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AOUT 97i

SOMMAIRE N° 135

par Yves DEBAY

DEPLOIEMENTOpération « Pélican 2 »à Brazzavillepar Yves DEBAY 40

DOSSIERLe 2e régiment étrangerde parachutistes

En couverture.Différentes vues des

légionnairesparachutistes du 2e REP,sur le terrain, au combat

et avec le traditionnelképi blanc. Depuis vingtans, les compagnies du

2e REP sont de toutes lesopérations extérieuresmenées par les forces

françaises, en particulieren Afrique, comme sur la

photo en bas à droitemontrant un légionnaire

parachutiste de laVe compagnie du 2e REP.(Les deux photos du haut :

José Nicolas ;les deux photos du bas :

Yves Debay)

NOUVEAUX MATERIELSpar Jean-Jacques CECILE 56

Directeur de la publication et de la rédaction : François Vauvillier.

Administrateur général : Yves Jobert.

Directeur délégué et secrétaire généralde la Rédaction : Jean-Marie Mongin.

Rédacteur en chef : Eric Micheletti.

Rédacteur graphiste : Gil Bourdeaux.

Rédaction : Dominique Breffort, Christophe Camilotte,Philippe Charbonnier, Marc-Antoine Colin, Jean-François Colombet,Antoine Demetz, Morgan Gillard, Patrick Lesieur, Théophile Monnier,Nicolas Stratigos, Philippe Teulé, Jean-Louis Viau.

Principaux collaborateurs : Paul de Barba, Antonio E.S. Carmo,Jean-Jacques Cécile, Pietro Cedomi, Yves Debay, Brian Dills,Gérard Gorokhoff, Karie Hamilton, Robert Hauterive,Jean-Pascal Hérault, Jean-Pierre Husson, Pierre Kruger,Jean Le Cudennec, Frédéric Lert, Miguel Silva Machado,Gérard Moulinet, Pierre Murtin, Luca Poggiali, Gilles Rivet.

Directeur de Publicité : Jean-Claude Piffret. Tél. : 01.40.21.18.23.

Chef de Publicité : Stéphane Marignac. Tél. : 01.40.21.18.28.

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Vente en kiosque : par NMPP.

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RAIDS est un mensuel publié par Histoire & Collections, SARL aucapital de 600 000 F. Principaux associés : François Vauvillier(gérant), Yves Jobert, Jean Bouchery.

Numéro de commission paritaire : 68 258.

• Photocomposition intégrée Macintosh PowerPC 7200.

• Flashage et photogravure noire : S.C.I.P.E.

• Photogravure couleur : Scanway.

• Impression : N.I.C.

©Copyright 1997. Reproduction interdrte sans accord écrit préalable.

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La spécialisation descompagnies voulue par lelieutenant-colonel Caillaudau début des annéessoixante constitue l'unedes forces du 2e REP, quidispose ainsi decompagnies pilotescapables de guider le restedu régiment, ou d'autresunités, sur des terrainsvariés. Ici, les Zodiac de lay compagnie participent àun exercice dedébarquement.

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AVERTISSEMENTMalgré leurs brillants états de service, les

légionnaires parachutistes sont des hommesplus que modestes. Ils aimeraient parfois queles médias les oublient afin de travailler avecplus de sérénité. Mais il est difficile d'échap-per à sa légende... et, trop souvent à leur goût,bérets verts du 2e régiment étranger de para-chutistes et projecteurs de l'actualité secroisent.

Ce dossier se propose de présenter le2e REP tel qu'il est et nullement de le mythi-fier un peu plus.

Faute de pouvoir embarquer à bord desavions, la composante de la troisièmedimension — néanmoins si importantepour l'unité — ne figure pas dans ce dossier.Faute de temps manquent également lesimages de la 1re compagnie en mission decombat urbain et de la CEA en action avecses armes organiques. Nous espérons vousles présenter dans un futur numéro de RAIDS.

Nul autre que le chefde corps ne pouvait mieuxnous décrire le 2e REPet l'esprit qui l'animeà l'aube du troisièmemillénaire.Lieutenant à Kolweziet capitaine à Beyrouth,le colonel Puga connaîtparfaitement seslégionnaires parachutistes.Le chef de corps est unhomme au franc-parler quine s'embarrasse guère defioritures. Pour lui/ seulecompte l'efficacité et leromantisme militaire dontcertains voudraiententourer le REP ne trouveaucune grâce à ses yeux.

Dossier réalisé(texte et photos)par Yves DEBAY

« Le rôle du chef de corps est de comman-der à partir de son PC et non de jouer lessous-lieutenants », aime à dire le colonel, quiveillera d'ailleurs souvent très tard dans sonPC lors des opérations Almandin et Pélicanen République centrafricaine, puis au Congo-Brazzaville. A la tête du réseau radio, « Soleil »vit avec le REP, et son passé opérationnel lui

Ci-contre.Une grande variété de missions peuvent être

accomplies par le 2e REP tout aussi capable demener une importante opération aéroportée

conventionnelle, un débarquement amphibie, unraid commando ou une intervention « pointue »

en milieu urbain. Pour cette raison, on voit ici descommandos parachutistes à l'entraînement.

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Aucun répit n'est accordé aux légionnairesparachutistes qui, lorsqu'ils ne sont pas en

opération, consacrent leur temps à la remiseen condition ou à des exercices interarmes, le!,un Super-Frelon de la marine nationale vient de

« dropper » des hommes de la 3e compagnie.

permet de juger et de trancher très vite.Le colonel Puga n'aime guère les imagesd'Epinal, mais il se réfère souvent à l'histoiremilitaire pour étayer ses thèses.

Rigueur, professionnalisme, masse et puis-sance de feu doivent caractériser le régiment.La dure réalité des faits lui donne entièrementraison.

« Nous éviterons toujours de tirer, et la mis-sion est réussie si aucun coup de feu n'estparti. Mais si nous devons ouvrir le feu, c'estpour tuer », nous déclare un des sous-officiersdu régiment en contemplant la débauchede munitions gaspillées par les Congolais àBrazzaville.

Un niveau généralparticulièrement élevé

En 1997, « le 2e REP c'est 1 400 légion-naires jeunes, sportifs, physiquement rustiqueset résistants, parmi lesquels on trouve 1 000combattants d'assaut dotés de matériels depointe et d'un niveau de compétence élevé ».La majorité des légionnaires sont des cadrespotentiels et beaucoup peuvent se targuerd'avoir le niveau de moniteur commando.

Les légionnaires parachutistes du 2e REPproviennent d'une cinquantaine de pays dif-férents : on y trouve un tiers de francophonespour deux tiers de non-francophones. Lamoyenne d'âge est de vingt-quatre ans et tousles cadres se plaisent à dire que le légionnai-re parachutiste a les mêmes qualités que ses« aînés ». Les motivations d'engagement sontdiverses : goût de l'aventure, désir de couperavec son passé ou simplement recherche d'unniveau de vie meilleur. Mais ce qui différencie

(suiteenpage13)

DU LEGIONNAIRE PARACHUTISTE A L'OFFICIER DU 2e REPPour beaucoup de jeunes légionnaires, servir au

2e REP est un but.

A dix-huit ans, le mythe du légionnaire parachu-tiste est bien vivace, mais le chemin pour l'atteindreest long... et seuls les meilleurs des nouveaux enga-gés légionnaires se verront remettre la fourragèreaux couleurs de la Légion d'honneur.

L'aventure aura commencé à Aubagne, où s'ef-fectue une première sélection. Sélection physiqueet psychotechnique, puis enquête de sécurité quiécarte les mythomanes, les délinquants majeurs etles hommes n'ayant pas les qualités pour vivre encommunauté. C'est ensuite au sein du 4e régimentétranger — le régiment d'instruction de la Légion,basé à Castelnaudary — que le jeune candidatapprendra les bases de son métier. Dès la prei mèresemaine, il peut postuler pour une affectation au2e REP, mais il lui faudra pour cela être en teie desection à force de volonté. Force de caraciere etsurtout condition physique irrépiochabie seiont iesqualités exigées du futur légionnaire parachutisie.

A l'issue des quatre mois d'instruction, les rneiiieuisdébarqueront à Calvi. Le jeune légionnaire quicroyait en avoir fini avec l'instruction découvre aioisqu'il atout à apprendre. Et notamment la « promo »qui lui permettra d'acquérir le fameux brevet para-chutiste en trois semaines et six sauts. C'est enfinla remise de la fourragère rouge au cours d'une brè-ve et émouvante cérémonie sur la voie sacréedu camp Raffalli. Les anciens sont là et accueillenten compagnies de combat le nouveau légionnaireparachutiste.

La vie d'un légionnaire au 2e REP peut être résu-mée en une succession de périodes passées à

Calvi entrecoupées de manœuvres, de « tour-nantes » en outre-mer, d'opérations et de siagesafin de compléter sa formation.

Une succession de« tournantes » et de stages

Au cours de sa première année, après I obtentiondu brevet parachutiste, le nouveau légionnairegagne une des compagnies de combai où il se trou-ve sans cesse « penectionné ». Certains, des leuiarrivée, ont eu la chance de participe/ à de vén-taoies opérations ani a Koiwezi qu'en Somalie ouau Congo.

Lors de sa deuxième année de service, le légion-naire, suivant ses aptitudes et états de service, seraorienté vers lune des filières suivantes : F1. soifpipmotion au grade de sergent avant ia fin du pitmier contrai ; F2, ou promotion au grade de se.geni avant sepi ans de service ; F3, soit promotionau grade de caporai-chef a six ans de grade.

Une fois pai an, le légionnaire a u i entretiei i avecle cher de corps qui l'orientera personnellement.Chaque légionnaire esi également encouragé danssa carrière a servir deux ans outre-mei soii a la13e DBLE à Djibouti, soit au 3e REI en Guyane, ouau DLEM a Mayoae.

La richesse du régimentAu nombre de 220. les sous-officiers, avec leur

compétence, leur expérience et la fierté de leurcondition, constituent la richesse du régiment dontils sont issus. Autour de leur président — en géné-

ral un major —, ils sont également la mémoire durégiment. L'âge moyen est de trente-quatre ans etsans cesse les sous-officiers du 2e REP se remet-tent en question en suivant des stages au 4e RE, àl'ETAP de Pau, au CNEC à Mont-Louis, à l'écoled'application de l'infanterie à Montpellier, à l'écolede haute montagne à Chamonix ainsi qu'au seind'autres instituts de formation technique de l'arméede terre.

Le plus beaudes commandements

Au totai, 63 officiers servent au 2e REP. De l'as-piram ai; chef de corps et du jeune sous-lieutenantau commandant, tous ont ie sentiment a appaite-nir à ui ie uoinn lunauie prestigieuse. Certains sontissus du rang comme le lieutenant Sabjic, ancienprésident des sous-officiers, qui. au coté du lieute-nani-colonei Morin, jongie avec les réseaux raoïoau PC du régiment lois des opérations. Autre per-sonnage naut en couleur dont la bonne humeur per-manente n empêche pas l'efficacité : le lieutenantPerez-Pria. seul officier de la Légion d origine mexi-caine, capable de tout dénicher là où il n'y a rien !

Commander au 2e REP est assurément pour lesofficiers l'un des plus beaux commandements qu'ilsauront à assurer dans leur carrière, sans oublierque cette période fera très souvent d'eux des offi-ciers supérieurs accédant aux plus hauts postes del'armée de terre. De nombreux généraux, qui y ontun jour commandé comme jeunes lieutenants, sontlà pour en apporter la preuve. i

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L'HISTOIRE DES LEGIONNAIRES PARACHUTISTES

A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, laI Légion étrangère est un corps de troupe renom-I me et polyvalent. Le conflit qui vient de seI terminer a d'ailleurs ajouté quelques lauriers àI une couronne qui n'en manquait déjà pas : de• Narvik à Bir Hakeim et du Liban aux Vosges, le1 légionnaire a démontré qu'il reste le fantassin dei choc par excellence. Néanmoins, un nouveau

type de soldat s'est couvert de gloire pendant leconflit — le parachutiste — enveloppant l'enne-mi par un assaut venu du ciel. La Légion ne dis-pose pas d'unité TAP1, alors qu'un besoin urgentde soldats ayant cette qualification se fait sentiren Indochine. Malgré les arguments de l'état-major qui oppose la rigueur et la lourdeur de laLégion à la souplesse des parachutistes, le3e REI forme en 1949 une compagnie parachu-tiste sous les ordres du lieutenant Morin. L'élanest donné, et un nouveau soldat entre dans lalégende : le légionnaire parachutiste.

Le 1er BEP (bataillon étranger de parachutistes)est créé à Khamisis, en Algérie, le 1er juillet 1948,sous le commandement du capitaine Segrétain.Le 2e BEP voit le jour un peu

Différents insignes desunités de légionnaires

parachutistes.De gauche à droite et

de haut en bas : insignedu 1er régiment étranger

de parachutistes(1951-1961); insigne de

la compagnieparachutiste du 3e REI

(1948-1949); insigne du1er bataillon étranger

de parachutistes(1948-1950) ; insigne duF bataillon étranger deparachutistes, puis du

3e régiment étrangerde parachutistes

(1949-1955); insigne dela compagnieétrangère de

ravitaillement par air(1951) ; insigne de la

1K compagnie étrangèreparachutiste de mortiers

lourds (1953-1954).

plus tard, le 1er octobre 1948, à Sétif. Un 3e BEPest formé en avril 1949 à Mascara et s'installe peuaprès à Sétif, où il devient le dépôt des parachu-tistes légionnaires engagés en Extrême-Orient.

C'est en Indochine, au prix de lourds sacrifices, queva naître l'épopée des légionnaires parachutistes.Dès son arrivée à Haïphong, en novembre 1948, le1er BEP est engagé au combat. Pendant deux ans,le bataillon effectuera une série d'opérations aéro-portées recueillant un bilan éloquent. Le 18 septembre1950, les légionnaires parachutistes sautent sur ThatKhé, lors de l'opération d'évacuation de Cao Bang etdes postes de la RC-4. L'heure du sacrifice a sonné.Entre Dong Khé et Coc Xa, le 1er BEP est anéantidans la jungle et les calcaires. L'honneur est sauf,mais les légionnaires parachutistes ne peuvent affron-ter à la fois la supériorité numérique des Viets et l'in-

En haut.Des éléments d'une compagnie du 2e BEP

investissent un village fortifié. A partir de 1949, le2e BEP sera déployé en Indochine et connaîtra

toutes les zones de combat, du Cambodge au Laos.(Photo ECPA)

Ci-contre.Au printemps 1957, le 2e REP réussira à anéantirplus de 193 rebelles lors d'une opération dans ledjebel Sif. On remarquera l'armement deslégionnaires parachutistes : PM Mat 49 et fusil semi-automatique Garand. (Photo ECPA)

10 l

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compétence du commandement. Le chef de bataillonSegrétain et tous les commandants d'unité sont tués,à l'exception du capitaine Jeanpierre qui ramène vingt-huit survivants. Le 1er BEP sera recréé le 1er mars1951 à Hanoï et comprend, selon la volonté du géné-ral de Lattre, une compagnie indochinoise.

Le 2e BEP débarque le 9 février 1949 à Saigon pourêtre engagé au Cambodge et en Centre-Annam oùil obtient sa première palme. Sous le commandementdu chef d'escadron Raffalli, le bataillon saute surGia Hoï et est violemment engagé à Nghia Lo sur laRC-6. Cette même route verra les deux BEP se dis-tinguer en 1952 lors des opérations sur Hoa Binh.

En janvier 1952, le 1er BEP se bat au corps à corpssur la rivière Noire.

Lors d'une opération de nettoyage au sud de Hanoï,le commandant Raffalli est mortellement blessé etsuccombe le 10 septembre à l'hôpital de Hanoï.

Le 21 novembre 1953, c'est l'opération Castor.Le 1er BEP et la compagnie étrangère parachutis-te de mortiers lourds (CEPML) sautent à proximitéd'un village dont le nom, Dien Bien Phu, n'est pasencore entré dans l'Histoire. Le 1er BEP, fer de lan-ce du camp retranché, est de toutes les sorties,notamment lors de l'opération Pollux.

Le 13 mars 1954, le Viet attaque en masse et sur-prend l'état-major par sa puissance de feu. Le pointd'appui Gabrielle tenu par les vétérans de la13e DBLE tombe en une nuit. En tentant de contre-attaquer au petit matin, le 1er BEP perd la moitié deses effectifs. La situation n'est pas meilleure à laCEPML qui perd trois tubes de 120 mm en trois jours.

Les unités s'épuisent en vaines contre-attaques,ce qui ne les empêche pas de s'accrocher déses-pérément au terrain, labouré par les obus viets.Sur Eliane 2, une compagnie tient cinq jours contreun régiment entier. Le 10 avril, le 2e BEP sautedans la fournaise. Lors d'une contre-attaque surHuguette 6, le bataillon est laminé. Le 24 avril, lesrestes des deux BEP sont regroupés dans le BMEP(bataillon de marche étranger de parachutistes) etfêtent Camerone avant l'assaut final.

Dans la nuit du 5 au 6 mai, les légionnaires para-chutistes livrent l'ultime baroud. A17 heures, le 7mai 1954, tout est fini, Dien Bien Phu a succombé.

1 976 légionnaires parachutistes sont tombés pourla France en Indochine.

A la fin du conflit, les deux BEP sont recréés grâ-ce à un afflux de volontaires et par la dissolution du3e BEP arrivé sur la terre indochinoise en juin 1954.

L'ultime 14-Juillet en Indochine voit le

Ci-contre.Armé d'une carabine à

crosse repliableUSM1A1, celégionnaire

parachutiste du 2e REPpose pour le

photographe desarmées avant une

opération dans lesAurèsen1957.

(Photo ECPA)

En bas.En 1956 et 1957, leslégionnairesparachutistes du2e REP vont opéreraux confins del'Algérie et de laTunisie : c'est labataille desfrontières. On voitici un fellaghacapturé, blessé aupied et interrogépar un officier duREP. Parmi lesarmes récupérées,remarquez unPM ThompsonetunPMMPMSchmeisser.(Photo ECPA)

2e BEP recevoirla fourragèrerouge de la Légion d'honneur.

°0 M.En 1955, les deux unités regagnent l'Algérie et sont

transformées en régiments. Le 1er REP est désor-mais attaché à la 10e DP, tandis que le 2e REP appar-tient à la 25e DP. Le 3e REP, créé en août 1955,connaîtra une existence éphémère puisqu'il sera dis-sous trois mois plus tard. Avec la guerre d'Algériecommence une nouvelle épopée. Dans les djebels,les légionnaires parachutistes vont se battre pourune terre qu'ils considèrent comme française.Les opérations aéroportées cèdent de plus en plussouvent la place aux héliportages.

L'intermède de l'affaire de Suez verra le 1er REPdébarquer, le 6 novembre 1956, à Port-Fouad etnettoyer la ville avant de s'enfoncer sur El-Cap.En Algérie, les opérations se poursuivent. Dans

le djebel Sif, au printemps 1957, le 2e REP anéantit193 rebelles. Durant la bataille d'Alger, le 1er REP faitéchec au terrorisme. Sous le commandement du

lieutenant-colonel

Jeanpierre,les bérets verts mènent une guerre nonconventionnelle où les cadres rescapés d'Indo-chine font merveille en appliquant les méthodesdu Vietminh. Après avoir brisé la grève généraleet décapité les états-majors terroristes, les légion-naires parachutistes capturent Yacef Saadi etAli la Pointe, derniers chefs rebelles d'Alger.

Avec soulagement, le 1er REP retrouve à l'au-tomne 1958 le djebel pour y faire du bilan. Deuxkatibas sont anéanties le 26 février après dixheures de combat. Pour Camerone, le 1er REPdétruit une bande à Souk Ahras. Deux cent soixan-te-dix HLL y laissent la vie et l'armement d'unbataillon est capturé.

Le 2e REP n'est pas en reste et anéantit plu-sieurs bandes sur le barrage électrifié marquantla frontière algéro-tunisienne. L'aube du 27 avril1958 se lève sur un des plus beaux bilans de laguerre : 199 rebelles tués.

Au cours d'une opération sur le djebel Taya, le29 mai 1958, l'hélicoptère du lieutenant-colonel

Jeanpierre est abattu : « Soleil » n'est plus2.De 1958 à 1959, les actions s'intensifient et lasérie d'opérations Pierres précieuses— qui vadurer près d'un an — mettra littéralement l'ALNà genoux. Militairement, la guerred'Algérie peut être considérée comme gagnéeet les légionnaires parachutistes y ont large-ment contribué. 533 d'entre eux sont tombésen Algérie.Alors que l'on s'achemine lentement vers unesolution négociée du conflit, le doute s'installedans le cœur des cadres du 1er REP qui ne veu-lent pas renier la parole donnée ni abandonnerles populations pro-françaises à la vengeanceaveugle du FLN. Suite aux événements d'Alger,le 1er REP disparaît de l'ordre de bataille del'armée française le 30 avril 1961.Après le cessez-le-feu, le 2e REP rejointBou-Sfer non loin de Mers el-Kebir. C'est là quenaîtra le légionnaire parachutiste moderne sousl'impulsion du lieutenant-colonel Caillaud, qui varévolutionner le concept d'emploi des TAP enspécialisant notamment les compagnies.En décembre 1963, le 2e REP gagne Calvi, sonactuelle garnison. ~\: 1. TAP : troupe aéroportée,

l! 2. « Soleil » : indicatif radio du chef de corps,^ toujours en usage.

J11

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L'ORGANISATION DU 2e

Avec les 1er, 3e et 8e RPIMa (bien qu'endivi-sionné, le 1er RPIMa est cependant à part carrattaché au COS), le 2e REP est l'un des régi-ments d'infanterie parachutiste professionnelsdépendant de l'état-major de la 11e DP.

Au cours des deux dernières décennies, beau-coup ont parié — un peu tôt — sur la disparitionde l'infanterie parachutiste, trop légère à leursyeux pour supporter le choc d'un combat moder-ne. Les événements ont cependant prouvé quele soldat aéroporté n'était pas mort et toujoursbien utile grâce à sa polyvalence.

L'efficacité et la légèreté des armes anticharsmodernes alliées à une souplesse stratégique ettactique pourraient permettre à n'importe quelleunité TAP française de gagner le combatdes « trois premiers jours » et ce, même face àun adversaire conventionnel tel que l'on peut lerencontrer sur le continent noir.

L'organisation du 2e REP est celle d'un régi-ment TAP classique avec un état-major, quatrecompagnies de combat, une compagnie de com-mandement et de soutien (CCS) et une compa-gnie d'éclairage et d'appui (CEA). A cela s'ajou-te — et ceci est spécifique au 2e REP — la5e compagnie qui est une unité de soutien.

Chaque compagnie de combat dispose d'unesection de commandement, de trois sections decombat et d'une section d'appui où l'on retrouvedeux mortiers de 81 mm et deux postes Milan.Les compagnies sont avant tout des compagniesd'infanterie parachutiste équipées légèrement,mais la durée du contrat du légionnaire et lesbesoins opérationnels ont permis de les spécia-liser. Le mérite en revient au lieutenant-colonelCaillaud qui, juste après la fin de la guerred'Algérie, comprit l'utilité de la spécialisation dans

le combat moderne. Ce chef de corps visionnai-re créa également à Calvi une école de sautet fut l'un des pères des chuteurs opérationnelsfrançais.

Actuellement, les spécialisations des compa-gnies de combat sont les suivantes. Pour la1re compagnie, à l'origine le combat de nuit etantichar, et maintenant le combat urbain égale-ment. La 2e compagnie se consacre au combaten montagne.

La 3e compagnie est spécialisée dans lesopérations amphibies. La 4e compagnie a laspécialité destruction et sniping.

Eloigné des autres unités de la 11e DP — toutesbasées dans le sud-ouest de la France —, le2e REP a trouvé dans cette région de la Balagne,en Corse, un terrain d'entraînement idéal, où sescompagnies peuvent à la fois profiter des reliefs,de la mer et d'un climat exceptionnel pourl'entraînement TAP. ?

12

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Un jeune sergent prépare son groupe decombat à une opération héliportée. Les sous-officiers sont toute la richesse du régimentdont ils sont issus. Au total, 220 sous-officiersservent au 2e REP.

En haut, à gauche.Un commando parachutiste effectue une prise devue avec un appareil photographique équipé d'untéléobjectif Questar capable de réaliser desphotos à très grande distance. Ces vues serontensuite numérisées et envoyées au PC enquelques minutes.(Photo José Nicolas)

Ci-contre.Précédemment intégrée à la CCS,

la section cynophile fait désormais partiede la 1rs compagnie. Les chiens assurent la

surveillance du quartier Raffalli, mais ilspourraient éventuellement être employés

pour le pistage.(Photo José Nicolas)

souvent le légionnaire d'un engagé dans l'ar-mée de terre c'est qu'il est presque toujoursfort d'une expérience de vie, et cela apporteau régiment une maturité et une sérénité dontpeu d'unités peuvent se prévaloir. Le niveaugénéral est particulièrement élevé et tous lessous-officiers ont un jour été légionnaires.

Le 2e REP est par ailleurs une grande famil-le où tout le monde se connaît, même si, plusque partout ailleurs, la hiérarchie militaire estscrupuleusement respectée, à tel point qued'autres formations s'en irritent.

Il est vrai que les critères de sélection n'ysont pas étrangers. Il n'est pas du tout faciled'être un jeune sous-lieutenant au REP, seulsles meilleurs restent. Chacun connaît sonespace de manœuvre et comme se plaît à lerépéter le chef de corps : « Plus on est rigou-reux, plus on est détendu. »

II suffit de se promener à Calvi un soir d'étéou d'avoir le privilège d'assister à la fête des

(suite en page 17)

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IJGS1-XII-UIi:i Kl S DU 2E REP

,;

•5JHP

14

: L'arrivée du 2e REP à Calvi en*Î967 va coïncider avec unedégradation de la situationmondiale due à la montée deantagonisme entre les deux

• / grands blocs.

Pour le 2e REP, la guerre froide seraplus d'une fois brûlante. Forgé par les

anciens » d'Indochine et d'Algérie, l'ou-til de combat moderne qu'est devenu le2e REP va s'illustrer sur de nombreux théâtresd'opérations extérieurs, et tout spécialement enAfrique. Mauritanie, Sahara-Occidental, Guinée,Rhodésie, Angola, Zaïre, Mozambique ou Tchadconstitueront ces foyers de combat.

Voici les principaux théâtres d'opérations sur les-quels s'illustrèrent les légionnaires parachutistes.

Opérations Tacaud(1978), Manta (1983),Epervier (1985)

En 1969, le président Tombalbaye fait jouer lesaccords de défense avec la France pour com-battre la rébellion du Frolinat (Front de libérationnationale). C'est le début d'une aventure quiva durer plus de vingt-cinq ans pour les forcesfrançaises, confrontées aux différentes factionssur fond de conflit ethnique et d'interventionouverte de la Libye.

En avril 1969, le 2e REP nomadise dans leTibesti et accroche à plusieurs reprises. Lorsd'une importante embuscade, un réseau radioémet en russe sur la fréquence et coordonnel'action des rebelles. Le lieutenant Germanosdégagera le groupe agressé. Les rebelles comp-teront une cinquantaine de tués. En octobre, le2e REP au complet est au Tchad sous le com-mandement du colonel Lacaze. Les accrochagesavec les Toubous — de remarquables guerriers— s'intensifient, mais partout les légionnairesparachutistes « font du bilan ». En décembre1970, la France se désengage du Tchad.

L'opération Tacaud 4, en 1978, voit à nouveaules Français présents au Tchad contre les bandesdu GUNT de Goukouni Oueddeï soutenu par la

Ci-dessus,Opération Bonite, Zaïre,mai 1978 : équipée depièces de 81 mm, cettesection de mortiers apris position alorsqu'elle poursuit desrebelles après lalibération de Kolwezi.(Photo ECPA)

Ci-contre.Armé d'un PM Mat 49, ce

sous-officier observetout mouvement des

rebelles après leur fuitede Kolwezi. Cette

superbe opérationaéroportée sauvera une

première fois leprésident Mobutu d'une

invasion du Shaba.(Photo ECPA)

Libye. Le 19 mai, jour de l'opération sur Kolwezi,des éléments du 2e REP encadrant les Tchadiensparticipent à la bataille d'Ati au côté du 3e RIMa.

Cinq ans plus tard, en juin 1983, c'est l'opérationManta qui permet par la seule force de son dispo-sitif de repousser les Libyens arrivés aux portes deN'Djamena. Le 2e REP, sous le commandement ducolonel Janvier, y participe de novembre 1983 àmai 1984. Epervier succédera à Manta et, en 1986,le colonel Germanos envoie au Tchad les 3e et4e compagnies qui sont intégrées dans le disposi-tif de protection de l'aéroport de N'Djamena.

En mai 1987, un EMT (état-major tactique) sousle commandement du colonel Wabinski relève lacomposante terre du dispositif avec quatre com-pagnies. Les grandes victoires d'Hissène Habré àFada, Ouadi-Doum et Faya-Largeau autorisent l'al-légement du dispositif. Néanmoins, le 2e REP res-tera désormais coutumier des « missions Epervier »avec plusieurs déploiements : octobre 1988-mars1989 sous le commandement du colonel Coevoët ;novembre 1990 lorsque les 2e, 3e et 4e compagniessous les ordres du colonel Gausseres interviennentpour protéger ressortissants et installations lors de

Ci-dessus.L'insigne non homologué de la 2e compagniedu 2e REP en compagnie tournante à Djibouti

en 1975.

A gauche.L'insigne non homologué de la 3e compagnieen compagnie tournante à Djibouti en 1975.

la prise de pouvoir d'Idriss Déby. Deux mois plustard, le régiment revient au Tchad dans le cadred'une relève normale d'Epervier.

Retour en 1992 : la 2e compagnie intervient àAbéché et à N'Djamena pour contrer les activitésdes partisans d'Hissène Habré. Après trois ansd'absence, le 2e REP renoue avec le Tchad sousles ordres du colonel Poulet.

Opération Bonite (mai 1978)En mai 1978, trois mille rebelles katangais, venus

d'Angola, investissent la ville minière de KolweziLeur but est de déstabiliser le géant zaïrois e~

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entraînant dans la sécession sa plus riche provin-ce. Soutenus par les Cubains et les Allemands del'Est, les Tigres se livrent au massacre des popu-lations blanche et noire de la ville. Le présidentMobutu demande l'aide militaire de la France. Le2e REP est mis en alerte le 17 mai et, après unvoyage homérique, il atteint Kinshasa le 19. Sousles ordres du colonel Erulin, l'unité comprend quatrecompagnies de combat, la CCS et une sectiond'éclairage. Ordres et contrordres se succèdent etfont monter la tension. Les légionnaires doivent bri-coler le harnais des parachutes zaïrois T-10 inadap-tés à la gaine française, tandis que les officiersrecherchent des cartes du pays. L'effet de surpri-se est ruiné par les déclarations de la presse et desinformations sur les mouvements d'avions.

Le saut a néanmoins lieu le 19 mai à 15 h 30. Lapremière vague — 1re, 2e et 3e compagnie — sau-te là où on ne l'attendait pas... sur l'ancien aéro-club au nord de la ville, et s'empare du centre. LesTigres sont bousculés par l'effet de choc. Dans lanuit, ils tentent de s'infiltrer au sein du dispositif fran-çais, mais sont à plusieurs reprises repoussés. DeuxAML rebelles sont détruites au lance-roquettes parla 3e compagnie. A l'aube du 20 mai, la 4e compa-gnie saute à l'est de la ville.

Devant Fusine Métal-Shaba, les rebelles soutenuspar des mortiers tentent de résister, la 4e compagnieles fixe, tandis que la 2e monte à l'assaut. Un légion-naire tombe, mais quatre-vingts rebelles ne se relè-vent pas. Les jours suivants seront consacrés à l'élar-gissement du périmètre de sécurité et à la réductionde quelques poches de résistance. Au soir du28 mai, les rebelles ont repassé la frontière. Le REPdéplore cinq tués et quinze blessés. Les Tigres ontlaissé sur te terrain deux cent cinquante hommes etun important armement, dont quatre canons SR,

Ci-dessus.Des éléments de la

1K compagnie du2e REP en position à

Kalait pendantl'opération Epervier.

Les succès del'opération Manta

face aux forceslibyennes

permettront à laFrance d'alléger son

dispositif,transformé en 1985

en opérationEpervier.

(Photo ECPA)

Ci-dessous.L'insigne nonhomologué de laCCS du 2e REP auLiban en 1982.

quinze mortiers, vingt et un RPG-7 et dixmitrailleuses lourdes. Premier saut opérationnelde l'armée française depuis Suez et l'Algérie, l'opé-ration Bonite sera particulièrement bien accueilliepar l'opinion publique qui magnifiera désormaisl'image du légionnaire parachutiste.

Ci-contre.Le 2e REP sera aussiprésent au Libanavec l'opérationEpaulard d'août àseptembre 1982. Onvoit ici l'une dessections mortiers enposition dans le boisdes Pins, au centrede Beyrouth.(Photo Képi blancj

Dès 1974, le 2e REP fournit à la 13e DBLE(demi-brigade de la Légion étrangère) unecompagnie tournante, stationnée au posteLieutenant-Colonel Amilakvari à Arta. Le pays seprête admirablement aux exercices interarmeset aux tournées de brousse. Au début de l'année1 976, la situation est explosive au pays des Afarset des Issas en route vers l'indépendance, et la13e DBLE maintient l'ordre dans les quartierspopulaires. Un car de ramassage scolaire estalors pris par sept terroristes issas qui forcent unbarrage et exigent l'indépendance totale deDjibouti en échange de la vie des trente etun enfants pris en otages. Le car est arrêté àproximité de la frontière somalienne et les négo-ciations s'engagent entre les autorités et les ter-roristes qui n'hésitent pas à faire crier les enfantspour appuyer leurs revendications. Avec l'aidedu GIGN et des AML de la 13e DBLE, la 2e com-pagnie du capitaine Soubirou neutralise les ter-roristes et donne l'assaut au poste-frontièresomalien qui soutenait les preneurs d'otages.Les sept terroristes sont abattus et vingt soldatssomaliens ou rebelles neutralisés. Hélas ! deuxpetites filles ont été tuées, innocentes victimesdu terrorisme.

Le 3 février 1982, un autre drame marque le2e REP à Djibouti : lors d'un exercice de saut, unTransall percute le mont Garbi entraînant dansla mort vingt-cinq légionnaires de la 4e compa-gnie et deux de leurs cadres.

Outre la possibilité qu'elles offrent de partici-per à des entraînements réalistes avec tirs réelset manœuvres interarmes sans les contraintesde la métropole, les « tournantes » permettentégalement aux compagnies du REP de prendrepart à des opérations non fictives.

Le 1 7 octobre 1 987, la 3e compagnie est enga-gée dans la région d'Ali Sabiegh contre des élé-

15

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Ci-dessus.La garded'honneur de la1re compagnie

du 2e REP le30 mai 1987 à Kalait

Cette compagnie aurapour mission de patrouillersur l'axe Am Zauer-Biltlne.

(Photo ECPA)

16

Ci-dessus.L'insigne non homologué des unités du 2e REPdéployées au Tchad durant l'opérationEpervier.

ments subversifs et bien armés qui ont franchi lafrontière. Du 28 mai au 4 juin 1991, cette même3e compagnie est engagée dans l'opération Godo-ria qui vit ie désarmement d'une division blindéeéthiopienne ayant essayé de forcer la frontièrepour échapper aux maquisards érythréens. C'estensuite l'opération Iskoutiroù toujours la même3e compagnie participe à des opérations d'inter-position et d'aide humanitaire dans le nord dupays, de décembre 1992 à mars 1993. La2e coi i ipagnie poursuit ceiie i nissioi i en mars 1993.

1er le port, suivie de la 3e. Du 21 au 26 août,4 371 Palestiniens avec armes et bagages sontescortés avant leur départ pour Chypre. Le 30 août,c'est au tour de Yasser Arafat, dont la protectionrapprochée est assurée par les CRAP. Le 26 août,à partir de nouvelles positions en ville, la 3e com-pagnie escorte sur le « chemin de Damas » unedivision syrienne. Au grand regret du présidentGemayel, les légionnaires parachutistes regagnentCalvi le 13 septembre 1982.

Opération Requin (mai 1990)En mai 1990, des troubles éclatent à Port-Gentil,

capitale économique du Gabon. Dans cette villepétrolière, les six mille résidents français sont mena-cés et le consul de France pris en otage. La 2e com-pagnie du capitaine Lieutaud intervient à Librevillele 24 mai et évacue des ressortissants de diffé-rentes villes du pays.

regroupés à Toulouse pour un mouvement versRiyad. Le 13, ayant perçu des VLRA, ils sedéploient à al-Rafah d'où ils préparent les opé-rations terrestres. Le 26 février, en tête de la divi-sion Daguet, le groupement CRAP s'emparesous une tempête de sable du fort d'AI-Salman.L'explosion accidentelle d'une bombe àsous-munitions cause deux morts et vingt-cinqblessés parmi lesquels deux CRAP du 2e REP.

Opération Epaulard (août I982)En août I982,10 000 Palestiniens bien armés

sont bloqués dans Beyiuuih et ioni face à deuxdivisions et quatre brigades blindées israéliei mes.L'ALP et d'autres milices de gauciie libanaisesleur apportent de plus un soutien non négligeablede 6 000 combattants. L'année syriei me est éga-lement prête à intervenir avec six brigades. Lebaril de poudre libanais est sur le point d'explo-ser mais, sous les ordres du colonel Janvier, le2e REP va contribuer à éteindre la mèche.Dans le cadre de la Force multinationale d'in-terposition — regroupant Italiens, Français etAméricains —, le 2e REP va assurer la sécuritédes Palestiniens qui évacuent leur position deBeyrouth. La 1re compagnie du capitaine Pugadébarque la première du LST Dives pour contrô-

Opération Noroît (octobre 1990)En octobre 1990, le gouvernement français, après

concertation avec son homologue belge, lancel'opération Noroît destinée à assurer la protection etl'évacuation des ressortissants européens. En « tour-nante » en Centrafrique, les CRAP et la 4e compa-gnie font mouvement vers Kigali, où ils occupent plu-sieurs points de regroupement et l'aéroport. Plusieursfois pris à partie par des tireurs isolés, les légion-naires parachutistes ne ripostent pas et par leur seu-le présence ramènent l'ordre en ville. Après un séjourde six mois, la 4e compagnie regagne Calvi. Denovembre 1991 à mars 1992, la 3e compagnie, dansle cadre du DAMI, est également déployée au Paysdes Mille Collines en proie à une avancée du FPRen provenance de l'Ouganda.

Opération Oryx (décembre 1992)Lors de l'opération Oryx, composante françai-

se de l'opération Restore Hope, la 3e compagniefait partie de l'imposant dispositif qui investitMogadiscio à partir du 9 décembre 1992. Lessections contrôlent sous les feux de la presseinternationale plusieurs grands axes de la ville.A 20 h 30, la 1re section est prise à partie et ripos-te pour se dégager. Appuyés par les LVTP-7 del'USMC, les légionnaires parachutistes vont plu-sieurs jours durant contrôler les principaux accèsau centre-ville. Les postes sont fréquemmentharcelés et, le 10 décembre, un véhicule forceun barrage, ce qui entraîne la riposte des légion-naires et d'un blindé américain qui ouvrent le feusur la section et le PC de compagnie sans fairede victime heureusement. Dans les jours qui sui-vent, les légionnaires parachutistes et les Lea-thernecks travaillant de concert récupèrent unimportant matériel, y compris des obusiers D-30et des véhicules armés de bitubes de 23 mm.Escortant des missions humanitaires dans lecentre du pays, la 3e compagnie restera encoreun mois en Somalie avant de quitter le pays.

Opération Daguet (février 1991)Le 9 février 1991, sous les ordres du colonel

Rosier, chef de corps du 1er RPIMa, les CRAP —dont des éléments du 2e REP — de la 11e DP sont

Opération Almandin 2 (janvier 1997)La 3e et la 4e compagnie ainsi que les GCP

interviennent contre les mutins de l'armée cen-trafricaine. Cette opération est décrite dans lenuméro 130 de RAIDS (mars 1997). O

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fe

* V

Y LA COMPAGNIECOMMANDEMENTET DE SOUTIEN

Sans la compagnie de com-mandement et de soutien ouCCS, le 2e REP ne serait qu'uncorps sans âme. La CCS consti-tue la courroie de transmissiondu régiment, et les « jaunes » ontun rôle considérable à assumer.

La confiance du chefde corps

La compagnie met à la dispo-sition du chef de corps lesmoyens de son commandement,et tout spécialement en matièrede transmissions.

Le PC du régiment est sous laresponsabilité du commandanten second, le lieutenant-colonel

Guarmer, assisté de l'officiersupérieur adjoint et du chefd'état-major. On trouve ausein de ce PC quatre grandessubdivisions : le bureau opéra-tion-instruction, les services admi-nistratifs, le bureau des person-nels et le service de santé. LaCCS administre et entretient lerégiment et prend en compte labase arrière lors de son départen opération.

Quand même au beaumilieu de l'action

En situation opérationnelle,l'EMT (état-major tactique) estbien sûr dirigé par une poignée

d'hommes qui ont toute laconfiance du chef de corps.

Etre à la CCS n'empêche pasde se retrouver au beau milieude l'action. En témoignent l'ad-judant Boudissa et le comman-dant médecin, copieusementmitraillés dans leur VLRA ambu-lance lors d'une embuscade, le7 juin dernier à Brazzaville. Lasolidité de son casque, qui a prisun impact direct, a sauvé la viede l'adjudant.

A l'arrière, la CCS s'occupe desmille et une petites choses quifont tourner la machine et laisseainsi aux compagnies de combattout leur temps pour Penlraîne-ment opérationnel. -\1 pour s'apercevoir qu'on s'amuse parfois

très bien au 2e REP. En revanche, la rigueurdans l'exécution du travail quotidien est unefaçon d'être du régiment. Avant de quitterBrazzaville, les légionnaires n'ont par exemplepas laissé un papier gras dans leur quartier,au cœur d'une ville pourtant livrée au pillageet à l'anarchie.

L'unité des« trois premiers jours »

Militairement parlant, le 2e REP reste le régi-ment polyvalent du combat des « trois pre-miers jours ». « Chez nous, on peut sauter enparachute et tenir trois jours avec une muset-te et des munitions », nous assure le colonel

La spécialisation des compagnies contribueégalement à la force du régiment : ainsi la2e compagnie est-elle actuellement la seuleunité professionnelle constituée de troupes demontagne dans l'armée française.

D'autre part, à Bangui, deux compagniesde combat pouvaient, si le général comman-dant les troupes françaises le désirait, alignerquelque quarante-quatre tireurs d'élite, une« force de frappe » exceptionnelle.

Ce sont ces mille combattants hautementqualifiés et motivés qui font toute la force du2e régiment étranger de parachutistes, unitéunique dans l'armée française. O

-•-

1. L'« année légionnaire » est marquée par plusieursfêtes traditionnelles. Noël rappelle que la Légion estune grande famille. Camerone célèbre l'amie et le devoir

Ci-dessus.Grâce à ses armes d'appui, la CE A offre au 2e REPune capacité antichar et antiaérienne nonnégligeable. Ses mortiers lourds sont l'artillerie depoche du chef de corps. Ici, une des sectionsMilan avec quatre postes de tir.(Photo José Nicolas)

Ci-dessous.Comme l'énonce son chef de corps, « le 2e REP

c'est 1 400 légionnaires jeunes, sportifs,physiquement rustiques et résistants, parmi

lesquels on trouve 1 000 combattants d'assautdotés de matériels de pointe et d'un niveau de

compétence très élevé ».

sacré d'accomplir la mission jusqu'au bout. Enfin, lafête des rois offre un défoulement qui permet de main-tenir une parfaite cohésion entre officiers, sous-officierset légionnaires. A cette occasion, un des plus vieuxsous-officiers est nommé roi, il choisit un thème et apour conseiller le chef de corps. Les punitions sont engénéral supprimées et des permissions accordées.Le 2e REP fête également la Saint-Michel, paiion desparachutistes.

17

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Tout en poursuivant unentraînement spécifique aucombat antichar et de nuit— sa vocation premièrela lre compagnie s'estégalement spécialiséedans le combat en localité.La plupart des opérationsmodernes se déroulentd'ailleurs en milieuurbanisé, comme leprouvent les récentesinterventions du 2e REPà Bangui et à Brazzaville.

Outre les différentsCEC, la compagnie,commandée par le capi-taine Trotignon, disposedu village de combat deFrasseli en Corse. Une foispar an, ses personnels reçoiventun entraînement leur donnant l'oc-casion d'investir des immeubles etde réduire des résistances ennemies ;

organisées en milieu urbain. Au moisd'avril dernier, la 1re compagnie du2e REP a d'ailleurs pu bénéficier des ins- «/̂ ' *^lallations d'Hamelburg, le célèbre villagede combat de la Bundeswehr. A l'issue dece stage annuel, les jeunes légionnaires reçoi-vent un certificat technique élémentaire.

Des expertsen combat urbain

La découverte des positions fortifiées orga-nisées par les Palestiniens dans Beyrouthlors de l'opération Epaularden 1982 causaun véritable choc aux unités françaises. Cet-

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Ci-dessus.Regroupement après le saut pour des

légionnaires parachutistes de la 1" compagnie.Cette phase de l'action, qui est un des moments

délicats de toute opération aéroportée, se dérouleici sur la zone de saut de Borgo, en Corse, lors de

l'exercice Winged Crusader.

Ci-contre.Juin 1997, Brazzaville, opération Pélican 2 : ceslégionnaires parachutistes de la 1™ compagnieviennent d'escorter des ressortissants étrangersjusqu'à la Case de Gaulle. Le VBL n'est pas endotation au REP, mais les légionnaires sont biensûr familiarisés à la conduite de ce véhiculeprésent lors de toutes les grandes opérations.

te expérience profita largement aux cadreset aux instructeurs de la compagnie qui désor-mais allient méthodes d'investigation tradi-tionnelles et techniques de pointe en milieuurbain.

L'armement est également adapté à cesmissions, et la compagnie dispose de douzefusils à pompe Remington destinés parexemple à détruire des portes lors de l'in-

vestissement d'une maison. Ce type d'armetire d'excellentes munitions à chevrotine ain-si qu'une cartouche à gaz particulièrementperformante en milieu clos.

Au sein de chaque section de combat, ontrouve un Famas doté d'un désignateur laser.Outre son impact psychologique, avec le pointrouge bien visible sur la cible, ce système serévèle très efficace pour la désignation desobjectifs, spécialement sur les façades.

Des Famasavec silencieux

La compagnie travaille également souventde nuit et de façon discrète : aussi douzeFamas ont-ils été équipés de silencieux.

Les cadres souhaiteraient aussi disposerde lance-flammes de type jetable, comme onen trouve dans certaines unités de chocrusses. En combat urbain, ce type d'armepourrait être redoutable.

Des échelles modulaires ainsi que l'échel-le Puga en aluminium sont en expérimenta-tion, de même que des lance-grappins. Leslégionnaires parachutistes de la 1re compa-gnie sont bien sûr spécialisés dans l'emploides cordes et pratiquent le rappel.

Des chiens pour leccombat en localitéOutre ses trois sections de combat et la

section d'appui, la 1re compagnie disposed'un peloton de dix-sept chiens de guerre. Ilssont utilisés à la garde du quartier Raffalli,mais leur emploi pour le combat en localitéest également envisagé, et tout spécialementdans le domaine du pistage.

Dans l'histoire moderne du régiment, les« verts » furent engagés lors de l'opérationIskoutira Djibouti, à Sarajevo, à Bangui, ettout récemment à Brazzaville où deux légion-naires furent grièvement blessés. a 19

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Un légionnaire parachutiste de la1K compagnie aux aguets lors de l'opérationPélican 2. Depuis Kolwezi, l'intervention des

tireurs d'élite est particulièrement performantedans le contexte africain, où le tir deprécision est extrêmement redouté

des forces armées locales.

En haut, à gauche.Un tireur d'élite délai"1 compagnie a prisposition lors de l'exercice Winged Crusader.Sans cesse, les légionnaires du 2e REPseremettent en question et suivent des stages deformation.

Ci-contre.Ce légionnaire en action à Brazzaville est arméd'un Famas doté d'une visée laser. Au total,douze armes de ce type sont en usage à lacompagnie et se révèlent d'une grande utilitéen combat urbain pour désigner les objectifs.L'impact psychologique de cette arme est bienentendu loin d'être négligeable.

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Des légionnaires parachutistes de la 2e compagniedans leur élément : la neige et le froid. L'homme

au premier plan est armé d'une Minimi, mitrailleuse légèreen dotation dans les unités de la FAR.

Ci-contre.Un « rouge » saisi lors d'une séance d'escalade en Corse.La montagne est une exceptionnelle école de ténacitéet d'endurance. L'été permet aux membres de la 2? compagniede passer le brevet d'alpinisme militaire.

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« Tenir« durer

Seule compagnieprofessionnelle de l'arméede terre spécialisée dansle combat en montagne,la 2e compagnie a reçupour mission dedévelopper une capacitéd'intervention en milieuclimatique extrême et surterrain accidenté.

C'est l'hiver et less opérations sous la

neige quidéfinissent le terme

de « milieu climatiqueextrême », tandis que leterrain accidenté » se rap-

porte à la montagne, avecfranchissement et escalade,

mais également à l'espaceurbain difficile.

montagne

eten

%

Pour remplir ces deux missions, la com-pagnie, commandée par le capitaine

Plessy, développe deux types de savoir-faire. Tout d'abord, le stationnement : il s'agitainsi de pouvoir tenir le coup et de « durer »en montagne. Pour cela, les légionnairesapprennent à vivre en igloo, à construire desabris de neige et à se déplacer verticalementà l'aide de cordes et horizontalement enpratiquant le ski de randonnée. Le deuxièmeaxe est celui du combat et de l'emploi desarmes en montagne. Dans ce milieu extrême,marqué par le cloisonnement, une sectionpeut stopper une compagnie. La 2e compa-gnie apprend à tenir un point clé et y rester.

L'armement individuel est bien sûr privilé-gié mais pour les tirs à plus longue distan-ce, la vieille AA-52 se montre toujours trèsefficace. Le capitaine Plessy aimerait éga-lement développer le sniping lourd avec desfusils de type Barrett et PGM : en dépit deleur poids et de leur encombrement, cesarmes pourraient néanmoins se révélerexcessivement efficaces pour la « guerre descrêtes ».

Pour son entraînement, la 2e compagniedispose du chalet du Vergio et des fabuleuxsites d'escalade du Golo en Corse ainsi qued'un chalet à Montgenèvre près de Briançon,prêté par la 27e division de montagne aveclaquelle les échanges sont fréquents.

En « peau de phoque »La formation des cadres dure vingt-deux

semaines : onze en été et onze en hiver, etse déroule à l'école de haute montagne deChamonix.

Un des derniers chefs d'unité était d'ailleursun guide de haute montagne. Certains cadressont d'origine autrichienne ou suisse et fontbien sûr partager leur savoir-faire naturel àleurs légionnaires.

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La formation de la troupe s'articule en deuxsessions : le passage du brevet d'alpinismemilitaire (BAM) en été après un stage de troissemaines en Corse et le brevet de skieurmilitaire (BSM) obtenu à l'issue d'un staged'hiver. Des légionnaires d'origine cambod-gienne ou ivoirienne les ont obtenus sansproblème physique majeur, en faisant unsimple appel à leur volonté.

Pour l'obtention du BSM, la première semai-ne est consacrée à l'apprentissage du skitrès vite les légionnaires parachutistes, novicesdans cette matière, apprendront à se dépla-cer avec « peau de phoque » en emportantpaquetage et armement. La deuxième semai-ne est celle de l'apprentissage du combat ermontagne, tandis que la troisième est consa-crée à un raid de synthèse avec un thème tac-

LES COULEURS DES COMPAGNIES

24

Un des principaux problèmes des opérationsaéroportées (OAP) en temps de guerre est leregroupement au sol après le saut. Pendant laSeconde Guerre mondiale, les difficultés deregroupement ont coûté la vie à des milliers deparachutistes. Certes, depuis les parachutes etles méthodes de largage ont évolué, mais leregroupement au sol reste toujours un desmoments délicats de l'OAP

Pour faciliter cette phase du parachutage, le2e REP utilise un système de couleurs. Chaquecompagnie dispose d'une couleur propre que l'onretrouve sous forme de passants d'épaule ainsique d'un triangle peint à l'arrière du couvre-casque.

Ces mêmes couleurs sont reprises dans les indi-catifs radio de compagnie. « Soleil », l'indicatiftraditionnel du chef de corps, étant bien sûr à la

tête du réseau. Les couleurs sont les suivantes :vert pour la 1re compagnie, rouge pour la 2e com-pagnie, noir pour la 3e compagnie, gris pour la4e compagnie, bleu ciel pour la 5e compagnie,bleu foncé pour la CEA et jaune pour la CCS. 3

La 2f compagnie est évidemment la compagniepilote du régiment en région montagneuse ; dece fait, elle pourra guider les autres unités surce type de terrain. Le récent déploiement de la2e compagnie sur le mont Igman en Bosnie apermis de mettre en œuvre la spécificité des« rouges ».

En haut, à gauche.Exercice d'escalade dans l'arrière-pays corse :le port de l'équipement et de l'armement nefacilite pas la montée ! Le triangle rouge de la« 2 » est bien visible sur le casque.

En bas, à droite.Passage du brevet de skieur militaire au

Vergio, en Corse, où la compagnie disposed'un chalet. Le stage d'hiver permet de se

préparer au BSM (brevet de skieur militaire) :en quelques semaines, ces hommesdeviendront des skieurs confirmés.

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tique et bien sûr l'application des techniquesde combat en montagne.

La concrétisation dusavoir-faire en Bosnie

Pour réussir son BAM, le légionnaire doiteffectuer en un temps de trois heures trenteun dénivelé de 1 000 mètres positif et négatif

sur 15 kilomètres de distance. Quinze minutesseulement sont consacrées à la descente. Lamoyenne de la compagnie est de deux heuresvingt, ce qui montre bien l'excellente formephysique des légionnaires parachutistes. Dessauts en automatique sur neige sont égale-ment effectués. Les caporaux et caporaux-chefs ont la possibilité d'obtenir le diplômesupérieur de chef de cordée hiver/été.

La 2e compagnie a pu mettre sa spécificitéen oeuvre lors de l'opération Salamandre enBosnie. En effet, de nombreuses patrouillesà ski ont été réalisées sur le mont Igman pourvérifier l'application des accords de Dayton.La 2e compagnie s'est en outre distinguéeoutre-mer lors de la prise d'otages de Loya-da à Djibouti en 1976 et lors de l'opérationRequin au Gabon en 1990. D

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I

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Le trident de Poséidonest l'emblème dela 3e compagniespécialisée dans lestechniques de mise enplace en milieu amphibie,et tout spécialement dansla reconnaissance etla conquête des plages.Commandée parle capitaine Scheidegger,la compagnie « amphibie »comprend 5 officiers,25 sous-officierset 145 légionnaires.

Avant d'être desexperts du Zodiac

et du palmage, leshommes de la 3e compa-

gnie sont avant tout desrf fantassins d'élite. La 3e com-

pagnie, comme les autresI compagnies de combat, se

décompose en trois sections de1 combat et une section d'appui.Cependant, pour les activités nau-

tiques, ces sections se transformenten une section de nageurs de recon-

naissance, une section de motoristes etdeux sections de débarquement. L'unité

est bien sûr la compagnie pilote du régimentsi celui-ci est appelé à effectuer une opérationamphibie.

Des nageurs et despilotes-motoristes

La formation amphibie se déroule par phaseset l'on distingue deux spécialités : les nageursde reconnaissance employés pour reconnaîtreles plages et les pilotes-motoristes qui obtien-nent en quatre semaines leur permis côtier.De jour comme de nuit, ces légionnairesparachutistes piloteront les Zodiac de lacompagnie.

On compte quinze Zodiac d'entraînement etquinze Zodiac de transport avec une capacitéde dix hommes et dotés d'un moteur de 40 che-vaux. Lors de la cinquième semaine, le stagese conclut pratiquement par un tour de Corseen Zodiac ponctué d'approches et de raids. Lanavigation au compas comme au GPS estenseignée au cours de la formation.

Les nageurs de reconnaissance bénéficientégalement de quatre semaines de stage pourobtenir le brevet élémentaire de plongée. Poureux, la sélection finale consiste à effectuer avectout l'équipement huit kilomètres de palmageen moins de quatre heures.

Avec la marinenationale

Une fois formés, les hommes de la 3e com-pagnie multiplient les exercices en milieu marinet, une à deux fois par an, participent à une 27

Page 25: 2REP+Brazzaville,RAIDS N°135,1997

I* 5S

Ci-dessus.Comme les autreslégionnairesparachutistes, leshommes de la3e compagnie sont

avant tout desfantassins de chocprofessionnels. Choc etmasse constituent l'un

des atouts du REP.

Ci-contre.Un nageur dereconnaissance est récupérépar un Super-Frelon de lamarine nationale. Lacoopération entre la Royale

et la 3e compagnie estd'un haut niveau.

•••'•• ~

Ci-dessous.Exercice de

palmage et denavigation pourles nageurs de

reconnaissancequi, de nuit, iront

repérer etsécuriser les

plages dedébarquement.

manœuvre avec la marine nationale. Sautsparachutistes en mer, sauts avec palmesdepuis les Super-Frelon, lâcher de plongeursà partir de sous-marin ou raids Zodiac à partirdes navires de surface de la Royale sont alorsau programme.

Pour tester ses connaissances, la 3e com-pagnie gère le centre amphibie et en assure lamaintenance.

Les cadres sont de leur côté encouragés asuivre des stages au centre-école de plongéede l'armée de terre du 4e régiment de génie dela Valbonne. Le niveau élémentaire requierthuit semaines ; le premier degré un mois et ledeuxième degré deux mois.

Du Tchad àl'ex-Yougoslavie

Plusieurs membres de la compagnie sorégalement qualifiés 10 (intervention offensiveet peuvent constituer une équipe. Ces hommesutilisent les systèmes de plongée Oxygers quela 3e compagnie vient de percevoir.

Outre ses missions nautiques, la 3e compa-gnie participe aux opérations extérieures et elles'est distinguée au Tchad, à Djibouti lors de l'opé-ration Godoria, en Somalie lors de PopératiorRestore Hope, en ex-Yougoslavie et récemmer.à Bangui lors de l'opération Almandin2.

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Vue frontale d'un Zodiac prise lors d'unexercice de préparation au raid amphibie. La3e compagnie forme elle-même ses pilotes.L'été, s'ils ne sont pas en opérationextérieure, les légionnaires parachutistes dela 3P compagnie peuvent assurer la sécuritédans la baie de Calvi.

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Le combat sur les arrièresde l'ennemi et l'emploide tireurs d'élite etde spécialistes en explosifsconstituent les spécificitésde la 4e compagnie/commandée parle capitaine Talbourdel.

Experts enarmement, les« gris », lorsqu'ils nesont pas déployésoutre-mer, sont pré- |sents sur tous leschamps de tir, que ce soitcomme tireurs d'élite oucomme spécialistes de ladestruction.

Leur connaissance en arme-ment est importante à telleenseigne que la DGA leur confie sou-1vent de nouveaux matériels à tester.Minimi, L-96 A1 britannique, Barrett,McMillan et Hécate 2 ont ainsi été mis àl'épreuve du terrain au sein de la 4e com-pagnie. Actuellement, la 4e compagnie s'in-téresse de près au SM (Super Magnum),une arme anglaise construite par AccuracyInternational, dont le calibre de 8,6 mm ou338 Magnum est un bon compromis entreles armes lourdes en calibre 12,7 mm et lesFR-F2 réglementaires.

Semer la confusionà coups de « snipers »

La télémétrie est également à l'honneuret plusieurs types de télémètre laser sontexpérimentés. C'est actuellement le TM-18à données numériques, avec un grossisse-ment x 6 pour une portée de 10 kilomètres,qui est sélectionné pour les chefs d'équipesniper.

Le tir sous toutes ses formes est bien sûrintensivement pratiqué de jour comme denuit. A Kolwezi, les snipers s'étaient mon-trés particulièrement efficaces : depuis, le2e REP a toujours privilégié ce mode d'ac-tion qui, à moindre coût qu'un assaut d'in-fanterie classique, se révèle psychologi-quement très payant, et surtout en Afrique.

Pour le combat de type Centre-Europe, la4e compagnie est entraînée à laisser sur l'ar-rière du dispositif ennemi de petits groupesde snipers qui y sèmeront la confusion avantde regagner leur ligne par leurs propresmoyens.

Des expertsen destruction

L'infanterie française est actuellement enpleine mutation et la 4e compagnie, à l'ins-tar de ses homologues du REP, fait officede laboratoire tactique.

L'emploi d'un nouveau type de section —trois groupes de voltige, un groupe anticharéquipé d'Eryx et un groupe d'appui avecdes Hécate 2 — est également en expéri-mentation.

Ces légionnaires parachutistes de la4e compagnie ont embarqué sur un farder Lohr.^Au cours des opérations aéroportées, ce petitvéhicule aerolargable feste l'un des seuls moyensde transport des-parachutistes. llfmporte Kiungroupe de combat au complet.

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- k/,Ci-contre,Ce légionnaire s'est misen position avec lenouveau fusilSuper Magnum en 338,un intéressantcompromis entrele FR-F2 en 7,62 mm etles encombrants fusilsen 12,7mm.

Ci-dessous.Un sniper a pris position

avec un fusil Barrett encalibre 12,7mm,

L'introduction de cesarmes hautement

performantes et decalibre important s'està présent généralisée

au sein des unitésde la FAR, mais la

4? compagnie a joué unrôle de pionnier dans le

développement de ladoctrine d'emploi de cetarmement, qui se révéla

particulièrementefficace en Bosnie.

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XLa rigueur, la précision dans l'exécution

et une parfaite connaissance des matérielsemployés sont les qualités requises des des-tructeurs qui manient plastic, tolite et TNTaussi bien au CNEC de Mont-Louis qu'aucentre d'Arta-Plage à Djibouti. Ces légion-naires parachutistes se révèlent aussi

.«tCfi|Mif!K

capables de retarder efficacement un enne-mi, en jalonnant son avance de nombreusesdestructions, mines et autres pièges.

Ces multiples activités n'ont pas empê-ché les « gris » de la 4e compagnie dese distinguer à Kolwezi, au Rwanda, àSarajevo et tout récemment à Bangui. O

Exercice de destruction pour la 4e compagnie qui,par ses talents, est capable de ralentir l'avancéede l'ennemi en combinant le feu meurtrier de sessnipers et les obstacles d'autres pièges.

Ci-dessus.Ces jeunes légionnaires parachutistes participent

à un exercice de calcul et de placement descharges. Ils apprennent ainsi le métier de

destructeur, propre à la 4e compagnie.

33

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QA è

Cette unité— la plus •jeune du2e REP, puisquecréée le 1er août1994 —a reprisles traditions dela 5e compagniemoyenne de réparationde la Légion étrangèredissoute le 30 septembre1955 en Indochine. C'est àla suite de la dissolutionde l'Etablissement dumatériel de Corte que la5e compagnie vit le jour.

Commandée par le dynamique capitaineXavier, cette compagnie dispose d'un espritunique au sein du 2e REP, puisque l'enthou-siasme et l'allant du parachutiste y côtoient lecalme et la méticulosité des techniciens.

La mission de la compagnie est de soutenirle 2e REP, mais également nombre d'unités enCorse et pas spécialement de la Légion. C'estainsi que des camions de pompiers sont révi-sés à la 5e compagnie. L'effectif est de 4 offi-

ciers et 145 sous-offi-ciers et légionnaires.

Tous sont bien sûr bre-vetés et comptent trois ou

quatre ans de service encompagnie de combat, ce qui

explique la maturité de l'unité.jv « Dans

la catégoriedes lourds »

34

_On ne veut que des bons parce que

''on veut un b°n soutien », aime à dire lecapitaine Xavier, qui ne tarit pas d'éloges

pour ses hommes. La compagnie se trouved'ailleurs sous les ordres directs du chef decorps, qui est un des seuls de l'armée françai-se à disposer d'une unité de soutien régimen-taire. Ce principe rappelle un peu le systèmeternaire de l'USMC où toute formation de com-bat dispose d'une unité d'appui aérien et d'uneunité logistique, conception qui constitue l'unedes forces du prestigieux corps américain.

« Avec la 5e compagnie, le 2e REP peutboxer dans la catégorie des lourds », nous dirale capitaine Xavier. Sans entrer dans les détails,nous pouvons affirmer qu'avant la création dela 5e compagnie, les techniciens de la CCS nepouvaient opérer qu'au niveau technique n° 1 ,correspondant en fait au démontage partiel etaux réparations légères. Grâce à son soutien,le régiment dispose désormais d'une sectionapte à travailler en niveau technique n° 2(grosses réparations), ce qui est normalementréservé à l'arme du matériel. Outre son état-major, la 5e compagnie comprend quatre sec-tions : la section de réparation et mobilitéde niveau technique 1 (SRM-1), la section deréparation et mobilité de niveau technique 2(SRM-2), la section de réparation, entretien etpliage de parachutes (SREPP), la section deréparation, armement, optique et transmissions.

Capable de tout réparer352 véhicules ont été entretenus et réparés

en 1996. Du lance-missiles Oryx au poste radioet du VAB au télémètre laser, la 5e compagnieest capable de réparer à peu près n'importequel matériel. La « 5 » c'est un peu « SOS clefanglaise » avec un parachute, ce qui ne l'em-pêche pas d'être une unité de combat commeles autres compagnies et, en cas de coup dur,une éventuelle réserve d'infanterie parachu-tiste à la disposition du régiment.

Au sein de la 5e compagnie, la SREPP, diri-gée par l'adjudant Lalanne, est une section

Ci-dessus, à gauche.Un armurier règle l'optique d'un FR-F2. Par sescompétences techniques, la 5e compagniegarantit au 2e REP toute sa puissanceopérationnelle.

Ci-dessus.Un légionnaire de la 5e compagnie vérifie des

voiles de parachute mises à sécher après un saut.La SREPP est une unité unique à l'échelon

régimentaire dans l'armée française.(Photo José Nicolas)

bien spéciale et unique au 2e REP. Forte de4 sous-officiers et 35 légionnaires, elle reçoitégalement du personnel des compagnies decombat pour le pliage des parachutes.

Annuellement, une moyenne de 17 000 para-chutes — soit 1 400 par mois et de six typesdifférents — sont aérés, sèches, vérifiés,repliés, reconditionnés et stockés.

C'est dans cette section que l'on trouve lesseules femmes portant le béret vert. Membresdu régiment à part entière, quatre réparatrices,sous le commandement de l'adjudant fémininChapon, recousent les voiles et les gaines abî-mées lors des sauts... et attention ! au crossrégimentaire, elles s'accrochent et elles ontdéjà battu des hommes.

La 5e compagnie a fourni des éléments quiont appuyé les compagnies de combat auGabon, au Tchad et en Bosnie où ils se sontspécialement distingués lors de l'inondationdes quartiers de Mostar par la Neretva. 0

A gauche.La 5e compagnie révise plus de 300 véhicules paran et contribue ainsi à assurer la mobilité durégiment.

Ci-dessousLa SREPP est la seule unité de la Légion étrangère

à employer du personnel féminin. Plus de500 voiles et gaines sont réparées chaque année.

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La compagnied'éclairage etd'appui (CEA)constitue le « poing !̂d'acier » durégiment et le chef decorps l'emploie pour« foire la guerre » : c'estsa puissance de feu qui,utilisée massivement ouà petite dose, fera ladifférence.

Ainsi, lors de l'assaut deVerbanja à Sarajevo (voirRAIDS',n°114) maisaussi à plusieursautres reprises,des coups demortiers de120 mm bienplacés ont faitcomprendreaux Serbes deBosnie que les unités de laFORPRONU ne se laisseraientplus faire sans réagir.

Avec ses moyens lourds, la CEAdu 2e REP se révèle un instrumentd'une redoutable efficacité dans l'op-tique d'un engagement politique.

Un largeéventailde missions

Commandée par le capitaineSchiffer, la CEA du 2e REP possè-de la même organisation quetoutes les unités du même typeappartenant à la 11e DP. On comp-te deux sections antichars équi-pées de huit postes Milan, une sec-tion de mortiers lourds à six pièces,une section de reconnaissance, unesection antiaérienne avec six canonsde 20 mm, une section de comman-dement et une section composée dechuteurs opérationnels appelée grou-pe de commandos parachutistes ouGCP.

De par sa diversité et par le type demissions qu'elle est amenée à remplir,la CEA est une compagnie difficile àgérer. Le capitaine Schiffer peut cepen-dant compter sur ses cadres qui ont rouléleur bosse outre-mer et qui savent réagir àbon escient dans les pires situations. Depuisplus de vingt ans, les hommes de la CEA ontparticipé à tous les engagements où les troupesfrançaises étaient déployées.

Ci-contre.Une équipe de commandos parachutistes en

action lors d'un entraînement à la réduction deprise d'otages.

Les hommes utilisent des systèmes individuelsde vision nocturne.

Nlfi'ECLAIRAGE ET

D'APPUI

Page 33: 2REP+Brazzaville,RAIDS N°135,1997

Les « yeux »et le feu du régiment

La mission de la CEA est de fournir aurégiment les appuis de feu avec ses mortiers de120 mm. La compagnie peut aussi se prévaloird'être les « yeux » du régiment grâce au travailde la section de reconnaissance et du GCP quiœuvrent derrière les lignes ennemies. Enfin laCEA, c'est aussi la défense du régiment dansle domaine antichar et de la protection antiaé-rienne rapprochée. La section de défense anti-aérienne, ou SADAA, peut également mettre enaction ses canons de 20 mm lors d'un combaturbain, dans la lutte anti-sn/p/ng et contre desblindés légers. Les servants de ces armeslourdes sont formés au sein du régiment auniveau CTE et s'entraînent dans les camps deChampagne, à Canjuers ou à Biscarosse pourles antiaériens. La compagnie sera sans douteune des premières en France à percevoir lesnouveaux mortiers de 81 mm, complémentairesdes 120 mm, mais plus souples d'emploi, toutspécialement sur le théâtre d'opération africainque connaît bien le régiment.

« Saisir et tenir »La section du GCP est l'une des « vitrines »

du régiment. Ces soldats d'élite sont en majori-té des cadres qui reçoivent une formation inten-

36 sive dans tous les domaines relevant du

Cette photo — déjà ancienne — montre la SMLen action après avoir été héliportée par desSuper-Frelon, Le raid mortier dans la troisièmedimension est un des grands savoir-faire destroupes aéroportées françaises.

Page 34: 2REP+Brazzaville,RAIDS N°135,1997

Exercice d'Intervention dans le cadre d'une prised'otages. Les hommes des équipes GCPse sont àplusieurs reprises entraînés avec le GIGN, dont ilsportent d'ailleurs la combinaison en camouflageCentre-Europe.

A gauche.Une des missions attribuées à la CEA concerne lareconnaissance et la recherche d'informations surl'ennemi par l'entremise de la section dereconnaissance sur P-4 ou des GCP. Ici, une équipeGCP retransmet grâce à un ordinateur portable desclichés pris par un appareil photo numérique.

Ci-dessous.Ces hommes de la CEA ont marché toute la nuit sous

la pluie ayant de se positionner au petit matin nonloin du Vergio. Quant il ne sert pas les armes lourdes,le légionnaire parachutiste de la CEA est un fantassin

comme un autre.

combat de haut niveau. Chuteurs opérationnels,ils peuvent aussi bien intervenir dans des opé-rations antiterroristes que pour « saisir et tenir »une plate-forme aéroportuaire ou encore lorsd'une mission de reconnaissance derrière leslignes adverses. Ils peuvent également êtreregroupés avec les autres commandos para-chutistes de la 11e DP (anciennement CRAP)en vue d'une opération spéciale, comme cefut le cas en Irak lors de la prise du fort d'AI-Salman par la division Daguet. Ils disposent pource faire d'équipements et d'armements spéci-fiques (pour plus de précisions, nous vous ren-voyons au n° 131 de RAIDS consacré au GCP).Avions, hélicoptères, vedettes rapides, sous-marins et—on l'oublie souvent... — marche àpied sont les principaux moyens d'infiltration deschuteurs opérationnels du régiment.

Les techniques de pointe ne sont pas oubliées :entre autres choses, les commandos parachu-tistes du REP empbient un appareil photo numé-rique qui, couplé à un ordinateur portable, envoieimmédiatement au PC du régiment des vuesprises lors d'une reconnaissance. Les clichéssont ainsi « compressés », cryptés et transmis.Le régiment est l'une des très rares formationsde l'armée de terre à utiliser un appareil de trans-mission d'images, preuve supplémentaire quele 2e REP est une unité de pointe. O

Ci-dessous.Lors d'un exercice régimentaire, ce sniper de laCEA a revêtu une tenue en Gore-tex et un chapeau

de brousse, équipementsportés de plus en plussouvent sur le terrain.Notez également la

housse deprotection du

sac àdos.

37;

Page 35: 2REP+Brazzaville,RAIDS N°135,1997

i élément confre-sniper observe les lisièresnord de l'aéroport de Sarajevo, tenues par les

Serbes. Une couverture trouée le dérobe aux yeuxdes belligérants, mais notre homme ne pourra

tirer que s'il est directement menacé

Page 36: 2REP+Brazzaville,RAIDS N°135,1997

Au printemps 1992, lescombats qui se déroulenten Croatie s'étendent à laBosnie voisine.

Pour tenter de désamorcer cette situation,l'ONU mandate alors une force internationaleappelée la FORPRONU.

Sarajevo et sa banlieue verront désormaisles Frenchbatessayer, tant bien que mal, d'as-surer des missions d'interposition ou d'escortede convois humanitaires au profit des popula-tions sinistrées. Bien souvent, les Françaisimpuissants ne pourront que compter les coups.La mission restera trop floue, les ripostes gra-duées peu adéquates face à des miliciens quine respecteront que la force et multiplieront lesvexations et les tirs d'intimidation.

C'est dans ce contexte que, le 13 décembre1992, le 2e REP remplace l'EMT du RICM àSarajevo. Pour la première fois, les bérets vertsdu REP troquaient leur coiffure pour le casquebleu. Le 16 janvier, le bataillon au complet, sousles ordres du colonel Poulet, disposera de la1re et de la 4e compagnie renforcées d'élémentsde la CCS, avec en plus des hommes du17eRGPetdu14eRPCS.

La mission principale est de tenir l'aéroportet d'assurer des escortes lors de la distributionde l'aide humanitaire. C'est au retour de l'une

de ces missions que le légion-naire Benko de la 1re compa-gnie est tué par un tir de mortierbosniaque dirigé sciemment sur leparking de l'aéroport (pour une vision "S« à chaud » de ces événements tra-giques, voir RAIDS n°83).

Avec le recul, il est bien sûr facile decritiquer le rôle de l'ONU à Sarajevo et decomparer son action apparemment inutile àcelle de l'IFOR trois ans plus tard. Toutefois,la présence des unités françaises, dont le REP,a permis de sauver des dizaines de vieshumaines.

Le REP au sein de laForce de réaction rapide

A l'automne 1995, le 2e REP se prépare àrepartir en Bosnie, sous les ordres du colonelDarry. Mais cette fois-ci, les choses ont enfinchangé, et c'est comme unité de relève au seinde la FRR que le régiment est engagé. Enréaction à la prise d'otages perpétrée par lesSerbes et aux combats du pont de Verbanja, laGrande-Bretagne, les Pays-Bas et la Francemettent sur pied la Force de réaction rapide(FRR), qui sera aussitôt engagée sur le montIgman pour desserrer l'étau serbe autour deSarajevo. Aux tirs d'artillerie de la Force vonts'ajouter des raids aériens menés par l'OTAN(voir RAIDS n° 113 et 114). Cette démonstra-

Ci-dessus.? Hiver 1992-1993: pour lapremière fois, le 2e REP servira

sous les couleurs de l'ONU. Unemission enrichissante, mais pas

toujours bien perçue par beaucoup delégionnaires entraînés à agir de façon

plus offensive.

En haut, à gauche.y/ Une mission de ravitaillement dans

Sarajevo : c'est en Bosnie que le 2e REP va*/ apprendre à travailler avec le VAB, qui

équipera désormais une de ses compagniescomme dans le reste de la 11e DP.

tion de force amènera enfin les Serbes ànégocier. Dans le froid et la neige, le 2e REPs'installera sur le mont Igman et sur les crêtessurplombant la Neretva.

Le 20 décembre, le régiment passe sous lecontrôle de l'OTAN avec la mission de veillerau bon déroulement de l'application des accordsde Dayton. Plus question de tergiverser : à lamoindre velléité de résistance, les légionnairesse mettront en position de combat, tandis queles appareils de l'OTAN pourront les appuyer.Les 2e, 3e et 4e compagnies feront évacuer desdizaines de positions, alors que la CEA pointe-ra les canons de ses mortiers de 120 mm.La 5e compagnie aura fort à faire pour soutenirtout ce monde et se dépensera sans compterlors d'une crue de la Neretva qui envahira lequartier de Vrapcici à Sarajevo. Le régimentsera de retour à Calvi en avril 1996 pour fêterCamerone. O 39

Page 37: 2REP+Brazzaville,RAIDS N°135,1997

pPfPi

Page 38: 2REP+Brazzaville,RAIDS N°135,1997

La recherche des ressortissants étrangerss'effectuera à l'aide de petits convois blindés.

Ici, un VAB de la CEA du 2e REP traverse lecentre-ville dévasté et livré au pillage pour les

rues qui ne sont pas exposées au tir direct. 41

Page 39: 2REP+Brazzaville,RAIDS N°135,1997

iIr

Trois jours seulementaprès la prise de fonctiondu nouveau gouvernementfrançais, une cellulede crise se réunit auQuai d'Orsay avecles représentantsde différents ministèreset de l'Elysée.

Texte et photos :Yves DEBAY

On compte à Brazzaville 2 200 Françaiset 400 autres ressortissants étrangers, et ilest décidé de les évacuer dans les plusbrefs délais. L'opération est confiée au géné-ral de parachutistes Landrin qui, outre les500 éléments du dispositif Pélican 1déjà présents sur place, recevra le renfortde 400 hommes supplémentaires. Devantl'ampleur des combats, un nouveau contin-gent de 400 hommes est envoyé le 12 juin.

Ce genre de mission a déjà été joué desdizaines de fois lors des manœuvres de la

• 11e DP ou de la 9e DIMa. Mais cette fois,c'est la réalité.

Un précédent a certes eu lieu à Bangui,en République centrafricaine, lors d'Ai-mandin II (voir RAIDS n° 130), mais le

Ci-dessus.L'équipage d'un VAB évacue des personnes de la

bibliothèque catholique. Une partie deslégionnaires appartenant à la CEA du 2e REP

s'occupent des civils, tandis que les autres, doigtsur la détente, observent les environs.

42

MISSION :L'EVACUATION DES RESSORTISSANTS

ETRANGERS A BRAZZAVILLEA partir de l'Orstom ou de l'aéroclub, des élé-

ments de la 1re compagnie et de la CEA du 2e REPet des membres du COS vont participer à larecherche, à l'extraction et à la sécurisation desétrangers présents dans Brazzaville.

Sur des informations fournies par l'ambassadeou par de simples particuliers, les légionnaires etdes personnels du COS vont former de petitsconvois, en général de deux VAB1 et d'un VBL,pour partir à la recherche des personnes signa-lées. Les trajets en ville ne seront pas sans

danger, même si les véhicules ne seront plus direc-tement visés après la riposte du 2e REP lors del'embuscade du 7 juin.

Ordre de riposterLes unités de l'armée congolaise ouvriront le feu

à plusieurs reprises, juste avant le passage deconvois français, pour attirer une réponse desCobras.

C'est lors d'une de ces opérations, dans la nuitdu 7 juin, que la 3e section de la 1re compagnie

LA SITUATION ABRAZZAVILLE LORS

DE L'OPERATION PELICAN 2

pEU

I

i

EMT français

n Zone tenue1 par les Cobras

Zone tenue1 par les PAC

et les Zoulous

-i Zone tenueI par les Ninjas

Page 40: 2REP+Brazzaville,RAIDS N°135,1997

sera violemment prise à partie par des Zoulousprès de la présidence. Une roquette de RPG-7passe alors entre deux VAB. Trois légionnairessont grièvement blessés : un est atteint à la tête,le deuxième à la mâchoire et le troisième dans ledos.

Le capitaine Trotignon, patron de la compagnie,réussit cependant à calmer le jeu. Mais les Congo-lais ouvrent de nouveau le feu sur les élémentsde la CEA et l'ambulance venue chercher les bles-sés. Le radio d'une des équipes GCP reçoit uneballe en plein cœur. Dans l'ambulance criblée deprojectiles, l'adjudant Boudissa et le commandantmédecin se jettent au sol juste à temps : uneballe frappe le casque de l'adjudant, tandis qu'unautre projectile éclate le bidon.

Pour l'état-major des légionnaires parachutistes,c'en est trop et ordre est alors donné de riposter.Une grenade à fusil tirée à l'horizontale atteindrade plein fouet un véhicule Mamba. Les Congolaisdécrocheront très rapidement en laissant quinzemorts sur le terrain, dont un officier supérieur. LeREP ne sera désormais jamais plus pris à partie.

La ville livrée à ses démonsDeux jours plus tard, nous accompagnons deux

VAB et un VBL pour une mission d'extraction. Lechef d'équipe du VAB est anglais, le tireur FR-F2français, un Hongrois, un autre Français etun Polonais composent la section de combat. Lapremière extraction se déroule à la bibliothèquecatholique, non loin de la place de la cathédralejonchée de cadavres boursouflés et couverts demouches. Pendant que l'équipage du premier VABfait embarquer quelques religieuses, les hommesdu deuxième VAB ont pris position. Des tirssporadiques ont lieu et, de temps en temps, bienau-dessus.

Les religieuses sont déposées à l'ambassadede France, située en pleine zone de combats. Unautre convoi les amènera ensuite à l'aéroclub. Aumoment où elles descendent des VAB, deux obusde mortiers éclatent à proximité. Les légionnairesse jettent à terre et font immédiatement remonterleurs protégées dans les blindés. Le capitaine

adjoint de la CEA, qui dirige l'équipe d'extraction,reçoit une nouvelle mission : traverser le front pourrechercher des étrangers au club nautique. Le petitconvoi s'engage sur l'avenue Félix Eboué.

Le centre-ville est le théâtre des combats. Aubout de l'avenue Lumumba se dresse le premierbarrage des Cobras. Bien que moins visibles queles FAC, les Cobras sont partout présents. Au clubnautique, le convoi va récupérer plusieurs per-sonnes évacuées sur des barges par des béretsrouges de la CEA du 17e RGP.

Ces parachutistes, dont nul n'a parlé, ont accom-pli un superbe travail en évacuant par le fleuvevers la Case de Gaulle quelque 300 civils étran-gers. Un caporal-chef, vieux lecteur de RAIDS,témoignera : « Une nuit, ce fut terrible. Cela tiraitpartout et les traçantes semblaient venir droit versnous. Des geysers marquaient les points d'impacttout près de la barge... et nous n'avons pas le blin-dage d'un VAB. Il fa/lait à la fois diriger la barge etcalmer les femmes et les enfants qui hurlaient. »

Le lendemain, nous sommes dans le mêmequartier des Cobras avec cette fois des élémentsde la 1re compagnie du 2e REP. Les Cobras sontbeaucoup plus nerveux que la veille et entourentle VAB. Une PKM et une dizaine d'AK-47 sont bra-quées sur nous. Un homme complètement ivre amême sorti un pistolet automatique et gesticuledangereusement. Lofficier de liaison congolais suela peur.

Les légionnaires ont le doigt sur la queue dedétente, l'un d'entre eux a déjà été légèrementblessé ici deux jours plus tôt. Enfin, le convoi redé-marre et passe devant la résidence de SassouNguesso où trône l'AML-90 détruite la semaineprécédente. Des gens saluent amicalement etd'autres hurlent contre la France.

Encore une personne avec un passeport fran-çais qui sera évacuée... C'est l'une des dernières,car demain les troupes françaises vont se retirerde Brazzaville. La capitale congolaise resteraseule, livrée à ses démons. o

1. Ces VAB proviennent des EFAO de Bangui et,pour cette raison, sont pilotés par des marsouins du21eRIMa.

nombre de ressortissants français était bieninférieur à celui de Brazzaville. De plus, lescombats étaient concentrés dans certainsquartiers, alors que c'est tout le centre-vil-le et le nord et l'est de la capitale congolai-se qui sont ici concernés.

La mission des unités françaises vaconsister à sécuriser, à extraire, à regrou-per et enfin à évacuer les ressortissants

En bas.Ce VBL, monté par le capitaine adjoint à la CEAdu REP, dirige une équipe d'exfiltration. Leblindage est désormais indispensable dans ce

f enre d'opération. Les feuillages et les débristerre sont le résultat du souffle des

explosions.

AUX POUDRES17 mai 1997 : deux compagnies du 2e REP

remplacent les éléments du 8e RPIMa préposi-tionnés à Brazzaville dans le cadre de l'opéra-tion Pélican, et qui étaient destinés à une éven-tuelle évacuation de Kinshasa en face, sur l'autrerive du fleuve.

2 juin : incident d'Oyo entre les milices desCobras et des Zoulous.

5 juin : tirs sporadiques à Brazzaville. Lecalme revient le soir.

6 juin : des blindés tentent d'investir la rési-dence de l'ancien président Sassou Nguessoen vertu du décret de dissolution des milicesprivées pris par le gouvernement Lissouba le29 mai. Une opération sans doute préméditéepar l'aile dure de l'entourage présidentiel vou-lant ainsi écarter son adversaire principal à l'élec-tion présidentielle. Cette action est un échec etdeux AML-90 sont détruites à la roquette devantle domicile de Nguesso. Aussitôt, dans les quar-tiers de Mpila, Ouenze et Talangai au nord dela ville, des barricades sont érigées par les mili-ciens cobras. Les autorités congolaises donnentl'impression d'être dépassées par les événe-ments qu'elles ont provoqués, soldats et mili-ciens échappant totalement au contrôle de leurschefs. Les ressortissants français ne sont pasmis en danger à proprement parler, mais onobserve des comportements hostiles à leurégard émanant des deux parties. La voiture del'ambassadeur de France sera détruite par dessoldats congolais.

7 juin : des unités blindées et une partie de lamarine se joignent aux milices cobras deSassou Nguesso qui chassent les gouverne-mentaux des quartiers Est et s'emparent de laMaison de la radio et des camps militaires duquartier de Mpila. Les FAC sont obligées de sereplier sur le centre-ville et la présidence. Dansle même temps, 250 parachutistes et 200 mili-ciens zoulous, aérotransportés par un Antonov12 depuis la région de Pointe-Noire, vont ren-forcer les forces gouvernementales qui com-mencent alors le pilonnage des quartiers Nordà l'aide de lance-roquettes BM-21 et de mortiersde 120mm.

Le front se figera en quelques heures le longdes avenues de la Paix et de la Cité des Dix-Sept avec un saillant vers la Maison de la radioau sud de l'aéroport. Les pillages gagnent cer-tains quartiers, les Zoulous commettant desexactions contre des résidents français. Lorsd'une extraction de ressortissants, des élémentsdu REP sont pris dans un feu croisé. Un légion-naire est tué et sept autres blessés, dont deuxgrièvement, ce qui entraîne la riposte desFrançais qui mettent hors de combat quinze mili-ciens. Ces événements vont décider Paris àintervenir. Lopération Pélican 2 est lancée, i

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COBRAS, ZOULOUS ET NINJAS

44

Dans la soirée du 2 juin, à 30 kilomètres d'Oyo,des membres du Rassemblement pour la démo-cratie et le développement (RDD) de l'ancienPremier ministre congolais, Yombi Opango, sont atta-qués par des miliciens proches de Sassou Ngues-so. Les deux camps se rejettent la responsabilité del'incident qui fait quatre morts et sept blessés. Cetaccrochage — qui n'est pas le premier dans la régiond'Oyo, considérée comme le fief deSassou Nguesso — fait office de détonateur à unesituation plus qu'explosive.

Dès le lendemain, Brazzaville s'embrase.

Trois ethnies, deux adversairesLes raisons de ce nouvel affrontement au Congo

sont multiples : contagion due aux événements duZaïre, continuité des combats qui avaient eu lieuen 1993, tribalisme exacerbé par l'approche desélections présidentielles qui auraient dû se tenir le27 juillet.

Etat artificiel créé à la décolonisation, le Congo estune mosaïque tribale rassemblant treize groupesethniques. Actuellement, ce sont les trois ethniesdominantes qui se déchirent pour le pouvoir àBrazzaville, d'ailleurs seule ville où elles cohabitent :les Kongos, ou gens du fleuve et du sud du pays,qui représentent la moitié de la population ; lesTékés,22 % de la population, qui entretiennent des lienstribaux avec les Gabonais ; les Mbochis, 13 % de lapopulation, qui sont les gens du Nord et qui ont com-me chef incontesté Sassou Nguesso, présidentmarxiste du Congo de 1979 à 1992. En effet,en août 1992, l'actuel président, Pascal Lissouba,est élu au suffrage universel en battant SassouNguesso dès le premier tour.

Autre acteur de cette crise : le maire de Brazza-ville, Bernard Kolelas, qui bien qu'appartenantethniquement aux Kongos, n'a pris parti pourpersonne et compte les coups.

L'éclatement des forces arméesAprès son élection, le président Lissouba se mon-

tra bien sûr méfiant à l'égard de l'armée congolaisedont la plupart des cadres provenaient de l'ethniedes Mbochis de l'ancien président. L'armée natio-nale apparaissait avant tout comme l'instrument d'uncamp politique et tout bouleversement rapide auraitsans doute provoqué une de ces séditions militairescoutumières à l'Afrique.

Aussi se garda-t-il de restructurer en profondeurl'armée. Des unités furent néanmoins « kongoli-sées », mais avant tout le président Lissouba créasa milice, les Zoulous, qui furent entraînés etéquipés par des instructeurs israéliens.

Ci-contre.Ce sous-officier de la CEA du REP tente de

raisonner et de calmer un milicien cobra,visiblement drogué, et qui tient la goupille d'unegrenade en bouche. Cette scène en dit long sur

l'état d'esprit des miliciens qui souventéchappaient totalement à l'autorité de leurs

cadres, quand cadres il y avait.

Ci-contre.Des miliciens zoulous et des réguliers des PACposent pour la photo. Beaucoup de ces hommessont venus du Sud pour soutenir le présidentPascal Lissouba. Pas plus que leurs adversaires,ces soldats ne se sont révélés capables derespecter une discipline de feu ou de monterune attaque coordonnée avec appui.

Les partis d'opposition emboîtèrent immédiate-ment le pas et constituèrent chacun leur propre mili-ce : les Cobras du général Sassou Nguesso et lesNinjas du maire de Brazzaville.

Malgré leur infériorité numérique, les Cobras del'ancien président sont sans doute les plus motivés.Ils tiennent les quartiers Nord et Nord-Est. Confiants,ils affirmaient pouvoir balayer les Zoulous dès ledépart des Français. Leurs cadres proviennentessentiellement de l'ancienne armée congolaise oude l'ancienne sécurité présidentielle évincée lors del'arrivée au pouvoir de Pascal Lissouba. Dans leurapparence, les Cobras rappellent ce que l'on a puvoir au Libéria et en Somalie. Ils arborent par exempledes brins d'herbe à l'extrémité de leurs armes et unfil de cuivre à la taille : ce sont là des gris-gris tueursou protecteurs. Larmement est varié et abondant.On distingue surtout des armes légères de l'ancienbloc de l'Est. Une partie de l'armée régulière a rejointles Cobras, leur apportant quelques blindés, dontdeux chars T-55 engagés au bout de la piste de l'aé-roport.

Tenant leur quartier, les Cobras ont un avantagepsychologique sur les Zoulous, maîtres d'un centre-ville qu'ils ne connaissent pas vraiment.

Aucune tactiquePolitiquement, certains ont cru que Sassou Ngues-

so bénéficiait d'une aide de Kabila, en réaction à labienveillance de Lissouba pour Mobutu. Mais, dupoint de vue des tribus, cela ne pouvait fonctionnerà long terme puisque la population de Kinshasaappuie l'ethnie kongo du président élu. De plus,Lissouba a récemment rencontré Kabila, et tout anta-gonisme semble oublié. Autre paradoxe : des liensfamiliaux unissent le très capitaliste et pro-françaisprésident Bongo du Gabon au marxiste Nguesso.Aussi est-il prématuré de tirer des conclusions.

La plupart des unités de l'armée régulière — lesPAC (Forces armées congolaises) — sont restéesfidèles au président Lissouba, qui peut égalementcompter sur sa milice, les Zoulous, dont certains élé-ments ont été intégrés aux PAC. Les parachutistes,qui tiennent les lisières nord de l'aéroport, ont exé-cuté tous les officiers mbochis avant d'arroser lesquartiers du Nord à l'arme lourde.

Il sera très difficile aux militaires français de dis-tinguer les civils des miliciens, le plus souvent sansuniforme. La seule attitude commune à tous lescamps restera le gaspillage éhonté de munitions.Cobras et Zoulous — et parfois même Ninjas, bienque neutres — tirent n'importe où, n'importe com-ment et souvent pour se rassurer. Les belligérantsn'ont sans doute pas compris que les roquettes deRPG-7 s'autodétruisaient au bout de 900 mètresde course... aussi sans arrêt tirent-ils ces projectilesen l'air pensant peut-être les utiliser en trajectoirecourbe comme obus de mortier ! 3

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Ci-contre.Sur une des positions de l'aéroport, ces deuxsous-officiers de la 4e compagnie du 2e REIobservent avec inquiétude les tirs qui serapprochent. Les hommes de cette section, quiparticipaient à des travaux de défense,viennent de revêtir leurs casques et pare-éclats car plusieurs projectiles ont touché laposition.

étrangers qui le désirent. Pour cela, quatrepoints majeurs de regroupement sont pré-vus : l'ambassade de France sur la ligne defront ; l'Orstom, un centre de recherchebotanique un peu à l'écart du front ; la Casede Gaulle, résidence de l'ambassadeur surle fleuve ; et l'aéroclub.

Un des principaux problèmes rencontréspar le général Landrin sera la sécurité de

l'aéroport situé quasiment sur le front. Eneffet, implantée tout près du centre-ville ettenue par les Forces armées congolaises(FAC), l'aérogare constitue l'une de leursseules voies d'approvisionnement. Toutesles nuits, un appareil de transport Antonov12 s'y pose pour ravitailler en munitions lessoldats du président Pascal Lissouba1.Leurs ennemis, les Cobras, sont à l'est enbout de piste, au nord-est sur une petite

Ci-dessus.Portrait d'un légionnaire parachutiste de la

CEA du 2e REP : il est armé d'une Minimi dotéed'un boîtier-chargeur garantissant une

importante puissance de tir.

Ci-contre.Une équipe du commando-marine de Montfortpart en reconnaissance à bord d'un véhiculemis à sa disposition par un civil préalablementévacué. Remarquez les gilets pare-éclatsservant de protection et la Minimi installée surle toit. 45

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Ci-dessus.Départ en mission pour ces légionnairesparachutistes. La tension est vive, car cette largeavenue menant de l'aéroport à la ville offre degrands découverts et se trouve pratiquement surla ligne de front.

hauteur boisée surplombant les lieux etau sud-est sur un petit saillant non loin del'aéroclub.

Près des positions de la base aérienneoù finissent de pourrir des Mig-21, les PACet Zoulous arrosent copieusement les quar-tiers Nord-Est et les emplacements desCobras en bout de piste. Les hommes quiservent cet armement lourd composé d'unBM-21, de lance-roquettes multiples chinoiset d'un ZSU-23/4 sont les parachutistes desPAC. Des « durs » qui ont fusillé une partiede leurs officiers et qui savent qu'ils n'ont

1. La base militaire au nord, l'aérogare principaleau sud et tout l'ouest sont tenus par les PAC et lesZoulous.

Ci-contre.Un poste Milan est mis en batterie par la

4e compagnie du 2e REI à proximité de l'aéroclub,servant de PC à l'opération Pélican 2. A portée detir, au bout de la piste, deux T-55 des Cobras sont

46 embusqués.

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aucune pitié à attendre des Cobras si ceux-ci l'emportent.

Bien sûr, toute cette ferraille se croise jus-te au-dessus de Paéroclub, où sont regrou-pés les étrangers avant leur embarquementdans les C-160 et C-130 de la force aérien-ne de projection française. Ces appareilsréaliseront plus de soixante rotations lorsde la phase d'évacuation.

Pour remplir sa mission, le généralLandrin dispose de 1 300 hommes quiseront répartis en trois états-majors tac-tiques ou EMT : l'EMT 2e REP à l'Orstom,commandé par le colonel Puga ; l'EMT8e RPIMa au sud de l'aéroport, commandépar le colonel Réglât ; l'EMT 1er REC à Paé-roclub, commandé par le colonel Clément-Bollée. Chaque EMT dispose de deuxcompagnies de combat et un peloton deSagaie est partagé entre les EMT 1er RECet EMT 8e RPIMa.

Outre les trois EMT, le commandementdispose directement sous ses ordres d'unedemi-SML fournie par la 2e batterie du68e RAA.

Le COS est présent et participera auxextractions et à la surveillance des belligé-rants avec des éléments du 1er RPIMa, desmembres du commando-marine de Mont-fort, ainsi qu'une équipe de commandosparachutistes de Pair du CPA-10 d'Apt.

Ci-dessus.Les légionnaires du 2e REI offrent une escorterapprochée à ces civils qui vont être évacués

par avion. Les gilets pare-éclats peuvent eneffet protéger non seulement leurs porteurs,

mais également les civils qui se trouventderrière les soldats.

A plusieurs reprises, pendant le court trajetnécessaire pour aller de l'aéroclub à la piste,des groupes de civils devront se Jeter à terre

pour éviter les tirs.

D'autre part, le général Landrin pourraégalement faire appel, en cas de besoin,aux Mirage F-1CT basés à Bangui.

Un savoir-faireà toute épreuve

A l'exception de l'embuscade contre deslégionnaires du 2e REP et d'un accrochagesur la piste avec le 2e REI, l'opération Péli-can 2 se déroulera sans problème majeur,démontrant ainsi que dans les situations lesplus difficiles, les forces armées françaisesdisposent d'un savoir-faire exceptionnel.

L'opération se terminera officiellement ledimanche 15 juin à 18 heures. Commence-

Ci-dessous.Un convoi de la CEA passe la ligne de front à

hauteur de l'ambassade de Russie, sur l'avenueLumumba. Le chef de bord scrute anxieusement

les alentours.

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ra alors la délicate phase de désengage-ment, sous la pression des combattants desdeux bords qui n'attendaient quele départ des Français pour se ruer surl'aéroport.

En quelque seize rotations journalières,l'armée de l'air va évacuer sur Bangui, Libre-ville2 et N'Djamena légionnaires, marsouins,artilleurs, commandos-marine et parachu-tistes. Le 2e REP sera le dernier à quitterl'Orstom où s'abattra une salve de quatreprojectiles de mortier de 81 mm. Le colonelMorin, chef d'état-major, aura son paque-tage criblé d'éclats et le choix de prendreune bière à la place d'une douche a sansdoute sauvé la vie du lieutenantPerez-Pria.

L'opération Pélican 2 a démontré toutel'importance des forces prépositionnées enAfrique aptes, en quarante-huit heures, àêtre aérotransportées de République cen-trafricaine et du Gabon vers le Congo.

De plus, les soldats français étaientlargement représentés à Brazzaville,présence justifiée par un contexte régionalparticulier : la prise de pouvoir au Zaïrepar les forces de Désiré Kabila avait faitcraindre une opération d'évacuationde civils d'une aussi grande envergure àKinshasa. D

2. Un petit mot pour la base arrière de Libreville,où le 6e BIMa du lieutenant-colonel Reydellet aaccompli un travail exceptionnel en accueillant les5 900 réfugiés.

Ci-contre.Ces légionnaires parachutistes sont prêts àquitter l'Orstom pour une mission d'escorte.Remarquez l'armement conséquent qui permet, encas de problème, d'assurer une puissance de feunon négligeable.

Les hommes de la SML du 2e REP ontéchangé leurs mortiers de 120 mm pour desvéhicules 4x4 laissés « à disposition » par

les ressortissants étrangers évacués.

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Ce légionnaire parachutiste de la 1™ compagniedu REP a pris position devant l'ambassade deFrance. Notez la grenade à fusil montée sur leFamas. Lors de l'embuscade du 7 juin, unprojectile de ce type endommagera un Mambades PAC.

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Hfi

La sécurité du PC et de la zone nord etnord-est de l'aéroport, où les Zoulous et lesCobras sont face à face, est confiée à l'EMTdu 1er REC commandé par le colonelClément-Bollée. Le chef de corps du royalétranger de cavalerie peut notammentcompter sur les bérets verts de la 4e com-pagnie du 2e REI.

Commandés par le capitaine Pironneau,les légionnaires arrivent de N'Djamenale mardi 10 juin. Sous les projecteurs del'actualité, ils vont assurer la protection rap-prochée des ressortissants étrangers entrei'aéroclub et les Transall et C-130 qui atten-

dent sur le tarmac, moteurs tournants. Pourcela, ils vont réinventer la tortue romaineen encadrant étroitement leurs protégés.Le 12 juin au soir, en bordure de piste,une section est prise sous un feu intenseet riposte aussitôt dans les mêmesproportions. Les Congolais accusent despertes sévères et n'insistent pas, mais unlégionnaire est blessé à la tête.

La 4e compagnie du 2e REI assureraégalement la protection du PC. Les optiquesdes deux postes Milan seront bien sûrpointées vers les deux T-55 des Cobras quitourneront régulièrement en bout de piste.

mLes hommes de la 4e compagnie du 2e REIrecherchent l'origine des tirs qui viennent detoucher leur position. Gilet pare-éclats etcasque lourd sont désormais indispensablesdans ce type d'opération. La mobilité deshommes en est bien sûr amoindrie, mais dansla plupart des cas, les missions sontstatiques.

Ci-contre.Un sergent de la 4e compagnie du 2e RE'observe le tir du lance-roquettes BM-21 desFAC posté au nord de l'aéroport. Remarquez lagrenade à fusil prête à l'emploi dans la pochedu pare-éclats.

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.•fi

Une autre vue des opérations de protectionrapprochée assurées par la 4e compagnie du

2e REI au profit des étrangers devant êtreévacués. Non loin de là, le 12 juin au soir, les

légionnaires ont eu à déplorer un blessé lors d'unaccrochage avec les PAC.

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En Afrique, les blindés ont toujourseu un rôle des plus dissuasifs. Aussi legénéral Landrin va-t-il demander ledéploiement d'un demi-peloton de Sagaie,afin de bien affirmer la déterminationdes Français à remplir leur mission d'éva-cuation sans se laisser impliquer dans les

combats. Venant de N'Djamena,« Renard » sera à pied d'œuvre le 11 juin.« Renard », c'est l'indicatif radio du2e escadron du 1er REC commandé par lecapitaine Normand.

Les six ERC-90 et les cinq P-4, arrivés àbord de quatre C-l 30, patrouilleront sans

cesse sur la piste. De grands drapeauxtricolores seront fixés sur les blindés afind'éviter toute méprise.

A chaque décollage et atterrissage,les équipages seront en alerte dans leurtourelle. Les Sagaie partiront parmi lesderniers.

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La présence d'une Sagaie du 1er REC se révèle particulièrement dissuasive. Son déploiementlimitera considérablement les tirs hostiles autour des positions françaises.

En haut, à gauche.En bout de piste, au sud du dispositif, ce VAB monté par des légionnaires du 1er REC assurela protection d'un C-130 qui vient d'effectuer un poser d'assaut. Le VAB provient des EFAO etest piloté par un marsouin du 21e RIMa, comme l'indique l'ancre peinte sur la porte arrière.

Ci-contre.Les hommes du 2e escadron du 1er REC préparent les bandes de munitions des mitrailleusescoaxiales de leur Sagaie ou des AA-52 montées sur les P-4. L'atmosphère est détenduemalgré les tirs incessants autour de l'aéroport.

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Ci-contre et ci-dessous.Les artilleurs d'Afrique du 68e RAA sont prêts àtoute éventualité. Non loin de l'aérogareprincipale, trois pièces de 120 mm ont été misesen batterie.

En bas.L'équipe d'aide au tir est prête à donner le signaldu feu dès réception des coordonnées envoyéespar les observateurs avancés.

Ci-contre.Armée d'une Minimi et d'un FR-F2, une équipe de

bérets rouges du 8f RPIMa veille. Les hommesappartiennent à la 4e compagnie qui, après un

long périple en Côte-d'IvoIre, au Togo, au Bénin etau Gabon, terminera par une opération réelle à

Brazzaville.

Tout « camp retranché » compte desartilleurs et ceux-ci étaient présents à Maya-Maya, même s'ils furent oubliés par lesmédias au profit des légionnaires. Venus deBouar en République centrafricaine avec troismortiers de 120 mm, les trente et un artilleursde la 2e batterie du 68e régiment d'artilleried'Afrique (RAA) sous les ordres du capitai-ne Prieto vont s'installer sur la partie sud del'aéroport. Cette puissance de feu se révéle-ra redoutable à l'échelle africaine.

Les pièces seront soigneusement enterréeset le quadrillage des accès à l'aéroportmémorisé par chaque artilleur. Les positionsdes BM-21, des mortiers de 120 mm et descanons sans recul des adversaires seront par-faitement repérées. Heureusement, aucun tirne sera nécessaire, et les artilleurs d'Afriqueregagneront la Valbonne riches d'unenouvelle expérience.

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Point clef de l'opération Pélican 2, l'aéro-port de Maya-Maya est néanmoins au centredes combats. Il est difficile aux Français detrop montrer leur force sans donner l'im-pression de prendre parti pour un camp.Les Cobras, par exemple, reprocheront biensûr aux troupes françaises de les empêcherde prendre l'aéroport d'où les forces de

• À Pascal Lissouba recevaient renforts et muni-tions. C'est le 8e RPIMa du colonel Réglâtqui tiendra le sud de l'aéroport. Les

marsouins parachutistes seront ainsiaux premières loges pour assister au feud'artifice quotidien, ce qui ne fut pas sansdanger puisque dès leur arrivée un para-chutiste reçut une balle dans la main.

Les « coyotes » de la 4e compagnie, com-mandée par le capitaine du Chaxel, avaientleurs positions tout près des premières ligneszoulous. Sur le toit du bâtiment des pom-piers congolais de l'aéroport, l'adjudantGiovannucci a pu compter les coups. Les élé-

ments de la 4e étaient accoutumés à l'Afriquepuisqu'ils y étaient arrivés dès le mois defévrier pour la manœuvre Eléphant qui sedéroula en Côte-d'lvoire, au Togo et auBénin. Ensuite, du Gabon où ils étaient « entournante », ils furent dirigés sur l'aéroportde Brazzaville dès le début des événements.Avant d'être remplacés par la 4e compagniedu 2e REI, les bérets rouges ont assuréla protection rapprochée des personnesévacuées par avion.

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