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l’Avant-Garde Le journal des soins infirmiers du CHUM Vol. 7 N o 2 Été 2007 l’Avant-Garde La mission de soins de référence du CHUM ne peut s’exercer sans la contribution essentielle des soins critiques. Bien sûr, chaque secteur a ses particularités que les infirmières vous font découvrir dans ce numéro entièrement consacré à ce thème. J’aborderai ici quelques-uns des enjeux de ces unités spécial- isées pour la pratique infirmière. Sommaire Mot de la directrice 1 Soigner des patients hémodialysés, un défi professionnel et humain 2 Soigner les personnes brûlées : un défi stimulant, une expérience enrichissante 4 Fenêtre ouverte sur l’urgence 6 Les joies et les défis de l’infirmière en salle d’accouchement 8 L’infirmière en soins intensifs : un domaine spécialisé captivant 10 Ressources Santé 13 Adresses Santé 14 Thème de ce numéro : Les unités spécialisées Travailler en soins critiques Commençons par l’Urgence, grande porte d’entrée de notre CH, où dis- penser des soins empreints d’humanité avec célérité et compétence est un défi quotidien, où les infirmières doivent avoir acquis une grande capacité d’observation, d’analyse et d’anticipation basée sur l’expé- rience et des connaissances continuellement mises à jour. Bientôt, ces infirmières pourront diriger les patients ayant des problèmes moins urgents vers d’autres lieux de soins de la communauté, notamment, les cliniques médicales associées. C’est aussi un des environnements de soins qui souffre le plus du manque de disponibilité de lits en soins intensifs : les patients ne devraient pas séjourner en salle de choc plus de quatre heures, le standard reconnu. Les infirmières des urgences doivent, en outre, composer avec un achalandage important qu’il est difficile d’endiguer. Il faut continuer à chercher des solutions avec tous les partenaires, autant externes qu’internes, pour mieux répondre à tous ces défis actuels et à venir. Travailler aux soins intensifs et à l’unité coronarienne exige de la part des infirmières des connaissances non pas dans une ou deux spécialités médicales mais dans plusieurs, sans compter celles très utiles en éthique, en gestion de crise et en intervention familiale. Confrontées à une grande pénurie, les infirmières de ce secteur doivent maintenant accueillir des candidates à l’exercice de la profession (CEPI). Auparavant, il fallait accumuler au moins deux ou trois ans dans le CH avant d’obtenir un poste en soins intensifs. Malgré un programme d’intégration qui bonifie significativement l’accompagnement pendant les premiers mois, l’acquisition de connaissances et de compétences adéquates n’est pas facile et prend du temps. Des programmes de spé- cialisation offerts par les universités devraient aider à mieux répartir le poids de l’intégration des CEPI, qui incombe pour le moment unique- ment aux personnes oeuvrant dans les milieux spécialisés. Par con- séquent, le milieu des soins intensifs sera de plus en plus sollicité pour la formation et la recherche, ce qui est d’ailleurs crucial pour la réalisa- tion de notre mission de CHU. (suite à la page 15) Éditorial Mot de la directrice

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Page 1: Avant-Garde vol6 1

l’Avant-GardeLe journal des soins infirmiers du CHUMVol. 7 No 2 Été 2007

l’Avant-Garde

La mission de soins de référence du CHUM ne peuts’exercer sans la contribution essentielle des soinscritiques. Bien sûr, chaque secteur a ses particularitésque les infirmières vous font découvrir dans cenuméro entièrement consacré à ce thème. J’aborderaiici quelques-uns des enjeux de ces unités spécial-isées pour la pratique infirmière.

Sommaire

• Mot de la directrice 1

• Soigner des patients hémodialysés, un défi professionnel et humain 2

• Soigner les personnes brûlées : un défi stimulant, une expérience enrichissante 4

• Fenêtre ouverte sur l’urgence 6

• Les joies et les défis de l’infirmière en salle d’accouchement 8

• L’infirmière en soins intensifs : un domaine spécialisé captivant 10

• Ressources Santé 13

• Adresses Santé 14

Thème de ce numéro :

Les unités spécialisées

Travailler en soins critiques Commençons par l’Urgence, grande porte d’entrée de notre CH, où dis-penser des soins empreints d’humanité avec célérité et compétence estun défi quotidien, où les infirmières doivent avoir acquis une grandecapacité d’observation, d’analyse et d’anticipation basée sur l’expé-rience et des connaissances continuellement mises à jour. Bientôt, cesinfirmières pourront diriger les patients ayant des problèmes moinsurgents vers d’autres lieux de soins de la communauté, notamment,les cliniques médicales associées. C’est aussi un des environnementsde soins qui souffre le plus du manque de disponibilité de lits en soinsintensifs : les patients ne devraient pas séjourner en salle de chocplus de quatre heures, le standard reconnu. Les infirmières desurgences doivent, en outre, composer avec un achalandage importantqu’il est difficile d’endiguer. Il faut continuer à chercher des solutionsavec tous les partenaires, autant externes qu’internes, pour mieuxrépondre à tous ces défis actuels et à venir.

Travailler aux soins intensifs et à l’unité coronarienne exige de la partdes infirmières des connaissances non pas dans une ou deux spécialitésmédicales mais dans plusieurs, sans compter celles très utiles enéthique, en gestion de crise et en intervention familiale. Confrontéesà une grande pénurie, les infirmières de ce secteur doivent maintenantaccueillir des candidates à l’exercice de la profession (CEPI).Auparavant, il fallait accumuler au moins deux ou trois ans dans le CHavant d’obtenir un poste en soins intensifs. Malgré un programmed’intégration qui bonifie significativement l’accompagnement pendantles premiers mois, l’acquisition de connaissances et de compétencesadéquates n’est pas facile et prend du temps. Des programmes de spé-cialisation offerts par les universités devraient aider à mieux répartirle poids de l’intégration des CEPI, qui incombe pour le moment unique-ment aux personnes oeuvrant dans les milieux spécialisés. Par con-séquent, le milieu des soins intensifs sera de plus en plus sollicité pourla formation et la recherche, ce qui est d’ailleurs crucial pour la réalisa-tion de notre mission de CHU.

(suite à la page 15)

Éditorial Mot de la directrice

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2 l’Avant-Garde Vol. 7 No 2 Été 2007

Pratique clinique Par Ginette Bédard, inf., B. Sc., et France Roy, inf., M. Sc.Ginette Bédard et France Roy sont infirmières chefs d’unité par intérim aux centres de dialyse du CHUM, à l’Hôtel-Dieu et l’Hôpital Saint-Luc pour la première, à l’Hôpital Notre-Dame pour la deuxième.

Soigner des patients hémodialysésun défi professionnel et humain

Les patients qui constituent cette clientèle sont en effet des personnessouffrant d’une maladie chronique, l’insuffisance rénale, dont le traitement,l’hémodialyse, est un traitement palliatif, qui ne les guérit pas. Seule unetransplantation rénale peut mettre fin aux traitements de dialyse.

Les soigner, c’est toutefois aller bien au-delà de l’administration du traite-ment d’hémodialyse et du suivi des résultats d’analyses de laboratoire :cela sous-entend les accompagner afin de leur assurer une qualité de vieoptimale et leur permettre de conserver leur autonomie le plus longtempspossible.

L’insuffisance rénale chronique est une condition irréversible. Lorsque lerégime alimentaire et la médication ne suffisent plus à maintenir unequalité de vie et un niveau de santé adéquats, il faut avoir recours à ladialyse. Notons que près de 50 % des patients sont diabétiques et queplusieurs présentent également d’autres facteurs de comorbidité dontl’hypertension artérielle.

Une pratique professionnelle où les défis nemanquent pas

Hormis l’aspect technologique, les infirmières de dialysefont face sensiblement aux mêmes défis, peu impor-tent le stade de la maladie et le mode de dialyse. Envoici quelques-uns :

Aider le patient et ses proches à gérer les contraintesliées à la maladie et à son traitement

Les patients ont de multiples contraintes, notammentconcernant l’alimentation où les apports en protéines,sodium, potassium et phosphore sont grandementlimités, sans compter la restriction liquidienne. Et sile patient est diabétique, l’apport en sucre est éga-lement restreint. De plus, ils doivent respecter lafréquence des traitements d’hémodialyse, ce quinécessite entre deux à trois visites par semaine àl’hôpital.

Intégrer ces multiples contraintes et adopter de nou-veaux comportements de santé, tout en maintenantune vie normale et un degré d’autonomie satisfaisant,représente tout un défi pour les patients et leursproches.

Déceler toute détérioration dans l’état de santé dupatient et l’aider à s’adapter à sa nouvelle condition

Prendre régulièrement soin d’un patient dont la mala-die est évolutive exige de l’infirmière une vigilancepour déceler tout changement, et surtout, une dété-rioration de son état de santé : le patient semble-t-ilmoins solide sur ses jambes ? Est-il à risque de chutes ?Pour le patient, accepter de se déplacer en utilisantune canne peut être difficile et vexant : c’est recon-naître une diminution de sa capacité à se mobiliser.

Exercer une surveillance attentive à chacune des dia-lyses représente aussi un défi pour l’infirmière. Unecomplication peut survenir pendant le traitement chezn’importe quel patient, par exemple, une chute de ten-sion artérielle, des crampes, des nausées, ou encoreune perte de sang importante, toujours possible si uneaiguille sort accidentellement de la fistule.

Lorsqu’une infirmière dit qu’elle travaille auprès de patients hémodialysés, quelle imagevous vient en tête ? Celle d’une infirmière surveillant des patients branchés à un appareilquart de travail après quart de travail ?

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Maintenir à un niveau professionnel la relation avec la clientèlechronique

Le personnel soignant devient une deuxième famille pour les patientsdialysés et leurs proches : au cours des mois et des années, ilsfréquentent trois fois par semaine les mêmes lieux, voient les mêmespersonnes pendant quatre à cinq heures par séance. Ils sont donc trèsattentifs à « leur » environnement et il peut être invitant de partageravec eux un pan de notre vie personnelle.

Face à la mort : soutenir le patient et sa famille et accepter la décision

L’infirmière accompagne les patients souvent pendant de nombreusesannées en dialyse. Aussi, quand arrive le moment où le patient exprimeson désir d’arrêter ses traitements, bref, qu’il a atteint ses limites, il estpossible que cette décision soit difficile à accepter par la famille et…par l’infirmière. Soutenir un patient et sa famille dans de telles cir-constances représente un réel défi.

Un travail d’équipe en multidisciplinarité et en intradisci-plinarité

Pour bien réussir l’accompagnement des patients depuis l’annonce dudiagnostic jusqu’à la fin des traitements de dialyse, les infirmières peu-vent compter sur la disponibilité des membres de l’équipe multidisci-plinaire. Signalons qu’au cours de la prochaine année, un fonctionnementfavorisant davantage l’interdisciplinarité, comprenant des rencontresformelles et structurées, sera implanté.

L’infirmière qui identifie un besoin chez le patient peut consulter lanutritionniste, la travailleuse sociale, le néphrologue et l’infirmièrepraticienne spécialisée. La problématique est discutée et un plan d’in-tervention est mis en place. Il est à noter que les infirmières ont égale-ment recours aux intervenants des CLSC pour évaluer des situations àdomicile et obtenir des services pour les patients, afin des les maintenirdans leur milieu de vie le plus longtemps possible.

Fait particulier au CHUM, l’infirmière en hémodialyse travaille égalementen intradisciplinarité avec des infirmières auxiliaires et des préposésaux bénéficiaires, ce qui lui permet de pouvoir consacrer plus de tempsau suivi, à l’enseignement et à la relation d’aide avec les patients.

La famille, un partenaire indispensable

Reconnaissant que les familles jouent un rôle important de soutien dansla vie des patients, où la maladie et la dialyse prennent une grandeplace, le personnel est ouvert à leur présence. Pour les infirmières, cespersonnes sont d’une aide précieuse dans l’évaluation de la santéphysique et psychologique des patients, de même que pour le renforce-ment de l’information et de l’enseignement dispensé.

Tout comme les patients, les familles peuvent rencontrer les autresmembres de l’équipe multidisciplinaire.

Le personnel se préoccupe également du bien-être des membres de lafamille en s’informant comment ils vivent la situation avec la personnedialysée. Notons qu’un proche peut être présent au chevet pendant unepartie du traitement ou choisir de relaxer dans la salle d’attente etd’échanger avec les membres d’autres familles.

Des qualités au profit de la clientèle

Pour soigner des patients hémodialysés, deux qualitéssont essentielles à l’infirmière : le respect des patientset de leurs proches et la capacité d’adapter ses inter-ventions.

La clientèle est composée de personnes de tout âge,d’origine ethnique variée, de conditions socio-économiques diverses et ces personnes réagissent auxcontraintes de la maladie et de la dialyse d’une façonqui leur est propre. L’approche de l’infirmière doit doncêtre personnalisée et adaptée à chaque dyade patient-famille. Une bonne écoute de la part de l’infirmière luipermet de découvrir l’approche à privilégier.

Respecter les choix des patients même s’ils vont àl’encontre des valeurs de l’infirmière est une autrequalité primordiale. En effet, il n’est pas facile desoigner pendant des mois et des années des patientsqui, à l’occasion, font le choix d’omettre une ou desséances de dialyse, au risque de compromettre dan-gereusement leur santé par un œdème aigu dupoumon, une hyperkaliémie ou autres.

Conclusion

Travailler en dialyse constitue pour l’infirmière un réeldéfi professionnel, mais plus encore, un défi humain.L’apprentissage d’une nouvelle technologie en attireplus d’une mais l’aspect humain des soins infirmiersdemeure le défi majeur de cette spécialité. Un défi quiexige une réflexion sur ses attitudes personnelles et sesrelations interpersonnelles.

En résumé, la dialyse est un monde différent et constitue un milieu de travail absolument stimulant !

HÉMODIALYSE

Lorsque la technologierencontre l’humain

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Pratique clinique Par Caty Dallaire, inf., B. Sc., et Hélène Jarry, inf., B. Sc. Caty Dallaire est infirmière clinicienne et mentor et Hélène Jarry est infirmière clinicienne assistante infirmière-chef, toutes deux au Centre des grands brûlés de l’Hôtel-Dieu du CHUM

Soigner les personnes brûlées

Douleur, détresse, deuil…

Le patient brûlé fait face à de nombreux problèmes de santé, tantphysiques que psychologiques. La douleur, la détresse psychologique et le deuil sont, sans contredit, ce qui caractérisent le mieux cetteclientèle.

En effet, la personne brûlée expérimente la douleur de façon répétitivesur une longue période, ce qui en fait une des expériences les pluspénibles que l’on puisse rencontrer chez l’être humain (Latarjet, 2002).Les douleurs associées aux brûlures diffèrent d’un patient à l’autre et leurintensité varie dans le temps chez un même individu (Hudon, 2000). Lessoins et les traitements quotidiens vont ponctuer la perception que lapersonne brûlée a de sa douleur.

La brûlure est un événement inattendu et tragique qui perturbe brusque-ment l’univers du patient et de ses proches. Cela se traduit souvent parde la détresse. Cette dernière se manifeste chez le patient par del’anxiété associée à différentes peurs. On peut penser à la peur de souf-frir, la peur de la détérioration physique et mentale, ainsi qu’à celle deperdre le contrôle sur soi et sur sa vie. Il existe un cercle vicieux entrela perception de la douleur et l’anxiété, chacun étant le déterminant del’autre (Marvin, 1998). Les conséquences psychologiques d’une brûluretelles que l’anxiété et la dépression peuvent persister longtemps aprèsl’accident et sont susceptibles de conduire à des problèmes à plus longterme. (Wisely et Tarrier, 2001).

La personne brûlée peut vivre également plusieurs deuils : deuil de sonimage corporelle, de son rôle au sein de sa famille et de son travail, deses capacités fonctionnelles, de ses biens matériels et même parfoisd’êtres chers. Le patient brûlé traverse différentes étapes du deuil similairesà celles décrites par Kübler-Ross (1998). Il doit s’adapter progressivementaux différentes pertes reliées à l’évènement traumatique.

Les défis de l’infirmière

Un des principaux défis à relever est l’évaluation et lesoulagement de la douleur. La douleur faisant partiede son quotidien, la personne brûlée en vient à l’an-ticiper à un point tel que son soulagement devientsouvent complexe.

L’évaluation et le traitement de la douleur sontassumés principalement par l’infirmière. La proximitéet la fréquence de ses contacts directs avec le patientlui permettent de recevoir les informations privilégiéesnécessaires à un bon traitement (Marchand, 2000).

La précision avec laquelle l’infirmière évalue ladouleur lui permet de faire valoir les besoins précisdu patient afin qu’il soit mieux soulagé. Une douleurbien contrôlée prédispose à une meilleure collaborationdu patient à ses soins et permet l’établissement d’unerelation de confiance.

La prévention des infections est un autre défi detaille. En effet, l’infection représente une menaceconstante qui guette le patient brûlé. La perte del’intégrité de la peau, la fragilité du système immuni-taire et l’altération de la condition pulmonaire ren-dent la clientèle plus susceptible de contracterdiverses infections. Les multiples cathéters, la proxi-mité d’autres patients infectés ainsi qu’un séjour pro-longé en milieu hospitalier représentent des facteursde risque supplémentaires (Bourgault et Deligne,2004). L’infection affecte la prise des greffes, retarde laguérison et allonge le séjour du patient à l’unité.L’infirmière joue un rôle déterminant dans la détec-tion rapide des signes d’infection. Par la vigilance etle respect des techniques, elle peut en limiter lesrisques.

un défi stimulant, une expérience enrichissante

Le Centre des grands brûlés del’Hôtel-Dieu du CHUM dispose de dixlits dont sept de soins intensifs etaccueille annuellement environ 150patients. En 2004, l’unité a étédésignée Centre d’expertise pour les victimes de brûlures graves del’ouest du Québec, joignant ainsi leréseau de la traumatologie de laprovince. La clientèle des brûlés est particulière et représente pourl’infirmière des défis à de nombreuxégards.

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À l’unité des grands brûlés, l’infirmière a développé une expertise spé-cifique, notamment dans la réanimation initiale du brûlé, dans les soinsdes différents types de brûlures et de plaies, de même que dans l’iden-tification rapide des réactions post-traumatiques, telles que les sou-venirs répétitifs de l’accident, les attaques de panique et lescauchemars. C’est pourquoi le maintien de ses compétences dansd’autres domaines de soins représente pour elle un défi particulier.Certains patients ont des antécédents dont il faut tenir compte, commepar exemple, un patient porteur d’un cathéter de dialyse péritonéale,une femme enceinte ou un patient toxicomane. En cours d’hospitalisa-tion, ils peuvent développer divers problèmes de santé qu’il faudrasavoir détecter et soigner. On a qu’à penser à l’infarctus, à l’insuffisancerénale ou au syndrome de détresse respiratoire de l’adulte. Chaque infir-mière est donc encouragée à mettre à jour ses connaissances par le biaisde lectures, de participation à des journées de formation età des congrès.

L’interdisciplinarité au Centre des grands brulés

Les soins aux personnes brûlées requièrent les compétencesde plusieurs professionnels. L’établissement d’une communi-cation étroite entre les différents intervenants s’avère essen-tiel. De ce fait, des réunions multidisciplinaires se tiennentsur une base hebdomadaire et regroupent : infirmière,chirurgien-plasticien, intensiviste, psychologue, psychiatre, travailleursocial, ergothérapeute, physiothérapeute, nutritionniste et intervenanten soins spirituels. Ces rencontres, tantôt animées par un médecin, tan-tôt par une infirmière, visent à résoudre les problématiques de santénombreuses et complexes que présente la clientèle. C’est donc une pra-tique de collaboration qui permet aux professionnels des différentes dis-ciplines d’apporter un éclairage complémentaire à un problème donné(Roy et Sylvain, 2004). Tous les intervenants sont conscients de leurslimites. Le partage des points de vue de chacun permet de développerune approche globale et concertée. Pour améliorer le suivi de ces ren-contres, l’implantation d’un plan d’intervention interdisciplinaire indi-vidualisé est souhaité afin de mieux concrétiser le concept d’interdisci-plinarité.

La famille au Centre des grands brulés

C’est dans un contexte d’état de choc que le premier contact s’établitavec la famille. Le séjour du patient s’échelonnant sur une longue pé-riode de temps, les relations avec la famille doivent être basées sur laconfiance et empreintes de calme et de réconfort. Au début, la famillese sent dépassée et intimidée par cet univers technologique et aseptisé.Elle ne sait souvent pas comment approcher la personne brûlée ni mêmecomment se comporter en sa présence, craignant par maladresse de luifaire mal. L’information transmise régulièrement par l’infirmière permetà la famille d’apprivoiser les contacts progressifs avec l’être cher. Avecle temps, celle-ci retrouve confiance et s’investit davantage auprès delui. Même si les procédures de pansements et les activités opératoireslimitent les visites, la présence régulière des proches est encouragéepuisqu’elle a une incidence positive sur le moral et la guérison.

Prendre le temps…

L’infirmière qui soigne une personne brûlée prend letemps et démontre de la patience, car chaque gesterépété lui demande de la constance, de la minutie etde la douceur. Il en est de même lorsque elle répondaux questions récurrentes de la famille et du patient.De plus, la brûlure limite souvent ce dernier dans sonautonomie et pour y pallier, il sollicite l’infirmière.Celle-ci comprend cette situation et sait faire preuved’une patience empreinte d’empathie.

Le personnel soignant de l’unité a su développer unecollaboration et un esprit d’équipe qui rendent la pra-tique infirmière stimulante et enrichissante.L’infirmière intéressée par les soins aux adultes ayantsubi des brûlures graves peut se joindre à une équipedynamique et motivée. Elle aura la satisfaction d’yexplorer plusieurs facettes de sa profession.

Références

Bourgault, A-M. et Deligne, B. (2004). Les infections nosoco-miales : un sujet de grande actualité. L’Avant-Garde, 5 (1), 8-9.

Hudon, D. (2000). L’évaluation de la douleur chez les brûlés : un défi à relever! L’Avant-Garde, 1(1), 7-8.

Kübler-Ross, E. (1998). Accueillir la mort (P. Beaudoin, trad.).Monaco, France : Editions du Rocher.

Latarjet, J. (2002). La douleur du brûlé. Pathologie et biologie,50(2), 127-133.

Marchand, S. (2000). Le rôle de l’infirmière dans le traitementde la douleur. L’Avant-Garde, 1(1), 2-3.

Marvin J, A. (1998). Management of pain and anxiety. Dans G. J. Carrougher, Burn care and therapy, (pp. 167-183). St-Louis : Mosby.

Roy, D. et Sylvain, H. (2004). La pratique infirmière en GMF etson contexte d’interdisciplinarité. Perspective infirmière, 2(1),16-26.

Wisely, J. A. et Tarrier, N. (2001). A survey of the need for psychological input in a follow-up service for adult burn-injuredpatients. Burns, 27(8), 801-807.

GRANDS BRÛLÉS

Une expertise de haute voltige

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6 l’Avant-Garde Vol. 7 No 2 Été 2007

Dix heures trente, le téléphone rouge sonne. Quelques minutes plustard, les ambulanciers amènent un homme inconscient dans la sallede choc de l’urgence. Avec une fébrilité tangible, l’infirmièreinstalle une perfusion intraveineuse. Quelques minutes suivant l’ad-mission du patient, le moniteur cardiaque signale une asystolie. Lepouls de l’infirmière s’accélère et sa pression artérielle s’élève. Lesmanœuvres de réanimation cardiovasculaire sont débutées.

L’infirmière qui travaille dans les services d’urgence a soif d’adré-naline. Le dictionnaire (Petit Larousse illustré, 1991), définiturgence comme ce qui doit être fait sans délai, la nécessité d’agirvite. L’infirmière doit posséder les qualités nécessaires pour releverles défis d’une salle d’urgence. Ce texte se veut une fenêtre ouvertesur les éléments qui caractérisent cette unité de soins spécialisés.

Clientèle

La clientèle de l’urgence est composée de personnes de tous les âges.Par contre, ce qu’il y a de particulier à son sujet, c’est le nombre depatients. Celui-ci peut varier grandement d’une journée à l’autre, voire àl’intérieur d’un même quart de travail. Depuis quelques années la clien-tèle est abondante et les répits sont rares; tout individu qui se présenteà l’urgence ne peut être refusé pour cause de manque d’espace physiqueou de personnel. Tous ces faits ajoutent à la pression que subit l’infir-mière. Sa résistance à la pression est probablement parmi les premièresqualités qu’une infirmière doit développer à l’urgence.

Les patients d’une salle d’urgence ont des besoins très variés. Par con-séquent, l’infirmière doit aussi posséder un savoir et un savoir-faire dansplusieurs domaines de soins, notamment la cardiologie et la gynécologie.Certains patients peuvent consulter pour un anévrisme de l’aorte abdo-minale, un accident vasculaire cérébral en phase aiguë ou un infarctusdu myocarde. D’autres encore seront amenés pour un traumatisme aprèsun accident de voiture ou une agression par arme blanche.

À l’urgence, plusieurs patients vivent une situation de crise. C’est uneexpérience où l’équilibre physique, émotionnel et psychosocial est pertur-bé et face à laquelle le patient n’a pas pu se préparer (Ulrich et Chagnon-Lamarche, 1994).

Fenêtre ouverte sur l’urgence

Défis spécifiques de l’infirmière

Un des plus grands défis qu’une infirmière des servicesd’urgence doit relever est le triage. Celui-ci « consisteà évaluer la condition du patient, à déterminer l’urgencede l’intervention médicale … à diriger le patient versl’aire de traitement ou la salle d’attente ou encore àl’orienter vers d’autres ressources » (Collège des méde-cins du Québec et Ordre des infirmières et infirmiers duQuébec, 2000, p. 2). L’infirmière doit alors faire appel àses connaissances et l’expérience acquises poureffectuer une évaluation rapide. À l’aide de donnéesobjectives et subjectives, l’infirmière détermine lapriorité du patient, afin qu’il puisse recevoir les soinsadéquats dans un délai raisonnable selon son problèmede santé. Ainsi, un individu qui présente une douleurrétrosternale avec des antécédents cardiaques aura unepriorité de soins plus élevée qu’un patient qui présenteune douleur abdominale de moyenne intensité.

Un autre défi pour l’infirmière est d’intervenir auprèsde patients dont le diagnostic médical est plus oumoins défini. Les individus qui se présentent à l’ur-gence ont bien souvent des symptômes qui rappellentplus d’une pathologie ou encore, ils sont inconscientset ne peuvent pas parler. En premier lieu, il est impor-

tant de stabiliser l’état du patient. Ensuite, à l’aide desrésultats des examens diagnostiques et d’une évaluationcontinue de l’état du patient, le diagnostic médical seprécise ainsi que les interventions infirmières.

L’infirmière doit posséder une grande capacité d’adap-tation et une bonne vitesse d’exécution. Au coursd’un quart de travail, elle peut avoir à intervenirauprès d’un individu qui présente des malaises en rai-son d’une tachycardie ventriculaire et d’une femmeaux prises avec une grossesse ectopique. Elle doittoujours garder en mémoire les complications possi-bles pour chaque situation et être à l’affût du moin-dre signe de détérioration. Ces situations soudaines etd’une gravité certaine, comme bien d’autres, entraî-nent des poussées d’adrénaline qui sous-tendent l’ac-tion de l’infirmière de l’urgence.

Pratique clinique Par Julie Mathieu, inf., B. Sc.Julie Mathieu est infirmière clinicienne à l’Urgence de l’Hôpital Saint-Luc du CHUM.

URGENCE

Vivre sur l’adrénaline

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L’interdisciplinarité

Aujourd’hui, devant la complexité des soins, les profes-sionnels des différentes spécialités ne peuvent, à euxseuls, régler les problèmes de santé des individus (Direc-tion des soins infirmiers du CHUM, 2005). L’interdisci-plinarité est devenue essentielle et ce, même à l’urgence.Le rôle de l’infirmière dans cette équipe est, entre autres,d’individualiser et de coordonner les soins et d’en éviter lafragmentation (Ulrich et Chagnon-Lamarche, 1994).L’infirmière doit, par exemple, faire part des résultats desinterventions et de l’évolution des manifestations cliniquesafin de permettre les modifications au plan de soins pourmieux répondre aux besoins du patient et de ses proches.

Outre les médecins, l’infirmière travaille avec d’autres pro-fessionnels tels que l’inhalothérapeute et le physio-thérapeute. Elle collabore aussi avec le travailleur social oul’infirmière de liaison afin d’établir les liens avec, parexemple, les CLSC ou les centres de réadaptation, dans lebut d’éviter les hospitalisations ou de favoriser le maintienà domicile.

Évidemment, une communication claire et précise demeure primordialeau sein d’une équipe pluridisciplinaire. L'information doit être rapide-ment comprise de tous puisque dans bien des situations, telles un infarc-tus ou un polytraumatisé, le temps joue un rôle essentiel dans le succèsdu traitement (Ulrich et Chagnon-Lamarche, 1994).

L’intégration de la famille

Selon Duhamel (1995), la famille « est le contexte le plus importantdans lequel évolue la santé de l’individu » (p. 3). À l’urgence, la familleest, entre autres, une source d’information. En effet, par celle-ci, il estpossible d’obtenir des renseignements sur la médication, les antécédentsmédicaux et l’évolution des manifestations cliniques qui peuvent guiderle choix des interventions.

De plus, quand la situation le permet, la famille est intégrée dans ladémarche de soins et elle collabore à la prise de décisions, comme parexemple, l’initiation des manœuvres de réanimation ou la cessation d’untraitement de maintien de vie.

Par contre, le retrait de la famille devient parfois nécessaire, notammentlorsque l’état de la personne se détériore et que des interventions rapi-des et souvent invasives sont entreprises. Les infirmières doivent alorsagir rapidement et éviter que la famille soit témoin d’interventions quipourraient augmenter inutilement son anxiété en raison d’un manque decompréhension de la situation. L’assistante de l’infirmière-chef accom-pagne alors la famille, lui explique la situation et l’écoute.

Qualités de l’infirmière

Pour travailler dans une salle d’urgence, l’infirmière doit non seulementposséder un jugement clinique adéquat et un sens de l’observationaiguisé mais elle doit aussi faire preuve d’une grande capacité d’analyse.Par exemple, au triage, elle doit examiner les manifestations cliniquesobjectives et subjectives afin de définir le problème et d’établir la pri-orité d’urgence (Ulrich et Chagnon-Lamarche, 1994). L’infirmière posed’abord un regard général sur chaque situation pour ensuite porter sonattention sur des données plus particulières.

Cette capacité d’analyse est essentielle dans l’ensemble des secteurs d’unservice d’urgence, que ce soit dans la salle de choc ou à la prise en notedes observations. Les problèmes de santé des patients nécessitent, dansbien des cas, la mise en place d’interventions visant la stabilisation del’état. L’infirmière, en faisant appel à son savoir, fait les liens entre lesdiverses manifestations cliniques afin d’être à l’affût de tous les signesde complications et ce, même si la situation lui semble banale. Il estimportant d’agir avant toute détérioration, par exemple le choc hypo-volémique, le choc spinal ou le choc cardiogénique.

Conclusion

Dans un service d’urgence, l'infirmière joue un grand rôle et sonautonomie est importante. Affrontant différents problèmes de santé, elledoit mettre en application son jugement clinique, sa capacité d’analyseet son intuition afin de répondre aux besoins des patients. Souvent,quand la situation l’exige, quand la vie de la personne est menacée, ellese doit d’agir avec rapidité.

Dans les services d’urgence, les situations sont parfois difficiles en rai-son des débordements, de la perte d’un patient ou de la sévérité de l’étatde l’individu. Malgré tout, il est important que les soins infirmiersdemeurent centrés non seulement sur l’aspect physique des cas maisaussi sur l’être humain qui vit une situation de crise.

Références

Collège des médecins du Québec et Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.(2000). Triage à l’urgence. Énoncé de position. Montréal : Auteur

Direction des soins infirmiers du CHUM. (2005). Guide clinique en soins infirmiers. (2e éd.). Montréal : Auteur.

Duhamel, F. (1995). La santé et la famille. Une approche systémique en soins infirmiers. Canada : Gaétan Morin Éditeur.

Petit Larousse illustré. (1991). Canada : Librairie Larousse.

Ulrich, M. et Chagnon-Lamarche, M. (1994). Soins d’urgence. Perspectives infirmières. Montréal : Éditions du Renouveau Pédagogique inc.

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8 l’Avant-Garde Vol. 7 No 2 Été 2007

La clientèle

Le Centre des naissances du CHUM, spécialisé dans les grossesses àrisques élevés (GARE), est désigné comme centre régional de référencepour les pathologies maternelles. Ainsi, sont accueillies les femmesenceintes présentant divers problèmes parmi lesquels citons le diabètede type 1 et 2, l’hypertension artérielle chronique, les porteuses degreffes hépatiques, de maladies auto-immunes maternelles (lupus) et desyndromes antiphospholipidiques. Un suivi serré pendant la grossessevise à réduire les conséquences de diverses pathologies fœtales tellesque les anomalies congénitales diagnostiquées in utero, le retard decroissance intra-utérin, le travail prématuré, l’incompatibilité Rh et pla-quettaire et les grossesses multiples. Le Centre des naissances du CHUMest aussi reconnu pour son expertise en périnatalité toxicomanie. Plus de3% des futures mères suivies consomment des drogues douces ou dures.

La clientèle de 18 à 45 ans se compose d’une majoritéde Québécoises et d’un nombre de plus en plus impor-tant d’immigrantes, récentes ou de longue date. Cettemultiethnicité fait prendre conscience des différencesculturelles, tant sur le plan du travail que de l’ac-couchement, et ébranlent parfois les valeurs du person-nel soignant, à prédominance canadienne-française.Par exemple, un homme qui prend les décisions pour safemme sans la consulter ou une femme qui ne veut pasrecevoir de soins venant d’un homme.

Selon les statistiques du Centre des naissances(2006), 65 % des femmes ont une grossesse, un tra-vail et un accouchement normaux. Les autres présen-tent des complications telles que du diabète, de l’hy-pertension de grossesse, du travail préterme, un pla-centa previa ou une mort in utero; parfois, c’estdurant le travail que les difficultés se présentent, àsavoir des décélérations du cœur fœtal, un arrêt deprogression du travail ou une hypertonie utérine.

Les défis de l’infirmière

Le premier accouchement auquel assiste l’infirmièrel’émerveille toujours. Souvent cette première émotionentraîne une vision idéalisée de son rôle, qui bien quetrès valorisant et enrichissant, demeure aussi trèsexigeant, ce qui doit être rapidement compris.

L’infirmière doit faire preuve de beaucoup de diplomatieafin d’entrer rapidement en contact avec les partu-rientes qui, majoritairement, sont très souffrantes à leurarrivée. Le lien de confiance qu’elle établit aussi avec lafamille, lui permet de donner un soutien efficace etd’agir comme guide tout au long du travail et de l’ac-couchement. Sa grande capacité d’adaptation permet àl’infirmière de faire face à des situations qui évoluentsouvent très rapidement, passant de la normalité à ladécélération fœtale, se compliquant de saignementvaginal, exigeant une césarienne d’urgence ou une

Pratique clinique Par Johanne Steben, inf., B. Sc., Johanne Steben est infirmière clinicienne assistante infirmière-chef de la salle d’accouchement du Centre des naissances du CHUM, Hôpital Saint-Luc.

Les joies et les défis de l’infirmière en salle d’accouchementL’équipe du Centre des naissances du CHUM considère que la grossesse et la naissancesont des événements naturels et heureux de la vie, qui représentent la pierre angulairedu développement de la famille. C’est pourquoi la philosophie du Centre est basée surdes soins de maternité chaleureux centrés sur les parents et l’enfant à naître.

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réanimation néonatale. Une vigilance rigoureuse est essentielle pourreconnaître tout changement et intervenir promptement. Pendantqu’elle administre les soins, elle doit toujours essayer de prévoir ce quipourrait survenir afin d’être prête à intervenir. Bref, être toujours auxaguets !

L’infirmière module les soins à donner en respectant les différents pro-tocoles et les désirs des parents. Un plan de naissance a été développéavec les familles afin qu’elles expriment leurs attentes. Les femmes peu-vent préférer, par exemple, l’auscultation fœtale intermittente au mon-itorage électronique permanent. Bien que, pour une bonne proportiondes familles, le travail et l’accouchement sont des événements heureuxoù tout se déroule normalement, pour d’autres, le déroulement du tra-vail et de l’accouchement ne correspondent pas aux attentes.L’infirmière agit alors souvent comme intermédiaire entre la famille etl’équipe médicale.

La capacité d’autonomie et de leadership de l’infirmière est primordialepour une prise de décision optimale. Les liens cliniques doivent se fairerapidement en raison de la complexité de certaines situations. Il estessentiel, par exemple, de comprendre l’importance des résultatsd’ingesta et d’excreta chez une parturiente présentant une pré-éclamp-sie pour prévenir une surcharge pulmonaire, ou encore, d’analyser lesbilans sanguins pour s’assurer de l’atteinte de la zone thérapeutique dusulfate de magnésium et pour éviter les convulsions.

Une particularité unique de la pratique de l’infirmière en salle d’accouche-ment est qu’en dispensant les soins à une patiente, il faut tout autantassurer le bien-être de l’enfant à naître et répondre aux préoccupations dupère. Il y a donc en réalité trois personnes dont il faut s’occuper!L’observation discrète, couplée avec un soupçon d’intuition, est parfoisutile afin de dépister les familles en situation de crise qui auraient besoindes services sociaux, d’une référence au CLSC ou qui devraient être signa-lées à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

L’interdisciplinarité

La mission universitaire du CHUM met l’infirmière de la salle d’ac-couchement en contact avec les étudiants en médecine, en soins infir-miers, en sciences sociales, en psychologie, et également avec les rési-dents et les équipes du post-partum et de la néonatalogie. De plus, elletravaille de concert avec une équipe interdisciplinaire composée demédecins de diverses spécialités, de travailleuses sociales et d’une psy-chologue. Communiquer efficacement est donc un élément clé du travailà la salle d’accouchement et l’infirmière doit s’assurer de transmettreune information claire, concise et précise au bon intervenant, afin d’op-timiser les interventions thérapeutiques. Les membres de l’équipe inter-disciplinaire définissent, lors d’une rencontre en période prénatale, lesplans d’interventions spécifiques aux situations complexes effectives ouanticipées.

Pour sa part, le comité d’amélioration continue du Centre des naissancesest composé d’une dizaine d’intervenants. Parmi ses réalisations, citonsle développement d’un plan de naissance, la mise en place d’un courssur la méthode Bonapace (gestion de la douleur), le développementd’une lettre d’information à toute la clientèle, décrivant le contextedans lequel les soins sont dispensés. La formation continue du person-nel et la qualité des soins sont des préoccupations constantes del’équipe et des plans d’action annuels sont élaborés afin de répondre àcet objectif.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef visent la promotion,le soutien et la protection de l’allaitement maternel. Le ministère de la

Santé et des Services sociaux (MSSS) a émis des lignesdirectrices sur le sujet dont l’une est l’obtention de lacertification Hôpital ami des bébés. L’équipe du Centredes naissances travaille activement à obtenir cettereconnaissance et peut déjà s’enorgueillir du fait queplus de 90 % de sa clientèle allaite !

L’intégration de la famille

Pour le personnel du Centre des naissances, lesparents sont les maîtres d’œuvre de cette nouvelleétape de leur vie. Ils peuvent compter sur une équipede professionnels pour les soutenir et les accompa-gner à travers cette expérience unique qu’est la nais-sance. Le bien-être, la sécurité et l’autonomie desfamilles sont privilégiés. Les relations entre lesfamilles et les professionnels reposent sur la confianceet le respect mutuel.

Le Centre des naissances est un lieu chaleureux, con-vivial et familial, où les familles vivent pleinementleurs premiers moments avec leur nouveau-né.L’aménagement du Centre, qui fut entièrement rénovéen 2002, a été conçu pour préserver une ambiancefamiliale et permet par exemple au père de demeurerauprès de la mère et de son enfant tout au long duséjour hospitalier.

Les qualités de l’infirmière

L’infirmière en salle d’accouchement affronte de nombreux imprévus et doit relever plusieurs défis. Unetrès grande capacité d’adaptation, d’autonomie et devigilance, une rapidité d’intervention et une habiletéà établir des priorités sont des qualités essentielles àdévelopper rapidement. On comprend donc pourquoiune infirmière, qui débute sa carrière, a besoin d’unminimum de trois mois d’expérience dans une unité demédecine ou de chirurgie afin de consolider les acquisthéoriques en les intégrant à la pratique clinique, cequi lui permettra d’acquérir ces aptitudes.

Le Centre des naissances est ouvert aux infirmières quidésirent observer le déroulement d’une journée de l’infirmière à la salle d’accouchement et invite leurscollègues des autres unités à vivre une telle expérienceauprès de l’équipe dynamique et passionnée qui y travaille. Au plaisir de vous voir !

Références

Ministère de la Santé et des Services sociaux. (2001).L’allaitement maternel au Québec. Lignes directrices.Québec : Auteur.

SALLE D’ACCOUCHEMENT

La naissance : miracle de la vie

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Le CHUM dessert une population fort diversifiée com-prenant, entre autres, les clientèles de chirurgiehépatobiliaire, de chirurgie cardiaque, vasculaire etthoracique, des neurosciences et de la transplanta-tion d’organes. De fait, nous sommes spécialisés enprélèvement d’organes, y compris de donneursvivants, pour la transplantation hépatique, rénale,pancréatique et pulmonaire.

Les défis d’être infirmière en soins intensifs

L’infirmière doit d’abord se familiariser rapidementavec la haute technologie. L’acquisition de cettehabileté permet de mieux gérer le stress relié au tra-vail et d’aider le patient et ses proches à démystifierles appareils compliqués utilisés au chevet. Elle dis-pose d’une panoplie de matériel spécialisé (par exem-ple, ventilateur, moniteur cardiaque, cathéterartériel, hémofiltration veino-veineuse continue) luipermettant d’effectuer des soins complexes, dedétecter plus rapidement les changements physio-logiques chez le patient, d’agir de façon proactive etconséquemment, de prévenir les complications (Ordredes infirmiers et infirmières du Québec, 1996).

Assurer la surveillance clinique et intervenir avecefficacité selon les priorités est un autre défi detaille pour l’infirmière. Elle doit donc raffiner sonsens de l’observation et son jugement clinique, ce quiest encore plus exigeant en soins intensifs étantdonné l’acuité des problèmes de santé et les risquesélevés de complications (Association des infirmièreset infirmiers du Canada, 2000). La mise à jour de ses connaissances scientifiques est essentielle pour évoluer au sein de l’équipe interprofessionnelle,dans un contexte où les décisions cliniques sont prises stat.

Pratique clinique Par Patricia Lanthier, inf., B. Sc., et Chantal Lévesque, inf.,en collaboration avec Stéphane Marcil, inf., M. Sc., et Dominique Lachapelle, inf., M. Sc.Patricia Lanthier et Chantal Lévesque sont infirmières à l’unité desoins intensifs de l’Hôpital Notre-Dame du CHUM. Stéphane Marcilest infirmier-chef de cette même unité. Dominique Lachapelle estconseillère en soins spécialisés pour les soins intensifs et le Centredes grands brûlés du CHUM.

Les soins intensifsun domaine spécialisé CAPTIVANT

L’avancement des sciences et de la technologie ainsi que la com-plexité grandissante des maladies ont transformé les soins intensifs(Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, 1996). De plus, nousobservons pour la première fois une pénurie d’infirmières dans cedomaine spécialisé. En dépit du contexte changeant, la passion pourles soins critiques est toujours tangible à l’unité où il faut encour-ager et soutenir la relève. Ce témoignage permet de mieux saisir ceque sont les soins intensifs pour l’infirmière : un milieu favorableoù celle-ci poursuit le développement de ses compétences les plusrecherchées.

La clientèle

Attardons-nous d’abord sur la clientèle admise en soins intensifs. Troismots peuvent la décrire : complexité, instabilité, diversité. En effet,cette clientèle se complexifie. La moyenne d’âge des patients augmenteet ceux-ci vivent des problèmes de santé plus sévères. Cela accroît lesrisques de complications. D’autre part, l’avancement technologique etles progrès accomplis en médecine améliorent l’espérance de vie chezune population déjà vieillissante. Les maladies chroniques s’aggravent,d’où le nombre croissant de patients dits « chroniques critiques »,c’est-à-dire les Chronically Critically Ill (CCI), décrits par Carasa etNespoli (2002). Ces personnes peuvent séjourner plusieurs semaines àl’unité, car les maladies chroniques dont elles sont atteintes rendentplus complexe la période de traitement aux soins intensifs. À titre d’ex-emple, certaines personnes greffées pulmonaires vivent une telle réalité.

De plus, un nombre important de patients présentent des situations quimenacent leur survie telles les atteintes multisystémiques et l’instabilitéhémodynamique. Des situations précaires où la défaillance des systèmesvitaux exige de l’infirmière un niveau d’intervention intense et une sur-veillance étroite (Bucher et Melander, 1999).

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Sur le plan des relations humaines, l’infirmière en soins intensifs est,elle aussi, touchée par la souffrance et se préoccupe des questionséthiques. Le plus souvent, les patients et les proches vivent une situa-tion où l’impuissance et l’anxiété sont vivement ressenties face auxtraitements et à l’incertitude du moment (Miracle, 2006). L’infirmièredoit être capable d’accompagner, de soutenir et d’offrir de l’écoute. Dansles situations de fin de vie, elle est appelée à côtoyer des divergencesau chapitre des valeurs : les siennes, celles de la clientèle et celles desmembres de l’équipe. Lorsque la situation s’y prête, elle participe auxdiscussions éthiques en ayant toujours à l’esprit le mieux-être du patientet de ses proches. Elle contribue également au processus du don d’organes.

Un nouveau défi s’ajoute : pallier la récente pénurie d’infirmières ensoins intensifs. Un rôle important s’offre en ce sens à celles qui désirentparticiper à l’intégration des nouvelles venues dans cet environnementstimulant, celui de monitrice désignée. En tant que formatrice, elle coor-donne et assure le transfert des connaissances et de l’expertise. En tantque préceptrice, elle évalue les besoins d’apprentissage et assure l’en-cadrement des infirmières débutantes. D’ailleurs, tout le programme d’in-tégration en soins critiques a été révisé dans ce but, mieux soutenir etmieux encadrer la relève.

L’interdisciplinarité aux soins intensifs

L’équipe interprofessionnelle est dynamique. Infirmières, inhalothérapeutes,intensivistes, physiothérapeutes, pharmaciennes et nutritionnistes, noussommes tous profondément animés par une même volonté : sauver desvies. Au fil du temps, nous avons développé une complémentarité dans lesinterventions qui permet de mieux prendre en charge les problèmes aigusde santé de la clientèle et les risques élevés de complications. L’équipe aainsi pu nettement améliorer sa capacité à se soutenir mutuellement dansles situations difficiles.

La communication est fluide au sein de l’équipe et il existe un réelpartage des connaissances. Cela permet des interventions appropriéesdans le respect de la clientèle. Chacun se soucie d’adapter ses servicesaux besoins évolutifs des patients. Les membres de l’équipe consultentlorsque les soins requis vont au-delà de leur champ d’expertise. Par exem-ple, les services de la psychologue peuvent être sollicités dans les situa-tions complexes de soins. Prochainement, un plan interdisciplinaire indi-vidualisé sera établi auprès des patients nécessitant un rétablissement àlong terme. Il s’agit d’un objectif d’amélioration de la qualité des soins.

La place de la famille

La famille occupe une place importante aux soins intensifs. Elle contribueau mieux-être de la personne gravement malade. Dès l’admission, l’équipeétablit un partenariat étroit avec les proches. Ils sont rencontrés fréquem-ment afin de les soutenir et de leur transmettre l’information essentielle surla condition de l’être cher. Les heures flexibles de visite leur permettentd’être présents à l’unité toute la journée. Leur participation aux prises dedécision est encouragée, voire essentielle, tant au point de vue cliniquequ’éthique.

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En phase critique, les proches deviennent plutôt des observateurs etpeuvent avoir l’impression d’être inutiles. Le sentiment d’impuissancequ’ils ressentent face à la situation peut susciter chez eux l’hypervigi-lance, un comportement connu en soins intensifs (Farrell, Hunt etSchwartz-Barcott, 2005). L’équipe s’en préoccupe et les aide à développerdes stratégies d’adaptation efficaces pour mieux traverser cette étapedifficile. Par exemple, la famille est encouragée à s’impliquer dans lessoins de base. Cela favorise un sentiment de valorisation et renforce le liende confiance avec le personnel soignant. Nous leur rappelons aussi deprendre soin d’eux-mêmes et de se partager les visites à l’unité. Nous invi-tons la famille à nommer un porte-parole. Un guide d’accueil, rédigé à l’intention des familles et des visiteurs aux unités de soins intensifs duCHUM, est disponible afin justement de les aider dans cette période difficile.

Les qualités de l’infirmière les plus mises à profit

Sous l’angle du savoir-être, la qualité de l’infirmière la plus mise à profitauprès de la clientèle en soins intensifs est son empathie, un atoutessentiel dans cet univers technique.

Sous l’angle du savoir, le jugement clinique est une qualité importantede l’infirmière. Elle lui permet de dépister rapidement les situations d’urgence et d’agir efficacement.

Sous l’angle de son développement professionnel, l’infirmière est appeléeà accroître ses capacités d’initiative, d'affirmation, d'adaptation et deconcertation. Bref, son leadership s’étend ainsi que l’influence qu’elleexerce auprès de ses pairs et de la clientèle.

SOINS INTENSIFS

Expertise et humanisme dans l’instant critique

Conclusion

L’infirmière en soins intensifs demeure une inter-venante essentielle au rétablissement des patientsdont la survie est menacée. Elle offre une présenceauthentique en donnant de l’espoir aux malades etaux familles. Soucieuse de l’avenir des soins critiques,elle appuie la relève et facilite l’intégration des infir-mières débutantes. Avis aux intéressées : Nous sommeslà pour vous accueillir !

Références

Association des infirmières et infirmiers du Canada. (2000).Guide de préparation à l’examen de certification en soins infirmiers intensifs. Ottawa : Auteur.

Bucher, L. et Melander, S. (1999). Critical Care Nursing.Philadelphie : Saunders.

Carasa, M. et Nespoli, G. (2002). Nursing the chronically critically ill patient. Critical Care Clinics 18(3), 493-507.

Farrell, M.E., Hunt, D. et Schwartz-Barcott, D. (2005). Visitinghours in the ICU: Finding the balance among patient, visitorand staff needs. Nursing Forum, 40(1), 18-28.

Miracle, V. (2006). Strategies to meet the needs of families ofcritically ill patients. Dimensions of Critical care Nursing,25(3), 121-125.

Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. (1996). Guided’exercice. L’exercice en soins critiques. Montréal : Auteur.

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Ressources Santé Par Élaine Perreault, inf., M. Sc.Élaine Perreault est conseillère en soins spécialisés, systèmes d’information au CHUM et rédactrice de L’Avant-Garde

Vous avez des questions ou vous voulez en savoir plus sur une ouplusieurs unités de soins ? Vous trouverez ci-dessous les coordon-nées des personnes avec qui communiquer pour chacune des unitésspécialisées présentées dans ce numéro.

unité localisation infirmière chef d'unité

Centre des grands brûlés Hôtel-Dieu du CHUM Huguette Bellerose7e, pavillon Le Royer 514 890-8000, poste 14551

Hémodialyse Hôtel-Dieu du CHUM Ginette Bédard2e, pavillon Marie-Morin 514 890-8000, poste 34584

Hôpital Notre-Dame du CHUM France Roy2e, pavillon Lachapelle 514 890-8000, poste 26304

Hôpital Saint-Luc du CHUM Ginette Bédard4e Sud 514 890-8000, poste 34584

Salle d'accouchement Hôpital Saint-Luc du CHUM Nadège Staco5e Est 514 890-8000, poste 34295

Soins intensifs Hôtel-Dieu du CHUM Michel Lessard7e, pavillon De Bullion 514 890-8000, poste 14050

Hôpital Notre-Dame du CHUM Stéphane Marcil4e, pavillon Lachapelle et 514 890-8000, poste 264402e s-sol pavillon Lachapelle

Hôpital Saint-Luc du CHUM Odette Leclerc4e Centre 514 890-8000, poste 34960

Urgence Hôtel-Dieu du CHUM Nancy Duff1er, pavillon Marie-Morin 514 890-8000, poste 15002

Hôpital Notre-Dame du CHUM Marc Pepinpavillon Lachapelle 514 890-8000, poste 26327

Hôpital Saint-Luc du CHUM Nathalie Caya1er, pavillon principal 514 890-8000, poste 36359

N'hésitez pas à communiquer avec ces personnes. Elles se feront un plaisir de répondre à vos interrogations.

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Adresses Santé Par Élaine Perreault, inf., M. Sc.Élaine Perreault est conseillère en soins spécialisés, systèmes d’information au CHUM et rédactrice de L’Avant-Garde

Grands brûlés

www.ameriburn.orgIl s’agit du site de l’American Burn Association quiregroupe plus de 3 500 membres issus des différentesdisciplines de la santé intéressés par les brûlés à tra-vers le monde. L’association publie la revue Journal ofBurn Care & Research, a créé et administre le coursAdvanced Burn Life Support et fait beaucoup derecherche dans le traitement des brûlés.

www.worldburn.orgCe site présente l’International Society for BurnInjuries, un regroupement multidisciplinaire qui apour but de transmettre les connaissances et d’en-courager la prévention des brûlures. Elle publie leBurns Journal. Fait intéressant, la société tiendra son14e congrès à Montréal du 7 au 11 septembre 2008.

Hémodialyse

http://www.cannt.caIl s’agit du site de l’Association canadienne des infir-mières et infirmiers et des technologues de néphrolo-gie. Le site est principalement en anglais mais cer-taines parties sont traduites en français, entre autres,les normes de pratique. L’association publie une revuebilingue quatre fois par année. Une section estréservée exclusivement aux membres. Un congrèsannuel est organisé par l’association.

http://www.edtnaerca.org/pages/home.phpLa European Dialysis and Transplant Nurses Associationet la European Renal Care Association forment uneseule entité qui se définit comme une organisationmultidisciplinaire dont sont membres des infirmières,des travailleurs sociaux, des nutritionnistes et toutautre professionnel concerné par les soins ennéphrologie. Fait intéressant sur ce site, le JournalClub. Il s’agit d’un forum de discussion où trois ou qua-tre sujets sont proposés et les membres échangententre eux. Les discussions sont résumées dans leJournal of Renal Care. Des modules de formation enligne sont aussi disponibles moyennant certains frais.

Salle d’accouchement

www.awhonn.orgIl s’agit du site de l’Association for Women Health, Obstetric andNeonatal Nurses. C’est une association américaine aussi présente auCanada, avec une division au Québec. Le but de l’association est desoutenir les infirmières pour qu’elles dispensent aux nouveau-nés et auxfemmes des soins basés sur des résultats probants. Plusieurs publicationssont disponibles sur différents thèmes reliés à la santé des femmes et àla périnatalité. Il y a même un centre d’apprentissage en ligne (payant)et des feuillets d’information destinés à la clientèle.

Soins intensifs

www.caccn.caThe Canadian Association of Critical Care Nurses se consacre à mainteniret à améliorer la qualité des soins aux patients des soins intensifs et àleur famille. Un chapitre de l’association est présent à Montréal.L’association publie quatre fois par année Dynamics, une revue dont lesarticles sont évalués par des pairs. Elle organise aussi un congrès annuel.

www.aacn.orgC’est le site de l’American Association of Critical Care Nurses. Elle regroupeplus de 400 000 infirmières à qui elle offre plusieurs occasions de forma-tion par des conférences, séminaires et autres activités éducatives.L’association met à la disposition des infirmières, moyennant un coût, unprogramme d’orientation théorique aux soins intensifs en ligne ainsi qu’unprogramme de certification.

Urgence

www.aiiuq.qc.caC’est le site de l’Association des infirmières et infirmiers d’urgence duQuébec. Elle vise à soutenir, échanger, informer et promouvoir la qualitédes soins d’urgence en milieu préhospitalier et hospitalier. L’Associationpublie trois fois par année le magazine Première Ligne, disponible enligne au www.premiere-ligne.qc.ca. L’Association tient un congrès annuelen novembre. Élément intéressant, elle offre un soutien financier pourdes activités de formation reliées aux soins d’urgence et pour des coursreliés au programme court en soins critiques.

www.ena.orgCe site présente la Emergency Nurses Association des États-Unis dont lebut est l’avancement de la pratique infirmière en soins d’urgence. Plusieursprises de position sont disponibles en ligne. L’association publie le Journalof Emergency Nursing qui est disponible en ligne pour les membres. Fait ànoter, elle offre aussi la certification en soins d’urgence.

Sont introduits ici quelques sites Internet en lien avec chacune des unités spécialisées présentées dans ce numéro. Les sites ont été visité le 4 juin 2007.

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l’Avant-Garde Vol. 7 No 2 Été 2007 15

Travailler en soins critiques (suite de la page 1)

Les unités comme celle des grands brûlés, de l’hé-modialyse et de la salle d’accouchement accueil-lent des clientèles plus homogènes dont leséjour varie de quelques heures à des mois,

voire des années. Offrant des continuums de soins très différents,ces unités exigent des compétences variées. En hémodialyse parexemple, le CHUM a réintroduit des infirmières auxiliaires afin delibérer du temps aux infirmières pour qu’elles s’attaquent à laproblématique de l’adhésion au traitement des insuffisants rénauxet pour assurer le suivi des accès vasculaires. De nouvelles con-naissances étaient donc nécessaires ainsi que des habiletés entravail d’équipe. Les prochaines années devraient voir la dialysese réaliser dans d’autres lieux de soins que les hôpitaux, ce quinécessitera plus d’autonomie de la part des infirmières ainsiqu’une grande collaboration avec les infirmières praticiennes spé-cialisées. En salle d’accouchement, tout se joue en quelquesheures, mais les infirmières doivent être prêtes au pire même sitout se passe normalement. Confrontées de plus en plus ellesaussi avec des débordements, elles doivent savoir rester calmeslorsque des complications surviennent et savoir comment rassu-rer les parents. Pour terminer, soigner les grands brûlés exige descompétences similaires à celle développées en soins intensifsmais en plus, les infirmières y assurent le continuum de soinsdans un réseau québécois de traumatologie déjà établit.L’interdisciplinarité est ici essentielle pour assurer les meilleurssoins à tous les patients et rendre optimale leur réadaptation.

Travailler dans chacun de ces secteurs exige beaucoup et il est diffi-cile d’y commencer une carrière d’infirmière. Avec une adaptationdes programmes universitaires, il serait certes plus facile d’inté-grer des finissants aux connaissances accrues. En exiger plusaujourd’hui, n’est pas un désaveu de la formation reçue par lesplus expérimentées, mais plutôt une reconnaissance de celleacquise au cours des années. Et comme la profession doit s’exercerlà où le lieu de pratique et les clientèles passionnent l’infirmière,parce qu’exercer sans passion est un ticket assuré vers la démoti-vation, ces unités doivent non seulement permettre, mais aussistimuler le développement de la vie professionnelle.

Esther Leclerc, inf., M. Sc., M. Éd.

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16 l’Avant-Garde Vol. 7 No 2 Été 2007

l’Avant-Garde est publié par la Direction des soins infirmiers du CHUM deux fois par année.

Comité du journal

Danielle Bellemareconseillère en soinsspécialisés, évaluation de la qualité des soins

Nathalie Cayainfirmière chef d'unité, Urgence, Hôpital Saint-Luc

Danielle Fleurydirectrice adjointe au développement clinique, à l’enseignement et à la recherche

Dominique Lachapelle conseillère en soins spécialisés, clientèle des soins intensifs et des grands brûlés

Sylvie Laflamme infirmière clinicienne Clinique de gériatrie Hôpital Notre-Dame

Julie Mathieuinfirmière clinicienne, UrgenceHôpital Saint-Luc

Élaine Perreaultconseillère en soins spécialisés, systèmes d’information,présidente du comité

Collaboration

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Afin de faciliter la lecture des textes, L’Avant-Garde,de façon générale, utilise le terme « infirmière ». Il est entendu que cette désignation n’est nullement restrictive et englobe les infirmiers.

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ISSN : 1496-8983Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada, 2007Bibliothèque nationale du Québec, 2007© CHUM 2007

La parole est à vousVous désirez nous communiquer vos commentaires ? Vous avez des questions sur nos pratiques de soins ? Ou tout simplement, vous avez des suggestions à nous faire ? Faites-nous parvenir le tout par courriel à :[email protected] par courrier à :Élaine Perreault1001, rue Saint-Denis5e étage, bureau 5917 Montréal (Québec)H2X 3H9

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