'ascenseur pendant que tu essayais d'ouvrir la porte.- Possible. En tout cas, c'est pas les empreintes de Gail.

A ces mots la jeune femme jeta un regard terrifié à Rick. Et si Gail était toujours là haut ? Iln'arriverait certainement pas à se débarrasser du T-Rex seul. Espérons qu'il a déjà accédé au sous-sol ou qu'iltrouvera un moyen de le faire. Rick rompit le lourd silence qui s'était posé après la dernière phrase du jeunehomme.- Bon, si on suivait ces empreintes ? On trouvera peut-être un moyen de quitter le sous-sol.- D'accords, allons-y.

Après avoir vérifié leurs munitions pour ne pas avoir de mauvaises surprises, ils se mirent en route versl'autre bout du couloir, en suivant les empreintes laissées sur le sol. Lorsqu'ils eurent parcouru quelques mètres,un bruit attira leur attention dans leur dos. Ils se retournèrent aussitôt et virent quelques cailloux rouler le long dela pente créée par l'éboulement. D'autres les suivirent quelques instants plus tard et un petit passage sembla petità petit s'ouvrir au sommet de la masse de terre et de béton. On dirait que quelqu'un essaye de se frayer unchemin ici, pensa Régina. Et si c'était Gail ? Alors qu'elle allait se précipiter sur l'éboulement pour aider àdébarrasser le passage, un piaillement aigu sortit du haut du tas de terre par le petit passage qui s'était ouvert.

Soudain un tout petit animal à la peau verte se jeta hors du trou et roula sur le tas de terre jusqu'au sol.L'animal ne bougea pas pendant quelques instants puis il se déplia et se remis sur ses pattes. Rick semblaitcurieux de cette intrusion mais Régina était plutôt terrifiée. Une ancienne blessure dans le dos lui rappela ledanger que représentaient ces créatures. Un autre vint rejoindre son camarade suivi par un troisième et toute lapetite armée de dinosaure qui suivait.- Qu'est-ce que c'est ? Demanda Rick.- C'est ça les Compsognathus !

Et au moment où la jeune femme répondait à la question, dans un hurlement strident, lesCompsognathus foncèrent sur les deux humains. Sans plus attendre, Régina se retourna et partit en courant. Rickattendit une seconde et l'imita. A la moitié du tunnel, ils virent qu'une porte était encastrée dans le mur. Réginal'ouvrit et se jeta dans l'ouverture. Rick entra et claqua la porte derrière lui. Ils entendirent les piaillements dedésespoirs des petits dinosaures et les raclements de griffes sur la porte. Aucun ne pourrait entrer. Ils étaient ensécurité pour l'instant.- Bon sang, ça n'arrêtera jamais ce cauchemar ! Même les petits sont aussi dangereux que les gros ! Lança Rickessoufflé.

Régina ne répondit pas. Elle regarda la pièce dans laquelle ils s'étaient réfugiés. Elle n'était pas biengrande et une étagère contenant divers matériaux occupait le centre. En fouillant dans les cartons, elle ne trouvarien d'intéressant et contourna l'étagère pour accéder à la deuxième partie de la pièce. L'espace n'était guère plusgrand que de l'autre côté et un mort gisait sur le sol. En regardant la blessure de l'homme, il semblait avoir été tuépar balle. Peut-être par Kirk, certainement même. Ce pauvre type portait un bleu de travail et sur sa carte ID, ilétait indiqué qu'il était réparateur des ascenseurs du complexe. En fouillant dans ses poches, Régina trouva unecarte magnétique imprimée de Carte Accès Exécution. Elle l'a mit dans une de ses poches. Elle fouilla ensuitedans des cartons, Rick faisant de même de l'autre côté de l'étagère et elle trouva un plan du niveau B3. En lelisant, la jeune femme remarqua un lieu intéressant. Elle s'empressa d'aller montrer la feuille de papier à Rick.- Rége, je crois que tu viens de nous trouver un moyen de quitter cette île.

Rick indiquait de son index une pièce sur laquelle figurait l'appellation Port.- D'après ça, il y a un ascenseur permettant d'accéder au niveau B3. Tu n'as pas d'autres plans ?

Accompagnée de Rick, Régina contourna de nouveau l'étagère et chercha parmi les documents.Finalement, ils trouvèrent le plan de leur niveau.- D'après ce plan-ci, l'éboulement coupe le tunnel en deux. Juste au milieu, il y a l'ascenseur par lequel on estarrivé et aux extrémités, un autre ascenseur... qui permet d'accéder au niveau B3 !- On va devoir tenter une sortie jusqu'à l'autre bout du tunnel.- Hélas, on n'a pas le choix. Avant ça, il faudrait que tu m'aides à trouver une batterie externe pour l'ascenseur.- Comment ça ? Tu crois qu'il est en panne lui aussi ?

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- C'est pas sûr mais je dirais qu'il y a des chances. Comme je te l'ai dit, le générateur d'énergie de l'ascenseur aété détruit par le T-Rex, alors à moins qu'il y ait plusieurs générateurs...- Bon, ça ressemble à quoi ?- Une sorte de boîtier de la taille d'une cassette vidéo.

Régina refit le tour des étagères et recommença à fouiller dans les cartons. Rick décida de vidercarrément le contenu des cartons sur le sol. Au bout d'une dizaine de minutes et après avoir éparpillé diversmatériaux à ses pieds, Rick trouva enfin ce qu'il cherchait. C'était un petit boîtier noir assez épais eteffectivement de la taille d'une cassette. Le jeune homme rangea la batterie dans sa poche et ne bougea plus. Lapièce était silencieuse. Régina avait cessé de remuer les cartons et de trifouiller dedans.- Rége, je l'ai trouvée. T'es toujours là ? Tout va bien ?

Il n'y eut aucune réponse. Rick réitéra son appel. Cette fois-ci, le silence fut rompu... par un coup de feu.Avant qu'il ait pu faire le tour de l'étagère, Régina déboula en courant tout en tirant une dernière cartouche deson pistolet derrière elle.- Dépêche Rick ! On dégage ! Hurla-t-elle.

Rick ouvrit la porte et Régina se jeta dehors. Le jeune homme attendit quelques instants espérant voir cequi pouvait effrayer sa collègue et il vit des Compsognathus qui contournaient l'étagère en piaillants. Il sortitaussitôt et claqua la porte.- Comment ils ont fait pour entrer là, Rége ?- Par les conduits d'aérations.

Elle lui indiqua une plaque métallique au niveau du sol. Le centre avait été grignoté laissant libre unpassage pour les petits dinosaures. Justement, il n'y en avait plus un seul qui les guettait dans le tunnel.Entendant des échos dans le conduit, les deux humains en conclurent que leurs agresseurs revenaient vers eux etils se mirent à courir en direction du bout du tunnel.

A mi-chemin, Rick regarda derrière lui et vit qu'une nuée de Compsognathus qui fonçaient avec ragevers eux. Ils gagnent du terrain en plus ! Pensa Rick, affolé. En quelques secondes, lui et Régina arrivèrentdevant la porte d'ascenseur. La jeune femme avait déjà appuyé sur le bouton d'appel et ils attendaient l'arrivée dela cabine... et l'arrivée des dinosaures.

Régina reprit son fusil et tira vers les petits lézards. Le tir en réduisit une bonne dizaine en morceauxmais ça ne suffisait pas. Les dinos seraient sur eux dans quelques secondes. La porte s'ouvrit enfin avec un douxbip électronique. Les deux humains se jetèrent à l'intérieur et Rick pressa le bouton de fermeture des portes.Régina tira une dernière fois dans le tas avant que les portes se referment en coupant un dinosaure en deux.- Ouf, soupira Rick, on a au moins de la chance que l'ascenseur soit toujours alimenté. Je vois pas commentj'aurais fait pour placer la batterie avec des lézards sur le dos.

L'ascenseur se mit en marche en direction du troisième sous-sol.

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La cabine stoppa sa descente et les portes coulissèrent. Rick passa devant son fusil mitrailleur à l'épaulecherchant le moindre danger. Régina le suivi. Le hangar dans lequel il venait d'arriver était immense pour un lieusouterrain. Le plafond était invisible à cause du faible éclairage et le hangar faisait bien deux cents mètres surcent cinquante. Tous les murs étaient recouverts de métal et le sol de béton. Il y avait des lampes à néons ici et làqui diffusaient une pâle lueur. Les trois-quarts de la pièce étaient occupés par des caisses et des bidons. Le toutétait posé dans un coin mais occupait la plus grande partie du hangar. Parmi les caisses, une turbine était placéeverticalement. Elle était bien plus grande que celles que Régina avait eut la chance de remettre en service etjustement, là, elle semblait ne pas être allumée.

Rick essaya d'aller ouvrir une porte dans un des coins puis une autre environ au centre. Il rejoignitRégina qui l'attendait devant une vitre dans le mur.- Toutes les portes sont verrouillées. Vu l'éclairage, je pense qu'on utilise le système de secours.- On peut peut-être relancer la turbine avec ça ? Proposa Régina.

Elle lui montra la vitre derrière laquelle étaient alignées les habituelles batteries constituées de fils defers bobinés. Il n'y en avait que trois.- Il manque la blanche, dit Régina.- Ouais, Il faut trouver le générateur de secours.

Leur montre bipèrent tout à coup. Ils portèrent d'un geste vif leur montre à l'oreille.- Ici Gail, quelqu'un m'entend ?- Oui, répondit Rick, où es-tu ?- Je suis au niveau B3. - Par où t'es arrivé ?

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- Par le Grand ascenseur. Quand je suis arrivé à l'héliport, j'ai vu l'hélico se crasher et je n'ai pas put venir vousaider. La porte d'accès avait été endommagée par l'explosion.- T'es où exactement ?- Dans les quartiers des chercheurs. Je cherche des infos pour qu'on puisse se tirer d'ici. Kirk va bien ?- Il s'est enfui pendant l'attaque du T-Rex.- Merde ! Bon, je vais essayer de le retrouver. On se rappelle.

La communication fut rompue. Régina vit alors une petite porte de service non loin de la vitre. Elle sedirigea dans sa direction et l'ouvrit. Rick la rejoignit.

Ils arrivèrent dans une petite pièce carrée dans laquelle les murs étaient parsemés d'écrans. Tous étaientéteints. Au fond de la petite pièce, il trouvèrent la vitre derrière laquelle toutes les batteries attendaient d'êtrebranchées. Régina sorti la batterie blanche et ils retournèrent dans le hangar pour remplacer celle qui avaitdisparue. Rick actionna ensuite le bouton et les batteries glissèrent dans leurs emplacements mettant en service laturbine qui commença à bourdonner. Aussitôt, l'éclairage s'éteignit quelques instants et des projecteurs fixés auplafond s'allumèrent pour éclairer le hangar. On y voit mieux, pensa Régina. Les deux portes se déverrouillèrenten même temps avec un déclic. Rick se dirigea aussitôt vers la plus proche, Régina sur ses talons.

Ils arrivèrent dans le poste de commande du troisième sous-sol. Comme toujours, dans un coin de lapièce il y avait un ordinateur que Rick s'empressa de rejoindre. Au centre, une table dernier cri diffusait via unprojecteur holographique diverses informations. Régina passa sa main dans les diagrammes et l'image sursautaun instant avant de réapparaître.- Wow ! J'ai jamais vu ce genre de matériel.

Rick ne répondit pas, trop occupé à chercher des renseignements pour accéder au port. Desrenseignements qu'il trouva au bout de quelques secondes.- D'après ce que je vois, l'accès au port se trouve derrière la deuxième porte du hangar que l'on vient de quitter.Tu veux bien aller voir Rége ?- Ouais, je reviens tout de suite.- Attends. Prends ça.

Il lui envoya son fusil mitrailleur et lui fit un clin d'œil.- Merci.

Elle quitta la pièce. Avant de reporter son attention sur l'ordinateur, Rick sortit un pistolet identique àcelui de Régina et le chargea. Il pourrait toujours se défendre en cas d'attaque.

Régina traversa le hangar et arriva à la deuxième porte qui refusa de s'ouvrir. En regardant celle-ci, lajeune femme remarqua qu'elle possédait une serrure conventionnelle. Elle doit sûrement être fermée à clé, pensa-t-elle. Tournant les talons, Régina revint au poste de commande.

Rick fut surpris de la voir revenir si tôt.- La porte est fermée à clé. Une petite clé on dirait.- T'as pas essayé de faire sauter la serrure ?- La porte est blindée, j'aurais pu me blesser.- Merde !

Rick chercha du regard quelque chose qui pourrait servir à forcer la porte et vit une porte qu'il n'avaitpas vue jusque là. Elle était de la même couleur que le mur et s'était sûrement pour cette raison que ni lui niRégina ne l'avait remarquée.- Rége ?

Il lui montra la porte d'un mouvement de la tête. La jeune femme se dirigea vers la porte et l'ouvrit. Rickfit pivoter son siège et retourna dans ses recherches.

Régina venait d'entrer dans une sorte de garage pour des véhicules lourds du genre camion. Il y avait unseul camion garé dans un coin. Le reste de la pièce était occupé à moitié par des containers cylindriques quidevaient contenir de l'eau et divers produits liquides permettant le bon fonctionnement du complexe. Au mur àcôté de la porte, il y avait un petit boîtier que Régina s'empressa d'ouvrir. Il s'agissait d'une boite à clé. Une petiteclé brillante était suspendue à un crochet. Les autres n'avaient rien. Régina la prit et dans sa précipitation la fittomber par terre. Elle se baissa pour la ramasser et son regard se fixa sur quelque chose qui maculait le sol.C'était rouge. Du sang ! Régina s'allongea sur le sol pour essayer de voir sous les containers et elle vit un cadavreensanglanté. Merde, se dit-elle.

La jeune femme longea la rangée de containers pour la contourner et au moment ou elle s'apprêtait àpasser derrière, elle entendit un claquement de métal. Quelque chose venait de heurter le sol derrière elle. Lesclaquements continuaient à rythme régulier comme... des pas ! Elle se retourna et poussa un hurlement defrayeur avant de se baisser. Juste à temps. Un long bras griffu frappa le mur devant lequel sa tête se tenait, il y aquelques instants. La jeune femme roula au sol et passa à côté de son agresseur qui frappa le sol juste derrièreelle provoquant des dégâts dans le métal qui recouvrait le sol. Terminant sa roulade, Régina se remit sur sespieds et partit en courant vers la porte menant au poste de commande. Les bruits de pas, derrière elle, avaient

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repris. Quand elle arriva à la hauteur du dernier container avant la porte, elle vit un autre de ces dinosaures qui sejetait sur le sol. La jeune femme fit demi-tour et elle entendit l'animal se réceptionner avec fracas mais sur sespattes. Régina était prise au piège. Elle s'arrêta de courir. Juste devant elle à moins de deux mètres, le premierattaquant l'attendait. Ce n'était pas un Raptor. L'animal était bien plus imposant. Malgré cela, il avait à peu prèsla même morphologie que les Raptor. Sa peau écailleuse avait une légère teinte bleutée et le haut de sa tête étaitstrié de bandes rouges comme si l'animal avait la tête à vif. Le dinosaure continuait à fixer Régina avec ses yeuxjaunes. Celui qui était derrière elle ne bougeait pas non plus, arrêté à la même distance. Les deux dinosauresn'arrêtaient pas d'ouvrir et refermer leurs mains tridactyles armées d'énormes griffes. Régina attrapa le fusil deRick qui pendait sur son côté droit et tira une rafale vers celui qui lui coupait l'accès à la porte du poste decommande. L'animal reçut le tir en pleine tête et poussa un puissant hurlement de douleur qui résonna dans lapièce. Régina continua de presser la détente tout en se dirigeant vers la porte. Quand elle arriva au niveau dudinosaure, il était mort, baignant dans son sang sur le sol. Le deuxième effrayé avait reculé de quelques pas enentendant le coup de feu mais quand il vit que l'humaine essayait de fuir, il se lança à sa poursuite d'un pas lourdet peu rapide. Avant que Régina ait pu atteindre la porte, celle-ci s'ouvrit et Rick apparut armé de son pistoletsemi-automatique. La jeune femme se jeta au sol pour permettre à Rick de tirer. Les coups de feux sesuccédèrent touchant à chaque fois leur cible qui s'effondra au sol au bout de six coups.

Rick s'agenouilla pour aider Régina à se relever.- Ca va, tu n'as rien ?- Non, tu es arrivé juste à temps.- J'ai entendu un rugissement et je me suis précipité pour voir de quoi il s'agissait.- Tu sais ce que c'est ? Demanda Régina en parlant des dinosaures.- Je ne sais pas, ça ne me rappelle rien, désolé. En tout cas, c'est costaud ! Six balles pour en buter un !- Au fait, j'ai trouvé une clé. Je pense que c'est celle qui doit ouvrir l'accès au port.

Repensant à ce pourquoi elle s'était mise en danger, Régina partit en courant et contourna les containers,suivie de Rick. Ils arrivèrent devant le cadavre. C'était un chercheur vu sa blouse blanche, encore un, se ditRégina. Il était partiellement dévoré et du sang l'entourait sur le sol. Dans sa main droite, il tenait fermementquelque chose. Régina ouvrit avec difficulté la main et y trouva un DDK frappé de la lettre W. Rick sourit.- Qu'est-ce qu'il y a ? Le questionna Régina. Ce n'est qu'une de ces stupides clés électroniques qui nous gâchentla vie.- Oui, je sais mais j'ai vu en fouillant dans l'ordinateur que l'accès au port était verrouillé par un DDK et qu'ils'agit justement de celui-ci. Il faut que tu trouves l'autre.

Régina tourna la clé et ouvrit la porte. La jeune femme déboucha dans un long couloir éclairé par deslampes encastrées dans le sol. Au bout d'une quinzaine de mètres, il tournait sur la gauche. Il semblait désert. Lajeune femme se mit à courir et tourna à gauche. Quelques mètres plus loin, elle arriva devant une porte etl'ouvrit. La salle dans laquelle elle entra était vivement éclairée et de taille plutôt moyenne. Sur le sol le logo ducomplexe avait été imprimé en gros. Appuyé contre un mur assis à même le sol gisait un chercheur mort. Ilsemblait avoir été dévoré par de petites mâchoires. Peut-être des Compsognathus ! Sur un mur voisin, Réginatrouva un plan du niveau B3 qu'elle essaya de retenir. Il y avait deux portes permettant de quitter cette salle.L'une d'elle était frappée d'un logo identique à celui placé sur le sol et l'autre était verrouillée par un DKKportant la lettre W. C'est par-là qu'on pourra accéder au port quand j'aurais trouvé l'autre DKK. Ne cherchantmême pas à l'ouvrir, Régina alla à la deuxième porte et l'ouvrit.

Le couloir était droit et se séparait à droite et à gauche au bout de dix mètres. Il était pour le momentimpossible de traverser le couloir jusqu'au bout car juste au niveau de l'intersection, une barrière laser bloquait lepassage et le boîtier, illuminé de rouge, indiquait que ce système n'était pas en fonction. Régina alla jusqu'àl'intersection et hésita à tourner à droite ou à gauche. Entendant des bruits à gauche, elle décida de se rendre danscette direction. Au bout du couloir, après avoir ouvert la porte, elle parvint aux quartiers des chercheurs.

La salle était assez grande et regroupait plusieurs rangées de lits superposés. Juste à sa gauche, Réginavit un coin salon dans lequel il y avait une télévision et des fauteuils en cuirs pour la regarder confortablement.Divers papiers avaient été éparpillés au sol et sur les fauteuils. Ces derniers avaient les coussins déchirés net et lamousse avait été vidée sur le sol. On dirait que quelqu'un a fouillé cette pièce et qu'il a même cherché dans lesfauteuils, songea Régina. Un bruit attira alors l'attention de la jeune femme. Il provenait d'une rangée entre deuxfiles de lits superposés. D'après les sons qu'elle entendait, Régina en déduisit qu'il ne s'agissait pas d'undinosaure. Mais qui alors ? Kirk ? Elle s'approcha lentement de la rangée son M-16 devant elle et fit un bon enarrière quand elle vit un homme apparaître juste au coin de la rangée, nez à nez avec elle. -Gail ? Qu'est-ce que tu fais là ?

L'homme semblait gêné d'avoir été surpris et ne répondit pas tout de suite cherchant visiblement unebonne excuse.- Salut Rége... Je cherche... Kirk.

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Régina regarda par-dessus l'épaule de son collègue et s'aperçut qu'il venait de découper les matelascomme il l'avait fait avec les fauteuils.- Dans les fauteuils et les matelas ? Lui demanda la jeune femme.- Bon écoute... On n'a pas de temps à perdre, OK. Je vais le chercher... ailleurs.

Il quitta la pièce avant que Régina ne lui ait dit quoi que ce soit. Elle resta un moment à contempler levide se demandant ce que Gail voulait lui cacher. Il était très bizarre. Bien sûr il a pour habitude d'être bizarred'après ses collègues. Depuis le début de la mission, il n'avait pas cessé de s'absenter soi-disant pour chercherKirk et lorsqu'ils l'avaient retrouvé, Gail s'était de nouveau absenté au risque de rater l'hélicoptère. C'est étrange.

Régina fit le tour du dortoir. Gail avait éventré presque tous les matelas et vidé presque tous les placardscontenant les effets personnels des chercheurs. En cherchant dans certains documents, la jeune femme trouvaune feuille qui l'interpella.

26 avril

Kirk m'a encore engueulé aujourd'hui ! Il m'a foutu dehors avant les débuts du test et m'a demandé derevenir quand j'aurais mon diplôme. Ce salopard ne sait pas à quel point j'ai dû bosser pour en arriver là !J'espère bien lui rabattre le caquet lors de la grande expérience dont il a parlé, il y a quelque temps. Je vais luimontrer moi, qui devrait avoir son diplôme !

Son second est plutôt sympa. Dave qu'il s'appelle. Il s'est entretenu avec moi en me disant que Kirk étaità bout de nerf avec toutes ces simulations ratées. Qu'est-ce que j'y peux moi ? Je lui ai dit de ne pas surchargerle réacteur. Je lui ai dit que ça risquait d'interrompre la génération du champ ! Il ne m'a pas écouté etforcément, ce que je lui ai dit s'est produit. Bien fait pour lui à ce sale con !

28 avril

Merde ! J'en ai marre ! Je vais le buter cet enfoiré ! Et je suis pas le seul à en avoir envie ! Baker aussien a ras-le-bol de ce sale type. C'est pas parce qu'il nous paie bien qu'on doit se soumettre à ses caprices et enprendre plein la gueule ! Il a fait la même connerie que la dernière fois et il m'a encore mis ça sur le dos ! Sagrande expérience ! Je vais lui donner moi sa grande expérience ! Un pruneau entre les deux yeux c'est tout cequ'il va avoir ! Baker m'a dit qu'il allait essayer de piquer un flingue aux gardiens. Hé hé ! Vivement cetteexpérience.

Visiblement, l'employé qui avait écrit ce journal ne portait pas Kirk dans son cœur. Par curiosité, Réginalut les pages des jours suivants et s'arrêta sur la page du 4 mai.

Continuez comme ça Doyle et c'est vous qui finirez avec une balle dans la tête. Sachez que vous n'êtespas irremplaçable et que Kirk peut très bien se débrouiller tout seul. J'espère que vous aurez dorénavant uneconduite exemplaire sinon... Vous voilà prévenu.

Ce message n'était pas rédigé par la même personne qui tenait le journal et il n'y avait aucune signatureau bas de la page ni aucun jour après le 4 mai. Soit l'employé a eut peur, soit il s'est fait descendre. Régina décidaavoir perdu assez de temps et quitta le dortoir.

La jeune femme traversa tout le couloir pour atteindre la porte opposée. Lorsqu'elle arriva devant, unraclement métallique attira son attention. Aussitôt, elle chercha d'où pouvait bien provenir ce bruit mais n'entrouva pas l'origine. Alors qu'elle allait parcourir les derniers mètres la séparant de la porte, la grille posée sur lesol juste devant cette dernière se souleva légèrement. La jeune femme pointa son arme dessus et s'approcha àpetit pas de la grille. Soudain, celle-ci se souleva du sol et heurta le plafond avant de retomber avec fracas sur lesol. Un dinosaure bondit du passage qu'il venait d'ouvrir emportant dans son élan l'humaine qui fut désarmée. Nesachant pas quoi faire sans son arme, Régina se protégea le visage des attaques de l'animal et le poussa de toutesses forces avec les jambes. Elle réussit à le faire retomber dans le passage. Sans perdre un instant, elle se relevaet bondit sur son arme. Lorsqu'elle se retourna, elle vit le dinosaure qui lui sautait de nouveau dessus. La jeunefemme se jeta au sol et roula vers lui. Emporté dans un trop grand élan, il lui passa au-dessus et toucha le sol àcinq mètres d'elle. Le temps qu'il fasse demi-tour, elle en profita et lui tira une bonne rafale dans la tête. Justeassez pour l'éliminer.

Se relevant avec difficulté, Régina s'approcha du dinosaure. Il avait une peau d'une étrange couleur. Ils'agissait de... bleu. Le tout strié de bandes écarlates. En regardant bien, Régina s'aperçut qu'il s'agissait d'unRaptor. C'était bien le même type de dinosaure qu'elle avait déjà côtoyé mais il était différent au niveau de lacouleur. Sentant une douleur au bras, la jeune femme remarqua que sa blessure avait recommencé à saigner. Ilfaudrait qu'elle change les bandages quand elle n'aurait pas un saurien aux trousses.

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Régina prit soin de remettre la grille en place et se plaça dessus pour ouvrir la porte dont l'accès avaitfaillit lui coûter la vie.

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La porte avait indiqué Bureau d'études. Cette salle était immense et contenait des dizaines d'ordinateurset de machines high-tech totalement inconnues. Il y avait quelques tables à projection holographique commedans la salle de commande du niveau mais à part ça, Régina ne reconnaissait rien. Sur chaques machines, il yavait une inscription. Régina put ainsi lire les noms de celles qu'elle ne connaissait pas. Simulateur Tri-énergétique, Test Stabilisateur, Test Initializor, etc... Tous ces noms devaient avoir un rapport avec la Tri-énergie mais Régina ne voyait pas vraiment lequel.

Elle s'approcha d'une table holographique qui semblait être la seule en service et l'activa. Une image entrois dimensions apparut. Elle représentait d'étranges cylindres sous lesquels étaient marqué Stabilisateur etInitializor. Les deux objets flottaient librement dans l'air comme s'ils étaient en apesanteur. Soudain, un descylindres fut en partie masqué comme lorsque Régina avait passé la main dans les diagrammes. C'était comme siquelque chose empêchait l'image d'être projetée. Arrêtant l'image, Régina vit qu'une carte était posée sur la table.Elle la prit. Son visage s'illumina. Il s'agissait du second DDK W. Régina sortit.

Quand elle fut sur le palier de la porte, sa montre bipa.- Régina, je t'ai déverrouillé les barrières lasers. Je sais que c'est un peu tard mais ça peut te servir.- Rick ! Je viens de trouver le DDK ! On se retrouve devant la porte, OK ?- Super, Rége ! Je te rejoins dans cinq minutes, le temps de régler quelques petites choses maintenant que je suisentré dans le système.

Régina se remit en chemin et elle arriva à l'intersection. Rick ne lui avait pas menti. Le voyant de labarrière avait viré au vert. Il y avait une porte derrière les rayons mais c'était inutile d'y aller maintenant qu'elleavait trouvé ce qu'elle cherchait. Elle tourna à gauche et se dirigea vers la porte.

La jeune femme mit quelques minutes à trouver le mot de passe. Lorsqu'elle l'eut fait, elle ouvrit laporte. A ce moment-là, Rick arriva dans la salle et la rejoignit avant qu'elle ne referme la porte. Sans hésiter,Rick fit le tour du bureau de la salle des arrivées et s'installa face à l'ordinateur. Il ne vit même pas qu'il avaitenjambé un cadavre de chercheur. Les murs étaient équipés de divers écrans et placards. Une simple lumièrefixée au plafond éclairait cette pièce comme elle pouvait. Rick pianota quelques instants et se leva. Il se dirigeavers la porte au fond de la pièce. Un voyant passa au vert. La porte n'avait pas de poignée ni quoi que ce soit devisible permettant de l'ouvrir si ce n'est une fente pouvant recevoir une carte magnétique. Rick jura en frappantcontre la porte.- Il nous faut une clé ! C'est pas vrai !

Tous deux sursautèrent. Un grésillement venait de commencer à troubler le silence de la pièce. Les deuxhumains se tournèrent aussitôt dans la direction du bruit. Il provenait du mort. Plus précisément ducommunicateur que tenait fermement la main du chercheur. Au bout de quelques instants, une voix sortit del'appareil.- C'est moi... J'ai trouvé la clé du port... Je te rejoins dans cinq minutes par le grand ascenseur... Retrouves-moilà-bas...

Avant que l'homme qui avait parlé ne coupe la communication, un rugissement fut audible. Unrugissement qui était familier à Régina. Rick et la jeune femme se regardèrent quelques instants puis Rick prit laparole.- Ce type a dit qu'il avait la clé du port ! La clé dont on a besoin !- Je vais aller le chercher, Rick. Reste-là et vérifie s'il n'y a pas autre chose qui risque de nous gêner.

Sur ces mots, elle quitta la pièce. Rick sourit en se rasseyant devant son écran. Il fit craquer sesarticulations et retourna dans le magnifique univers de l'informatique.

Régina était devant la porte du grand ascenseur les mains sur les hanches, prête à accueillir l'homme quiallait les sauver avec sa carte magnétique. La jeune femme regarda sa montre. Elle s'aperçut que cela faisaitpresque cinq minutes qu'elle avait reçu l'appel et qu'il allait bientôt faire jour au dehors. Avec un peu de chance,elle pourrait assister au magnifique lever de soleil qui l'attendait.

L'afficheur au sol s'alluma. Il indiquait, en gros caractères lumineux, l'étage où se trouvait l'ascenseur.Régina lut les chiffres et les lettres qui apparaissaient successivement. 1, 0, B1, B2... Régina commençait àentendre arriver la cabine. Le bourdonnement mécanique se rapprochait. Parmi ce son elle crut entendre un crihumain mais ça ne devait être que son imagina... Un rugissement vint lui prouver qu'elle se trompait. Il provenaitde la cabine qui était sur le point d'arriver au niveau B3 et il ne s'agissait sûrement pas d'un cri humain ni Raptor.Pourtant, elle entendit très nettement cette fois-ci un cri d'homme. Un cri de douleur puis plus rien. L'afficheur

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indiqua B3. La cabine s'arrêta en faisant trembler le sol. Le sol qui se mit à vibrer de manière régulière. Réginacommença à reculer lorsque la gigantesque porte se leva. Elle avait bien fait. Lorsqu'elle fut à moitié levée, Uneénorme tête reptilienne passa par-dessous et s'avança dans le hangar. Un immense dinosaure entra. C'était le T-Rex ! Lorsqu'il vit la jeune femme, Il poussa un puissant rugissement et se jeta sur elle. Dans son immensefoulée, il percuta avec la patte droite la turbine et fut soudain tétanisé comme Régina qui s'attendait à tout sauf àça. Ce n'était pas par la peur que le dinosaure était paralysé mais par la tension de plusieurs centaines de voltsqu'ils reçut en détruisant la turbine. Des éclairs bleutés traversèrent son corps et de la bave coula de la gueule duprédateur puis il s'effondra de tout son long sur le sol achevant au passage de réduire la turbine en pièce. Leslumières s'éteignirent automatiquement à cause de l'arrêt de fourniture du courant. Régina se releva après que lachute de l'animal l'ait jetée au sol. Elle hésita à s'approcher du dinosaure. Elle entendait sa respiration et sonhaleine commençait à empester dans le hangar. Couché sur le côté, la gueule grande ouverte, l'animal continuaità baver. Il devait s'être évanouit. Pas étonnant avec ce qu'il a prit ! 5000 volts indiquait une plaque qui avait voléau sol lorsque le T-Rex avait détruit la turbine.

Après quelques instants d'hésitations, Régina reçu un appel de Rick qui la coupa dans son initiative.- Régina qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'ai plus de courant ici ! On, tourne sur le générateur de secours.- Oui... La turbine a été détruite.- Quoi ? Comment ça se fait ?- L'ascenseur est arrivé.- Et ça a détruit la turbine ?- Non, c'est le T-Rex qui en est descendu qui s'en est chargé.- Le T-Rex ! Bon sang ! Et la clé ?- Merde ! J'y avais pas pensé !

Régina partit en courant vers la porte de l'ascenseur qui achevait de se refermer faute de courant. Avantqu'elle ne l'atteigne, la porte toucha le sol.- Merde ! Rick, c'est fermé ! La panne l'a refermée automatiquement !- C'est normal, c'est une sécurité. Faut que tu utilise le générateur auxiliaire. Là où on a pris la batterie blanchetout à l'heure.- D'accord.- Attend Rége ! Et le T-Rex, t'en a fait quoi ?- Assommé. Il s'est pris une grosse claque électrique.

La jeune femme coupa la communication et se dirigea vers la porte du générateur auxiliaire. Aupassage, elle longea le corps inanimé du plus grand carnivore que la Terre ait jamais porté.

Régina pressa le bouton et les quatre batteries se connectèrent à leurs prises. Une turbine se mit alors àbourdonner et la lumière revint. Les dizaines d'écrans encastrés dans les murs affichaient un diagnostic completde l'énergie fournie à ce niveau par la turbine auxiliaire. Elle quitta ensuite la pièce pour revenir au hangar.

L'afficheur au sol s'était rallumé et indiquait que l'ascenseur était à ce niveau. Régina avança jusqu'auniveau de la porte et pressa le bouton voisin. La porte commença à coulisser lentement vers le haut. Régina neperdit pas une seconde de plus. Quand elle put passer dessous, elle roula dans la cabine. Quand elle fut relevée,ce qu'elle vit l'horrifia. Sur la grande passerelle de l'ascenseur il y avait trois cadavres en partie déchiquetés. Uneaffreuse odeur de sang monta aux narines de la jeune femme. Se cachant le bouche et le nez, elle s'approcha descorps et les fouilla les uns après les autres. Elle ne trouva rien sur les deux premiers mais le troisième tenait danssa main une carte magnétique. Régina la lui retira avec beaucoup de mal et lut ce qui y était écrit : PORT. Elletenait entre ses mains la clé de sa survie ! Elle quitta aussitôt l'ascenseur en direction du bureau des arrivés.

Rick leva les yeux à son entrée, l'interrogeant du regard. En réponse, Régina agita la carte sous sesyeux. Il lui sourit et se leva pour la rejoindre à côté de la porte. La jeune femme inséra la carte dans la fente etaprès un bip aigu, celle-ci coulissa. Tous deux se jetèrent joyeusement par l'ouverture et commencèrent àparcourir un long couloir d'une bonne vingtaine de mètres. Ils regardaient droit devant eux en souriant. Ilspouvaient apercevoir au bout du couloir la porte menant au port. Soudain, la porte disparut mystérieusementcomme l'aurait fait un mirage. Les deux jeunes gens s'arrêtèrent et se regardèrent stupéfaits. En regardant denouveau vers la porte, ils virent qu'elle était réapparue puis elle disparut de nouveau emportée par une vaguetransparente parfaitement visible. En s'approchant un peu plus, ils découvrirent que tout le couloir était parcourude vagues invisibles qui déformaient le décor derrière. Il s'agissait d'une sorte de champ de force. Réginaréfléchit un moment se demandant où elle avait bien pu voir ça et elle trouva.- La Tri-énergie ! Lança t-elle à son camarade.- Quoi ?- J'ai déjà vu ce phénomène dans le labo secret de Kirk. C'était une simulation de la Tri-énergie.- On doit pouvoir passer à travers, non ? - J'en ai pas trop envie, si tu veux savoir. On sait jamais ce qui peut nous arriver.

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Rick fouilla dans ses poches et en sortit une pièce de monnaie.- On va voir ça, lança t-il à Régina avant d'envoyer virevolter le cercle de cuivre vers le champ de force. La piècevola quelques instants en tournoyant et se figea dans l'air comme si elle était en apesanteur puis elle commença àse décomposer comme si elle était faîte de sable et devint rapidement de la poudre argentée avant de disparaîtretotalement. Rick continua de fixer la surface liquide là où sa pièce venait de disparaître.- Merde... On peut pas passer. Il faut trouver un moyen d'éteindre ce champ d'énergie.

Il se tourna vers sa collègue.- Tu n'as rien vu qui pourrait remplir cette fonction en faisant ta petite escapade ?- Non, j'ai tout visité. J'ai même rencontrer des nouveaux locataires.- Hein ?- Un Raptor. Il était d'une couleur différente mais s'en était un.

La jeune femme lui montra son bras qui avait rougi le bandage.- Viens avec moi, je vais te refaire ce bandage et on va chercher une solution.

Ils retournèrent dans le bureau des arrivées et Rick entreprit de soigner Régina. La jeune femme pianotasur l'ordinateur et afficha le plan du niveau B3. Elle lut le nom de chaque pièce et s'arrêta sur une ligne.- Zone Tri-énergie, annonça t-elle à Rick.

Le jeune homme porta son attention sur l'écran et lut ce que Régina venait de lire.- C'est là qu'il faut que tu ailles Rége. Il doit y avoir un moyen d'éteindre ce truc. D'après ce que je vois, ça setrouve justement derrière la barrière laser que je t'ai ouverte tout à l'heure.- Bon, je vais y aller alors. Si jamais c'est pas ça, cherche une solution dans l'ordi, OK ? Si t'as des infos,contacte-moi.

Quand il eut finit de bander le bras de la jeune femme, elle se leva et quitta la pièce au pas de course.- Bonne chance Rége, dit-il.

Lorsqu'elle arriva devant la barrière laser, elle était essoufflée. Elle venait de piquer un sprint depuis lebureau des arrivées. Elle avait envie de quitter au plus vite cet endroit. Les lasers disparurent lorsqu'elle pressa lebouton et elle se dirigea vers la porte. Il n'y avait pas de poignée mais un lecteur de carte magnétique avec unécran qui affichait : Veuillez insérer une carte ID de niveau suffisant. Elle avait une carte ID d'un niveau trèssuffisant car elle possédait la carte du directeur du complexe : Edward Kirk. La porte coulissa après avoir lu lesdonnées ID nécessaires et Régina entra.

Elle arriva dans un tout petit réduit avec une immense baie vitrée juste en face. Un ascenseur permettaitde descendre en bas de cette minuscule salle de contrôle. En regardant par la vitre, en contrebas, Réginadécouvrit le réacteur Tri-énergétique. Elle ouvrit de grands yeux en voyant l'immense hangar surmonté depasserelle placée au-dessus d'une sorte de puits sans fond. Les passerelles partaient de dessous la salle où elle setrouvait et se séparaient immédiatement en deux. L'une partait sur la gauche et l'autre sur la droite. Lorsqu'ellesatteignaient les murs, elles repartaient tout droit vers le fond du hangar où elles se rejoignaient de nouveaupermettant d'accéder à une petite porte. A mi-chemin, les deux passerelles se rejoignaient et formaient une plate-forme chargée d'un immense ordinateur. De chaques côtés de cet ordinateur, des escaliers descendaient versdeux autres plates-formes équipées d'appareils et d'ordinateurs. Le tout était entièrement suspendu dans le vide ettenait comme par magie. Sur les quatre murs du hangar brillaient des milliers de petites ampoules fournissantassez de lumières pour éclairer les passerelles. Régina avait l'impression de contempler un ciel étoilé.

Cet endroit était magnifique et très impressionnant. Travailler ici devait être à la fois agréable eteffrayant. La jeune femme n'avait aucune idée de la profondeur du trou. Où était le sol de ce hangar ? Sitoutefois il y en avait un. Un frisson lui parcouru l'échine. Cet endroit était très excitant. Encore fallait-il qu'ellepuisse y descendre. En effet l'ascenseur nécessitait une carte ID pour fonctionner. En mettant celle de Kirk,Régina fut soulagée de voir la porte coulisser. Elle entra dans la cabine et pressa l'unique bouton. Les parois del'ascenseur étaient transparentes ce qui lui offrit une vue encore plus impressionnante sur le vide et les frêlespasserelles de métal durant sa descente. La cabine s'arrêta au bout d'une longue minute et Régina descendit. Laporte se referma et Régina respira profondément pour calmer sa peur. En effet, le sol des passerelles était engrande partie composé d'une épaisse grille qui permettait de voir le vide entre ces mailles ce qui la mettait trèsmal à l'aise.

Lorsqu'elle se fut assurée de la solidité du sol et qu'elle décida de ne plus regarder en bas, la jeunefemme se dirigea vers la console informatique située au centre du hangar. Lorsqu'elle se retrouva devant le murd'écrans et d'ordinateur, elle se sentit beaucoup mieux. Par contre, elle ne comprenait absolument rien à l'utilitéde chacun des appareils. Tout les écrans affichaient le même message : Attente de la mise sous tension. Avant detenter quoi que ce soit, il fallait que Régina fournisse de l'énergie aux appareils. Elle retourna sur les passerelleset traversa la deuxième moitié du hangar pour se rendre à la porte marquée Routage Tri-énergie.

Dès qu'elle fut rentrée dans la salle de routage, Régina bondit vers la jeune femme adossée au mur. Elleétait gravement blessée et avait perdu connaissance. Elle semblait avoir perdu beaucoup de sang comme en

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témoignait le sol rougit autour d'elle. Régina tenta de la réveiller mais elle n'obtint qu'un faible gémissement enrésultat.- Ne vous inquiétez pas, on va vous sortir de là, lui dit-elle, même si la scientifique n'avait aucune chance del'entendre.

En prononçant ces mots elle essaya aussi de se l'assurer à elle-même, pour se redonner du courage etaller au bout de ce cauchemar.

La salle de routage était plutôt petite. Au centre il y avait une table et des chaises. Certainement pour lebriefing avant le lancement d'une simulation. Un grand plan était déplié sur la table à côté d'un dossier. Ils'agissait respectivement d'un schéma de la structure du réacteur et du dossier de fonctionnement du réacteur.Rien qui puisse aider Régina, à cause des diverses appellations techniques utilisées par ces documents.

Sur le mur près de la blessée, il y avait une petite boite à fusible dont le panneau était ouvert. Réginal'étudia et pressa l'interrupteur permettant d'alimenter, si elle ne s'était pas trompée, les ordinateurs du hangar.

Elle retourna rapidement devant l'immense console et cette fois-ci vit que les ordinateurs étaientallumés. Hélas, le message affiché à l'écran la fit jurer à haute voix : Veuillez insérer le Disque Agenda pour lamise en route du réacteur... Un disque qu'elle n'avait pas.

Une terrible détonation résonna dans le hangar faisant sursauter Régina. Elle crut que quelque chosevenait d'exploser ou qu'une passerelle venait de tomber. Chassant ces stupides réflexions, elle compris qu'ils'agissait... d'un coup de feu ! Quelqu'un venait de tirer avec une arme et ça n'était pas loin. C'était peut-être Gail.La jeune femme se rendit au pas de course vers la salle de routage d'où provenait, à priori, le tir.

La pièce était extrêmement silencieuse. Un silence oppressant. Les murs étaient différents par rapport àsa première visite qui datait de seulement cinq minutes. Ils sont couverts de sang ! La scientifique était allongéesur le sol. Elle ne respirait plus. Se plaçant à ses côtés, Régina découvrit que la femme venait d'être prise pourcible à bout portant. Ce qui voulait dire que l'assassin était toujours dans les parages. Se relevant vivement,Régina prit son fusil mitrailleur qui pendait sur son flanc. Elle sentait une présence dans la salle. Elle savait quela pièce tournait sur la gauche au niveau de la table de briefing maintenant tachée de sang. S'avançant lentementde l'extrémité du mur, la jeune femme perçut une ombre sur le sol projetée par une silhouette immobileprovenant du passage à gauche. Quelqu'un s'était plaqué contre le mur et attendait qu'elle s'en aille.

Tout à coup, elle vit la silhouette s'animer. Instinctivement elle se jeta au sol. Une blouse blancheapparut et celui qui en était vêtu tira à l'endroit où Régina était debout il y a quelques instants. Il ne l'avait pastouchée mais voyant qu'il l'avait retardée, il en profita pour disparaître dans le passage où il attendait la jeunefemme. Ses pas résonnèrent sur le sol. Un, deux trois, quatre, cinq. Arrêt. Quelque chose glissa et les pasreprirent pour devenir bientôt inaudibles. Régina se releva et partit à la poursuite de son agresseur. Juste au boutdu court couloir où elle s'engagea, il y avait une porte coulissante qui achevait de s'ouvrir. En regardant parl'encadrement, elle put voir une blouse blanche tourner à droite au fond du couloir.

Régina fila sur les traces du mystérieux individu dont elle soupçonnait cependant l'identité. Arrivée autournant, elle se plaqua dos à la paroi, pris une grande bouffée d'air et s'engagea dans le couloir partant vers ladroite. Il continuait, sur une dizaine de mètres, éclairé par une affreuse lumière rouge et s'achevait sur une portegrande ouverte. Arrivée à quelques mètres du passage, la jeune femme ralenti l'allure son arme pointée devantelle face au danger. Elle s'arrêta puis se jeta par l'ouverture en roulant sur le sol. Avant qu'elle ait pu se remettredebout, elle sentit un violent coup dans son dos qui l'envoya se cogner contre un mur. Quand elle voulutrécupérer son arme perdue durant son entrée, elle sentit le canon d'un pistolet qui rafraîchissait sa nuque. Sansprendre la peine de se retourner, elle se releva lentement les mains bien en évidence.- Kirk, dit-elle calmement.- Ne bougez pas mademoiselle. Annonça l'homme.- Je te conseille d'en faire autant mon salaud ! Menaça une voix venant de la porte.

Régina sentit que l'on lui retirait l'arme de la nuque. Elle se retourna lentement pour découvrir avecsatisfaction que Gail tenait Kirk en joue. Son collègue indiqua au scientifique de prendre place sur un fauteuil.Calmement, Kirk obéit. Gail sans détourner son attention s'adressa à Régina :- Ca va ? Tu n'es pas blessée ?- Non, un peu sonnée c'est tout. Merci encore.- Appelle Rick tu veux, Rége. On va demander une petite explication à notre cher docteur.

Régina sourit en réponse au clin d'œil que Gail lui lança et elle tapa la fréquence de Rick sur sa montre.

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Rick fit son entrée dans le laboratoire de Kirk. La pièce était plutôt petite et possédait en grande partiedu matériel informatique. Il y avait aussi quelques placards d'où dépassaient quelques dossiers et au fond de lapièce une porte. Au centre, se trouvait assit sur un fauteuil l'objectif numéro un de leur mission : Kirk, tenu enjoue par Gail qui avait prit un siège lui aussi et ne quittait pas des yeux le scientifique. Régina s'était assise surun petit bureau près de la porte et elle attendait son camarade les bras croisés.- Me voilà, lança Rick à son arrivée.

Gail lui fit signe de s'installer sur un fauteuil. Rick refusa en secouant la tête. Il vint se placer devantKirk et attendit ce qui allait suivre en croisant les bras. Un long silence pesa quelques secondes sur l'assemblée.Tous les yeux étaient fixés sur Kirk. Gail prit la parole en tapotant son arme braquée sur leur prisonnier.- Alors, nous y voilà cher Docteur Edward Kirk. D'ailleurs, vous ne devriez pas porter ce titre puisque nonseulement vous n'avez pas votre doctorat mais en plus vous êtes mort depuis trois ans ! Le moment de vérité estvenu ! Vous allez tout nous dire. Nous expliquer ce que vous faîtes là, pourquoi vous avez une ménageriepréhistorique qui erre dans les couloirs de votre complexe et nous dire comment atteindre le port !

Kirk garda le silence, ne répondant pas tout de suite. Visiblement, il était beaucoup moins détendu quela dernière fois que Régina l'avait rencontré. Il semblait même stressé, effrayé. Il savait qu'il ne pourrait pass'échapper facilement de cette pièce. Il était prit et il devrait coopérer au plus vite avant que le plus vieuxmembre de l'équipe ne s'énerve en réitérant sa demande. Il prit une profonde inspiration, essuya la sueur quicoulait sur son front à l'aide de sa blouse et prit la parole : - Comme vous le savez, il y a dix ans j'ai découvert par hasard un moyen d'obtenir de l'énergie de façon illimitéeet parfaitement propre. Le principe est très complexe puisqu'il requiert du matériel de pointe ce que je n'avais pasà l'époque. J'ai quand même réussi à amasser tous les fonds nécessaires pour acheter les ordinateurs et lesmatériaux me permettant de créer à peu près et à plus petite échelle ce que j'ai fait dans ce complexe. Hélas, aubout de sept années on refusa de continuer à me fournir les fonds dont j'avais besoin pour mener mon expérienceà bout. J'ai donc enregistré toutes les données recueillies au cours de ces sept années de recherches et j'ai décidéde disparaître pour continuer mon œuvre ailleurs et avec plus de moyens. J'ai donc fais croire à ma mort dansl'explosion de mon laboratoire. J'ai extorqué des milliers de dollars pour me constituer un bon compte en banquepuis j'ai créé une société en partenariat avec l'armée des Etats-Unis qui m'a fourni les dernières technologies à lapointe du progrès que vous avez pu voir. J'ai acheté Ibis Island et engagé des employés puis j'ai commencé mesrecherches en reprenant là où j'avais dû les interrompre. En une année nous avons fait des avancées considérableet petit-à-petit, nous en sommes arrivés au test final qui a eu lieu hier soir. Ce test consistait à utiliser le réacteurTri-énergétique pour la première fois et ainsi découvrir si toutes ces années de ma vie avaient portées leurs fruits.J'ai recommandé aux employés une très grande vigilance car la Tri-énergie présente quelques risques. Ils n'ontcommis aucune erreur seulement j'avais totalement omis un effet secondaire de la Tri-énergie. Je n'avais jamaispensé que ce soit possible et que la Tri-énergie pourrait servir à autre chose qu'une source d'énergie.

Kirk sembla soudain hésiter à dire ce qu'il souhaitait. Gail se racla la gorge lui rappelant qu'il était arméet qu'il souhaitait que le scientifique continue.- Bon, nous y voilà... La Tri-énergie fournit de l'électricité en très grande quantité par une réaction chimiquespéciale générant un champ énergétique. Cette réaction s'effectue grâce à la combinaison de deux appareils dema composition : Le Stabilisateur et L'Initializor. Tous deux associés avec un réacteur nucléaire contenant unetrès petite quantité de produits radioactifs génèrent ce champ. Les simulations avaient prouvées à cent pour centque le champ était capable de fournir de l'énergie tant que le réacteur serait allumé mais, il générait aussi unvortex. Les trois auditeurs regardèrent alors Kirk avec de grands yeux attendant impatiemment la suite. Kirkcontinua :- Ce vortex s'ouvre sur notre propre monde mais à une époque différente. D'après ce que j'ai appris en étudiantles données enregistrées hier soir, l'époque dépend de la polarisation du réacteur et de la puissance fournie parcelui-ci. En gros, avec la Tri-énergie j'ai créé une machine à voyager dans le temps. Lorsque le champénergétique s'est formé, il a ouvert un passage dans le temps, à la préhistoire plus précisément et les dinosauresse sont retrouvés projetés à notre époque, sur cette île. La panique s'est alors emparée des employés, ce qui estnormal quand on voit un Tyrannosaure passer devant les vitres d'un bâtiment, et en quelques minutes seulementles trois-quarts de l'équipe ont été décimés. Les derniers sont morts au cours de la nuit et...- Vous avez tué les autres, termina froidement Régina.

Face à ces mots, Kirk eut comme une boule dans la gorge et il avala sa salive avec difficulté.- J'étais obligé de le faire. Ils menaçaient d'appeler l'extérieur et de me dénoncer au gouvernement. Je voulaisencore garder ma nouvelle identité et présenter le brevet pour la Tri-énergie.- Avec tout ce qu'elle a causé ? Demanda Rick.- Oui, Qui n'a jamais rêver de voyager dans le temps et de s'éclairer pour presque rien en même temps ?

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Kirk sourit à sa propre blague mais ses traits se tendirent de nouveaux quand il croisa le regard de Gailtoujours aussi impassible. Kirk avait finit ses explications. Gail n'avait pas eut toutes ses réponses mais il posa ladernière question pour la deuxième fois :- Comment fait-on pour atteindre le port ? Il y a un mur créé par votre Tri-énergie qui absorbe tout ce qui passededans.- Oh... heu... mince... je ne pensais pas que quelques passages resteraient ouverts.- Ouverts ? S'exclama Rick. Ca veut dire que des dinosaures peuvent à tout moment rentrer par-là ?- Possible en effet mais je doute qu'ils restent longtemps dans notre époque en voyant qu'ils sont enfermés dansun couloir.- Alors ? Questionna Régina.- Et bien... je pense que le mieux est de surcharger le réacteur Tri-énergétique. Ca devrait supprimer les effets devortex pendant une bonne heure avant que...- Que quoi ? Interrogea Rick.- Que toute l'île soit envoyée à la préhistoire.

De nouveau, le silence retomba sur les quatre humains. Chacun réfléchissait de son côté puis Gailrompit ce silence : - Très bien, on va surcharger ce réacteur. Comment doit-on faire ?- Il faut placer un Stabilisateur et un Initializor de plus grande puissance dans le réacteur puis lancer uneséquence.- Où peut-on trouver ces objets ? Intervint Régina.- En B3, dans la chambre froide du bureau d'étude du stabilisateur. Il vous faut une carte de niveau A.- Et vous en avez une je suppose ? Menaça Gail.- Oui, tenez répondit Kirk après quelques instants d'hésitations.

Il sortit une carte magnétique d'une de ses poches et la tendit à Régina. Celle-ci observa l'objet puiss'adressa de nouveau à Kirk : - Il faut aussi un disque pour lancer une séquence du réacteur.- Vous êtes sûre ? Je ne crois pas.- J'en suis certaine, c'est ce qu'indiquent les écrans dans la zone Tri-énergie.

Voyant que Kirk essayait de retarder leur départ, Gail lui flanqua avec force un coup de crosse de sonfusil sur le visage.- Te fous pas de notre gueule Edward ! Donnes-nous ce CD et vite sinon, je t'envoie par ton vortex de merde !

Kirk essuya le sang qui coulait de la plaie causée par le coup de Gail puis il sortit de sa blouse un boîtieren plastique contenant un CD qu'il tendit à Régina.- Bon, on ne va pas perdre plus de temps. Je vais chercher le Stabilisateur et l'Initializor. Rick, retournes à lasalle de contrôle et vérifie qu'une fois le vortex supprimé on pourra atteindre immédiatement le port.- Je reste ici avec Kirk, annonça Gail. Quand tu auras lancé le réacteur, passe nous prendre.- D'accord, confirma la jeune femme.

Rick s'élança dans le couloir en trottinant. Gail poussa Kirk jusque dans la pièce voisine. Régina les ysuivis. Il s'agissait d'une bibliothèque. Il y avait des étagères remplies de livres. Kirk prit place sur un siège, Gailface à lui. Régina demanda des munitions à Gail. Elle rechargea son fusil mitrailleur et avant de partir déposatoutes ses autres armes pour être la plus légère possible et ainsi la plus rapide.

La cabine vitrée prit de l'altitude. Régina préféra regarder au plafond plutôt que de se perdre dans levide de la zone Tri-énergie. L'ascenseur arriva finalement à destination. La porte s'ouvrit accompagnée d'un jolitintement enregistré. Régina quitta la salle de contrôle et se retrouva dans le couloir.

Il n'y avait aucun danger dans son champ de vision mais des bruits de pas résonnaient dans les couloirs.En plus, la salle menant à la salle de repos juste en face était grande ouverte et le métal tordu qui la composaitindiquait qu'elle avait été défoncée. Régina avança lentement en espérant que la créature à l'origine de cevacarme ne viendrait pas dans son couloir. A mi-chemin, la jeune femme se figea sur place. Un dinosauretraversa l'intersection. Il passa de celui de gauche, là où été sensés se trouver les objets si convoités, à celui dedroite sans même apercevoir l'humaine arrêtée en plein milieu du passage. Ce qui effraya le plus Régina c'étaitque le dinosaure qui venait de passer devant elle était de la même espèce que ceux qui l'avaient attaquée dans legarage. Les pas se faisaient de plus en plus faibles. Le dinosaure devait se diriger au fond du corridor sans avoirdans l'idée de faire demi-tour et tendre une embuscade à la jeune femme. Prenant son souffle, Régina se lança encourant dans le couloir et pris sans ralentir la direction du bureau d'étude. Heureusement, le dinosaure sembla nepas la remarquer. Du moins pas tout de suite. Ce fut lorsqu'elle ouvrit la porte de la salle qu'il se retourna et dansun aboiement guttural se lança aussi vite qu'il le pouvait vers sa proie.

Cette dernière ferma la porte derrière elle et plaça une chaise sous la poignée pour essayer d'empêcher ledinosaure d'entrer. Le bruit de ses pas continuait d'approcher et visiblement, l'animal était plutôt lent. Réginabalaya la pièce du regard et trouva une porte sur laquelle était écrit : Chambre froide. La jeune femme l'ouvrit

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avec la clé donnée par Kirk et entra. La porte se referma en coulissant derrière elle et Régina eut juste le tempsd'entendre le premier coup donné par le dinosaure contre la porte.

La chambre froide était une pièce assez petite et grandement éclairée. Sur les murs, il y avait plusieurscylindres en verres dans lesquels il y avait d'étranges cylindres en métal. Régina les reconnut pour les avoir vusgrâce à la projection holographique. Il y avait en tous trois emplacements pour Stabilisateurs et autantd'Initializor. Un de chaque était vide ce qui était normal puisque ce devait être là qu'étaient stockés ceux utiliséslors de l'expérience de Kirk. Sous chaque cylindre figurait le nom de l'objet ainsi que le niveau de puissance.Régina s'approcha des cylindres contenant les deux objets les plus puissants et commença à chercher commentsortir les deux appareils de leurs tubes de verre. Sous les deux container, il y avait une fente pouvant accueillirune carte ID. La jeune femme glissa celle de Kirk à l'intérieur et le premier cylindre s'ouvrit en émettant unsifflement de décompression. Régina en sortit le Stabilisateur qui s'y trouvait et elle opéra de même pour lesecond appareil. Ils étaient à peine plus grands que l'avant-bras et de forme assez semblable. Seul la couleurdifférait.Alors que Régina tournait les talons pour quitter la chambre froide, elle entendit un terrible craquementprovenant de la salle voisine accompagné d'un hurlement victorieux. Le dinosaure venait de pénétrer dans lasalle.

Gail ne quittait pas Kirk des yeux. Ce dernier avait essayé de soutenir son regard en vain. Quelquesminutes après que la fille soit partie, le soldat se leva et fit le tour de la pièce en cherchant dans tous les coinspuis il se dirigea vers la porte et la verrouilla avec la clé qui était dessus. Kirk commença à transpirer encoreplus.- Qu'est-ce que vous faîtes ? Osa t-il demander à Gail.- Je m'assure que nous ne serons pas dérangés, lui répondit-il avec un sourire légèrement cruel.- Pour quoi faire ?- Pour discuter simplement. Ne vous faîte pas de soucis Edward.

Gail apporta une chaise juste devant Kirk et s'assit.- Très bien, allons-y. Je veux l'intégralité de toutes les données recueillies sur la Tri-énergie au cours de vosexpériences.- Pourquoi ?

Gail lui fila un coup de poing dans le ventre. Kirk en eut le souffle coupé et il eut du mal à reprendre sarespiration.- C'est moi qui pose les questions Edward. Où sont ces données ?- Sur un mini-disc.- Bien. Où ça ?- Je ne sais pas.

Kirk encaissa un deuxième coup dans l'estomac et il crut qu'il avait une côte cassée.- Je ne le répéterais pas Edward.- Dans cette pièce.- Où ?- Sur une étagère, il y a un faux bouquin. Le titre c'est Le Nucléaire.

Gail se leva et commença à parcourir les titres sur les étagères.- Pourquoi il vous intéresse tant ce mini-disc ?

Kirk crut qu'il allait recevoir encore une fois une réponse dans l'abdomen mais Gail lui réponditcalmement sans cesser de chercher le livre.- Comme tu le sais, je travaille pour une unité de Forces Spéciales de l'armée américaine. En venant ici, on m'aconfié une mission. La mission officielle : vous ramener à la maison. Mais officieusement on m'a donné un autreobjectif : Récupérer toutes les données sur la Tri-énergie. En effet le gouvernement serait très intéressé par vostravaux même si face aux journalistes, il n'en laisse rien paraître. Il me faut donc ce mini-disc pour achever mamission.- Vos collègues ne sont pas au courant je suppose ?- Non, et je te suggère de la fermer à ce sujet où je te tuerais avant de les éliminer eux aussi.

Gail trouva enfin le livre. Il l'ouvrit et en sortit un mini-disc de la taille de la paume de la main. Il sedirigea ensuite vers la porte, la déverrouilla et après avoir rangé l'objet repris sa place sur son fauteuil face auscientifique, un sourire satisfait sur le visage.

Les coups avaient redoublés de forces. Le métal de la porte de la chambre froide était tout tordu. Encorequelques secondes et le dinosaure pourrait dévorer sa proie. Ce qui était dommage, c'est que ce serait un platcongelé. Régina tremblait et se frottait les bras pour réchauffer son corps. Elle ne savait pas quoi faire. La pièceétait bien trop petite pour tenter d'éliminer le prédateur avec son arme. La jeune femme trouva finalement unesolution. Elle se dirigea au fond de la pièce et dirigea son arme vers le cylindre le plus proche de la porte. Une

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nouvelle attaque tordit tellement la porte que la lumière du bureau d'étude arrivait à passer jusque dans lachambre froide. Régina tendit la main vers l'interrupteur permettant d'ouvrir la porte et l'activa. La porte coulissalégèrement et se bloqua à cause du pli. Le dinosaure acheva de l'ouvrir d'un coup de tête. La plaque de métaltomba avec un bruit assourdissant sur le sol. L'animal s'ébroua pour reprendre ses esprits et s'attaquer enfin à sonrepas. La jeune femme tira une balle dans le cylindre perçant ce dernier d'un petit trou qui laissa aussitôts'échapper un filet d'air froid puis, la pression étant trop élevée, le cylindre vola en éclat envoyant un nuage d'airgelé et de bout de verre dans la pièce. Régina s'était baissée pour ne pas recevoir de projectile et en relevant latête, elle découvrit que son plan avait marché. Le prédateur était retourné dans le bureau d'étude et hurlait engalopant dans tous les sens, sa tête devenue toute blanche. Des bouts de verre s'étaient aussi incrustés dans sachair. La jeune femme se releva et quitta la chambre froide. Elle esquiva un coup de griffe de l'animal quiessayait de se venger puis elle lui tira une salve de son fusil mitrailleur à bout portant. Le dinosaure s'effondra ausol. Régina quitta le bureau d'études par la porte défoncée, le Stabilisateur et l'Initializor sous le bras.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour retourner dans la zone Tri-énergie. Régina parcourut lesderniers mètres qui la séparait du poste de contrôle. Elle prit un siège et s'installa devant la console principale.Elle plaça les deux objets qu'elle venait d'acquérir sur ses genoux et se mit au travail. Elle plaça le disqueAgenda dans le lecteur demandé et attendit. L'écran affichait : Lecture des données en cours. Veuillez patienter...Après quelques secondes, un nouveau message apparu.

Séquence Tri-énergie initialiséePour continuer, veuillez placer le Stabilisateur dans son logement

Au même moment, un bip régulier commença à se faire entendre. Régina prit le Stabilisateur et quitta leposte de commande. De retour sur les passerelles, Régina prêta l'oreille et découvrit d'où provenait ce son. Elledescendit les marches à gauche de la console et se retrouva sur une des passerelles situées en contrebas. Elle vitqu'il y avait un ordinateur placé sur un appareil inconnu. La jeune femme se plaça devant l'ordinateur. Ilindiquait : Mise en fonction du Stabilisateur. Veuillez insérer une carte ID et placer le Stabilisateur dans letiroir. Régina suivit la première instruction et aussitôt un tiroir coulissa de l'intérieur de l'appareil inconnu. Elle yplaça l'objet demandé et le tiroir se referma avalant le Stabilisateur.

La jeune femme regagna le poste de contrôle et cette fois-ci on lui demanda de placer l'Initializoraccompagné par un bip régulier. Elle prit l'escalier à droite et se retrouva sur une passerelle identique à laprécédente. Elle mit la carte ID puis le second cylindre dans son tiroir et retourna à la console.

La séquence Tri-énergie va démarrer dans une minuteSi vous souhaitez l'interrompre vous devrez le faire avant la fin de ce délai

Régina attendit donc que le compte à rebours atteigne le zéro. Cette minute lui parut particulièrementlongue puis lorsqu'elle prit fin un bourdonnement commença à résonner s'amplifiant de plus en plus jusqu'à ceque Régina n'entende plus que ça. Elle retourna sur les passerelles et regarda à travers les grilles au sol. Le puitsn'était plus noir. Il était éclairé d'une forte lumière bleutée sur laquelle se dessinaient des centaines de vagues.Cela ressemblait beaucoup à un océan mais c'était en fait la Tri-énergie. Le champ qui fournissait de l'énergie defaçon illimitée et qui ouvrait aussi un vortex vers une autre époque. En regardant plus longuement le puits,Régina crut voir des formes bouger dans cet océan d'énergie. Elles ressemblaient à des dinosaures mais la jeunefemme pensa qu'il s'agissait plutôt de son imagination qui lui jouait des tours. La lumière s'amplifia encoreaccompagnant le bourdonnement qui devint presque insoutenable.

Régina se boucha les oreilles et retourna s'installer devant la console pour attendre l'appel de Rick luiannonçant la réussite du plan. Alors qu'elle s'assaillait sur le fauteuil, le sol se mit à trembler et le fauteuilbascula envoyant la jeune femme sur les passerelles. Sa tête frappa le sol. Elle s'évanouit.

Gail sursauta lorsqu'il entendit le bourdonnement qui grandissait. Kirk ne broncha pas.- Votre amie vient d'allumer le réacteur, expliqua-t-il à Gail.

Ce dernier acquiesça. Il avait terminé sa mission, enfin ! Il allait pouvoir ramener, fièrement, Kirk auQG et recevoir les félicitations du général comme d'habitude. Par contre, cette fois-ci, la mission avait été bienplus difficile que de se débarrasser de quelques preneurs d'otages ou de placer des explosifs dans un arsenald'armement illégal. Enfin bon, ça lui ferait toujours une mission de plus à son actif.

Soudain, une violente secousse ébranla la salle. Les étagères de livres menacèrent de tomber. Gail seleva de son siège et s'écarta le plus possible d'elle. Il tira Kirk par le bras juste au moment ou une des étagèress'effondrait sur les fauteuils. Gail souffla. Un peu plus et on était enseveli sous une tonne de bouquins ! Quandces pensées traversèrent son esprit, Gail reçut quelque chose et sur la tête et il s'écroula au sol. La secousse étaitde plus en plus importante. Kirk hésitait à prendre la fuite. Gail était sonné c'est tout. Si le scientifique s'enfuyait,

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il pourrait toujours lui tirer dessus par derrière. Au même moment, une autre plaque se décolla du plafond etécrasa Gail. Ce dernier poussa un hurlement de douleur. Il était coincé. Ses jambes ne pouvaient pas bouger et ilsaignait de la tête là où il avait reçu le premier morceau de plafond. Dans sa chute, il avait lâché son fusil. Il étaithors de portée.

Kirk regardait Gail avec de grands yeux. Il semblait réfléchir à quelque chose puis, il se baissa auprèsde Gail et ramassa le mini-disc tombé d'une des poches du soldat. Il tourna ensuite les talons, se dirigea versl'unique étagère encore debout et il tira sur un livre. L'étagère coulissa révélant un couloir secret. Kirk se tournavers Gail et un sourire mesquin illumina son visage. Avant qu'il disparaisse complètement par le passage secret,Gail lui lança quelque chose dessus. C'était un tout petit objet de la taille du pouce. Il vola et allamiraculeusement se fixer sur la blouse du chercheur qui s'engouffra dans le couloir inconnu. Gail ne résista pasplus longtemps à la douleur et il s'évanouit alors que les vibrations commençaient à diminuer et que Kirk fuyaitde nouveau, un émetteur accroché sur lui.

Le bruit de sa montre ramena Régina à la dure réalité. Elle porta le communicateur à son oreille en serelevant lentement. Le calme était revenu dans la zone Tri- énergie. Du moins, les secousses avaient grandementdiminué et le bourdonnement était bien plus faible lui aussi.- Régina ? C'est Rick. Ca y est, la voie est libre. Le vortex a disparu. On peut accéder au port.- D'accord, j'arrive dans cinq minutes. Le temps de récupérer Gail et Kirk.

Elle se frotta la tête et se mit en chemin en direction de la salle de Routage. Elle traversa ensuite le longcouloir et ouvrit la porte menant au laboratoire de Kirk.

Immédiatement, elle se jeta au sol. Gail était évanouit écrasé sous un gros morceau de béton qui s'étaitdécroché du plafond. Il saignait. Elle essaya de le réveiller mais n'y parvint pas. Elle le gifla de toutes ses forceset il réussit à ouvrir les yeux. Sa voix était très faible.- Rége... Kirk... enfuit.- C'est pas grave, Gail. On peut quitter le complexe, l'accès au port est libre. Bon, va falloir que je te sorte de là.Je vais soulever ce qui t'empêche de bouger et tu vas essayer de glisser, OK ?

Son camarade ne répondit pas mais il ferma un instant les yeux en signe de compréhension. Réginaagrippa le pan de béton et le souleva de toutes ses forces. Elle parvint à l'élever suffisamment pour que Gailrampe le plus loin possible. En chemin, il laissa échapper à plusieurs reprises des gémissements de douleur.Enfin, la jeune femme put reposer le bloc au sol. Elle aida Gail à se relever. Il avait une jambe cassée et uneprofonde blessure dans le bas du dos. Avec l'aide de sa camarade, il entreprit de se diriger vers le bureau desarrivées où les attendait Rick.

Rick vérifia une dernière fois que le passage était libre. Tout était prêt pour le départ. Il ne manquaitplus que ses deux camarades et leur prisonnier. Rick regarda sa montre. Ca faisait presque dix minutes qu'il avaitappelé Régina. Pourquoi mettent-ils autant de temps ? Ne pouvant plus attendre, Rick quitta son siège et sedirigea vers la porte pour partir à la rencontre de ses collègues. Lorsqu'il arriva devant, elle s'ouvrit et Régina fitson entrée soutenant Gail par les épaules. Il était salement amoché.- Bon sang, Rége ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?- Le réacteur a fait s'écrouler le plafond sur Gail.- Où est Kirk ?- Partit... répondit avec difficulté le blessé.- Merde ! Jura Rick. Tout ça pour qu'il se tire encore ! Ca fait chier !

Régina assit Gail sur le fauteuil. Ce dernier s'adressa alors à ses collègues : - Je lui... ait mis un émetteur. On... peut le suivre. Faut le re... retrouver.- On n'a pas le temps de traîner mon vieux, déclara Rick, d'après l'ordinateur, dans trente minutes environ, leréacteur risque d'exploser et d'entraîner toute l'île à la préhistoire.- Bon... alors, j'y vais... Si je ne suis... pas revenu dans une... demi-heure... cassez-vous.

Sur ces mots, il se releva avec difficulté et en boitant se dirigea vers la porte. Rick et Régina seregardèrent étonnés.- Merde. Il est coriace. Qu'est-ce qu'on fait Rége ?- Je sais pas. Et pourquoi veut-il à tout prix le retrouver surtout dans cet état ?- Il est bizarre. Il a dit qu'il lui avait mit un émetteur. Tu devrais pouvoir retrouver Kirk sans problème, non ?- Ouais, je vais y aller. Il reste combien de temps ?- Attends. Rick jeta un œil sur l'écran. Vingt minutes à peu près.- Bon, j'y vais. Appelle-moi si Gail revient.

Régina pressa une touche sur sa montre et la fonction GPS s'enclencha. Le signal de Kirk était tout prèset celui de Gail tout près de Kirk. La jeune femme se précipita au dehors.

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Le signal provenait du sud. Régina quitta le poste de repos et déboucha dans le couloir. Il semblaitdésert contrairement à la dernière fois où y résidait un gros dinosaure. La jeune femme traversa le couloir et àl'intersection tourna à droite vers le bureau d'étude du Stabilisateur. La porte était grande ouverte puisqu'elleavait été défoncée et à mi-chemin, Régina vit des traces de sang sur le sol. Gail devait déjà avoir trouvé Kirk.

Ce qu'elle pensait fut confirmé quand elle entra dans la salle. Gail était devant la porte de la chambrefroide et braquait son fusil devant lui. Kirk sortit lentement de la petite pièce, les mains en l'air. Gail lui demandaquelque chose que Régina ne put comprendre. Kirk tendit à Gail un petit objet. Ce dernier le rangea dans une deses poches. La jeune femme s'approcha. Gail tourna la tête vers elle et il sembla soulagé.- Rége... J'ai retrouvé Kirk... On va pouvoir partir.- Oui, mais tu n'aurais pas dû y aller. Tu es gravement touché, je te rappelle.

Comme pour confirmer ce qu'elle disait, Gail fut prit d'une quinte de toux et il cracha du sang sur le sol.Sachant qu'il était condamné, il tendit un objet à Régina. Elle le prit. Il s'agissait d'un mini-disc.- Gardes-le... Rége. Et ramène Kirk...

Sur ces mots, ses yeux se révulsèrent et il tomba comme une masse sur le sol. Régina pointa son armesur le scientifique qui avait assisté à la scène sans bouger et elle prit le pouls de son collègue. Il n'en avait plus. Ilétait mort. Régina rangea le mini-disc et fit signe à Kirk de passer devant.

Rick était de plus en plus impatient. Cela faisait cinq minutes que Régina était partie mais il souhaitaitqu'elle soit déjà de retour. Il en avait marre de cette île et maintenant qu'ils avaient un moyen de la quitter, ilfallait courir après Kirk. La porte du bureau s'ouvrit et deux personnes entrèrent.- Où est Gail ? Demanda Rick.

Régina se dirigea vers la porte permettant d'accéder au port, Kirk devant elle.- Il est mort, lui dit-elle sans s'arrêter.

Elle disparut dans le couloir. Rick resta quelques secondes pour analyser l'information. Mort ? Bonsang! Ce type était le seul sur qui j'aurais parié la survie et il est mort ! Finalement, il rejoignit les autres dans lecouloir.

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La porte du couloir s'ouvrit en coulissant et l'air frais caressa leurs visages. Régina prit une boufféed'oxygène et sourit. Rick l'imita puis poussant Kirk devant eux, ils s'engagèrent sur les docks.

Les docks faisaient cent mètres de larges sur deux cents de long. Ils étaient en grande partie occupés pardu matériel déchargé d'un bateau mais pas encore rangé. Il y avait aussi deux grosses citernes d'essence près dumatériel. Elles servaient à faire le plein des bateaux. Il faisait encore nuit mais le quai était éclairé par desprojecteurs. Au bout du quai, il y avait un bâtiment de taille moyenne. Environ cinquante mètres carrés. Réginaordonna à Kirk de s'y diriger. Ils arrivèrent devant la porte. Rick l'ouvrit et entra. Régina suivit Kirk et découvritce qui allait les aider à quitter cette île.

Le bâtiment était en fait un quai couvert. Là, posé sur l'eau, attendait sagement un hydroglisseur. Il yavait aussi de nombreuses caisses de matériel rangées à côté. Rick monta dans l'appareil par une petitepasserelle. Régina ordonna à Kirk de s'asseoir sur le sol devant l'hydroglisseur. Rick en sortit quelques instantsplus tard.- Il faut faire le plein, Rége. Le réservoir est vide.- Bon, j'y vais. Surveilles-le.

La jeune femme donna son fusil à Rick. Elle prit une jerricane vide et sortit du bâtiment. Elle se dirigeavers les citernes et posa la jerricane au sol. Elle prit le tuyau permettant de faire le plein, régla la pression auminimum et ouvrit la vanne qui libéra un flux d'essence. Le bidon commença à se remplir lentement. Régina enprofita pour observer le ciel. On ne voyait plus très bien les étoiles, signe que le jour allait bientôt se lever. Elleécouta le doux bruit des vagues et des oiseaux qui jouaient sur les docks près d'elle. Jamais la nature ne lui avaitsemblé si belle. Les oiseaux piaillaient en roulant joyeusement sur le sol. Régina sourit. Tout à coups, ilscessèrent leurs jeux et s'immobilisèrent. Ils semblaient écouter quelque chose. Après quelques instants, ilsdéployèrent leurs ailes et s'envolèrent à toute allure en poussant des piaillements terrifiés. Régina fronça lessourcils. Elle sentit alors le sol vibrer sous ses pieds. Elle crut que son imagination lui jouait des tours mais elleressentit une nouvelle secousse plus puissante cette fois. C'est peut-être le réacteur qui fait ça, se dit-elle pour serassurer.

Elle se trompait. Un rugissement le lui indiqua. Un frisson la parcourut. Elle ferma la vanne, prit lajerricane et repartit en courant vers le bâtiment. Quand elle arriva devant la porte, elle se retourna vers lecomplexe et vit un mur voler en éclat alors qu'apparaissait la tête d'un énorme dinosaure. Elle entraprécipitamment. Rick allait justement ouvrir la porte pour voir où elle en était. Il avait attaché Kirk à un fauteuilde l'hydroglisseur.

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- Qu'est-ce qui se passe Rége ? C'était quoi ça ?- Le T-Rex ! Il veut pas nous lâcher !- Merde ! Qu'est-ce qu'on fait ?- Vas faire le plein, je vais le distraire. Tu en as pour combien de temps ?

Rick avait déjà ouvert le réservoir de l'appareil et commençait à le remplir d'essence.- Je dirais cinq minutes pour le plein et cinq autres pour le démarrer. C'est très long pour faire chauffer lamachine.- Bon, j'y vais. Il me faut une arme.- Attends ! Lança-t-il alors qu'elle prenait son fusil mitrailleur. Dans les caisses là-bas, j'ai vu un grenadeur.

Régina suivit la direction que lui montrait Rick et elle se retrouva devant une caisse en bois où il étaitmarqué Grenadeur. Elle tira sur le couvercle et découvrit un gros fusil noir. Elle le prit. Il était assez léger pourune telle arme. Elle le chargea. Elle ne put y mettre que quatre balles-grenades. Elle en prit deux autres qu'elleaccrocha à sa ceinture et se dirigea vers la sortie. Quand elle ouvrit la porte, le bâtiment fut secoué par un terriblechoc. Le T-Rex essayait de défoncer le mur.

Régina se retrouva dehors. Le T-Rex était à une dizaine de mètres d'elle sur la gauche. Il ne l'avait pasvue sortir et il s'efforçait de détruire le mur qui avait l'air d'être plus blindé que celui du complexe. Régina pritune profonde inspiration et attira le dinosaure.- Hé ! Saloperie ! Viens par ici !

L'animal stoppa son attaque et tourna vivement la tête vers l'humaine qui agitait les bras pour qu'il lavoie. Tout le côté droit de la tête de l'animal était à vif défigurant complètement le monstre qui n'était déjà pastrès beau avant. C'était le résultat de la magnifique attaque finale de Régina lors de leur précédente rencontre àl'héliport. Le dinosaure rugit longuement et se lança vers Régina. Aussitôt, celle-ci tourna les talons et partit encourant le long du quai, le prédateur sur les talons.

Régina sentait le sol qui tremblait à chacun des pas du géant préhistorique. Ce n'était pas ce quil'inquiétait le plus. Ce qui l'inquiétait vraiment c'était que le sol tremblait de plus en plus violemment indiquantque le prédateur se rapprochait de sa proie. Régina arriva en bout de quai et elle se retourna pour faire face à sonadversaire. Il était extrêmement près. Comme à l'héliport, il attaquait la tête en avant, la gueule grande ouverte.Régina épaula son grenadeur et tira vers l'animal.

Instinctivement, il releva la tête et bondit de côté. La grenade explosa sur le sol du quai envoyant unepluie de béton dans les airs et laissant un petit cratère derrière elle. Régina repartit en sens inverse le long du quaiet elle passa juste à côté du T-Rex qui claqua des mâchoires à son passage sans réussir à s'emparer d'elle. Ledinosaure fit rapidement demi-tour et s'élança de nouveau derrière la jeune femme. Cette dernière courait aussivite qu'elle le pouvait, le grenadeur dans les mains.

Arrivée au bout du quai, elle tourna sur la droite pour longer le bâtiment dans lequel Rick préparait leurdépart. Elle passa devant le mur partiellement défoncé par le dinosaure. Encore un coup de tête et il aurait trèsbien pu entrer ! Essoufflée, Régina s'arrêta et fit face au dinosaure. Elle vit qu'il avait du mal à tourner lancé àpleine vitesse.

La jeune femme épaula son arme, visa et tira. Le T-Rex se baissa et la grenade alla se perdre dans leseaux du port juste à côté du quai. Il n'y eut pas d'explosion. Régina paniquée, réarma, visa encore et tira. Le T-Rex était si près qu'il n'eut pas le temps d'éviter ce tir. La grenade le toucha à la patte arrière droite. Elle explosaavec une petite boule de feu accompagnée de morceaux de chair. Le dinosaure lança un hurlement de douleur ets'effondra sur le sol. Il glissa quelques mètres sur le béton avant de s'arrêter. L'animal était essoufflé. Réginaprofita de cet instant de répit pour tirer sa dernière grenade. Elle le toucha au flanc ce qui en plus de faire hurler ànouveau le dinosaure lui creusa une plaie assez profonde.

Régina sourit. Je vais quand même finir par l'avoir ! La jeune femme décrocha les deux dernières ballesaccrochées à sa ceinture et les glissa dans l'arme. Alors qu'elle armait celle-ci, le T-Rex se releva d'un bond d'unesouplesse telle que Régina en resta bouche bée. Malgré le fait que sa patte droite était à moitié déchiquetée, ledinosaure fonça en boitillant vers l'humaine. Il était à moins de cinq mètres. Beaucoup trop près ! La jeunefemme se retourna et partit aussi vite que possible, aussi loin que possible du dinosaure.

Il se rapprochait dangereusement malgré ses blessures. Arrivée au bout du quai, Régina tourna à droitepour entamer la deuxième largeur. Elle sentit que le T-Rex ralentissait. Elle n'entendait d'ailleurs plus ses pas quimartelaient le sol. La jeune femme ralentit et regarda derrière elle. Il n'y avait personne. Il a peut-être abandonnéou alors il est mort. Elle balaya le quai du regard. Les containers rangés au milieu en compagnie des dizaines decaisses en bois l'empêchaient de voir la deuxième moitié du... Le container le plus proche d'elle vola en éclatcomme une simple vitre. Des dizaines de morceaux de métal tordus passèrent près de Régina qui se jeta au solpour les éviter.

Le container était entièrement écrasé et, au milieu de cet amas de métal tordu, il y avait le T-Rex.Régina avait lâché son arme quand elle s'était couchée et elle était maintenant sans défense à environ cinq mètresdu plus grand prédateur que la Terre ait jamais porté. Etrangement, il n'attaqua pas. Il fixait la jeune femme de

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ses yeux de reptile. Il devait savourer ce moment tant attendu. Régina crut même voir un sourire se dessiner surle "visage" du dinosaure. Elle était terrifiée.

Il ne s'était passé que quelques secondes depuis que le Tyrannosaure avait détruit le container. Régina sereleva et essaya de se diriger vers son arme. Le T-Rex se jeta sur celle-ci et claqua des mâchoires. Régina fitimmédiatement demi-tour. Le T-Rex d'un mouvement latéral de la tête souleva la jeune femme du sol. Elle volasur une dizaine de mètres avant de toucher le sol avec une roulade un peu ratée. Elle se releva difficilement etpartit en direction du bâtiment où l'attendait Rick. Même si elle boitait, la jeune femme fut surprise de constaterque le T-Rex ne la rattrapait pas. Pourtant, elle sentait le sol qui tremblait à chacun des pas de l'animal.Regardant sur sa gauche, Régina découvrit que le T-Rex la suivait bien mais de l'autre côté des containers. Ilpensait pouvoir la cueillir lorsqu'elle arriverait à découvert au niveau des citernes juste en face de la porte duhangar de l'hydroglisseur. Régina accéléra, espérant arriver à la porte avant le dinosaure. Sa montre bipa. Rickavait terminé. Alors qu'il ne lui restait qu'une dizaine de mètres à parcourir, Régina découvrit que Rick l'attendaitau bord du quai. Il était debout sur l'hydroglisseur et agitait les bras. Régina baissa la tête et sprinta dans sadirection. Quand elle releva la tête, elle eut juste le temps de voir que Rick venait de tirer avec un grenadeur versle T-Rex. Il ne le toucha pas mais le ralentit ce qui permit à Régina de sauter depuis le quai pour tomber surl'hydroglisseur. Rick ne prit pas la peine de la relever. Il visa de nouveau vers le quai et tira. La grenade s'envolaet partit... bien trop à gauche de sa cible. Elle toucha ce qui était au bout de la file de containers et de caisses.

Dans une terrible explosion, les citernes d'essences disparurent, remplacées par un mur de flammes.Régina sentit la chaleur lui caresser le visage et le souffle la força à se recroqueviller sur le toit del'hydroglisseur. Rick se coucha lui aussi. Lorsqu'elle releva les yeux, la jeune femme vit une forme enflamméequi essayait de bouger. Elle poussa un hurlement qui se dissipa sur la fin jusqu'à s'éteindre complètement. Le T-Rex tomba sur le sol et ne bougea plus. Son corps continua de se consumer dans un immense brasier.

Epilogue

L'hydroglisseur s'éloignait rapidement d'Ibis Island en glissant sur les eaux calmes. Régina avait pritplace dans le siège à côté de celui du pilote. C'était Rick qui était aux commandes de l'appareil. Ses traits étaientbien moins tendus. Son regard était fixé droit devant lui, vers l'horizon. Kirk, attaché avec du gros ruban adhésifsur un siège derrière eux, regardait par le hublot voisin. Tous gardaient le silence. Régina, qui s'affairait à panserses nouvelles blessures, prit la parole : - Alors Rick, ça te fait quoi de t'être tiré de ce cauchemar ?

Son camarade ne répondit pas tout de suite puis quand la jeune femme lui donna un coup de coude dansles côtes, il reprit ses esprits.- Hein ? Heu... je suis content. Content qu'on s'en soit tirés et qu'en plus on ait mené la mission jusqu'au boutmême si rien n'était là pour nous aider.- Ouais. Avec cette première mission, ça me donne pas trop envie de continuer ce job. Je l'ai choisi parce quej'aime bien le danger mais là... c'est trop extrême !

Tous deux rirent quelques instants puis Régina entreprit de vider ses poches. Elle étala devant elletoutes les cartes et les clés qu'elle avait amassées au cours de la nuit.- Au moins, on aura des souvenirs. Dit-elle en montrant tous les objets qu'elle avait sur elle.- T'inquiète pas Rége ! Même sans ça, je m'en souviendrais de cette mission. Etre à deux doigts de se fairebouffer par des dinosaures, ça s'oublie pas.

C'est alors qu'une lueur étrange attira leur attention. Elle provenait de derrière eux. Rick, surprit, stoppal'hydroglisseur et se tourna pour regarder derrière eux. Régina fit de même. De là où ils étaient, ils pouvaientencore voir Ibis Island même si elle n'était qu'un petit point... lumineux. Un léger halo bleu grandissait sur l'île.Puis tout à coup, tel une bombe, une lumière éblouissante parvint aux survivants. Ils détournèrent les yeux pourne pas être aveuglés. Quand ils regardèrent à nouveau vers l'île, elle avait disparue. A la place, se trouvait unesorte de champ de force lumineux bleuté sur lequel dansaient quelques vagues. La Tri-énergie venait d'envoyerl'île et le complexe qui y était installé en pleine préhistoire.

Rick relança l'hydroglisseur et il repartit, direction le continent le plus proche, aidé de son GPS. C'estalors que par la vitre avant de l'hydroglisseur, ils virent une autre lumière. Cette fois, elle était naturelle. Ils lesavaient. C'était la lumière du soleil. Cette lumière que Régina craignait de ne plus revoir. La jeune femmevenait de passer la nuit la plus longue de sa vie mais un nouveau jour se levait et elle était toujours en vie. Ricket elle sourirent à la vue de ce magnifique lever de soleil en pleine mer. Kirk aussi souriait mais il ne regardaitpas au-dehors. Il fixait, d'un regard sournois, les objets étalés par la femme soldat. Plus particulièrement un objet.Le mini-disc que Gail avait essayé de lui piquer. Le mini-disc sur lequel étaient enregistrées toutes les donnéessur la Tri-énergie.

FIN

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