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1 UNIVERSITE DE DSCHANG The University of Dschang ………… FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES Faculty of Agronomy and Agricultural Sciences ………… DEPARTEMENT D’ECONOMIE RURALE Department of Agricultural Economics Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome Option : Economie et Sociologie Rurales Par : NAKUNA TSALA Arlette Marlyse Matricule : 04A061 ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG (RICINODENDRON HEUDELOTII) : ESTIMATION DES COUTS ET DES MARGES DES ACTEURS (Cas de la Région du Centre, Cameroun) Décembre 2009

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UNIVERSITE DE DSCHANG

The University of Dschang

…………

FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

Faculty of Agronomy and Agricultural Sciences

…………

DEPARTEMENT D’ECONOMIE RURALE

Department of Agricultural Economics

Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome

Option : Economie et Sociologie Rurales

Par :

NAKUNA TSALA Arlette Marlyse

Matricule : 04A061

ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG

(RICINODENDRON HEUDELOTII) : ESTIMATION DES COUTS ET DES MARGES DES ACTEURS

(Cas de la Région du Centre, Cameroun)

Décembre 2009

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2

UNIVERSITE DE DSCHANG

The University of Dschang

…………

FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

Faculty of Agronomy and Agricultural Sciences

…………

DEPARTEMENT D’ECONOMIE RURALE

Department of Agricultural Economics

Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome

Par : NAKUNA TSALA Arlette Marlyse

Option : Economie et Sociologie Rurales

Matricule : 04A061

12e promotion

ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG

(RICINODENDRON HEUDELOTII) : ESTIMATION DES COUTS ET DES MARGES DES ACTEURS

(Cas de la région du centre, Cameroun)

Encadreur :

M. Charly FACHEUX Spécialiste en Marketing et

Développement des Entreprises World Agroforestry Center-ICRAF

Superviseur :

François KAMAJOU, Professeur Faculté de Sciences Economiques et de Gestion/Faculté d’Agronomie

et Sciences Agricoles Chef du département d’économie

rurale

Décembre 2009

Page 3: 001 arlette

i

FICHE DE CERTIFICATION DE L’ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussignée NAKUNA TSALA Arlette Marlyse , atteste que le présent mémoire est le fruit

de mes travaux effectués dans les localités d’Ekpwassong, Nkoloboudou, Sa’a ainsi que dans

les principaux marchés des villes de Yaoundé et Douala sous l’encadrement de M. Charly

FACHEUX , spécialiste en marketing et développement des entreprises à l’ICRAF-AHT et

sous la supervision de François KAMAJOU , Professeur et chef du département d’Economie

Rurale à la FASA. Ce mémoire est authentique et n’a pas été antérieurement présenté pour

l’acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

Nom et signature de l’auteur Visa de l’encadreur

Date Date

Visa du superviseur Visa du chef de département

Date Date

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ii

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTEN ANCE

Le présent mémoire a été revu et corrigé conformément aux observations du Jury.

VISA DU SUPERVISEUR VISA DU PRESIDENT

VISA DU CHEF DE DEPARTEMENT

Page 5: 001 arlette

iii

DEDICACE

Je dédie ce travail qui est le couronnement de cinq longues et Je dédie ce travail qui est le couronnement de cinq longues et Je dédie ce travail qui est le couronnement de cinq longues et Je dédie ce travail qui est le couronnement de cinq longues et

laborieuses années d’études à celui qui a toujours guidé mes paslaborieuses années d’études à celui qui a toujours guidé mes paslaborieuses années d’études à celui qui a toujours guidé mes paslaborieuses années d’études à celui qui a toujours guidé mes pas : le : le : le : le

Seigneur Dieu Seigneur Dieu Seigneur Dieu Seigneur Dieu TTTTout out out out PPPPuissant,uissant,uissant,uissant,

etetetet

A A A A Mes adorables parents TSALA Roger et MBOE Monique Marie pour Mes adorables parents TSALA Roger et MBOE Monique Marie pour Mes adorables parents TSALA Roger et MBOE Monique Marie pour Mes adorables parents TSALA Roger et MBOE Monique Marie pour

tous les efforts consentis ptous les efforts consentis ptous les efforts consentis ptous les efforts consentis pour mon éducation. Qu’ils retrouvent ici le our mon éducation. Qu’ils retrouvent ici le our mon éducation. Qu’ils retrouvent ici le our mon éducation. Qu’ils retrouvent ici le

sentiment d’une tâche bien accomplie.sentiment d’une tâche bien accomplie.sentiment d’une tâche bien accomplie.sentiment d’une tâche bien accomplie.

Page 6: 001 arlette

iv

REMERCIEMENTS

Toute ma formation, ainsi que la réalisation de ce mémoire n’auraient pu être possibles sans le

concours de plusieurs personnes à qui je tiens à exprimer ma profonde gratitude. Je pense

spécialement à :

� mon superviseur Pr. Kamajou François, dont les conseils et les orientations ont été

essentiels pour la production de ce mémoire. A travers lui, je remercie tout le personnel

enseignant et le personnel d’appui de la FASA ;

� mon encadreur M. Charly Facheux qui a initié cette étude et dont les remarques ont

contribué à finaliser ce travail ;

� Dr Zac Tchoundjeu qui a accepté de nous accueillir dans son institution.

� Dr Ann Degrande et à Charlie Mbosso pour les documents mis à ma disposition et pour

la précieuse aide apportée dans l’élaboration des questionnaires d’enquête;

� Guillaume Lescuyer, Abdon Awono du CIFOR, dont les entretiens ont été déterminants

pour la réalisation de cette étude ;

� tout le personnel de l’ICRAF pour leur soutien et pour l’ambiance qui a régné tout au

long de notre stage ;

� habitants d’Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a ; de même qu’à tous les commerçants

qui ont été enquêtés ;

� M. Ondoua Materne (ADEAC), M. Okono Douma et M. Touna (DAADER Sa’a) qui

m’ont aidée à entrer en contact avec les paysans et les commerçants ;

� La famille Ndjeba à Akonolinga ;

� Mireille Zoa Ngoyene, qui m’a permis d’obtenir ce stage ;

� mes amis: Yannick Zoa, Foé Frédéric, Yves Eone, Raoul Mbratana, Daniel Akono,

Nina Ndemba, Nestor Ngouambé, Divine Foundjem, Alain Ekollo, Serge Yakeu, Carolle

Bikoué, Rosine Tchatchoua, Ninon Edima, Aïcha Manjeli pour les nombreuses relectures et

commentaires ;

� tous mes camarades stagiaires à ICRAF : Léa Eboutou, Marcel Moukend, Mary Nyobe,

Nicole Mvogo, Blandine Nguenaye, Linda Ketchiamen, Serge Emou, Serge Babe et

Christianne Tsobeng, ainsi qu’à tous mes camarades de la FASA.

Page 7: 001 arlette

v

Ma famille qui m’a apporté un soutien moral et financier. Je pense précisément à :

� Djeukam Blaise dont la contribution financière et les encouragements ont permis que

ma formation soit moins contraignante ;

� Joel Ekoudi Raskin qui m’a gracieusement offert un ordinateur pour faciliter mon

stage ;

� mes oncles et tantes, Francis Tsala, Christian A. Tsala, Tsimi Tsala Henri et son épouse,

Ekoudi Francois Xavier, Mebenga Nicodème, Mboudou Augustin, Atangana

Bonaventure et leurs épouses, Elono Michel, Mr et Mme Ndoumba, M. et Mme Bela,

Mballa, Virginie Ngono, Mme Abanda Honorine, Mengue Marie, M. Nomo parfait et

son épouse, Mengue Madeleine., Fabien Mballa, Nga Toulou Rosalie, Sr Jacques

Françoise et Sr Antoinette Ndzié dont le soutien n’a pas été des moindres ;

� la grande Famille Messi, la Famille Etoga, maman Martine et maman Clémentine à

Dschang qui m’ont apporté un soutien moral tout au long de ma formation ;

� mes frères, sœurs, cousins et cousines: Fleury Tsala, Léonce Tsala Otou, Larissa Ngono

Tsala, Josiane Tsala Mengue, David Emery Tsala, Lucas, Paule, Julio, Thérèse, Estelle,

Michou, Stéphane, Lionel, Armel, Anicet, Cédric, Mireille, Dorine et Alice ;

� enfin, à tous ceux que je n’ai pas nommés ici, mais qui m’ont certainement apporté une

contribution à mon épanouissement durant ma formation.

Page 8: 001 arlette

vi

TABLE DES MATIERES

FICHE DE CERTIFICATION DE L’ORIGINALITE DU TRAVAIL ------------------------------------------------- I

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTEN ANCE ----------------------------------- II

DEDICACE ------------------------------------------ ---------------------------------------------------------------------------- III

REMERCIEMENTS ------------------------------------- ----------------------------------------------------------------------- IV

TABLE DES MATIERES -------------------------------- ---------------------------------------------------------------------- VI

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS ------------- --------------------------------------------------------- IX

LISTE DES ABBREVIATIONS --------------------------- ------------------------------------------------------------------- XI

RESUME ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ XII

ABSTRACT -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- XIII

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE----------------- ---------------------------------------------------------- 1

1.1. CONTEXTE ............................................................................................................................................. 1

1.2. PROBLEMATIQUE ................................................................................................................................ 2

1.3. OBJECTIFS DE L’ETUDE ..................................................................................................................... 4

1.4. IMPORTANCE DE L’ETUDE ............................................................................................................... 5

1.5. ORGANISATION DU MEMOIRE ......................................................................................................... 5

CHAPITRE 2 : CLARIFICATION CONCEPTUELLE, CADRE THEO RIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE---------------------------------------- --------------------------------------------------------------------------- 7

2.1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE ................................................................................................. 7

2.1.1. Fonctionnement -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7

2.1.2. Rentabilité ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7

2.1.3. Filière ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 8

2.1.4. Acteurs --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9

2.1.5. Marché -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9

2.2. CADRE THEORIQUE .......................................................................................................................... 10

2.2.1. L’Approche Filière --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10

2.2.2. L’approche Structure-Conduite-Performance --------------------------------------------------------------------- 13

2.2.2.1. La structure du marché -------------------------------------------------------------------------------------------------------13

2.2.2.2. La conduite du marché --------------------------------------------------------------------------------------------------------14

2.2.2.3. La performance du marché --------------------------------------------------------------------------------------------------15

2.2.2.4. Critique du paradigme Structure-Conduite-Performance -----------------------------------------------------------15

2.3. REVUE DE LA LITTERATURE .......................................................................................................... 16

2.3.1. Les produits forestiers non ligneux et leur importance ----------------------------------------------------------- 16

2.3.2. La commercialisation des produits forestiers non ligneux ------------------------------------------------------- 16

2.3.2.1. Les acteurs du système de commercialisation des PFNL --------------------------------------------------------------17

2.3.2.2. Le commerce du Njansang ----------------------------------------------------------------------------------------------------17

Page 9: 001 arlette

vii

2.3.3. Utilisation de Ricinodendron heudelotii (Baill.) Pierre ex Pax. ------------------------------------------------ 18

2.3.4. Technique de récolte des fruits et procédé d’obtention des amandes ----------------------------------------- 19

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ------------------------- ---------------------------------------------------------------- 21

3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ....................................................................................... 21

3.1.1. Sa’a dans le département de la Lékié --------------------------------------------------------------------------------- 22

3.1.1.1. Situation géographique --------------------------------------------------------------------------------------------------------22

3.1.1.2. Climat et végétation ------------------------------------------------------------------------------------------------------------22

3.1.1.3. Sols et Relief ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------22

3.1.2. Ekpwassong et Nkoloboudou dans le département du Nyong et Mfoumou ------------------------------- 22

3.1.2.1. Situation géographique --------------------------------------------------------------------------------------------------------22

3.1.2.2. Relief et hydrographie ---------------------------------------------------------------------------------------------------------23

3.1.2.3. Climat et végétation ------------------------------------------------------------------------------------------------------------23

3.2. POPULATION DE L’ETUDE ET ECHANTILLONAGE ................................................................. 24

3.2.1. Population de l’étude ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 24

3.2.2. Choix des zones de production et des producteurs --------------------------------------------------------------- 24

3.2.3. Choix des marchés et des commerçants ----------------------------------------------------------------------------- 25

3.3. LES DONNEES ET LEURS SOURCES ............................................................................................... 27

3.3.1. Les sources secondaires -------------------------------------------------------------------------------------------------- 27

3.3.2. Les sources primaires ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 27

3.4. TRAITEMENT ET TECHNIQUE D’ANALYSE DES DONNEES ................................................... 28

3.5. LIMITES DE L’ETUDE ........................................................................................................................ 29

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION ------------------------------------------------------------------------- 30

4.1. IDENTIFICATION ET CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTEURS ...................... 30

4.1.1. Identification des acteurs ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 30

4.1.2. Caractéristiques socioéconomiques des acteurs ----------------------------------------------------------------------- 30

4.1.2.1. Le sexe ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------31

4.1.2.2. L’âge --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------32

4.1.2.3. Le niveau d’éducation -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------33

4.2. LE FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG .............................................................................. 34

4.2.1. Les différentes étapes de la récolte et du conditionnement ---------------------------------------------------------- 34

4.2.2. L’organisation de la cueillette / ‘‘production’’ ------------------------------------------------------------------------- 37

4.2.3. Les acteurs et leurs fonctions ------------------------------------------------------------------------------------------------ 39

4.2.4. Les circuits de commercialisation du Njansang ------------------------------------------------------------------------ 40

4.2.4.1. La structure globale de la filière ----------------------------------------------------------------------------------------------------40

4.2.4.2. Les différents types de circuits ------------------------------------------------------------------------------------------------------41

4.2.4.3. Les relations entre les acteurs. ------------------------------------------------------------------------------------------------------43

.4.2.4.4. Les flux du Njansang -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------44

4.2.5. La commercialisation du Njansang ---------------------------------------------------------------------------------------- 45

Page 10: 001 arlette

viii

4.3. LES CHARGES SUPPORTEES PAR LES ACTEURS .................................................................................. 48

4.3.1. Les charges des récolteurs --------------------------------------------------------------------------------------------------- 48

4.3.2. Les charges des commerçants ----------------------------------------------------------------------------------------------- 51

4.3.2.1. Les charges des collecteurs ----------------------------------------------------------------------------------------------------------52

4.3.2.2. Les charges des super-grossistes ---------------------------------------------------------------------------------------------------53

4.3.2.3. Les charges des grossistes de type1 ------------------------------------------------------------------------------------------------55

4.3.2.4. Les charges des grossistes de type 2 -----------------------------------------------------------------------------------------------56

4.3.2.5. Les charges des détaillants -----------------------------------------------------------------------------------------------------------56

4.4. LES PRIX PRATIQUES ET LES UNITES DE MESURE .............................................................................. 57

4.4.1. Les prix moyens de vente pratiqués par les récolteurs ---------------------------------------------------------------- 58

4.4.2. Les prix moyens d’achat et de vente des collecteurs ------------------------------------------------------------------ 59

4.4.3. Les prix moyens d’achat et de vente des super-grossistes ----------------------------------------------------------- 60

4.4.4. Les prix moyens d’achat et de vente des grossistes de type 1 ------------------------------------------------------- 61

4.4.5. Les prix moyens d’achat et de vente des grossistes de type 2 ------------------------------------------------------- 61

4.4.6. Les prix moyens d’achat et de vente des détaillants ------------------------------------------------------------------- 62

4.5. LES MARGES BRUTES ET LES MARGES NETTES DES ACTEURS ....................................................... 63

4.5.1. Les marges des récolteurs ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 63

4.5.2. Les marges des collecteurs --------------------------------------------------------------------------------------------------- 64

4.5.3. Les marges des super-grossistes. ------------------------------------------------------------------------------------------- 65

4.5.4. Les marges des grossistes de type 1 --------------------------------------------------------------------------------------- 65

4.5.5. Les marges des grossistes de type 2 --------------------------------------------------------------------------------------- 66

4.5.6. Les marges des détaillants --------------------------------------------------------------------------------------------------- 66

4.6. COMPARAISON DES COUTS ET DES MARGES DE COMMERCIALISATION DES ACTEURS .......... 67

4.7. LES CONTRAINTES DES ACTEURS DANS LA FILIERE ......................................................................... 69

CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS -------- ------------------------------------------------- 71

5.1 CONCLUSION ................................................................................................................................................. 71

5.2. RECOMMANDATIONS ....................................................................................................................... 74

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ----------------------- ------------------------------------------------------------- 75

ANNEXES ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 79

Page 11: 001 arlette

ix

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS

Liste des tableaux

Tableau 1: Les méthodes d'analyse des filières ............................................................................. 11

Tableau 2 : Les structures du marché et leurs caractéristiques ...................................................... 14

Tableau 3: Répartition des paysans/récolteurs par localité ........................................................... 25

Tableau 4: Répartition des commerçants par fonction et par marché ........................................... 26

Tableau 5: Répartition des acteurs par sexe .................................................................................. 31

Tableau 6: Répartition des acteurs par classe d'âge ....................................................................... 32

Tableau 7: Répartition des acteurs en fonction du niveau d'éducation ......................................... 34

Tableau 8: Les facteurs pris en compte pour la fixation du prix de revente.................................. 47

Tableau 9: Distribution des coûts moyens de production d’un kg de Njansang (FCFA/kg)......... 50

Tableau 10: Charges supportées par les collecteurs par localité (FCFA/kg) ................................ 52

Tableau 11: Charges supportées par les super-grossistes (FCFA/kg) ........................................... 54

Tableau 12: Charges des grossistes de type 1 par marché (FCFA/kg) .......................................... 55

Tableau 13: Charges des grossistes de type 2 par marché (FCFA/kg) .......................................... 56

Tableau 14 : Charges des détaillants par marché (FCFA/kg) ........................................................ 57

Tableau 15: Prix moyen de vente du Njansang dans les localités d'étude (FCFA/kg) .................. 58

Tableau 16: Prix moyen d’achat et de vente des collecteurs par période (FCFA/kg) ................... 59

Tableau 17: Prix moyen d’achat et de vente des super-grossistes par période (FCFA/kg) ........... 60

Tableau 18 : Prix moyen d’achat et de vente des grossistes de type 1 par période (FCFA/kg) .... 61

Tableau 19: Prix d’achat et de vente des grossistes de type 2 par période (FCFA/kg) ................. 62

Tableau 20: Prix d’achat et de vente des détaillants par période (FCFA/kg) ................................ 62

Tableau 21: Les marges des récolteurs par localité (FCFA/kg) .................................................... 63

Tableau 22: Les marges des collecteurs (FCFA/kg) ..................................................................... 64

Tableau 23: Les marges des super-grossistes (FCFA/kg) ............................................................. 65

Tableau 24: Les marges des grossistes de type 1 (FCFA/kg)........................................................ 65

Tableau 25: Les marges des grossistes de type 2 (FCFA/kg)........................................................ 66

Tableau 26: Les marges des Détaillants (FCFA/kg) ..................................................................... 66

Tableau 27: Récapitulatif des coûts et des marges de commercialisation (FCFA/kg) .................. 68

Page 12: 001 arlette

x

Liste des figures Figure 1 Carte de localisation de la zone d’étude------------------------------------------- 21

Figure 2 Les lieux où s’effectue le lavage---------------------------------------------------- 36

Figure 3 Les différentes étapes de la récolte------------------------------------------------- 37

Figure 4 La répartition des périodes de la récolte et de la commercialisation au cours

de l’année ----------------------------------------------------------------------------- 38

Figure 5 Graphe de la filière Njansang dans la région du Centre 41

Figure 6 Diagramme des flux de Njansang--------------------------------------------------- 44

Figure 7 Estimation du temps par opération pour un kilogramme de Njansang-------- 49

Figure 8 Les coûts et le temps mis pour chacune des étapes du processus de

production d’un kilogramme de Njansang----------------------------------------- 51

Liste des photos

Photo 1: Le dépulpage du Njansang .............................................................................................. 35

Photo 2 : Le Njansang lavé ............................................................................................................ 35

Photo 3 : Concassage du Njansang à l’aide d’un clou .................................................................. 36

Photo 4 : Concassage du Njansang à l’aide de deux pierres ........................................................ 36

Photo 5 : Séchage des amandes de Njansang ................................................................................ 37

Photo 6 : Une commerçante mesurant le Njansang avec un verre en inox ................................... 58

Page 13: 001 arlette

xi

LISTE DES ABBREVIATIONS

ADEAC Association Pour Le Développement Intégral Des Exploitants Agricoles Du Centre

AFTP4A Agroforestry Tree Products For Africa »

CIFOR « Center For International Forestry Research »

CIRAD Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour Le

Développement

COMIFAC Commission des Forêts d’Afrique Centrale

DAADER Délégation d’Arrondissement d’Agriculture et du Développement Rural

DGDC « Directorate General for Development Cooporation »

FASA Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles

FAO « Food and Agriculture Organisation »

FMI Fonds Monétaire International

ICRAF « International Center for Research in Agroforestry »

ICRAF-AHT « International Center for Research in Agroforestry- African Humid Tropics »

INTERNET « International Network »

IRAD Institut de Recherche Agricole pour le Développement

PAFs Produits Agroforestiers

PAS Programme d’Ajustement Structurel

PFNL Produits Forestiers Non Ligneux

SCP Structure Conduite Performance

SMIG Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti

SPSS Statistical Package For Social Science »

Page 14: 001 arlette

xii

RESUME

La présente étude s’est déroulée d’Avril à Septembre 2009. Son objectif était d’analyser le

fonctionnement et d’estimer la rentabilité de la filière Njansang dans la région du Centre. Deux

types de questionnaires; l’un adressé à 60 paysans des localités d’Ekpwassong, Nkoloboudou et

Sa’a, l’autre à 38 commerçants dans les marchés ruraux (Akonolinga, Ayos et de Sa’a), dans 2

marchés de Yaoundé (Mokolo et Mfoundi) et dans deux marchés de Douala (le marché Central

et celui de New-bell) ont été utilisées. Les informations recueillies à l’aide de ces

questionnaires ont été analysées avec le logiciel SPSS et le tableur EXCEL.

Il ressort de notre travail que la filière Njansang est constituée de six catégories d’acteurs : les

récolteurs, les collecteurs, les super-grossistes, les grossistes de type 1 et 2 et les détaillants.

Ces acteurs, en majorité des femmes, ont une éducation formelle et réalisent une seule fonction

commerciale : la fonction d’échange. Trois types de circuits ont été identifiés : les circuits à

cinq, quatre et trois intermédiaires. Le flux le plus important de ce commerce est dirigé vers les

marchés de Douala. En fonction des origines et des destinations du produit, quatre circuits ont

été identifiés. D’une manière générale, les récolteurs sont les acteurs qui supportent les charges

les plus élevées. Les récolteurs d’Ekpwassong ont les plus grandes marges en période de

pénurie et d’abondance. Parmi les intermédiaires, les grossistes de type 1 et les grossistes de

type 2 sont les acteurs qui supportent les charges de commercialisation les plus faibles dans les

circuits 1,2 et 3 ; et 4 respectivement. Dans tous les circuits, ce sont les détaillants qui ont les

plus fortes charges à l’unité. En période de pénurie, les grossistes de type 2 ont les marges les

plus faibles. Ce sont les détaillants, dans les circuits 1,2 et 4 ; et les grossistes de type 1, dans le

circuit 3 qui ont les plus fortes marges pendant cette période. En période d’abondance, les

grossistes de type 2 ont les plus faibles marges dans les circuits 1, 2 et 4, et les détaillants dans

le circuit 3. Par contre, les détaillants ont les marges les plus élevées dans les circuits 1, 2 et 4

et les collecteurs dans le circuit 3.

L’étude recommande aux paysans, de créer des groupes d’entraide afin de réduire les coûts

unitaires de récolte et d’augmenter les quantités collectées. Nous suggérons à l’ICRAF de

mettre encore plus d’accent sur la communication et le marketing en mettant en place les

systèmes d’information des marchés. L’étude suggère aux commerçants de s’organiser en

associations afin de réduire considérablement les coûts de commercialisation. A l’état, nous

recommandons de créer et d’améliorer les infrastructures routières en zone rurale.

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xiii

ABSTRACT

The present study was conducted from April to September 2009. Its main objective was to

analyze the functioning and estimate the profitability of “Njansang” value chain in the central

region of Cameroon. To achieve this objective, data were collected using two types of

questionnaires on 60 farmers in localities Ekpwassong, Nkoloboudou and Sa’a, and 38 traders

in rural markets (Akonolinga, Ayos, Sa’a), in 2 markets of Yaounde (Mokolo and Mfoundi)

and the 2 markets of Douala (Central Market and New-Bell).

The data gathered through these questionnaires were analyzed with SPSS and Excel softwares.

The study reveals that, Njansang value chain consists of six categories of actors: harvesters,

collectors, super-wholesalers, wholesalers of type 1 and 2 and retailers. These actors, mostly

women have a formal education and perform a single marketing function, that is, the exchange

function. Three types of channels have been identified with five, four and three intermediaries.

The largest flow of trade is directed to markets in Douala. Depending on the origins and

destinations, four channels have been identified. In general, the harvesters are the actors who

bear the highest costs. The harvesters of Ekpwassong have the largest margins both in times of

scarcity and abundance. Among the intermediaries, wholesalers of type 1 and 2 bear the lowest

marketing costs in the channels 1, 2 and 3, and 4 respectively. In all the channels, retailers bear

the highest marketing costs. In time of scarcity, wholesalers of type 2 have the highest margins.

Retailers, in channels 1, 2 and 4 and wholesalers of type 1 in channel 3 have the highest

margins in that period. In times of abundance, wholesalers of type 2 have the lowest margins in

channels 1, 2 and 4 and retailers in channel 3. In channels 1, 2 and 4, retailers are the actors

with the highest margins and collectors in channel 3.

The study recommends that farmers do create self aid groups to reduce harvesting costs per unit

and increase the quantities collected. It is suggested that ICRAF put more emphasis on

communication and marketing by setting up market information systems. The traders are

advised to organize themselves into associations in order to reduce marketing costs. The

reduction of these marketing costs requires the creation and improvement of rural

infrastructures, which is the responsibility of government.

Page 16: 001 arlette

1

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE

1.1. CONTEXTE

Le bassin du Congo, avec environ 20% des forêts tropicales, est le deuxième plus grand

massif forestier tropical du monde, après celui de l’Amazonie (Ze Meka, 2004). Situées

au cœur du bassin du Congo, les forêts du Cameroun regorgent d’énormes richesses

végétales, animales, ligneuses et non ligneuses. D’après Ruiz Pérez et al. (1999), ces

forêts offrent une grande diversité de produits autres que le bois. Ces produits sont

utilisés pour la subsistance et à des fins médicinales. Ils sont vendus sur les marchés

locaux et à l'étranger.

L’exploitation du bois a longtemps été considérée comme la principale activité forestière

génératrice de revenus dans les pays situés à l’intérieur du bassin du Congo; faisant ainsi

du bois d’œuvre, l’un des plus importants produits à haute valeur économique de la forêt.

En 1986, le Cameroun plonge dans le marasme économique dont les causes sont à la fois

externes telles que la dépréciation du dollar US et la chute brutale des cours du cacao, du

café et du pétrole sur le marché international (Bikié et al., 2000) ; et internes telles que la

mauvaise gestion du secteur public et les politiques économiques inadaptées (Kamajou,

1992). Face à cette crise, le Cameroun adopte en 1989 le programme d’ajustement

structurel (PAS) sous l’incitation de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire

International (FMI) pour résorber les causes de la crise économique. Ce programme

remodèle le secteur productif en zone rurale (Bikié et al. 2000). Ce qui entraîne alors une

pression accrue sur les ressources naturelles des pays de la sous-région d’Afrique

Centrale. Cette pression est aggravée par la dévaluation du franc CFA qui a rendu les

coûts de production beaucoup plus élevés et les importations beaucoup plus chères. Ce

qui a conduit les populations des zones forestières à rechercher d’autres sources de

revenus ; rendant le secteur des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) encore plus

attrayant (Guedje, 2000). L’exploitation forestière et la culture des produits vivriers pour

la subsistance s’accompagnent alors de l’exploitation et de la commercialisation des

PFNL.

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2

Aujourd’hui, de nombreux PFNL font l’objet d’une exploitation accrue du fait de

l’importance économique qu’ils ont au sein des ménages. Dans la plupart des pays en

Afrique, les PFNL jouent un rôle prépondérant dans la vie de la population car ils sont à

la fois utilisés pour la subsistance et comme source de revenu. Dans le même sens,

Ndoye et al. (2000) signalent que ces PFNL et particulièrement les produits d’arbres

fruitiers locaux contribuent de manière significative au bien-être des populations rurales

au Cameroun. De ce fait, ils constituent l’une des priorités des structures de recherche et

organismes de développement parmi lesquels l’ICRAF (International Center for

Research in Agroforestry).

L’ICRAF, à travers ses divers axes de recherche, porte une attention particulière sur le

marketing des arbres « qui travaillent », c'est-à-dire qui permettent d’assurer aux paysans

des revenus considérables pour garantir leur bien-être et celui de leur famille. En 1997,

une étude sous régionale réalisée au Cameroun, au Nigéria, au Gabon et au Ghana a

conduit le centre de recherche à orienter ses travaux vers certains PFNL. C’est ainsi que,

cinq espèces dites « prioritaires » ont été retenues, à savoir : Irvingia gabonensis

(Andok), Dacryodes edulis (Safou), Chrysophyllum albidum, Garcinia kola (Cola) et

Ricinodendron heudelotii (Njansang). Depuis lors, la recherche se poursuit sur ces

spéculations dans le cadre régional (Tchoundjeu et al., 2006).

1.2. PROBLEMATIQUE

L’économie du Cameroun repose essentiellement sur le secteur primaire (agriculture et

exploitation forestière). Pendant plusieurs années, l’exploitation du bois et les cultures de

rente à l’instar du cacaoyer et caféier ont eu une place prépondérante au sein des ménages

tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Ces ménages bénéficiaient des avantages liés à

l’encadrement (subventions) que l’Etat apportait aux filières de rente, alors plus

rémunératrices à cette époque. Ces filières (cacao et café) bien organisées et bien

structurées parvenaient à faire vivre les producteurs. Avec la libéralisation du prix du

cacao, l’augmentation du prix des intrants et le retrait de l’Etat (Alary, 1996), les

populations se tournent vers l’exploitation des ressources disponibles dans leur

environnement et auxquelles elles n’attachaient pas jusque là un grand intérêt. Ces

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3

produits plus connus sous la dénomination de produits forestiers non ligneux (PFNL),

revêtent une importance énorme sur les plans nutritionnel, médicinal et socio

économique. La FAO (1999) définit les PFNL comme « des biens d'origine biologique

autres que le bois, dérivés des forêts, des autres terres boisées, et des arbres hors forêts ».

Les PFNL permettent aux populations en zones rurale et urbaine de diversifier leurs

sources de revenus ; contribuant ainsi à assurer la sécurité alimentaire et à réduire leur

niveau de pauvreté (Ndoye, 2005). Selon le même auteur, cette activité génère des

emplois surtout pour les femmes et les minorités.

Les PFNL, essentiellement collectés dans leur état naturel font l’objet d’un commerce

aux niveaux local, régional et international. Sur le plan international, la valeur

économique des PFNL issus du Cameroun est bien importante. Comme illustration, pour

les PFNL, la France à elle seule importe environ 19,2 millions $ US (8,6 milliard de

FCFA) ; avec une contribution de 83 333 $ US (37,5 millions de FCFA) pour le Njansang

(Tabuna, 2000). Les marchés des PFNL dans la zone de forêts humides du Cameroun

sont très dynamiques ; c'est-à-dire que leur rôle dans l’assemblage et la distribution des

PFNL peut changer au cours d’une année, et même d’une année à l’autre. De plus, au

cours d’une année il peut avoir plusieurs pics de l’offre d’un même produit ; situation qui

affecte le comportement du marché et les stratégies des participants (Ndoye et al.1998).

Une autre étude menée par Ndoye et al. (1995) sur les PFNL de la zone de forêt humide

du Cameroun (Dacryodes edulis, Irvingia spp., Cola acuminata et Ricinodendron

heudelotii) a révélé que la quantité de PFNL commercialisée représentait au moins 1,75

millions $ US dans la moitié des années 1990. Une étude similaire réalisée sur le marché

de New-Bell à Douala a estimé le chiffre d’affaires des quantités échangées dans ce

marché à 248 700 $ US (environ 108 millions de FCFA) en 1998 et 464 235 $US (203

millions de FCFA en 1999 pour le Ricinodendron heudelotii (Ngono et Ndoye, 2004).

Ricinodendron heudelotii (Njansang) fait donc partie avec les amandes de Irvingia

gabonensis (Andok) et les feuilles de Gnetum africanum (okok), des principaux PFNL

les plus exploités et commercialisés voire, les plus exportés par les populations dans la

région forestière du grand Sud Cameroun (Facheux et Tsafack, 2007). De nombreuses

études s’attèlent à démontrer le potentiel des PFNL et certains organismes et projets

comme l’ICRAF et la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC)

s’intéressent au développement des produits forestiers non ligneux. En 2003, le projet

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4

« Farmer Enterprise Development » a identifié les zones d’Akonolinga et d’Ayos dans la

région du Centre comme des zones potentielles d’exploitation des graines de Njansang.

L’un des résultats importants de ce projet est l’organisation des producteurs et le

regroupement des commerçants dans le but de favoriser des actions collectives. Ainsi, les

ventes groupées ont été organisées et un fonds de garantie a été mis en place, dans le but

de créer une situation où les commerçants sont amenés vers le produit et font face à des

paysans organisés au sein d’un groupe.

Néanmoins, malgré cette importance et l’intérêt prononcé des organismes de

développement du milieu rural pour développer les filières des PFNL, les questions

relatives à la rentabilité de cette activité se posent. Plusieurs auteurs (Bikoué, 2004;

Touna, 2005; Mbosso, 2007) ont relevé l’importance socio-économique de la filière.

Njansang. Leurs études, notamment celle de Touna (2005), ont permis de connaître les

circuits de commercialisation du Njansang. Mais jusqu’à présent, aucune étude n’a porté

sur la rentabilité de cette filière pour les différents acteurs, afin de savoir quel est son

potentiel réel.

Dans une perspective de développement des PFNL, il importe donc de savoir ce qu’un

acteur gagnerait à s’intégrer dans l’activité et ce qu’il y apporte concrètement en termes

de temps et d’investissement. Cette étude est une contribution à la détermination de la

rentabilité de la filière Njansang. Il s’agit pour nous d’avoir une meilleure

compréhension du fonctionnement de la filière et d’évaluer les coûts supportés par

chacun des acteurs de la filière et les bénéfices que chacun d’eux perçoit. En d’autres

termes, La filière Njansang est-elle rentable et quelles sont les contraintes de son

développement ? Pour répondre à cette question principale de recherche, l’étude tentera

de répondre aux questionnements suivants:

1. comment fonctionne la filière Njansang?

2. quels sont les coûts engagés par chacun des acteurs de cette filière?

3. quels sont les revenus obtenus par chacun des acteurs de la filière?

4. quelles sont les difficultés rencontrées par ces acteurs ?

1.3. OBJECTIFS DE L’ETUDE

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5

1.3.1. Objectif Principal

L’objectif principal de cette étude est d’analyser le fonctionnement et d’estimer la

rentabilité de la filière Njansang.

1.3.2. Objectifs spécifiques

De manière spécifique, l’étude envisage la réalisation des objectifs suivants:

1. faire la caractérisation socio-économique des acteurs ;

2. analyser le fonctionnement de la filière ;

3. évaluer les coûts supportés par chacun des acteurs au sein de la filière ;

4. estimer les marges bénéficiaires de chaque acteur ;

5. déterminer les contraintes des acteurs de la filière.

1.4. IMPORTANCE DE L’ETUDE

L’ICRAF depuis près de 6 ans a entrepris des activités au sein de la filière Njansang en

vue d’améliorer les capacités des producteurs et de leur permettre d’augmenter

significativement leurs revenus. Une démarche diagnostic basée sur l’approche filière

pourrait apporter un appui à l’émergence de la filière des PFNL en général et du

Njansang en particulier. Le but recherché ici est double : accéder à une meilleure

visibilité de la filière et améliorer l’accès au marché pour les petits exploitants.

Cette étude va permettre de maîtriser le marché afin de faciliter aux paysans l’obtention

des meilleurs revenus de la vente des produits issus des arbres fruitiers locaux. Elle

permettra également de savoir quelles sont les opportunités de marché qui peuvent être

exploitées. L’étude permettra enfin de renseigner les acteurs sur la répartition des marges

au sein de la filière.

1.5. ORGANISATION DU MEMOIRE

Le présent document est structuré en cinq chapitres à savoir :

• le chapitre introductif présente le contexte de l’étude, sa problématique, ses

objectifs et son importance;

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6

• le chapitre 2 est consacré à la revue de la littérature relative, au sujet traité, à la

clarification des concepts et la présentation du cadre théorique dans lequel

s’insère l’étude ;

• le chapitre 3 présente la méthodologie utilisée pour la collecte et l’analyse des

données nécessaires à la réalisation des objectifs fixés et les limites

méthodologiques de cette étude;

• le chapitre 4 quant à lui présente les résultats obtenus, ainsi que les différentes

interprétations et discussions suscitées par ces résultats ;

• le chapitre 5 présente les conclusions relatives à l’étude et propose quelques

recommandations.

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7

CHAPITRE 2 : CLARIFICATION CONCEPTUELLE, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre traite de la clarification conceptuelle, du cadre théorique et de la revue de la

littérature.

2.1. CLARIFICATION CONCEPTUELLE

Il apparaît important dans ce chapitre de procéder à la définition de quelques concepts

clés qui aideront à la compréhension du sujet traité.

2.1.1. Fonctionnement

Selon Faivre-Dupaigre et al. (2002), l’analyse du fonctionnement de la filière cherche à

répondre aux questions suivantes:

• comment se réalise la production?

• comment sont organisés les échanges : flux de produits, de monnaie,

d’informations, organisation des marchés?

• comment se fixent les prix?

• quelles sont les relations entre les acteurs, les rapports de force, les stratégies des

différents groupes?

Cette analyse est particulièrement importante. En effet, Tiekwa (2006), en parlant de la

filière bovine au nord Cameroun, souligne que l’analyse du fonctionnement de la filière

est nécessaire pour comprendre la formation de l’offre, identifier les éventuels goulots

d’étranglement et les voies d’accompagnement. Cela permettrait de faciliter

l’accessibilité et la disponibilité des produits aux populations.

Dans cette étude le fonctionnement sera perçu à travers les questions suivantes : quels

sont les acteurs de la filière? Que font-ils à chaque niveau de la filière ? Quelles sont les

interrelations entre ces acteurs ?

2.1.2. Rentabilité

La rentabilité est le rapport entre un revenu obtenu ou prévu et les ressources employées

pour l'obtenir. La notion de rentabilité s'applique notamment aux entreprises mais aussi à

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8

tout autre investissement1. C’est la capacité d’un capital à procurer des revenus, soit par

placement (dans une logique strictement financière), soit par un investissement (en

participant à un système productif dont on attend un bénéfice2. La rentabilité peut être

analysée dans une logique financière (mesurable par le ratio résultat net/capitaux

propres), économique (mesurable par le ratio excédent brut d´exploitation/actif

économique), commerciale (mesurable par le ratio résultat d´exploitation/chiffre

d´affaires hors taxe), etc.

Dans le cas de cette étude, la rentabilité sera perçue à travers les coûts et les marges des

acteurs

2.1.3. Filière

De nombreux auteurs ont apporté des définitions au concept de filière qui apparaît sous

plusieurs dénominations. Ces appellations sont le fruit des langues francophones et

anglosaxones. C’est ainsi qu’on parle par exemple de « value chain », « market chain »

pour faire référence à la notion de filière.

La chaîne de valeur, de l’anglais « value chain », selon Kaplinsky et Morris (2001) :

« décrit une large gamme d’activités qui sont nécessaires pour amener un produit ou un

service de sa conception, en passant par les différentes phases de production, jusqu’au

consommateur final ». Pour Dugue et al. (2006), « la filière est un moyen abstrait de se

représenter les différentes étapes suivies par un produit donné du stade de la production

au stade de la consommation, en passant par la transformation, le transport, la

commercialisation ». Ces mêmes auteurs la définissent comme l’ensemble des agents

économiques qui contribuent directement à la production puis à la transformation et à

l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un même produit. La filière est donc

caractérisée premièrement par un produit, deuxièmement par une suite d’opérations

techniques (production, décorticage, transport, stockage, manutentions diverses,

transformation pour l’alimentation ou l’industrie), d’opérateurs (producteurs,

fournisseurs d’intrants et de crédit, collecteurs, commerçants grossistes, transporteurs,

détaillants, industriels, restaurateurs, cuisinières, ménagères) et d’échanges du produit

1 fr.wikipedia.org/wiki/Rentabilité

2 http://www.jobintree.com/dictionnaire/definition-rentabilite-223.html

Page 24: 001 arlette

9

(passation de marchés, arrangements, accords, contrats entre ces différents opérateurs

permettant d’échanger le produit avec une contrepartie monétaire ou en nature (travail,

avance d’aliment pour la soudure, engrais, etc.). La filière est enfin caractérisée par un

territoire national, parfois régional, correspondant généralement aux zones de production

et de commercialisation du produit au sein d’un pays. (Dugue et al., 2006).

Dans cette étude, nous allons considérer la filière comme une suite d’opérations par

laquelle passe le Njansang, de sa zone de production (avec toutes les étapes de la récolte)

jusqu’aux différents marchés de consommation.

2.1.4. Acteurs

En économie, les individus ou les groupes d’individus qui interviennent dans la

production, l’échange, la transformation ou la consommation de produits sont appelés

agents. Certains auteurs parlent aussi d’acteurs économiques (Duteurtre et al. 2000).

Plusieurs catégories d’acteurs peuvent intervenir dans une filière et y apporter des

contributions aussi différentes les unes des autres. Il peut y avoir des acteurs directs qui

sont propriétaires du produit à un moment donné dans la chaîne, ce sont les producteurs

et les commerçants ; les acteurs indirects qui interviennent dans le processus de

production en tant que prestataires de service ou sources de financement ; les acteurs

d’appui qui fournissent les accompagnements techniques aux opérateurs des filières en

matière de formation, de conseil, d’information... et l’Etat. (Dugue et al., 2006).

Dans le cadre de cette étude, la notion d’acteurs va se limiter aux acteurs directs. Ces

derniers sont constitués des paysans qui s’occupent directement de la récolte et des

commerçants qui disposent du Njansang à chaque étape de la chaîne de

commercialisation.

2.1.5. Marché

Duteurtre et al. (2000) définissent le marché comme un emplacement où se tient à

intervalles plus ou moins réguliers une réunion d’acheteurs et de vendeurs échangeant

des marchandises. Ces auteurs soulignent également qu’en économie, le marché désigne

le lieu de rencontre (éventuellement abstrait) où l’offre rencontre la demande des

acheteurs qui s’ajustent à un certain prix. Ces auteurs révèlent également que le marché

est le lieu de confrontation des offreurs et des demandeurs d’un bien, service ou facteur

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10

de production parfaitement identifié, aboutissant à la formation d’un prix, et à la

détermination du volume échangé.

Dans ce travail, le marché sera considéré comme le lieu où les acheteurs et les vendeurs

se rencontrent pour échanger le Njansang moyennant une contre partie qui est l’argent.

2.2. CADRE THEORIQUE

Cette étude sur l’analyse de la filière Njansang repose essentiellement sur deux

approches théoriques : l’approche filière et la théorie de l’organisation des marchés (le

modèle Structure-Conduite-Performance). L’approche filière utilisée dans cette étude est

basée sur les travaux de Duteurtre et al. (2000). C’est une approche relativement récente

dans l’étude économique. Elle est apparue dans la deuxième moitié des années 70s dans

les milieux d’économie agricole. Initialement, elle était utilisée en France pour traiter des

problèmes d’économie industrielle. Ce concept d’analyse de filière a été transposé dans

le domaine agricole, puis aux projets d’aide aux pays en développement. (Terpend,

1997).

2.2.1. L’Approche Filière

L’approche filière est une méthode d’analyse technique et économique des circuits

commerciaux. Elle permet de mieux comprendre les stratégies des acteurs, les

mécanismes de structuration des prix, d’identifier et de caractériser les contraintes liées

au commerce d’un produit, afin de concevoir des actions pour lever ces contraintes

(Duteurtre et al., 2000). Malassis et Ghersi (1992) notent que la filière se rapporte non

seulement aux mécanismes d’ajustement des flux des facteurs et des produits, mais

également à l’ensemble des agents qui concourent à la formation et au transfert des

produits jusqu’au consommateur final.

L’approche globale de l’analyse des filières proposée par Duteurtre et al. (2000)

s’articule autour des points suivants:

• la délimitation de la filière qui consiste à définir l’objet d’étude et à en tracer les

principaux contours ;

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11

• la typologie des acteurs qui a pour objectif de comprendre les stratégies des

différents types d’acteurs de la filière ;

• l’analyse comptable qui étudie les différents niveaux de prix dans la filière, ainsi

que les marges et les profits des acteurs commerciaux aux différents échelons des

circuits. L’analyse comptable de la filière comprend l’étude des prix des produits,

des coûts dans la filière, des comptes des agents et des comptes de la filière.

• l’analyse de l’organisation de la filière qui essaie de comprendre les relations

entre acteurs et les règles qui régissent ces relations.

Le tableau 1 ci-après illustre les méthodes d’analyse des filières.

Tableau 1: Les méthodes d'analyse des filières

Phases Objectifs Méthode de collecte de

l’information

1. Délimitation de la filière

• Identification des acteurs et des fonctions

• Estimation des prix et des quantités

• Construction du graphe de la filière

• Construction d’une carte des flux

• Bibliographie • Enquêtes préliminaires (entretiens ouverts)

2. Typologie des acteurs

• Analyse des stratégies

• Enquêtes systématiques auprès d’un échantillon d’acteurs

3. Analyse comptable

• Analyse des revenus et des marges ; répartition de la valeur ajouté et de l’accumulation de capital

• Relevés des prix sur les marchés

• Etudes des comptabilités d’acteurs

4. Analyse de l’organisation

• Compréhension des relations entre acteurs et des règles qui régissent ces relations

• Histoire de vie • Entretiens ouverts auprès

des personnes ressources

Source : Duteurtre et al. (2000)

La présente étude se propose de mettre principalement l’accent sur la délimitation de la

filière et l’analyse comptable.

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12

2.2.1.1. La délimitation de la filière

Gassu (2002) relève que délimiter la filière que l’on souhaite étudier revient à définir

le(s) produit(s) retenu(s), à déterminer sur le plan vertical (de la production à la

consommation) et horizontal (système de production, de commercialisation et de

consommation) l’étendue de la filière et préciser les espaces géographiques et temporels

sur lesquels la filière doit être étudiée.

La délimitation de la filière va donc nécessiter l’identification des zones de production et

des lieux où se réalise la commercialisation. Dans cette étude, la délimitation de la filière

permet d’identifier les acteurs et leurs fonctions, de construire le graphe de la filière pour

la zone d’étude concernée.

2.2.1.2. L’analyse comptable

L’analyse comptable de la filière comprend l’étude des prix des produits, des coûts dans

la filière, des comptes des agents et des comptes de la filière (Duteurtre et al., 2000).

Selon ces mêmes auteurs, l’étude des comptes des acteurs permet d’aborder les niveaux

de rentabilité des diverses activités liés au savoir-faire, aux techniques utilisées et aux

niveaux de prix, mais aussi aux revenus complémentaires obtenus dans d’autres activités

que celle qui concerne la filière étudiée. En effet, les comptes de la filière permettent de

suggérer des voies de diminution du prix final au consommateur, d’évaluer la distribution

des revenus dans la filière et l’importance de la valeur ajoutée au plan national. Pour cela,

on étudie la formation des prix, des coûts et des marges aux différents niveaux de la

filière. Ils concluent finalement qu’à travers cette analyse, l’étude de la répartition des

excédents aux différents échelons de la filière permet de connaitre les principaux lieux

d’accumulation de capital et de création de richesse.

Dans le cadre de cette étude, l’analyse comptable s’attarde sur la détermination des coûts

et des marges de commercialisation des acteurs de la filière Njansang. Ces marges se

calculent à partir des prix pratiqués par chacun des acteurs et des différentes charges

implicites et explicites supportées par ceux-ci.

MBC = PV-PA

MNC = MBC-CTC

PA = Prix d’achat PV = Prix de vente

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13

MBC = Marge brute de commercialisation

MNC = Marge nette de commercialisation

CTC = Coûts totaux de commercialisation

2.2.2. L’approche Structure-Conduite-Performance

Plusieurs auteurs (Bain, 1959; Faure, 1991; Montigaud, 1992 ; Aube, 1994) ont proposé

l’approche structure-conduite-performance comme modèle d’analyse du marché pour un

produit ou un service donné. D’après Vincent (1995), l’approche structure-conduite-

performance part du principe que la finalisation de tout système industriel est basée sur

sa performance à fournir des produits et des services. Cette performance dépend du

comportement des opérateurs du secteur (en terme de prix, de stratégie produits, de

recherche, d’investissements etc.). La conduite du marché est à son tour liée à sa

structure (c'est-à-dire le nombre d’opérateurs, la différenciation, les barrières à l’entrée,

la structure des coûts…). Enfin, elle est déterminée par les conditions de base de l’offre

et de la demande.

2.2.2.1. La structure du marché

Bain (1959) repris par Pomeroy et Trinidad (1998) définit la structure du marché comme

les caractéristiques organisationnelles susceptibles d’influencer la nature de la

compétition et le mode de fixation des prix. Pour Ongla et Davis (1979), elle se rapporte

à la dimension physique du système de commercialisation. Elle fait spécifiquement

référence au degré de concentration du marché (c'est-à-dire le nombre de firmes et/ou de

plantes dans le marché et leur taille ou d’autres mesures de concentration), le degré de

différentiation et les conditions d’entrée dans le marché. Pomeroy et Trinidad (1998)

affirment que la structure du marché (l’environnement) conditionne le déroulement du

marché (le comportement des agents économiques dans cet environnement), ce qui en

fixe aussi le niveau de performance (satisfaire les normes ou standards de référence du

bien-être social). Pour Pomeroy et Trinidad (1998), la structure du marché est constituée

des éléments suivants : la concentration des acheteurs ou vendeurs, la différentiation des

produits ou services et les barrières à l’entrée. Toutes ces définitions de la structure de

marché conduisent à la différentiation des marchés. Ce qui conduit Duteurtre et al.

(2000) à penser que les marchés des différents produits ne se ressemblent pas. Sur

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14

certains marchés, le nombre d’acheteurs et de vendeurs est très important, sur d’autres, il

n’y a que quelques vendeurs. On définit différents types de marchés suivant le nombre de

vendeurs et d’acheteurs. Le tableau 2 donne un aperçu des différents types de marché.

Ces différences dans la structure du marché induisent des comportements économiques

extrêmement différents.

Tableau 2 : Les structures du marché et leurs caractéristiques

Demande Offre Un vendeur Quelques vendeurs Nombreux vendeurs

Un acheteur / / Monopsone

Quelques acheteurs / / Oligopsone

Nombreux acheteurs Monopole Oligopole Concurrence

Source : Adapté de Duteurtre et al. (2000)

Les normes à travers lesquels la structure du marché peut être analysée sont :

• le nombre de commerçant doit être assez grand pour favoriser la compétition ;

• la taille de l’entreprise est assez petite telle qu’un seul vendeur ne peut pas

influencer le rendement ;

• l’homogénéité du produit ;

• l’absence de barrières à l’entrée et à la sortie ;

• une connaissance parfaite de l’information ;

• la sensibilité des prix par rapport à la qualité.

2.2.2.2. La conduite du marché

D’après Ongla et Davis (1979), la conduite du marché, se rapporte au mode de

comportement des acteurs dans l’ajustement et l’adaptation au marché. Elle est identifiée

par les principes, les méthodes et les actions employées par une entreprise pour établir les

prix d’un produit (individuellement ou de manière collective), et par les mécanismes

d’interaction ou de coordination des politiques compétitives des vendeurs. Selon ces

mêmes auteurs, la conduite du marché peut être approchée sous plusieurs angles : les

pratiques de l’offre, la communication et l’association entre les différents agents du

système de commercialisation.

La conduite du marché est analysée à travers les normes suivantes :

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15

• les firmes ou les entreprises doivent agir de manière indépendante (absence de

collusion).

• il ne doit pas exister de tactiques déloyales.

• il ne doit pas exister de protection pour des fournisseurs ou des clients inefficaces.

2.2.2.3.La performance du marché

Mendoza (1998) souligne qu’il n’y a pas de terme lié à la commercialisation agricole

plus mal compris que le concept de marges de commercialisation. Une marge importante

de commercialisation peut déboucher sur un profit limité ou nul, voire même une perte

pour le vendeur concerné. Tout dépend des coûts de commercialisation ainsi que du prix

d’achat et du prix de vente. Il relève que les notions de marges de commercialisation et

de marge bénéficiaire du commerçant font très souvent l’objet de confusion. La marge de

commercialisation mesure la part du prix de vente final qui est captée par un agent

particulier de la chaîne commercialisation.

La performance peut être analysée à travers les mesures suivantes :

• l’inexistence de dépenses excessives pour la publicité

• les profits doivent être suffisants pour rémunérer les investissements, l’efficacité

et l’innovation

• les niveaux de revenu et la qualité doivent correspondre à la demande des

consommateurs

• les vendeurs qui servent le mieux les clients veulent être récompensés

• les prix ne doivent pas induire une instabilité cyclique

• CM=RM (CM=coût marginal, RM=revenu marginal)

2.2.2.4. Critique du paradigme Structure-Conduite-Performance

L’une des principales critiques de ce modèle est qu’il est statique et tend à ignorer les

effets dynamiques des coûts de transaction des produits échangés. Ce dynamisme

suppose qu’il y a une interaction entre les trois concepts, en déviation du modèle de

concurrence pure et parfaite. Or les conditions de concurrence pure et parfaite sont

rarement réunies et les acteurs ont la liberté de changer leurs comportements. Malgré

cette critique, ce modèle sera utilisé dans cette étude.

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16

2.3. REVUE DE LA LITTERATURE

Cette partie passe en revue les contours de la littérature qui se rapproche à cette étude.

Elle présente traite des PFNL et de leur importance. Elle aborde également la

commercialisation des PFNL, les utilisations du Ricinodendron heudelotii et les

techniques de récolte.

2.3.1. Les produits forestiers non ligneux et leur importance

Dans la plupart des pays africains, les produits forestiers non ligneux jouent un rôle

prépondérant dans la vie de la population car ils fournissent des produits-clés de

subsistance et de revenu (Sven Walter, 2001). Ils sont considérés comme une source

alimentaire directe et facilitent la consommation des autres aliments. Les revenus tirés de

leurs ventes permettent l’acquisition d’autres produits alimentaires et non alimentaires

nécessaires pour la « survie » du ménage à l’exemple du pétrole, du savon et du sel

(Manirakiza, 2007). La vente des fruits/condiments d'Irvingia spp.(Andock), R.

heudelotti (Njansang) et Afrostyrax lepidophyllus (oignon de campagne) représente entre

25 et 50% des revenus totaux pour les femmes, dans tous les villages à l'intérieur et aux

alentours du Parc National de Korup (Amadi, 1993). Au Cameroun, ils sont utilisés pour

satisfaire les besoins de subsistance pour l'alimentation, la pharmacopée traditionnelle,

l'artisanat, l'ornement et les pratiques religieuses ou socioculturelles (FAO, 2006). Les

PFNL peuvent être consommés après cuisson ou à l'état brut comme certains fruits. Les

parties des plantes consommées sont les fruits, racines, feuilles, écorces, rhizomes,

méristèmes apicaux, exsudats les bourgeons et les sèves (Noubissié et al., 2008).

2.3.2. La commercialisation des produits forestiers non ligneux

D’après Ruiz Pérez et al. (1999), les PFNL dans la zone de forêt humide du Cameroun

tendent à être commercialisés par des vendeurs spécialisés qui opèrent sur une base

journalière ou hebdomadaire dans des marchés organisés autour des « Bayam-sellam »

(en majorité des femmes) ; ces marchés étant sujets à un certain nombre de règlements et

de taxes municipales. Ces marchés sont généralement périodiques. Ruiz Pérez et al.

(2002) attribuent cette périodicité du marché des PFNL à leur taille et à leur

emplacement. Guy (1998) nous fait observer qu’au Cameroun, les femmes sont engagées

Page 32: 001 arlette

17

dans la vente au détail tandis que les hommes tendent à dominer les marchés de gros et

particulièrement le secteur des exportations des produits forestiers.

Ruiz Pérez et al. (2002) ont évalué en 1999, le marché Camerounais de quatre PFNL

importants (Irvingia. spp., Cola acuminata, Garcinia lucida, Garcinia kola) et ont pu

révéler que ces marchés sont très instables. Cette instabilité des quantités vendues ainsi

que des prix serait causée, selon Sven Walter (2001), par la fluctuation de la production

et l'incertitude de l'approvisionnement qui sont soumis à la pression due aux récoltes, aux

sécheresses et aux autres changements climatiques qui influencent la période de floraison

et fructification. Cependant Nnah (1999) fait observer que la fixation des prix dans les

marchés n’obéit à aucune réglementation ; il est fonction de la situation générale du

marché, elle-même tributaire du libre jeu entre l’offre et la demande. Il mentionne

également que d’autres facteurs tels que le coût du transport, la qualité du produit, les

divers coûts induits (taxes, manutention, stockage etc.) et la contenance des mesurettes

(boîtes, verres, seaux, sacs) influencent le prix pratiqué sur le marché.

2.3.2.1. Les acteurs du système de commercialisation des PFNL

En dehors du paysan à la base du système de commercialisation, il a été identifié quatre

catégories d’intermédiaires plus connus sous le vocable de « Bayam sellam » qui

achètent et revendent les PFNL (Facheux et Tsafack, 2007). Il s’agit :

• des collecteurs qui sillonnent les villages à pied ou en moto suivant l’approche du

porte à porte pour acheter les PFNL et les transférer dans les marchés urbains ;

• des grossistes, établis dans les marchés urbains et dont les transactions s’opèrent

en sacs ;

• les exportateurs ou importateurs qui vendent ou achètent dans les marchés

frontaliers ou ceux des pays voisins ;

• des détaillants qui vendent aux consommateurs suivant des mesures très petites

(verre, boîtes, tas, etc.) dans les marchés urbains de consommation.

2.3.2.2. Le commerce du Njansang

Dans une étude menée par Mapongmetsem et Tchiegang (1996), il ressort que la valeur

commerciale de R. heudelotii ne varie pas seulement avec la saison, mais aussi la

disponibilité et la demande du produit. Au Cameroun, les marchés de R. heudelotii sont

concentrés aux environs des grands centres urbains. Les grossistes achètent dans les

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18

marchés locaux et dans les villages et revendent dans les grands centres urbains et à

l’export (Laird et al., 1997). Mezogue et al. (2006) rapportent que les graines de

Njansang sont vendues dans tous les marchés et tout au long de l’année dans les grands

marchés situés dans le littoral (New-bell) et dans le centre (Mokolo et Mfoundi). Selon la

même source, les prix varient en fonction des marchés, des saisons de l’année et de la

demande. Le Njansang se vend en tas, dans les verres ou dans les boites de Nestlé de 397

grammes. Les amandes sèches de R. heudelotii peuvent se conserver pendant deux ans,

ce qui permet de les stocker et de les vendre durant toute l’année dans les marchés

urbains (Vivien et Faure, 1996 ; Laird, 1997). Cette caractéristique constitue un atout

majeur pour les acteurs. Selon Plenderleith (2004), l’extraction et le séchage des amandes

de Njansang sont consommatrices en temps pour les femmes et le prix qu’elles reçoivent

en contre partie, lorsqu’elles vendent leur produit aux commerçants ou dans les marchés

locaux, ne reflètent même pas la valeur du travail entrepris. En 2006, les quantités

offertes par les ménages dans la zone d’Akonolinga ont été estimées : 127 ménages ont

fournit 11 570 boîtes (3.403 kg) à la suite de ventes groupées organisées dans le cadre du

projet FED, soit une moyenne de 91 boîtes (26,8 kg) par paysan (Facheux et Tsafack,

2007).

2.3.3. Utilisation de Ricinodendron heudelotii (Baill.) Pierre ex Pax.

Ricinodendron heudelotii est un arbre de la famille des Euphorbiaceae qui possède

diverses utilisations. Mezogue et Julve (2006) ont donné quelques utilisations du

Njansang. Les fruits sont très importants car ils fournissent des graines oléagineuses

riches en valeurs énergétiques, lipides, glucides, protéines et calcium. Fondoun et al.

(1999) révèlent que les amandes possèdent entre 49,25% et 63,18% d’huile. La poudre

des graines est utilisée pour épaissir et améliorer le goût des sauces. Les graines peuvent

être consommées directement après l’extraction et produisent une huile consommée

directement et utilisée en pharmacie. Les noyaux non concassés sont utilisés pour jouer

au songho ou awalé et comme sonnette lorsqu’elles sont dans un bocal à percussions. Le

bois est utilisé en petite menuiserie pour fabriquer les ustensiles de cuisine ou des

instruments de musique traditionnelle. L’écorce des racines, du fût et des branches est

utilisée en médecine traditionnelle. L’écorce est utilisée au Sud Cameroun pour traiter les

maladies telles que la fièvre jaune, l’anémie, les maladies de la peau, le paludisme, le mal

Page 34: 001 arlette

19

d’estomac, les maux de tête, les maux de dents, les vers. Elle facilite l’accouchement et

est également utilisée comme aphrodisiaque (Mollet et al., 1998 ; Fondoun et al., 1999).

2.3.4. Technique de récolte des fruits et procédé d’obtention des amandes

Plenderleith (2004) mentionne que l’obtention des amandes, qui est réalisée par les

femmes, est un travail extrêmement intensif en main d’œuvre. Plusieurs étapes (du

ramassage des fruits jusqu’au concassage) sont nécessaires à l’obtention des amandes. Ce

procédé est quelque peu différent d’une zone à l’autre ; surtout en ce qui concerne

l’extraction de la pulpe et le lavage. Les étapes de récolte ont été décrites par Mbosso

(2007) à partir des travaux réalisés dans les villages Bondi et Ekpwassong. La première

étape qui est l’assemblage des fruits, consiste à les réunir en tas. Ces tas se font dans un

endroit bien choisi sous l’arbre, ou généralement non loin de l’arbre. Après l’assemblage,

les tas sont immédiatement couverts avec les feuilles de bananier plantain. Ceci permet

de faciliter la décomposition de la pulpe des fruits. Après une bonne décomposition, suit

le nettoyage et le lavage des graines. Le nettoyage des graines consiste à séparer la pulpe

décomposée de la graine. Le lavage des graines quand à lui consiste à éliminer tous les

déchets de la pulpe décomposée afin d’obtenir des graines bien propres. Après avoir

nettoyé les graines, on peut les mettre dans un sac, qu’on attache et place dans une

rivière. Après 7 ou 14 jours, les graines deviennent bien propres. L’étape suivante est la

cuisson des graines qui requiert du bois et de l’eau. La cuisson consiste à faire bouillir les

graines afin de faciliter leur fissuration. La fissure permet de faciliter l’extraction des

amandes. La dernière étape consiste à sécher les amandes.

Deux procédés de cuisson ont été décrits par Mbosso (2007). Le premier procédé se fait

en deux fois et le même jour. Ici, lorsque les graines sont bien propres, elles sont

introduites dans une marmite et on les fait cuire jusqu'à ébullition (premier tour). On

laisse refroidir entièrement. Ensuite, on fait bouillir l’eau dans une marmite. Lorsque

l’eau bout à 100°C, on y verse les graines bien refroidies (deuxième tour). On laisse un

grand feu, et les graines se fissurent en faisant un bruit dans la marmite. Le deuxième

procédé quant à lui se fait en deux fois et en deux journées. Dans ce cas, lorsque les

graines sont bien propres, on les met dans une marmite et les fait cuire jusqu'à ébullition

(premier tour). On laisse la marmite sur un feu très doux pendant toute la nuit. Le

Page 35: 001 arlette

20

lendemain, on fait bouillir l’eau dans une autre marmite. On y verse les graines sous un

grand feu (deuxième tour), et elles se fissurent en faisant un bruit dans la marmite.

Page 36: 001 arlette

21

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE

3.1.PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Les données sur lesquelles la présente étude est basée ont été collectées dans deux

villages pilotes de l’ICRAF (Ekpwassong et Nkoloboudou) située dans la province du

Centre, plus précisément dans le département du Nyong et Mfoumou et dans la localité

de Sa’a dans le département de la Lékié ; où l’ICRAF n’intervient pas. Etant donné que

nous avons mené une étude de filière, cette étude s’est étendue sur les marchés

d’Akonolinga, d’Ayos, de Sa’a, dans deux marchés de Yaoundé (Mokolo et Mfoundi) et

dans les deux principaux marchés de Douala (le marché central et celui de New-bell). La

figure 1 ci-dessous présente les sites de l’étude.

Figure 1: Carte de localisation de la zone d’étude Source : http://www.hl-turquais.info/resources/_wsb_745x1073_Carte_admin_Cameroun.JPG

Zones de production Marchés

Page 37: 001 arlette

22

3.1.1. Sa’a dans le département de la Lékié

La consultation de quelques rapports d’activités de la Délégation d’Arrondissement et du

Développement Rural de Sa’a (Eyebe, 2001 ; Mvondo, 2004 ; Okono, 2008) nous a

permis de faire une brève description de cet arrondissement.

3.1.1.1. Situation géographique

L’arrondissement Sa’a est situé à 80 km au Nord-Est de Yaoundé. Il est limité au Nord

par le fleuve Sanaga, à l’Est par l’arrondissement d’Obala, à l’Ouest par Batchenga et au

Sud par l’arrondissement d’Ebebda.

3.1.1.2. Climat et végétation

La zone de Sa’a présente une végétation de savane et de forêt secondaire ; le climat est de

type équatorial. La végétation fait partie du domaine Congo-guinéen de la forêt semi

caducifoliée à Sterculiaceae et Ulmaceae, dégradée par les cultures vivrières et

industrielles colonisatrices. La température varie entre 24°C et 35°C, avec des

précipitations d’une hauteur allant de 1800 à 2000 mm par an.

3.1.1.3. Sols et Relief

Les sols sont ferralitiques et rocailleux sur les collines avec une texture variant de sablo-

argileux à argilo-sableux et une texture lourde dans les bas-fonds. Le relief est accidenté

et pluriforme.

3.1.2. Ekpwassong et Nkoloboudou dans le département du Nyong et Mfoumou

3.1.2.1. Situation géographique

L’arrondissement d’Akonolinga est situé à environ 120 km au sud-ouest de Yaoundé et

se trouve à 3°45’ de latitude Nord et 12°15’ de longitude Est (Tchatchoua, 2007). Les

villages Ekpwassong et Nkoloboudou sont situés respectivement à 102 km et 75 km

d’Akonolinga.

Page 38: 001 arlette

23

3.1.2.2. Relief et hydrographie

Cette partie est développée à partir des travaux de Tchatchoua. (2007). Akonolinga est

situé sur le plateau qui occupe la majeure partie du Cameroun méridional. L’altitude

moyenne varie entre 600 m et 700 m, avec des sommets pouvant parfois atteindre 800 m.

Le soubassement de la surface inférieure est d’âge précambrien et se compose

essentiellement de roches cristallines (granites, gneiss, micaschistes), qui ont subit un

aplanissement très poussé, responsable d’un relief peu marqué. Au sud du fleuve Nyong,

le modelé de collines fait place à des plateaux bas qui dominent les fonds des vallées de

40 à 50 m. Les interfluves ont des sommets allongés et légèrement ondulés, parfois

surmontés de collines basses. Cette zone correspond à la partie centrale du plateau

méridional. Le Nyong y déploie ses méandres au milieu d’une vaste vallée marécageuse.

Le fleuve Nyong a un bassin versant beaucoup moins étendu que celui de la Sanaga. Ce

bassin s’étend sur environ 70 km, mais il peut atteindre 120 km au sud de Mbalmayo. Au

niveau d’Akonolinga, le cours d’eau est sinueux et dépasse parfois une centaine de

mètres de largeur. En aval d’Akonolinga, le couloir marécageux tend à se rétrécir pour

disparaître peu avant le confluent du Mfoumou. Entre Ayos et Akonolinga, la pente est

faible. Elle est de l’ordre de 3 m pour 61 km.

3.1.2.3. Climat et végétation

Situé dans la zone forestière à pluviométrie bimodale, le climat d’Akonolinga est de type

guinéen, avec des températures de 25°C et une pluviométrie moyenne de 1500-2000 mm

par an (Ambassa Kiki, 2000). Akonolinga appartient au domaine de la forêt dense

humide semi-caducifoliée Guinéo-Congolaise. La durée de la saison sèche de Juillet-

Août diminue très vite quand on remonte vers le Nord : l’étiage correspondant est donc

moins important. La saison sèche dure beaucoup plus longtemps au détriment de la

grande saison des pluies. Les périodes de crue sont irrégulières. Sur les grands bassins,

elles commencent en mars-avril et sont moins fortes en novembre. Il est peuplé par trois

domaines de végétation à savoir : le domaine à faciès de dégradation prononcée de divers

types de forêts mixtes, semi-caducifoliées et toujours verte, les recrus forestiers et les

raphiales à Raphia mombuttorum (Letouzey, 1985 cité par Bidzanga et Ava, 2006). La

végétation est composée de forêts denses semi-décidues et sempervirentes dominées par

des Sterculiaceae et des Ulmaceae, et des forêts secondaires.

Page 39: 001 arlette

24

3.2. POPULATION DE L’ETUDE ET ECHANTILLONAGE

3.2.1. Population de l’étude

La population de cette étude est constituée de tous les acteurs directs (paysans et

commerçants) qui s’occupent de la récolte et de l’acheminement du Njansang jusqu’au

consommateur final. Pour conduire la présente étude, nous avons pu cibler des récolteurs

dans les zones de production mentionnées dans la présentation de la zone d’étude. De

l’amont vers l’aval, les commerçants engagés dans l’approvisionnement et la distribution

ont également constitué l’une des cibles de cette étude. Ainsi nous avons interrogé :

• les paysans récolteurs des localités rurales d’Ekpwassong et de Nkoloboudou

(département du Nyong et Mfoumou), et de Sa’a (département de la Lékié);

• les collecteurs des villages qui assurent la collecte des produits dans les villages

situés aux alentours et qui sont en relation directe ou non avec les super-grossistes

et les grossistes des marchés urbains ;

• des Bayam-sellam qui sont spécialisés dans la vente en gros ou en détail.

3.2.2. Choix des zones de production et des producteurs

Les zones de Kumba, Manfé, Sa’a, Bafia, Ngoro et Akonolinga figurent parmi les plus

grandes zones de production du Njansang au Cameroun (Facheux et Tsafack, 2007). Le

choix s’est porté sur la zone de production d’Akonolinga, car elle est l’une des zones

d’intervention du projet Farmer Enterprise Development (FED) piloté par l’ICRAF. Par

contre, la zone de Sa’a a été choisie parce qu’elle constitue une zone de production dans

laquelle il n’y a pas eu d’intervention du projet. En plus du fait qu’elle est plus accessible

que la zone d’Akonolinga, elle contribue également à l’approvisionnement des marchés

choisis dans le cadre de cette étude. Dans la zone d’Akonolinga, les villages Ekpwassong

et Nkoloboudou ont été choisis parce qu’ils constituent deux des quatre sites pilotes dans

lesquels les travaux de développement de la filière Njansang ont été initiés par l’ICRAF.

Le choix des villages à Sa’a s’est fait grâce à la collaboration des agents de la Délégation

d’Arrondissement d’Agriculture et du Développement Rural de Sa’a. Ainsi quatre

villages (Mbassila, Nkol Ebassimbi, Nlozock, Nkol Ayos) ont été choisis pour un total

de 20 paysans-récolteurs ; soit 5 par village. Dans la suite du travail, ces 4 derniers

Page 40: 001 arlette

25

villages seront regroupés sous un seul. Nous parlerons alors de la localité de Sa’a plutôt

que de les citer.

Le choix des paysans récolteurs à Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a s’est fait de

manière aléatoire à partir d’une liste des membres des associations « fac si obe » et « Tee

bidzeng Njansang » avec un taux d’échantillonnage de 33,8%, 39,6% et 30,3%

respectivement. A Sa’a la liste des récolteurs a été obtenue par effet boule de neige. Le

tableau 3 donne la répartition du nombre d’enquêtés dans les trois localités choisies.

Tableau 3: Répartition des paysans/récolteurs par localité

Localités Nombre d’acteurs

dénombrés

Nombres de

personnes enquêtés

Taux

d’échantillonnage

Ekpwassong 62 21 33,8

Nkoloboudou 48 19 39,6

Sa'a 66 20 30,3

Total 176 60 /

3.2.3. Choix des marchés et des commerçants

Touna (2005), Mbosso (2007) et Manirakiza (2007) nous ont permis d’observer que les

principaux marchés du Njansang sont les marchés de Mfoundi, Mvog Mbi et Mokolo à

Yaoundé et le marché de New-bell à Douala. Le choix des marchés s’est fait de proche

en proche à partir des informations obtenues dans les zones de production choisies.

L’exploration des marchés dans le but d’avoir une idée du nombre d’acteurs à interroger

nous a permis de constater que le marché central de Douala faisait également partie des

marchés dans lesquels nous devions mener notre investigation. Ceci en raison du fait que

les détaillants s’y retrouvent en grande majorité et que les super-grossistes et grossistes

se retrouvent en grande majorité dans le marché de New-bell.

Dans les marchés d’Akonolinga et d’Ayos, le choix des commerçants s’est fait après un

comptage préalable des étalages dans lesquels se trouvaient le Njansang. L’utilisation des

informateurs clés dans ces marchés nous a également permis de nous rapprocher des

Page 41: 001 arlette

26

vendeuses qui assurent le transit du produit des villages vers le marché. Au marché de

Sa’ a, l’enquête s’est effectuée un jour de marché. Nous avons donc pu y répertorier 4

postes de vente dans lequel nous avons choisi les commerçants présents ce jour pour

notre enquête. On pouvait y reconnaître les commerçants venus des villages alentour et

des commerçants venus de Douala et Yaoundé.

La méthode d’échantillonnage choisie est l’échantillonnage par segment. Elle consiste à

augmenter ou à diminuer la taille de l’échantillon en fonction de l’amplitude de la

variabilité des réponses aux questions (Mendoza, 1998). En raison de la forte mobilité

des commerçants dans les différents marchés et l’absence d’une liste, l’échantillonnage

n’a pas pu se faire de façon rigoureuse. Nous avons fait face à une forte réticence des

commerçants qui ont radicalement refusé de se prêter à nos entretiens. Ainsi, nous avons

travaillé avec l’échantillon consentant et avons observé que les informations n’étaient pas

très différentes d’un acteur à l’autre dans le même marché. La variabilité des réponses

n’étant pas trop grande, nous avons enquêté les différentes catégories d’acteurs ainsi qu’il

est indiqué dans le tableau 4.

Tableau 4: Répartition des commerçants par fonction et par marché

Acteurs

Marchés

Collecteurs Super-

grossistes

Grossistes 1 Grossistes 2 Détaillants Total

Ayos 0 0 1 2 1 4

Akonolinga 3 0 0 0 4 7

Sa’a 6 1 4 0 0 11

New-bell 0 1 3 2 0 6

Central 0 1 0 0 2 3

Mfoundi 0 0 0 3 0 3

Mvog-mbi 0 0 0 0 4 4

Total 9 3 8 7 11 38

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27

3.3.LES DONNEES ET LEURS SOURCES

Les données de cette étude ont été générées à partir de deux sources. Il s’agit des sources

primaires et secondaires.

3.3.1. Les sources secondaires

Les sources secondaires qui ont été consultées pour la réalisation de cette étude sont

constituées des bibliothèques physiques de l’Université de Dschang, de l’IRAD, du

CIRAD, des bibliothèques des encadreurs et superviseurs et de la bibliothèque virtuelle

de la FAO. L’obtention des données a également été faite à partir des ressources

disponibles en ligne sur INTERNET. Ces sources secondaires nous ont permis d’avoir

des données portant sur :

• la crise économique et ses conséquences dans les exploitations agricoles, les

orientations de la recherche sur les PFNL, les études sur la commercialisation des

PFNL et du Njansang, leur importance, les principaux acteurs qui y sont engagés,

le procédé d’obtention des amandes et la description de la zone d’étude. Ces

données ont aidé à la rédaction du cadre spatio-temporel dans lequel cette étude

s’insère, la problématique qui la sous-tend et la revue de la littérature;

• l’approche filière et l’approche Structure-Conduite-Performance, qui ont aidé à la

rédaction du cadre théorique.

Ces données, qui ont permis de poser les jalons pour cette étude de la filière

Njansang, ont été complétées par des données issues des sources primaires.

3.3.2. Les sources primaires

Les sources primaires qui ont aidé à réaliser la présente étude sont les enquêtes. Ces

enquêtes ont été effectuées à l’aide de deux types de questionnaires. L’un adressé aux

paysans qui récoltent le Njansang et l’autre aux différents intermédiaires de la chaîne de

commercialisation. Les informations issues de ces questionnaires ont été complétées par

des relevés de poids à l’aide d’une balance. Le questionnaire destiné aux commerçants a

été testé au marché Mokolo avant d’être administré. Ce test nous a permis de reformuler

les questions mal comprises par les répondants et de compléter les questions manquantes.

Page 43: 001 arlette

28

Le questionnaire destiné aux paysans a été testé à Ekpwassong et complété une fois sur le

terrain. Les pesées ont été faites chez les paysans et les commerçants qui acceptaient que

cette opération soit réalisée et qui disposaient encore du produit. Dans le cas échéant,

nous nous contentions d’acheter et de procéder aux pesages et au décompte des amandes

pour les détaillants qui faisaient pareil, une fois qu’ils achètent le produit.

Les langues utilisées pour l’administration des questionnaires étaient l’«Ewondo»,

l’« Eton » et le français. L’utilisation de la langue vernaculaire, dans les marchés et

surtout dans les villages a permis de faciliter les échanges, car la majorité des enquêtés ne

comprenaient pas le français ou avaient du mal à s’exprimer en cette langue. Cette

manière de procéder à contribué à mettre les enquêtés en confiance. Les données

obtenues à partir de ces sources, portent sur l’historique et l’organisation de

l’exploitation du Njansang par les paysans, la commercialisation et les difficultés

rencontrées. Dans le cas des commerçants, les données portent sur l’historique et

l’organisation de leur activité ; l’approvisionnement et la vente : avec un accent sur les

quantités, les prix et les unités de mesure et les difficultés rencontrées.

3.4.TRAITEMENT ET TECHNIQUE D’ANALYSE DES DONNEES

Les données collectées ont été dépouillées manuellement. Elles ont ensuite été classées

en données quantitatives et en données qualitatives. Les données qualitatives ont ensuite

été codifiées et introduites dans le logiciel SPSS à l’aide d’un masque de saisie. Les

données quantitatives ont été introduites dans le tableur EXCEL. Les marges brutes et les

marges nettes sont utilisées dans la présente étude comme des indicateurs de rentabilité.

Pour donner un sens économique à ces marges nous avons calculé ce qu’elles

représentent par rapport au prix d’achat et au prix de vente. Les marges des récolteurs ont

été calculées de la manière suivante :

MB r = PV- (Cmo+Cb) MN= MB- Amn

où MBr=Marge brute des récolteurs

Cmo= Coût de la main d’œuvre

Cb= Coût du bois de chauffe

Les formules suivantes ont été utilisées pour le calcul des marges des commerçants.

MBC= PV-PA MNC= MBC-CTC

Page 44: 001 arlette

29

PA= Prix d’achat

PV= Prix de vente

MBC=Marge brute de commercialisation

MNC=Marge nette de commercialisation

CTC=Coûts totaux de commercialisation

3.5. LIMITES DE L’ETUDE

1. La principale limite de l’étude est que les données obtenues font appel à la

mémoire des enquêtés. Cette étude se base sur les déclarations des enquêtés

pourtant ces derniers ne tiennent pas une comptabilité stricte. Ce qui expliquerait

la trop grande variabilité observée dans les réponses, car les informations

obtenues peuvent avoir été surestimées ou sous-estimées.

2. Le calcul des coûts d’obtention d’une unité de Njansang ne va pas tenir compte

de l’évaluation de la quantité d’eau utilisée dans le processus.

3. Les données ont été collectées à une période qui correspond à la période de

pénurie, moment où le Njansang est particulièrement rare dans les villages.

4. Une autre insuffisance de cette étude est imputable au caractère particulièrement

hostile des commerçants ils nous tenaient pour responsables du paiement de

l’impôt libératoire.

5. Le temps imparti à cette étude et la période à laquelle elle s’est déroulé ne nous a

pas permis de suivre pendant un temps précis, un échantillon d’acteurs ; de

manière à suivre spécialement leurs activités et leur déplacement.

En dépit de ces limites, les données ainsi collectées dans cette étude ont fourni une base

d’analyse. Les résultats obtenus seront présentés et discutés dans le chapitre 4.

Page 45: 001 arlette

30

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION

Ce chapitre présente les résultats obtenus après analyse des données. Il sera articulé

suivant les points ci-après:

1. L’identification et la caractérisation socioéconomique des acteurs ;

2. le fonctionnement de la filière Njansang;

3. les charges supportées et les prix pratiqués par les acteurs ;

4. les marges des acteurs ;

5. les contraintes de la filière Njansang.

4.1. IDENTIFICATION ET CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONO MIQUES

DES ACTEURS

4.1.1. Identification des acteurs

Six catégories d’acteurs ont été identifiées dans la filière Njansang. Il s’agit de :

• des récolteurs : ils constituent le premier maillon de la chaîne de

commercialisation du Njansang ;

• des collecteurs : ils assurent le transit du Njansang des zones de production vers

les marchés ruraux;

• des super-grossistes : ils achètent le produit et s’occupent de sa distribution des

les marchés urbains ;

• des grossistes de type 1 : ils traitent directement avec les super grossistes et/ou les

collecteurs;

• des grossistes de type 2 : c’est le maillon intermédiaire entre les super-grossistes

et les grossistes de type 1.

• des détaillants : ils sont les derniers intermédiaires entre les récolteurs et les

consommateurs.

4.1.2. Caractéristiques socioéconomiques des acteurs

Les principales caractéristiques socio-économiques retenues dans cette étude sont : le

sexe, l’âge et le niveau d’éducation formel.

Page 46: 001 arlette

31

4.1.2.1. Le sexe

Le sexe des enquêtés nous a permis de connaitre le groupe d’acteurs qui comporte plus

d’hommes ou de femmes. Ces résultats sont regroupés dans le tableau 5.

Tableau 5: Répartition des acteurs par sexe

Acteurs

Sexe Réc

olte

urs

Col

lect

eurs

Sup

er-

gros

sist

es

Gro

ssis

tes

1

Gro

ssis

tes

2

Dét

ailla

nts

Tot

al

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Hommes 9 15 0 0 3 100 2 25 1 14 0 0 15

Femmes 51 85 9 100 0 0 6 75 6 86 11 100 83

Total 60 100 9 100 3 100 8 100 7 100 11 100 98

Le tableau 5 ci-dessus montre que les acteurs sont constitués en grande majorité des

femmes (84,69%). Celles-ci représentent 85% des récolteurs, 100% des collecteurs, 75%

des grossistes de type 1, 86% des grossistes de type 2 et 100% des détaillants. Cette

présence est cependant nulle parmi les super-grossistes. Nous observons que les femmes,

bien que ne possèdent pas la terre, encore moins les arbres qui s’y trouvent, s’intéressent

particulièrement à cette activité. Elles participent plus que les hommes (85%) à

l’exploitation du Njansang. Cet état de choses trouve son explication dans le fait que la

récolte du Njansang est considérée comme une activité très salissante et même

dévalorisante. En effet, une fois la récolte commencée, les mains et les pieds des

récolteurs deviennent noirs. Cependant, quelques hommes commencent à s’impliquer

dans cette activité à cause des revenus qu’elle rapporte au sein du ménage. Ce résultat est

différent de celui trouvé par Tchuisseu (2007) dans la filière banane plantain où 81% des

hommes sont impliqués dans les activités de production. Elle souligne cependant que

dans les zones de production, les hommes sont responsables de la production des cultures

annuelles et pérennes ; tandis que les femmes se contentent de pratiquer les cultures

annuelles. Nous constatons dans le cas du Njansang que les femmes s’intéressent de plus

en plus à la collecte des PFNL et particulièrement du Njansang qui rapporte des revenus

Page 47: 001 arlette

32

substantiels pour le ménage. Les hommes se retrouvent dans les maillons intermédiaires :

(100% des super-grossistes; 25% des grossistes de type 1 et 14% des grossistes de type

2). Nous notons ainsi une absence totale d’hommes chez les collecteurs et les détaillants.

Ce qui permet de conclure que la collecte du Njansang et la vente au détail incombent

aux femmes plutôt qu’aux hommes. Ceci parce que la collecte tout comme la vente au

détail requiert beaucoup de temps que les hommes ne sont pas prêts à consacrer.

4.1.2.2. L’âge

La répartition des acteurs par classe d’âge et par groupe est résumée dans le tableau 6

ainsi qu’il suit:

Tableau 6: Répartition des acteurs par classe d'âge

Fréq. (Fréquences) % (Pourcentage)

Il se dégage du tableau 6 que la majorité des récolteurs (67%) ont un âge compris entre

40 et 70 ans. Une forte proportion des paysans ayant entre 60 et 70 ans peut nous amener

à penser que tout le potentiel sur pied de Njansang n’est pas entièrement exploité, car à

Acteurs

Réc

olte

urs

Col

lect

eurs

Sup

er-

gros

sist

es

Gro

ssis

tes

1

Gro

ssis

tes

2

Dét

ailla

nts

Classes

Fré

q.

%

Fré

q.

%

Fré

q.

%

Fré

q.

%

Fré

q.

%

Fré

q.

%

[20-30[ 8 13 1 11 0 0 1 12 2 29 1 9

[30-40[ 10 17 0 0 1 33 3 38 1 14 5 46

[40-50[ 12 20 5 56 1 33 4 50 3 43 1 9

[50-60[ 13 22 3 33 0 0 0 0 1 14 4 36

[60-70[ 15 25 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

[70-80[ 2 3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

[80-90[ 0 0 0 0 1 33 0 0 0 0 0 0

Total 60 100 9 100 3 99 8 100 7 100 11 100

Page 48: 001 arlette

33

cet âge la force physique est considérablement diminuée. Nous observons également que

la proportion des paysans en dessous de 30 ans est faible (13%). Ce qui montre que les

personnes en dessous de 30 ans refusent de se donner de la peine et consacrent plutôt leur

temps aux autres activités (arachide manioc, macabo, concombre). Les jeunes estiment

que le travail lié au Njansang est pénible. Le fait que la récolte soit pénible pour ne pas

dire ennuyeuse et salissante décourage les jeunes de cette tranche d’âge. Nous pouvons

également remarquer que les collecteurs (56%) ont un âge compris entre 40 et 50 ans. Ce

résultat pourrait s’expliquer par le fait qu’à cet âge, les femmes ont encore la force

nécessaire pour sillonner les villages. A proportion égale (33%), les super-grossistes se

retrouvent dans les tranches d’âge 30-40, 40-50 et 80-90 ans. Ce sont des personnes qui,

par expérience, ont développé des stratégies leur permettant de faire plus de bénéfices.

50% et 43% des grossistes de type 1 et 2 respectivement ont un âge compris entre 40 et

50 ans. 46% des détaillants ont un âge compris entre 30 et 40 ans.

4.1.2.3. Le niveau d’éducation

Le niveau d’éducation de l’enquêté a été retenu comme un critère important car il permet

de comprendre comment fonctionne la filière Njansang. Cette information pourrait

orienter les activités futures d’appui à la filière. Le tableau 7 ci-contre ressort le niveau

d’éducation par catégorie d’acteurs.

Page 49: 001 arlette

34

Tableau 7: Répartition des acteurs en fonction du niveau d'éducation

Acteurs

Réc

olte

urs

Col

lect

eurs

Sup

er-

gros

sist

es

Gro

ssis

tes

1

Gro

ssis

tes

2

Dét

ailla

nts

Tot

al

Niveau d’éducation

Fré

q.

%

Fré

q.

%

Fré

q.

%

Fré

q.

%

Fré

q.

%

Fré

q.

%

Jamais allé(e) à

l'école 9 15 1 11 0 0 0 0 0 0 0 0 10

Primaire 29 48 4 44 1 33 3 38 3 43 3 27 43

Secondaire 21 35 4 44 2 37 5 62 4 57 8 73 44

Supérieur 1 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1

Total 60 100 9 99 3 100 8 100 7 100 11 100 98

Il ressort du tableau 7 que la majorité des récolteurs ont une éducation formelle. Nous

remarquons également que 2% des récolteurs ont fait des études supérieures. Ce résultat

montre en réalité que l’exploitation du Njansang est une activité qui intéresse non

seulement les paysans vivant en permanence dans les villages, mais aussi des personnes

d’un niveau d’études supérieur. Tous les commerçants, excepté un collecteur, ont une

éducation formelle. Ce qui est intéressant pour le développement de la filière.

4.2. LE FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE NJANSANG

L’analyse du fonctionnement de la filière Njansang s’est faite à travers l’identification

des principaux acteurs de la filière, de l’organisation de la cueillette/production des

circuits de commercialisation, des différentes étapes de la récolte. La commercialisation

du Njansang a constitué le dernier point de cette analyse.

4.2.1. Les différentes étapes de la récolte et du conditionnement

L’obtention des amandes de Njansang est consommatrice en temps. De plus dans les

villages, la récolte du Njansang est considérée comme une activité marginale, car très peu

de personnes y consacrent une journée entière de travail. C’est après que les autres

Page 50: 001 arlette

35

activités de l’exploitation aient été réalisées que les paysans s’occupent du Njansang.

Elle passe par plusieurs étapes qui nécessitent

chacune beaucoup de soins. Ces étapes sont :

⋅ Le ramassage des fruits ou des noix

⋅ Le dépulpage des fruits pourris (photo

1) : le dépulpage consiste à

débarrasser les fruits pourris de

l’enveloppe charnue et noirâtre qui

l’entoure. Les délais observés pour que

les fruits pourrissent sont très variables.

Ils varient en fonction de la façon de procéder des individus d’un village à un

autre. Dans la localité de Sa’a, quelques

femmes laissent pourrir le Njansang

pendant une période beaucoup plus longue

afin de réduire le temps de dépulpage.

⋅ Le lavage et la cuisson : le lavage

des fruits décomposés et dépulpés du R.

heudelotii est une activité qui nécessite

également beaucoup de soins. Il permet

d’obtenir des fruits bien propres destinés

à la cuisson (photo 2). Le lavage se fait

donc en général dans des cours d’eau situés à proximité de la maison ou en

brousse, selon les convenances des femmes. Quelques fois, il peut arriver que ces

dernières lavent le Njansang à la maison. Dans ce cas, il s’agit souvent des fruits

issus des arbres situés juste derrière la maison. Ce qui nécessite le transport de

l’eau du cours d’eau le plus proche à la maison. Très souvent les femmes ne se

prêtent pas à cette façon de faire, car elle exige un travail supplémentaire pour la

recherche de l’eau : dans 1,7% des cas les femmes lavent le Njansang à la maison

(figure 2).

Photo 1: Le dépulpage du Njansang (Photo ICRAF, Septembre 2009)

Photo 2 : Le Njansang lavé (Photo Nakuna Tsala, Juin 2009)

Page 51: 001 arlette

Figure 2 : Les lieux où s’effectue le lavage du Njansang

⋅ Le concassage : il se fait

pierres;

⋅ Le séchage : c’est la dernière étape avant la commercialisation. Il est à noter que le séchage peut se faire au soleil (photo 5) ou sur la claiesoleil est préféré, car il permet d’obtenir un Njansang de meilleure qualité(luisante) et de bonne odeur.

53,30%

1,70%

Photo 3 : Concassage du Njansang à l’aide d’un clou (photoJuin 2009)

: Les lieux où s’effectue le lavage du Njansang

: il se fait soit à l’aide d’un clou aplati, soit à l’aide de deux

: c’est la dernière étape avant la commercialisation. Il est à noter que le séchage peut se faire au soleil (photo 5) ou sur la claie ; mais le séchage au soleil est préféré, car il permet d’obtenir un Njansang de meilleure qualité

bonne odeur.

43,30%

1,70% 1,70%

Cours d'eau situé en brousse

Cours d'eau situé près de la

maison

A la maison

En brousse et à la maison

: Concassage du Njansang à l’aide d’un clou (photo Nakuna Tsala,

Photo 4 : Concassage du Njansang

à l’aide de deux pierres

Nakuna Tsala, Juin 2009

36

soit à l’aide d’un clou aplati, soit à l’aide de deux

: c’est la dernière étape avant la commercialisation. Il est à noter que ; mais le séchage au

soleil est préféré, car il permet d’obtenir un Njansang de meilleure qualité

Cours d'eau situé en brousse

Cours d'eau situé près de la

A la maison

En brousse et à la maison

: Concassage du Njansang

à l’aide de deux pierres (photo Nakuna Tsala, Juin 2009)

Page 52: 001 arlette

Ces différentes étapes résumées dans la figure

4.2.2. L’organisation de la cueillette

Tous les arbres utilisés pour l’exploitation commerciale du Njansang sont des arbres qui

ont poussé de manière spontanée. L’objectif principal de production du Njansang est la

vente. Il ressort de nos enquêtes qu’aucun paysan n’exploite le Njansang uniquem

pour la consommation familiale. Les résultats montrent que 43,3% des paysans récoltent

cette denrée uniquement pour le marché et 57,6% destinent ce produit à

Photo 5

(photo

Vente

Cuisson

Ramassage

Figure 3 : Les

Ces différentes étapes résumées dans la figure 3 ci-dessous.

4.2.2. L’organisation de la cueillette / ‘‘production’’

Tous les arbres utilisés pour l’exploitation commerciale du Njansang sont des arbres qui

ont poussé de manière spontanée. L’objectif principal de production du Njansang est la

vente. Il ressort de nos enquêtes qu’aucun paysan n’exploite le Njansang uniquem

pour la consommation familiale. Les résultats montrent que 43,3% des paysans récoltent

cette denrée uniquement pour le marché et 57,6% destinent ce produit à

Photo 5 : Séchage des amandes de Njansang

(photo Nakuna Tsala, Juin 2009)

Concassage Cuisson

Dépulpage

es différentes étapes de la récolte et du conditionnement

37

Tous les arbres utilisés pour l’exploitation commerciale du Njansang sont des arbres qui

ont poussé de manière spontanée. L’objectif principal de production du Njansang est la

vente. Il ressort de nos enquêtes qu’aucun paysan n’exploite le Njansang uniquement

pour la consommation familiale. Les résultats montrent que 43,3% des paysans récoltent

cette denrée uniquement pour le marché et 57,6% destinent ce produit à la fois à la vente

Séchage

Lavage

différentes étapes de la récolte et du conditionnement

Page 53: 001 arlette

38

et à l’autoconsommation. Ce qui peut laisser croire que le Njansang n’est pas localement

consommé par ces populations. Toutefois les paysans qui consomment le Njansang ne

prennent que les amandes fissurées qui altèrent la qualité du Njansang à la vente. Il peut

arriver que le Njansang soit consommé en quantité plus importante par les paysans, si les

arachides venaient à manquer. Ce dernier cas de figure s’observe plus à Sa’a.

L’organisation du travail au sein des ménages a permis de distinguer trois types de main

d’œuvre : la main d’œuvre familiale, individuelle et de groupe. Ainsi, 63,3 % de la main

d’œuvre utilisée est individuelle ; 5% de cette main d’œuvre est constituée par le travail

en groupe et 31,7% est une main d’œuvre familiale. Ce qui a une influence sur les

quantités produites annuellement. Quelque soit le type de main d’œuvre, la récolte et la

commercialisation sont différemment planifiées au cours de l’année (figure 4).

Figure 4: La Répartition des périodes de la récolte et de la commercialisation au

cours de l'année

De la figure 4, il ressort que le ramassage intervient le plus de Juillet à Décembre. Les

activités post-récolte se font plus de Août à Avril. La commercialisation se fait tout au

long de l’année. Nous observons que les paysans vendent moins du mois d’Août au mois

de Décembre, moment qui correspond à la période d’abondance. Ils vendent plus de

Janvier à Juillet, qui correspond à la période de pénurie. Cette stratégie est utilisée par les

paysans pour pouvoir vendre à de meilleurs prix pendant la période de pénurie.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Rammasage

Activités post-récolte

Commercialisation

Page 54: 001 arlette

39

4.2.3. Les acteurs et leurs fonctions

Comme signalé précédemment, les principaux acteurs qui se retrouvent dans la chaîne de

commercialisation du Njansang sont principalement les producteurs (récolteurs) et les

commerçants ; intermédiaires entre le producteur/récolteur et le consommateur.

Chacun d’eux assure une fonction. Ils sont engagés dans la récolte et la

commercialisation depuis plusieurs années. A Ekpwassong, la moyenne d’années

d’exploitation du Njansang est de 8 ans, à Nkoloboudou, elle est de 14 ans et à Sa’a, elle

est de 23 ans. Ce résultat montre que les paysans de Sa’a ont commencé l’exploitation du

Njansang avant celle de Nkoloboudou et Ekpwassong. Ces chiffres pourraient nous

amener à croire que les populations de Nkoloboudou ont commencé l’exploitation du

Njansang avant celles d’Ekpwassong ; ce qui n’est pas le cas. Ce résultat s’expliquerait

par le fait que la population active qui exploite le Njansang à Nkoloboudou est

vieillissante. Dans ces deux dernières localités, le Njansang n’était pas considéré comme

un produit pouvant générer des revenus. Il était simplement laissé aux animaux. Les

commerçants enquêtés pour leur part sont engagés dans le commerce du Njansang depuis

1 à 35 ans. C’est la preuve qu’au fil des jours, il y a de nouvelles personnes qui entrent

dans la filière. Les paysans sont responsables de toutes les étapes de la récolte jusqu’à la

première mise en marché qui se fait généralement à domicile. Les intermédiaires

constituent plusieurs maillons dans la chaîne de commercialisation ; ce qui permet de les

distinguer les uns des autres. Ils réalisent la même fonction dans le marché à savoir : la

fonction d’échange. Certains achètent et vendent uniquement le Njansang. D’autres par

contre, qui ne disposent pas d’un capital important pour vendre uniquement le Njansang,

vendent à la fois le Njansang et d’autres épices qui sont en majorité des produits

forestiers non ligneux (Tetrapleura tetraptera, Monodora myristica…).

Les collecteurs sont situés directement après les récolteurs car ils se chargent de faire

partir le produit de leur zone de production jusqu’aux marchés de groupage. Dans notre

étude, ces marchés de groupage sont les marchés ruraux. Les collecteurs achètent en

moyenne 200 kg de Njansang par voyage et par semaine qu’ils revendent en un jour et

font en moyenne un à deux jours par voyage. Il est par conséquent très difficile pour ces

collecteurs de transporter des quantités plus grandes à cause des difficultés liées au

transport.

Page 55: 001 arlette

40

Dans les maillons inférieurs, nous avons les super-grossistes, les grossistes de type1, les

grossistes de type 2 et les détaillants. La différence entre ces intermédiaires se situe au

niveau des quantités manipulées par jour. Les super-grossistes achètent environ 900 kg

par jour et par semaine et ont besoin de 2 jours pour écouler ce stock. Les grossistes de

type 1 achètent et revendent en moyenne 101 kg par jour. Par contre, Les grossistes de

type 2 achètent en moyenne 45 kg par jour et revendent en moyenne 39 kg. Les

détaillants, quant à eux, achètent et vendent en moyenne 0,5 kg par jour. Ces derniers

s’occupent de la vente au détail du Njansang. Les grossistes de type 1 se distinguent des

grossistes de type 2 par le temps qu’ils passent sur le marché. En effet, les grossistes de

type 1 (marché du Mfoundi) se rendent dans les marchés ruraux pour s’approvisionner.

En effet, Les grossistes de type 1 qui se rendent dans les marchés ruraux perdent une

journée entière pour s’approvisionner ; tandis que les grossistes de type 2 et les

détaillants font leurs transactions dans le même marché. Il faut noter que les grossistes de

type 1 de Douala et grossistes de type 2 dans tous les marchés concernés restent sur

place. Une fois sur le marché, les grossistes de type 1 écoulent plus rapidement leur stock

contrairement aux grossistes de type 2. Le fait qu’ils écoulent plus vite leur stock leur

permet de se consacrer à d’autres activités ou de changer de produits.

4.2.4. Les circuits de commercialisation du Njansang

4.2.4.1. La structure globale de la filière

Les récolteurs vendent à la maison à cause des coûts de transport qui sont très élevés.

Seuls 25% d’entre eux vont vendre dans les marchés. Les collecteurs s’approvisionnent

directement dans les zones de production et parfois dans les marchés ruraux. Leur cible

est constituée des récolteurs qui attendent sur place dans les villages ou qui se déplacent

dans les marchés ruraux qui peuvent ainsi être considérés comme des marchés de

groupage. Les super-grossistes s’approvisionnent dans les marchés ruraux. Ils achètent

auprès des collecteurs et parfois des récolteurs. Les grossistes de type 2 pour leur part,

achètent auprès des grossistes de type 1. Ces derniers sont très souvent appelés

« troisième main », les grossistes de types 2 étant appelés « Quatrième main ». C’est chez

cette « quatrième main » que les détaillants s’approvisionnent très souvent. Les

détaillants peuvent acheter indifféremment chez les grossistes de type 1 et 2. La fonction

de consommation n’a pas été étudiée, mais il est ressorti que les consommateurs achètent

également auprès des grossistes de type 2. Ce qui est une situation très favorable pour ce

Page 56: 001 arlette

41

groupe d’acteurs. De manière générale la figure 5 ci-dessous, illustre le fonctionnement

de la filière et les relations directes ou indirectes qui existent entre les acteurs.

Figure 5: Graphe de la filière Njansang dans la région du Centre

4.2.4.2. Les différents types de circuits

Le graphe de la filière a permis de déceler trois types de circuits de commercialisation

dans la filière Njansang à savoir :

• le circuit à cinq intermédiaires :

C’est un circuit où l’on retrouve cinq intermédiaires entre les récolteurs et les

consommateurs. Il est présenté comme suit :

Re. Col. Sp. G1. G2. Dt. Co.

Marchés urbains

Marchés ruraux

Villages

Grossistes de type 2 (G2.)

Collecteurs (Col.)

Super-grossistes (Sp.)

Consommateurs (Co.)

Grossistes de type 1 (G1.)

Récolteurs (Re.)

Détaillants (Dt.)

Page 57: 001 arlette

42

C’est le circuit le plus long. Il a pour source ou origine la localité de Sa’a, et pour

destination le marché de New-bell à Douala. C’est le circuit que le produit emprunte

généralement. Ce circuit part aussi d’Akonolinga pour Douala.

• le circuit à quatre intermédiaires

Dans ce circuit, il existe quatre intermédiaires entre le récolteur et le consommateur.

Quatre variantes sont identifiées ainsi qu’il suit :

Re. Col. Sp. G1. G2. Co.

Re. Sp. G1. G2. Dt. Co.

Re. Col. G1. G2. Dt. Co.

Re. Col. Sp. G1. Dt. Co.

Toutes ces variantes se retrouvent dans les marchés étudiés et profitent à certains acteurs.

La première variante ne fait pas intervenir les détaillants. Le consommateur achète

directement chez les grossistes de type 2 ; ce qui lui permet de faire quelques économies.

La deuxième variante se retrouve dans les marchés de Sa’a et de New-bell. Il fait

abstraction des collecteurs. Les super-grossistes achètent à un prix relativement bas. La

troisième variante s’observe dans le marché d’Akonolinga. C’est le circuit traditionnel et

le plus utilisé. Il part également de la localité de Sa’a et s’achève dans les marchés de

Yaoundé (marchés de Mvog-mbi et du Mfoundi). Ici le collecteur vend à un prix un peu

plus élevé. Dans la quatrième variante, le détaillant achète à un meilleur prix. Il peut

arriver que les détaillants achètent chez les grossistes de type 1. Pour cela, il faudrait au

préalable qu’un climat de confiance lié à l’ancienneté et quelque peu à l’ethnie puisse

être établi.

• le circuit trois intermédiaires

C’est le circuit le plus court dans la filière Njansang. Il se présente ainsi qu’il suit :

Re. G1. G2. Dt. Co.

Page 58: 001 arlette

43

Il subsiste à l’intérieur des circuits précédents. Ce circuit est extrêmement rare. Par

ailleurs, il est le circuit préféré des détaillants parce qu’il permet d’obtenir des marges

importantes.

4.2.4.3. Les relations entre les acteurs.

Les récolteurs de Njansang d’Ekpwassong et Nkoloboudou sont regroupées au sein d’une

association dénommée « Fac si obe » et « Tee bidzeng Njansang». C’est à travers ces

associations que les récolteurs, lorsque c’est possible font face aux collecteurs. Les

paysans et les collecteurs ne sont pas liés par un quelconque accord. A Sa’a, les rapports

entre les récolteurs et les collecteurs sont basées sur la confiance. Dans les deux cas,

l’accord passé est verbal. Il est encore très fragile et peu être rompu à n’importe quel

moment. Les super-grossistes entretiennent des relations étroites avec les collecteurs avec

qui ils opèrent de manière préférentielle. Il existe une forme de relation de type

contractuel qui est nourri par le paiement à l’avance et la prise de rendez-vous. Il n’existe

cependant pas de contrat écrit. Les relations familiales conduisent quelques fois les

récolteurs et les collecteurs à vendre directement aux grossistes de type 1. Les paysans

attendent parfois en vain que les commerçants viennent acheter. Bien que les acteurs

soient désorganisés, il existe néanmoins un début d’organisation qui est précaire.

Page 59: 001 arlette

44

.4.2.4.4. Les flux du Njansang

Les flux de Njansang sont présentés dan la figure 6 ci-après.

Figure 6: Diagramme des flux de Njansang

58,9%

Marché du Mfoundi

2,8% 38,3% 58,9%

19,5%

38,3%

33,3%

Marché rural de Sa’a

Sa’a Akonolinga

Marché rural d’Akonolinga

Marché de New-bell

Collecteurs

Grossistes 1

Grossistes 2

Détaillants

Grossistes 1

Grossistes 2

Super-grossistes

Grossistes 1

Marché de Mvog-mbi

Détaillants

Marché central

Détaillants

Grossistes 2

Récolteurs

3135 kg

66,7%

13,6% 24,7%

39,2%

2,8%

Récolteurs

Consommateurs

Collecteurs

Page 60: 001 arlette

45

4.2.5. La commercialisation du Njansang

L’objectif de production des paysans étant principalement de vendre leur produit, la

vente se fait suivant plusieurs modalités : les ventes groupées au village et dans le

marché le plus proche, les ventes individuelles dans les maisons, la vente dans les

marchés ruraux et parfois dans les marchés des villes. La vente se fait avec des unités de

mesures non standardisées ; au détriment des récolteurs. Car c’est l’acheteur qui mesure

lui-même le produit qu’il achète. La nature du produit favorise également cette façon de

mesurer. Le Njansang est constitué de petites amandes. Les « Bayam sellam », comme on

les appelle, usent souvent de la paume de leur main pour augmenter la contenance de la

boîte, de l’assiette ou du verre qui sert à l’achat. Dans les villages, ces « Bayam sellam »

font face à des paysans organisés ou non. Cette organisation, comme c’est le cas à

Ekpwassong a une grande influence sur les transactions, car les paysans acquièrent un

pouvoir de négociation élevé.

En général, les paysans dans les villages sont plus ou moins satisfaits du prix auquel ils

vendent leur Njansang. Cette satisfaction vient du fait que ces derniers ne connaissaient

pas la valeur de ce produit. Un paysan déclare d’ailleurs à ce sujet « Nous on considère

l’argent du Njansang comme un argent ramassé par terre » Mais cette façon de penser ne

fait pas l’unanimité, car certains considèrent qu’ils sont dupés et pourraient obtenir plus

d’argent qu’ils ne gagnent actuellement. Le paiement se fait directement au moment de

l’achat. Certains paysans considèrent la collecte du Njansang comme une activité

rentable et d’autres comme une activité non rentable.

Plusieurs raisons militent en faveur du choix du Njansang par les acteurs du système de

commercialisation. Le Njansang est un produit non périssable qui se vend rapidement.

« Les Bayam sellam venaient nous tromper ». Selon les paysans, à quantité égale, le

Njansang rapporte plus d’argent que les autres produits. « Quelque soit le prix d'achat on

gagne ». « Ma mère vendait le Njansang ». « C’est parce que le Njansang se retrouve en

abondance dans mon village ». « C'est un condiment très apprécié des femmes ». « Le

Njansang permet de vendre rapidement les autres produits ». Voilà les raisons pour

lesquelles les acteurs ont choisi de vendre le Njansang. De toutes ces raisons, la non

périssabilité du Njansang et le fait qu’il soit très apprécié par les femmes apparaissent

comme les principales raisons ayant justifié le choix du Njansang. Le Njansang se vend

donc aisément en dehors des périodes d’abondance. Ce produit n’exige pas des méthodes

Page 61: 001 arlette

46

de conservation sophistiquées. Il suffit simplement qu’il soit bien sec et gardé à l’abri de

l’humidité.

Les intermédiaires de la chaîne de commercialisation du Njansang sont plus ou moins

spécialisés dans le commerce du Njansang. Nous observons qu’ils vendent également

d’autres PFNL qui en général sont des épices et des légumes. Les détaillants vendent les

légumes (tomates, oignons…). Il arrive très souvent que les collecteurs qui sillonnent les

villages à la recherche du Njansang achètent d’autres denrées comme le macabo, le

plantain ou le citron.

Plusieurs unités de mesures sont utilisées à l’achat comme à la vente. Elles sont

différentes en fonction des marchés. Sur le marché d’Akonolinga et Ayos le Njansang est

mesuré avec la boîte de lait. Alors que dans les villages, les collecteurs utilisent la boîte

de lait ou le verre inox. A Sa’a l’unité de mesure exclusivement utilisée est l’assiette. Au

marché du Mfoundi, le Njansang est mesuré dans la boîte de lait. Au marché de Mvog-

Mbi, ce sont plutôt des verres qui sont utilisés. Dans les marchés de Douala c’est plus la

boîte de lait qui est utilisée. L’achat et la vente se font essentiellement sur la place du

marché, sauf pour les collecteurs et les grossistes de type 1 du marché du Mfoundi qui

vont dans les villages.

D'une manière générale, les commerçants connaissent la variation du prix en fonction des

périodes d'abondance ou de pénurie. Toutefois, quelques facteurs sont prix en

considération lors de la fixation du prix de vente. Ces critères sont récapitulés dans le

tableau 8 ci-après :

Page 62: 001 arlette

47

Tableau 8: Les facteurs pris en compte pour la fixation du prix de revente

Quelque soit le volume échangé, le Njansang sera mesuré en boite, en verre ou en

assiette ; si bien que la notion de vente en gros ou vente en détail est difficile à

appréhender.

Trois critères sont caractéristiques de la qualité du Njansang acheté et vendu par les

acteurs. Ce sont la couleur, l’intégrité des amandes et l’odeur. Ainsi, pour la couleur, la

couleur jaune (claire) et la couleur rouge3 (sombre) sont les deux couleurs exigées par les

commerçants. Les vendeurs de Douala préfèrent acheter le Njansang de couleur rouge.

Ces deux couleurs ne sont pas le fait de deux variétés différentes, mais plutôt de la durée

de conservation : le Njansang change de couleur avec le temps. Avec le temps, il passe

de la couleur jaune à la couleur rouge ; et son odeur est beaucoup plus prononcée à ce

moment là. Ces critères sont guidés par les préférences des consommateurs. A

3 En effet, la couleur rouge dont il est question ici n’est pas la couleur rouge caractéristiques des bandes

de l’ultraviolet. Il s’agit plutôt d’un changement de couleur dû à l’oxydation.

Acteurs

Facteurs

Col

lect

eurs

Sup

er-

gros

sist

es

Gro

ssis

tes

1

Gro

ssis

tes

2

Dét

ailla

nts

Le prix d'achat * * * * *

Le prix des autres vendeurs * * *

L’alimentation * *

Le temps mis en brousse *

Le rythme des ventes * *

Le coût du transport * *

Les prix de Yaoundé et Douala * *

Un bénéfice de 25-50 FCFA par boîte * *

Un bénéfice de 100-150 FCFA par boîte * *

Le nombre de grains par boîte *

Page 63: 001 arlette

48

Akonolinga, Sa’a et Yaoundé les clients préfèrent le Njansang de couleur claire. Par

contre à Douala, les deux couleurs sont vendus, mais la couleur rouge, plus vite que

l’autre. De manière générale, l’intégrité des amandes facilite la vente. Cette information

est répercutée auprès des récolteurs qui de plus en plus s’attèlent à obtenir un Njansang

de bonne qualité.

4.3. LES CHARGES SUPPORTEES PAR LES ACTEURS

Les acteurs du système de production et du système de commercialisation supportent

plusieurs charges. Ces charges sont liées aux différentes étapes de la récolte du Njansang

d’une part, et au coût d'opportunité du temps mis par voyage, au transport, à l’impôt

libératoire, au ticket de place, à la manutention, à l’emballage, à la location de la place,

au gardiennage et au coût du téléphone d’autre part.

4.3.1. Les charges des récolteurs

Les récolteurs sont à la base du système de commercialisation du Njansang. Ils sont

responsables de la première mise en marché du Njansang ; et en tant que tel, ils

supportent plusieurs coûts pour assurer la disponibilité du produit. Ces coûts sont

essentiellement liés à la récolte. Seulement 25% des récolteurs vendent leur produit sur

les marchés (seuls quelques paysans de Sa’a vont vendre sur la place du marché). Le

reste (75%) vend sur place à cause du mauvais état de la route. Principalement à

Ekpwassong, les paysans jouissent d’une économie d’échelle en vendant en groupe.

Cette forme de vente présente l’avantage d’offrir un prix unique à tous les paysans au

même moment. Ces derniers jouissent alors d’un pouvoir de négociation élevé. A

contrario, les paysans qui agissent seuls sont très souvent abusés par les collecteurs des

villages qui se basent sur le coût du transport très élevé en fonction de l’état des routes

pour imposer des prix et même des unités de mesures au récolteurs. Il faut cependant

noter qu’il est difficile pour ces paysans d’attendre les périodes fixées pour la réalisation

des ventes groupées. Les charges supportées par les récolteurs sont liées à toutes les

étapes du processus de récolte. Ce processus inclut principalement le ramassage des

fruits, le nettoyage ou dépulpage des fruits pourris, le lavage, la cuisson et le séchage.

Les arbres exploités sont des arbres qui ont poussé de manière spontanée. Ce qui nous

Page 64: 001 arlette

amène à considérer uniquement leur valeur d’usage. Les coûts de réco

de la main d’œuvre utilisée pour chacune des opérations ci

des équipements utilisés et le coût du bois de chauffe utilisé pour la cuisson. La récolte

du Njansang exige en moyenne 4 heures de travail pour

répartition du temps mis par opération est donnée dans la figure

Figure 7: Estimation du temps par opération pour

Il ressort que le concassage, la cuisson et le dépulpage sont les opérations qu

consomment plus de temps. La disponibilité

fortement de ces étapes.

Le tableau 9 donne une vue d’ensemble des différentes charges par kilogramme de

Njansang. Le calcul des charges horaires, pour l’estimation du coût de l

s’est fait sur la base du SMIG qui est évalué à 1000 FCFA

du secteur informel. En considérant que la journée de travail est constituée de 8 heures, la

charge horaire nécessaire pour chaque opération a été affectée du coût unitaire par heure

de travail.

4 Le SMIG au Cameroun est de 28. 216 FCFA (Décret N° 2008/2115/PM du 24 Juin 2008

Concassage

42%

amène à considérer uniquement leur valeur d’usage. Les coûts de réco

de la main d’œuvre utilisée pour chacune des opérations ci-dessus citées, l’amortissement

des équipements utilisés et le coût du bois de chauffe utilisé pour la cuisson. La récolte

du Njansang exige en moyenne 4 heures de travail pour l’obtention d’un kilogramme. La

répartition du temps mis par opération est donnée dans la figure 7.

on du temps par opération pour un kilogramme de Njansang

Il ressort que le concassage, la cuisson et le dépulpage sont les opérations qu

consomment plus de temps. La disponibilité du Njansang sur le marché dépend

donne une vue d’ensemble des différentes charges par kilogramme de

Njansang. Le calcul des charges horaires, pour l’estimation du coût de l

s’est fait sur la base du SMIG qui est évalué à 1000 FCFA4 par jour pour les travailleurs

En considérant que la journée de travail est constituée de 8 heures, la

charge horaire nécessaire pour chaque opération a été affectée du coût unitaire par heure

est de 28. 216 FCFA (Décret N° 2008/2115/PM du 24 Juin 2008

Ramassage

10%

Cuisson

Séchage

3%

49

amène à considérer uniquement leur valeur d’usage. Les coûts de récolte incluent le coût

dessus citées, l’amortissement

des équipements utilisés et le coût du bois de chauffe utilisé pour la cuisson. La récolte

l’obtention d’un kilogramme. La

un kilogramme de Njansang

Il ressort que le concassage, la cuisson et le dépulpage sont les opérations qui

sur le marché dépend

donne une vue d’ensemble des différentes charges par kilogramme de

Njansang. Le calcul des charges horaires, pour l’estimation du coût de la main d’œuvre,

par jour pour les travailleurs

En considérant que la journée de travail est constituée de 8 heures, la

charge horaire nécessaire pour chaque opération a été affectée du coût unitaire par heure

est de 28. 216 FCFA (Décret N° 2008/2115/PM du 24 Juin 2008 – Article 1er

)

Ramassage

10% Dépulpage

14%

Lavage

6%

Cuisson

25%

Page 65: 001 arlette

50

Tableau 9: Distribution des coûts moyens de production d’un kg de Njansang (FCFA/kg)

Rubriques Ekpwassong Nkoloboudou Sa’a

Ramassage 33 59 64

Dépulpage 81 107 17

Lavage 23 35 37

Cuisson 125 125 125

Concassage 176 230 228

Séchage 15 15 15

Coût total de la main d’œuvre 453 571 486

Bois de chauffe 100 100 100

Total 1 553 671 586

Dotation à l’amortissement 74 87 75

Total 2 627 758 661

Les coûts d’obtention d’un kilogramme de Njansang sont de 627 FCFA/kg, 758

FCFA/kg et 661 FCFA/kg à Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a. Ces coûts de récolte

sont plus élevés à Nkoloboudou à cause du coût de la main d’œuvre qui est de 571

FCFA/kg. Cette charge est élevée parce que les populations qui exploitent le Njansang à

Nkoloboudou sont plus âgées comparé à celles des autres localités. Nous comprenons

donc que les paysans à Nkoloboudou mettent plus de temps pour la récolte; surtout au

moment du dépulpage et du concassage. Il serait donc intéressant pour eux de se

rapprocher de ceux d’Ekpwassong et de Sa’a pour réduire leur coût de récolte. Ce qui

pourra se faire en encourageant les catégories les plus jeunes à s’intéresser à cette

activité. Le coût de la main d’œuvre nécessaire pour obtenir un kilogramme de Njansang

représente 72% du coût total dans les trois villages concernés et suit la répartition qui a

été illustrée dans la figure 8 ci dessus. L’amortissement est une provision annuelle qui est

faite pour le renouvellement des équipements après sa durée de vie économique. La vie

économique de ces équipements a été évaluée dans cette étude, mais nous n’avons

considéré que 20% de ces coûts parce qu’en réalité, dans les exploitations agricoles, le

paysan utilise ces équipements plus longtemps que leur durée de vie ne le prévoit.

Page 66: 001 arlette

51

L’autre raison est que ce matériel n’est pas utilisé uniquement pour une seule

spéculation. Ce serait donc comme gonfler les coûts de récolte, si nous venions à

considérer l’amortissement de manière rigoureuse. Il faut noter ici que les paysans

ignorent ces charges qu’ils supportent de manière tacite ; pourtant la connaissance d’une

telle information pourrait les aider à avoir des arguments solides lors de la négociation

du prix de vente. Les paysans qui décident de vendre dans les marchés ruraux dépensent

en moyenne 24 FCFA/kg (Sa’a) et 127 FCFA/kg (Nkoloboudou) pour le transport en

plus des coûts de récolte supportés par les autres producteurs. Les différentes étapes du

processus de production du Njansang sont résumées dans la figure 8, ainsi que les coûts

et le temps mis qui y sont rattachés.

4.3.2. Les charges des commerçants

Les coûts totaux supportés par les commerçants sont constitués de deux types de charges,

les charges liées à l’acquisition ou à l’achat du Njansang, et les charges liées à la vente.

Les charges sont composées des frais de transport pour les voyages aller et retour, du

Figure 8: Les coûts et le temps mis pour chacune des étapes du Processus de

production d’un kilogramme de Njansang

226 FCFA

108 min

Séchage

51 FCFA

24 min

Vente

68 FCFA

34 min

38 FCFA

14 min

125 FCFA

60 min

Concassage Cuisson

Ramassage Dépulpage Lavage

Page 67: 001 arlette

52

coût d’opportunité du temps mis pour effectuer le voyage, des frais liés aux bagages, à

l’emballage et au coût du téléphone ainsi qu’aux diverses taxes pour les commerçants qui

s’approvisionnent dans les marchés. Le calcul des coûts s’est fait pour chaque catégorie

d’acteurs présents dans les différents marchés.

4.3.2.1. Les charges des collecteurs

Les collecteurs font partie de la chaîne de commercialisation du Njansang. Ce sont

parfois des paysans installés dans les villages ou des commerçants périodiques qui

achètent le Njansang auprès des paysans. Ils font du porte-à-porte pour collecter le

Njansang. La période de prédilection pour la collecte est la période d’abondance, car

durant cette période le Njansang est vendu à un prix bas. Ces collecteurs supportent des

charges de commercialisation qui sont liées au transport, à la manutention, à l’emballage

au paiement des taxes communales dans les marchés. Ces charges sont fortement

pondérées par le volume des transactions effectuées par cette catégorie d’acteurs. Les

composantes de ces charges sont illustrées dans le tableau 10 :

Tableau 10: Charges supportées par les collecteurs par localité (FCFA/kg)

Rubriques Akonolinga Sa'a

Coût d'opportunité du temps mis par voyage 5 7

Transport 49 8

Impôt libératoire 1,33 0,63

Ticket de place 0,77 3

Manutention 33 7

Emballage 1,4 2

TOTAL 90,5 27,63

Du tableau 10, il ressort que les charges de commercialisation des collecteurs varient en

fonction des zones d’approvisionnement. Elles sont de 90,5 FCFA/kg et 27,63 FCFA/kg

pour les collecteurs d’Akonolinga et Sa’a respectivement. Il en ressort également que les

coûts de transport sont les plus importants. Les coûts de transport sont de 49 FCFA/kg et

8 FCFA/kg pour les collecteurs d’Akonolinga et Sa’a respectivement. A Akonolinga, les

Page 68: 001 arlette

53

frais de manutention sont élevés parce que le principal moyen de transport est la moto

qui ne peut par conséquent pas porter de grandes quantités. Ces coûts sont plus élevés

pour les collecteurs d’Akonolinga en raison du mauvais état de la route. Les collecteurs

d’Akonolinga et Sa’a vendent leur produit aussitôt qu’ils sortent de la brousse. A Sa’a le

marché a lieu tous les Jeudis. Les collecteurs d’Akonolinga et d’Ayos vendent

directement dans les marchés ruraux qui se tiennent tous les jours. Ils n’ont pas de

comptoir sur les marchés et ont pour stratégie d’acheter le Njansang quand le prix est au

plus bas, c'est-à-dire durant la saison de production. Ils diminuent la fréquence des

descentes dans les villages en périodes de pénurie, car la quantité de Njansang qu’ils

peuvent y trouver est insignifiante pour justifier un déplacement. Dès lors, ce sont les

collecteurs basés dans les villages qui sillonnent les villages alentours à pied pour acheter

le Njansang. Il arrive également que les femmes fassent des livraisons à domicile auprès

de ces collecteurs.

4.3.2.2. Les charges des super-grossistes

Cette catégorie d’acteurs se trouve dans les marchés de Douala. Elle s’est constituée à

cause de la longueur de la distance parcourue par le produit et de l’ancienneté des

commerçants qui, au fil des jours, ont acquis de l’expérience. Ils maîtrisent en quelque

sorte tous les rouages du système et s’organisent pour supporter des coûts moindres. Ils

ne sont pas nombreux et ont un comportement différent en ce qui concerne le mode

d’organisation de leur activité. Nous en avons qui restent sur place à Douala et achètent

sur place, uniquement en période d’abondance. Il y en a également qui travaillent en

accord avec des collecteurs connus. Enfin, il y’en a qui prennent le risque et achètent

dans les marchés ruraux, auprès des collecteurs et des paysans qui viennent au marché.

Le tableau 11 ci-contre regroupe les différents coûts supportés par cette catégorie.

Page 69: 001 arlette

54

Tableau 11: Charges supportées par les Super-grossistes (FCFA/kg)

Rubriques New-bell*5 New-bell Central

Coût d'opportunité du temps mis par voyage 3,3 0 0

Transport 40 0 0

Ticket de place 0,83 0,12 0

Manutention 1,67 10 0

Emballage 4,17 1 1

Location de place 0,88 0 2,08

Gardiennage 0,033 0 0

Téléphone 0,83 0,12 0

Total 51,71 11,24 3,08

Au fur et à mesure que nous évoluons dans la chaîne de commercialisation, il y a des

charges qui s’ajoutent. Les super-grossistes payent des frais de téléphone et les frais de

gardiennage. Ils ne payent pas d’impôt libératoire. Les frais de transport sont annulés

pour ceux qui ont pour option de rester sur place. Ceux qui choisissent de faire le voyage

de Sa’a supportent des charges de 40 FCFA/kg, en plus des frais de téléphone qui

s’élèvent à 0,83 FCFA/kg contre 0,12 FCFA/kg pour celui qui reste sur place à Douala.

Nous observons ici qu’il y aurait comme un manque de confiance entre ces super-

grossistes et les collecteurs. Nous observons que le super-grossiste qui achète sur place à

Douala, auprès des collecteurs des villages qui se rendent dans les marchés urbains,

supporte des charges très faibles au kilogramme (3,08 FCFA). Celui qui se déplace vers

Sa’a supporte des coûts encore plus élevés, soit 51,71 FCFA/kg ; avec des frais de

transport s’élevant à 40 FCFA/kg (plus de 70% des coûts totaux). Il est à noter que ces 3

formes d’organisation ont une influence sur le prix. Le risque couru par le super-grossiste

qui a pour option de se déplacer vers les marchés de groupage est énorme car en réalité il

perd du temps et de l’argent. Pour qu’il puisse diminuer ses charges à l’unité, il doit

pouvoir acheter de grandes quantités. De plus la variation entre les trois super-grossistes

5 Ce super-grossiste est en réalité basé au marché de New-bell. Il s’approvisionne lui-même au marché de

Sa’a

Page 70: 001 arlette

55

est grande ; preuve que ce groupe d’acteur est mal organisé et que les intervenants

fonctionnent de manière individuelle.

4.3.2.3. Les charges des grossistes de type1

Les grossistes de types 1 font également partie de la chaîne de commercialisation. Nous

en avons identifié deux types dans les marchés. Ceux qui achètent sur place dans le

marché et revendent, ils se retrouvent dans les marchés d’Ayos et de New-bell, et ceux

qui se déplacent à destination des marchés ruraux. Ce dernier type achète au marché de

Sa’a pour aller revendre au marché du Mfoundi. Leurs charges de commercialisation sont

représentées dans le tableau12 ci-dessous.

Tableau 12: Charges des grossistes de type 1 par marché (FCFA/kg)

Rubriques Ayos Mfoundi New-bell

Coût d'opportunité du temps mis par voyage 0 18 0

Transport 0 30 0

Impôt libératoire 12 0 0

Ticket de place 12 4 1,12

Manutention 0 11 0

Emballage 15 2,6 2,24

Magasinage 0 0 1,13

Balayage 0 0,5 0

Portail 0 3 0

TOTAL 39 69,1 4,49

Chacun de ces marchés a ses spécificités. C’est ainsi que les charges liées au balayage, à

l’entrée dans le marché s’ajoutent pour les acteurs de cette catégorie qui vendent au

marché du Mfoundi. Les charges varient en fonction des quantités manipulées. Du

tableau 12, il ressort que les charges de ce groupe s’élèvent à 39 FCFA/kg, 69,1

FCFA/kg et 4,49 FCFA/kg dans les marchés d’Ayos, du Mfoundi et de New-bell. Les

grossistes de type 1 qui s’approvisionnent au marché de Sa’a payent des coûts de

Page 71: 001 arlette

56

transport qui représentent 43% de leurs coûts totaux de commercialisation. Les grossistes

de type 1 vendent aux grossistes de type 2 qui supportent également des charges.

4.3.2.4. Les charges des grossistes de type 2

Les grossistes de type 2 ne se déplacent pas. Ils achètent et revendent sur le même

marché et supportent des charges similaires à celles des grossistes de type l, exceptés les

frais liées au portail. Ces charges résumées dans le tableau 13.

Tableau 13: Charges des grossistes de type 2 par marché (FCFA/kg)

Rubriques Ayos New-bell Mfoundi

Impôt libératoire 1,05 0 0

Ticket de place 3 4 3

Manutention 0 1,67 1,33

Emballage 16 5,87 11

Location de place 0 0 0,33

Magasinage 0 4 0

TOTAL 20,05 15,54 15,66

Il se dégage du tableau 13 que les grossistes de type 2 supportent 20,05 FCFA/ kg, 15,54

FCFA/kg et 15,66 FCFA/kg dans les marchés d’Ayos, de New-bell et du Mfoundi. Nous

observons que cette catégorie d’acteur ne paye pas l’impôt libératoire dans les marchés

de New-bell et du Mfoundi.

4.3.2.5. Les charges des détaillants

Les détaillants achètent sur place ou dans les marchés urbains. Les détaillants de Mvog-

Mbi se ravitaillent au marché du Mfoundi, ce qui leur fait des charges supplémentaires

comparé aux détaillants des marchés d’Akonolinga, d’Ayos et du marché central de

Douala. Il n’y a pas de charges de manutention parce que les quantités manipulées ne

justifient pas ce type de dépenses. Les charges supportées par ce groupe d’acteurs sont

regroupées dans le tableau 14 ci-après.

Page 72: 001 arlette

57

Tableau 14 : Charges des détaillants par marché (FCFA/kg)

Rubriques Ayos-Akonolinga Central Mvog-mbi

Transport 0 0 65,58

Impôt libératoire 20,33 0 47,14

Ticket de place 78,48 71,42 71,42

Emballage 51,32 44,64 32,09

Location de place 0 35,71 0

Magasinage 0 0 30,91

TOTAL 150,13 151,77 247,14

Les charges des détaillants sont de 150,13 FCFA/kg, 151,77 FCFA/kg et 247,14

FCFA/kg dans les marchés d’Akonolinga, central et Mvog-Mbi. Du tableau 14, il ressort

que les charges des détaillants sont élevées par rapport à celles des autres catégories

d’acteurs. Ce résultat s’explique par le fait que les quantités manipulées sont très petites

comparé à celles des autres types d’acteurs et la durée d’écoulement est longue. Les

détaillants de Mvog-Mbi ont des charges plus élevées parce qu’ils payent des frais de

transport (65,58 FCFA/kg) pour s’approvisionner au marché du Mfoundi et les frais de

magasinage (31 FCFA/kg). Les charges supportées par chacun des intermédiaires de la

chaîne commercialisation influencent les prix pratiqués par chacun d’eux. Au même titre

que les coûts, la connaissance des prix est aussi importante pour évaluer la rentabilité au

niveau de chaque acteur.

4.4. LES PRIX PRATIQUES ET LES UNITES DE MESURE

D’entrée de jeu, nous faisons observer que les unités de mesure utilisées pour la

commercialisation du Njansang ne sont pas les mêmes. Elles diffèrent d’une zone à

l’autre et d’un marché à l’autre. Cependant, chaque acteur y va de son habileté et de son

expérience pour obtenir une grande quantité d’amandes en une seule prise. Le prix du

Njansang ne fait pas l’objet de marchandage. Chaque acteur connaît les prix pratiqués en

fonction du moment de l’année, des unités de mesure et de la qualité de la production par

an.

Page 73: 001 arlette

58

4.4.1. Les prix moyens de vente pratiqués par les récolteurs

Les unités de mesure et les prix sont très souvent imposés par les acheteurs qui procèdent

différemment, selon qu’ils rencontrent des paysans bien organisés ou non dans les

villages. A Ekpwassong, le Njansang est vendu au kilogramme. Par contre, à

Nkoloboudou, les unités de mesure utilisées sont le verre en inox et la boîte de lait Nestlé

de 397 grammes. A Sa’a, l’unité de mesure est l’assiette. Le poids de chacune de ces

unités de mesure est variable. Il faut cependant observer que même avec la même unité

de mesure, les quantités prélevées sont

différentes d’un intervenant à l’autre.

Généralement, les paysans ne veulent pas

vendre avec le verre en inox qui est visiblement

plus grand que la boîte de lait. Ce qui arrive

donc c’est que, suivant la qualité du paysan, les

commerçants augmentent la contenance de la

boîte de lait et du verre en inox, en les

surmontant de leur main, (photo 6). C’est plus

qu’une habitude pour ces commerçants de

procéder ainsi au détriment des paysans. Ce

phénomène est plus observé et a été décrié dans

la zone d’Akonolinga. Dans la Lékié, le

procédé est quelque peu différent. De ce côté, les commerçants utilisent certes une

assiette, mais les assiettes sont différentes et les prix varient quelques peu aussi. La ruse

souvent utilisée consiste à tasser l’assiette afin d’y introduire le maximum d’amandes.

Cette ruse est quelque peu utilisée dans la zone d’Akonolinga. Le tableau 15 ci-contre

montre la variation des prix moyen de vente dans les différentes zones.

Tableau 15: Prix moyen de vente du Njansang dans les localités d'étude (FCFA/kg)

Périodes Ekpwassong Nkoloboudou Sa’a

Pénurie 1000 706 930

Abondance 833 600 734

Variation (%) du prix de vente 20,04 17,67 26,70

Photo 6 : Une commerçante mesurant le Njansang avec un verre en inox (photo Nakuna Tsala , Juin 2009)

Page 74: 001 arlette

59

Le tableau 15 montre que pendant les périodes d’abondance, le Njansang coûte moins

cher dans les zones de production. Durant la période de récolte (Août, Septembre,

Octobre), plusieurs paysans disposent encore du Njansang. Ils le vendent rapidement

pour assurer les rentrées scolaires des enfants. Nous notons également qu’à Sa’a et

Ekpwassong, le prix sont plus élevés par rapport à Nkoloboudou. Ce résultat pourrait

s’expliquer par le fait qu’à Ekpwassong les paysans sont regroupés au sein d’une

association et pratiquent les ventes groupées. Bien qu’à Nkoloboudou les paysans soient

également organisés au sein d’une association, l’influence de leur groupe ne se fait pas

ressentir au niveau des transactions qu’ils opèrent. A Sa’a par contre, il n’existe aucune

forme d’association autour du Njansang. La proximité de la ville de Yaoundé permet aux

femmes de connaitre les prix de vente du Njansang au niveau du marché du Mfoundi.

C’est sur cette base qu’elles peuvent exiger un prix acceptable à l’endroit des collecteurs.

En période de pénurie les prix connaissent une légère augmentation. Ils augmentent de

20,04%, 17,67% et 26,70% à Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a respectivement. Cette

augmentation des prix aurait pu profiter aux paysans s’ils attendaient la période de

pénurie, mais ces derniers, face à un besoin pressant d’argent vendent rapidement leur

produit.

4.4.2. Les prix moyens d’achat et de vente des collecteurs

Le tableau 16 ci-contre récapitule les prix moyens d’achat et de vente des collecteurs.

Tableau 16: Prix moyen d’achat et de vente des collecteurs par période (FCFA/kg)

Akonolinga Sa'a

Période de pénurie

Prix d’achat 822 909

Prix de vente 1456 1239

Période d’abondance

Prix d’achat 648 638

Prix de vente 1290 976

Variation (%) du prix d’achat 21,17 29,81

Variation (%) du prix de vente 11,40 21,23

Page 75: 001 arlette

60

Du tableau 16 précédent, il ressort que les prix varient en fonction des périodes comme

c’est le cas pour les récolteurs. Ce qui est d’ailleurs logique, puisse qu’ils achètent auprès

des paysans/récolteurs. De la période de pénurie à la période d’abondance, les prix

connaissent une augmentation de 21,17% et 29,81% pour le prix d’achat et de11, 40% et

21,23% pour le prix de vente pour les collecteurs d’Akonolinga et Sa’a respectivement.

Ces résultats traduisent le fait que les collecteurs ont des sources d’approvisionnement

diverses. Ces derniers préfèrent acheter dans les villages où les paysans acceptent des

prix bas. Ce qui peut être défavorable à long terme pour des producteurs bien organisés.

Par ailleurs, il ressort que les collecteurs de la zone d’Akonolinga vendent à un prix

élevé. Cela trouve une explication dans le fait que la zone est très enclavée et les paysans

se débarrassent simplement de leur produit, ce d’autant plus que les quantités qu’ils

désirent consommer eux-mêmes ne sont pas importantes. Nous remarquons également

que le prix d’achat et le prix de vente augmentent, en proportion plus grande à Sa’a par

rapport à Akonolinga.

4.4.3. Les prix moyens d’achat et de vente des super-grossistes

Les super-grossistes traitent beaucoup plus avec les collecteurs ruraux plutôt qu’avec des

paysans bien organisés ou non. Les prix auxquels ils achètent et revendent ont été

calculés et regroupés dans le tableau 17.

Tableau 17: Prix moyen d’achat et de vente des super-grossistes par période (FCFA/kg)

Newbell* Newbell Central

Période de pénurie

Prix d’achat 923 1000 /

Prix de vente 1400 1311 1217

Période d’abondance

Prix d’achat 769 667 900

Prix de vente 1000 1097 /

Variation (%) du prix d’achat 16,68 33,3 /

Variation (%) du prix de vente 28,57 16,32 /

Page 76: 001 arlette

61

Du tableau 17, il ressort que les prix d’achat et de vente diffèrent en fonction des

stratégies d’achat et ne sont pas les mêmes. Nous observons que les prix de vente

déclarés par ce groupe d’acteurs diffèrent des prix d’achat des collecteurs. Ce qui nous

amène à dire que l’information est délibérément déformée et qu’il n y a pas fluidité de

celle-ci. Entre les périodes d’abondance et de pénurie, les prix connaissent une

augmentation de 16,68% et 33,3% pour le prix d’achat et de 28,57% et 16,32% pour le

prix de vente. La différence observée dans les pourcentages de variation des prix d’achat

et de vente pourrait s’expliquer par le fait que chacun des super-grossistes achète et vend

à une période différente de l’autre.

4.4.4. Les prix moyens d’achat et de vente des grossistes de type 1

Les prix pratiqués par cette catégorie d’acteurs ont été consignés dans le tableau 18 ci-

contre.

Tableau 18 : Prix moyen d’achat et de vente des grossistes de type 1 par période

(FCFA/kg)

Ayos New-bell Mfoundi (Sa'a)

Période de pénurie

Prix d’achat 1225 1400 1050

Prix de vente 1857 1833 1469

Période d’abondance

Prix d’achat 1000 1000 950

Prix de vente 1386 1500 1063

Variation (%) du prix d’achat 18,37 28,57 9,52

Variation (%) du prix de vente 25,38 18,17 27,64

Le tableau ci-dessus montre qu’entre les périodes d’abondance et de pénurie, les prix

connaissent une augmentation de 18,37%, 28,57% et 9,52% pour le prix d’achat et de

25,38%, 18,17% et 27,64% pour le prix de vente pour les grossistes de type 1 des

marchés d’Ayos, New-bell et Mfoundi.

4.4.5. Les prix moyens d’achat et de vente des grossistes de type 2

Les prix moyens d’achat et de vente des grossistes de type 2 sont également récapitulés

dans le tableau 19

Page 77: 001 arlette

62

Tableau 19: Prix d’achat et de vente des grossistes de type 2 par période (FCFA/kg)

Newbell* New-bell Mfoundi

Période de pénurie

Prix d’achat 1857 1833 1458

Prix de vente 2344 2125 1569

Période d’abondance

Prix d’achat 1476 1445 1062

Prix de vente 1948 1650 1167

Variation (%) du prix d’achat 20,52 21,17 27,16

Variation (%) du prix de vente 16,89 22,35 25,62

De la période d’abondance à la période de pénurie, les prix connaissent une augmentation

de 20,52%, 21,17% et 27,16% pour le prix d’achat et de 16,89%, 22,35% et 25,62% pour

le prix de vente.

4.4.6. Les prix moyens d’achat et de vente des détaillants

Comme pour toutes autres catégories d’acteurs les prix moyens d’achat et de vente sont

présentés dans le tableau 20

Tableau 20: Prix d’achat et de vente des détaillants par période (FCFA/kg)

Ayos/Akonolinga Douala Mvog-mbi

Période de pénurie

Prix d’achat 2306 2125 1569

Prix de vente 2933 3304 2912

Période d’abondance

Prix d’achat 1948 1650 1167

Prix de vente 2325 2821 2356

Variation (%) du prix d’achat 15,52 22,35 25,62

Variation (%) du prix de vente 20,73 14,69 19,09

Page 78: 001 arlette

63

De la période d’abondance à la période de pénurie, les prix connaissent une augmentation

de 15,52%, 22,35% et 25,62% pour le prix d’achat et de 20,73%, 14,69% et 19,09% pour

le prix de vente pour les détaillant d’Ayos, Douala et Mvog-Mbi.

Les prix moyens d’achat et de vente, ainsi que les coûts supportés par chaque catégorie

d’acteur nous permet de calculer les marges brutes et nettes pour chacun d’eux.

4.5. LES MARGES BRUTES ET LES MARGES NETTES DES ACTEURS

4.5.1. Les marges des récolteurs

Les marges brutes des producteurs sont obtenues après déduction du coût de la main

d’œuvre et du bois de chauffe. La marge nette a été obtenue en déduisant 20% de

l’amortissement annuel des équipements de la marge brute. Nous n’avons pas considéré

les frais d’amortissement dans leur intégralité parce que nous estimons que le matériel

n’est pas utilisé uniquement pour le Njansang. Il peut avoir d’autres usages au sein de

l’exploitation. Le tableau 21 fait état des marges nettes des récolteurs, qui ont été

obtenues en déduisant la valeur des amortissements (Annexe 3) de la marge brute.

Tableau 21: Les marges des récolteurs par localité (FCFA/kg)

Ekpwassong Nkoloboudou Sa’a

Valeur %PV Valeur %PV Valeur %PV

Marge brute (pénurie) 447 44,7 35 4,9 344 36,9

Marge brute (abondance) 280 33,61 -71 -11,8 148 20,2

Marge nette (pénurie) 373 37,3 -52 -7,3 269 28,9

Marge nette (abondance) 206 24,7 -158 -26,3 73 9,9

Au regard de ce tableau, nous pouvons dire que les marges tout comme les prix de vente

varient en fonction des périodes d’abondance et de pénurie. Ces résultats, nous font

observer que les récolteurs qui sont en réalité responsables de toute la récolte enregistrent

parfois des marges négatives. C’est le cas des récolteurs de Nkoloboudou qui ne rentrent

pas du tout dans leur fonds que ce soit en période de pénurie ou d’abondance.

En période d’abondance, les marges nettes des récolteurs se montent à 373 FCFA/kg, -52

FCFA/kg et 269 FCFA/kg en période de pénurie et 206 FCFA/kg, -158 FCFA/kg et 73

Page 79: 001 arlette

64

FCFA/kg en période d’abondance. Ce qui représente respectivement 24,7%, -26,3% et

9,9% de leur prix de vente. En période de pénurie par contre, elles sont de 37,3%, -7,3%

et 28,9% de leur prix de vente pour les récolteurs d’Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a

respectivement. Il convient de mentionner que ces marges sont calculées sur la base des

coûts de récolte uniquement. S’il faut prendre en compte les coûts de plantation des

arbres6, les marges diminueront davantage et pourraient s’annuler. Les paysans n’étant

pas les seuls à vouloir bénéficier de leurs activités, qu’en est-il des autres acteurs ?

4.5.2. Les marges des collecteurs

Les marges de commercialisation des collecteurs sont regroupées dans le tableau 22 en

fonction des périodes.

Tableau 22: Les marges des collecteurs (FCFA/kg)

Akonolinga Sa'a

Valeur %PA %PV Valeur %PA %PV

Marge brute (pénurie) 634 77 44 330 36 27

Marge brute (abondance) 642 98 50 338 52 35

Marge nette (pénurie) 543,5 66 37 302,37 36 24

Marge nette (abondance) 551,5 85 43 310,37 52 32

Les collecteurs d’Akonolinga et de Sa’a ont des marges nettes de 543,5 FCFA/kg, et

302,37 FCFA/kg en période de pénurie. Elles sont de 551,5 FCFA/kg et 310,37 FCFA/kg

en période d’abondance pour les collecteurs d’Akonolinga et Sa’a. Nous observons que

les collecteurs d’Akonolinga ont les marges deux fois plus grandes que celles des

collecteurs de Sa’a. De plus leurs marges représentent 66 et 85% de leur prix d’achat et

37 et 43% de leur prix de vente pendant les périodes de pénurie et d’abondance

respectivement. Ce résultat indique que les récolteurs de la zone d’Akonolinga et ses

environs sont manifestement exploités par rapport à ceux de Sa’a. Nous constatons

également que d’une manière générale, les collecteurs ont des marges élevées pendant les

périodes d’abondance.

6 Au stade actuel, les paysans n’utilisent pas les fruits issus d’arbres domestiqués.

Page 80: 001 arlette

65

4.5.3. Les marges des super-grossistes.

Les marges des super-grossistes ont été récapitulées dans le tableau 23 ci-contre.

Tableau 23: Les marges des super-grossistes (FCFA/kg)

Newbell* New-bell Central

Valeur %PA %PV Valeur %PA %PV Valeur %PA %PV

Marge brute (pénurie) 477 52 34 311 31 24 150 14 12

Marge brute (abondance) 231 62 23 430 47 39 317 17 26

Marge nette (pénurie) 425,29 46 30 299,76 30 23 146,92 14 12

Marge nette (abondance) 179,29 23 18 418,76 63 38 313,92 35 26

Les marges nettes des super-grossistes sont de 425,29 FCFA/kg, 299,76 FCFA/kg et

146,92 FCFA/kg en période de pénurie pour les super-grossistes de Sa’a, New-bell et du

marché central de Douala respectivement. Elles sont de 179,29 FCFA/kg, 418,76

FCFA/kg et 313,92 FCFA/kg en période d’abondance. Le super-grossiste de New-bell

qui s’approvisionne à Sa’a a les plus grandes marges par kilogramme (46% du prix

d’achat et 30% du prix de vente) en période de pénurie. Par contre en période

d’abondance, le super-grossiste de New-bell qui reste sur place a la plus grande marge

(63% du prix d’achat et 38% du prix de vente).

4.5.4. Les marges des grossistes de type 1

Les marges nettes des grossistes de type 1 sont regroupées dans le tableau 24 ci-contre.

Tableau 24: Les marges des grossistes de type 1 (FCFA/kg)

Ayos New-bell Mfoundi

Valeur %PA %PV Valeur %PA %PV Valeur %PA %PV

Marge brute (pénurie) 632 52 34 433 31 24 419 40 29

Marge brute (abondance) 385,71 63 28 500 43 33 113 44 11

Marge nette (pénurie) 573,5 48 32 356,8 26 20 408,51 39 28

Marge nette (abondance) 327,21 35 25 423,8 43 29 112,51 11 10

Du tableau 24, il apparaît que les marges des grossistes de type 1 d’Ayos, New-bell et

Mfoundi en période de pénurie sont respectivement de 573,5 FCFA/kg, 356,8 FCFA/kg

Page 81: 001 arlette

66

et 408,51 FCFA/kg. Elles sont 327,21 FCFA/kg, 423,8 FCFA/kg et 112,51 FCFA/kg en

période d’abondance. Les grossistes de type 1 de New-bell ont les plus grandes marges

en période de pénurie. En période d’abondance, ils ont également les plus grandes

marges, mais elles sont plus élevées en période d’abondance qu’en période de pénurie.

4.5.5. Les marges des grossistes de type 2

Les marges de commercialisation des grossistes de type 2 ont été calculées et sont

récapitulées dans le tableau 25.

Tableau 25: Les marges des grossistes de type 2 (FCFA/kg)

Ayos New-bell Mfoundi

Valeur %PA %PV Valeur %PA %PV Valeur %PA %PV

Marge brute (pénurie) 487 26 21 292 16 14 111 8 7

Marge brute (abondance) 467 33 24 205 20 12 105 10 9

Marge nette (pénurie) 452 25 20 276 15 13 95 7 6

Marge nette (abondance) 472 31 23 189 13 11 89 8 8

Les marges des grossistes de type 2 d’Ayos, New-bell et Mfoundi en période de pénurie

sont respectivement de 452 FCFA/kg, 276 FCFA/kg et 95 FCFA/kg. Elles sont 472

FCFA/kg, 189 FCFA/kg et 89 FCFA/kg en période d’abondance. Les grossistes de type 2

d’Ayos ont les plus grandes marges en période de pénurie et de d’abondance.

4.5.6. Les marges des détaillants

Les marges de détaillants sont présentées dans le tableau 26.

Tableau 26: Les marges des Détaillants (FCFA/kg)

Akonolinga Central Mvog-Mbi

Valeur %PA %PV Valeur %PA %PV Valeur %PA %PV

Marge brute (pénurie) 627 27 21 1179 55 36 1343 86 46

Marge brute (abondance) 377 32 16 1171 71 42 1189 115 50

Marge nette (pénurie) 476,87 21 16 1027,23 48 31 1095,86 70 38

Marge nette (abondance) 226,87 12 10 1019,23 62 36 941,86 81 40

Page 82: 001 arlette

67

Les marges nettes des détaillants d’Akonolinga, du marché central et de Mvog-Mbi sont

476,87 FCFA/kg, 1027,23 FCFA/kg et 1095,86 FCFA/kg respectivement en période de

pénurie. Elles sont de 226,87 FCFA/kg, 1019,23 FCFA/kg et 941,86 FCFA/kg

respectivement en période d’abondance. Les détaillants dans la zone d’Akonolinga n’ont

pas de fortes marges de commercialisation comparé à ceux des autres marchés.

L’explication qui peut être faite de ce résultat est que dans ces marchés les

consommateurs achètent indifféremment chez toutes les catégories d’acteurs dans le

marché, excepté les collecteurs. Le détaillant qui vend en tas n’a donc pas la possibilité

d’obtenir de fortes marges. De plus l’étendue du marché favorise également cette

situation, puisse qu’ils sont de petites tailles et se tiennent tous les jours. Par contre les

détaillants du marché central de Douala et du marché de Mvog-Mbi ont des marges qui

représentent 48%, 70% et 62%, 81% de leur prix d’achat en temps de pénurie et

d’abondance respectivement.

4.6. COMPARAISON DES COUTS ET DES MARGES DE

COMMERCIALISATION DES ACTEURS

Le calcul des coûts et des marges, tel que présenté dans les sections suivantes nous

permet de faire un récapitulatif par circuit (tableau 27). Le circuit 1 part de la localité de

Sa’a pour le marché de Mvog-Mbi; le circuit 2, de la localité de Sa’a pour le marché de

New-bell ; le circuit 3, de la zone de production d’Akonolinga vers le marché

d’Akonolinga ; Le circuit 4, de la zone de production d’Akonolinga vers le marché

central de Douala.

Page 83: 001 arlette

68

Tableau 27: Récapitulatif des coûts et des marges de commercialisation (FCFA/kg)

Circuit 1 Circuit 2 Circuit 3 Circuit 4

Coûts MN (Pn.) MN (Ab.) Coûts MN (Pn.) MN (Ab.) Coûts MN (Pn.) MN (Ab.) Coûts MN (Pn.) MN (Ab.)

- %PA %PV %PA %PV - %PA %PV %PA %PV - %PA %PV %PA %PV - %PA %PV %PA %PV

Collecteurs 27,6 302,3 310,3 27,6 302,3 310,3 90,5 543,5 551,5 90,5 543,5 551,5

36 24 52 32 36 24 52 32 66 37 85 43 66 37 85 43

Super-grossistes

- - - 22,01 290,6 303,99 - - - - - -

- - - - - - 29 22 39 28 - - - - - - - - - -

Grossistes 1 4,4 408,51 112,51 69,1 356,8 433,8 39 573,5 327,21 69,1 356,8 433,8

- 39 28 11 10 26 20 43 29 - 48 32 35 25 26 20 43 29

Grossistes 2 15,66 95 89 15,54 276 189 20,05 452 472 15,54 276 189

- 7 6 8 8 15 13 13 11 25 20 31 23 15 13 13 11

Détaillants 484,65 1095,86 941,86 151,77 1027,23 1019,23 150,13 476,87 226,87 151,7 1027,23 1019,23

- 70 38 81 40 - 48 31 62 36 - 21 16 12 10 - 48 31 62 36

MN (Ab.) = Marges nettes en période d’abondance

MN (Pn.) = Marges nettes en période de pénurie

Page 84: 001 arlette

69

En prenant en compte les intermédiaires de la chaîne de commercialisation du Njansang,

on s’aperçoit, à travers le tableau 27 précédent que les grossistes de type 1 et les

grossistes de type 2 sont les acteurs qui supportent les charges de commercialisation les

plus faibles dans les circuits 1,2 et 3 ; et 4 respectivement. Dans tous les circuits, ce sont

les détaillants qui ont les plus fortes charges à l’unité. Ce qui est compréhensible au

regard des quantités manipulées par jour. En période de pénurie, les grossistes de type 2

ont les marges les plus faibles. Ce sont les détaillants, dans les circuits 1,2 et 4 ; et les

grossistes de type 1 dans le circuit 3 qui ont les plus fortes marges pendant cette période.

En période d’abondance, les grossistes de type 2 ont les plus faibles marges dans les

circuits 1, 2 et 4, et les détaillants dans le circuit 3. Par contre, les détaillants ont les

marges les plus élevées dans les circuits 1, 2 et 4 et les collecteurs dans le circuit 4. Nous

constatons qu’il existe des disparités dans la distribution des marges au sein de la filière.

Chaque groupe d’acteurs agit indépendamment de l’autre.

4.7. LES CONTRAINTES DES ACTEURS DANS LA FILIERE

Il est apparu dans cette étude que les paysans sont regroupés en association pour d’autres

spéculations et pas pour le Njansang et même pas pour les autres PFNL. Néanmoins,

nous avons rencontré deux groupes plus ou moins organisés à Ekpwassong et

Nkoloboudou. La filière Njansang présente quelques problèmes. Les problèmes inhérents

à la qualité du produit lui-même se font sentir par les récolteurs qui éprouvent des

difficultés pour la récolte. Le Njansang est collecté en brousse et ce, pendant la saison

des pluies. Il est donc difficile pour des femmes d’un âge avancé de braver cet obstacle.

Deux opérations sont apparues comme étant les plus compliquées dans la récolte du

Njansang, ce sont : le dépulpage et le concassage. Les risques de morsure de serpents

sont élevés. Le travail est salissant. L’enclavement de la route les empêche d’écouler

rapidement leurs produits. Les autres problèmes rencontrés par ces récolteurs sont liés à

la commercialisation. La façon de mesurer le Njansang est mauvaise A Ekpwassong

comme à Nkoloboudou, la recherche des acheteurs pour procéder aux ventes en groupe

est particulièrement difficile en raison de l’enclavement de la zone. A Sa’a, les ventes

individuelles et le manque d’organisation des récolteurs favorisent la création de

plusieurs maillons dans la chaîne de commercialisation qui commence dans ces localités.

Page 85: 001 arlette

70

Cette situation fait en sorte que les commerçants, surtout ceux de Douala privilégient

cette source d’approvisionnement.

Certains commerçants (les femmes) ont déclaré qu’il était difficile voire même

impossible pour elle, de se rendre dans les villages pour acheter le Njansang car leur

époux ne le leur permettrait pas. On comprend donc aisément pourquoi certains maillons

de la chaîne sont dominés par les hommes bien que ce soient les femmes qui réalisent la

quasi-totalité de la production.

Les commerçants ne rencontrent pas de difficultés liées à la qualité du produit. Ce

pendant, ils font face à quelques problèmes qui sont : le vol des colis, la cherté de ces

colis par rapport aux autres lors du transport, la survenue des bagarres lors de

l’acquisition du Njansang dans les marchés, les erreurs de décompte du nombre

d’assiettes ou de verres et quelques fois, les tracasseries policières.

Nous avons par ailleurs constaté qu’il est difficile de collecter des taxes auprès des

acteurs qui se retrouvent sporadiquement sur le marché. Ce cas de figure s’observe

beaucoup plus dans les marchés ruraux. Très peu de commerçants sont établis de façon

permanente. Le passage d’une activité à l’autre est très fréquent car les commerçants

changent de produits en fonction des opportunités qu’offre le marché. Ce qui est

préférable pour eux c’est de travailler en réseaux avec des collecteurs bien ciblés et de

communiquer par le biais du téléphone. C’est la garantie que l’argent ne sera pas utilisé

pour acheter d’autres produits ou que le commerçant ne fera pas un déplacement inutile.

Page 86: 001 arlette

71

CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

5.1 CONCLUSION

L’objectif principal de cette étude était d’analyser le fonctionnement et d’estimer la

rentabilité de la filière Njansang. Il en ressort que la filière Njansang est constituée de six

catégories d’acteurs à savoir : les producteurs ou récolteurs, les collecteurs, les super-

grossistes, les grossistes de type 1, les grossistes de type 2 et les détaillants. Trois

principaux circuits de commercialisation ont été identifiés : les circuits à 5

intermédiaires, 4 intermédiaires et 3 intermédiaires.

Il y a plus de femmes que d’hommes dans la filière. Les collecteurs et les détaillants sont

constitués uniquement des femmes à cause du temps relativement long que requiert la

collecte dans les villages et la vente au détail. Les hommes pour leur part sont dominants

au niveau des super-grossistes. Les récolteurs (67%) ont un âge compris entre 40 et 70

ans. Ce qui traduit le fait que très peu de jeunes s’intéressent à cette activité, à cause de la

pénibilité du travail et le caractère particulièrement salissant des fruits pourris. Les

collecteurs (56%) ont un âge compris entre 40 et 50 ans. Ce résultat pourrait s’expliquer

par le fait qu’à cet âge, les femmes ont encore la force nécessaire pour sillonner les

villages. A proportion égale (33%), les super-grossistes se retrouvent dans les tranches

d’âge 30-40, 40-50 et 80-90 ans. Ce sont des personnes qui, par expérience, ont

développé des stratégies leur permettant de faire plus de bénéfices. 50% et 43% des

grossistes de type 1 et 2 ont âge compris entre 40 et 50 ans. 46% des détaillants ont un

âge compris entre 30 et 40 ans. La majorité des acteurs (90%) a reçu une éducation

formelle. Ce qui est intéressant pour la transmission des innovations et les concertations

dans la filière.

Tous ces acteurs réalisent une seule fonction : la fonction d’échange. Les paysans sont

engagés dans l’exploitation du Njansang depuis 8, 14 et 23 ans à Ekpwassong,

Nkoloboudou et Sa’a respectivement. Les paysans y sont engagés depuis 1 à 35 ans. Les

paysans s’occupent de la récolte et les collecteurs s’occupe du transfert du produit des

zones de production vers les marchés ruraux. Les super-grossistes et les grossistes de

type 1 l’acheminent vers les marchés de New-bell à Douala et le marché du Mfoundi à

Yaoundé. La conduite des opérations permet de distinguer trois types de circuits à savoir

Page 87: 001 arlette

72

les circuits à 5, 4 et 3 intermédiaires. Ce qui traduit le fait que la filière Njansang draine

un très grand nombre d’intermédiaires. Les quantités moyennes manipulées par jour sont

de 200, 900, 101, 45 et 0,5 kg par les collecteurs, les super-grossistes et les grossistes de

type 1 et 2 et les détaillants respectivement. Entre ces acteurs, il n’existe pas de relation

contractuelle. Les seuls accords qui sont passés se font de manière verbale et sont nourris

par la confiance et le paiement à l’avance par les super-grossistes auprès de collecteurs.

Le Njansang produit dans les bassins de production de Sa’a et d’Akonolinga ont pour

destination les marchés de Douala et Yaoundé, avec un flux plus importants vers Douala

(66,7%). Le Njansang est essentiellement produit pour le marché. Les résultats montrent

que 43,3% des paysans le destinent à la vente et 57,6% destinent ce produit à la vente et à

l’autoconsommation. Mais les quantités consommées ne sont pas grandes car seules les

amandes fissurées lors du concassage sont laissées pour la consommation familiale. Au

niveau des zones de production, deux modalités de vente sont pratiquées : les ventes

groupées au village et dans le marché le plus proche, les ventes individuelles dans les

maisons, la vente dans les marchés ruraux et parfois dans les marchés des villes.

Les acteurs du système de production et du système de commercialisation supportent

plusieurs charges. Ces charges sont liées aux différentes étapes de la récolte du Njansang

d’une part, et au coût d'opportunité du temps mis par voyage, au transport, à l’impôt

libératoire, au ticket de place, à la manutention, à l’emballage, à la location de place, au

gardiennage et aux frais de téléphone. Les quantités moyennes annuelles produites par

paysan sont de 58, 46 et 53 kg à Ekpwassong, Nkoloboudou et Sa’a respectivement.

Le processus de récolte du Njansang dure en moyenne 4 heures pour un kilogramme. Les

coûts de récolte étant estimés à 627, 758 et 661 FCFA/kg à Ekpwassong, Nkoloboudou et

Sa’a. En plus de ces coûts, les coûts de transport s’élèvent à 24 et 127 FCFA/kg pour les

paysans de Sa’a et Nkoloboudou qui vont vendre au niveau du marché. Leur marges sont

de sont de 378 FCFA/kg, 48 FCFA/kg et 269 FCFA/kg en période de pénurie et 206

FCFA/kg, -158 FCFA/kg et 73 FCFA/kg en période d’abondance

Les charges de commercialisation des collecteurs sont de 90,5 FCFA/kg et 27,63

FCFA/kg pour les collecteurs d’Akonolinga et Sa’a respectivement. Elles sont plus

élevées à Nkoloboudou à cause des coûts de transport. Ils ont des marges nettes de 543,5

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73

et 302,37 FCFA/kg en période de pénurie et de 551,5 et 310,37 FCFA/kg en période

d’abondance.

Les super-grossistes, catégorie d’acteur qu’ont retrouve uniquement à Douala, supportent

des charges variant entre de 3,08 et 51,71 FCFA/kg. Leurs marges nettes varient entre

146,92 et 425,29 FCFA/kg en période de pénurie à Sa’a, New-bell et au marché central

de Douala respectivement. Elles varient entre 179,29 et 418,76 FCFA/ en période

d’abondance dans les mêmes marchés.

Les charges des grossistes de type 1 varient entre 4,49 et 69,1 FCFA/kg dans les marchés

d’Ayos, du Mfoundi et de New-bell respectivement. Leurs marges varient entre 356,8 et

573,5 FCFA/kg, en période de pénurie et 112,51 et 423,8 FCFA/kg en période

d’abondance dans ces marchés

Les grossistes de type 2 supportent des charges qui varient entre 15,54 et 20,05 FCFA/

kg, dans les marchés d’Ayos, de New-bell et du Mfoundi. Leurs marges en période de

pénurie se situent entre 95 et 452 FCFA/kg et 89 et 472 FCFA/kg en période

d’abondance.

Les charges des détaillants se situent entre 150,13 et 247,14 FCFA/kg dans les marchés

d’Akonolinga, marché central de Douala et Mvog-Mbi. Leurs marges varient entre

476,87 et 1095,86 FCFA/kg en période de pénurie et 226,87 et 1019,23 FCFA/kg en

période d’abondance.

Les récolteurs ont les charges les plus élevées, les marges les plus faibles. Tandis que les

détaillants ont les marges les plus élevées et les grossistes de type 2, les charges les plus

faibles.

Les contraintes des paysans sont liées à la pénibilité du travail que nécessite la récolte ;

notamment le dépulpage et le concassage. De plus la récolte se fait en saison des pluies.

Les commerçants ne rencontrent pas de difficultés particulières à cause de la nature non

périssable du produit. Toutefois ils rencontrent quelques difficultés liées aux tracasseries

policières ; surtout lors que le produit est transporté sur une longue distance.

Page 89: 001 arlette

74

5.2. RECOMMANDATIONS

Dans le souci d’améliorer le fonctionnement de la filière Njansang, quelques

recommandations sont formulées à la fin de cette étude. Elles s’adressent aux paysans,

aux commerçants, à l’ICRAF et à l’Etat. Ainsi, nous suggérons :

• aux paysans,

-de créer des groupes d’entraide afin de réduire les coûts de récolte à l’unité et

d’augmenter les quantités produites ;

-de standardiser les unités de mesure, en l’occurrence, la balance dans les points de

collecte. Ceci pourra leur permettre de décourager les commerçants véreux ;

-d’organiser des instances d’échange de connaissances dans le but d’améliorer leurs

techniques de production et de renforcer les liens de collaboration ;

-d’organiser des ventes groupées pour augmenter leur pouvoir de négociation (récolteurs

de Nkoloboudou et de Sa’a) :

• aux commerçants,

-de mettre en place des associations acheter le Njansang auprès des paysans organisés.

Ce qui leur permettra de réduire considérablement les coûts de commercialisation et

d’acheter de grandes quantités de Njansang à la fois ;

• à l’ICRAF,

-d’étendre les zones d’intervention pour une réaction de masse au niveau des zones de

production, afin que les innovations introduites et les actions mises en œuvre puissent

efficacement être répercutées au niveau des marchés ;

-de mettre encore plus d’accents sur la communication et le marketing en mettant en

place les systèmes d’information des marchés ;

-de faire des relevés de prix sur les marchés de façon continue pour mieux en apprécier

l’évolution ;

• à L’Etat ,

-d’améliorer les infrastructures routières en zone rurale.

Page 90: 001 arlette

75

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ANNEXES

Annexe 1 : QUESTIONNAIRE DESTINE AUX EXPLOITANTS D E NJANSANG

Préambule

Ce questionnaire est réalisé pour recueillir des informations sur la filière Njansang. Il est rédigé à

l’intention des producteurs de Njansang de Ekpwassong, Nkoloboudou dans le département du Nyong

et Mfoumou et Sa’a dans le département de la Lékié. Les informations recueillies resteront

confidentielles et ne seront utilisées que dans le cadre de cette étude. Vous avez été pressenti par

l’ICRAF comme personne ressource pouvant contribuer à la réalisation de cette enquête.

Date -----/------/------

1. Informations générales

1. Noms et prénoms de l’enquêté----------------------------------------------------------------------------------

2. Département----------------------Arrondissement ------------------------------Village ----------------------

3. Sexe : 1. Masculin 2. Féminin

4. Niveau d’éducation : 1. Jamais allé(e) à l’école 2. Primaire 3. Secondaire 4. Supérieur

5. Situation matrimoniale : 1. Célibataire 2. Marié(e) 3. Divorcé(e) 4.Veuf (ve)

6. Activité principale : 1. Agriculture 2. Elevage 3. Artisanat

4. Commerce 5.Autres ------------

7. Activités secondaires : 1. Agriculture 2. Elevage 3. Artisanat 4.Commerce 5.Autres

8. Nombre d’enfants : 1. Garçons 2. Filles 3. Total

2. Historique et organisation de l’activité

9. Combien d’arbres de Njansang exploitez-vous ? -------------------------------------------------------------

10. Les arbres de Njansang que vous exploitez sont : 1. Naturels 2. Plantés

11. Depuis combien de temps collectez-vous le Njansang ?

□ < 2 ans □ 2-5 ans □ 6-9 ans □10- 13 ans □ >14 ans

12. Le Njansang que vous exploitez est destiné :

1. A l’autoconsommation 2. A la vente 3.Autres (à préciser) ----------------------------------------

13. Quels sont les membres de votre ménage qui sont impliqués dans cette activité ?

1. Hommes 2. Femmes 2.Enfants (filles) 4. Enfants (garçons)

N°--------

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14. Combien sont-ils ? 1. Hommes----- 2. Femmes----- 3 Enfants (filles) ----

4. Enfants (garçons) ----- 5. Total -----

15. La main d’œuvre utilisée est : 1. Individuelle 2. Groupe 3. Familiale

16. A quelles étapes interviennent-ils le plus ? (cocher la case correspondante)

Genre

Etapes

Hommes Femmes Jeunes filles Jeunes garçons

Défrichage

Ramassage

Nettoyage

Lavage

Cuisson

Concassage

Séchage

Vente

17. Pendant quels mois de l’année pratiquez-vous cette activité ? (cocher la case correspondante)

3. Les activités de collecte, de lavage, de concassage et de séchage du Njansang

18. Combien de jours par semaine allez-vous ramasser le Njansang ?-----------------------------------------

19. Quelle quantité ramassez-vous par jour ?----------------------------------------------------------------------

20. Combien de temps mettez-vous pour ramasser cette quantité ?--------------------------------------------

21. Pendant combien de temps laissez-vous pourrir les fruits de Njansang? ---------------------------------

Mois

Activités

Jan

.

Fév

.

Mar

s

Avri

l

Ma

i

Jui

n

Juil

.

Aoû

t

Sept

.

Oct

.

Nov

.

Déc

.

Collecte/récolte

Activités Post-

récolte

Commercialisatio

n

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81

22. Combien de temps vous faut-il pour dépulper cette quantité ? ---------------------------------------------

23. Où est ce que vous effectuez le lavage ? 1. Au cours d’eau situé près de mon champ

2. A la maison 3. Au cours d’eau situé près de la maison

24. Combien de temps prenez-vous pour laver cette quantité ?-------------------------------------------------

25. Combien de temps mettez-vous pour concasser ? -----------------------------------------------------------

26. Quel est le matériel utilisé pour chacune des opérations?

Opérations

Ramassage Nettoyage Lavage Cuisson Concassage Séchage

Matériel

Quantité

Prix

4. Vente

27. Quels sont vos lieux de vente ?

Au village/vente groupée 2. Au village/vente individuelle 3. En ville (à préciser) ----------Où

préférez-vous vendre votre produit ?

1. Au village/vente groupée 2. Au village/vente individuelle 3. En ville (à préciser) ----Quelles

sont vos raisons----------------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

28. Qui sont vos clients ? 1. Grossistes 2.Détaillants 3.Collecteurs 4.Autres-----------------------------

29. D’où viennent vos clients ?-------------------------------------------------------------------------------------

30. Quelle quantité vendez-vous pendant une campagne ?------------------------------------------------------

31. A quel prix vendez-vous votre produit?

1. le verre ---------- 2. La boîte de lait ----------- 3. Autres (à préciser) ---------------

32. Etes-vous satisfait du prix auquel vous vendez votre produit ? 1. oui 2. non

33. Si oui, Pourquoi ?-------------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

34. Si non, Pourquoi ?-------------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

35. Comment se fait le paiement ? 1. A l’ avance 2.Au moment de l’échange 3.Après l’échange

36. Au cas où vous vous déplacez pour vendre le Njansang, quelles sont les dépenses que vous

supportez ?

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Nature de la dépense valeur

37. Dans ce cas à quel prix vendez-vous votre produit ?

1. Le verre ---------- 2. La boîte de lait ----------- 3. Autres (à préciser) --------Pour

vous, cette activité est-elle rentable ? 1. oui 2. non

38. Justifiez votre réponse--------------------------------------------------------------------------------------------

5. Accès aux services connexes et difficultés rencontrées

39. Existe-t-il une association en relation avec le Njansang dans votre village ? 1. oui 2. non

40. Y êtes-vous affilié(e) ? 1. oui 2. non

41. Si non, pourquoi ? ------------------------------------------------------------------------------------------------

42. Si non, pourquoi ?-------------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

43. Avez-vous des relations avec les structures d’encadrement ? 1. oui 2. non

44. Si oui, quel type d’apport avez-vous reçu d’eux ? -----------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

45. Avez-vous déjà participé aux ventes groupées ? 1. oui 2. Non

46. Selon vous, quels sont les avantages des ventes groupées ? ------------------------------------------------

47. Souhaiteriez-vous pérenniser cette forme de vente ? 1. oui 2. non

48. Pour quelles raisons ?

1. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

2. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

3. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

49. Seriez-vous prêt à planter le Njansang dans vos champs ? 1. oui 2. non

50. Quelles sont vos raisons ?----------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

51. Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans votre activité ?

1. Coûts de transport très élevés 2.Conservation 3. Prix très bas

4. Autres (à préciser) ---------------------------------------------------------------------------------------------

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52. Quelles solutions proposez-vous pour lever ces contraintes ?----------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Merci pour votre collaboration

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Annexe 2 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE POUR LES COMMERÇ ANTS DE NJANSANG

Préambule :

Ce questionnaire est adressé aux commerçants (collecteurs, grossistes, détaillants…) de Njansang de

sa’a, Akonolinga et Yaoundé. Il a pour but de recueillir des informations sur la commercialisation du

Njansang. Les informations obtenues sont confidentielles et ne seront utilisées que dans le cadre de

cette étude.

Date -----/------/------

1. Informations générales sur l’enquêté

1. Nom du marché ----------------------------------------------------------------------------------------------------

2. Nom et prénoms de l’enquêté-------------------------------------------------------------------------------------

3. Sexe : □ Masculin □ Féminin Age : --------------

4. Niveau d’éducation :

□ Jamais allé(e) à l’école □ Primaire □ Secondaire □ Terminale

5. Situation matrimoniale : □ Célibataire □ Marié □ Divorcé □ Veuf (ve)

6. Village d’origine : ------------------------------------------------------------------------------------------------

2. Historique et description de l’activité

7. Depuis combien de temps êtes-vous engagé (e) dans l’activité ? ------------------------------------------

8. Quelles sont les raisons ayant motivé le choix de cette spéculation ?-------------------------------------

9. Quel type de commerçant êtes-vous ?

□ Récolteurs-collecteurs □ Collecteurs des villages □ Grossistes

□ Grossistes-détaillants □ Détaillants

10. Quels sont les autres produits que vous vendez? -------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

3. Approvisionnement

11. Dans quelles localités achetez votre Njansang ? -------------------------------------------------------------

12. Ou préférez-vous achetez votre Njansang ? -------------------------------------------------------------------

13. Pour quelles raisons ? --------------------------------------------------------------------------------------------

14. Auprès de qui achetez- vous votre Njansang ?

N°--------

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□ Paysans □ Paysans-collecteurs □ Collecteurs

□ Grossistes □ Autres (à préciser) --------------------------------------------------------------------------

15. Où s’effectue l’achat ?

□ Au marché □ Chez le producteur

16. Quelle est la qualité que vous exigez lors de l’achat ?

□ Couleur ---------------- □ Odeur □ Taille □ Autres (à préciser)

17. Quelles sont les unités de mesure utilisées lors de l’achat ?------------------------------------------------

18. D’où provient l’argent utilisé pour le renouvèlement du stock ?

□ De la vente du Njansang

□ De la vente des autres produits

□ Des tontines

□ Crédit bancaire

□ Famille

□ Autres (à préciser) -------------------------------------------------------------------------------------------

19. Quels sont les facteurs que vous prenez en compte lors de la négociation du prix d’achat ?-----------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

20. Au cas où vous déplacez pour acheter le Njansang, à combien s’élèvent les coûts de transport par

voyage ?------------------------------------------------------------------------------------------------------------

21. Quelles sont les autres dépenses effectuées et leurs coûts ? ------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

22. Combien de temps prenez-vous pour effectuer un voyage ? -----------------------------------------------

23. Quelle est la quantité que vous pouvez acheter en un voyage ? --------------------------------------------

24. Quels sont les prix en fonction des unités de mesure ?

4. Activités de vente

25. Quels sont les facteurs que vous prenez en compte lors de la fixation du prix de vente?

Unités de mesure Prix d’achat

Période d’abondance Période de pénurie

Verre inox

Boite de lait Nestlé

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□ Le prix d’achat □ Le prix pratiqué par les autres vendeurs

26. Qui sont vos principaux clients ?

□ Les dépenses effectuées □ Autres (à préciser) -------------------------------------------------------

□ Grossistes □ Grossistes-détaillants □ Détaillants □Autres (à préciser) ------------------

27. Quels sont les critères sur lesquelles vos clients se basent pour acheter vos produits ?

□Couleur ---------------- □ Odeur □ absence de cassures □ Autres (à préciser) ---------

28. Quelles sont les quantités vendues ?

□ Par jour ------------------ □ par semaine---------------- □ Par mois -----------------------

29. Selon l’unité de mesure, à quel prix revendez-vous le Njansang?

Unités de mesure Poids en kg Prix

Période de pénurie Période d’abondance

Boite de lait Nestlé

verre

Tas -----------

--------------------

30. Avez-vous des pertes ? □ Oui □ Non

31. A quoi sont dues ces pertes ? ------------------------------------------------------------------------------------

32. Quelles quantités de Njansang pouvez-vous perdre par stock ?

33. Quelles sont les dépenses réalisées ?

Poste de dépense valeur

Manutention

Emballage

Ticket de place

Location de place

Impôt libératoire

Stockage/ gardiennage

Nutrition

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5. Contraintes et opportunités

34. De façon générale, quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez dans la

commercialisation du Njansang ?

□ Coûts de transport élevé □ Manque d’information sur la disponibilité du Njansang

□ Difficultés de stockage □ Autres (à préciser) -----------------------------------------------------

35. De manière spécifique, quels problèmes rencontrez-vous lors de :

L’achat/ assemblage du produit ?---------------------------------------------------------------------------

Transport ------------------------------------------------------------------------------------------------------

Stockage--------------------------------------------------------------------------------------------------------

La vente--------------------------------------------------------------------------------------------------------

36. Quelles propositions pouvez-vous faire pour lever ces contraintes ? --------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Merci pour votre collaboration

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Annexe 3 : Tableau d’amortissement du petit matériel d’exploitation

Matériels Quantité Coût unitaire durée de vie amortissement annuel

Machette 1 2 500 1 2 500

Lime 1 1 500 1 1 500

Hottes 1 2 000 1 2 000

Seaux 1 1 500 1 1 500

Cuvettes 1 4 500 5 900

Paniers 1 800 1 800

Filets 1 200 1 200

Marmites 1 22 000 25 880

couteau 1 100 1 100

Pointes7 1 25 1 25

Bâches 1 5 000 5 1 000

Plateaux artisanaux 1 1 000 1 1 000

Plateaux en faillence 1 1 500 3 500

Brouette 1 16 000 1 16 000

Houe 1 1 500 1 1 500

Total - - - 30 405

7 Dans les calculs, 20% de l’amortissement annuel a été considéré.