cartographie 2.0 : quand les amateurs se transforment en capteurs
DESCRIPTION
La convergence des SIG avec les TIC (Internet, téléphonie mobile) et les systèmes de géolocalisation (GPS) a modifié à la fois l’accessibilité comme les usages des SIG en offrant la possibilité au grand public d’interagir de manière croissante avec les cartes et les données (cartes interactives, globes virtuels, GPS, services mobiles géolocalisés, etc.). Parallèlement, le Web 2.0 a donné naissance à une culture de la contribution qui se caractérise par la montée en puissance des amateurs. Aujourd’hui le grand public lit et écrit les cartes de manière croissantes à l’image d’applications comme Google Maps ou OpenStreetMap. Au-delà d’un artefact marketing, la cartographie 2.0 est en passe de transformer assez radicalement les approches de la cartographie et plus spécifiquement celles de cartographie participative. Si les méthodes sur lesquelles s’appuie cette nouvelle forme de cartographie sont moins rigoureuses que celles des professionnels (métadonnées, mécanisme de validation, sémiologie graphique…), elles correspondent néanmoins à de nouveaux usages auxquels il convient de s’intéresser. En effet, sur le Web 2.0, les initiatives de cartographie participatives (publiques comme privés) se multiplient dans divers domaines (services aux citoyens, environnement, transports, loisirs, sciences,…). Cette communication explore le concept de science citoyenne, terme utilisé pour décrire l’engagement des citoyens dans le processus de collecte de données scientifiques. Plus spécifiquement, elle s’attache à décrire le développement d’une science de l’information géographique citoyenne, basée sur les contributions localisées des individus. Afin de démontrer les potentialités de la cartographie 2.0 pour ce type d’initiatives, nous présenterons une série de d’initiatives récentes s’appuyant sur le concept de « citoyens capteurs » pour alimenter la connaissance collective (observations de la faune et de la flore, relevés de pollutions atmosphérique et sonore, aménagement participatif, gestion de crise, etc.). Puis nous discuterons des enjeux, des perspectives et de l’implication des amateurs dans des contextes professionnels (commerciaux ou scientifiques).TRANSCRIPT
© Université Laval 2009
Cartographie 2.0Quand les amateurs se transforment en capteurs
Boris Mericskay, doctorant, Département de géographie
Stéphane Roche, professeur, Département des sciences géomatiques
Géomatique 2011
Les 20 prochaines minutes…
La géomatique change de visage, traditionnellement réservée aux professionnels, elle se démocratise aujourd’hui
auprès du grand public sous des formes variées
Faire le point sur les pratiques des amateurs pour produire de l’information spatiale dans des contextes professionnels
(contexte, exemples, tendances, enjeux,…)
Géomatique 2011
Convergence des SIG et du Web 2.0- Les SIG ont profondément évoluée depuis 10 ans- Emergence du Web géographique (géoweb) - composante du Web - Convergence et complémentarité des techniques et des pratiques - Evolution des usages du Web (2.0) vers des formes participatives- De la consultation à l’interaction avec les contenus- Développement d’une culture de la contribution- Transformation du rôle de l’amateur
- Outils similaires, mise en réseaux, nouveaux apprentissages
- Rupture quantitative et qualitative des pratiques
Le géoweb
Géomatique 2011
Démocratisation de l’usage des SIG- Ensemble d’outils pour lire ET écrire les cartes (affichage,
navigation, outils d’édition, catalogage, publication,…)- Pratiques de consultation et de production de données spatiales- Convergence avec la géolocalisation (GPS, smartphones)- L’émergence de l’information géographique volontaire- Nouvelles modalités de production des données spatiales et
diversification des producteurs
La culture de la contribution
Géomatique 2011
Initiatives commerciales
Usages des professionnels (MAJ des bases de données)- Le crowdsourcing comme nouveau modèle économique- Externalisation, « capter les données pour les valoriser »- Généralisation auprès des producteurs de données privés et publics- Tele-atlas, Navteq, Tom-Tom Map Share (10 millions de corrections et
45 millions d’usagers)- Google Maps Maker (unique source de MAJ au E.U.)- Incorporation d’OSM dans Bing Maps, usages dans des collectivités
Géomatique 2011
Sciences citoyennes ?
Programmes de recherche associant des scientifiques et une participation d'amateurs volontaires
- Les volontaires sont invités faire (selon des protocoles) des observations, des mesures, des échantillonnages ou des comptages
- Données transmises aux scientifiques pour êtres analysées/utilisées- Encore rare et mal connue, elle est reconnue dans certains domaines
(biologie, ornithologie, astronomie,…)
Avantages et bénéfices- Obtenir de nombreuses données - Vastes espaces et longues périodes- Faibles investissements financiers - Un moyen pour démocratiser la science
Géomatique 2011
Des citoyens « capteurs »
Citizen as sensor (Goodchild, 2007)- Remise en cause de la compétence unique des professionnels- Approche hybride basée sur le recours aux dispositifs de
géolocalisation, pour impliquer les citoyens - Chaque être humain capable d'agir comme un capteur
intelligent, faire des observations, des relevés,…- Accessibilité accrue aux dispositifs mobiles (GPS)
Du statut de contributeur à celui de capteur- Pratique du reporting (compte-rendu)- Captation automatique et tracking- Une série d’initiatives…
Géomatique 2011
Quelques initiatives
Relevé de pollutions urbaines (mesurer, relever)
Géomatique 2011
Quelques initiatives
Relevé de pollutions urbaines (mesurer, relever)
Géomatique 2011
Quelques initiatives
Observations de la flore (identifier et rapporter)
Géomatique 2011
Quelques initiatives
Observations de la faune (identifier, suivre et rapporter)
Géomatique 2011
Quelques initiatives
Observations de la faune (identifier, suivre et rapporter)
Géomatique 2011
Quelques initiatives
En temps de crises (cartographier, témoigner et rapporter)
Géomatique 2011
Quelques initiatives
Alerter les services techniques (signaler des problèmes)
Géomatique 2011
Ces données soulèvent de nombreux questionnements- L’expertise (géographique) des contributeurs- Distinction professionnels vs. amateur liée à la complexité du sujet- L’objet géographique (carte) est familier à tout un chacun, tout individu a
l’impression de le pratiquer quotidiennement- L’information géographique repose sur un ensemble de critères
spécifiques (précision, documentation, licences,…)
Données officielles vs données amateurs- La question de l’utilisabilité des données- Des problèmes de natures culturels se posent- Requestionner certaines doctrines profondément ancrées dans les sciences
Enjeux de l’I.G. Volontaire
Géomatique 2011
Qualité et confiance accordée aux données amateurs- Absence de spécifications formelles relatives
à la qualité des données (métadonnées) = frein- Nécessité d’une documentation pour une
meilleure utilisation (légitimité)- La question juridique (licences, responsabilité)
Tout dépend de l’usage des données- Qualité interne (donnée et réalité)
précision, MAJ, exhaustivité,…- Qualité externe (données et besoins des usagers)
spécifications, topologie, fraicheur,…- Des exigences différentes selon l’utilisateur final
Enjeux de l’I.G. Volontaire
Géomatique 2011
La question de l’hétérogénéité et de l’incertitude- L’hétérogénéité est inhérente au géoweb (couverture et exhaustivité)- L’incertitude n’est pas un critère que l’on pourrait éliminer par un
resserrement des protocoles de collecte- Davantage comme une partie intégrante de toute collecte de données- Systèmes cartographiques collaboratifs prenant en compte l’incertitude
géographique des contributions
Enjeux de l’I.G. Volontaire
Géomatique 2011
Mécanismes de validation des données- Systèmes de gestion des contenus cartographiques permettent d’assurer
davantage la qualité des données (GeoCMS, clavargade, wiki)- Profil du contributeur, corrélation avec des observations similaires,
système de validation collective, traçabilité des actions,…- Cartes argumentaires -argumaps- (Rinner et al, 2008) - WikiSIG, produire de manière itérative (Roche et al., 2011).
Enjeux de l’I.G. Volontaire
Géomatique 2011
Des outils pour lire et écrire les cartes- Démocratisation de la géomatique (outils simples et accessibles)- Engouement du grand public pour la géolocalisation- Nouvelles manières de produire de l’information géographique (réseaux)- Convergence avec la géolocalisation (GPS, applications smartphones,…)- Prolifération de données provenant des amateurs- Nombreuses initiatives illustrent bien les potentialités
Des défis a relever pour les professionnels- Organisations territoriales (gestion et aménagement du territoire)- Entreprises (MAJ et enrichissement des bases de données)- Scientifiques (collecte de données, sensibilisation de la société civile)
Conclusion
Géomatique 2011
Différents rôles pour les amateurs- Les amateurs comme sources d’informations exploitables et utiles- Production des fonds de cartes (référentiels routiers) - Corrections et mises à jours des données- Signalements et observation de problèmes, de phénomènes,…
Importance d’encadrer ce type d’initiatives- Assurer la formation des contributeurs et surtout le suivi des contributions- Développer un sentiment d’utilité voire d’appartenance- La communauté doit se structurer autour de l’outil (OSM)
Enjeux de l’IGV
La maîtrise du cycle de vie de ces données hybrides, de leur acquisition à leur valorisation est un élément central des projets
Géomatique 2011
Merci de votre attention