collagénoses et vasculites systémiques: un...

114
Collagénoses et vasculites systémiques: un aperçu Patrick Liang Service de rhumatologie Université de Sherbrooke

Upload: others

Post on 04-Sep-2019

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Collagénoses et vasculitessystémiques: un aperçu

Patrick Liang

Service de rhumatologie

Université de Sherbrooke

Objectifs1. Reconnaître les situations cliniques évocatrices de

collagénoses et vasculites systémiques

2. Connaître et savoir prescrire et interpréter les principaux tests sérologiques associées

1. aux collagénoses et

2. aux vasculites à ANCA

3. Être en mesure de lancer une investigation à la recherche d’une collagénose ou vasculite systémique

4. Être en mesure de reconnaître les conditions pouvant mimer les collagénoses et les vasculites systémiques

Mise en situation Une femme de 44 ans vous est référée en raison d’un

polysymptomatologie comprenant des: polyarthralgies, myalgies, notion « d’allergie » à la

lumière, de phénomène de Raynaud, et

recherche d’anticorps anti nucléaires positive (1:80, granulaire)

On vous demande si cette patiente souffre d’une collagénose.

Votre opinion?

Collagénoses: définitionSynonymes: connectivites

Maladies inflammatoires, systémiques, caractérisées par

Atteinte de tissus riches en collagène,

Atteinte fréquente de vaisseaux sanguins

Atteinte multisystémique

Présence d’autoanticorps caractéristiques

Chevauchement des manifestations cliniques entre diverses collagénoses

Prédominance de femmes

Collagénoses: définition prodrome: symptômes habituellement non spécifiques

arthralgies, myalgies

fébricules

Raynaud

fatigue chronique

Perte de poids

Connectivites indifférenciées:

manifestations cliniques suggérant une collagénose mais ne permettant pas de la catégoriser: eg: Raynaud, arthrite, maladie pulmonaire intersitielle, sérosite,

éléments vasculitiques

Évolution vers entité clinique bien définie peut prendre des années, ou ne jamais se produire

Peut durer des mois ou des années

Collagénoses: définition Polyarthrite rhumatoide

Lupus érythémateux disséminé

Sclérodermie

Syndrome de Sjogren

Polymyosite

Connectivite mixte (MCTD)

Collagénoses indifférenciées

Critères diagnostiques:

Critères diagnostiques: limites Très sensibles et spécifiques, lorsqu’utilisés chez des

populations AVEC la maladie

Performance moyenne plus tôt durant la maladie

Jusqu’{ 50% des patients lupiques ne répondent pas aux critères diagnostiques de l’ACR durant les premières années de la maladie; il peut s’écouler plusieurs années avant qu’ils soient satisfaits

Lupus érythémateux disséminéMaladie autoimmune caractérisée par:

atteinte multisystémique (principaux: peau, articulations, hématologique, rénal: ad 50%))

production de nombreux autoanticorps

Distinguer de lupus cutané chronique 5% seulement auront des manifestations systémiques

Incidence la plus élevée durant les années reproductivesÂge Proportion Femme:Homme

16-55 65% 9:1

> 55 15% 2:1

< 16 20% 2:1

Lupus aigu

Lupus érythémateux disséminé Éruption cutanée:

malaire: maculeux, ou plaque, peu ou pas de squame, pas d’atrophie, épargne pli nasolabial.

Associé à maladie systémique active

DDx:

Dermatomyosite:

Distribution semblable à LCA

Peut y en avoir au scalp

Tend à être plus prurigineux

Épargne moins les plis nasolabiaux

Rash héliotrope et autres manifestations typiques de la dermatomyosite

Lupus érythémateux disséminé Éruption cutanée suite: malaire DDx:

Rosacée: télangiectasies, pustules, pli nasolabial

Dermite séborrhéique: pli nasolabial, croûtes grasses, sourcils

Éruption polymorphe à la lumière: papules, plaques, zones photoexposées (visage moins souvent), très prurigineux, absence de manifestations systémiques, absence d’autoanticorps, histodifférente, durée: heures

Réaction médicamenteuse: ATCD d’exposition

Érysipèle: progressison rapide, T, croûtes

Lupus érythémateux disséminé Éruption cutanée suite:

Lupus cutané subaigu: forme papulosquameuse ou annulaire

Épaules, partie supérieure du dos, thorax, face des extenseurs avant-bras; visage et scalp: moins.

Association avec maladie systémique: 50% Rechercher: Rx: HCT, IECA, BCC, statines, IFN a, b, sulfa DDx: Lyme et RAA (annulaire)

Psoriasis (papulosquameux) Lupus cutané chronique: scalp (50%), oreilles, visage, mains, autres plaques, croûtes, follicular plugs, atrophie, hyper ou

hypopigmentation Association avec maladie systémique: 5-10% DDx: éruption polymorphe à la lumière; séborrhée, rosacée, tinea,

sarcoidose

Photosensibilité Éruption cutanée à la lumière

érythémateux, maculopapuleux

Peut ulcérer

Zones photoexposées

Peut être prurigineux

Durée: jours

Étiologies: Lupus, dermatomyosite, rosacée, réaction médicamenteuse, réaction polymorphe à la lumière, porphyrie

Ulcères buccaux bénin:

chronique, intermittent sans changement de fréquence

suspect:

apparition récente, fréquent > 1/ mois

LED: tendance palais dur, moins symptomatique; association avec maladie systémique

Crohn, Behcet: ulcères superficiels, très douloureux, palais mou, joues, langue, groupées

DDx: Sprue, hémopathies, sx myélodysplasiques, neutropénie, VIH, herpes

Ulcère isolé chronique: infection, néoplasie, corps étranger

Exploration d’un symptôme musculosquelettique

Localisation: Articulaire vs péri-articulaire (vs douleur référée)

Inflammatoire vs non-inflammatoire

Aigu vs chronique (vs intermittent)

Distribution de l’atteinte

Manifestations extra-articulaires.

Mécanique Inflammatoire

Raideur matinale > 45-60 minutes

Éveils nocturnes

Amélioration par le repos

Examen: Gonflements

Manifestations extra-articulaires

Mécanique Inflammatoire

Raideur matinale > 45-60 minutes

Éveils nocturnes

Amélioration par le repos

Examen: Gonflements

Manifestations extra-articulaires

Mécanique Inflammatoire

Raideur matinale > 45-60 minutes

Éveils nocturnes √

Amélioration par le repos

Examen: Gonflements

Manifestations extra-articulaires

Mécanique Inflammatoire

Raideur matinale > 45-60 minutes

Éveils nocturnes √

Amélioration par le repos √

Examen: Gonflements

Manifestations extra-articulaires

Mécanique Inflammatoire

Raideur matinale > 45-60 minutes

Éveils nocturnes √

Amélioration par le repos √

Examen: Gonflements Indurés, osseux: arthrose Changements inflammatoires

Manifestations extra-articulaires

Mécanique Inflammatoire

Raideur matinale > 45-60 minutes

Éveils nocturnes √

Amélioration par le repos √

Examen: Gonflements Indurés, osseux: arthrose Changements inflammatoires

Manifestations extra-articulaires

Aigu vs chroniqueAigu Chronique

Inflammatoire Septique P.R.

Microcristallin Collagénoses

Traumatique SpA séronégatives

Viral Infections chroniques

Réactif, RAA Microcristallin

Pathologie chronique

Non-inflammatoire Trauma-Fx Syndrome d’accrochage

Rupture tendineuse Arthrose

Ostéonécrose Néoplasie

Hémarthrose Corps étranger

Ostéonécrose

Incidence

(par année)

Prévalence Âge

PR H: 0.2/1000

F: 0.4/1000

0.5-1% 40-60

SLE 2-5/100 000 1/2000 –

1/10 000

16-55: >65%

Sclérodermie 5-20/1 000

000

150/1 000 000 30-50

Sjogren 0.2% 0.5-2% 30-50

PM/DM 2-7/ 1 000

000

20-60/1 000000 10-15

40-60

MCTD 15-20/1 000

000

10/ 100 000 30-50

Collagénoses Conclusion # 1:

La plupart des collagénoses sont des maladies peu fréquentes; en général, donc, considérer d’autres possibilités diagnostiques avant les collagénoses, dans le diagnostic différentiel.

Exploration d’un symptôme musculosquelettique: collagénoses

Localisation: Articulaire vs péri-articulaire (vs douleur référée)

Inflammatoire vs non-inflammatoire

Aigu vs chronique (vs intermittent)

Distribution de l’atteinte: PR: IPP, MCP, poignets, coudes, épaules, genoux, chevilles,

MTPs, cou, (hanches)

Autres collagénoses: distribution rhumatoïde, plus souvent arthralgies; souvent sx distaux (mains, pieds), non érosif

Manifestations extra-articulaires.

Examens de laboratoire: Anticorps anti nucléaires

Autoanticorps et collagénoses La présence d’autoanticorps n’équivaut pas { un

diagnostic de collagénose.

Leur prescription doit être fondée sur une suspicion clinique raisonnable

Interpréter signification du test à la lumière de la clinique

Titre ANA Prévalence chez population normale

1 : 40 30%

1 : 80 10-12%

1 : 160 5-7%

1 : 320 3%

1 : 640 ≤ 1%

Facteur Antinucléaire

Interprétation:

Dilution de 1:160 et plus

En présence d’une clinique compatible

Faux positifs:

-Âge -Maladies immunes autres

-Infections que collagénoses

-Néoplasies -idiopathique

Facteur Antinucléaire

Faux positifs (suite):

Hydralazine ß-bloquants

Quinidine Sulfasalazine

Procainamide Phénothiazines

Phénytoine Tétracycline

INH Statines

FAN et collagénoses

Arbuckle MR. NEJM (2003);

349: 1526-1533

Anticorps antinucléaires Assez bonne sensibilité

Non spécifique

Donc, bon test de dépistage: Faire en 1er

Si positif et selon contexte clinique:

Faire recherche des ENA, et anti DNA

Autoanticorps Maladies associées

Ro, La Sjögren, LED, LCSA, photosensibilité, lupus néonatal

Sm LED (très spécifique mais infréquent)

u1RNP MCTD, LED, sclérodermie

Scl-70 (anti topoisomérase 1) Sclérodermie systémique diffuse

Anti ds DNA LED

Anti Jo-1 Polymyosite

Raynaud

Un homme de 45 ans consulte pour épisodes de blanchiment des doigts survenant principalement au froid

Une femme de 24 ans consulte pour épisodes de blanchiment des doigts survenant principalement au froid

Une femmde de 24 ans consulte pour sensation de froideur aux mains avec coloration bleutée (cyanose) de celles-ci

Quels éléments rechercher pour considérer un Raynaud secondaire?

Raynaud

Raynaud Primaire:

5-15% de la population; femmes surtout

Début: puberté; plus rare après 35-40 ans

Crises: symétriques

Pas d’événements ischémiques, ulcérations, atrophie

Pas d’anomalies des capillaires périunguéaux

Absence d’autoanticorps

Secondaire: y penser

Homme

après 40 ans

Un, deux doigts

crises asymétriques

Crises sévères

ulcérations

atrophie

anomalies lit capillaire périunguéal

Sclérodactylie

Symptômes systémiques

Autoanticorps

Raynaud secondaire

Raynaud TA aux 2 bras

Pouls périphériques

Recherche souffles cardiaques et vasculaires

Raynaud primaire?: pas autre test

Labos de base:

FSC

analyse d’urine

PT, PTT

VS

EPPs

FAN

FR

Selon suspicion clinique

kit sérologique

complément

anti topoisomérase 1, ACA

CPK

APL, Ac lupique

Cryoglobulines

Agglutinines froides

doppler artériel, angiographie (sx aigus, asymétrie de TA, pouls absents, ischémie sévère, atteinte d’un seul doigt)

ANA et sclérodermieSclérodermie diffuse Sclérodermie limitée (CREST)

Wigley. NEJM (2002);347: 1001

Sclérodermie Maladie systémique autoimmune

Femmes:hommes: 4-5:1

Age au Dx: moyenne: 50 ans

Manifestations les plus fréquentes: Raynaud

RGO

gonflement des doigts, sclérodactylie

Arthralgies

Absence de Raynaud et de sclérodactylie élimine pratiquement le Dx de sclérodermie

Sclérodermie: 2 grandes catégories

Limitée:

Raynaud de longue date

Sclérodactylie ou sclérodermie distale à coudes et/ou genoux

Pas d’atteinte du tronc

Atteintes systémiques moins fréquentes sauf

HTAP (10-20% des patients)

Télangiectasies: 80%

Diffuse:

Raynaud d’apparition récente

Atteinte cutanée plus extensive, incluant le tronc, et de progression rapide

Mx pulmonaire intersitielle (chez la plupart, mais slmt 10-20% ont mx progressive)

Crise rénale sclérodermique (10-20%)

atteinte GI plus basse, diarrhée chronique

Télangiectasies: 30%

Raynaudsclérodermie: initialement: oedème, puis, phase plus indurée, peau sèche, desquamation, Atteinte peau du visageRGO 75%

sclérodermie: investigation initiale Rechercher causes secondaires de Raynaud

FAN: 95% des patients

anti centromères: 20-30%: forme limitée

anti topoisomérase 1 (Scl-70): forme diffuse, fibrose pulmonaire

anti RNA polymérase I-III: atteinte diffuse, sévère, crise rénale, atteinte cardiaque

Dépistage d’organes cibles:

Études digestives: selon symptômes

ECG, echocardiaque

CT thorax, TFR

Biochimie de base, fonction rénale, analyse d’urine

Syndrome sec Vous voyez une femme de 62 ans, référée pour

impression de sécheresse buccale; ATCD: hypertension, hystérectomie il y a 25 ans, suite

ménorragies; elle croit avoir eu une transfusion à l’époque.

Sa médication: acetaminophène prn pour céphaléesamitriptyline au coucherhydrochlorotiazide 12.5 mg die

A-t-elle un syndrome de Sjögren?

Syndrome sec Xérostomie:

sécheresse buccale

sensation de soif

dysphagie

difficultés du port de dentiers

sensation de brûlure

complications: candidase, caries, cheilite, dysgueusie

Étiologies

Déshydratation

Respiration par la bouche

Médicaments:

antihistaminiques, TCA, neuroleptiques, clonidine, benzo, diurétiques

Obstruction conduits: radiation, lithiase

infiltrations: Sjogren, sarcoïdose, lymphome, GVHD, VIH, hépatite C, amyloïdose

Causes autres: oreillons, Coxackie

Syndrome sec Xérophtalmie:

impression de sécheresse occulaire

sensation de corps étranger

utlisation de gouttes

complications: conjonctivite, ulcération cornéenne

Étiologies

Production:

Déshydratation

Médicaments

Obstruction des conduits

Infiltrations

Évaporation:

Dysfn glandes de Meibomius

Verres de contact

anomalies de clignement des yeux (travail devant écran, Parkinson, Hyperthyroïdie,...)

Syndrome de Sjogren Maladie autoimmune systémique dont la principale

manifestation en est une d’exocrinopathieprincipalement des yeux et de la bouche.

primaire: absence d’évidence d’autre maladie immune systémique

secondaire: associé à autre maladie immune systémique

Atteintes extra-glandulaires relativement fréquentes

Caractéristique histopathologique: infiltrats lymphocytaires des glandes exocrines.

syndrome de Sjogren Évolution:

Habituellement lente, sans détérioration rapide de l’état

Manifestations extra glandulaires:

lésions caractérisées par des infiltrats lymphocytaires péri épithéliaux: pneumopathies, hépatite, néphrite intersitielle: indolent

lésions extra-épithéliales: glomérulonéphrite, neuropathie périphérique, purpura vasculaire: évolution peut être plus rapide, plus morbide.

fil directeur: présence de cryoglobulines

Syndrome de SjogrenCritères diagnostiques: subjectifs :

1) xérostomie (gonflement parotidien présent ad 50%)

2)xérophtalmie objectifs :

3)test de Schirmer ou rose Bengale 4) sialographie, scintigraphie des glandes salivaires 5) biopsie glandes salivaires mineures : utile pour exclure

autres maladies (sarcoïdose) ou si hôte atypique (homme avec VIH en autres)

6) anti-Ro/La diagnostic si ≥ 4 critères dont 5) ou 6) et exclusion conditions

associées à syndrome sec (irradiation cou, VIH, Hép C, lymphome, sarcoïdose, GVH, Rx anticholineriques, diurétiques…)

Sjogren: quand y penser contexte clinique évocateur

Exclusion causes iatrogènes (responsables ad 60% des cas)

Recherche atteinte autres glandes exocrines (trachée: toux, Estomac: gastrite atrophique, sécheresse vaginale, sécheresse cutanée (xérose)

Recherche de manifestations extraglandulaires compatibles: purpura, neuropathies périphériques, pneumopathie interstitielle, enzymites hépatiques, arthralgies/arthrite, Raynaud, atteinte rénale (tubulointerstitielle, glomérulaire)

Bilan initial Évaluation ophtalmologique: Schirmer, rose bengal, tear break up time

Évaluation ORL: ?Scintigraphie, Bx selon contexte

Labos:

FSC, VS

Électrolytes

EPPs

Analyse d’urine, créat.

CXR

FAN, recherche d’anti Ro et anti La

FR

enzymes hépatiques

TSH

Cryoglobulines

Syndrome de Sjögren Le risque de survenue d’un syndrome

lymphoprolifératif est accru environ 4% à 10 ans surtout: lymphome B, zone marginale, extranodal, bas

grade

Question: le risque relatif en comparaison à la population non atteinte est de 44

1. Vrai2. Faux3. Ça dépend...

Sjögren et risque de lymphome

Ioannidis JP. Arthritis Rheum (2002); 46: 741-747

Selon présence ou non d’au moins 1 des critères: Gonflement des parotidesPurpura palpableC4 abaissé

Facteurs de risque de lymphome chez patients avec Sjögren

Gonflement parotides

Adénopathies

Neuropathie périphérique

Vasculite cutanée

Glomérulonéphrite

Hypocomplémentémie

Cryoglobulines

Anémie/lymphopénie

Voulgarelis M. Arthritis Rheum (1999); 42: 1765-1772Ioannidis JP. Arthritis Rheum (2002); 46: 741-747

Distinction des collagénoses Est-ce important?

Différents organes cibles

Différents traitements

Différents pronostics

Distinguer des imitateurs (infection, néo, médicaments…)

Comment?

Clinique

Labos, sérologies

Caractéristiques des collagénoses et imitateursMaladie Manifestations cliniques Labos / sérologies

Polyarthrite rhumatoïde Polysynovites, manifestations extraarticulaires moins fréquentes (sauf Sjögren)

FR, anti CCPSérologies autres moins fréquent (anti Ro, La) ou absentes (Sm, RNP, dsDNA)

Sclérodermie Raynaud et sclérodactylie chez 95% pts

Sérologies typiques: anti centromères, anti topoisoméraseI, anti RNA pol I, III

Sjögren Syndrome sec domine le tableau clinique, arthrite moins marquée/sévère, habituellement non érosive; vasculite cryo, infiltrlymphocytaire (pulm, foie, rein)

Anti Ro: 60%Anti La: 30%

PM/DM Faiblesse proximale dominante; rash évocateur; syndrome anti synthéthase

Anti Jo-1: 20-25%

MCTD Raynaud, doigts boudinés,sclérodactylie, myosite, arthrite

ANA positif haut titreAnti RNP positifs, exclusivement

UCTD Manifestations diverses évocatrices, mais ne correspondant pas une collagénose définie

ANA positifs

Chevauchement Clinique correspondant à plus d’un Dx

FR, anti CCP, ANA, ENA, autres

Caractéristiques des collagénoses et imitateurs

Maladie Caractéristiques cliniques Labos / sérologies

Vasculites systémiques Patterns cliniques évocateurs (voir plus loin)

Absence d’ANA et FR (*sauf vasculite cryo)ANCAHépatite B, C, VIHHistopathologie suggestive

Syndrome antiphospholipide Épisodes thrombotiques gros vaisseaux (petits vaisseaux aussi si CAPS), hxobstétricale

Anti ß2 GP1, anticoagulant lupique, anticardiolipines

Behcet Ulcères buccaux douloureux, génitaux avec cicatrice, uvéite, pseudofolliculite, panniculites

Absence d’autoanticorpsBiopsie: surtout infiltrats neutrophiliques, immunofluorescence négative

Still Fièvre intermittente,arthralgies/-ites, rash chez la majorité

Absence d’autoanticorps, ferritine typiquement très élevée

Lupus médicamenteux Arthralgie/-ites, rash, sérosites; rarement + sévère

ANA positifs 99% (homogène); anti histone

Groupe de maladies inflammatoires chroniques au cours desquelles la paroi des vaisseaux sanguins est la cible d’une réaction immune.

Elles peuvent être primaires:

Aucune étiologie connue ne peut être démontrée

ou secondaires:

Induction par : infection, néoplasie, collagénoses,

médicaments

CHAPEL HILL NOMENCLATURE

Gracieuseté de Loïc Guillevin

selon le type de vaisseau touché de façon prédominante

Gros vaisseaux: aorte et ses principales branches

Moyens vaisseaux: artères viscérales principales et leurs branches (peut inclure des artères moyennes et petites)

Petits vaisseaux: artérioles, capillaires, veinules

1. Manifestations multisystémiques inexpliquées

Exclusion de: Infections (bactériennes (endocardite), mycoses, viralesNéo: carcinomes, lymphomes, myélodysplasie,

leucémieEmboliques: valvulopathie: myxome, endocardite marantique, Libman-Sacks, cholesterolCoagulopathies, PTTMédicamentsCalciphylaxieSarcoïdose

Vascularites secondaires: causes ci-haut, collagénoses

2. Syndrome clinique caractérisé

Large Moyen petit

Claudication Livedo purpura

souffle nécrose digitale vésicules

Pouls ulcère papules nécrotiques

∆ TA érythème noueux Hémorragie alvéolaire

Anévrysme ischémie mésentérique Glomérulonéphrite

mononévrite multiplex splinters,

épisclérite/sclérite

microanévrysmes

3. Classification selon la taille de vaisseau touché de façon prédominante:

Vascularite nécrosante n’atteignant que les vaisseaux de moyen calibre, i.e., petites et moyennes artères

Étiologie inconnue

Dans certains cas, associée { infections par virus de l’hépatite B, et parfois hépatite C et VIH

Rares cas de vascularites nécrosantes avec: EBV, CMV, B19

Lésions histopathologiques caractérisées par régions d’inflammation focales, exsudatives, d’aspect nodulaire, le long des artères.

Perte de poids de plus de 4 kg Livedo reticularis Douleur testiculaire Myalgies, faiblesses, ou douleurs aux jambes Mononeuropathie ou polyneuropathie Pression diastolique > 90 mm Hg ↑ BUN ou créatinine HBsAg ou Ac + Anomalies artériographiques suggestives (anévrysmes,

occlusions) Biopsie: petite ou moyenne artère avec infiltrat de PMNs

≥3 critères: sensibilité: 82%spécificité: 86.6%

Inflammation nécrosante des petites ou moyennes artères, sans glomérulonéphrite ni vasculite des artérioles, capillaires ou veinules

Chapel Hill: PAN

30-60 ans Touche les hommes autant que les femmes Rare: incidence d’environ 1-3/1 000 000 Hyperthermie: 50-60% Perte de poids: 60-70% Manifestations musculosquelettiques: 70-80%

arthralgies, myalgies, arthrite Neuropathie périphérique: 50-70% Manifestations abdominales: 25-50% Hypertension: 20-25% Insuffisance rénale: 25% Lésions cutanées: 50%

Absence de glomérulonéphrite

Absence de manifestations pulmonaires

Pas associé à ANCA (présents chez au plus 5% des patients)

Granulomatose de Wegener (WG)

Polyangiite microscopique (PAM)

Syndrome de Churg-Strauss (CSS)

Glomérulonéphrite pauci-immune

Vasculites médicamenteuses à ANCA

vasculites à ANCA PAN

Taille des vaisseaux Petits et moyens:

artérioles, capillaires et

veinules post capillaires

moyens:

petites et moyennes artères

Manifestations

pulmonaires

OUI NON

Glomérulonéphrite OUI NON

Circulation artérielle rénale NON OUI

Peau Purpura palpable, macules, Nodules sous-cutanés,

ulcères, ischémie/gangrène

digitale

ANCA OUI

(30-90%)

NON

(0-5%)

Churg-Strauss Wegener PAM

rhinite

allergique/asthme/

atopie

++ - -

sinusites ++ ++ -

Poumons:

infiltrats

nodules

+ + +

+ + (cavitation) -

Eosinophilie +++ + -

Inflamm.

granulomateuse

+ + -

Infiltrats

rétroorbitaires

- + -

Neuropathies ++ + +

Glomérulonéphrite + ++ ++

Atteinte principalement des petits vaisseaux Souvent associée (jusqu’{ 90%) { l’infection par le virus

de l’hépatite C NB: 50% des patients avec hépatite C auront une

cryoglobulinémie. Seulement une petite proportion développera une vasculite cryoglobulinémique

Principaux symptômes: purpura Arthralgies/arthrite fatigue Polyneuropathie périphérique sensitive› motrice Glomérulonéphrite (dont évolution habituellement plus

bénigne que vasculites à ANCA)

4. Évaluation de l’étendue de l’atteinte

• Labos

• Imagerie

5. Sérologies

• ANA/ENA, ANCA, cryoglobulines, anti GBM, VIH, hépatite B, C

6. Biopsie/immunofluorescence, lorsque possible

Clinique: histoire et examen complets

Laboratoires

Imagerie

Biopsie lorsque possible

Exclusion de maladies infectieuses ou néoplasiques ou encore d’effets secondaires médicamenteux

Un homme de 45 ans, par ailleurs en bonne santé, sinon pour une hyperthyroïdie traitée, est hospitalisé pour hémorragie alvéolaire, et protéinurie à 2 g/24 heure.

Quels examens demander?

Buts: 1) définir l’extension de la maladie2) poser le bon diagnostic

De base: Permet d’évaluer sommairement l’extension de l’atteinte

FSC

VS/CRP

AST/ALT

EPP

Analyse d’urine et sédiment, si anormale.

Créatinine

Coagulogramme

Radiographie pulmonaire

Exclusion d’infection

Anémie: possible avec toutesVasculites à ANCA: leucocytose, thrombocytose

Rarement pénie. Si oui:Considérer: collagénose, néo, médicaments, désordre hémato

1/3 des Wegener ont uneatteintes pulmonaire asymptomatique

Petits et moyens vaisseaux:

Complément

FAN, kit sérologique

Facteur rhumatoïde

ANCA

Cryoglobulines

Sérologies virales VIH, hépatite B, C Autres, selon suspicion

Anticoagulants lupiques

Anticorps anticardiolipine

Si atteinte rénale/hémorragie alvéolaire: Anti GBM

Bilan infectieux prn

(suite)

Éliminer malignité Imagerie: CT, angio Biopsie

maladies à complexes immuns:•LED•Cryo•Vasculite rhumatoïde•associé à infection (endocardite)•lymphome

Examens de base; R/O causes médicamenteuses

Collagénoses

vasculite rhumatoïdecryoglobulinémie

Vasculites à ANCASi +, PAN exclueAttention aux Faux +

pANCAcANCA

Immunofluorescence indirecte:3 patrons

cANCA(rehaussement cytoplasmique)

Confirmation par ELISA ou RIA

Anti-PR3

pANCA(rehaussement périnucléaire

Confirmation par ELISA ou RIA

Anti-MPO

ELISA/RIA négatif

aANCA(ANCA atypiques)

granulomatose de WegenerEndocardite S aureus

PAMSyndrome de Churg StraussGN pauciimmune

vasculite médicamenteuse

InfectionsMx hépatiques immunesMII

Granulomatose de Wegener

Diffus: 90% (cANCA 75-85%)

Limité: 50-65%

Rémission: 30-35%

Polyangiite microscopique

50-80% (pANCA 60%)

Syndrome de Churg Strauss

30-70% (pANCA principalement)

Fonction de la probabilité pré-test

VPP

Manifestations ORL uniquement: 7-10%

Manifestations ORL-pulmonaires 45%

Manifestations ORL-pulmonaires-rein 98%

Besoin d’exclure les conditions mimant des vasculites et pouvant être ANCA +. (Infections, médicaments)

Le résultat d’ANCA + n’est en soi que rarement suffisant pour confirmer un diagnostic de vasculite: Bx lorsque possible

Radiographies:

Poumons: WG: Infiltrats interstitiels ou alvéolaires, parfois evanescents

Nodules pouvant devenir cavitaires

CSS: Infiltrats (surtout) evanescents chez 38-70%

Nodules: moins fréquents, moins tendance à cavitation

Hémorragie alvéolaire: rare

PAM: Infiltrats alvéolointerstitiels

Radiographies:

Sinus: Peuvent être anormales même chez pts asymptomatiques: épaississements muqueux

Mauvais examen:

Sensibilité mauvaise

Mauvaise définition spatiale

Radiation élevée

Avantageusement remplacé par CT scan sinus et orbites

Tomographie axiale (sinus, thoracique, yeux):

Sinus: Épaississement muqueuxdestruction, erosions osseuses, cartilagineuses (WG)

N.B. Les changements sont non-spécifiques et toute récidive a/n sinus, d’autant plus si isolée, devrait d’abord faire penser à une infection

Orbites (WG): Infiltrat rétroorbitaireInfiltrat muscles extra-oculaires

Thorax: Nodules, infiltrats interstitiels, hémorragie alvéolaire peuvent être présents, même en présence d’une radiographie pulmonaire normale

N.B. Adénopathies ne sont pas des trouvailles usuelles

Vasculites primaires:

PAN

Kawasaki

Behcet

Wegener

Churg Strauss

PAN:

Pratiquement tous les patients avec angio positive sont symptomatiques

nausées, vomissements

diarrhée, rectorragie

douleur abdominale

symptômes systémiques

Angio:

lésions multiples

sténoses/occlusions, en plus des anévrysmes

Vasculites secondaires

infection

néo: tricholeucémie

PR

LED

syndrome anti phospholipide

Causes non vasculitiques:

drogues

athérosclérose

dysplasie fibromusculaire(surtout sténoses)

Maladies du collagène

Marfan

EDS (IV)

autres

Biopsie: Dx: Idéalement toujours, si possible

Où: Selon organe touché

ORL (Wegener): sinus: 55%

muqueuse nasale: 20%

larynx: 18%

Poumons: Bx ouverte: Meilleur rendement Dx: ad 91%

BTB: Mauvais rendement : 7%

Rein: glomérulonéphrite

Utile pour l’immunofluorescence (DDx)

inflammation granulomateuse: rare

Où: Selon organe touché

Peau: Toujours faire immunofluorescence

Nerf: Si présence de symptôme dans le territoire correspondant; de préférence aux membres inférieurs Prélever aussi muscle: augmenter rendement (Said G. Neurol Clin 1997)

Muscle: Si suggestion de myopathie, ou absence apparente de site à biopsier; peut être guidée par irm

musculaire

Un homme de 45 ans, par ailleurs en bonne santé, sinon pour une hyperthyroïdie traitée, est hospitalisé pour hémorragie alvéolaire, et protéinurie à 2 g/24 heure.

Pas d’évidence pour une collagénose; le bilan infectieux est négatif; les ANCA sont positifs, ainsi que les anticorps anti PR3 et MPO. Anti GBM -N’a pas eu de biopsie.Il s’améliore jusqu’{ l’obtention de la rémission clinique, sous

immunosuppresseurs.Il consulte à nouveau 3 semaines après son congé, pour récidive de

dyspnée et infiltrats alvéolaires.

Quoi faire?

Toute récidive de symptômes sous thérapie adéquate doit être considérée comme une infection (ou néoplasie ou effet secondaire médicamenteux) jusqu’{ preuve du contraire

Infections: tous les immunosuppresseurs

Pneumopathies interstitielles: Cy, MTX, AZA

Toxicité hépatique: Cy, MTX, AZA

Tocixité rénale: MTX, AZA

Peut-on prédire une rechute?

1) Le diagnostic est important:

1) Granulomatose de Wegener: environ 50%

1) Les formes limitées rechutent davantage

2) PAM: 10-35 %

3) Churg Strauss: 20-34 %

4) PAN:

HBV +: 12,2%

HBV -: 32,5%

5) Artérite temporale: ad 40-50%, selon les séries

La sévérité de la maladie initiale n’influence pas le risque de rechute

? risque accru si infection récente

ANCA et risque de rechute: Un titre élevé de façon persistante Titre négatif qui redevient positif Élévation du titre La plupart des rechutes s’accompagnent

d’une élévation des ANCAs* 29% des pts n’auront pas de rechute malgré élévation des

ANCAs

En conséquence, ont une utilité limitée dans le suivi: Suivre le patient de plus près si élévation du titrePas d’indication de modifier le traitement

Corrélation très imparfaite

Vasculites à ANCA: Induction:

FSC, VS/CRP, Biochimie, Créatinine, Analyse d’urine: Aux 2 semaines

Consolidation: FSC, VS/CRP, Biochimie, Créatinine, Analyse d’urine: Aux 4-6 semaines

Fin des médicaments: Aux 3 mois ou selon la clinique.

Radiographie pulmonaire: aux 6 mois pour les 2 premières années aux 6-12 mois par la suite

ANCA: ?

Combien de temps sera-t-il traité?

Quelle est sa probabilité de rechute?

Propylthiouracil

Allopurinol

Hydralazine

Minocycline

ciprofloxacine

Clozapine

Penicilline

Sulfasalazine

phenytoine

•Manifestations peuvent survenir quelques semaines à quelques mois après le début du médicament

•Peuvent être légères à sévères, indissociables de celles rencontrées dans la granulomatose de Wegener

•Notre expérience: manifestations cutanées, arthralgies/arthrite, uvéites représentent les manifestations les plus fréquentes

1) Exclure infections: Cultures, echocardiaque, sérologies virales (hépatites), VIH

2) Exclure néoplasies: selon âge et selon indices cliniques

3) Exclure coagulopathies (par exemple, si manifestation ischémiques)

4) Exclure collagénoses: selon manifestations cliniques (pas d’indication de demander toutes les sérologies en l’absence de faible probabilité pré test)

5) Exclure médications causales, y compris agents sympathomimétiques

6) Analyse et sédiment urinaire: chez tout patient avec mx multisystémique

7) Biopsie: toujours, lorsque possible

8) Imagerie: CT, angiographie, IRM: selon syndrome clinique

Sclérodermie: principes thérapeutiques

• Pas de traitement de fond• Traitement selon organes touchés• Peau: phase initiale, oedémateuse, inflammatoire

– immunosupression peut être suggérée– anti TNF?

• Rein:– éviter stéroïdes hautes doses si possible– AINS: attention– crise rénale: IECA

• Poumons:– Mx interstitielle: alvéolite: stéroïdes, cyclophosphamide– HTAP: anticoagulation, O2, prostaglandines IV, bosentan, ?BCC

• TGI:– manoeuvres anti reflux, IPP, prokinétiques– diarrhées persistantes: ATB empiriques pour pullulation bactérienne

Sjogren: principes thérapeutiques

• Hygiène oculaire• Hygiène dentaire• bonbons, gomme sans sucre• Éviter Rx responsables de syndrome sec• Agents muscariniques: pilocarpine• Biothérapies:

– anti TNF: pas efficace– IFN alpha: plus ou moins efficace– Rituximab: peu efficace– hydroxychloroquine