À propos d’un cas de maladie de graves
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actualités | revue de presse
4 OptionBio | Lundi 6 octobre 2008 | n° 406
À propos d’un cas de maladie de Graves
Ce cas clinique concerne une jeune femme âgée de 23 ans, consultant son médecin pour
des palpitations.
Tableau clinique et bilanDepuis six mois, la patiente souffre de diarrhée, de perte de poids (envi-ron 5 kg) malgré une bonne alimen-tation et présente une tachycardie. Elle est devenue très irritable et paraît anxieuse.À l’examen clinique, la glande thyroï-dienne est globalement augmentée
de volume (deux fois la normale). Le bilan sanguin montre un taux de TSH effondré à 0,02 μU/mL (normale comprise entre 0,35 et 45 μU/mL) et un taux augmenté de T4 libre à 4,10 ng/dL (normale entre 0,89 et 1,76 ng/dL). Le diagnostic de mala-die de Graves, plus connue sous le nom de maladie de Basedow, est alors posé.
La maladie de Graves ou de BasedowCette pathologie affecte environ 0,5 % de la population et est res-ponsable de 50 à 80 % des cas d’hy-perthyroïdie. Cette hyperthyroïdie est due à la circulation d’anticorps de type IgG se fixant et activant le récepteur de la TSH couplé à la protéine G. Cette activation stimule l’hypertrophie folliculaire et l’hy-perplasie, entraînant une augmen-tation de volume de la thyroïde et une augmentation de la production
d’hormones thyroïdiennes T3 et T4 de 20 à 30 %. L’étude de la fonction thyroïdienne révèle typiquement une suppression du taux de TSH sérique et des taux sériques élevés de T3 et T4. Au niveau du bilan lipidique, on observe une diminution du cholesté-rol total et du LDL-cholestérol ainsi que de la lipoprotéine A.Les signes ophtalmologiques, ici absents mais habituellement clini-quement apparents, sont détectés par l’imagerie orbitale dans 80 % des cas. Ils sont variables : exoph-talmie, œdème périorbitaire, inflam-mation, kératite, photophobie, ou encore infiltration des muscles extra-oculaires.L’incidence de la maladie de Graves est maximale entre 40 et 60 ans. Des facteurs génétiques de suscep-tibilité semblent exister, avec des antécédents possibles dans l’his-toire familiale. Le traitement inclut une médication antithyroïdienne à
base de thionamide, associé à une radiothérapie, et une chirurgie. |
OPHÉLIE MARAIS
médecin biologiste, Paris
SourceBrent GA. Clinical practice. Graves’ disease. NEJM.
2008 ; 358 : 2594-605.
Un vaccin contre le virus H5N1 dérivé de cultures cellulaires
L’émergence d’une pandémie humaine à virus influenza H5N1 est une éventualité. La
vaccination est considérée comme le meilleur moyen pour limiter la dissé-mination d’une pandémie. Mais les approches traditionnelles de fabrica-tion d’un vaccin se heurtent à plu-sieurs difficultés, en particulier dis-poser d’une quantité suffisante dès le début de la pandémie pour avoir un impact réel en termes de santé publique. De plus, les préparations vaccinales contenant des fractions du virus sans adjuvant n’ont mon-tré qu’une faible immunogénicité lors des études cliniques. Un vaccin préparé à partir du virus entier serait sans doute plus immunogène. Pour la première fois, une étude clinique randomisée de phases 1 et 2 a été réalisée sur un vaccin contenant le
virus entier (à faible concentration) dérivé de cultures cellulaires.
Une séroconversion chez les sujets testésLa capacité de ce vaccin à induire des anticorps neutralisants sur dif-férentes souches virales a été testée chez près de 300 volontaires âgés entre 18 et 45 ans. La moitié a reçu 2 doses vaccinales à différentes concentrations d’antigène viral de type hémagglutinine à 3,75 μg, 7,5 μg, 15 μg ou 30 μg, avec ou sans adjuvant. Les analyses sérologi-ques ont été effectuées au moment de l’injection, 21 jours plus tard et au bout de 42 jours. Les résultats montrent que le vaccin induit une réponse immunitaire neutralisante contre la souche virale de clade 1 mais aussi de clades 2 et 3. L’utilisa-
tion d’un adjuvant ne modifie pas la réponse des anticorps. Des douleurs d’intensité moyenne au site d’injec-tion ont été rapportées ainsi que des maux de tête.
Un futur vaccin ?En conclusion, deux doses de vaccin contenant 7,5 μg ou 15 μg d’hémag-glutinine sans adjuvant induisent une réponse immunitaire efficace avec des anticorps neutralisants vis-à-vis de diverses souches de virus H5N1 chez un grand pourcentage de per-sonnes. Ceci montre que la prépara-tion virale étudiée peut être utilisée comme vaccin contre le H5N1. |
OPHÉLIE MARAIS
SourceEhrlich HJ, Müller M, Oh HM et al. A clinical trial
of a whole-virus H5N1 vaccine derived from cell
culture. NEJM. 2008 ; 358 : 2573-84.
Hypervascularisation |thyroïdienne (échographie).
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Le gène de la variabilité glycémique
Une étude française, canadienne et
britannique a identifié un gène qui
contrôle la variabilité de la glycémie chez
l’homme sain.
La découverte du rôle du gène G6PC2
a été rendue possible par l’analyse de
390 000 variants de l’ADN disséminés
dans tout le génome humain, chez
650 Français d’âge moyen, en bonne
santé et non diabétiques, suivis pendant
9 ans (étude DESIR). L’enzyme G6PC2
est uniquement produite dans les
cellules pancréatiques qui sécrètent
l’insuline. Elle pourrait contrer l’action
de l’enzyme glucokinase. Ainsi, le
métabolisme du glucose, qui contrôle
la production de l’insuline dans les
cellules insulino-sécrétrices, semble
jouer un rôle important très au-delà
du diabète. Cette découverte pourrait
avoir des répercussions importantes
car un taux de glucose légèrement élevé
(mais bien en deçà de la définition du
diabète) est associé à une mortalité
augmentée et à l’apparition de maladies
cardiovasculaires chez des individus en
apparente bonne santé.
D’après un communiqué de www.cnrs.fr
Bouatia-Naji N, Rocheleau G, Van
Lommel L et al. A polymorphism within
the G6PC2 gene is associated with
fasting plasma glucose levels. Science.
2008 ; 320 : 1085-8.
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