aux adhérents du poid, aux lecteurs de la tribune … · bachelier dans l’université et la...

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Camarades, Le 13 mai dernier, plusieurs milliers de travailleurs, militants et jeunes ont manifesté pour l’unité pour chasser Macron, à l’appel du Mouvement pour la rup- ture avec l’Union européenne et à la V e République, avec le soutien du POID. Deux semaines plus tard, le 26 mai, dans plus de 40 villes, les comités du POID ont participé, sous leurs drapeaux et sur leurs mots d’ordre, en toute indé- pendance, aux manifestations convoquées « contre les réformes Macron » par plus de 60 organisations politiques, syndicales et associations. Nous avons donc, comme parti, fait ce à quoi nous nous étions engagés : combattre sans relâche pour l’unité pour en finir avec Macron et sa politique, ne négliger aucune possibilité d’aller dans cette direc- tion en commun avec des travailleurs, des militants de toutes tendances, tout en préservant l’indépen- dance de notre politique. Le développement de la diffusion de La Tribune des travailleurs (une pro- gression de 32 % d’abonnés entre mai 2017 et mai 2018) témoigne de l’accueil réservé à notre poli- tique. Pour autant, ne nous le cachons pas : la situation est complexe. Plus d’un an s’est écoulé depuis que Macron a pris les rênes du pays. Plus d’un an durant lequel – ordonnances contre le Code du travail, contre-réforme du baccalauréat, privatisation de la SNCF et dans bien d’autres domaines encore – il a mis en œuvre les plans dictés par la classe capita- liste. Depuis deux mois, la mobilisation des chemi- nots dans la grève se dresse contre la destruction de l’entreprise publique et du statut. De leur côté, les jeunes, indignés et révoltés par les annonces de Parcoursup, se mobilisent contre la sélection à l’Université et pour la libre inscription de chaque bachelier dans l’université et la filière de son choix. Mais, aux sommets des organisations ouvrières, la participation aux « concertations » avec le gou- vernement sur ces contre-réformes fait obstacle à la réalisation de l’unité dans un mouvement d’en- semble pour contraindre Macron à reculer. Aujourd’hui, c’est aux régimes de retraite que le gouvernement s’attaque. Le ministre Le Maire a dévoilé le véritable objectif du gouvernement : cana- liser 300 milliards d’euros par an – qui, à l’heure actuelle, échappent aux capitalistes et à la spécula- tion parce qu’ils relèvent de régimes fondés sur la répartition – vers les coffres-forts des capitalistes, des banques, des institutions financières (300 milliards d’euros d’épargne-retraite pour financer les entre- prises). Le gouvernement ose nous dire qu’il va garantir l’égalité entre tous les travailleurs soumis à un seul régime demain. En réalité, ce sera l’égalité dans la paupérisation, dans la précarité, dans l’incer- titude, dans la hantise du lendemain. Car passer de la répartition à la capitalisation, c’est un système à l’américaine : combien de millions de travailleurs qui avaient cotisé toute leur vie et comptaient sur une solide retraite ont découvert avec effarement que la spéculation organisée par les institutions finan- cières sur leurs retraites les laissait démunis pour leurs vieux jours ? Qui osera dire que cette réforme n’a pas un contenu de classe, que ce n’est pas la réforme des banquiers et des spéculateurs ? Qui osera dire que ce n’est pas la réforme de l’Union européenne qui exige à cor et à cri que soient remis en cause les régimes de retraite fondés sur la répartition ? Cette réforme des retraites ne doit pas passer. Il nous revient de jeter toutes nos forces dans la bataille pour l’unité contre la remise en cause des régimes de retraite, pour défendre tous les régimes de retraite ! Depuis plusieurs semaines, le gouvernement entre- prend d’associer les organisations ouvrières à la préparation de sa contre-réforme. Il nous revient, maintenant et tout de suite, nous tous qui partageons un même sentiment d’urgence, d’engager le combat pour l’unité contre la remise en cause des retraites. Contact : [email protected] Paris, le 2 juin 2018 Un appel du bureau national du POID Aux adhérents du POID, aux lecteurs de La Tribune des travailleurs, aux travailleurs, aux jeunes de toutes tendances avec qui nous menons le combat pour l’unité

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Page 1: Aux adhérents du POID, aux lecteurs de La Tribune … · bachelier dans l’université et la filière de son choix. ... la réforme de l’Union européenne qui exige à cor et

Camarades,

Le 13 mai dernier, plusieurs milliers de travailleurs,militants et jeunes ont manifesté pour l’unité pourchasser Macron, à l’appel du Mouvement pour la rup-ture avec l’Union européenne et à la Ve République,avec le soutien du POID.

Deux semaines plus tard, le 26 mai, dans plus de 40 villes, les comités du POID ont participé, sous leursdrapeaux et sur leurs mots d’ordre, en toute indé-pendance, aux manifestations convoquées « contreles réformes Macron » par plus de 60 organisationspolitiques, syndicales et associations.

Nous avons donc, comme parti, fait ce à quoi nousnous étions engagés : combattre sans relâche pourl’unité pour en finir avec Macron et sa politique, nenégliger aucune possibilité d’aller dans cette direc-tion en commun avec des travailleurs, des militantsde toutes tendances, tout en préservant l’indépen-dance de notre politique. Le développement de ladiffusion de La Tribune des travailleurs (une pro-gression de 32 % d’abonnés entre mai 2017 et mai2018) témoigne de l’accueil réservé à notre poli-tique.

Pour autant, ne nous le cachons pas : la situation est complexe. Plus d’un an s’est écoulé depuis queMacron a pris les rênes du pays. Plus d’un an durantlequel – ordonnances contre le Code du travail,contre-réforme du baccalauréat, privatisation de laSNCF et dans bien d’autres domaines encore – il amis en œuvre les plans dictés par la classe capita-liste.Depuis deux mois, la mobilisation des chemi-nots dans la grève se dresse contre la destruction de l’entreprise publique et du statut. De leur côté,les jeunes, indignés et révoltés par les annonces de Parcoursup, se mobilisent contre la sélection àl’Université et pour la libre inscription de chaquebachelier dans l’université et la filière de son choix.Mais, aux sommets des organisations ouvrières,la participation aux « concertations » avec le gou-vernement sur ces contre-réformes fait obstacle à

la réalisation de l’unité dans un mouvement d’en-semble pour contraindre Macron à reculer.

Aujourd’hui, c’est aux régimes de retraite que legouvernement s’attaque. Le ministre Le Maire a dévoilé le véritable objectif du gouvernement : cana-liser 300 milliards d’euros par an – qui, à l’heure actuelle, échappent aux capitalistes et à la spécula-tion parce qu’ils relèvent de régimes fondés sur larépartition – vers les coffres-forts des capitalistes, desbanques, des institutions financières (300 milliardsd’euros d’épargne-retraite pour financer les entre-prises). Le gouvernement ose nous dire qu’il vagarantir l’égalité entre tous les travailleurs soumis àun seul régime demain. En réalité, ce sera l’égalitédans la paupérisation, dans la précarité, dans l’incer-titude, dans la hantise du lendemain. Car passer dela répartition à la capitalisation, c’est un système àl’américaine : combien de millions de travailleursqui avaient cotisé toute leur vie et comptaient surune solide retraite ont découvert avec effarement quela spéculation organisée par les institutions finan-cières sur leurs retraites les laissait démunis pourleurs vieux jours ?

Qui osera dire que cette réforme n’a pas un contenude classe, que ce n’est pas la réforme des banquierset des spéculateurs ? Qui osera dire que ce n’est pasla réforme de l’Union européenne qui exige à cor et àcri que soient remis en cause les régimes de retraitefondés sur la répartition ?

Cette réforme des retraites ne doit pas passer. Il nous revient de jeter toutes nos forces dans la bataille pour l’unité contre la remise en cause desrégimes de retraite, pour défendre tous les régimesde retraite !

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement entre-prend d’associer les organisations ouvrières à lapréparation de sa contre-réforme. Il nous revient,maintenant et tout de suite, nous tous qui partageonsun même sentiment d’urgence, d’engager le combatpour l’unité contre la remise en cause des retraites.

Contact : [email protected]

Paris, le 2 juin 2018

Un appel du bureau national du POID

Aux adhérents du POID, aux lecteurs de La Tribune des travailleurs,

aux travailleurs, aux jeunes de toutes tendances avec qui nous menons le combat pour l’unité

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Page 2: Aux adhérents du POID, aux lecteurs de La Tribune … · bachelier dans l’université et la filière de son choix. ... la réforme de l’Union européenne qui exige à cor et

Cette campagne est totalement reliée à la campagnedes abonnements d’été à La Tribune des travailleurs.Car tout l’été, La Tribune des travailleurs va déve-lopper les arguments sur l’histoire des régimes deretraite, sur leur signification, les plans du gouver-nement, sur l’expérience du mouvement ouvrier enla matière.

Ce combat pour sauver les régimes de retraite appelle l’organisation de comités pour l’unité pouraider les travailleurs, quels que soient leur apparte-nance, leurs engagements, à s’unir sur cet objectif ;comités politiques pour l’unité qui, pour sauver lesrégimes de retraite, combattent pour la réalisationde l’action de classe, tous ensemble, de la grève générale si nécessaire pour contraindre le gouver-nement à reculer. Ce qui suppose bien évidemmentde rompre toutes les formes de la concertation parlaquelle le gouvernement voudrait lier les organisa-tions à ses plans.

Combattre pour sauver les régimes de retraite, c’estcombattre pour la remise en cause du carcan del’Union européenne. Ce qui vient de se passer enItalie le confirme : l’Union européenne veille à cequ’aucun ministre des Finances ne soit nommé quin’ait pas prêté serment de fidélité à l’euro et à la Banque centrale européenne. Ce qui se passe enEspagne le confirme : l’organisation « insoumise »Podemos s’est allié au Parti socialiste ouvrier espa-gnol pour mettre en place le gouvernement dePedro Sanchez dont le premier acte a été… d’an-noncer qu’il appliquerait le budget du gouverne-ment Rajoy renversé, budget d’austérité dicté parl’Union européenne.

Ne pas rompre avec l’Union européenne, ses diktats,ses traités, c’est inévitablement s’engager sur la voiede la mise en œuvre de ses attaques destructrices.

C’est pourquoi nous préparons le meeting interna-tionaliste de Strasbourg avec des camarades venusde toute l’Europe pour dire non, cette Europe n’estpas la nôtre. « Pour l’Europe des travailleurs et dela fraternité entre les peuples, il faut rompre avec lestraités et les institutions ».

Le 26 mai, répétons-le, nous étions dans la rue, en toute indépendance. Jean-Luc Mélenchon, lui,en appelle à la constitution d’un nouveau « Frontpopulaire ». Sous des formes voisines, les dirigeantsd’autres partis (Parti communiste, etc.) se sont pro-noncés dans cette même direction. Le Parti ouvrierindépendant démocratique n’est pas candidat à par-ticiper à une coalition de Front populaire qui, au boutdu compte, resterait, comme en Espagne, prison-nière du cadre des institutions de la Ve Républiqueet de l’Union européenne.

À toute perspective d’une coalition se situant dansle cadre de la Ve République et de l’Union euro-péenne – baptisée « Front populaire » ou d’un autrenom – nous opposons le front unique des travail-leurs et des organisations, rompant avec les diktatsdu capital. Nous opposons la nécessaire électiond’une Assemblée constituante par laquelle le peupledéfinirait lui-même la forme et le contenu de ladémocratie.Et cela dans l’objectif de l’établissementd’un authentique gouvernement ouvrier n’hésitantpas à prendre les mesures radicales de défense del’emploi, de retour aux services publics, de renatio-nalisations qu’appelle la situation, abrogeant lescontre-réformes et rompant avec les pactes de res-ponsabilité et d’austérité dictés par Bruxelles.

Travailleurs, militants, jeunes, c’est ce combat auquel le POID vous invite à vous associer.

Plus que jamais, c’est en termes de classe que la situation se présente. Face à la classe capitaliste, àson euro, à son gouvernement Macron, à ses contre-réformes (les retraites, la sélection à l’Université, leCode du travail et autres), opposons le front uniquedes travailleurs et des organisations pour contrain-dre le gouvernement à reculer et, au-delà, pour lechasser.

Rejoignez le POID ! Abonnez-vous à La Tribune destravailleurs !

Adopté à l’unanimité.Montreuil, le 2 juin 2018, 11 heures.

Lisez chaque semaine La Tribune des travailleurs. Prenez contact avec le POID.

Je prends contact avec le POID.

Nom, prénom :

Adresse :

A retourner à : [email protected] ou à POID, 67, avenue Faidherbe, 93100 Montreuil.

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