cathétérisme veineux surrénalien et hyperaldostéronisme primaire ?

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468 SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 467–485 P536 Cathétérisme veineux surrénalien et hyperaldostéronisme primaire ? A.G. Le Loupp (Dr) a,, M. Le Bras (Dr) b , N. Graveline (Dr) a , D. Masson (Dr) a , F. Douane (Dr) c , C. Perret (Dr) c , B. Cariou (Dr) d , K. Bach Ngohou (Dr) a , D. Drui (Dr) d a Laboratoire de Biochimie, CHU nantes, France b Sevice d’Endocrinologie, CHU Nantes, France c Service de Radiologie, CHU Nantes, France d Service d’Endocrinologie, CHU Nantes, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A.G. Le Loupp) Objectif Préciser la place du cathétérisme veineux surrénalien (KTVS) dans l’exploration des hyperaldostéronismes primaires (HAP) et ses critères de qua- lité : seuil de sélectivité et seuil de latéralisation. Patients et méthodes Étude rétrospective de 6 cas d’HAP ayant bénéficié d’un KTVS sur 15 mois. Résultats 5 hommes et 1 femme (âge moyen 52 ans). Les circonstances de diagnostics étaient : HTA résistante ancienne (n = 3) et découverte d’HTA sévère (n = 3) avec tendance à l’hypokaliémie. Le diagnostic d’HAP a été porté sur le ratio aldostérone/rénine plasmatique. Les scanners ne permettaient pas de différencier un adénome de Conn relevant d’un traitement chirurgical, d’une hyperplasie des surrénales traitée médicalement. Deux KTVS sur 6 n’ont pas été sélectif. Une fois repris 100 % des KTVS étaient interprétables. Deux patients présentaient une latéralisation et ont été pris en charge chirurgicalement avec succès (normalisation et/ou amélioration de la kaliémie et la pression artérielle). Discussion Le KTVS est le gold standard pour porter le diagnostic d’HAP latéralisé et orienter vers la chirurgie surrénalienne. Se limiter à l’imagerie amè- nerait à une chirurgie inutile dans 18,5 % des cas et son exclusion injustifiée dans 19,1 % des cas [1]. En cas de diagnostic d’HAP, il est donc recommandé (consen- sus SFE 2013) avant tout acte chirurgical. La sélectivité des prélèvements est indispensable pour permettre une bonne interprétation du rapport de latéralisa- tion. Ainsi, un dosage extemporané du cortisol pour vérifier la sélectivité permet de réitérer immédiatement les prélèvements en cas d’échec. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. Référence [1] Kempers MJE, et al. Ann Intern Med 2009;151:329. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.669 P537 Tumeur surrénalienne rare : le Ganglioneurome A.Y. Braik Djellas , P. Gillet , L. Meillet (Dr) , B. Heyd (Pr) , G. Viennet (Dr) , F. Schillo (Dr) , A. Penfornis (Pr) CHU Jean Minjoz, Besancon Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A.Y. Braik Djellas) Introduction Les ganglioneuromes sont des tumeurs rares, issues des cellules de la crête neurale, localisées le long de leur axe de migration et se développant à partir du système nerveux sympathique [1]. Leur localisation surrénalienne représente 20 % des cas. Observation Patient de 24 ans, présentant des douleurs lombaires d’aggravation progressives, des épisodes d’hématurie macroscopique et un amaigrissement de 7 kg en 8 mois. Une échographie abdomino-pelvienne est réalisée qui retrouve une déformation du pôle supérieur du rein droit, ayant fait l’objet par la suite d’un examen scannographique retrouvant une tumeur surrénalienne droite calcifiée de 59 mm x 56 mm x 87 mm, cloisonnée, bien limitée, totalement encapsulée. Le bilan endocrinien revient en faveur d’une masse surrénalienne non sécrétante. Devant le caractère symptomatique et après discussion en RCP RENATEN, une indication à une surrénalectomie droite avec curage pédiculaire rénal est posée. L’analyse histologique revient en faveur d’un ganglioneurome de 9 cm. Discussion Le ganglioneurome est une tumeur rare, bénigne, non sécré- tante, souvent de découverte fortuite. Le diagnostic est histologique. Les principaux diagnostics différentiels sont : phéochromocytome, paragangliome et ganglioneuroblastome. La recherche d’une prédisposition génétique est inutile. L’évolution est lente mais l’augmentation de volume est la règle. Le pronostic est lié aux complications mécaniques et le traitement est chirurgical. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. Référence [1] Dubois C, Jankowski A, Gay-Jeune C, Chabre O, Pasquier D, Ferretti G. Imagerie du ganglioneurome surrénalien. Journal de radiologie 2005;86(6- C1). http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.670 P538 Corrélations phénotypiques et histologiques des masses surrénaliennes N.S. Fedala (Dr) a,, M. Kesraoui (Dr) a , N. Belhadj Aissa (Dr) a , A.E.M. Haddam (Dr) b , F. Chentli (Pr) a a Service endocrinologie centre hospitalo-universitaire de Bab El Oued, Alger b Service endocrinologie centre hospitalo-universitaire de Bologhine, Alger Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N.S. Fedala) Introduction Les masses surrénaliennes sont fréquentes. Il s’agit le plus sou- vent de tumeurs bénignes et non secrétantes du cortex surrénalien. Cependant, une exploration paraclinique systématique incluant l’imagerie et des examens biologiques standardisés est nécessaire pour mettre en évidence les cas mino- ritaires de lésions secrétantes ou d’une autre nature, en particulier néoplasique, qui imposent une chirurgie. But Rechercher une corrélation entre les tableaux clinique, biologique, radio- logique et les résultats histologiques des masses surrénaliennes. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 60 patients ayant présenté des masses surrénaliennes sur une période de 10 ans. Seuls les dossiers bien documentés ont été retenus pour l’étude. Tous les patients ont béné- ficié d’un examen clinique, biologique guidé et d’une exploration radiologique en TDM. Résultats L’exploration préopératoire était en faveur d’un corticosurrénalome dans 40 %, d’un phéochromocytome dans 38,34, d’un myélolipome dans 1,66 %, d’un kyste surrénalien dans 3,34 %, d’un adénome cortisolique dans 5 %, d’un adénome corticosurrénalien non fonctionnel dans 1,66 % et d’une métastase dans 10 %. Les aspects radiologiques sont caractéristiques dans 95 % (densité spon- tanée, Wash out, taille, nécrose, calcifications). La corrélation avec les résultats anatomopathologiques était concordante à l’exception d’un seul cas pris pour phéochromocytome alors qu’il s’agissait d’un corticosurrénalome. Conclusion Les avancées réalisées dans le domaine des explorations hor- monales et radiologiques ont permis de réduire les indications d’exérèse chirurgicale. En accord avec la littérature, il existe une concordance entre les don- nées clinico-biologiques, radiologiques et les résultats histologiques. L’analyse TDM des lésions est fondamentale dans le diagnostic étiologique des masses surrénaliennes. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.671 P539 Corticosurrénalome facteurs pronostiques N. Belhadj Aissa (Dr) a,, M. Bendali (Dr) a , N.S. Fedala (Pr) a , L. Ahmed Ali (Dr) a , R. Belaoudmou (Dr) b , F. Chentli (Pr) a a Service d’endocrinologie et maladies metaboliques CHU Bab El Oued Alger, Alger b service d’épidemiologie CHU Beb El Oued Alger, Alger Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Belhadj Aissa) Introduction Le corticosurrénalome est une tumeur maligne et rare dévelop- pée aux dépens de la corticosurrénale. De pronostic mauvais, son évolution dépend de plusieurs facteurs.

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468 SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 467–485

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Cathétérisme veineux surrénalien ethyperaldostéronisme primaire ?A.G. Le Loupp (Dr) a,∗, M. Le Bras (Dr) b, N. Graveline (Dr) a,D. Masson (Dr) a, F. Douane (Dr) c, C. Perret (Dr) c, B. Cariou (Dr) d,K. Bach Ngohou (Dr) a, D. Drui (Dr) d

a Laboratoire de Biochimie, CHU nantes, Franceb Sevice d’Endocrinologie, CHU Nantes, Francec Service de Radiologie, CHU Nantes, Franced Service d’Endocrinologie, CHU Nantes, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A.G. Le Loupp)

Objectif Préciser la place du cathétérisme veineux surrénalien (KTVS) dansl’exploration des hyperaldostéronismes primaires (HAP) et ses critères de qua-lité : seuil de sélectivité et seuil de latéralisation.Patients et méthodes Étude rétrospective de 6 cas d’HAP ayant bénéficié d’unKTVS sur 15 mois.Résultats 5 hommes et 1 femme (âge moyen 52 ans). Les circonstances dediagnostics étaient : HTA résistante ancienne (n = 3) et découverte d’HTA sévère(n = 3) avec tendance à l’hypokaliémie. Le diagnostic d’HAP a été porté surle ratio aldostérone/rénine plasmatique. Les scanners ne permettaient pas dedifférencier un adénome de Conn relevant d’un traitement chirurgical, d’unehyperplasie des surrénales traitée médicalement. Deux KTVS sur 6 n’ont pas étésélectif. Une fois repris 100 % des KTVS étaient interprétables. Deux patientsprésentaient une latéralisation et ont été pris en charge chirurgicalement avecsuccès (normalisation et/ou amélioration de la kaliémie et la pression artérielle).Discussion Le KTVS est le gold standard pour porter le diagnostic d’HAPlatéralisé et orienter vers la chirurgie surrénalienne. Se limiter à l’imagerie amè-nerait à une chirurgie inutile dans 18,5 % des cas et son exclusion injustifiée dans19,1 % des cas [1]. En cas de diagnostic d’HAP, il est donc recommandé (consen-sus SFE 2013) avant tout acte chirurgical. La sélectivité des prélèvements estindispensable pour permettre une bonne interprétation du rapport de latéralisa-tion. Ainsi, un dosage extemporané du cortisol pour vérifier la sélectivité permetde réitérer immédiatement les prélèvements en cas d’échec.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations deconflits d’intérêts.Référence[1] Kempers MJE, et al. Ann Intern Med 2009;151:329.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.669

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Tumeur surrénalienne rare : leGanglioneuromeA.Y. Braik Djellas ∗, P. Gillet , L. Meillet (Dr) , B. Heyd (Pr) ,G. Viennet (Dr) , F. Schillo (Dr) , A. Penfornis (Pr)CHU Jean Minjoz, Besancon∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A.Y. Braik Djellas)

Introduction Les ganglioneuromes sont des tumeurs rares, issues des cellulesde la crête neurale, localisées le long de leur axe de migration et se développantà partir du système nerveux sympathique [1]. Leur localisation surrénaliennereprésente 20 % des cas.Observation Patient de 24 ans, présentant des douleurs lombairesd’aggravation progressives, des épisodes d’hématurie macroscopique et unamaigrissement de 7 kg en 8 mois. Une échographie abdomino-pelvienne estréalisée qui retrouve une déformation du pôle supérieur du rein droit, ayantfait l’objet par la suite d’un examen scannographique retrouvant une tumeursurrénalienne droite calcifiée de 59 mm x 56 mm x 87 mm, cloisonnée, bienlimitée, totalement encapsulée. Le bilan endocrinien revient en faveur d’unemasse surrénalienne non sécrétante. Devant le caractère symptomatique etaprès discussion en RCP RENATEN, une indication à une surrénalectomiedroite avec curage pédiculaire rénal est posée. L’analyse histologique revienten faveur d’un ganglioneurome de 9 cm.Discussion Le ganglioneurome est une tumeur rare, bénigne, non sécré-tante, souvent de découverte fortuite. Le diagnostic est histologique. Les

principaux diagnostics différentiels sont : phéochromocytome, paragangliome etganglioneuroblastome. La recherche d’une prédisposition génétique est inutile.L’évolution est lente mais l’augmentation de volume est la règle. Le pronosticest lié aux complications mécaniques et le traitement est chirurgical.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations deconflits d’intérêts.Référence[1] Dubois C, Jankowski A, Gay-Jeune C, Chabre O, Pasquier D, Ferretti G.

Imagerie du ganglioneurome surrénalien. Journal de radiologie 2005;86(6-C1).

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.670

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Corrélations phénotypiques et histologiquesdes masses surrénaliennesN.S. Fedala (Dr) a,∗, M. Kesraoui (Dr) a, N. Belhadj Aissa (Dr) a,A.E.M. Haddam (Dr) b, F. Chentli (Pr) a

a Service endocrinologie centre hospitalo-universitaire de Bab El Oued, Algerb Service endocrinologie centre hospitalo-universitaire de Bologhine, Alger∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (N.S. Fedala)

Introduction Les masses surrénaliennes sont fréquentes. Il s’agit le plus sou-vent de tumeurs bénignes et non secrétantes du cortex surrénalien. Cependant,une exploration paraclinique systématique incluant l’imagerie et des examensbiologiques standardisés est nécessaire pour mettre en évidence les cas mino-ritaires de lésions secrétantes ou d’une autre nature, en particulier néoplasique,qui imposent une chirurgie.But Rechercher une corrélation entre les tableaux clinique, biologique, radio-logique et les résultats histologiques des masses surrénaliennes.Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 60 patientsayant présenté des masses surrénaliennes sur une période de 10 ans. Seuls lesdossiers bien documentés ont été retenus pour l’étude. Tous les patients ont béné-ficié d’un examen clinique, biologique guidé et d’une exploration radiologiqueen TDM.Résultats L’exploration préopératoire était en faveur d’un corticosurrénalomedans 40 %, d’un phéochromocytome dans 38,34, d’un myélolipome dans 1,66 %,d’un kyste surrénalien dans 3,34 %, d’un adénome cortisolique dans 5 %, d’unadénome corticosurrénalien non fonctionnel dans 1,66 % et d’une métastase dans10 %. Les aspects radiologiques sont caractéristiques dans 95 % (densité spon-tanée, Wash out, taille, nécrose, calcifications). La corrélation avec les résultatsanatomopathologiques était concordante à l’exception d’un seul cas pris pourphéochromocytome alors qu’il s’agissait d’un corticosurrénalome.Conclusion Les avancées réalisées dans le domaine des explorations hor-monales et radiologiques ont permis de réduire les indications d’exérèsechirurgicale. En accord avec la littérature, il existe une concordance entre les don-nées clinico-biologiques, radiologiques et les résultats histologiques. L’analyseTDM des lésions est fondamentale dans le diagnostic étiologique des massessurrénaliennes.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.671

P539

Corticosurrénalome facteurs pronostiquesN. Belhadj Aissa (Dr) a,∗, M. Bendali (Dr) a, N.S. Fedala (Pr) a,L. Ahmed Ali (Dr) a, R. Belaoudmou (Dr) b, F. Chentli (Pr) a

a Service d’endocrinologie et maladies metaboliques CHU Bab El Oued Alger,Algerb service d’épidemiologie CHU Beb El Oued Alger, Alger∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (N. Belhadj Aissa)

Introduction Le corticosurrénalome est une tumeur maligne et rare dévelop-pée aux dépens de la corticosurrénale. De pronostic mauvais, son évolutiondépend de plusieurs facteurs.