contributions des comités stratégiques de filières et des groupes de travail transversaux

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  • 8/2/2019 Contributions des comits stratgiques de filires et des groupes de travail transversaux

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    - 1 -CNIConfrence nationale

    de lindustrie

    RAPPORT

    ANNUEL

    201

    1

    CONTRIBUTIONS DESCOMITES STRATEGIQUES

    DE FILIERES ET DESGROUPES DE TRAVAIL

    TRANSVERSAUX

    RAPPORT ANNUEL 2011 DELA CNI

    Document de travail final du 16 fvrier 2012Valid en bureau, soumis aux membres de la CNI

    Sous embargo jusqu la remise du rapport au Prsident de la CNI

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    Contributions des comits stratgiques de filires et des groupesde travail transversaux au rapport annuel 2011 de la CNI

    1. Contributions des Comits Stratgiques de Filires __________________________- 3 -

    1.1. Le Comit Stratgique de la Filire Aronautique ___________________________ - 3 -

    1.2. Le Comit Stratgique de la Filire Automobile_____________________________ - 9 -

    1.3. Le Comit Stratgique de la Filire des Biens de Consommation______________ - 14 -

    1.4. Le Comit Stratgique des Filires de la Chimie et des Matriaux_____________ - 25 -

    1.5. Le Comit Stratgique de la Filire de la Construction Ferroviaire____________ - 40 -1.6. Le Comit Stratgique de la Filire de la Construction Navale________________ - 48 -

    1.7. Le Comit Stratgique de la Filire des Eco-industries ______________________ - 56 -

    1.8. Le Comit Stratgique de la Filire des Industries Agro-alimentaires__________ - 63 -

    1.9. Le Comit Stratgique de la Filire des Industries et Technologies de Sant ____ - 72 -

    1.10. Le Comit Stratgique de Filire des Industries de la Mode et du Luxe ________ - 90 -

    1.11. Le Comit Stratgique de la Filire Nuclaire _____________________________ - 99 -

    1.12. Le Comit Stratgique de Filire Services et Technologies de lInformation et de la

    Communication (STIC) _____________________________________________________ - 105 -2. Contributions des groupes de travail transversaux_________________________- 114 -

    2.1. Contribution du groupe de travail Recherche et Innovation ______________ - 114 -

    2.2. Contribution du groupe de travail Rglementation et Simplification _______ - 139 -

    2.3. Contribution du groupe de travail transversal Emplois et formations ______ - 146 -

    2.4. Contribution sur le commerce international et industrie____________________ - 150 -

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    1.Contributions des Comits Stratgiques de Filires

    1.1.Le Comit Stratgique de la Filire Aronautique

    Lenvironnement de la filire aronautique

    La crise conomique a acclr le dplacement du centre de gravit de la croissancemondiale vers les pays mergents, rvlant des tendances dj perceptibles depuis le dbutdes annes 2000. Le principal moteur de la demande ne se situe plus en Europe et enAmrique du Nord, mais en Asie-Pacifique. En effet, pour la dcennie venir, l'Asie aura unrythme de croissance de 8% et l'Amrique latine de 4% quand les tats-Unis et plus encore

    l'Europe connatront une croissance faible (de 2 3%), voire s'affaiblissant.Cette tendance, couple une capacit trs importante d'pargne et d'investissementpublic dans ces pays, conduit envisager une demande mondiale civile et de dfense,publique comme prive, porte par les pays mergents, en Asie de l'Est tout particulirement.

    Ceci pose la question de la soutenabilit du modle conomique de l'aronautique, duspatial et de la dfense dans lequel le dcouplage entre lieux de production et lieux de ventesest trs marqu. Comment peut-on alors maintenir au mieux la capacit exporterdurablement 70% de la production quand 80% de la production est ralise dans des pays nereprsentant que 30% de la demande ?

    Dans le domaine de la dfense, les budgets europens ont cru assez faiblement (7% en

    valeur relle) depuis 15 ans, et les contraintes budgtaires venir font peser un risquedarbitrages dfavorables aux acquisitions dquipements de dfense. La pression sur le changement de modle de l'industrie europenne de dfense et la

    recherche de marchs tiers devraient devenir de plus en plus fortes d'autant que lesdpenses militaires mondiales croissent dans les pays en dveloppement.

    En effet ces pays montrent des ambitions industrielles qui conduiront certainement une nouvelle division des tches, remettant en cause le modle conomique actuel del'industrie de dfense.

    Ces tendances posent aussi la question du maintien d'un socle de commandesnationales pour assurer la fois la comptitivit des offres l'exportation et unpositionnement stratgique des entreprises franaises dans la recompositioninternationale de la production.

    Dans le transport arien, les projections ralises par Airbus et d'autres avionneursconvergent sur le fait que le trafic passagers et fret va continuer crotre plus rapidement quela croissance conomique au cours des deux prochaines dcennies.

    Ce march devrait atteindre quelques 3200 milliards d'euros entre 2010 et 2029, ce quiconstitue une opportunit pour notre industrie mais va galement favoriser l'entre denouveaux comptiteurs souvent fortement appuys par une politique industriellevolontariste de leur pays d'origine (Chine, Russie, Canada, Brsil,).

    Le duopole Airbus-Boeing appartient dj l'histoire et les positions de notre industrie

    dans le spatial et la dfense vont galement tre remises en question par des paysmergents investissant massivement dans nos domaines d'activits.

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    Que pouvons-nous faire pour dvelopper l'activit et l'emploi en France ? Quels sontles leviers sur lesquels nous devons rflchir ? Les trois facteurs qui feront la diffrence sontla recherche et linnovation, l'investissement et les ressources humaines. Nous devons utiliserpleinement les outils notre disposition qui sont compatibles avec les rgles de l'OMC.

    Premirement, il est impratif de prserver et renforcer l'effort de R&D, qui est lefondement historique de la comptitivit de notre industrie.

    La recherche et l'innovation sont un atout essentiel pour maintenir notre avance parrapport aux nouveaux entrants et viter une concurrence fonde uniquement sur lescots. L'effort ne doit pas tre rduit et doit aussi s'inscrire dans une perspective delong terme pour la fois prserver nos positions et garder notre avance pour lesfutures gnrations d'aronefs.

    Les dispositifs de soutien la R&T arospatiale (DGAC, CNES, OSEO, ples decomptitivit) crs depuis quelques annes ou en cours de cration rpondent cesdfis. Ils doivent promouvoir une recherche collaborative entre acteurs privs et

    structures institutionnelles ddies (ONERA, RTRA, IRT, RAPID). Cet ensembled'outils doit tre stabilis dans la dure.

    La mise en cohrence des dispositifs est essentielle pour assurer le meilleur retour surinvestissement pour l'tat. Le CORAC, cr en 2008 dans le sillage du Grenelle delenvironnement, est un lieu de rflexion et de propositions qui rpond prcisment ce besoin en assurant un pilotage par objectifs (environnement, scurit, comptitivit,etc.) structur autour des grands programmes de la filire. Il y contribue notammentpar sa "feuille de route technologique nationale", produit de la concertation entre tousles acteurs de la filire (industriels, centres de recherche, oprateurs). Sur cette base,un grand programme de dmonstrateurs technologiques a t propos avec succs auProgramme dInvestissement dAvenir.

    Deuximement, il faut tenir compte de deux dimensions structurantes concernantl'investissement : notre industrie a des cycles longs et requiert d'importants investissements.

    La constance des mcanismes de soutien et des efforts de financements est importantepour maintenir la comptitivit de l'industrie.

    Il est essentiel de sanctuariser le mcanisme des avances remboursables qui a fait sespreuves. Dans une industrie cycle long, les avances remboursables permettent deconstruire un modle conomique favorable l'investissement des entreprises dans ladure et donc contribuent au maintien de sa comptitivit.

    L'accent doit tre mis sur les mcanismes qui permettent le renforcement du capital et

    de l'investissement des PME, en particulier pour permettre l'mergence des ETI dontnotre industrie a besoin et le dveloppement d'un tissu de fournisseurs franaiscomptitifs adaptant leurs volutions aux besoins de leurs clients dans le monde entier.

    Troisimement, la ressource rare moyen et long terme dans notre industrie estindubitablement la main-d'uvre qualifie.

    Notre industrie repose de plus en plus sur des personnes bien formes et fortescomptences. Ces comptences ne sont pas, pour une large part, formalisables et sontdonc difficilement imitables ou duplicables court terme. Les salaris ralisent destches toujours plus cognitives et requrant une grande autonomie et une capacitcollective de travail.

    Les salaris sont une source importante contribuant l'innovation et la productivitet il est important d'assurer une attractivit des mtiers de l'industrie aronautique pour

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    pouvoir recruter les salaris dont notre production a besoin en quantit et avec lescomptences adaptes.

    Un deuxime dfi est d'adapter les formations aux comptences idoines moyen etlong terme et d'accompagner les salaris tout au long de leur carrire pour qu'ilscontribuent l'accroissement de la productivit et la crativit de notre industrie.

    L'excellence des formations et des comptences dans les mtiers aronautiquesconstitue une protection contre la concurrence et la dlocalisation.

    Les indicateurs de la filire franaise

    R&D et innovationLindustrie aronautique se caractrise par une forte intensit en R&D, avec des cycles

    de dveloppement et de retour sur investissement particulirement longs, de lordre de 10 15ans.Selon les donnes du Gifas, elle a consacr en 2010 17% de son chiffre daffaires consolid la R&D, soit 4,3 milliards deuros autofinancs 80%.

    Cet investissement lourd et permanent est ncessaire pour rpondre aux impratifs descurit, de performances et de respect de lenvironnement. Les sujets explors sont multipleset portent sur les grands domaines suivants :

    Matriaux et arostructures Propulsion innovante Avionique Systme de gestion de lnergie bord.

    Emploi et formation

    Lindustrie aronautique emploie 157 000 personnes (effectif France estim desadhrents GIFAS) auxquelles il faut ajouter environ 150 000 emplois indirects. Afin de faireface laugmentation de lactivit, elle a embauch 27 000 personnes entre 2008 et 2010,dont plus de 50% de cadres et ingnieurs.

    Les exportationsLindustrie aronautique est la premire industrie exportatrice, et a reprsent prs de

    11% des exportations franaises en 2010. Ce poids augmente rgulirement puisquil tait de7% en 2007.

    Elle dgage le premier excdent commercial (18 milliards en 2010), dans un contextede dficit structurel depuis plusieurs annes. En 2010, la moiti de cet excdent a t ralis

    en Asie, continent qui reprsentait 41% du dficit commercial franais.

    Feuille de route de la filire

    EnjeuxLe Comit Stratgique a pour objet de proposer la Confrence nationale de

    lindustrie une stratgie nationale moyen terme pour la filire, et de faire merger despropositions dactions permettant de dvelopper la comptitivit de la filire dans un but decration de richesses partage entre tous les acteurs, et demplois industriels prennes enFrance.

    Primtre de la filire

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    Le champ de rflexion du Comit stratgique est la filire de constructionaronautique civile dans sa dimension industrielle, depuis lapprovisionnement matire

    jusquau traitement de fin de vie de laronef. Le Comit prend aussi en compte les aspectsduaux de la construction aronautique.

    Thmes de travailPlusieurs thmes de travail ont t identifis, afin de rpondre aux enjeux identifis,qui font lobjet du point 1 de la prsente fiche.

    Evolution des mtiers, des comptences et environnement social

    Le volet ressources humaines, englobant lemploi et la formation, constitue un lmentdiffrenciant par rapport aux concurrents ou aux territoires trangers. La formation dans ledomaine aronautique est longue et reprsente un investissement financier particulirementlev en comparaison dautres secteurs industriels.

    Trois dossiers prioritaires identifis :a) Lalternance, afin daccrotre de manire continue sur les prochaines annes le

    nombre de jeunes alternants forms dans la profession (objectif de + 50% 2010/2015), de faciliter les parcours de formations partags donneurs dordres PME etfavoriser lembauche des jeunes forms par la supply chain.

    Un dialogue est en cours entre la profession et ladministration du travail pour obtenir unevolution rglementaire dici le dbut de lanne prochaine, indispensable au lancement dudispositif au 1er semestre 2012. Ce lancement sera ralis par les 4 grands donneurs dordresavec des PME sous-traitantes, hauteur de quelques dizaines de contrats.

    b) Un bilan sera tir lt 2012 pour dployer le dispositif de manire gnralisepour la campagne de recrutement dapprentis de lautomne 2012.

    Une tude sera mene dans le cadre de lObservatoire des Mtiers de la Mtallurgie, visant identifier et caractriser de manire prcise les fragilits de la supply chain aronautique entermes de comptences sur les annes venir (difficults de recrutement, insuffisances deloffre de formation). Les rsultats prvus en mai 2012 permettront au CSF de dcider lamise en uvre de solutions concrtes aux problmatiques de comptences.

    c) Le dveloppement des comptences des salaris en place dans les PME est une desconditions ncessaires ladaptation de la supply chain. Des voies de cooprationseront explores pour que les grandes entreprises ouvrent leurs structures internes

    de formation (Universits, Instituts, Conservatoires,) aux PME sous-traitantes.Renforcement de la supply chain en France

    La Supply Chain est dfinie comme lensemble des acteurs industriels et de servicequi constituent la chane de valeur en amont des avionneurs et des grands quipementiers.Chaque acteur de cette chane est successivement client et fournisseur. Elle constitue le curde la filire, car elle est essentielle pour assurer la livraison temps, au niveau de qualitncessaire, de produits performants, certifis et/ou au standard du march. Cest aussi unesource dinnovation.

    Or la Supply Chain est vulnrable, notamment en raison de son clatement en un trsgrand nombre de petites socits avec des organisations industrielles, des gouvernances et des

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    structures financires fragiles. Elle doit galement faire face laccroissement de laconcurrence issue des nations aronautiques tablies et des nouveaux entrants.

    Afin dapporter des rponses cet enjeu, le groupe de travail oriente son action surdeux sujets spcifiques : dploiement de BoostAeroSpace ; dploiement du lean

    BoostAeroSpace est le portail dchanges aronautique europen. Il est constitu de 3modules :

    o AirSupply pour changer les informations logistiques pour la gestion desproductions,

    o AirDesign pour changer les donnes dans le cadre de conceptionscollaboratives.

    o AirCollab pour changer les informations dans les projets.Dans le cadre du CSF, le Gifas a dcid de financer le dveloppement d'un pack de

    prparation au dploiement de BoostAeroSpace destination des PME et ETI franaises. Sesobjectifs sont de faciliter la comprhension des enjeux et de prparer la conduite du

    changement afin de donner une avance concurrentielle aux entreprises franaises en leurpermettant dassimiler plus rapidement les volutions lies lintroduction de ces nouveauxoutils. Cette initiative se positionne en amont et en complment de ce que feront les DonneursdOrdres et la socit BoostAeroSpace.

    Lean Aero : la supply chain aronautique a besoin damliorer ses performances pourrester comptitive. Le dploiement des mthodes lean tel quil a pu tre pratiqu dansdautres secteurs industriels na pas pris en compte correctement les attentes dessalaris et il y a aujourdhui un frein de la part des partenaires sociaux pour adhrer cette dmarche. La filire aronautique veut aider au dploiement dun modle quipermette de :

    o Amliorer la ractivito Amliorer la qualito Amliorer la comptitivito Amliorer les conditions de travail et la pnibilit

    Le projet doit permettre damliorer les performances de la supply chain de faonnotable en utilisant une mthode lean aro avec laccord des partenaires sociaux. Il sappuieradans la phase dexcution sur lassociation Space.

    Financement long terme de la filire

    La filire est caractrise par des besoins de financement long terme, du fait de lalongueur de ses cycles, quil sagisse des investissements en capital ou des investissementsdactivit (investissements en R&D et industriels). Les investisseurs doivent donc tre prts accepter des ROI loigns dans le temps. Ce sujet devient crucial, au moment o la filire doitlancer les rflexions sur la future gnration daronefs et o de nouveaux concurrentsmergent. Par ailleurs, cette question est rapprocher de celle du niveau, souvent lev, dessubventions dont les industries aronautiques des diffrents pays bnficient de la part deleurs Etats respectifs.

    Dans un contexte de durcissement des conditions daccs des PME et ETI auxfinancements bancaires alors que les plans de charge des avionneurs et motoristes sont pleins,le groupe de travail estime quune action de pdagogie doit tre engage vis--vis du secteur

    bancaire, afin de lui prsenter le fonctionnement de lindustrie aronautique (pertinence desprvisions de production et de commandes, traduction en carnets de commandes,). La

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    connaissance de la filire peut en effet varier selon les niveaux de dcision dans les rseauxbancaires. De leur ct, les PME doivent savoir prsenter leurs dossiers selon certaines rgles.Un sminaire pourrait tre organis tous les ans rassemblant industrie aronautique etbanques.

    En ce qui concerne la consolidation de la supply chain par fonds propres, le groupeestime que des outils ddis ont t crs au niveau national, tandis que des actions ont tinities en rgion avec la mise en place de fonds rapidement mis en uvre. Lensemble de cesoutils apporte une rponse approprie la consolidation de la supply chain dans la majoritdes cas pour les PME et ETI. Par contre, la cration dun fond dancrage stratgiquepour des oprations denvergure au niveau national voire europen a t voque.

    Lintrt des avances remboursables de la DGAC mises en uvre par OSEO a traffirm. Cet outil donne un effet de levier important car il permet de convaincre les banquesqui se fient lanalyse de la DGAC. Les interventions des Ministres de lIndustrie et desTransports, qui ont permis de dbloquer la ligne de crdits correspondants, ont t salues.

    Dans le futur le groupe va se pencher sur la rpartition du couple valeur - risques

    dans la supply chain avec ses implications sur diffrents aspects du financement desPME et ETI (BFR, cots de dveloppement programmes souvent appels risksharing....) ainsi que sur la couverture des risques de change.

    La R&T

    Le succs de lindustrie aronautique franaise repose notamment sur sa capacit proposer des produits trs haut contenu technologique, qui permettent aux oprateursdoptimiser leurs investissements. Dans un contexte de durcissement de la comptitionmondiale, la capacit provoquer et exploiter des ruptures technologiques dans les produits etles processus devient un facteur cl pour la comptitivit de lindustrie aronautique franaise.Depuis juillet 2008 le Conseil pour la Recherche Aronautique Civile (CORAC), qui regroupelensemble des acteurs franais du secteur du transport arien, (lindustrie aronautique, lescompagnies ariennes, les aroports, l'ONERA, les institutionnels et ministres concerns) apour mission de mettre en cohrence les efforts de recherche et dinnovation dans le domainearonautique, notamment pour la prservation de lenvironnement et le dveloppementdurable.

    Le CORAC, qui a dj tabli la feuille de route technologique pour une stratgie derecherche ambitieuse et coordonne autour de ces objectifs, est reprsent au CSF par sonPrsident. Des runions dinformation spcifiques ont t organises pour les partenaires de la

    filire qui ny sont pas directement impliqus.

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    1.2.Le Comit Stratgique de la Filire Automobile

    1. Prsentation de la filire

    a) Dfinition

    La filire automobile rassemble les constructeurs automobile implants sur le territoire, lesquipementiers et fournisseurs de rang 1 ainsi que de trs nombreuses PME et ETI desecteurs trs divers (mcanique, plasturgie, emboutissage, fonderie,) et dont une part delactivit trouve un dbouch dans lautomobile. Elle comprend galement les constructeursde vhicules lourds , poids lourds, bus et autocars ainsi que les carrossiers, dont lesproblmatiques sont relativement spcifiques.Les distributeurs et rparateurs sont associs, tout comme les acteurs de la R&D, notammentles ples de comptitivit et les grands organismes de la recherche publique (IFP, IFSTTAR).

    b) Description des acteurs

    Les constructeurs :o Des constructeurs historiques , Renault et PSA Peugeot Citron, acteurs de

    taille mondiale, qui accentuent leur internationalisation tout en restant trsprsents en France, o ils emploient 135 000 personnes (branchesautomobiles), assurent un tiers de leur production mondiale et ralisentlessentiel de leur R&D ;

    o Des constructeurs implants industriellement en France : via des filiales importantes, dotes de capacits de R&D (Renault

    Trucks, Iveco-Irisbus) au travers de sites de production (Daimler, Toyota, Scania) Des quipementiers de rang 1 menant des stratgies internationales :

    o Des acteurs nationaux de taille mondiale et leaders sur leurs activits(Valeo, Faurecia, Plastic Omnium, Michelin,..) qui ont fortement diversifileurs clients et dveloppent des implantations sur les zones en croissance touten conservant en France une part de leurs activits et lessentiel de leur R&D ;

    o Des filiales dquipementiers de rang 1 internationaux (Bosch, Delphi,Continental, Federal Mogul,), implantes en France pour desservir les sitesdassemblages franais et europens ;

    o Des ETI ou des filiales de groupes internationaux de secteurs tels que les

    fixations, la fonderie ou lemboutissage, qui fournissent directement lesconstructeurs ; De nombreuses PME et ETI de lindustrie, appartenant aux secteurs de la plasturgie,

    de la mcanique, du dcolletage,qui interviennent dans la chaine en tant que sous-traitants , mais dont certains sont fournisseurs directs des sites franais desconstructeurs.

    Un tissu dense de distributeurs (dont certains lis directement aux constructeurs : PSARenault, Renault Trucks) et de rparateurs

    c) Des atouts reconnus

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    Des constructeurs et quipementiers de taille internationale, trouvant de la croissancedans les marchs mergents et pouvant entrainer leurs fournisseurs sur de nouveauxmarchs (Amrique du Sud, Asie, Russie, Inde,..) ;

    Le positionnement des constructeurs sur les vhicules dcarbons (lectriques,hybrides,..), qui offrent de relles perspectives de march horizon 2020 ;

    La position de leaders des constructeurs Renault et PSA sur les VUL, avec lespremires places du march europen ;

    Une filire vhicules lourds trs prsente, occupant une part de march importante enFrance ;

    Une dmarche de structuration de la filire, qui est engage, avec limplication fortedes grands donneurs dordres, dans le cadre de la Plateforme de la FilireAutomobile et du Comit de la charte automobile ;

    Une forte capacit dinnovation, qui place la branche automobile au premier rangfranais des dpenses de R&D, et se traduit par la prsence des acteurs de la filire auxpremiers rangs des dposants franais de brevets ; cette capacit dinnovation peutsappuyer sur de grands organismes publics de recherche (IFP, IFSTTAR), denombreux laboratoires publics, et un ensemble de ples de comptitivit, impliqusdirectement (MOVEO, LUTB, VdF, ID4CAR) ou indirectement (System@tic,Plastipolis, Viameca, I trans,) dans la filire ;

    Des outils collectifs, notamment le FMEA, mais aussi les Ples de comptitivit, et lesARIA qui permettent daccompagner les rang 2 et plus ;

    d) Des faiblesses structurelles

    Une forte dpendance de la filire franaise au march europen (et notammentfranais : 38 % des ventes europennes de VP de PSA et Renault en 2010), trs

    concurrentiel et qui stagne alors que la consommation mondiale progresse ; Un ensemble de filiales de grands quipementiers mondiaux, souvent dpourvus de

    capacits de dveloppement, confrontes des stratgies mondiales de concurrenceinterne entre sites ;

    Une faiblesse, malgr des initiatives, des constructeurs nationaux sur les vhiculeshaut de gamme ;

    Un march national o les vhicules des gammes moyennes suprieures et suprieures ne reprsentent que 15 % contre 35 % en Allemagne et o la diffusiondes vhicules haut de gamme est taxe (malus, taxe sur les vhicules de socit) ;

    Des surcapacits au niveau europen, notamment aprs les investissements importantsconsentis lEst au moment o le march sest inflchi ;

    Des cots de production levs et une perte de comptitivit face aux concurrentsallemands ;

    La filire repose, ct des leaders mondiaux, sur de nombreuses PME, rparties surle territoire, qui partagent les problmes de toutes les PME franaises : faiblesse desfonds propres, dpendance au march franais, moyens humains limits,.

    Les centres de dcision des constructeurs de la filire vhicules lourds sont situs horsde France ;

    Sans en faire porter la responsabilit lun des partenaires sociaux, le dialogue socialreste dvelopper.

    e) Une conjoncture qui se dtriore

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    Dans un march mondial en progression, lEurope affiche des perspectives la baisseen 2012, qui favorisent la guerre des prix , et psent sur les marges ;

    Le march franais, aprs 3 exercices exceptionnels, devrait connatre un reculsensible en 2012 ;

    Des inquitudes sur loffre de financements, alors que 2/3 des voitures sont vendus

    crdit ; Des hausses de matires premires, difficiles rpercuter au sein de la filire et

    jusquau consommateur final ; Un march europen poids lourds qui se contracte ;

    2- Quelques indicateurs de la filire

    - R&D et innovation : en 2009, lindustrie automobile reprsente 16,2 % des dpensesintrieures de recherche des entreprises franaises (sources : MESR)

    - Emploi de lindustrie automobile en France en 20101 : 220 000 personnes ;- Emplois induits par lautomobile (y compris lindustrie automobile)2 : 2 359 000

    personnes- Echanges extrieurs en 2010 : exportations 38,9 G (+16,8 % vs 2009) ; importations

    42,6 G (+11,7%) ; solde : -3,7 G.- Ratio production en France (VP + VU) / immatriculation : 1990 = 1.3 ; 2008 = 1.0 ;

    2010 = 0.84.

    3 - Feuille de route de la filire

    Objectif du comit stratgiqueuvrer la comptitivit globale de la filire dans lobjectif de cration dactivits et

    demplois en France.

    Dfinition du champ de la filire

    Il sagit de la filire automobile et des vhicules industriels (y compris bus et car), celle-cicouvre les constructeurs, les quipementiers ainsi que lensemble des sous-traitants de rang n.

    Thmes de travail identifis

    Lors de la runion du CSF Automobile du 4 juillet 2011, quatre thmes de travaux ont tidentifis, et des groupes de travail associs dcids : R&D - technologies diffrenciantes ;Comptences ; Apprentissage et attractivit de la filire ; Internationalisation des entreprises;Comptitivit et solidarit au sein de la filire.

    Il est attendu de chacun des groupes de travail dtablir, dans une premire tape, quatreactions prioritaires et hirarchises pour la filire (lments attendus premire semaine dedcembre), puis dans une seconde tape, un plan daction dtaill (rapport dtaill attendu finfvrier 2012).

    i. R&D - technologies diffrenciantes

    Dans la comptition internationale, la R&D et linnovation sont des lmentsdiffrenciant majeurs. Lindustrie automobile, notamment les constructeurs et lesquipementiers de rang 1, se place au premier rang de la R&D nationale, notamment

    1 Source CCFA2 Sources douanes CPF4

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    en termes de dpenses (DIRDE) et de prises de brevets. Ces efforts sont structursautour de 4 ples de comptitivit (MOVEO, ID4car, Vhicule du Futur, LUTB),dautres ples (Systematic, I-trans, ..) jouant galement un rle important. Lespouvoirs publics, notamment lEtat, soutiennent fortement le secteur au travers duCIR, du Fonds Unique Interministriel des Ples et du Programme Investissements

    dAvenir (notamment au travers de 750 M du Vhicule du futur).Il est important de veiller placer lensemble de la filire, notamment les PME/PMI,au centre de ce dispositif en leur donnant une visibilit accrue sur les dveloppementstechnologiques en cours et en les intgrant dans un rseau national, dpassant lesterritoires aujourdhui couverts par les ples automobile .

    Les questions qui se posent aujourdhui sont celles des axes de travaux privilgier,de leurs cots et quelles productions associes.

    ii. Comptences, apprentissage et attractivit de la filire

    La filire automobile a construit de longue date des savoir-faire trs spcialiss, qui

    constituent lun de ses atouts. Ces savoir-faire doivent tre prservs, et renouvelspour faire face lintroduction massive de nouvelles technologies dans la filire, quitouche tant les entreprises industrielles que la distribution/rparation. Or, commelensemble de lindustrie, la filire est confronte un dficit dattractivit, notammentauprs des jeunes, encore aggrav par la crise et le contexte de restructuration.

    Par ailleurs, la pyramide des ges des salaris de la filire laisse apparatre un trs fortbesoin de renouvellement des comptences dans les prochaines annes et demandedonc une attention toute particulire la transmission de celles-ci

    Avec la Charte Automobile signe en 2008, la filire sest dj dote dun outil, quirassemble lensemble des acteurs, en particulier les partenaires sociaux.

    En lien troit avec le Comit de pilotage de la Charte, le Comit Stratgique de laFilire Automobile doit contribuer la rflexion et llaboration de propositions.

    iii. Internationalisation des entreprises

    La filire automobile, engage de longue date dans des volutions structurellesprofondes, a d faire face aux effets brutaux de la crise financire de 2008/2009.

    La filire automobile, notamment les sous-traitants, souffre directement de larduction de la production automobile engage depuis plusieurs annes : de 3 500 000units (VP+VUL) assembles en France en 2005, la production nationale est passe 2 500 000 en 2008, avant de subir leffet de la crise (2 000 000 en 2009) puis deremonter en 2010 2 200 000 units. A horizon 2014, il est probable que le niveau dela production ne remontera pas au-del de 2 400 000 units, en fonction du succs desstratgies des constructeurs.

    Si les constructeurs et les grands quipementiers poursuivent leur dploiement linternational en tirant partie du retour la croissance des marchs mergents, lemarch europen, notamment le march franais, reste le dbouch quasi exclusif decertaines entreprises de la filire franaise (essentiellement des PME et PMI) quisubissent directement limpact de la contraction des ventes.

    Une plus grande ouverture linternational de celles-ci reprsente une opportunit deprserver leurs capacits. L encore, la taille critique est un lment dterminant de lacapacit des acteurs industriels linternationalisation.

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    Il est noter que les rcentes volutions gopolitiques au sud de la mditerrane peuventreprsenter des opportunits de cooprations industrielles entre la France et les pays decette rgion, linstar de ce que lAllemagne a construit avec les pays de lEst. Lafilire auto est particulirement concerne grce une position privilgie de Renaultet PSA. Ceci doit faire lobjet de projets gagnants-gagnants pour les deux zones.

    iv. Comptitivit et solidarit au sein de la filire.

    Les Etats Gnraux de lAutomobile et la mise en place de la PFA, ont conduit unepremire volution de la filire, avec notamment la dfinition dun cadre, le Code deperformance et de bonnes pratiques, pour amliorer la relation entre donneurs dordreset fournisseurs, dans lobjectif damliorer sa comptitivit globale. La filireautomobile a ainsi t la premire mettre en place un tel Code et un dispositif demdiation.

    Grce la PFA, la situation, issue de plusieurs annes de tension, volufavorablement. Il reste toutefois encore faire et le Comit doit poursuivre son rle de

    garant de la poursuite du processus engag, avec limplication de lensemble desacteurs.

    Si cette volution des relations constitue un lment important, elle ne peut suffire elle seule amliorer la comptitivit globale de la filire, dont lensemble des acteursest confront de longue date une modification de sa structure mme, amplifie parles difficults conjoncturelles.

    La comptitivit globale de la filire dpend de nombreux paramtres hors cot maisaussi des cots de production en France, notamment du cot du travail ; lment quiintervient dans le choix dun site industriel pour des productions confrontes environnement concurrentiel fort.

    A la suite de la runion du comit stratgique de filire du 4 juillet 2011, il est apparuncessaire de constituer un groupe de travail vhicules industriels.

    v. Vhicules industriels.

    Compte tenu des particularits de ce secteur dactivit, la mise en place dun groupede travail vhicules industriels a t propos pour adresser les problmatiquesspcifiques aux acteurs industriels de ce secteur.

    Par ailleurs ce groupe de travail devra dsigner un reprsentant dans chacun des autresgroupes de travail pour apporter son clairage sur les thmes abords.

    CSF Automobile, PFA et Charte Automobile.

    La Plateforme de la filire automobile, organe de concertation, de rflexion et de mise encommun de moyens des acteurs industriels de la filire automobile, et la Charte automobilepeuvent, par les travaux quelles ont raliss, alimenter les diffrents groupes de travaux.

    Par ailleurs, les actions qui sont proposes par le CSF Automobile peuvent trouver un cho ausein de ces deux instances.

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    1.3.Le Comit Stratgique de la Filire des Biens de Consommation

    Cette contribution au rapport annuel 2011 de la CNI est le rsultat des travaux du Comitstratgique de la filire des industries des biens de consommation et de lamnagement,prsid par le ministre charg de lindustrie, M. Eric BESSON, et dont le vice-prsident estM. Jean-Claude RICOMARD. Les groupes de travail taient pilots respectivement par MM.Loc ARMAND, pour le groupe de travail relations avec le client , Stphane LAFLECHE,pour le groupe de travail relations industriels-distributeurs , Mme Emmanuelle BUTAUD-STUBBS pour le groupe de travail fabriqu en France . Les correspondants du CSFtaient : Mme Pascale HEBEL au groupe de travail transversal prospective et bilan ; M.Bruno ESTIENNE au GTT emploi et formation ; M. Andr BEIRNAERT au GTT recherche et innovation ; M. Jean-Franois STORDEUR au GTT simplification etrglementation .Les rapporteurs de la DGCIS taient Mme Emilie PIETTE, sous-directrice de la mode, duluxe, des biens de consommation et du design, M. Jean Franois SERRE, chef du bureau de lacration et du design, M. Julien BUISSART, puis Mme Hlne GUILLEMET, chef du bureaude limprimerie, des produits de loisir et des biens de consommation ; M. Bruno GEERAERT,chef du bureau du textile, de la mode et du luxe pour le GT fabriqu en France .

    1 Organisation de la filire

    1-1 Description

    Les industries de biens de consommation correspondent un primtre large et

    diversifi de 61 branches dactivit regroupant les quipements de la personne,lquipement de la maison, les produits de loisirs et les emballages.3 Les entreprises dusecteur, au nombre de 46 000, reprsentent un chiffre daffaires cumul de 84 milliardsdeuros en 2009, principalement port par les entreprises de plus de 20 salaris. Ellesemploient 401 000 personnes temps plein. Ces entreprises sont avant tout des TPE plus de 30 % ; 42% dentre elles ont moins de 250 salaris.4

    Elles recouvrent des problmatiques diffrentes suivant la taille des entreprises, maiselles disposent datouts et de faiblesses similaires.

    a) Il sagit dun secteur dindustries cratives qui disposent datouts bien identifis.

    Pour tre en mesure de rpondre aux exigences du march, les industries des biens deconsommation disposent datouts tirs de la culture et de lhistoire conomique de la France :

    elles appartiennent lhistoire et au patrimoine culturel franais, elles tmoignent du savoir-vivre et de la qualit de vie franais rigs en modles, elles ont des marques fortes, elles ont dvelopp une image et disposent dune crativit reconnues en France et

    dans le monde (French Touch mode et design), des leaders mondiaux coexistent avec des PME traditionnelles ou innovantes,

    3 Voir primtre en annexe 1.4 Sources ESANE - INSEE

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    elles bnficient dun capital humain, de savoir-faire dexcellence et de comptencesrares,

    une R&D de qualit existe dans certains secteurs (cosmtiques, matriaux, etc),bnficiant des atouts des ples de comptitivit et du soutien des centres techniquesindustriels et des CPDE,

    elles placent le consommateur franais, europen, et de plus en plus, mondial au curde la conception de leur offre et de leur stratgie.

    b) Les industries des biens de consommation connaissent des faiblesses structurelleset sont soumises des contraintes spcifiques.

    Un secteur qui repose, ct de quelques leaders mondiaux (SEB, LOral, ), sur denombreuses PME, rparties sur tout le territoire, qui partagent les problmes de toutesles PME franaises : difficult pour financer leur dveloppement et linnovation,isolement du chef dentreprise, poids des charges sociales et fiscales, contraintesadministratives et rglementaires plus leves que celles de leurs comptitrices dansles pays tiers et parfois mme dans l'Union europenne (niveau des charges).

    Un secteur caractris par la prsence de nombreuses industries de main-duvre,confrontes la concurrence des pays bas salaire et aux dlocalisations (poids descots salariaux et des charges sociales). Les industries des biens de consommationsont particulirement pnalises par le poids des cots salariaux et des chargessociales, en raison de la part importante de main- duvre dans la valeur ajoute.

    Toutefois certaines entreprises mettent en uvre une stratgie de relocalisationpartielle dactivits de production, voire de la R&D, en particulier dans des secteurssitus aux avant-postes de la mondialisation : le textile, le jouet, le meuble renouent

    ainsi avec la tradition du fabriqu en France .

    Le secteur des biens de consommation, qui repose en grande partie sur des industriesde cration et de marques, ptit du fait que le recours au design ou au marketing reste,en France, en gnral, infrieur lutilisation observe dans dautres pays dvelopps.La raison invoque rside dans les difficults financer des projets innovants et transformer une innovation en produit mis sur le march.

    Lexposition croissante aux contrefaons apparat comme un facteur de risqueessentiel pour le dveloppement des industries des biens de consommation. La luttecontre la contrefaon est souvent problmatique, notamment pour les PME, dont les

    moyens humains et financiers sont insuffisants : cot des procs, valuationconomique du prjudice souvent insatisfaisante, issue juridique incertaine, puissancede certains contrefacteurs Les ventes en ligne grce internet, qui augmententfortement, contribuent accrotre les achats de produits contrefaits car elles procurentun sentiment dimpunit. Selon une tude de lIFOP pour lUnion des fabricants, plusdun franais sur trois aurait dj achet un produit contrefait sur Internet.

    De manire plus conjoncturelle, la hausse des matires premires en 2010 : + 160 %pour le coton, de +100% + 300 % pour les cuirs bruts, + 28 % pour lepolypropylne, + 25 % pour le PET , a contraint les industriels rogner sur leur marge

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    ou rpercuter une partie de cette hausse sur leurs clients 5 Cest galement vraidepuis 2010 pour les mtaux : cuivre, nickel, aluminium.

    Les industries des biens de consommation souffrent souvent de relationsdsquilibres avec la distribution et les donneurs dordre en gnral. La plupart des

    mauvaises pratiques identifies dans le rapport de M. Jean-Claude Volot sur la sous-traitance concernent galement les entreprises des biens de consommation dans leursrelations avec leurs donneurs d'ordre, ou la distribution.

    Les filires, au sein du secteur, sont, en gnral, encore peu organises et structures.

    Le secteur souffre dune faible attractivit des mtiers des industries en amont(fabrication), qui peinent pour la plupart recruter. En mme temps ces industriesreprsentent un secteur attractif pour les entrepreneurs : plus de six crationsdentreprises industrielles sur dix taient concentres en 2008 dans deux secteurs :celui des industries agro-alimentaires et celui des industries de biens deconsommation.6. Les savoir-faire industriels risquent de se perdent avec les dparts la retraite d'o des actions pilotes du FORTHAC afin d'identifier et de transmettre lessavoir-faire cls.

    Enfin, la plupart des secteurs relevant des industries des biens de consommation sontconcerns par un nombre croissant des rglementations, notamment dans les domainesenvironnementaux et sanitaires.

    1-2 March et position de la France

    Ces industries contribuent trs largement au rayonnement international de la France etconstituent un atout conomique majeur (ameublement, arts de la table, lectromnager,cosmtiques, textile, habillement, chaussure, maroquinerie).Cration et innovation sont des facteurs de dveloppement sur lesquels les entreprisesfranaises des biens de consommation et spcialement les marques sappuient pour augmenterleurs parts de march voire, pour certaines dentre elles, acqurir une position dominante surces marchs internationaux.Certaines entreprises dveloppent une stratgie dimplantation et de dveloppement dans lespays mergents : SEB a acquis, entre autres acquisitions en Amrique latine, Asie et Afrique,plus de 50 % du groupe chinois SUPOR, leader des articles culinaires sur le march chinois,et la proprit du fabricant vietnamien de ventilateurs Asian Fan ; ARC, leader mondial du

    verre de table, a construit des sites de production en Chine et dans les Emirats Arabes Unis ;Chargeurs, le leader mondial du ngoce de laine, s'appuie sur un rseau mondial defournisseurs et dispose d'tablissements de production en tissage et en entoilage en Chine.

    2- Indicateurs de la filire

    - R&D et innovation :

    5 Sources CLIMO 20116 Ltat de lindustrie, rapport 2009 de la CPCI.

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    Lintensit de la R&D apparat assez faible dans cette filire. Suivant la rpartition par secteurdactivit du crdit impt recherche (CIR) en 2008, lindustrie textile, lindustrie desquipements du foyer et lindustrie du bois et du papier totalisent seulement 1,39 % du CIR.7En 2009, linvestissement total cumul en R&D se chiffrait 845 Millions soit peine plusde 1% du chiffre daffaires gnr par lensemble des industries de biens de consommation.8

    A titre de rfrence, les dpenses de R&D des entreprises, tous secteurs confondus, ontreprsent, en 2009, 1,37% du PIB.9

    Lutilisation du design varie suivant les secteurs : ainsi un quart des agences de designfournissent des prestations pour les entreprises de meubles, de jouets, de sports.10 Onrappellera que les dispositifs de soutien franais la R&D ne prennent pas en compte lesdimensions design et marketing que peuvent prsenter les projets.

    - emploi et formation : les entreprises industrielles de biens de consommationemploient 401 000 ETP (quivalents temps plein) en 2009. dont la majorittravaillent dans des PME de grande taille ou des ETI, alors que leffectif moyen des

    entreprises du secteur est denviron 20 salaris.11 En termes de CSP (catgories socio-professionnelles), on constate que lcrasante majorit des effectifs est composdemploys et douvriers (73 %) largement devant les techniciens (16%) et les cadreset ingnieurs (11% des effectifs).12 . Leffectif direct du secteur (avec la pharmacie etles produits dentretien) sest rduit de plus de 22 % entre 2000 et 2008.13

    changes extrieurs : sagissant du commerce extrieur, le taux de couverture desimportations slevait en 2008 86,8 %.14 En 2009, les industries de BC reprsentaientun secteur globalement excdentaire avec 24 338 M dexportations pour 17 769 M (M : millions) dimportations. Prs de 60 % de ce commerce se fait avec des pays delUnion Europenne. Mais dans certains secteurs tels que les appareils mnagers et lemeuble, on assiste une diminution des parts de march de la France. Sagissant dellectromnager, le dficit de la balance commerciale apparat structurel : entre 2001et 2010, la balance entre importations et exportations est reste constammentngative et a tripl, passant de 913 M en 2001 - 2762 M en 2010. Pour lemeuble, Le solde commercial pour les mobiliers domestiques, de cuisine, de bureau etla literie sest significativement dgrad entre 2001 et 2010 passant de - 830 M -1,967 Md .15Les biens de consommation doivent donc tre apprhends comme un secteurstratgique du commerce extrieur avec des moyens spcifiques pour assurer ledveloppement des exportations.

    - rsultats et financement :

    7 Rapport dinformation n 2686 de la Mission dvaluation et de contrle de lAssemble Nationale le crditimpt recherche : un outil stratgique conforter, scuriser et mieux matriser juillet 2010.8 Sources ESANE - INSEE9 Communication en Conseil des ministres du 7 dcembre 2011 sur le soutien linnovation au service de lacomptitivit .10 Etude sur lconomie du design ralise en 2010 par lAPCI, la Cit du design de Saint-Etienne et lIFM etpilote par la DGCIS.11 Sources ESANE12 Sources CLAP- INSEE13

    Rapport 2009 de la CPCI p 124.14 Rapport 2009 de la CPCI p 133.15 Sources Douanes

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    Pour 2009, lensemble des entreprises de la filire des biens de consommation aproduit un peu moins de 24 Md de valeur ajoute la valeur ajoute icicorrespondant au revenu brut des entreprises aprs prise en compte des subventions etimpts indirects - dont prs des sont gnrs par des entreprises de plus de 20

    salaris.

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    Certains secteurs, tributaires de la saisonnalit des ventes (jouet, habillement),prouvent des difficults de financement cause de lincomprhension des banquesface ce modle.

    3 - Feuille de route de la filire

    - Enjeux

    Pour redynamiser le secteur des biens de consommation en rponse la mutation desmodes de consommation et faire face la concurrence internationale, plusieurs enjeux

    ont t identifis :

    reconnatre la valeur du Fabriqu en France et sortir de la dialectique dlocalisation-relocalisation par des stratgies de sourcing adaptes tenant compte des cotscomplets et des contraintes induites : certaines entreprises mettent en uvre unestratgie de relocalisation partielle dactivits de production en particulier dans dessecteurs situs aux avant-postes de la mondialisation : le textile, le jouet, le meuble.Bleu Fort a rapatri dans les Vosges une partie de sa production de chaussettesprcdemment confectionnes en Roumanie. Majencia, fabricant de mobilier debureau, a relocalis partiellement ses fabrications. Meccano, qui appartient aupatrimoine culturel franais, a pu mettre en uvre une stratgie de relocalisation

    notamment de la R&D, alors que les jouets sont fabriqus 90 % en Chine en raisondu cot de la main-duvre et de la parit euro-dollar. Meccano fabrique, pour sa part,40 % de ses produits en France et va rapatrier 20 % de sa production en raison delaugmentation du cot du travail en Chine (+ 70 % en 2010, augmentation de 20 %annonce en 2011), de laugmentation des cots de transport qui engendre des dlaissupplmentaires (les transporteurs conomisent le fioul pour maintenir des prixattractifs) et de lvolution des sous-traitants chinois qui se montrent de moins enmoins flexibles. En dehors de ces quelques exemples isols pour l'instant derelocalisations, on observe une tendance structurelle rcente : un regain d'intrt pourle sourcing de proximit qui devrait conduire naturellement une nouvelle dynamiquedu partenariat industriel avec les pays du bassin mditerranen.

    adapter loffre aux attentes des consommateurs et anticiper les nouvelles tendances enmatire de consommation compte tenu dun certain nombre de facteurs : levieillissement de la population dans les pays dvelopps (dveloppement du designuniversel), lurbanisation lchelle mondiale, lvolution des modes de vie, nouvellesattentes des jeunes gnrations (plus desthtisme, innovations plus frquentes,dvelopper des marques didentification et engages, ).

    adopter de nouvelles stratgies permettant une diffrenciation de leur offre pour faireface la concurrence internationale, en particulier des pays bas cot de salaire et

    16 Sources ESANE - INSEE

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    dvelopper de nouveaux marchs, en recourant linnovation sous toutes ses formes,en matire dorganisation de la production et de distribution, une approche design etco-conception, marketing,

    Les industries de consommation sont, de plus, tout particulirement confrontes aux enjeux

    relatifs loptimisation de lefficacit des filires, aux nouvelles solidarits instaurer au seinet entre filires des biens de consommation, aux nouvelles relations instaurer entre donneursdordre et sous-traitants, fournisseurs et distribution. Les entreprises doivent sadapter auxnouvelles aspirations et exigences des consommateurs en laborant collectivement une visionstratgique des mutations et en adoptant des stratgies de diffrenciation.

    - StratgiesLes orientations stratgiques du CSF se rpartissent selon trois axes principaux : leconsommateur, loffre et lcosystme autour de lentreprise.

    1. Aider les entreprises mieux prendre en compte le consommateur Dvelopper une relation de confiance avec le consommateur : communication

    responsable, bonnes pratiques de relation client notamment en SAV, gestion desrelations clients (CRM), rglement des litiges.

    Anticiper les volutions des comportements des consommateurs (changement decomportement avec les volutions de modes de vie, dveloppement desproccupations de dveloppement durable), de leur typologie (vieillissement dela population, dveloppement dune importante classe moyenne dans les paysmergents) et de la distribution (impacts des nouvelles technologies commeinternet notamment).

    Dvelopper des moyens de relations directes avec le consommateur (vente directe,communication individualise, co-cration).

    Promouvoir et faciliter la vente de biens de consommation ltranger. Valoriser le fabriqu en France (information du consommateur) et la marque

    France .

    2. Dvelopper une offre comptitive, innovante et reconnue pour faire face la concurrence

    internationale et conqurir de nouveaux marchs

    Promouvoir les stratgies de diffrenciation par linnovation technologique et nontechnologique (design, innovation commerciale). Dvelopper une rellepolitique dinnovation qui associe innovation technologique et non-technologique.Provoquer des changes dexpriences et de pratiques entre secteurs diffrents etfavoriser les transferts de technologie dun secteur lautre (numrique vers lesindustries de biens de consommation par exemple).

    Dvelopper le capital marque des entreprises, en particulier des PME, et favoriserlmergence de nouvelles marques franaises.

    Mieux protger la proprit intellectuelle de loffre dans tous ses aspects : brevets,marques, dessins et modles (via en particulier la formation des acheteurs et desmagistrats).

    Dvelopper la comptitivit industrielle : amlioration de la chane de valeur, co-conception, lean manufacturing et la qualit/fiabilit de loffre.

    Contribuer lamlioration de lattractivit du site France afin dencourager leslocalisations de site de production en France.

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    Transformer en atouts les contraintes (scurit, exigences environnementales)qui simposent aux entreprises, quelles proviennent de dispositions rglementairesou dexigences des consommateurs.

    3. Amliorer lcosystme autour de lentreprise

    Promouvoir des relations partenariales entre les acteurs au long de la chanelogistique concernant les relations donneurs dordres / sous-traitants grandsgroupes / PME distributeurs / industriels et dvelopper un esprit de filire et unestratgie commune associant les salaris.

    Identifier les comptences et les savoir-faire cls, contribuer les renouveler et les transmettre.

    Dvelopper une plus grande qualit de dialogue avec les diffrentes partiesprenantes de lentreprise : associations de consommateurs, media, prescripteurs

    Dvelopper un rseau dentreprises dune mme filire et entre filires diffrentesautour de problmatiques communes en associant leurs diffrents partenaires :(ples de comptitivit, universits, reprsentants des salaris) pour dfinir une

    stratgie commune. Favoriser le financement du dveloppement des industries cratives (outils de

    financement spcifiques, mesures de soutien spcifiques).

    4 - Mthode de travail

    a) Trois groupes de travail ont t identifis

    A lissue de la runion plnire du comit stratgique, prside par le ministre, Eric BESSON,trois thmatiques principales ont t valides par le ministre et ont donn lieu la cration detrois groupes de travail : un groupe de travail "Relation avec le client", pilot par Loc ARMAND : l'objectif est

    d'analyser les nouveaux dveloppements de la relation client et de faire des propositionspour mieux prendre en compte cet enjeu au sein des entreprises ;

    -un groupe de "Relations avec les distributeurs", pilot par Stphane LAFLECHE :l'objectif est de faciliter les relations entre fournisseurs et distributeurs, au-del desinstances existantes comme la CEPC, pour construire de vritables partenariats dans ladure ;

    un groupe de travail "Fabriqu en France", pilot par Emmanuelle BUTAUD ; l'objectifest, court terme, de prendre position sur les recommandations du rapport d'Yves JEGO"En finir avec la mondialisation anonyme. La traabilit au service du consommateur et de

    l'emploi" et de faire des propositions concrtes complmentaires pour la valorisation desproduits franais.

    b) Des intervenants extrieurs ont t associs aux travaux en raison de leur expertise.

    le groupe de travail Relations avec le client a fait intervenir : Pascal HRBEL et Patrick DUCHEN, du CREDOC, qui ont prsent une synthse de

    l Etude des consquences des changements de mode de vie sur la consommation ; Martine Rollin, de lEspace textile, qui a prsent plusieurs programmes : IDIL,

    Altertex, Market et Design, dont les objectifs sont de permettre aux PME dintgrer lestudes de tendances dans leur stratgie, de mettre en uvre des actions marketing

    autour dune marque collective, et de sensibiliser collectivement les entreprises auxmarketing et au design ;

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    Dominique Servant et Catherine BOUGEOIS, de lADETEM (Association nationaledu marketing) ont prsent le site www.marketingpourpme.org, bote outil marketingconue pour les PME.

    le groupe de travail Fabriqu en France a auditionn : les reprsentants de la socit GS1, organisme de standardisation pour lamlioration de

    linformation, qui gre les codes barres de la grande distribution, son exprience tantutile pour apprcier la pertinence de la mise en place ventuelle dune carte didentitdes produits prconise par M. Yves JEGO,

    des reprsentants de la DGCIS (M. WATABBLE) et de la DGCCRF (MM. Jean-ClaudeTHOMAS et Aurlien HAUSER) qui ont dtaill le contenu des rgles actuelles del'origine au sens du Code des douanes communautaire, ainsi que les conditions de contrledu marquage,

    la secrtaire gnral de l'AFOC, Me Valrie GERVAIS, afin de recueillir le point de vued'une association de consommateurs sur des actions concrtes de communication endirection des consommateurs.

    le groupe relations avec les distributeurs a auditionn un reprsentant du centre deformation Ducretet , qui a prsent la cration dun centre de formation spcifique lafilire lectromnager, grce la mise en commun des connaissances et des comptencesde toute la filire. Par ailleurs, lors de la runion du groupe, les signataires de la charte cap croissance 2010-2012, entre industriels et distributeurs ont prsent les rsultats delapplication de cette charte de bonnes pratiques. Un reprsentant du PICOM viendragalement prsenter les possibilits de mutualisation dexpriences en faveur des PME,grce aux comptences spcifiques des ples.

    c) Des problmatiques transversales aux trois groupes de travail apparaissent, dautres sontplus clivantes.

    Le consommateur dans son approche et son statut est au centre des problmatiques mises envidence par les trois groupes de travail. les entreprises spcialement les PME connaissent encore souvent peu ou mal leurs

    marchs, leurs clients et leurs attentes. Une des raisons de ce dcalage rside danslintermdiation que constitue la distribution et la difficult de procder un retourdinformation vers les industriels. Les distributeurs peuvent contribuer amliorer lacommunication entre le fabricant et le consommateur en exploitant les retoursdinformations quils retirent de la relation et du suivi clients. L'amont de la filire doit seproccuper du consommateur dans une relation B to B to C.

    le marquage dorigine des produits, outre la logique de valorisation des produits, obit

    galement une logique de protection du consommateur. Mais le marquage dorigine dunproduit, destin informer le consommateur franais ou europen, revt actuellement uncaractre purement volontaire. Dautre part, il ne faut pas sous-estimer le besoin derfrences, de repres fiables du consommateur parmi la multitude de labels et decertifications accompagnant les produits mis sur le march d'o, d'une part, unemobilisation ncessaire sur les outils statistiques pour savoir de quoi l'on parle en termesd'offre, et, d'autre part, des actions prioritaires de communication en direction desconsommateurs.

    la connaissance du consommateur a deux acceptions : une meilleure connaissance duconsommateur par lentreprise et la ncessit pour les entreprises de se faire connatre etreconnatre des consommateurs.

    la formation est une proccupation commune dans la mesure o la qualification et lacomptence des acteurs de la filire, industriels et distributeurs, conditionnent la qualit de

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    leurs relations et de la rponse aux attentes des consommateurs. La formation desvendeurs est un atout pour assurer le SAV, la hot line, et dlivrer des messages auxconsommateurs de plus en plus sensibles l'origine des produits. La rfrence au rseauDucretet (lectromnager), prsent devant le GT relations industriels-distributeurs, a tgalement mise en exergue par le GT transversal emploi et comptence.

    Enfin, limpact des rglementations sociales et environnementales sur les entreprises estgalement un sujet de proccupation transversal, mme sil na pas fait lobjet dun groupe detravail spcifique. La surtransposition des textes communautaires peut engendrer desdistorsions de concurrence dans le cadre du march unique. Dautre part, la ncessit estressentie de renforcer les contrles et dappliquer les sanctions aux contrevenants en casd'infractions aux rglementations environnementales, sanitaires, et de prorpit intellectuelle.

    d) Certaines problmatiques sont plus spcifiques :

    Le GT Fabriqu en France a voqu la ncessit de faire reconnatre dans les rgles

    d'origine actuelles les stades amont de la cration et de la R&D ; compte tenu de lacomplexit de ces rgles, une sorte de vade mecum pourrait tre labor. Le GT relationsindustriels-distributeurs a pris acte dun tableau contrast : les relations sont relativementquilibres dans l'lectromnager et les arts de la table, alors quelles tiennent davantage durapport de forces dans les autres branches et sont lies par ailleurs au problme de laformation des prix.

    Toutefois, comme dans le textile ou l'ameublement avec les marques enseignes, on assiste une intgration verticale des grands acteurs, de la production la vente, notamment avec lesventes sur internet.

    e) Les premires pistes dactions issues des groupes de travail permettent denvisagerdes projets dactions structurantes

    Plusieurs projets dactions structurantes peuvent tre mis en uvre court terme :

    Lancer des oprations pilotes sur lducation des consommateurs sur un certainnombre de groupes cibles (publics scolaires, acheteurs publics, distributeurs), enliaison avec les associations de consommateurs, les fdrations professionnelles et leConseil national de la consommation, sur les caractristiques des produits : leurorigine, le processus de fabrication, les savoir-faire mobiliss, les proprits

    fonctionnelles, la qualit, la matrise de l'impact sur l'environnement, le niveau desstandards sociaux respects Le message dvelopper auprs de ces publics consistera faire valoir que le prix ne doit pas tre le caractre discriminant de lacte dachat,mais plutt la qualit du produit, plus facile attester quand il est dorigine franaise.Lobjectif pourrait tre de mieux valoriser l'offre franaise en magasin grce unmerchandising adapt (offre franaise/offre europenne/offre des pays tiers) conu etmis en place grce un travail de partenariat avec les distributeurs.

    Soutenir l'extension des IGP aux produits non alimentaires (PL droit duconsommateur)

    Mettre en place un dispositif de collecte statistique sur le Fabriqu en France poursuivre court et long terme les tendances par produit et par secteur : ce dispositif

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    pourrait par exemple sappuyer sur la relance de lObservatoire du Fabriqu en France,initi en 2009 ;

    Inscrire une action exprimentale de contrle de lorigine gographique et sociale dansle programme 2012 de la DGCCRF, avant une opration de plus grande envergure en

    2013 ; Fdrer les diffrents observatoires de la consommation pour mutualiser les travaux

    sur les tendances de consommation et les marchs, notamment des pays mergents ; leR3iLab pourrait, par exemple, tre un candidat lgitime pour mener la rflexion surlvolution du consommateur ; une tude de faisabilit pourrait tre conduite ds2012 ; cette action pourrait tre complte par une action daccompagnement desentreprises, en particulier des PME, dans le dcodage de ces tendances et leur prise encompte dans leurs stratgies individuelles, sur le modle du projet IDIL port parlassociation Espace Textile, qui pourrait tre dupliqu dautres secteurs de la filire,et dclin au niveau rgional.

    Soutenir la cration de formations la double comptence, technique et commerciale,dans une optique de relation B to C, sur le modle du centre Ducretet pourllectromnager, et renforcer par ce biais la formation des vendeurs dans ladistribution, pour une meilleure mise en valeur des produits.

    Crer un portail fdrateur pour faire connatre et mettre en valeur toutes les bonnespratiques et initiatives existantes en matire de dmarche commerciale et marketing.

    Appuyer et dvelopper le site Marketing pour PME , et inciter lAdetem dvelopper, en concertation avec Ubifrance, un site Export pour PME .

    Soutenir le financement de linnovation non-technologique, en particulier le design,par des instruments financiers adapts : crdit dimpt innovation, aides OSEO au

    design.

    Dautres pistes dactions issues des groupes de travail ncessitent un travaildapprofondissement complmentaire :

    - Groupe de travail Fabriqu en France : mener une rflexion approfondie sur le design(dessins et modles) et le processus de cration ; faire voluer les rgles doriginecommunautaires en proposant un nouveau corps de rgles d'ouvraison par grandes filires ; ;dfinir lorigine en sappuyant sur une norme labore par lAFNOR, qui intgrerait lescritres sociaux et qualitatifs.

    - Groupe de travail relations avec les distributeurs : mettre en place des stratgies demutualisation des comptences entre PME ; faire bnficier les fournisseurs des informationsreues par les distributeurs sur les avis ou comportements des consommateurs ; former lesentreprises industrielles lutilisation dInternet pour connatre et se faire connatre duconsommateur ;

    - Groupe de travail Relation avec le consommateur : favoriser les approches marketingmutualises de PME auprs du consommateur pour gagner assurance, visibilit et notorit ;dvelopper des actions daccompagnement dentreprises les aidant concilier travail decration et attentes clients, en sappuyant sur les acteurs existants : ples, clusters, etc.

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    - le groupe de travail transversal emploi et formation a voqu lide dun label social ,qui reprendrait lide de traabilit sociale initie par la CFDT, et qui viserait notamment certifier que les biens ont t produits dans des conditions sociales correspondant au niveaufranais ou europen (respect des droits syndicaux, du droit du travail des enfants, desprisonniers politiques). Une opration pilote sur les industries du jouet a t propose. Il

    faudra vrifier comment ce type de dmarche sarticule avec le label entreprisesresponsables port par le Ministre de lcologie dans le cadre du Grenelle delenvironnement.

    - Groupe de travail transversal rglementation et simplification: soumettre les projets de textesconcernant la consommation lavis du comit stratgique de filire ; organiser desrencontres entre le CSF et le Conseil national de la consommation.

    En mthode, les initiatives prioritaires pourraient tre pilotes par des task forces constituesdes membres du Comit stratgique de filire intresss, qui rendraient compte de leurs travauxdans les groupes de travail et les runions plnires du comit.

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    1.4.Le Comit Stratgique des Filires de la Chimie et des Matriaux

    Avertissement

    En raison de lextrme diversit de son champ dintervention, le Comit Stratgique de Filire Chimie et Matriaux sest organis autour dactivits slectionnes et ce, pour garder lemaximum de synergies et viter un effet de dilution rendant difficile un travail de groupe(homognit, partage de problmatiques). Le primtre a donc t volontairement restreintaux secteurs industriels rpondant en termes de comptitivit, attractivit et durabilit unensemble de caractristiques cls communes.

    Ont t retenues des industries de transformation de la matire ayant : Une trs forte interdpendance entre elles Une forte exposition aux risques lis la raret et la disponibilit des matires

    premires. Une forte exposition la concurrence internationale et une forte prsence sur lesmarchs exports.

    Une consommation leve dnergie dans les process de production. Un besoin lev dinfrastructures adaptes : plateformes et clusters industriels,

    infrastructures logistique, accs lnergie des prix comptitifs. Un haut degr de technologie (process, produits). Une capacit dinnovation importante. Un dveloppement complexe :

    o Dure leve du time to market (> 10 ans)o Fortement capitalistiqueo Participation de nombreux acteurs tout au long des chanes de valeurso Comptition des pays mergents (par exemple forte croissance des moyens et

    des comptences de R&D en Chine) Une grande diversit des marchs servis et une intgration potentielle avec de

    nombreuses filires aval : automobile et transports, construction, pharmacie,aronautique, emballage, produits de consommation, cosmtique, etc

    La ncessit de disposer dun cadre rglementaire favorable. Une complexit intra sectorielle et intersectorielle (change de flux de produits et

    services) et une intgration partielle en chane de valeur (ex : chimie-plasturgie).

    Cependant, le rapport remis la CNI intgrera les diffrentes contributions fournies par lessecteurs des matriaux non membres du CSF qui souhaiteraient formuler des propositionspropres amliorer leurs facteurs spcifiques de comptitivit.

    Champ du comit stratgique

    Le CSF Chimie et Matriaux est donc organis autour des entreprises relevant du champde quatre fdrations professionnelles : UIC, COPACEL, FEDEM, Plasturgie.Le CSF couvre, outre lensemble des industries chimiques, environ un tiers du secteur desmatriaux et de leur mise en uvre en termes deffectif et de valeur ajoute, dans la mesureo ne sont pas prsents en particulier certains secteurs importants des minraux industriels

    (bton, ciment, verre, isolants), le bois pour la construction et lnergie, les matriauxferreux et leur transformation, laluminium.

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    1. Etat des lieux de la filire

    SECTEURCHIMIE

    La chimie en quelques chiffres

    En 2009, la France est le 5e producteur mondial de produits chimiques et le 2e producteur enEurope, sur un march global denviron 1 900 milliards deuros. La Chine est le 1erproducteur mondial et constitue la zone de plus forte croissance sur les dix dernires annes.LAsie reprsente environ 45 % de la production, lEurope 27 % et lAmrique 26 %. A

    lchelle mondiale, la tendance est au transfert de la production vers lAsie et le Moyen-Orient, en particulier dans le domaine de la chimie de base, indispensable lensemble delindustrie chimique, ce qui peut constituer terme un handicap structurel pour la chimie enFrance.En 2010, lindustrie chimique franaise a ralis un chiffre daffaires de 77,1 milliardsdeuros dont les exportations ont compt pour 63,1 %. Sa forte valeur ajoute est estime 17milliards deuros en 2010, avec une balance commerciale positive de lordre de 5 milliardsdeuros.Les investissements - aussi bien de production que de Recherche et Dveloppement - restentencore en dessous des objectifs fixs dans le cadre de la stratgie de Lisbonne . Enfin,lindustrie chimie employait 171 000 personnes en 2010. La dcroissance des effectifs a trgulire durant la dernire dcennie (-2 % /an) pour des raisons de productivit et derestructuration.

    La chimie aujourdhui

    La chimie est une activit essentielle pour un dveloppement industriel durable, puisquellesert la plupart des secteurs industriels et agricoles, et mme pour certains produits directementles consommateurs finaux. Par exemple, les matires plastiques issues de la chimieconstituent environ 15 % dune automobile, et bientt 20 %. De mme, les catalyseurs, lesbatteries et les peintures sont constitues en grande partie de produits chimiques. Pour bien

    comprendre les mutations conomiques auxquelles lindustrie de la chimie devra faire facedans les annes venir, il faut avant tout comprendre lvolution des marchs dapplication enaval, et en consquence, lvolution de leurs besoins.Ainsi lindustrie chimique est une industrie-cl pour la mise en uvre du dveloppementdurable. La chimie est facteur de progrs et son utilit socitale est largement dmontre(pharmacie, hygine, dpollution, etc.) .Les produits chimiques restent des substances actives,parfois dangereuses, et la matrise des risques tout comme le respect de la rglementation sontdes principes intangibles.Le secteur a su intgrer les problmatiques cologiques ds lmergence des proccupationsenvironnementales. Preuve en est, la rduction, depuis 1990, de 45 % des missions de gaz effet de serre, de prs de 40 % de lensemble de ses rejets dans lenvironnement. La chimie

    est aussi source de solutions pour la protection de lenvironnement : elle est lorigine dudveloppement de procds industriels de plus en plus srs, de plus en plus propres. Elle est

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    en pointe dans le domaine du traitement de leau des effluents et des dchets industriels, ainsique du recyclage, et travaille au dveloppement des bionergies et des matiresrenouvelables.La France est un grand pays agricole et sylvicole et les agro ressources constituent unpotentiel important de matires premires renouvelables pour la chimie face la raret

    croissante des ressources fossiles.Lindustrie chimique est fortement consommatrice dnergie. La disponibilit dnergielectrique dorigine nuclaire trs conomique et faiblement mettrice de gaz effet de serreest un atout important.

    Les dfis releverLa chimie en France, outre les grandes problmatiques de comptitivit communes lensemble des secteurs industriels, prsente des faiblesses structurelles dans un contexteconomique et socital qui nest pas aujourdhui en France favorable son dveloppement.Ses faiblesses :

    Une comptitivit restaurer (comptitivit cots et hors cots) en particulier enchimie de base sous peine de voir saccentuer les pertes de part de march djconstates en Europe et dans le reste du monde.

    Une faible croissance du march intrieur franais et europen pour un secteur trscapitalistique.

    Une dispersion des sites industriels sous le poids de lhistoire et leur absence de taillecritique.

    Des rigidits dans le dveloppement de nouvelles units de production :(rglementations, procdures administratives, faiblesse du soutien financier audveloppement industriel des nouvelles technologies).

    Un dficit dimage. Un manque de trs grandes entreprises centre de dcision franais dans les 20premires mondiales.

    Pour autant, les opportunits de dveloppement restent nombreuses grce ses forces quireposent sur :

    Sa capacit dinnovation et dinvention. Ses savoir-faire scientifiques et industriels prouvs (5me producteur mondial) et la

    prsence de leaders technologiques. Son aval industriel trs large comportant des secteurs de premier plan mondial. La disponibilit dagro ressources importante et dnergie lectrique dorigine

    nuclaire. La proximit du march unique europen qui est le deuxime march de produits

    chimiques au niveau mondial.

    Les mutations conomiques de lindustrie chimique, outre la dfinition des conditions dumaintien et de lamlioration de sa comptitivit, appellent plusieurs questionnements :

    1. Comment prendre en compte les tendances des secteurs en aval pour anticiper les mutationsde lindustrie chimique et lui permettre de laider dans son rle de promoteur dinnovation ?

    Il apparait ncessaire dtablir une vritable dynamique de filire pour dvelopper denouvelles solutions en connexion forte avec des secteurs aval davenir tels que : lnergie, lestransports, la construction, lagriculture et la chimie curative (qui permet la dpollution et le

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    traitement des effluents) Il faut pour cela que leffort de recherche public et prive etdinnovation, partir dune feuille de route stratgique, rassemblant les principaux acteurs desdiffrentes filires soit coordonn.

    2. La rarfaction des ressources imposera-t-elle un changement radical du modle de

    production chimique ?

    60 % de lindustrie chimique est base sur lutilisation de carbone fossile. La problmatiquede la raret des ressources concerne aussi bien la ptrochimie que la chimie minrale ayantrecours des matires minrales rares spcifiques (par exemple terres rares et mtauxutiliss pour la catalyse : cobalt, mobdylne, etc.).La tendance la rarfaction du carbone fossile conduit le secteur de la chimie sur deux pistesde rflexion :

    la gestion intelligente de la ressource (conomies : avec de nouveaux procds, denouvelles technologies, recyclage, etc.) ;

    les possibilits de substitution des matires premires fossiles par des ressources

    agricoles non alimentaires pour dvelopper la chimie. Pour explorer cette piste, unevaluation du potentiel de la chimie du vgtal en 2007 et des projections pour sondevenir en 2030 a t mene. Les rsultats ont montr quenviron 15 20 % des 15millions de tonnes de carbone fossile utiliss en France par lindustrie chimique (horsnergie) pourraient tre substitus par cette voie.

    Combiner le recyclage et la chimie du vgtal est la cl pour amliorer la durabilit desproduits et des procds.

    SECTEURPLASTURGIELe secteur de la Plasturgie reprsente en France 3 850 entreprises, 140 000 salaris et unchiffre daffaires de 29 milliards deuros. Compose en grande majorit de PME, la Plasturgieest prsente sur lensemble des territoires.Le secteur est au cur des grandes filires industrielles :

    Transports automobile, aronautique et ferroviaire (quipements plastiques etcomposites)

    Biens de consommation (emballages, quipements sportifs et de loisirs) Sant (dispositifs mdicaux, implants). TIC (tlphones, ordinateurs, MP3, smart phone) Habitat (portes, fentres, revtements sols et murs, tuyaux)

    La Plasturgie franaise occupe le deuxime rang europen derrire lAllemagne.Aprs une anne 2009 marque par un recul de 12 % de lactivit, le secteur de la Plasturgie aretrouv le chemin de la croissance en 2010 avec une hausse de 9% du chiffre daffaires.Cette volution positive sest poursuivie au premier semestre 2011.La Plasturgie exporte en direct 23 % de sa production. LEurope reste le premier partenairecommercial de la France : prs de 80 % des exportations sont destines aux pays de lUE avectoujours en tte lAllemagne, suivie de lEspagne.Le dveloppement de comptences dexcellence et linnovation sont des enjeux majeurs pourla Plasturgie afin de renforcer sa comptitivit internationale sur des produits forte valeurajoute sinscrivant dans une dmarche de croissance durable avec ses fournisseurs et sesclients.

    En effet, outre les difficults rcentes dapprovisionnements en polymres et limpact difficile rpercuter vers laval de renchrissement des matires premires, lindustrie de la plasturgie

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    en France connait des difficults structurelles en termes de comptitivit face aussi bien desconcurrents europens que non europens (aussi bien issus de pays mergents comme laChine que de pays dvelopps comme les tats-Unis) :

    Le morcellement de la filire : moins fluide et moins cohrente de la matire auproduit, ne permettant pas de proposer un socle solide de R&D notamment par rapport

    aux pays champions de linnovation dans la plasturgie, Historiquement relativement loigne des centres de recherche universitaires Une culture moins propice lutilisation de nouvelles matires que les pays voisins

    (Allemagne = culture chimie, Italie = culture design), Labsence dun vritable Centre Technique et de Recherche

    o Prsentant une masse critique suffisante,o Orient la fois recherche et dveloppement, susceptible dimpulser une

    dynamique vertueuse de la filire, Une mise en rseau insuffisante des comptences

    o Chimistes, compoundeurs, outilleurs, fabricants de machine et depriphriques, transformateurs, dcorateurs, recycleurs,

    o Avec une faible intgration des entreprises, de toutes dimensions, Un parc machine vieillissant : une qualit de parc en retard par rapport lAllemagne

    ainsi quen partie par rapport la Chine, lInde, la Turquie, Une industrie dficitaire en matire de commercialisation et de vente, Une communication insuffisante auprs des marchs, des donneurs dordres et des

    consommateurs sur les innovations du plastique, (si la matire reste mal-aime ou malperue par le consommateur, le donneur dordres ne sera pas enclin lintgrer ou lavaloriser).

    SECTEURPAPIERS,CARTONS,CELLULOSESChiffres clsLindustrie papetire, les chiffres cls de lanne 2010En France :

    78 Entreprises (98 usines utilisant 149 machines papier). 15 270 salaris. 6,7 milliards de chiffre daffaire et 1,1 milliards de valeur ajoute. Une production de 8 830 kt de papiers et de 1919 kt de ptes papiers (13me et

    14me producteur mondial). Une industrie des papiers et cartons fortement ouverte au march international avec

    plus de 50% de la production exporte et environ 60% de la consommation importe.

    En Europe : 683 Entreprises (998 sites usant de 1 413 machines papier). 224 000 employs. 80,7 milliards de chiffre daffaire. 27,4% de la production mondiale de papier et carton et 25,2% de la consommation

    mondiale. 24,5 % de la production mondiale de ptes papier et 27,3% de la consommation

    mondiale.

    Lindustrie papetire :

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    Est une industrie laborant des produits utiliss par des secteurs aval nombreux, que cesoit dans le domaine de la communication, de la culture ou de la publicit (papiersgraphiques), de lemballage (agro-alimentaire, construction, mdicament, ), delhygine ou de diverses applications industrielles (filtres, isolants, ).

    Utilise pour laborer ces produits des process lourds, fortement capitalistiques,

    prsents sur des sites implants partout sur le territoire, et de ce fait fortementstructurant que ce soit vers lamont (conomie de la fort et de la rcupration despapiers et cartons) et vers laval (industries de transformation des papiers et cartons enbiens finaux : articles de papeteries, sacs, caisses cartons, articles dhygine, ).

    Opre dans un environnement trs internationalis, que ce soit au regard de sastructure capitalistique ou des changes internationaux (60 % de la consommation enFrance de papiers et cartons est importe, et 55 % de la production est exporte), cequi met directement en concurrence les sites franais avec les sites trangers(communautaires dans une large part, mais galement extra-communautaires pourcertaines catgories de produits).

    Voit sa comptitivit largement dpendre des facteurs que sont : (I) le cot daccsaux matires premires (bois, papiers et cartons rcuprs), (ii) le cot de lnergie,(III) la possibilit daccs des financements, (IV) le cot des prlvementsobligatoires, quils soient sociaux ou environnementaux .

    Fait face depuis 2000 une situation de perte de comptitivit sur le plan international,notamment par rapport lAllemagne, ce qui entrane fermetures de sites et rductionde capacits.

    Fait galement face une rosion de la demande sur certains marchs (papiers depresse, ) et est donc fortement pousse trouver des relais de croissance enproposant des produits plus forte valeur ajoute ( papiers intelligents utilisant dellectronique imprime, nouvelles solutions demballage, ). Un autre relais de

    croissance passe galement par des activits nouvelles se fondant sur une valorisationdu carbone bio-sourc contenu dans les fibres de cellulose (carburant de secondegnration, dveloppement li la chimie du vgtal).

    Ces activits nouvelles, si le cadre institutionnel permet leur dveloppement, inscriventlindustrie papetire la fois comme acteurs de la bio-conomie (systme conomique fondsur une part croissante de carbone biosourc) et comme acteur de lconomie circulaire(conomie reposant sur une fermeture croissante des boucles matire).

    SECTEURMETAUXNONFERREUXETDESPRODUITSMINERAUX

    Maillon essentiel de la chane industrielleLe secteur des minerais, minraux industriels et mtaux non ferreux reprsente en France prsde 130 entreprises (grands groupes industriels franais, filiales franaises de grands groupestrangers, petites et moyennes entreprises) employant directement 25 000 personnes etgnrant un chiffre daffaires de lordre de 15 milliards dEuros dont 50% lexport.

    La France est le 3e employeur du secteur des mtaux non ferreux au niveau europen aprsl'Allemagne et l'Italie. De la mine la transformation de mtaux non ferreux, le secteurreprsente 437 000 emplois pour 295 milliards de chiffres daffaires (77 %fabrication/transformation, 21 % affinage, 2 % mines). Les acteurs europens reprsentent 30% de la premire transformation mondiale, 22 % de la production mondiale de mtal affin, 4

    % de la production minire mondiale

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    Situ en amont de la chane de valeur industrielle, ce secteur est un maillon indispensable delapprovisionnement dindustries aval aussi importantes que la sidrurgie, la construction,laronautique et lespace, la dfense, lautomobile, la mcanique, les composantslectroniques ou les nergies renouvelables. Le dveloppement du tissu industriel national nepeut senvisager sans les acteurs de lapprovisionnement en matires premires non

    nergtiques. Laccs de la chaine industrielle ces matires doit ncessairementsaccompagner dune rflexion sur la comptitivit de lindustrie minire et mtallurgiqueeuropenne et les facteurs qui linfluencent (nergie, changement climatique, lgislationenvironnementale).

    Il comprend de fait diffrentes catgories dacteurs industriels que les politiques publiquesdoivent prendre en compte de manire gale :

    les oprateurs miniers et mtallurgiques europens et particulirement franais dont ilconvient de faciliter et soutenir la prennit et la croissance ;

    les utilisateurs aval des mtaux et de leurs composs pour lesquels il est ncessaire defiabiliser les filires dapprovisionnement ;

    les oprateurs industriels du recyclage, les matires premires recyclables constituantde fait lquivalent dune mine urbaine.

    Les contributions des mtaux au service dun monde en mutation durable et innovant : La R&D et la technologie sont des enjeux majeurs du secteur et conditionnent laccs

    aux ressources et les capacits de transformation. Que ce soit pour rpondre auxbesoins essentiels : btiments, infrastructures, nergie ou encore mobilit ou pourdvelopper les technologies de pointe de tlcommunications ou spatiales, les mtaux,de par leurs diverses proprits, durabilit, conductivit, duret, lgret, rsistancerecyclabilit apportent des rponses et prsentent de nombreux atouts au regard des

    enjeux environnementaux et socitaux. Certains nouveaux procds, en particulier dans le domaine hydro-mtallurgique,permettront notamment de valoriser les mtaux classiques et les mtaux rares quilsagisse daccs des ressources primaires situes hors du territoire de lUnioneuropenne ou du