analyse du developpement

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ANALYSE DU DEVELOPPEMENT - « Le développement est une problématique qui concerne les pays du tier monde ». Non, ça concerne toutes les sociétés et les problème sociaux sont différents au Nord et au Sud. - « Croissance économique = développement et bien être social» NON. - « La pauvreté n’a pas de sexe » -> Voir si la différences des rôles hommes-femmes et de leur place n’a pas un impact sur une éventuelle pauvreté différentielle. Le terme pauvreté est souvent défini en terme monétaire mais pour certaines sociétés, le pauvre est celui qui est seul. - « Pour empêcher la migration, il faut des politiques de contrôle des frontières plus strictes » Les phénomènes sont toujours multi causal et il faut tenir compte des différentes causes et de toutes les dimensions du problème. Notion plurielle de développement - Il y a différentes visions et attentes derrière ce mot, en fonction des différents acteurs. - Parler développement, c’est parler d’alternatives ou c’est une manière de faire pénétrer le capitalisme partout ? L’économique est-il le + important ? - On peut imaginer différents niveau de développement : L’exploitation sans fin des ressources = logique productiviste. Capitalisme vert : même logique d’accumulation mais tempérée. revalorisation du non marchand = autre mode de produire. 2. Les théories de développement - Théorie de la modernisation et théorie de la dépendance - L’école du système monde - Théories du développement durable - Théories à propos de l’exclusion sociale - Théorie du « genre et développement »: le développement touche de manière différent les hommes et les femmes. 3. L’évolution des politiques de développement depuis les années 1980 4. Une analyse critique de certaines politiques de développement 1

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Page 1: ANALYSE DU DEVELOPPEMENT

ANALYSE DU DEVELOPPEMENT- « Le développement est une problématique qui concerne les pays du tier monde ».

Non, ça concerne toutes les sociétés et les problème sociaux sont différents au Nord et au Sud.

- « Croissance économique = développement et bien être social» NON.

- « La pauvreté n’a pas de sexe »-> Voir si la différences des rôles hommes-femmes et de leur place n’a pas un impact sur une éventuelle pauvreté différentielle. Le terme pauvreté est souvent défini en terme monétaire mais pour certaines

sociétés, le pauvre est celui qui est seul.- « Pour empêcher la migration, il faut des politiques de contrôle des frontières plus strictes »

Les phénomènes sont toujours multi causal et il faut tenir compte des différentes

causes et de toutes les dimensions du problème.

Notion plurielle de développement- Il y a différentes visions et attentes derrière ce mot, en fonction des différents acteurs.- Parler développement, c’est parler d’alternatives ou c’est une manière de faire pénétrer le capitalisme partout ? L’économique est-il le + important ?- On peut imaginer différents niveau de développement :

L’exploitation sans fin des ressources = logique productiviste. Capitalisme vert : même logique d’accumulation mais tempérée. revalorisation du non marchand = autre mode de produire.

2. Les théories de développement- Théorie de la modernisation et théorie de la dépendance- L’école du système monde- Théories du développement durable- Théories à propos de l’exclusion sociale- Théorie du « genre et développement » : le développement touche de manière différent les hommes et les femmes.

3. L’évolution des politiques de développement depuis les années 1980

4. Une analyse critique de certaines politiques de développement

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5. Enjeux et conflits d’acteursMettre en évidence les logiques des acteurs sur un territoire.« Logiques d’acteurs » = comprendre le comportement des acteurs sur un territoire et donc leur réaction potentielle lors de l’introduction de nouveaux projets ou programmes sur l’espace étudié. Les logiques des acteurs sont liées à des motivations propres, multiples en fonction des trajectoires personnelles. Ces trajectoires sont liées à la position sociale, aux valeurs culturelles,…Ces logiques suivront différents objectifs (fonction d’intérêts collectifs ou individuels.).

6. Migrations et développement

7. Croissance et/ou développement   ? - Pour le FMI, la banque mondiale, l’OCDE ou certains gouvernement, le développement passe nécessairement par la croissance économique.- Cette thèse est contestée par certains courants : croissance ne veut pas dire développement ;

- Inégalités augmentent même si croissance économique.- Dans les pays riches, même s’il y a croissance économique, la satisfaction de vie stagne. La qualité de la croissance importe plus que son ampleur.

- Comment penser le développement autrement que par une croissance mais pour la croissance ?

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Les théories de développement

La théorie de la modernisation1) Contexte historiqueImportance de la contextualisation des théories !

1.1 Contexte historique du fondement contemporain du développement

- Après guerre, à la fin des colonies. Il y a une vision très dualiste : développement >< sous-développement.La vision universelle est que pour arriver au développement, la recette est le progrès.Les pays développés ont l’image d’un progrès réussi. On va donc concevoir le progrès à l’image des pays dits développés.

- Au début du 21ème siècle :La vision du développement est toujours présente et il y a des débats autour de cette notion.

- Le développement par Peemans : 2 visions du développement :-> Vision liée au progrès = « ordre des choses »-> Vision liée à la recherche de sens (vision plurielle) : « ordre des peuples ou des gens ».

- Une vision majoritaire : développement = progrès = modernisation = ordre des choses.Il faut industrialisation, croissance accumulation pour moderniser le monde.Mais il y a un divergence par rapport au rôle à attribuer à l’Etat (Etat socialiste de redistribution >< liberté de marché et rôle régulateur de l’Etat.).

- Années 1970 : une vision minoritaire du développement émerge : On remet en question l’idée de croissance et on déplace le regard vers les peuples et les gens.

1.2 Contexte historique du paradigme de la modernité

- Contexte : 1945 : contexte d’après guerre et conflits Est-Ouest, reconstruction de l’Europe, décolonisation.Création d’un système d’Institutions Internationales : Nations-Unies, Brettenwood (BM,…) GATT (ancêtre de l’OMC). Ce sont des institutions plus ou moins créées pour le développement des pays. Leur rôle : donner un soutien économique.

- Eléments fondateurs de la pensée sur le développement :Le défi pour les décideurs américains étaient de persuader de la supériorité du système économique américain. Le but est de montrer que dans le modèle capitaliste américain, les bénéfices de l’économie vont aux citoyens et non à l’Etat. De plus, contrairement au système communiste, les travailleurs ne perdent par leur individualité et gardent une capacité d’initiative.

- Le paradigme de la modernisation supplante le paradigme civilisateur

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Pensée de la modernisation : il faut renoncer à la colonisation qui est trop protectionniste et freine l’expansion des marchés. Les Etats-Unis remettent en question la pensée coloniale : il n’est plus question de civiliser les gens mais de leur amener le progrès = paradigme de la modernisation. L’approche change : on veut passer du traditionnel à la modernité.

- Du traditionnel à la modernitéUne série de théorie sur les étapes de cette transition (traditionnel -> modernité) vont se développer. On reste dans une vision dichotomique : pays développés/sous développés, moderne/primitif,…Il y aura rejet des thèses raciales et une vision de développement possible pour tous les peuples s’ils suivent la voie occidentale.On parle de rattrapage : la transition peut être rapide (une dizaine d’année) contrairement à la vision coloniale qui voyait le changement sur plusieurs siècles.

- Conclusion Le discours sur la modernisation :

= Autolégitimation du modèle américain de développement. = Aspect messianique de la diffusion de ce modèle à l’échelle mondiale.

L’école de la modernisation ne s’est pas créée autour des problèmes du Sud mais bien d’abord autour de la reconstruction des pays du Nord.

La modernisation = LA voie universelle des pays du Sud pour rattraper les pays du Nord.

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2) La théorie de la modernisation

- Dans les années ’50.

Théorie basée sur l’idéologie de la transition d’une société traditionnelle vers une société moderne.

Le développement y est vu comme un processus universel caractérisé par une série d’étapes par lesquelles doivent nécessairement passer toutes les nations.

Les développement est avant tout un processus de rattrapage. On se base sur l’expérience des sociétés déjà modernisées et développées = sur

les pays occidentaux qui ont réussi.

- Une vision commune de la modernisation : Malgré le fait que la théorie de la modernisation intègre différentes disciplines, elle

est surtout axée sur l’économie ( formelle). Hypothèse : l’industrialisation est essentielle pour le développement et une

modernité accomplie. Idée que tout le monde doit avoir le même chemin pour arriver au progrès, à la

modernisation. Vision négative du traditionnel qui est un frein à la modernité (on rejette toute

forme de traditionnel). Vision « occidentalocentrique » et universelle du modèle de développement.

- Conclusion :

Vision ethnocentrique : impérialisme culturel. La menace communiste est le point de départ pour penser le

développement. Les théories de la modernisation ont fourni une base théorique à la promotion du modèle US.

Le développement signifie un but unique : atteindre la modernité.

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3) Les théories sociologiques de la modernisation

= un aspect de la théorie de la modernisation qui va essayer de voir les changements (au niveau des structures sociales) qui doivent apparaître pour que la société se modernise. = nouvelle approche des théories du changement social. On y inclut l’idée de progrès, d’évolution.

On va penser le changement et la transition d’une société traditionnelle à une société moderne.

On va penser la meilleure trajectoire de changement. Quelles sont les dimensions sociales qui doivent intervenir pour la croissance économique ?

- Le moteur de changement est la croissance économique. Mais ça nécessite des conditions culturelles et sociales.

- Il y a un risque de rupture du processus de modernisation : si la modernisation se fait de manière anarchique (sans intégration), ça peut mener à la Révolution.

Il y a eu différentes théories sociologiques sur le passage entre la société traditionnelle et moderne ;

- Les thèses de PARSONS (années ’50)

Il étudie la dichotomie entre sociétés industrielles et traditionnelles, l’évolution de l’une à l’autre et le rôle des populations.

Son analyse est multidisciplinaire mais avec une grande importance de l’approche économique.

Il va montrer que dans une société, tous les éléments sont interdépendants et changent comme un ensemble. On passe d’un Etat inférieur vers un Etat supérieur avec 3 étapes : les sociétés primitives, intermédiaires et modernes.

Il tente, via une approche dualiste, de définir les sociétés traditionnelles >< sociétés modernes ; Société traditionnelle : il y a des liens communautaires, la prédominance du sacré, des rites, pas de distinction des pouvoirs. Dans la société moderne, il y a des différences sociales, la consommation est rationalisée et les hommes et les femmes sont capables d’être entrepreneurs. Cette société moderne a besoin d’institutions (politiques, sociales,…), d’une monnaie et d’un marché ainsi que de pratiques démocratiques.

- LERNER (1958)Pour lui, ce qui différencie l’homme moderne, c’est sa mobilité physique, sociale et psychique. Il insiste donc sur l’importance de la mobilité et celle des institutions permettant de garantir cette mobilité (sécurisation de ceux qui prennent des initiatives.

- INKELES (1969) Selon lui, il y a 7 caractéristiques de la modernisation ;

L’entreprenariat. Le basculement vers des nouvelles formes d’autorité ( autorités traditionnelles

vers gouvernement,…). Croyance dans la science et la médecine. L’ambition à la mobilité sociale. Planification de ses activités. Participation à la politique. L’intérêt pour les nouvelles nationales et internationales.

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4) La théorie politique de la modernisation

- Elle cherche à déterminer les changements politiques lors du passage de la société traditionnelle (institutions indifférenciées, confusion entre les pouvoirs) vers la société moderne (forte spécialisation des fonctions et décentralisation des compétences).

- 3 représentants importants ; entre les années ’50 et ‘70

ALMOND (inspiré de Parsons) : la modernité politique c’est la diffusion de la démocratie

multipartisme. Il y a un rôle important de l’Etat et de la construction de l’Etat nation. Il y a un rôle important des élites qui sont LES acteurs du changement. La modernisation économique doit précéder la modernité politique.

Il définit 3 systèmes politiques qui marquent la transition vers le moderne :- Le système primitif : culture politique locale (pas d’Etat) et peu

différenciée.- Le système traditionnel : structure sociale un peu différenciée et un

pouvoir autoritaire qui centralise le surplus économique.- Le système moderne : il est fort différencié et il y a beaucoup de

groupes d’intérêts, avec un degré plus ou moins grand de culture de participation.

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5) La théorie économiques de la modernisation

- Le modèle de ROSTOW (1960) s’est imposé comme modèle pour la théorie du développement. Rostow veut persuader les pays sous développés d’adopter un modèle capitaliste libéral et démocratique. Il aura de l’influence sur les politiques de développement de l’époque.Selon lui, il y a 5 étapes de la modernisation économique :

1) La société traditionnelle : technologies primitives, une économie limitée à l’agriculture, pouvoir politique dominé par les propriétaires terriens, peu de mobilité sociale, fort fatalisme et un résistance au changement.

2) Les préconditions au décollage ( comme GB fin 17ème) : développement des sciences modernes et du commerce, développement d’une minorité tournée vers le progrès, innovations technologiques, changement des valeurs (profits et bien être individuel), expansion des marchés mondiaux,… Mais persistance de la société traditionnelle.

3) Le décollage : fin des résistances traditionnelles, croissance continue et auto-entretenue, augmentation de l’investissement et accélération du progrès technologique. En 10 ou 20 ans : transformation de la société.

4) Le chemin vers la maturité : progrès économique, accélération du développement, augmentation de la productivité et des revenus,...

5) Age de la consommation de masse : la population accèdent à la consommation, le moteur de l’économie est le bien de consommation durable et les services, il y a bien-être social. Une société moderne.

ROSTOW se base sur KEYNES (théorie de la croissance) pour établir la théorie de la modernisation.

6) Conclusions

La modernisation est un processus de transition et de rattrapage. La modernisation est un processus multidimensionnel mais place centrale à la

croissance et l’accumulation de capital. La modernisation est un processus universel qui requiert du temps.

C’est un processus homogénéisant, tendant à faire converger les sociétés vers des le modèle occidental.

Théorie de la dépendance

Théories et paradigmes : critiques issues de l’Amérique Latine

Dans les années 1960-70, émergent 3 critiques (faites par des penseurs latinoaméricain)- Le commerce ne permet pas forcément le développement.- Développement et sous développement sont des processus liés- Croissance = développement ?

1. Critique aux théories classiques du marché international (PREBISCH)

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PREBISCH va contester 2 hypothèses de la théorie classique à partir de l’Amérique Latine :- Tout pays peut augmenter son revenu grâce au commerce.- Chaque pays a avantage à se spécialiser dans les exportations en fonction donc de ses avantages comparatifs. Il a montré qu’en Amérique Latine, les termes de l’échange des pays exportateurs de matières premières se sont constamment détériorés face à ceux des pays industrialisés.Il n’y a donc pas augmentation du revenu par le commerce.De plus, la spécialisation de la production n’est pas une bonne chose car si l’on se concentre uniquement sur un secteur et qu’il chute, c’est tout le monde qui en souffre !

- Conclusion : Les pays en développement, les pays d’Amérique Latine sont victimes d’un échange illégal.

2. Développement/sous développement   : processus liés (système international) (PREBISCH)- Il y a des inégalités commerciales qui proviennent des inégalités du développement. Ces inégalités de développement sont la conséquence de l’expansion du système capitaliste au cours du temps.On a en effet une spécialisation des relations commerciales (AL = exportateurs de matières premières).

- Les causes du sous développement latino-américain : Le libre échange confine l’Amérique Latine à un rôle d’exportateur de matières

premières. Les exportateurs de matières premières subissent une constante dégradation des

termes de l’échange. L’économie mondiale est donc un système de domination au profit du centre et

qui crée le sous développement à la périphérie.

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Page 10: ANALYSE DU DEVELOPPEMENT

- Développement et sous développement font partie d’un même processus :des conditions favorables au centre sont étroitement associées à des conditions défavorables à la périphérie et inversement.

- Il faut donc une rupture de ce système de dépendance via des stratégies autocentrées. Il faut intégrer une dimension interne au processus de développement.

3. Croissance = développement   ?

- Réflexion par CARDOSO dans les année ‘60/70- L’Amérique latine a une développement dépendant. 4 problèmes à ça :

La croissance économique ne crée par une croissance d’emploi. Il y a une distribution des revenus très inégalitaires. Production axée sur les produits de luxe (on produit peu de voiture car peu de

gens peuvent les acheter mais de luxe vu qu’une minorité de gens concentrent les revenus).

Il y a un endettement étranger important. Les créanciers arrivent en 1980.

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Page 11: ANALYSE DU DEVELOPPEMENT

L’école du « système monde »- Elle veut analyser l’évolution des sociétés dans le temps long.- Elle déconstruit l’approche linéaire et techniciste de la théorie de la modernisation.- elle va plutôt reconstruire l’histoire des relations centre – périphérie.

- L’école des Annales (1929)Différentes idées :

Elle veut revoir l’histoire en mettant l’accent sur le temps long. Elle veut une analyse comparative des sociétés des sociétés afin de comprendre

leurs différences de développement. Elle veut une explication de l’histoire à partir des acteurs, des conflits,…

BRAUDEL, années ‘50 ,s’inscrit dans cette façon de pensée de l’école des AnnalesIl va étudier le bassin méditerranéen de la fin du 16ème et va introduire la notion d’économie monde :Son idée : Chaque zone géographique se définit par rapport à une triple réalité :

L’économie monde dépasse le pays : ce sont des régions autosuffisante à l’intérieur desquelles il y a des échanges.

Il y a toujours existence d’un centre. Il y a des zones intermédiaires (périphéries, défavorisées par rapport centre.). Il y

a un rapport de domination et de dépendance entre centre et périphérie. On a un système structuré en sous systèmes.L’économique est un moteur mais ce n’est pas le seul (il y a aussi le politique, le culturel,…). Par rapport au passage de l’économie élémentaire au capitalisme, Braudel parle de 3 niveaux dans l’économie :

L’économie traditionnelle -> pêcheurs, paysans. Pas d’échanges commerciaux mais du troc.

L’économie du marché : développement du monétaire et des petits marchés régionaux.

L’accumulation et le capitalisme, avec des marchés beaucoup plus lointains et liens entre les grandes villes.

Petit à petit, quand on passe à l’économie de marché, il va y avoir spécialisation et division du travail. Ensuite les bénéfices vont être réinvestis dans les techniques de communication et le commerce international se développe. L’un de ces niveau ne disparaît pas à l ‘arrivée de l’autre !

- L’école du système mondeWALLERSTEIN , années ’70, va appliquer les idées de Braudel.

Selon lui, l’économie monde s’étend avec le capitalisme et on en arrive à un système monde (monde entier). Les pays s’intègrent petit à petit dans le système du capitalisme.

Il va donc traiter l’histoire mondiale comme le développement d’un système unique en interaction, système lié à l’expansion du capitalisme.

Il existe 3 principales zones économique selon lui :- Le centre : pays à haut niveau de développement au système de production complexe.- La périphérie : pays aux caractéristiques opposées.- La semi-périphérie : pays entre les 2, dont la production industrielle s’est accrue et qui joue un rôle important dans le fonctionnement du système.

Apport de l’école du système monde :- On a une évolution où la modernisation ne se fait par étapes mais est comprise dans l’histoire longue.- C’est une vision du monde + globale et d’interdépendance entre tous les pays. Il y a interrelation entre l’économique, le social,…

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Page 12: ANALYSE DU DEVELOPPEMENT

Evolution des politiques de développement depuis les années 1980 : de la crise de la dette aux objectifs du

millénaire

1) De 1975 à 1990   : la crise de la dette et la décennie perdue

A. La crise de la dette

- Au cours des années 1970, il y aura des changements importants : 1973 : crise pétrolière -> De l’argent va pouvoir être mis en banque -> = Plus de

possibilité d’accord de prêts aux pays du Sud sans trop ragrder. Il y aura une forte augmentation de l’endettement des pays du Sud dans les

années 1970. Les pays du Tiers-monde vont être obligés de tourner leur économie vers

l’exportation et sont donc de + en + dépendants des créanciers.

- Différents facteurs vont amener la crise dans les Pays en voie de développement fin des années ’70, début des années ‘80

Ralentissement de l’activité économique au Nord -> chute de la demande de matières premières du Sud -> Chute des prix = dégradation des termes de l’échange.

Etant donné qu’on a beaucoup prêté et qu’il y a moins d’argent dans les banques, il va y avoir une hausse des taux d’intérêt.

1982 : le Mexique se déclare incapable de payer sa dette. Il arrêt de payer et s’en remet aux institutions internationales qui vont chercher une manière d’alléger la dette et de trouver des alternatives.

- Durcissement des conditions de prêt dès les années 1980

- De nouvelles politiques internationales liées aux prêts se développent dans les années ’80 et ‘90

Il y aura accord du FMI pour de nouveaux prêts sous condition très stricte, si les pays du Sud respectent les Plans d’Ajustement Structurel.

Ca veut dire qu’il y a perte d’autonomie des pays du Sud sur leurs priorités de développement . Les politiques leurs sont imposées et sont très tournées sur le remboursement de la dette.

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Page 13: ANALYSE DU DEVELOPPEMENT

B. Des politiques d’ajustements structurels

- Afin de remettre les pays en voie de développement sur la voie d’un développement économique rationnel.

- Les Plans d’Ajustements Structurels  Ils sont mis en place par le FMI, dans une logique libérale. 3 points essentiels : On met l’accent sur l’importance de l’économie, basée sur la libéralisation des

échanges et le mouvement des capitaux. Privatisation des entreprises. Il faut une réduction du rôle de l’Etat.

Pour ça, on va donc : Discipline budgétaire : contrôle des salaires, augmentation des impôts,… On limite les dépenses publiques (enseignement, soins de santé, bien-être,…).

Logique où la solution est le privé, le marché et la croissance économique or aujourd’hui on remet ça en question. La libéralisation est LA volonté du Nord, sans se soucier du développement humain,…

- 1988 : G7 décide d’accorder des réductions de dette aux pays les plus pauvres:

C’est la première fois qu’on fait ça. Mais pas d’annulation de la dette !

C. Critique des ces politiques d’ajustement

Ces critiques seront émises de différents milieux :- Certains considèrent que ces mesures de libéralisation ont aggravé l’instabilité économique. Ca n’a donc pas les conséquences voulues et ça a renforcé l’économie informelle.

- ESQUIVEL : « Le peuple doit assumer une dette dont les bénéfices ne leurs sont jamais parvenus ».

- Le PNUD montre que dans les années 1980, le taux d’intérêt des pays pauvres était 4 fois plus importants que ceux des pays riches.

- L’UNICEF va être la 1ère à montrer les conséquences sociales des PAS : manque de moyens dans la santé,,…

- Les femmes sont fortement touchées par les PAS  (UNICEF): Réduction du budget des soins de santé : conséquences sur femmes et les

enfants. La diminution des budgets de l’éducation aura surtout une conséquence sur les

filles. Développement d’une économie informelle où au départ il y aura + de femmes.

2) De 1990 à nos jours

A. Les programmes de lutte contre la pauvreté

- Années ’90 : on voit se développer un discours où domine le thème de la mondialisation. Approche dominante : la croissance et la réduction de la pauvreté va se faire par l’intégration des pays dans l’économie mondialisée.

- Dans les années ’90, on va commencer à s’intéresser au développement humain.

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Page 14: ANALYSE DU DEVELOPPEMENT

- 1995 : Sommet Mondial sur le développement social, CopenhagueC’est la première fois qu’on parle des problèmes sociaux à un sommet : on va dresser le bilan de l’aggravation de la pauvreté, du chômage, des dégâts sur l’environnement,…Le modèle économique n’y est toutefois pas remis en question.

- PNUD, 1990, publie son premier rapport sur le développement humain.

- A partir de 1996, on définit les PPTE pour lesquels des programmes de réduction de la dette sont mis en place.

- 1999 : on développe les PRSP, Programmes de Réduction stratégique de la Pauvreté : on va demander aux PPTE de faire ces programmes. L’idée ici, est de définir un programme contre la pauvreté avec la participation locale.L’objectif du PRSP : assurer que l’allègement de la dette octroyée aux pays bénéficiaires de l’initiative en faveur des PPTE soit utilisé au profit de la lutte contre la pauvreté.

A partir de la participation populaire, chaque pays doit réaliser un document (DRSP) avec :

La situation socio-économique de leur pays Les objectifs pour la baisse de la pauvreté Le document doit être le fruit d’un processus participatif

Critiques : La BM a encouragé le processus de participation mais a trop fort influencé les

objectifs à réaliser. On ne remet pas en cause le modèle de développement qui est imposé.

La participation de la population a été très sélective (dans le temps, dans l’espace et dans le type).

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Page 15: ANALYSE DU DEVELOPPEMENT

B. Les objectifs du millénaire, 2000

La déclaration du millénaire : objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), 1999

Cette déclaration du Sommet du Millénaire, en 2000.8 objectifs fixés afin de réduire de moitié la pauvreté dans le monde d’ici 2015.

- Il y a 8 objectifs et 40 indicateurs quantifiables : éradiquer l’extrême pauvreté et la faim Développer une éducation primaire universelle Promouvoir l’égalité des sexes = objectif consacré à l’égalité de genre. Assurer un environnement durable …

Cette approche doit permettre de mesurer les progrès ente 1990 et 2015

- Chaque pays doit réaliser un rapport sur l’évolution des objectifs du Millénaires. Ce rapport doit permettre :

De situer le pays dans la région et dans le monde sur base d’indicateurs définis. D’analyser les difficultés et le chemin encore à parcourir. D’identifier des stratégies pour y remédier.

- L’objectif 8 : « développer un partenariat mondial pour le dvlt » est appliqué aux pays riche

Financement du développement correspondant à 0.7% du PIB Il inclut des modifications de la politique d’allégement de la dette. Il inclut des modifications de la politique de gouvernance mondiale. Il nécessité de revoir nos politiques commerciales et économiques.

- Rapport du Suivi Mondial (FMI), 2007 :Il fait la constatation que la grande majorité des pays n’atteindront pas les objectifs du Millénaire d’ici 2015 si les tendances actuelles se confirment.Le plus grand perdant est l’Afrique subsaharienne.

- Critiques ? L’OMD reste basé sur un modèle de développement néolibéral. L’OMD a une vision du genre réduite à la situation de la femme. Celle-ci est perçue

comme vulnérable et victime. On ne la considère pas comme un véritable acteur, on reste dans une logique d’assistance.

les objectifs fixés sont moindres que ceux des grandes conférences précédentes. C’est donc un peu une sorte de retour en arrière… On ne prend pas en compte la croissance démographique, les inégalités,…

La notion de développement humain est donc introduite dans les années ’90.

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Page 16: ANALYSE DU DEVELOPPEMENT

Genre et développement : vulnérabilité, gestion des ressources et rapports sociaux de sexe

1) genre   : un nouveau paradigme   ? - L’approche genre va étudier les rapports hommes femmes dans la société. - Le genre est une construction sociale : « on ne naît pas femme, on le devient ».- Ces différences psychologiques et socioculturelles vont engendrer des différences de statut, de rôles, des rapports de dominations hommes/femmes.

2) Les femmes   : un rapport spécifique aux enjeux de développement   ? 2 critiques au modèle centré sur le développement et veulent une vision non centrée uniquement sur l’économie monétaire mais sur d’autres types d’économie (le troc, l’échange) ;- Ecoféministes (années 1960)- Economie féministe. Elles veulent valoriser le travail des femmes dont l’économie ne tient pas compte.

- Les féministes soulignent que les femmes ont un faible accès et un contrôle aux ressources naturelles, ce qui peu accroître leur vulnérabilité et influencer le comportement (logique à court terme-Inde) - Progressivement, il y aura une modification des rôles économiques et sociaux respectifs des hommes et des femmes suite à différents processus :

La modernisation agricole (+ de travail pour les femmes) Le développement des cultures de rente (Les hommes Aux vagues migratoires (hommes absent…).

- Modification des ménages : augmentation du nombre de ménages dirigés par des femmes.

- Modification du mode de consommation Une hausse de revenus peut amener à un changement alimentaire plus proche du

modèle urbain. Mais le changement alimentaire n’est pas toujours positif. Exemple andin : le

développement du Quinoa.

- Il faut toujours penser le développement de manière globale. Quand on introduit des projets de développement, il faut toujours voir les conséquences que cela aura sur le travail des femmes, des hommes et des enfants.

Exemple d’un projet de modernisation agricole.

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Page 17: ANALYSE DU DEVELOPPEMENT

3) Les politiques de développement intègrent les femmes, puis le genre- On va voir apparaître des politiques de développement qui intègrent les femmes au développement. Ensuite, petit à petit, on passe de l’importance d’intégrer les femmes dans le développement à la notion de genre et développement (où on regarde le rapport homme femme et les causes structurelles).

- dès 1970, Boserup montre qu’on n’a pas pris en compte les femmes dans les politiques de développement.

- 1975 : avec la Conférence de Mexico des Nations-Unies : Dès 1975, idée qu’il faut intégrer les femmes dans le développement mais on ne cherche pas à regarder les rapports, le problème structurel de la société.

- 1993, Moser insiste sur l’importance de travailler à 2 niveaux : -> celui des besoins pratiques = Besoins à court terme. -> Celui des intérêts stratégiques = Besoins à plus long terme.

Moser identifie 4 approches : L’approche «   bien-être   »  : dans les années ’50, on se concentre sur la diminution

de la pauvreté. C’est une approche qui répond à des besoins pratiques. L’approche «   efficacité   »  : dans les années 1970-85, on considère qu’il faut que

les projets intègrent la femme dans l’économie. Analyse qui considère les femmes comme une ressource économique.

L’approche «   lutte contre la pauvreté  », des années 1970-85.

Jusqu’ici : On est toujours dans les besoins pratiques, on ne remet pas en cause les rôles des et des femmes..

L’approche de l’   «   équité   »  : dès les années 1975, progressivement, on remet en question les rapports de genre au sein de la société. Volonté que les femmes deviennent actrices, surtout à partir des années 1990, lorsqu’on entend parler de la notion de empowerment. C’est à partir de là qu’on passe de l’intégration des femmes dans le développement à l’intégration du genre dans le développement.

EMPOWERMENT, (1985) = donner aux femmes plus de pouvoir et d’autonomie.Cette notion vise le changement des rapports de genre.

- 1995 : le PNUD va créer des indicateurs sexo-spécifiques, pour mesurer l’impact sexo-spécifique de l’ajustement structurel.

- 2003 : Commission Economique Africaine CEA Elle met en place de nouveaux indicateurs de développement et d’inégalités entre

les sexes, propre à la situation du continent africain.

Intégration des Femmes dans le Développement : volonté d’intégrer les femmes et d’obtenir un développement efficace.Genre et développement : volonté d’accroître le pouvoir et l’autonomie des femmes et d’obtenir un développement durable.

4) Critiques des politiques de développement par   les mouvements de femmes

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- Dans les années 1980, les mouvements de femmes et les mouvements féministes du Sud vont critiquer l’approche de l’Intégration des femmes dans le développement.

Il faut prendre en compte les hommes et les femmes dans le développement et non considérer les femmes isolément.

Les femme vont critiquer l’approche occidentale qui considère trop les femmes comme des victimes et non comme des acteurs.

- 1985 : les mouvements du Sud vont revendiquer l’empowerment des femmesElles refusent de considérer les femmes du sud comme des victimes.

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Enjeux et conflits d’acteurs autour d’un territoire dans le développement

1) Introduction

- Les différents acteurs ont des visions et des attentes différentes du développement. Cf. JP PEEMANS : a) « ordre des choses » = le progrès

b) « ordre des peuples ou des gens ».

- PEEMANS voit le développement à partir des acteurs sociaux.L’ordre des peuples signifie leur donner la parole, le choix de leurs politiques de développement.

- Il faut comprendre et prendre en compte les différentes logiques des acteurs :Pour une société donnée, on peut parler de 3 niveaux de logique (DEBUYST,2001) : Les logiques sociétales = ensemble de la société

Les logiques institutionnelles : répondent aux finalités et intérêts des institutions

Les logiques des acteurs : expliquent les comportement des acteurs.

2) Les logiques sociétales

= Reproduction de la société.- Les logiques sociétales sont internes à la société et vont être influencées par des logiques externes.

- Selon PEEMANS, au sein d’un même territoire, il existe des logiques sociétales différentes. Elles sont liées à des pratiques et conflits d’acteurs ;

Logiques des acteurs globaux = dans la logique de modernisation, d’accumulation.

Logique des populations : pour qui le territoire est un lieu de vie. Logique des réseaux : un territoire n’est jamais isolé.

3) Les logiques institutionnelles

- Il y a les institutions nationales et internationales (NU, Bretton Woods, BM, FM, OMC,…).- Quelques éléments à considérer :

Les objectifs : s’intéresser aux visées de l’institution et à ses actions concrètes. Il faut aussi prendre en compte les non-dits . Cf ruse des acteurs face aux bailleurs.

Les échanges : mesurer le degré d’ouverture des institutions. Mais souvent, il y a compétitions entre les institutions.

Les principes de réglementation. Les ressources  = Manière dont les institutions vont être financées.

4) Les logiques des acteurs

- Comprendre les logiques des acteurs permet de comprendre les comportements des acteurs sur un territoire et de prévoir quelles vont être la réaction des différents acteurs si nouveau projet. Il faut toujours se replacer dans le contexte de l’acteur.

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- Les logiques d’acteurs sont liées à des trajectoires personnelles, leur position sociale, l’insertion dans une institution,…

- Dans les programmes de développement : difficulté de communication entre les acteurs d’univers culturels différents : différents points de rupture :

Ruse Notion de projet et de demande écrite. Durée du projet Espace géographique souvent limité Apparition de nouveaux acteurs -> déséquilibre au sein de la société.

- Importance du genre dans la logique des acteurs : L’impact des politiques de développement est différent selon le genre. Lors de situations de crise (guerre, famine,…) : l’impact est différent pour les

hommes et les femmes. Il faut prendre en compte les aspects de genre dans la planification de

programmes de développement, via une approche participative.

3) Il faut une approche systémique des logiques sociétales

- Il faut prendre en compte toute la complexité de la réalité dans les processus de développement des sociétés : les systèmes de pouvoir, le rôle des acteurs, les contraintes,...- Il faut prendre en compte la diversité et l’inégalité.

- Le cadre d’analyse de référence = le système capitaliste global : il faut : Analyse politico-économique des structures de pouvoir Analyse socio-institutionnelle. Analyse des groupes sociaux.

- Importance de la contextualisation historique

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4) Le MAB à Minacu, brésil

- Le MAB est un mouvement social pour soutenir les familles déplacées pour qu’elles soient indemnisées. - On a changé un territoire au niveau des acteurs.- On n’a pas tenu compte des conséquences sociales et économiques.

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Incorporation d’indicateurs du développement social

1) Les indicateursUn indicateur est une donnée quantitative ou qualitative qui sert à représenter une problématique donnée. Ce ne sont que des instruments de mesure du degré de réalisation d’objectifs préalablement définis par les acteurs.Les indicateurs permettent de condenser l’information et de simplifier l’approche des phénomènes. Les indicateurs n’ont d’intérêt que s’ils permettent un examen des résultats et aboutissent à des réorientations politiques.

2) Après la seconde guerre mondiale, le développement était assimilé à la croissance économique, avec comme indicateurs les PIB et PNB.Depuis les années ’90, il est courant de parler du Développement Humain.

3) La démarche du PNUD :

- Depuis 1990, ils ont créé 4 indicateurs ainsi qu’un rapport mondial sur le développement humain.3 dimensions les + importantes :

Vivre longtemps et en bonne santé Etre instruit Avoir accès aux ressources permettant un niveau de vie convenable. (Mais qu’est

ce qu’un niveau de vie décent ?).

IDH

= mesure le niveau moyen d’un pays en terme de potentialités humaines élémentaires.

3 variables retenues: l’espérance de vie à la naissance Le niveau d’éducation Le revenu.

3 catégories de pays : Développement humain élevé : IDH > 0.800 Développement humain moyen : 0.5 < IDH< 0.8 Développement humain faible : IDH < 0.5

valeur maximale = 1.L’IDH permet également des comparaisons internationales.

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Critique :- les inégalités de répartition entre les différents groupes sociaux sont invisiblesSi on veut provoquer des changements et avoir un développement ciblé, il est important d’aller plus loin et de prendre en compte les différences entre groupes sociaux, de genre,…- L’IDH ne prend pas en compte certaines notions comme l’environnement,…

ISDH = indicateur sexo-spécifique de développement humain.

- Il reflète les disparités entre les sexes en termes de potentialités humaines élémentaires (accès à l’éducation,…).C’est donc un IDH pondéré en fonction des inégalités entre les sexes.L’ISDH classe 130 pays sur une échelle mondiale. Attention, il porte sur la situation moyenne de l’ensemble des habitants d’un pays sans rendre visibles les inégalités de répartition entre différents groupes sociaux.

- Il n’est pas nécessaire d’avoir un revenu élevé pour pouvoir lutter contre les inégalités entre les sexes. - L’égalité des sexes va nécessairement de pair avec une croissance économique forte.

- Les processus sont complexes et il n’y a pas de relation de cause à effet : des pays peuvent avoir un IDH élevé mais de très grandes inégalités.

IPF : indicateur de participation des femmes (au nv politique)- L’IPF se concentre sur la question de savoir si les femmes et les hommes sont à même de participer activement à la vie politique et économique et de prendre part aux décisions.

- 3 grands types de variable : Le revenu La part de participation aux décisions économiques Les possibilités de carrière dans le politique et la part de participation aux

décisions politiques.

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IPH = indicateur de pauvreté humaine.- Il intègre les revenus mais aussi un indicateur de santé (proba de mourir avant 60 ans), d’accès à l’enseignement (difficultés à comprendre un texte écrit) et le chômage de longue durée.

- IPH Wallonie < IPH de Belgique. L’IDH belge s’améliore mais la situation se dégrade en Wallonie.- Pays nordiques (sécurité sociale importante) >< Pays anglo-saxons an terme d’inégalités.

- La pauvreté humaine dans les pays pauvres : Attention à la répartition des richesses :

-> Afrique : grande pauvreté-> Amérique latine : grandes inégalités.

- Coefficient de Gini est l’indicateur qui permet de mesurer la concentration des revenus. = 0 quand la distribution est parfaitement égalitaire.

- On voit qu’il y a des différences entre pays mais également à l’intérieur d’un pays. A partir de tous ces indicateurs, on peut voir les différences à l’intérieur d’une région !

Critiques à l’IDH

- La critique des indicateurs est une critique politique.- L’IDH ne prend pas en compte certaines variables qualitatives comme la liberté, la gouvernance, l’environnement, la sécurité des individus,…- L’IDH mesure difficilement les changements à court terme.- Il y a une absence de données fiables.- Certaines variables de ces indicateurs ne sont pas de bonne dimension et varie d’un pays à l’autre (exemple de la définition de l’alphabétisation).- L’IDH a une faible capacité de mesurer des inégalités.- L’IDH ne prend pas en compte l’économie informelle donc il sous évalue les pays où celle-ci est dominante.

- On va donc chercher de nouveaux indicateurs :des indicateurs du progrès véritable, intégrant des facteurs de bien-être durable de nature économique, sociale et dans lesquels on prend en compte les contributions d’activités non monétaires.- La CEA a développé ses propres indicateurs sexo-spécifiques en 2003. Ils tiennent mieux compte des réalités de la société africaine.

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Migrations et développementIl y a 30 ans, on percevait le migrant de façon négative (fuite de cerveau,…).Aujourd’hui, ces migrants qui envoient de l’argent sont parfois perçus comme les acteurs du développement de leur pays d’origine.Les liens entre la pauvreté et la migration sont complexes : la migration ne vient pas seulement de la pauvreté. De plus, migration et développement sont en relation de manière variable.

Rapport de la Banque Mondiale sur les envois de fond et l’exode des cerveaux, 20065 thèmes ont été abordés :1) Fuite des cerveaux- Dans les pays très pauvres et de taille modeste, la fuite des cerveaux est importante.- Dans les grands pays, l’exode a un impact réduit (de manière relative) et les migrants vont surtout occuper des emplois qualifiés.- Certains considèrent qu’il y a un gaspillage de cerveaux car très peu migrent et trouvent du travail équivalent à leur formation. Le rapport montre que la pays d’origine est déterminant :

La langue est très importante (migrants du Royaume Unis >< Mexicains) Les Indiens ont plus facile à être intégrés car ont développés des créneaux très

demandés (informatique) >< mexicains par exemple.

2) L’envoi de fonds   : un avantage pour les pays d’origine des migrants  

On a ici une vision beaucoup plus positive des migrants. Le rapport montre que :- Quelque soit le profil des migrants, les envois de fond contribuent à faire reculer la pauvreté dans leur pays d’origine . Le rapport considère à nouveau le développement comme une croissance économique or cela n’amène pas forcément le bien-être social !si on prend une perspective micro, c’est vrai que les envois de fond diminue la pauvreté et augmente le bien-être familial. Mais pas au niveau macro ! Parfois, l’envoi d’argent n’a un effet que très limité vu la grande pauvreté. Attention à ne pas considérer le développement comme seulement économique et où l’envoi de fond résoudrait tout.

- Idée actuelle : l’envoie de fond permet la lutte pour le développement. Mais cet envoi de fond ne responsabilise ni l’élite, ni les organisations internationales, ça ne fait intervenir que les migrants comme acteurs du développement. De plus, cela peut avoir des effets négatifs sur la famille : problème de destruction familiale qu’engendrent les migrations.

3) Une chaîne mondiale de soins (Care drain)

- Elle est produite par la migration, surtout celle de la femme. Aujourd’hui, la migration est de plus en plus féminine.

1) Accroissement de la demande de main d’œuvre domestique dans les pays du Nord vu les problèmes de vieillissement de la population

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2) Les femmes s’intègrent de plus en plus au marché du travail, surtout dans les pays du Sud.

Conséquences : une chaîne mondiale de soins se développe. Transfert du Sud au Nord. Si ce travail était bien rémunéré, des gens du Nord le feraient mais ce n’est pas le cas et ça produit la migration.

- Il faut aller au delà de la question financière : exemple : membres de la familles qui reçoivent 300 euros du migrants image du migrant qui a réussi et qui vit bien. Parfois, ils se rendent compte des conditions de travail horrible infligées au migrant. Ca peut provoquer un bouleversement, une crise au sein de la famille. Le migrant est obligé d’avoir un coté ostentatoire de montrer qu’il a réussi sinon c’est la honte.

4) Etude de cas   : le cas de l’Equateur

- Tendances récentes de la migration AL – UE : La migration latino couvre différentes destinations : grande diversification. Ca reste une migration surtout économique Une migration qui se féminise de plus en plus. Développement de pratiques transnationales (envoi de fond, tourisme, commerce,

…) Amérique latine et caraïbe = 1ère région de transfert de fonds.

- controverse : l’envoi de fond diminue la pauvreté au niveau macro économique ? Non, au niveau micro (des familles) car pour le niveau macro, il faut des politiques + larges. Idée qu’on ne peut pas obliger quelqu’un à investir avec l’argent qu’il reçoit. Impact très réduit des envois de fond sur la distribution des revenus.

- Le cas équatorienLa migration a touché tout le pays mais certaines régions + que d’autres. La migration est un processus massif. Il y a eu un boom de migration en 1999 et 2000 (crise). Cette migration nouvelle se dirige surtout en Espagne et en Italie plus qu’aux Etats-Unis. Elle touche + de femmes que d’hommes !Ce n’est pas seulement les gens pauvres qui migrent car pour le faire il faut de l’argent.

5) Pauvreté, migration et développementEtudier cette relation demande une approche pluridisciplinaire. De plus en plus, les migrants, loin de couper la relation avec le pays d’origine, tentent au contraire de garder une double identité.>< Théorie de la modernisation qui dit qu’un migrant qui arrive dans un pays + développé oublie sa culture d’origine et s’adapte.

Idée : il faut articuler les 2 territoires, il faut un co-développement ! au niveau du conseil de l’Europe, il y a des propositions de co-développement :- Il faut dissocier les politiques d’aide au développement (où on reconnaît les migrants comme des acteurs du développement) des politiques d’aide au retour.- Il faut voir de quelle manière les migrants contribuent au développement de leur pays d’origine. Les migrants ont aussi un rôle dans la dynamique du pays d’accueil.

- L’interaction entre la pauvreté, la migration et le développement est complexe. Attention aux idées reçues : « les migrants sont les + pauvres », « l’envoi de fond permet le développement du pays d’origine de manière décisive » oui et non : il faut nuancer !

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- Migration – pauvreté et développement sont multicausal et en interaction.

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