biografia de adolphe veyrat

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LES MERVEILLES DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE x^FTX DE 18 67 PAR os- ' B ^XJLES MESNARD ARTS INDUSTRIE] BRONZES, MEUBLES, ORFEVRERIE, PORCELAINES, FAÏENCES, CRISTAUX BIJOUX, DENTELLES, SOIERIES, TISSUS DE TOUTES SORTES, PAPIERS PEINTS TAPISSERIES, TAPIS, GLACES, ETC. PARIS l 'i IMPRIMERIE GÉNÉRALE DE CH. LAHURE *f 'y 9, RUE DE FLEURUS, 9 V 1867

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Biografia do ourives parisiense Adolpho Veyrat

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  • LES

    MERVEILLESDE

    L'EXPOSITION UNIVERSELLEx^FTX DE 18 6 7

    PAR

    os- ' B

    ^XJLES MESNARD

    ARTS INDUSTRIE]

    BRONZES, MEUBLES, ORFEVRERIE, PORCELAINES, FAENCES, CRISTAUXBIJOUX, DENTELLES, SOIERIES, TISSUS DE TOUTES SORTES, PAPIERS PEINTS

    TAPISSERIES, TAPIS, GLACES, ETC.

    PARIS l'i

    IMPRIMERIE GNRALE DE CH. LAHURE*f 'y

    9, RUE DE FLEURUS, 9 V

    1867

  • LES MERVEILLES DE L'EXPOSITION. 113.

    S 1815, M. Veyrat fabriquait du plaqu. En 1830, cet ha-bile industriel commena produire des pices en argentmassif, et appliqua cette orfvrerie les procds expditifs

    employs pour le plaqu, c'est--dire le tour pour la r-

    treinte des formes, et le mouton pour l'estampage des orne-

    ments ; par ce moyen il obtint des pices d'un poids lger quoique

    ENLVEMENT DE GANYMEDE. ' BRONZE ARGENTE OXYDE, PAR VEYR.AT.

    d'un bon usage, et il mit par l l'argent massif la porte des fortunes mo-

    destes. Le jury de l'Exposition de 1834 dcerna M. Veyrat une premiremdaille d'argent. Depuis, il s'est constamment tenu la hauteur de tous les

    progrs accomplis dans son industrie. L'importance et la varit de son ex-

    position au Champ de Mars l'attestent surabondamment.10

  • 114 LES MERVEILLES DE L EXPOSITION.

    Nous avons d'abord remarqu dans sa vitrine quelques pices d'un ser-

    vice de table Louis XV, dont l'excution fait autant d'honneur M. Veyrat,

    qui l'a fabriqu, que la composition en fait M. Guichard, qui l'a dessin, et la

    sculpture M. Brisson. Nous avons vu, dans les magasins, ce service complet

    qui se compose de plus*de cent pices : il est du meilleur effet.

    Ily avait aussi au Champ de Mars un coffret bijoux de styl Renaissance,compos par un homme de beaucoup de talent, Jules Fossey, dont la mort

    prmature a laiss un vide trs-sensible dans les rangs de nos artistes indus-

    triels. Cette oeuvre, d'un effet charmant, tait estime plus de dix mille francs.

    On se rappellera peut-tre aussi trois compositions allgoriques de Choi-

    selat : les Sciences et les Arts, le Commerce et lAgriculture, la Guerre et la

    Marine, et divers objets en argent repouss, un pot tabac notamment et untte--tte. M. Veyrat, qui travaille beaucoup pour l'Algrie et pour l'Orient,avait expos en outre un service caf en argent dor et maill qui tait

    d'un style et d'un caractre excellents.

    Mais la pice capitale tait son Enlvement de Ganymde, groupe de

    grandeur naturelle en bronze argent oxyd. Cette belle oeuvre est due

    M. Hippolyte Moulin qui en avait expos au dernier Salon le modle en

    pltre, qui lui valut une des 40 mdailles.

    On remarquera avec quelle habilet l'lve distingu de M. Barye a d-

    gag ses lignes gnrales et ses masses, anim ses contours et mouvement sa

    composition. Ajoutons que l'aspect harmonieux qu'elle offre du ct o notredessinateur l'a prsente est, sous le rapport de l'unit et du charme, le mme

    partout; on tourne autour de ce groupe sans tre jamais surpris ni choqu:chaque point de vue donne un tableau. -t

    L'excution en bronze n'a pas dpar l'oeuvre; au contraire, et le ton de

    l'oxyde lui sied bien. M. Veyrat a fait preuve de bon got en choisissant le

    pltre de M. Moulin pour lui faire les honneurs du mtal. Du reste cet ho-

    norable fabricant, dont le nom, sans tre d'une clbrit universelle, est justetitre parfaitement pos dans le monde de l'industrie et des arts, n'est tranger auciftie des tentatives de progrs qui se produisent dans le domaine de ses

    travaux. C'est ainsi que, ancien juge au tribunal de commerce, il est membredu Comit de l'Union centrale des Beaux-Arts appliqus (dont nous-mmenous nous estimons heureux d'tre l'un des cofondateurs) et vice-prsident dela Chambre syndicale de la Bijouterie et de l'Orfvrerie.

  • AKCHMVES GNIIALES.

    REVUEMENSUELLE. 0 QUATORZIME.t.:'W:;.;.

    8H@

    BIOGRAPHIE DES EXPOSANTS

    DE185S,

    CONTENANTDESNOTICESDTAILLES

    SURLESINVENTIONS,LESTRAVAUXDETOUSGENRES,TITRES,nECOHATtOKSMDAILLES,ETC.,

    KCBCXQUISONTLESGLOIRESMANUFACTURIRES,INDUSTRIELLES,AGRICOLESETARTISTIQUESDELAFRANCEETDEL'TRANGER.

    DircW"TISSERON. Rdacteuren chef: N. -M. LE SENNE.

    =0=

    fflEXTRAITDU26, VOLUMEDELACOLLECTIONESTIRE.

    PREMIER VOLUME DU TIRAGE SPCIAL.

    PARIS.

    Rue de Babflollc, 1, Faubourg Sain

  • TOME1. 11

    M. A VEYRAT,

    ORFVRE A PARIS.

    -

    -

    L'Exposition universelle de 1855, si riche en d-

    couvertes, si fconde en produits et en perfectionne-ments de toutes sortes, si admirable dans son ensem-

    ble et dans ses dtails, l'Exposition universelle, nous

    ne saurions trop le rpter, est une des gloires de

    notre poque et le triomphe des nations, dont elle

    atteste les progrs dans les arts et dans l'industrie.

    Quoi de plus imposant que ce temple du travail et

    du gnie, o se trouvent runies les crations les plusdiverses venues l de tous les coins du monde! Le

    curieux, l'amateur, l'artiste, le savant, peuvent s'y

    inspirer selon leur got et y trouver d'gales jouis-sances.

    Les arts industriels , en particulier, ont l'heureux

    privilge d'attirer et de captiver les regards de tous.

    Qui pourrait, en effet, passer devant les admirables

    produits de l'orfvrerie franaise, sans payer un tri-

    but d'loges aux fabricants habiles qui ont donn

    cette importante industrie un si brillant essor! quelluxe, quel got, quelle perfection dans les uvresdlicieuses labores par nos orfvres d'lite ! Tousont rivalis de talent et d'invention au concours uni-versel de 1855.

    L'orfvrerie franaise a vu se perptuer les gloires

  • 138

    du seizime sicle, et, sans s'arrter dans sa marche

    progressive, elle est arrive un tel degr de perfec-tion, que l'on se demande si le talent de nos artistes-

    fabricants peut grandir encore dans cette brillanteindustrie. Cette question, il tait naturel de se

    l'adresser il y a trois sicles, devant les uvres de

    l'immortel Benvenuto-Celini ; et cependant que de

    prcieuses dcouvertes, que d'innovations, que de

    chefs-d'uvre sont dus nos orfvres contemporains!

    Non, la science ne dit jamais son dernier mot aux

    hommes d'intelligence , et notre Exposition en est

    une nouvelle et clatante preuve.

    L'orfvrerie , la branche la plus importante et la

    plus noble de notre industrie, devait exciter l'mu-

    lation des hommes distingus ; de beaux noms et

    d'admirables produits sont venus illustrer nos Expo-sitions nationales. Les compositions svres, les ri-

    ches fantaisies de l'artiste , s'y rencontrent et s'y

    pressent; le mtal prcieux, couvert de ciselures

    plus prcieuses encore, de pierreries et d'maux de

    toutes nuances, prend sous la main de l'artiste les

    formes les plus varies, les plus simples, comme les-plus fastueuses.

    L'Exposition de 1855 marquera une poque glo-rieuse dans les annales de l'orfvrerie ; cet assem-

    blage de chefs-d'uvre dit assez que notre belle

    France s'est acquis dans cette riche fabrication une

    prminence incontestable.

  • 139

    Parmi les orfvres d'lite, nous devons citer un

    nom qui se recommande par de constants succs et

    un mrite rel dans cette industrie de luxe, celui de

    M. Veyrat, dont la maison fort ancienne, puisqu'elleremonte 1815, a toujours t la tte de son indus-

    trie. Cette maison s'est acquis une rputation incon-

    testable dans la fabrication du plaqu ; elle expose,cette anne, au Palais de l'Industrie, un surtout de ta-

    ble en plaqu, compos d'une pice de milieu avec

    bougies, deux corbeilles fruits, deux seaux cham-

    pagne, quatre compotiers et deux candlabres de forme

    gracieuse, ctes torses et ornements vignes; il faut

    savoir que c'est du plaqu pour ne pas confondre ces

    pices avec l'orfvrerie d'argent, tant leur excution

    est parfaite et de bon got.De plus, un plateau ovale d'un mtre environ, ga-

    lement en plaqu, dans le style rocaille, avec orne-

    ments en argent, est d'un effet merveilleux.

    En voyant ces admirables ouvrages d'orfvrerie,on reconnat que M. A. Veyrat s'est plac au rang denos fabricants les plus distingus, en exposant aux

    yeux du public une collection admirable de picesd'orfvrerie en argent, dont voici la nomenclature :

    1 Un coffre bijoux, en argent, dans le style de la

    Renaissance, et qui a dj attir M. Veyrat les com-

    pliments les plus flatteurs de la part de S. M. l'Imp-ratrice. Ce coffre est en argent massif, de forme carre, angles arrondis et surmont d'une femme agenouilletenant un cusson. A la base, chacun des quatre coins

  • 140 -

    est orn de deux enfants tenant une guirlande dfleurs et de fruits. L'ensemble, mi-partie grave

    l'eau-forte et dore, repose sur un socle de marbrenoir. Deux coupes en argent, sujet de chasse en rej-

    pousse, galement sur socle en marbre noir, parais-sent former les accessoires du coffret. Nous trouvons

    cette composition parfaite pour le got, le style et lefini de son excution ;

    2 Une corbeille de fleurs et de fruits, mlange de

    cristal et de feuillages en argent, dont l'heureuse

    combinaison forme une dlicieuse pice pour milieu

    de table. L'exiguit de sa vitrine n'a pas permis

    M. Veyrat d'exposer les pices qui accompagnent cette

    corbeille, telles que compotiers, tagres, candla-

    bres, dont les modles du mme style existent dans

    ses ateliers ;3 Un tte--tte dans le style Louis XV. Cette pice

    figurerait admirablement dans nos charmants bou-

    doirs parisiens ;4 Un huilier, deux salires-jumelles et un mou-

    tardier compos de branchs de vigne et d'olivier en

    argent massif, sculpts et cisels avec le plus grand

    soin;5 Un plateau ovale en argent, dont le fond, grav

    au burin, a dj valu l'artiste charg de ce travail

    une mdaille d'argent au Conservatoire des Arts-et-

    Mtiers ;6 Enfin, une foule d'objets pour le service de

    table, cafetires, thires, sucriers, pots--lait, bouil-

  • 141 -

    loires, etc., dont le bon got et l'excution dnotent

    chez M. Vcyrat une grande exprience et un tact par-fait dans le choix des artistes et des ouvriers qui lui

    prtent leur concours.

    Nous ne terminerons pas sans faire valoir que tous

    les produits de M.Veyrat, malgr leur excution par-

    faite, peuvent tre vendus des prix trs modrs ;on peut s'en assurer en visitant sa vitrine, car, jus-

    qu' prsent, M. Veyrat est le seul orfvre qui ait in-

    diqu le prix de ses produits. Sa fabrique, situe rue.

    de Malte, n22, est une de celles qui, dans l'orfvre-

    rie, occupent le plus grand nombre d'ouvriers; cela

    s'explique par ses nombreuses et anciennes relationsen France, en Europe et en Amrique.

    M. Veyrat n'a pas expos Londres , mais il a ex-

    pos New-Yorck, o il a obtenu une mention hono-

    rable

    Nous ne pouvons mieux complter l'loge de

    M. A. Veyrat, qu'en rappelant qu'il a dj obtenu

    successivement trois mdailles d'argent nos Expo-sitions nationales de 1839, 1844 et 1849, et uneMdaille.

    La place de M. Veyrat est dsormais marque au-

    premier rang parmi les fabricants d'lite.

    N-M. LE SENNE,Avocat laCourimprialedeParis.

    auleurd'unTraitdesBrevetsd'invention.

  • NECROLOGIE. 5=9monuments de l'art italien ou;arabe;'il lui.dujd'viter lesmcomptes-et les ttonnementssi fr-quents dans l'apprentissage du collectionneur; ilsut de suite ce qu'il aimait et ce qu'il voulait. Cene fut cependant qu' la suite d'un, voyage enAsieMineure, fait en 1868, en compagnie deGrme, de Bonnat et de Leloir, que sa voca-tion pour l'art oriental se manifestaavecun lanirrsistible. A partir de cette poque, il ne cessade rechercher avec passiontout ce qui se ratta-.chait l'art persan, arab,. hispano-mauresque.11Voyageaitsouvent, infatigable dans ses recher-ches, toujours heureux dans ses trouvailles, etc'est ainsi qu'il put arriver raliser cet idal-rv par tous les collectionneurs : aprs avoirrassembl les matriaux, les mettre en relief eten valeur, et crer un ensembledcoratifscrupu-leusementraisonn.C'est ici que le ct ingnieux de la nature

    d'Albert Goupil, son sentiment du pittoresquedans l'arrangement, tempr et contenu par ungot sr, purent se donner carrire avec uneoriginalit de conception et une suprioritd'excutionauxquelles ont rendu hommagetousceuxqui ont visit les deux grands ateliers de larue Chaptal, transforms en muses. La salleorientale surtout est une cration qui lui estpropre. L, dans un cadre harmonieux,discret etvoil, o le jour adoucifiltrait travers les lobeset les entrelacs des moucharabis, quelquechosedu calme de l'Orient vous saisissait et vousravissait dans une sorte de transposition subitede climat, de style et de vision; l'oeil charm,caresspar le dcor d'une fidlit scrupuleus?,sereposait avec dlices sur les merveilleux tapisqui ornaient les murs, et sur lesquels se dta-chaient, avec des accrochementsde lumire, les.lampes arabes, les faences persanes, les cuivresniells d'argent, tandis que, l'oreille percevaitlemurmured'une fontaine, souvenir de l'Alhambraou de la mosquede Grenade; involontairementon parlait bas, on coutait, on admiraitdans unesorte de recueillement intime. Albert Goupiljouissait de cette extasede sesvisiteurs,et quandil les voyait bien saturs par cetteespced'orien-talisme, il les entranait dans la picevoisineoles attendaientd'autres surprises.Notre intentionn'est point de nous tendre sur la descriptiondeces merveilles artistiques. Il nous suffit de con-stater que, tant par le choix excellentdes objetsque par leur reconstitution dans un ensembledcoratif, soit chez lui, soit dans la salle orien-

    : taie dont il prit la, direction l'Exposicionuni-verselle de 1878,, Albert. Goupil a fait plusqu'oeuvrede simplecollectionneur.: il a rendu l'art contemporainde vritables.services. ,Il est naturel qu'avec dpareilles qualits,et

    une comptencesi marque pour l'tude desquestionsque soulvel'applicationde l'art l'in-dustrie, la prsenced'Albert Goupil dans le con-seil de l'Union ft tout indique..Il y apportait,en dehors d ses connaissancestechniques, unesprit ouvert tous les progrs, bien que sesidestrs arrtes en matire d'art lui rendissentsuspectescertainesinnovations qu'il jugeait dan-gereuses, et que sa franchiseun peu rude ne.s'accommodtpas volontiersde ces programmesnouveaux et prtentieux.qui, sous prtexte dergnration, ne servent, le plus souvent, qu'dissimuler le charlatanisme ou l'impuissance.Ilnous suffira d'ajouter qu'il mettaitM. Ingres laplaced'honneur; c'est tout dire, ce qu'il aimaitet ce qu'il n'aimait pas.Tout contribuera nous le faire regretter;

    nous sommes heureux d'tre l'interprte de noscollgues,en inscrivant le nom d'Albert Goupildans nos archives. Ce nom restera attach lafondationdu Musedes Arts dcoratifs,commeson souvenir restera prsent la mmoiredeceux qui ont t ses collaborateurset sesamis.

    EDMONDTAIGNY.28fvrier1885.

    M. A VEYRAT

    Veyrat (Augustin-Pierre-Adolphe),n Parisle 6 janvier 1809, est mort dans la mmeville,le 20 dcembre1883. Il avait reu de son preet a transmis son fils une maison d'orfvreriecre 11815.C'estune tradition qui n'est pas rare, il le faut

    constater l'honneur de l'industrie franaise, etc'est peut-cre dans ce vieil art de l'orfvrerie,si glorieux et siestim, que cette transmissiondepre en fils se retrouve le plus frquemment.A sa rputationde probit A. Veyrat ajoutait

    un renom de got et d'habiletpeu commune; ilavait introduit le premier dans la pratique deson mtier l'usage du tour et, si ce procd aeu le rsultat fcheux, notre sens, de dshabi-tuer l'ouvrier du marteau et de faire perdre l'orfvre l'adresse de la main et le merveilleuxtravail de la rtreinte, il faut reconnatrequ'au

  • 5i REVUE DES ARTSDCORATIFS.

    point de vue de la grande production et de lavulgarisation de l'orfvrerie l'emploi du tour adveloppsingulirementcette industrie.Ce progrs, qui a t augmentconsidrable-

    ment depuis, a contribu valoir M. Veyratde nombreuses rcompenses aux expositions:1849, Paris, mdailled'argent; 1853, Nev-York, mention honorable; 1855, Paris, m-daille d'argent; 1858, Dijon, mdaille d'ar-gent ;1861,Arts industriels,mdailled'argent; 1863, Nmes, diplme d'honneur; 1864,Bayonne, mdaille d'or; 1867, Paris, m-daille de ire classe; 1878, Paris, mdaillede1" classe.Laborieuse a t la carrire de Veyrat;

    quelque occup qu'il ft des soins de sespropres affaires, il donnait gnreusement sontemps des questionsd'intrt gnral.Il accepta, en 1855,de se charger de l'orga-

    nisationde la sectiond'orfvrerie, et vingt-troisans plus tard, l'Exposition de 1878, c'est luiqui prside encore le comit d'organisationdela classe24.En 1860, il prte son aide la commission

    d'enqute pour le trait de commerceentre laFrance et l'Angleterre; en 1864, il est choisicommevice-prsident de la Chambre syndicalede la bijouterie, de la joaillerieet de l'orfvrerieet se voit oblig, deux ans aprs, de se dmettrede sesfonctions, lorsque les lectionsconsulairesluiouvrent les portes du Tribunal deCommerce.Homme de bien, esprit charitable, dvou

    toutes les oeuvresde bienfaisance, il demeurependant trente ans administrateur de la Caissed'Epargne, et pendant plus de vingt ans au bu-

    reau de bienfaisancede son quartier. Enfin, etc'est l que nous l'avons connu, A. Veyrat ap-partenait depuis 1863 l'Union centrale; il avaitt l'un des fondateurs de cette socit; sans se

    dcourager jamais, il avait pay de son temps etde sa bourse toutes les coteuses tentatives des

    premires annes. Il tait de ce petit nombred'hommesqui, sans aucun appui d'en haut, ne

    comptant que sur eux-mmes, avaient plant le

    petit rameau et lui avaient prdit, dans la devise

    qui est reste cellede l'Union, l'avenir qui s'estralis dj en partie. Veyrat a pu vivre assezvieux pour s'abriter sous les branchesdj lar-

    gement tendues de l'arbre devenu grand ; il avu raliser les meilleuresde ses esprances.Nous l'avons connu, jusqu' son dernier jour,

    assidu nos sances, coutant volontiers, sobrede paroles.Il ne se passionnait que pour dfendre les

    intrtsouvriers et pour rappeler le but premierde l'Union centrale, qui fut bien moinsde crerun muse de curiosits et de coteuses raretsque de runir et de classer les lments d'tudeet les moyensd'enseignementqu'il importe d'of-frir aux classes laborieuses, aux jeunes artisteset aux chefsdes industries d'art.A. Veyrat tait officier d'acadmie depuis

    1874 et chevalierde la Lgion d'honneur depuis1878. C'tait un hommede travail et de devoir;il a laiss parmi ses collgues de l'Union cen-trale un souvenir profond de respect et d'atta-chement,et, parmi tous ceux qui l'ont connu, lammoiredu bien qu'il a fait.

    L. F.

    N5820443_PDF_1_-1DM 118N5820443_PDF_1_-1DM 120N5820443_PDF_1_-1DM 121N6535480_PDF_1_-1 1N6535480_PDF_1_-1 137N6535480_PDF_1_-1 138N6535480_PDF_1_-1 139N6535480_PDF_1_-1 140N6535480_PDF_1_-1 141Revue des arts dcoratifs 1884-1885 579Revue des arts dcoratifs 1884-1885 580