carcinome neuroendocrine à petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de la...

7
Pour citer cet article : Bellefqih S, et al. Carcinome neuroendocrine à petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de la littérature. Cancer Radiother (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2014.01.003 ARTICLE IN PRESS G Model CANRAD-3093; No. of Pages 7 Cancer/Radiothérapie xxx (2014) xxx–xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Cas clinique Carcinome neuroendocrine à petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de la littérature Small cell neuroendocrine carcinoma of the uterine cervix: Report of six cases and a review of the literature S. Bellefqih , J. Khalil , I. Mezouri , T. Kebdani , N. Benjaafar Service de radiothérapie, Institut national d’oncologie, avenue Allal-El Fassi, 10100 Rabat, Maroc i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Rec ¸ u le 12 octobre 2013 Rec ¸ u sous la forme révisée le 16 janvier 2014 Accepté le 30 janvier 2014 Mots clés : Carcinome à petites cellules Neuroendocrine Col utérin Radiothérapie Chimiothérapie Chirurgie r é s u m é Le carcinome neuroendocrine est une tumeur maligne peu fréquente et agressive, se développant prin- cipalement aux dépens de l’arbre bronchique et du tractus digestif. Les carcinomes neuroendocrines à petites cellules gynécologiques sont inhabituels, et ils ne représentent que 2 % des tumeurs du col uté- rin. Compte tenu de leur rareté et de l’absence d’essais randomisés, la prise en charge diagnostique et thérapeutique de ces tumeurs est difficile et est essentiellement calquée sur celle des tumeurs neuroen- docrines pulmonaires. À l’instar de ces dernières, et malgré un traitement multimodal, leur pronostic reste défavorable. À travers cette série rétrospective, nous rapportons notre expérience dans la prise en charge de ces tumeurs particulières tout en comparant nos données à celles de la littérature. © 2014 Société française de radiothérapie oncologique (SFRO). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Keywords: Small cell carcinoma Neuroendocrine Uterine cervix Radiotherapy Chemotherapy Surgery a b s t r a c t Neuroendocrine carcinoma is a rare and aggressive malignant tumour, mainly developing at the expense of the respiratory and of the digestive tract. Gynecological neuroendocrine tumours are rare and small cell neuroendocrine tumours of the uterine cervix represent 2% of cervical cancer. Given their rarity and the lack of randomized trials, the diagnostic and therapeutic management of these tumors is difficult and essentially based on that of pulmonary neuroendocrine tumours. Like the latter, and despite mul- timodality regimens, the prognosis of these tumours remains poor. Through this series, we report our experience in the management of these particular tumours while comparing our data with those of the literature. © 2014 Société française de radiothérapie oncologique (SFRO). Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved. 1. Introduction Décrits pour la première fois en 1957 [1], les carcinomes neu- roendocrines à petites cellules du col utérin sont des tumeurs rares, représentant moins de 3 % des tumeurs cervicales [2–4]. Ils présentent des caractéristiques communes aux carcinomes épider- moïdes du col utérin, notamment une agressivité locale marquée et l’association à l’infection aux papillomavirus humains (HPV), Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Bellefqih). mais également des caractéristiques propres aux carcinomes neu- roendocrines à petites cellules, à savoir une perte d’hétérozygotie, un envahissement ganglionnaire précoce, une invasion vasculaire importante, une chimiosensibilité initiale et un taux élevé de réci- dives précoces [2,5,6]. Ces tumeurs sont également de pronostic très défavorable, et à stade égal, la survie par rapport aux carci- nomes épidermoïdes du col utérin est de loin inférieure [4]. Du fait de leur rareté, il n’existe pas d’étude randomisée évaluant leur trai- tement, qui repose en grande partie sur l’expérience acquise aussi bien des tumeurs du col utérin que des tumeurs pulmonaires. Il est apparu rapidement qu’un traitement local seul (chirurgie ou radio- thérapie) était associé à un taux de récidive important, notamment 1278-3218/$ see front matter © 2014 Société française de radiothérapie oncologique (SFRO). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2014.01.003

Upload: n

Post on 30-Dec-2016

229 views

Category:

Documents


9 download

TRANSCRIPT

C

C

Cd

Sa

SS

HRRlA

MCNCRCC

KSNURCS

1

rrpme

1h

ARTICLE IN PRESSG ModelANRAD-3093; No. of Pages 7

Cancer/Radiothérapie xxx (2014) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

as clinique

arcinome neuroendocrine à petites cellules du col utérin : à propose six cas et revue de la littérature

mall cell neuroendocrine carcinoma of the uterine cervix: Report of six casesnd a review of the literature

. Bellefqih ∗, J. Khalil , I. Mezouri , T. Kebdani , N. Benjaafarervice de radiothérapie, Institut national d’oncologie, avenue Allal-El Fassi, 10100 Rabat, Maroc

i n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ec u le 12 octobre 2013ec u sous la forme révisée

e 16 janvier 2014ccepté le 30 janvier 2014

ots clés :arcinome à petites celluleseuroendocrineol utérinadiothérapiehimiothérapiehirurgie

r é s u m é

Le carcinome neuroendocrine est une tumeur maligne peu fréquente et agressive, se développant prin-cipalement aux dépens de l’arbre bronchique et du tractus digestif. Les carcinomes neuroendocrines àpetites cellules gynécologiques sont inhabituels, et ils ne représentent que 2 % des tumeurs du col uté-rin. Compte tenu de leur rareté et de l’absence d’essais randomisés, la prise en charge diagnostique etthérapeutique de ces tumeurs est difficile et est essentiellement calquée sur celle des tumeurs neuroen-docrines pulmonaires. À l’instar de ces dernières, et malgré un traitement multimodal, leur pronosticreste défavorable. À travers cette série rétrospective, nous rapportons notre expérience dans la prise encharge de ces tumeurs particulières tout en comparant nos données à celles de la littérature.

© 2014 Société française de radiothérapie oncologique (SFRO). Publié par Elsevier Masson SAS. Tousdroits réservés.

eywords:mall cell carcinomaeuroendocrine

a b s t r a c t

Neuroendocrine carcinoma is a rare and aggressive malignant tumour, mainly developing at the expenseof the respiratory and of the digestive tract. Gynecological neuroendocrine tumours are rare and smallcell neuroendocrine tumours of the uterine cervix represent 2% of cervical cancer. Given their rarity and

terine cervixadiotherapyhemotherapyurgery

the lack of randomized trials, the diagnostic and therapeutic management of these tumors is difficultand essentially based on that of pulmonary neuroendocrine tumours. Like the latter, and despite mul-timodality regimens, the prognosis of these tumours remains poor. Through this series, we report ourexperience in the management of these particular tumours while comparing our data with those of theliterature.

© 2014 Société française de radiothérapie oncologique (SFRO). Published by Elsevier Masson SAS. All

. Introduction

Décrits pour la première fois en 1957 [1], les carcinomes neu-oendocrines à petites cellules du col utérin sont des tumeursares, représentant moins de 3 % des tumeurs cervicales [2–4]. Ils

Pour citer cet article : Bellefqih S, et al. Carcinome neuroendocrine àlittérature. Cancer Radiother (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.canra

résentent des caractéristiques communes aux carcinomes épider-oïdes du col utérin, notamment une agressivité locale marquée

t l’association à l’infection aux papillomavirus humains (HPV),

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (S. Bellefqih).

278-3218/$ – see front matter © 2014 Société française de radiothérapie oncologique (Sttp://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2014.01.003

rights reserved.

mais également des caractéristiques propres aux carcinomes neu-roendocrines à petites cellules, à savoir une perte d’hétérozygotie,un envahissement ganglionnaire précoce, une invasion vasculaireimportante, une chimiosensibilité initiale et un taux élevé de réci-dives précoces [2,5,6]. Ces tumeurs sont également de pronostictrès défavorable, et à stade égal, la survie par rapport aux carci-nomes épidermoïdes du col utérin est de loin inférieure [4]. Du faitde leur rareté, il n’existe pas d’étude randomisée évaluant leur trai-

petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de lad.2014.01.003

tement, qui repose en grande partie sur l’expérience acquise aussibien des tumeurs du col utérin que des tumeurs pulmonaires. Il estapparu rapidement qu’un traitement local seul (chirurgie ou radio-thérapie) était associé à un taux de récidive important, notamment

FRO). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ING ModelC

2 adioth

htlmlencsd

rpd

2

cnmqc

psp

ilpn

rpàdlsel

TCC

F

ARTICLEANRAD-3093; No. of Pages 7

S. Bellefqih et al. / Cancer/R

ématogène, conduisant la majorité des auteurs à lui associer unraitement systémique [3,7–11]. Malgré ce traitement multimodal,e pronostic des carcinomes neuroendocrines n’en demeure pas

oins défavorable [4]. Par ailleurs, si pour les tumeurs évoluées’association de chimiothérapie et de radiothérapie semble acquise,n cas de tumeur localisée, certaines interrogations demeurent,otamment la place de la radiothérapie : peut-elle se substituer à lahirurgie ou doit-elle être proposée en situation adjuvante ? Enfin,i le rôle de la chimiothérapie semble établi, le schéma optimalemeure quant à lui moins certain.

À travers cette série rétrospective, nous rapportons notre expé-ience dans la prise en charge des carcinomes neuroendocrines àetites cellules du col utérin tout en comparant nos données à cellese la littérature.

. Patientes et méthodes

Au cours d’une période de 11 ans, neuf patientes atteintes d’unarcinome neuroendocrine du col utérin ont été traitées à l’Institutational d’oncologie du Maroc, dont trois patientes en situationétastatique. De ce fait, notre étude n’a concerné que six patientes

ui ont été traitées pour un carcinome neuroendocrine à petitesellules, à visée curative.

Le diagnostic était histologique, et un immunomarquage positifour au moins un des trois marqueurs suivants : chromogranine A,ynaptophysine et neuron-specific enolase (NSE) était requis pourorter le diagnostic de tumeur neuroendocrine.

La tumeur était classée selon la classification de la Fédérationnternationale de gynécologie-obstétrique (Figo). Le bilan radio-ogique comportait une tomodensitométrie thoracoabdomino-elvienne ; la scintigraphie osseuse et la scanographie cérébrale’étaient réalisées qu’en cas de signes d’appel.

Le traitement était multimodal associant chirurgie, radiothé-apie et chimiothérapie. La chirurgie a été réalisée chez deuxatientes et consistait en une colpohystérectomie élargie associée

un curage ganglionnaire pelvien. La radiothérapie externe a étéélivrée par quatre faisceaux de photons X de 18 à 25 MV selon

Pour citer cet article : Bellefqih S, et al. Carcinome neuroendocrine àlittérature. Cancer Radiother (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.canra

a technique dite « en boîte », de manière isocentrique. La limiteupérieure du volume irradié était située sur l’interligne L4–L5,lle était portée à l’interligne D12-L1 en cas de nécessité d’irradieres aires ganglionnaires lombo-aortiques. La limite inférieure

ableau 1aractéristiques des patientes atteintes de carcinome neuroendocrine du col utérin et résharacteristics of patients with small cell neuroendocrine tumours of the uterine cervix in our

Patiente(ID#)

Âge(ans)

Stade(Figo)

Taille tumorale(cm)

Adénopathies/métastases Traitement i

1 42 IIIB 5 0/0 Chimioradioétoposide/ci

2 40 IIIB 6 Pelviennes bilatérales(iliaque externe,iliaque primitive)lomboaortique/0

Chimioradioétoposide/ciétoposide/ci

3 48 IIB 5 0/0 Chimioradioétoposide/ci

4 60 IIB 4,5 0/0 Chimiothéraétoposide/ciChimioradioétoposide/ci

5 38 IIB 4 0/0 Chirurgie, ch(2 cycles étocuriethérapi

6 39 IB1 2 0/0 Chirurgie, chétoposide/cicuriethérapi

igo : Fédération internationale de gynécologie-obstétrique ; NA : non applicable.

PRESSérapie xxx (2014) xxx–xxx

dépendait de l’extension tumorale. Pour les faisceaux latéraux, lalimite antérieure se situait à mi-symphyse pubienne, la limite pos-térieure au niveau du bord postérieur du sacrum. La radiothérapieétait bidimensionnelle (quatre patientes) ou conformationnelle(deux patientes). La dose totale délivrée à l’isocentre était de 46 Gyen 23 fractions de 2 Gy. En cas d’envahissement ganglionnairepelvien, un complément d’irradiation a été délivré jusqu’à unedose totale de 60 Gy dans les ganglions initialement envahis, cecomplément était de 10 Gy en cas d’envahissement paramétrial.

La radiothérapie externe a été suivie d’une curiethérapie utéro-vaginale de bas débit de dose, par applicateur de Delouche chargépar des sources d’iridium 192, de 24 Gy. La distribution de la dose aété calculée dans un plan oblique frontal et un plan oblique sagit-tal, et était fondée sur les paramètres anatomiques, cliniques etd’implantation. La valeur de l’isodose de référence a été choisie enfonction du volume tumoral cervical initial et de la dose aux pointsde référence vésical et rectal maximum, selon les recommandationsdu rapport 38 de l’International Commission on Radiation Unitsand Measurements (ICRU). Les dimensions (hauteur, largeur, épais-seur), exprimées en millimètres, de l’isodose de référence 60 Gy ontété rapportées conformément à ces mêmes recommandations. Ledébit de dose moyen sur l’isodose de référence était de 0,57 Gy/h(0,5–0,86).

Toutes les patientes ont rec u une chimiothérapie à base de cis-platine (100 mg/m2, j1) et d’étoposide (100 mg/m2, j1–3).

3. Résultats

Les caractéristiques des six patientes incluses durant la périoded’étude sont résumées dans le Tableau 1. L’âge médian était de41 ans (38–60). Le tableau clinique était dominé par les métror-ragies, présentes chez toutes les patientes, les leucorrhées (67 %)et les douleurs pelviennes (50 %). Aucune patiente ne souffrait desymptômes en rapport avec un syndrome paranéoplasique.

Cinq tumeurs étaient localement évoluées au moment diag-nostique, soit de stade Ib2-III, la taille tumorale médiane était de4,75 cm (2–6). Une lésion (ID #6) localisée, de stade Ib1, a été trai-

petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de lad.2014.01.003

tée par une colpohystérectomie élargie suivie d’une radiothérapie.Du fait du délai entre la chirurgie et le début de la radiothé-rapie, deux cures de chimiothérapie ont été administrées dansl’intervalle. Une lésion (ID #5) a été traitée par chirurgie suivie

ultats des traitements. series and treatment outcome.

nitial Rechute(mois)

Traitement derattrapage

État(mois)

thérapie (3 cyclessplatine) et curiethérapie

Second cancer :pancréas (7)

Chimiothérapie Décès (9)

thérapie (3 cyclessplatine) et 2 cyclessplatine

Pelvienne,lomboartique etpulmonaire (3)

Chimiothérapie Décès (6)

thérapie (2 cyclessplatine) et curiethérapie

Pelvienne etpulmonaire (11)

Chimiothérapie Décès(14)

pie : 2 cyclessplatinethérapie (2 cyclessplatine) et curiethérapie

NA NA 32

imioradiothérapieposide/cisplatine) ete

Pulmonaire,hépatique, osseuse,cutané,adénopathiescervicales (10)

Soins desupport

Décès(11)

imiothérapie (2 cyclessplatine), radiothérapie ete

NA NA 28

ING ModelC

adioth

duUv(mitrppcn(to

pmpld6smmes

4

abté

pgani1oqpmqact

clêcps

[dssdl

ARTICLEANRAD-3093; No. of Pages 7

S. Bellefqih et al. / Cancer/R

’une chimioradiothérapie concomitante. Pour les quatre autres,ne chimioradiothérapie a précédé une curiethérapie dans trois cas.ne patiente (ID #4) a eu deux cures de chimiothérapie néoadju-ante dans l’attente du début de la radiothérapie. Pour une patienteID #2) atteinte d’une tumeur de 6 cm avec une atteinte para-

étriale bilatérale, un envahissement vaginal atteignant le tiersnférieur et des adénopathies multiples pelviennes et lomboaor-iques, l’indication de la curiethérapie n’a pas été retenue, et uneadiothérapie à la dose de 70 Gy a été délivrée. Une chimiothéra-ie concomitante à la radiothérapie était systématique. Pour lesatientes atteintes de tumeur de taille supérieure à 4 cm ou enas d’adénopathies pelviennes, une chimiothérapie (adjuvante ouéoadjuvante) était indiquée. Elle a été refusée par une patienteID #1) et n’a pas été réalisée dans un cas du fait de la mauvaiseolérance de la chimioradiothérapie (ID #5). Toutes les patientesnt eu au moins deux cures de cisplatine et d’étoposide.

L’évolution a été marquée par le décès de quatre patientes. Uneatiente (ID #1) a été atteinte d’un adénocarcinome pancréatiqueétastatique sept mois après la fin du traitement. Une chimiothéra-

ie palliative a été indiquée, et le décès est survenu deux mois aprèse début de celle-ci. Les autres patientes ont toutes été atteintes’une récidive métastatique, associée à une récidive locale dans7 % des cas et ganglionnaire dans 33 % des cas. Le poumon était leite métastatique le plus fréquent. Deux patientes ont rec u une chi-iothérapie palliative (ID #2 et 3). Une patiente (ID #5) atteinte deétastases disséminées et avec un indice de performance de 3 n’a

u que des soins de support. Deux patientes (ID #4 et 6) étaient enituation de rémission après 32 et 28 mois de suivi.

. Discussion

Le carcinome neuroendocrine est une tumeur maligne rare etgressive, se développant principalement aux dépens de l’arbreronchique et du tractus digestif. Il ne représente que 1 à 3 % desumeurs du col utérin qui sont majoritairement des carcinomespidermoïdes [2–4].

Identifié en 1957 pour la première fois, son incidence réelle estrobablement sous-estimée car décrit sous différentes terminolo-ies telles que tumeur carcinoïde, carcinome à cellules argyrophile,pudome, carcinome à cellules en « grain d’avoine », carcinomeeuroendocrine, carcinoïde atypique, carcinome à petites cellules

ndifférenciées ou carcinome à cellules intermédiaires [1,2,4]. En997 et dans un souci d’homogénéisation, Albores-Saavedra et al.nt proposé une classification des tumeurs neuroendocrines enuatre sous-types, à savoir les carcinomes neuroendocrines àetites cellules, les plus fréquents caractérisés par une activitéitotique élevée, une nécrose extensive, une invasion vasculaire et

ui sont fréquemment associées aux papillomavirus humains. Lesutres sous-types sont les carcinomes neuroendocrines à grandesellules et les tumeurs neuroendocrines différenciées que sont lesumeurs carcinoïdes typiques et atypiques [2].

Durant les deux dernières décennies, et contrairement auxarcinomes épidermoïdes du col utérin, une augmentation de’incidence des carcinomes neuroendocrines à petites cellules a putre observée reflétant l’utilisation de cette terminologie commune,e qui a par ailleurs permis, grâce à la publication de séries rétros-ectives, de mettre en évidence plusieurs caractéristiques qui leursont propres [4,12].

Ces tumeurs surviennent à un âge médian de 42 ans (20–87),4,11], ce qui semble plus jeune que pour les carcinomes épi-ermoïdes du col utérin. La symptomatologie clinique est non

Pour citer cet article : Bellefqih S, et al. Carcinome neuroendocrine àlittérature. Cancer Radiother (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.canra

pécifique, et les signes les plus fréquemment retrouvés sont lesaignements vaginaux et les leucorrhées. Les carcinomes neuroen-ocrines à petites cellules étant le plus souvent indifférenciés,

es syndromes paranéoplasiques (syndrome de Cushing, syndrome

PRESSérapie xxx (2014) xxx–xxx 3

carcinoïde, hypoglycémie, syndrome de sécrétion inappropriéed’hormone anti-diurétique, hypercalcémie) sont exceptionnels[13–16].

À l’instar des carcinomes épidermoïdes du col utérin, cestumeurs sont classées selon la classification de la Figo. Elles sontsouvent diagnostiquées plus tardivement que les carcinomes épi-dermoïdes du col utérin [4], car contrairement à ces derniers, quivoient leur incidence et le nombre de tumeurs évoluées au momentdu diagnostic diminuer grâce au frottis cervicovaginal, ce dernierest inefficace pour le dépistage des carcinomes neuroendocrines àpetites cellules [14,17]. Le diagnostic repose sur l’examen histolo-gique et plus particulièrement sur l’étude immunohistochimique.La biopsie cervicale retrouve souvent une tumeur de type indiffé-rencié, et c’est la présence d’au moins un marqueur neuroendocrine(synaptophysine, chromogranine A, énolase neurone spécifique)qui permet le diagnostic [10,18].

Du fait de la forte propension à une dissémination régionale etmétastatique, le bilan initial doit comprendre une imagerie abdo-minopelvienne, préférentiellement une imagerie par résonancemagnétique [10]. Dans une analyse des données du programmedu Surveillance Epidemiology and End Results (SEER) couvrantune période de 15 ans (1983 à 1998), McCusker et al. ont retrouvéun taux d’envahissement ganglionnaire de 57 % pour les carci-nomes neuroendocrines à petites cellules contre 18 % pour lescarcinomes épidermoïdes [4]. Pour ces derniers, les techniquesrécentes d’imagerie ont permis d’améliorer le staging ganglion-naire, notamment avec la tomographie par émission de positons(TEP), qui a montré sa supériorité dans cette indication tant auniveau pelvien (67 % contre 20 %) que lombo-aortique (21 % contre7 %). La TEP–scanographie est considérée comme un examen stan-dard dans le bilan d’extension des carcinomes épidermoïdes du colutérin de stade supérieur au IB2, et pour certains auteurs pour lestumeurs moins évoluées [19].

Pour les carcinomes neuroendocrines à petites cellules du colutérin, la TEP–scanographie pourrait également trouver des indi-cations en cas de tumeur localisée : 20 % des tumeurs de stadeIB1 atteignent les ganglions pelviens, et ce taux est de plus de 50 %si le stade est supérieur au IB2 [4,9]. Par ailleurs, les métastasesextrapelviennes sont présentes au moment du diagnostic dans prèsde 25 % des cas et sont essentiellement pulmonaires, osseuses etsus-claviculaires, et cela même en l’absence d’adénopathie pel-vienne [4,8,10,20]. À notre connaissance, il n’existe qu’une seulesérie rétrospective évaluant l’intérêt de la TEP–scanographie encas de carcinome neuroendocrine à petites cellules du col utérin.Celle-ci comportait cinq patientes, et la TEP–scanographie a permisla mise en évidence de métastases chez deux patientes, modi-fiant ainsi la prise en charge thérapeutique [21]. Par conséquent,cet examen pourrait trouver tout son intérêt dans le bilan pré-thérapeutique des carcinomes neuroendocrines à petites cellules.Dans les recommandations de Gardner et al., la TEP–scanographiepeut être proposée du fait du taux élevé de métastases. Une ima-gerie cérébrale n’est nécessaire qu’en cas de signes d’appel ou demétastases pulmonaires [10,19,22].

Les carcinomes neuroendocrines à petites cellules du col utérinétant rares, il n’existe pas d’étude randomisée évaluant leur traite-ment. Les deux seules séries prospectives totalisent 33 patientes etne permettent pas de porter de conclusion définitive [23,24]. Aussi,leur traitement est calqué sur celui des autres tumeurs du col uté-rin, tout en prenant en compte les caractéristiques et l’expérienceacquise des tumeurs neuroendocrines pulmonaires.

En cas de tumeur localisée (de stade I-IIA), il est apparu très tôtque malgré un traitement local de la tumeur primitive, la majorité

petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de lad.2014.01.003

des patientes voyaient se développer des métastases, principalecause de décès dans les trois ans. Deux auteurs ont rapporté lesrésultats décevants d’un traitement local seul (chirurgie avec ousans radiothérapie) en cas de tumeur localisée. Sheets et al., les

ARTICLE IN PRESSG ModelCANRAD-3093; No. of Pages 7

4 S. Bellefqih et al. / Cancer/Radiothérapie xxx (2014) xxx–xxx

Tableau 2Résultats des séries rétrospectives sur les traitements de carcinomes neuroendocrines du col utérin comportant un traitement local seul.Outcome in the literature retrospective series, using no chemotherapy as part of the initial treatment of neuroendocrine carcinomas of the uterine cervix.

Série n Stade (Figo) Traitement Suivi médian(mois) Résultats

Séries avec un traitement local seulSheets et al. [7] 14 IB–IIA Chirurgie avec ou sans radiothérapie 44 Survie globale à 3 ans : 16 %

Survie sans progression à 5 ans : 0 %

Sevin et al. [3] 12 IB–IIA Chirurgie avec ou sans radiothérapie 73 Survie sans progression à 5 ans : 36 %

Séries comparant traitement local seul à un traitement systémiqueZivanovic et al. [8] 11 IA2–IB2 Chirurgie ou radiothérapie (5) 21 Survie globale à 3 ans : 20 %

Survie sans progression à 3 ans : 0 %Chirurgie et chimiothérapie ouchimioradiothérapie concomitante (6)

Survie globale à 3 ans : 83 %Survie sans progression à 3 ans : 67 %

Kuji et al. [9] 28 IB–IIB Chirurgie avec ou sans radiothérapie (7) 59 Survie globale à 4 ans : 29 %Survie sans progression à 4 ans : 14 %

Chirurgie et chimiothérapie ouchimioradiothérapie concomitante (21)

Survie globale à 4 ans : 65 %Survie sans progression à 4 ans : 65 %

F

peS

gaau

ltdacsbs[

TRT

F

igo : Fédération internationale de gynécologie-obstétrique.

remiers, ont retrouvé un taux de survie globale à trois ans de 16 %t un taux de survie sans progression à cinq ans de 0 % [7]. Pourevin et al., ce dernier était de 36 % (Tableau 2) [3].

Des rechutes principalement hématogènes (67 à 90 % des cas) etanglionnaires (34 % des cas), une incidence élevée d’adénopathiesu diagnostic (40–60 %), et une invasion vasculaire fréquente, sontutant de facteurs qui ont incité la majorité des auteurs à associern traitement systémique au traitement local [9,23–28].

Trois études ont comparé rétrospectivement un traitementocal seul (chirurgie) et un traitement local associé à une chimio-hérapie adjuvante. Ainsi, Zivanovic et al. ont retrouvé un tauxe survie sans récidive à trois ans de 83 % pour les patientesyant rec u une chimiothérapie à base de cisplatine et d’étoposideontre 0 % en cas de traitement local seul [8]. L’analyse d’une

Pour citer cet article : Bellefqih S, et al. Carcinome neuroendocrine àlittérature. Cancer Radiother (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.canra

érie japonaise plus large, de 52 patientes, montrait également leénéfice de la chimiothérapie aussi bien sur le taux de la survieans progression que sur celui de la survie globale (Tableau 2)9]. Enfin, dans la série de Cohen et al., il y avait certes un

ableau 3ésultats des principales sériesa sur le traitement du carcinome neuroendocrine du col ureatment of neuroendocrine carcinomas of the uterine cervix and outcome in the literature s

Auteurs n Stade Traitement

Séries associant traitement local et traitement systémiqueBermudez et al. [29] 13 IB2–IVA (Figo) Chimiothérapie et chirurgi

sans radiothérapie

Lee et al. [27] 48 IB–IIA (Figo) Chirurgie et chimiothérapiChirurgie et chimioradiothconcomitante

Lang-Fang et al. [25] 28 IB–IIA (Figo) Chirurgie et chimiothérapiChirurgie et chimioradiothconcomitante

Hoskins et al. [20] 16 IA–IIB (radiologique) Chimioradiothérapie concochimiothérapie

Chang et al. [24]b 23 Ib–II (Figo) Chirurgie ou radiothérapiechimiothérapie

Traitement multimodalChan et al. [30] 27 I-II (Figo) Chirurgie et radiothérapie

chimioradiothérapie concochimiothérapie

McCann et al. [31] 11 I (Figo) Chimiothérapie et chirurgisans radiothérapie ou chiruchimiothérapie avec ou sanradiothérapie

igo : Fédération internationale de gynécologie-obstétrique.a Séries de plus de 10 patientes.b Série prospective.

bénéfice de survie en cas de chimiothérapie adjuvante (47,8 %contre 38,7 %), mais cette différence n’atteignait pas le seuil designification [11].

Du fait du taux de dissémination métastatique précoce, certainsauteurs ont préféré utiliser une chimiothérapie néoadjuvante. Mor-ris et al. ont rapporté leur expérience concernant la prise en chargede dix tumeurs de stade IB–IIB par chirurgie ou radiothérapie pré-cédée d’une chimiothérapie. Le taux de réponse obtenu était de57 % avec une durée médiane de survie de 28 mois [23]. Bermu-dez et al. ont retrouvé une réponse partielle dans 69,4 % des cas, etcomplète dans 15,3 %. Par ailleurs, la présence d’un résidu tumoralsupérieur à 2 cm après la chimiothérapie était prédictive du taux desurvie globale, qui était de 58 % si celui-ci était inférieur à 2 cm, etde 21 % dans le cas contraire [29]. Lee et al., les seuls, ont retrouvé

petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de lad.2014.01.003

un effet délétère de la chimiothérapie néoadjuvante par rapport àla chimiothérapie adjuvante (Tableau 3) [27].

Ainsi, si le rôle de la chimiothérapie paraît établi, la séquenceet le type de chimiothérapie quant à eux le sont moins. Les

térin associant un traitement local et un traitement systémique.eries using chemotherapy as part of the initial treatment.

Suivi médian(mois) Résultats

e avec ou 60 Survie globale à 5 ans (Ib2-II) : 25 % ;Survie globale à 5 ans (IIIB–IVA) : 16 %

e 44 Survie globale à 5 ans : 53 %érapie Survie globale à 5 ans : 46 %

e Survie globale à 3 ans : 57 %érapie Survie globale à 3 ans : 56 %

mitante et 18 Survie sans progression à 3 ans : 80 %Survie globale à 3 ans (tous stades) :60 %

, et 41 10 décès

oumitante ou

Survie globale à 5 ans : 32 % ;

e avec ourgie ets

27 Survie globale (IA2–IB1) : 77 %

ARTICLE IN PRESSG ModelCANRAD-3093; No. of Pages 7

S. Bellefqih et al. / Cancer/Radiothérapie xxx (2014) xxx–xxx 5

Fig. 1. Algorithme décisionnel devant un carcinome neuroendocrine à petites cellules du col utérin. *Chimiothérapie à base de cisplatine et d’étoposide. EP : étopo-sT uterin

dtpse

letétccdLpét6d[

tmpddcc

ide/cisplatine.herapeutic algorithm for the management of small cell neuroendocrine tumours of the

ifférents schémas utilisés dans les études rétrospectives sontrès hétérogènes, et extrapolés à partir de séries sur le cancer duoumon. La combinaison d’étoposide et de cisplatine ayant prouvéa supériorité dans les carcinomes neuroendocrines pulmonaires,lle est désormais préférée aux autres chimiothérapies.

En cas de tumeur localisée, le traitement local privilégié esta chirurgie, associée ou non à une radiothérapie. Seul Hoskinst al. lui ont préféré la radiothérapie et obtenu des résul-ats très encourageants. Dans cette série, deux protocoles ontté utilisés. Le premier (de 1988 à 1995) associait une chimio-hérapie première suivie d’une chimioradiothérapie à base deisplatine/étoposide. Le second (de 1996 à 2002) comportait unehimiothérapie néoadjuvante à base paclitaxel/carboplatine, suivie’une chimioradiothérapie puis d’une chimiothérapie adjuvante.’irradiation cérébrale prophylactique était optionnelle durant lesremières années puis abandonnée dès 1998. Les résultats obtenustaient très prometteurs, avec un taux de survie sans progression àrois ans de 80 %, et de survie globale et sans récidive respectifs de0 et 57 %. Il est à noter que le stade utilisé était radiologique ren-ant ainsi difficile la comparaison avec les autres séries (Tableau 3)20].

En l’absence d’essais comparant radiothérapie et chirurgie, cer-ains auteurs ont préféré les intégrer dans le cadre d’un traitement

ultimodal. En associant chirurgie, radiothérapie et chimiothéra-ie, Chan et al. ont réussi à obtenir un taux de survie à cinq ans

Pour citer cet article : Bellefqih S, et al. Carcinome neuroendocrine àlittérature. Cancer Radiother (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.canra

e 32 %, ce qui est nettement supérieur à ceux rapportés dans lesifférentes séries. Les patientes survivantes à long terme étaientelles atteintes de tumeur de moins de 2 cm et ayant bénéficié d’unehirurgie radicale [30]. Plus récemment, McCann et al. ont obtenu

e cervix.

la guérison de toutes les tumeurs de stade I en associant chimio-thérapie néoadjuvante et chirurgie suivie d’un traitement adjuvant(chimiothérapie ou majoritairement chimioradiothérapie). Dans legroupe de patientes traitées de première intention par chirurgie, età l’exclusion d’une patiente atteinte d’une maladie initialement nonrésécable, une seule tumeur a récidivé (en l’absence de chimiothé-rapie adjuvante). Par ailleurs, ils ont recommandé en cas de tumeurvolumineuse une chimiothérapie néoadjuvante, celle-ci leur ayantpermis d’obtenir des réponses complètes chez quatre de leurs sixpatientes atteintes d’une tumeur de plus de 2 cm (dont trois de 8 à11 cm) [31].

Dans la série de Hoskins et al. sus-citée, et selon les auteursmêmes, deux des quatre récidives pelviennes auraient pu être évi-tées par la chirurgie [20]. L’analyse d’une seule série de 34 patientesne retrouvait pas de bénéfice à la radiothérapie adjuvante. Il est ànoter qu’il n’était pas précisé si les patientes avaient eu une chi-miothérapie concomitante [27]. Dans notre série, une seule tumeuravait été détectée précocement, et était en rémission après 28 moissuite à un traitement multimodal.

Pour les tumeurs localement évoluées (stades IIb–IV) et pourles patientes inopérables, une association de radiothérapie et dechimiothérapie est préconisée, selon le protocole d’Hoskins et al.[10,20]. À ces stades, une chimiothérapie comportant au moinscinq cures de cisplatine et d’étoposide est associée à une meilleureprobabilité de survie sans récidive et spécifique [32].

petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de lad.2014.01.003

En cas de maladie métastatique ou de récidive, une chimiothé-rapie, comportant soit du cisplatine et de l’étoposide seuls, soiten alternance avec une chimiothérapie de type VAC (vincristine,adriamycine et cyclophosphamide) est indiquée [10].

ING ModelC

6 adioth

létrda

cocccrmllIiu

rpte

ssa

tcssutédotdd

ugnpd

D

t

R

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

ARTICLEANRAD-3093; No. of Pages 7

S. Bellefqih et al. / Cancer/R

Dans notre série, cinq patientes étaient atteintes de tumeur évo-uée au moment du diagnostic (stade IB2-III). Une seule patientetait toujours sans signe de maladie à 32 mois du diagnostic. Leraitement avait été une chimiothérapie puis une chimioradiothé-apie et une curiethérapie. Les autres patientes ont été atteintes’une récidive locale et métastatique (à l’exclusion de la patienteyant été atteinte d’un adénocarcinome pancréatique).

Pour les carcinomes neuroendocrines pulmonaires, l’irradiationérébrale prophylactique en cas de réponse est la règle. Weed et al.nt retrouvé dans leur série une incidence élevée de métastasesérébrales (25 %) et donc proposé une irradiation prophylactiquehez les patientes atteintes d’un carcinome neuroendocrine duol utérin [33]. Au contraire, Hoskins, et al., en 14 ans n’ont pasetrouvé de métastases cérébrales synchrones ou en l’absence deétastases pulmonaires, les conduisant à modifier leur attitude :

’irradiation prophylactique qui était optionnelle dans le protocolee plus ancien, a de ce fait, était abandonnée dans le plus récent [20].l n’existe pas à ce jour de preuve suffisante pour recommander unerradiation prophylactique en cas de tumeur neuroendocrine du coltérin [10,34].

Récemment, la Société d’oncologie gynécologique a émis desecommandations afin de faciliter la prise en charge de ces tumeursarticulières. Une proposition d’algorithme décisionnel est présen-ée sur la Fig. 1, établie à partir des recommandations de Gardnert al. et des constatations de Wang et al. [10,32].

Le pronostic de ces tumeurs reste défavorable, avec un taux deurvie globale à cinq ans de 36,8 % aux stades I-IIA et de 8,9 % auxtades IIb–IV, ce qui est nettement inférieur à ce qui est observévec les carcinomes épidermoïdes du col utérin [11].

Plusieurs auteurs ont essayé de déterminer les facteurs pronos-iques associés à la survie en cas de carcinome neuroendocrine duol utérin. Le stade tumoral est retrouvé dans les trois plus grandeséries publiées. Les autres facteurs qui ressortent de ces mêmeséries sont l’âge, la race, la présence d’adénopathies pelviennes,ne chirurgie première en cas de tumeur localisée, et une chimio-hérapie ou une chimioradiothérapie adjuvante en cas de tumeurvoluée [11,20,32,35]. Pour Wang et al., un minimum de cinq cyclese platine et d’étoposide semble nécessaire. Enfin, d’autres auteursnt retrouvé comme facteurs pronostiques la taille tumorale, leabagisme, le type histologique, et l’invasion stromale en profon-eur, toutefois il s’agit de séries de faible effectif ne permettantonc pas de porter de conclusion définitive [24,25,27,30].

Ainsi, les carcinomes neuroendocrines à petites cellules du coltérin sont des tumeurs rares, de pronostic défavorable, mais,râce au traitement multimodal, il a été montré dans les der-ières séries des résultats encourageants en cas de tumeur détectéerécocement, même si le meilleur schéma thérapeutique reste àéfinir.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.

éférences

[1] Reagan Jw, Hamonic Mj, Wentz Wb. Analytical study of the cells in cervicalsquamous-cell cancer. Lab Invest 1957;6:241.

[2] Albores-Saavedra J, Gersell D, Gilks CB, Gilks CB, Henson DE, Lindberg G, et al.Terminology of endocrine tumors of the uterine cervix: results of a workshopsponsored by the College of American Pathologists and the National CancerInstitute. Arch Pathol Lab Med 1997;121:34.

[3] Sevin BU, Method MW, Nadji M, Lu Y, Averette HA. Efficacy of radical hysterec-

Pour citer cet article : Bellefqih S, et al. Carcinome neuroendocrine àlittérature. Cancer Radiother (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.canra

tomy as treatment for patients with small cell carcinoma of the cervix. Cancer1996;77:1489–93.

[4] McCusker ME, Coté TR, Clegg LX, Tavassoli FJ. Endocrine tumors of the uterinecervix: incidence, demographics, and survival with comparison to squamouscell carcinoma. Gynecol Oncol 2003;88:333–9.

[

PRESSérapie xxx (2014) xxx–xxx

[5] Mannion C, Park WS, Man YG, Zhuang Z, Albores-Saavedra J, Tavassoli FA.Endocrine tumors of the cervix. Morphologic assessment, expression of humanpapillomavirus and evaluation for loss of heterozygosity on 1p, 3p, 11q, ans 17p.Cancer 1998;83:1391–400.

[6] Wistuba II, Thomas B, Behrens C, Onuki N, Lindberg G, Albores-Saavedra J, et al.Molecular abdonormalities associated with endocrine tumors of the uterinecervix. Gynecol Oncol 1999;72:3–9.

[7] Sheets EE, Berman ML, Hrountas CK, Liao SY, DiSaia PJ. Surgically treated,early stage, neuroendocrine small-cell cervical carcinoma. Obstet Gynecol1988;71:10–4.

[8] Zivanovic O, Leitao Jr MM, Park KJ, Zhao H, Diaz JP, Konner J, et al. Small cellneuroendocrine carcinoma of the cervix: analysis of outcome, recurrence pat-tern and the impact of platinum-based combination chemotherapy. GynecolOncol 2009;112:590–3.

[9] Kuji S, Hirashima Y, Nakayama H, Nishio S, Otsuki T, Nagamitsu Y, et al. Diagno-sis, clinicopathologic features, treatment, and prognosis of small cell carcinomaof the uterine cervix; Kansai Clinical Oncology Group/Intergroup study in Japan.Gynecol Oncol 2013;129:522–7.

10] Gardner GJ, Reidy-Lagunes D, Gehrig PA. Neuroendocrine tumors of the gyneco-logic tract: a Society of Gynecologic Oncology (SGO) clinical document. GynecolOncol 2011;122:190–8.

11] Cohen JG, Kapp DS, Shin JY, Urban R, Sherman AE, Chen LM, et al. Small cellcarcinoma of the cervix: treatment and survival outcomes of 188 patients. AmJ Obstet Gynecol 2010;203:347.e1–6.

12] Yao JC, Hassan M, Phan A, Dagohoy C, Leary C, Mares JE, et al. One hundred yearsafter “carcinoid”: epidemiology of and prognostic factors for neuroendocrinetumors in 35,825 cases in the United States. J Clin Oncol 2008;26:3063–72.

13] Delaloge S, Pautier P, Kerbrat P, Castaigne D, Haie-Meder C, Duvillard P, et al.Neuroendocrine small cell carcinoma of the uterine cervix: what disease? Whattreatment? Report of ten cases and a review of the literature. Clin Oncol (R CollRadiol) 2000;12:357–62.

14] Wang PH, Liu YC, Lai CR, Chao HT, Yuan CC, Yu KJ. Small cell carcinoma ofthe cervix: analysis of clinical and pathological findings. Eur J Gynaecol Oncol1998;19:189–92.

15] Ishibashi-Ueda H, Imakita M, Yutani C, Ohmichi M, Chiba Y, Kubo T, et al. Smallcell carcinoma of the uterine cervix with syndrome of inappropriate antidiu-retic hormone secretion. Mod Pathol 1996;9:397–400.

16] Kothe MJ, Prins JM, de Wit R, Velden KV, Schellekens PT. Small cell carcinomaof the cervix with inappropriate antidiuretic hormone secretion. Case report.Br J Obstet Gynaecol 1990;97:647–8.

17] Zhou C, Hayes MM, Clement PB, Thomson TA. Small cell carcinoma of the uterinecervix: cytologic findings in 13 cases. Cancer 1998;84:281–8.

18] Van Nagell Jr JR, Powell DE, Gallion HH, Elliott DG, Donaldson ES, Carpenter AE,et al. Small cell carcinoma of the uterine cervix. Cancer 1988;62:1586–93.

19] Bonardel G, Chargari C, Gontier E, Bauduceau O, Soret M, Dechaud C, et al.Tomographie par émission de positons dans la prise en charge des cancers ducol de l’utérus. Cancer Radiother 2009;13:490–8.

20] Hoskins PJ, Swenerton KD, Pike JA, Lim P, Aquino-Parsons C, Wong F, et al.Small-cell carcinoma of the cervix: fourteen years of experience at a singleinstitution using a combined-modality regimen of involved-field irradia-tion and platinum-based combination chemotherapy. J Clin Oncol 2003;21:3495–501.

21] Lin Y, Lin WY, Liang JA, Lu YY, Wang HY, Tsai SC, et al. Opportunities for2-[(18)F] fluoro-2-deoxy-D-glucose PET/CT in cervical-vaginal neuroendo-crine carcinoma: case series and literature review. Korean J Radiol 2012;13:760–70.

22] Viswanathan AN, Deavers MT, Jhingran A, Ramirez PT, Levenback C, Eifel PJ.Small. cell neuroendocrine carcinoma of the cervix: outcome and patterns ofrecurrence. Gynecol Oncol 2004;93:27–33.

23] Morris M, Gershenson DM, Eifel P, Silva EG, Mitchell MF, Burke TW, et al. Treat-ment of small cell carcinoma of the cervix with cisplatin, doxorubicin, andetoposide. Gynecol Oncol 1992;47:62–5.

24] Chang TC, Lai CH, Tseng CJ, Hsueh S, Huang KG, Chou HH. Prognostic fac-tors in surgically treated small cell cervical carcinoma followed by adjuvantchemotherapy. Cancer 1998;83:712–8.

25] Lan-Fang L, Hai-Yan S, Zuo-Ming Y, Jian-Qing Z, Ya-Qing C. Small cell neuroen-docrine carcinoma of the cervix: analysis of the prognosis and role of radiationtherapy for 43 cases. Eur J Gynaecol Oncol 2012;33:68–73.

26] Boruta II DM, Schorge JO, Duska LA, Crum CP, Castrillon DH, Sheets EE. Multimo-dality therapy in early-stage neuroendocrine carcinoma of the uterine cervix.Gynecol Oncol 2001;81:82–7.

27] Lee JM, Lee KB, Nam JH, Ryu SY, Bae DS, Park JT, et al. Prognostic factors inFIGO stage IB-IIA small cell neuroendocrine carcinoma of the uterine cervixtreated surgically: results of a multi-center retrospective Korean study. AnnOncol 2008;19:321–6.

28] Lewandowski GS, Copeland LJ. A potential role for intensive chemotherapy inthe treatment of small cell neuroendocrine tumors of the cervix. Gynecol Oncol1993;48:127–31.

29] Bermúdez A, Vighi S, García A, Sardi J. Neuroendocrine cervical carcinoma: adiagnostic and therapeutic challenge. Gynecol Oncol 2001;82:32–9.

30] Chan JK, Loizzi V, Burger RA, Rutgers J, Monk BJ. Prognostic factors in neu-

petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de lad.2014.01.003

roendocrine small cell cervical carcinoma: a multivariate analysis. Cancer2003;97:568–74.

31] McCann GA, Boutsicaris CE, Preston MM, Backes FJ, Eisenhauer EL, Fowler JM,et al. Neuroendocrine carcinoma of the uterine cervix: the role of multimodalitytherapy in early-stage disease. Gynecol Oncol 2013;129:135–9.

ING ModelC

adioth

[

[

[34] Naidoo J, Teo MY, Deady S, Comber H, Calvert P. Should patients with extrapul-

ARTICLEANRAD-3093; No. of Pages 7

S. Bellefqih et al. / Cancer/R

32] Wang KL, Chang TC, Jung SM, Chen CH, Cheng YM, Wu HH, et al. Primary treat-

Pour citer cet article : Bellefqih S, et al. Carcinome neuroendocrine àlittérature. Cancer Radiother (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.canra

ment and prognostic factors of small cell neuroendocrine carcinoma of theuterine cervix: a Taiwanese Gynecologic Oncology Group study. Eur J Cancer2012;48:1484–94.

33] Weed Jr JC, Graff AT, Shoup B, Tawfik O. Small cell undifferentiated (neuroen-docrine) carcinoma of the uterine cervix. J Am Coll Surg 2003;197:44–51.

[

PRESSérapie xxx (2014) xxx–xxx 7

petites cellules du col utérin : à propos de six cas et revue de lad.2014.01.003

monary small-cell carcinoma receive prophylactic cranial irradiation? J ThoracOncol 2013;8:1215–21.

35] Chen J, Macdonald K, Gaffney DK. Incidence, mortality, and prognostic factorsof small cell carcinoma of the cervix. Obstet Gynecol 2008;111:1394–402.