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3 me Année. — N° 172 Un Numéro : 2 0 Centimes 15 J uin 1901 ~ r"w^\T» \ m TRIBUNE LIBRE RÉDACTION ET ADMINISTRATION Rue Oeville, TO ULOUSE Directeur-fondateur ............................. A. MOULINIER. Rédacteur en chef ................................ Jean de L’HERS. Mardi et Vendredi de 5 à 5 heures. BI-MENSUEL Un an ........................................................... 5 fr. Edition de luxe .......................................... 10 fr. Publicité (la ligne) dernière page........... 1 fr. Les abonnements fartent du i'c janvier et i K tjuillet. Les Manuscrits non insérés etles dessins non reproduits ne SBront pas rendus. RÉDACTION A PARIS Rédacteur en chef ............................... Marc LEGRAND. 34, rue Gay-Lussac (Vendredi de i z h. à midi). Secrétaire de la Rédaction. Guy de MONTGAILHARD 42, Eaubourg Montmartre (Lundi de 3 à 5 heures). S ommaire Exposition Daumier ................. L ’Exposition de Photographie. Le Soir .......................................... Reflets d’Evangile ....................... Concert de la Clémence-Isaure. Tribune libre ............................... Le Congrès régionaliste ............ oAttentes ....................................... Echos et Nouvelles .......... Jean L orédan . Un P assant . Francis L epage . Aulète C aloyer . B. F ournez . Vicomte de C aumon . B. F. P assim . EXPOSITION DAUMIER C > race à M. Roger Marx, nous avions pu le voir l’année der- J nière,àla Centennale, ce grand et bon Daumier — l'admirer dans un nombre important de ses œuvres. Et de nouveau le voici parmi nous. Cette fois, c’est à l’Ecole des Beaux-Arts qu’il habite et c’est la Bienfaisance qui nous le ramène. Le fait n’a rien qui doive nous surprendre : La Bienfaisance et lui marchèrent souvent de compagnie. Car il fut un brave homme — pas toujours heureux — et s’il haïssait le mensonge, l’égoïsme, la cruauté, c’est qu’il aimait les humbles et les simples, les délaissés, toutes les victimes; philo- sophe résigné, il avait pitié même de ceux-là qu’il fustigeait rudement de sa main puissante. Aussi, l’un de ses fervents, l’un de ceux qui le connaissent le mieux aujourd’hui, Gustave Geffroy, le disait-il fort justement : « Ce violent^ ce féroce, qui s’empare de tout ce qui se passe et ne cèle rien de ses tares visibles et secrètes, est tout de même un bon homme, compatissant à ses semblables... Sa cruauté va sans dégoût. Il est terrible et fra- ternel ». Regardez ces vieux paillasses, usés et lamentables, traînant la grosse caisse et les trétaux, la représentation terminée, tirant la jambe, l’œil morne, la grimace effacée maintenant, redevenus eux-mêmes après la parade ; regardez ces braves et laborieuses femmes du peuple, montant les escaliers des quais, chargées des lourds paquets de linge, avec des marmots pendus à leurs jupes; et ces naïfs spectateurs du paradis, attentifs, béants, suivant les péripéties du sombre drame risible, qui fait tressaillir leurs âmes eniantines ; et ces tout petits qui dansent, insouciants, dans la lumière blonde ; et cet autre naïf, son Don Quichotte, les yeux aux nues, et, sur les bancs de la Cour d’Assises, en face des juges somnolents, ces pauvres diables effondrés, atten- dant la sentence, au ronflement monotone des belles périodes oratoires, tandis que leurs défenseurs, surprenantes machines à paroles, les bras tendus, la tête en arrière, des larmes dans la voix, laissent couler l’intarissable flot de leur éloquence indif- férente ! Ah, ceux-là il ne les aime guère ! Les égoïstes, les menteurs, les bêtes de proie sont ses ennemis. Mais, quels sourires pitoyables il a pour les déshérités, pour ceux qui souf- frent !... Non certes, nulle plus noble figure ne pouvait présider une œuvre charitable. Et quel plaisir de le revoir, ce merveilleux et bon Daumier ! J ean LORÉDAN.

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3me A n n é e . — N° 172 U n N u m é ro : 2 0 C e n t im e s 15 J uin 1901

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m

TRIBUNE LIBRERÉDACTION ET ADMINISTRATIONR u e O e v i l l e , TO U LO U SE

Directeur-fondateur............................. A. MOULINIER.Rédacteur en chef................................ Jean de L’HERS.

M ardi et Vendredi de 5 à 5 heures.

B I - M E N S U E LUn a n ........................................................... 5 fr.Edition de luxe .......................................... 10 fr.Publicité (la ligne) dernière page........... 1 fr.

Les abonnements fa r ten t du i ' c janvier et i Kt ju i l le t . Les Manuscrits non insérés e tle s dessins non reproduits ne SBront pas rendus.

RÉDACTION A PARISRédacteur en ch e f ............................... Marc LEGRAND.

34, rue Gay-Lussac (Vendredi de i z h. à midi).

Secrétaire de la Rédaction. Guy de MONTGAILHARD 42, Eaubourg Montmartre (Lundi de 3 à 5 heures).

So m m a ir e

Exposition Daumier.................L ’Exposition de Photographie.Le Soir ..........................................Reflets d’Evangile .......................Concert de la Clémence-Isaure.Tribune libre...............................Le Congrès régionaliste............oAttentes.......................................Echos et Nouvelles ..........

Jean L o r é d a n .

U n P a s s a n t .

Francis L e p a g e .

Aulète C a l o y e r .

B. F o u r n e z .

Vicomte d e C a u m o n .

B. F.P a s s i m .

EXPOSITION DAUMIER

C> r a c e à M. Roger Marx, nous avions pu le voir l ’année der-

J n iè re ,à la Centennale, ce grand et bon Daumier — l 'admirer

dans un nombre important de ses œuvres. Et de nouveau le

voici parmi nous.

Cette fois, c’est à l ’Ecole des Beaux-Arts q u ’il habite et c’est

la Bienfaisance qui nous le ramène. Le fait n ’a rien qui doive

nous surprendre : La Bienfaisance et lui marchèrent souvent de

compagnie.

Car il fut un brave h om m e — pas toujours heureux — et s’il

haïssait le mensonge, l’égoïsme, la cruauté, c’est qu ’il aimait les

humbles et les simples, les délaissés, toutes les victimes; philo­

sophe résigné, il avait pitié même de ceux-là qu’il fustigeait

rudem ent de sa main puissante. Aussi, l ’un de ses fervents, l ’un

de ceux qui le connaissent le mieux aujourd’hui, Gustave Geffroy, le disait-il fort justement : « Ce violent^ ce féroce, qui s’empare

de tout ce qui se passe et ne cèle rien de ses tares visibles et

secrètes, est tout de même un bon homme, compatissant à ses

semblables.. . Sa cruauté va sans dégoût. Il est terrible et fra­

ternel ».

Regardez ces vieux paillasses, usés et lamentables, tra înant la

grosse caisse et les trétaux, la représentation terminée, t irant la

jam be , l’œil morne, la grimace effacée maintenant, redevenus

eux-mêmes après la parade ; regardez ces braves et laborieuses

femmes du peuple , m ontan t les escaliers des quais, chargées des

lourds paquets de linge, avec des marmots pendus à leurs jupes;

et ces naïfs spectateurs du paradis, attentifs, béants, suivant les

péripéties du sombre drame risible, qui fait tressaillir leurs

âmes eniantines ; et ces tout peti ts qui dansent, insouciants,

dans la lumière b londe ; et cet autre naïf, son Don Quichotte , les yeux aux n ues , et, sur les bancs de la Cour d’Assises, en

face des juges somnolents, ces pauvres diables effondrés, a t ten ­

dant la sentence, au ronflement m onotone des belles périodes oratoires, tandis que leurs défenseurs, surprenantes machines à

paroles, les bras tendus, la tête en arrière, des larmes dans la

voix, laissent couler l ’intarissable flot de leur éloquence indif­

férente ! Ah, ceux-là il ne les aime guère ! Les égoïstes, les

menteurs, les bêtes de proie sont ses ennemis. Mais, quels

sourires pitoyables il a pour les déshéri tés, pour ceux qui souf­

frent !...

Non certes, nulle plus noble figure ne pouvait présider une

œuvre charitable. Et quel plaisir de le revoir , ce merveilleux et

bon Daumier !

J e a n LORÉDAN.

o u r beaucoup, l’exposition organisée par la Société photographique de Toulouse a été une véritable révélation. Là en effet les incrédules, les indécis ‘ ont vu que l’art et la photographie loin d’être des sœurs ennemies, pouvaient, au contraire, s’entendre

admirablement et qu’en se prêtant un mutuel appui elles pour­raient produire des œuvres dignes de figurer à côté des maîtres du pinceau.

Malheureusement, il faut bien en convenir, trop de photo­graphes amateurs ont émis la prétention de faire à coup sûr des photographies artistiques, certains mêmes ont prétendu codifier, mettre en formule cette photographie artistique dont ils avaient plein la bouche. Mais ils oubliaient, les malheureux, que ce n’est jpas le procédé qui laissé à lui seul peut constituer une œuvre j

d’art ; ce qu’il fallait tout d’abord posséder, c’est l’instinct artis- !tique, c’est l’enseignement de l’Ecole.

Et comme l’a dit excellemment M. Robert de la Sizeranne : enfin l’art est venu ; peu à peu, par l’éducation de son œil et de sa pensée, le photographe a deviné que le sujet n’était pas tout entier dans la nature, mais aussi en lui même et que le travail ne devrait pas tout entier être tait par sa machine, mais aussi par son cerveau et par ses mains. »

L’éducation photographique est aujourd’hui poussée à un degré extrême, appareils et procédés sont parfaits, et il suffit d’ajouter à cela l’éducation artistique. Le photographe, comme le peintre, doit savoir composer, pour l’un et pour l’autre les règles sont les mêmes, le mode d'exécution seul est différent.

Les études d'intérieur peuvent se traiter de même façon, et le peintre aussi bien que le photographe auront à leur disposition : le choix de la pose, les accessoires, enfin l’éclairage, qui est de jtout premier ordre en photographie. j

Dans le paysage, les difficultés seront plus nombreuses; mais comme en peinture et comme disait Corot la chose essentielle est de savoir s’asseoir, de trouver ce point où le tableau tout fait se montre à l’observateur qui sait voir.

Composer une scène d’intérieur, se bien placer devant un paysage ne seront que la mise en pratique de la science de la com­position et « savoir présenter une idée esthétique sous la forme concrète d’un ensemble de lignes et de tons liés par le mystérieux accord d’une harmonieuse unité, c’est, en effet, tout l’art de composer, art subtil et fuyant qui se joue des règles et des for­mules et dont il faut tâcher simplement d’analyser à grands traits les éléments essentiels. » '

Telles sont les considérations que le véritable amateur en photographie doit toujours avoir présent à l’esprit et qui lui permettront de faire réellement œuvres d’arts.

L exposition du Conservatoire aura le grand avantage de mettre sous les yeux des véritables connaisseurs, une série remarquable d’œuvres photographiques qui démontrent ample­ment l’exactitude de ce que nous venons d’exposer.

A côté des études envoyées par les maîtres du Photo-Club de Paris et dont l’éloge n’est plus à faire, nous pourrons mettre en parallèle les œuvres si variées et si nettement personnelles j:de M. Bert, le président bien connu de notre Société photogra- jphique. Il est vrai de dire que M. Bert plus que tout autre était j i

déjà préparé à faire œuvre d’art en photographie, et qu’avant de

tracasser l’objectif, il maniait avec aisance le pinceau et l’ébau- choir. Il 3 changé d’outil, et trouvé de nouvelles ressources dans les procédés photographiques, sachant les approprier avec un rare bonheur à l’interprétation de scènes d’intérieur et de paysages admirablement choisis.

Ici tout est combiné, agencé pour l’interprétation complète du sujet choisi, jusqu’à l’en cadrement qui n’est pas quelcon­que et auquel M. Bert n’a pas craint de mettre la main.

Il faudrait tout citer : le port de Westminster, la tour du Parlement sont bien des sujets Anglais, traités à l’Anglaise ; les marines, sur les côtes Basques surtout, sont de véritables tableaux; le dome de la Grave est d’un effet saisissant. A côté de ces sujets de paysages, les motifs d’atelier, portraits et études; mais n’oublions pas un délicieux éventail d’une originalité à nulle autre pareille; et un panneau art décoratif étonnant.

Tout à côté de l’exposition de M. Bert et dans le même ordre d’idée, nous citerons les marines de M. Sirven, tableaux de genre des mieux réussis; les délicieux cadres de M. de Bonne: salle capitulaire et cloître de Fontfroide.

Nos amateurs toulousains ont donc fait œuvre d’art photo­graphique et, nous ne saurions trop le répéter, les œuvres par eux exposées ont fait très bonne figure à côté des maîtres du photo- club de Paris.

A côté de ces morceaux, absolument hors ligne, il y aurait à citer encore nombre de cadres qui dénotent également chez leurs auteurs une entente parfaite de la composition appliquée à la photographie, mais nous ne pouvons donner à cet article une trop grande longueur ; et force nous sera de citer parmi nos amateurs Toulousains, les épreuves de MM. docteur Castaing, Gaubert (surtout les numéros 929 et 931), Maury, Regnault, Sans, etc., etc.

En résumé 1 exposition de Toulouse a mis au premier rang nos amateurs Toulousains, et elle a prouvé amplement que l ’art et la photographie pouvaient s’allier de la manière la plus com­plète.

UN PASSANT.

S a S § @ 1 1

Le son des chalumeaux décroît dans le sentier Q u ’obscurcissent déjà les ombres viole ttes;Chèvres, chiens et moutons ont suivi les bergers ; Myrto, voici venir la grande nuit muette.

Le village, là-bas, fume au bord du ruisseau;Les filles, en riant, descendent aux fontaines,Et jasent, accoudées, au bord des vasques pleines, Mêlant le son des voix au murmure des eaux.

Les grands bœufs au poil roux, méditatifs et lents,Vers l’étable connue s’en viennent pas à pas,Tandis que derrière eux le pasteur indolent Chante sur ses pipeaux Hellé 011 Glycéra.

Viens, marche près de moi, le crépuscule est doux ; Dévide, en cheminant, ta quenouil le de lin ;Le chèvre-pieds, charmé, t ’admire ; — et devant nous Nos deux ombres unies marchent sur le chemin.

F r a n c i s LEPAGE.

T(cflets d ’Evangile ”P a r M . l’abbé B a r t h é s , maître ès jeux-floraux.— Paris, Alphonse L e m e r r e , 1901 j j

Vo i c i , peut-ê tre , dans ces vers exquis, un cinquième livre de

VImitation. De longues méditations sur l’Evangile, distillées >en quelques strophes de pieuses élégies, des colloques, des prières i

tournés en fines pièces d’anthologie , des sonnets mystérieuse­m e n t épanouis en oraison jaculatoire : tel est ce petit traité jartistique de la vie intérieure . O n y démêle com m ent les impressions de la nature et des livres se transposent en rythmes

choisies dans un esprit dévot et rare. On sent que, pour noter

les démarches sinueuses d ’une émotion qui jouit d ’elle-même en i s ’analysant, l’auteur a dû, jus tem ent pour éviter la manière, j

recourir aux artifices des poèmes à forme fixe. Voilà pourquoi il jj

y a tan t de sonnets . jLe desservant qui, dans les loisirs du presbytère, r imait ainsi s

ses élévations, ne se douta it pas (et c’est un apostolat qui n ’est

pas banal; , q u ’il dilatait d 'autant son ministère. Les esthètes

dev iennent ses paroissiens. Le secret est retrouvé de faire parler j

l ’Ami des âmes : jj

Je suis la goutte d’eau que tu cherches, je suis L’apaisement des soifs. Mais pour qu’à ma fontaine Je te conduise, ainsi que la Samaritaine,Il te faut renoncer à boire aux autres puits.

C’est pour avoir écouté et regardé, non en dilettante , mais en j

croyant , que le poète a mérité d’en tendre ces paroles et de sentir

sur lui le regard du divin Ami :

Regard d’homme et de dieu sous la même paupière.

La sincérité, en effet, donne tout leur prix aux R eflets d ’Evan­

gile. Sous la plume d’un alexandrin , les formes de l’art le plus

raffiné se sont trouvées l’expression spontanée d ’émotions naïves.

La simplicité y est un prestige. C’est par où cette poésie fait le

■charme des délicats et l ’édification des simples. i

11 n ’est pas donné à tout le monde, disait M. de Saci à Pascal,

de faire de telles réflexions sur ses lectures. Il n ’a été donné j

«ans doute à personne au même degré qu ’à M. l’abbé Barthés

d ’entendre les poètes modernes, d ’en tre r dans leur tour de sen- j

sibilité et d ’imagination et d ’en dégager, sans y tâcher, ce qu’ils

renferment de christianisme inconscient. Encore q u ’il n ’est pas j

trace de déformation professionnelle, on retrouve toujours en

lui l ’accent sacerdotal. Par un don unique de réaction sym pa­th ique, sans cesser d ’être lui-même, il est tour à tour, sans imi­

tation ni postiche, chacun des poètes qu’il vient de lire. N ’est-ce

pas Rodenbach qui j

... a ouaté de flocons cette urne de prières, 5s

ou dégradé ce « Crépuscule ? »

Le soleil d’hiver meurt d’une mort lente et pâle;Et voici qu’au-dessus des maisons peu à peu j<De l’âtre ranimé sort un panache bleu, jjEt qu’au ras des sillons flotte un brouillard d’opale. jj

Où s’en va la fumée, où s’en vont les brouillards Qui s’élèvent le soir, des toits et de la plaine?Suivent-ils le caprice entraînant d’une haleine?Non, c’est vers Dieu qu’ils font de nocturnes départs. jj

Car la chute du jour est clévote. C’est l’heure Où l’âme rentre en sa chapelle intérieureEt rallume la cire blanche à son autel. j >

La pâture à son tour comme un encensoir fume 5 <Et ce vol bleu de la fumée et de la brume 5 sEst l ’encens de la terre et monte vers le ciel. j j

Sans doute , M. Rostand, qui a vu les lèvres de Shakespeare se

poser aux bagues des doigts de Sorah, a vu aussi {5

... qu’à tes doigts, où nul bijou ne reste,] j jLes Anges ont baisé la pitié de ton geste.

Parmi les Passants du Passé, M. de Régnier a oublié de mettre

le Franciscain :

Barbu, la corde aux reins, les mains gourdes, nu tête,Et la sandale ouverte aux morsures du gel.

Est-ce M. Harancourt qui a traduit ainsi le Cantique des Can­

tiques, ou si c’est M. Maurice Bouchor?

La plaie est passée et l ’hiver a fui.Au figuier mûrit la figue nouvelle,Nos prés sont en fleur, j ’ai même aujourd’hui Ouï roucouler la tourterelle,La pluie est passée et l hiver a fui.

N’avez-vous pas vu quand l’aurore à lui Bondir comme un faon Celui que j’appelle ?Depuis le matin je cours après Lui.Veilleurs avez-vous de la citadelle Vu le Bien-Aimé quand l'aurore a lui?

Mais je reconnais son pas dans la nuit Viens, ta fiancée est brune, mais belle.Posez sous mon front des fleurs pour appui Et soutenez-moi, mes sœurs, je chancelle En reconnaissant son pas dans la nuit.

Au milieu des courts poèmes, trois ou quatre pièces d’une

plus longue haleine s’élèvent à la plus émouvante é loquence :

l e Christ de l'A lcove, écrit p ou rM . François Coppée, est un acte d’apostolat. Une remarque s’impose ici qui viendra à bien des

lecteurs. Si Refle ts d ’Evangile et Pour la Prière et pour la L u t te , n ’eussent pas été donnés au public presque en même temps,

on se serait demandé lequel des deux s’était inspiré de l ’autre.

Nous sommes de ceux qui se perm etten t de prédire à M. Pabbé

Barthés que son évolution n ’est pas achevée ; mais il est un

point sur lequel il ne modifiera p robablem ent pas ses partis-pris

généraux. La métrique qui, depuis vingt ans, a eu de folles oscil­

lations, est en train de reprendre son équil ibre. Les nouvelles

écoles auront bien mérité des Muses. O n leur doit d ’avoir mieux

compris que le vers pris isolément a u n e beauté organique. Elles

on t montré que la coupe ternaire équivaut à la coup binaire et l ’accent tonique à la césure. Seulement, il s’agit de rimer, d ’au­

tan t que la rime, dans un système moins stable, devient la seule

barre de mesure. Notre poète , sans tom ber dans le scrupule, a la

probité de la rime et les professionnels t rouveront chez lui

(puisque aussi bien cela se chiffre comme la chimie ou les

accords), toutes les formules de l ’équivalence ternaire. Ils admi­

reront dans la facture la même sincérité que nous avons admiré

dans l’émotion. Rien n ’a été mis de chic, mais pour satisfaire a u x subtiles exigences d’une oreille épurge et sensible jusqu’au

frisson à l 'é légante mathématique de son métier. Les profanes,

en lisant ces vers, p rennen t peu à peu confiance dans leur

sens crit ique ; ils se savent gré de démêler si bien les procédés

des décadents et des symbolistes. M. l’abbé Barthés a eu la poli­

tesse de nous ménager cette satisfaction d ’amour-propre.

Un des rêves caressés de Renan était de ren tre r après sa mort

dans l ’Eglise en un petit livre de luxe entre des doigts, f inement

gantés. Les R efle ts d 'Evangile y seraient mieux à leur place. A

«la chute dévote du jour* , lorsque les urnes de prière épanchent

leurs sons troublants , alors que les lumées et les nuages appa­

reil lent pour de nocturnes départs, on se navrera à faire dans

cette précieuse plaquette sa lecture spirituelle. Elle est aussi le

cadeau le plus délicat à présenter, avec un tendre respect, à une

belle main. A u lète CALOYER.

Concert de la C lém enee-Isaupe

La société chorale de Clémence-Isaure , dont l ’in tell igente

direction appartient à M. Aimé Cuq, donnait tout récem­

m ent son concert annuel de bienfaisance.

On sait déjà à quel point de perfection est parvenue cette

société chorale qui, seule de notre région, a osé prendre part au

grand concours d’honn eu r de l’Exposition Universelle et qui en

est revenue, sinon avec la grande timbale, du moins avec un

premier prix d’exécution bien digne de flatter son amour-propre.

Etant donné le peti t nombre (50 environ) de ces chanteurs,

ouvriers pour la plupart , on se demande com m ent ils ont pu

faire bonne figure à côté de ces énormes et riches sociétés du

Nord avec leurs 100, 150 et même 180 voix. Ces chiffres, que

nous citons à dessein pour faire un peu honte à notre indolence

méridionale , sont significatifs. Est-il vrai q u ’à Toulouse, « la

patrie des chanteurs, » on ne puisse arriver à grouper ces impo­

santes masses chorales dont le Nord nous a donné l’exemple.

Le dernier concert de la Clémence-Isaure nous a prouvé que,

à défaut de la quantité , cette société possédait de belles qualités

de nuances, de justesse et de sûreté dans l ’attaque.

Le chœ ur de Théodore Dubois, La Voix de la N ature, aux

harmonies hardies et délicates, le pit toresque chœ ur de Laurent

de Rillé, Les Fumeurs d,'Opium* la piquante Sérénade d 'H iver de

Saint-Saëns, et enfin, la magistrale Bénédiction des Poignards

du quatrième acte des h u g u e n o ts , nous ont permis d ’apprécier à

loisir toute la vail lance de la Clémence-Lsaure et la variété de

ses belles qualités. Une mention spéciale aux deux solistes,

MM. Subra et Décamps.

Une pléiade de jeunes artistes a in terprété, en outre, toute

une série de jolies pièces de concert. Nous relevons tout d ’abord

la délicate attention de ces jeunes gens qui avaient tenu à rendre

hommage au distingué vice-président de la Clémence-Isaure,

M. A. Moulinier, en puisant avec abondance dans son riche et

délicat répertoire musical. C’est ainsi que nous avons en tendu

la spirituelle Aubado à M argarido, par M. Méau, dont la voix

légère et agréablement t imbrée se plaît dans les gracieux dessins

de cette piécette ; — la Berceuse , et la romance sans paroles

Cœur dolent, dont M. Lescat a fait vibrer, sur le violon, la grâce

harm onique et l ’émotion mélodique. Mmo Gardes, après avoir

déclamé le grand air de Sigurd , nous a donné la Sérénade tr is te ,

où sa voix généreuse semble avoir trouvé sa juste mesure. Enfin

Mlle Labat, une jeune pianiste qui, pendan t toute la soirée, s’est

prodiguée avec autant d ’intelligence que de grâce au piano

d’accompagnement, a exécuté avec brio un thème sur lequel

M. Moulinier a b rodé d’intéressantes et de capricieuses varia­

tions. Au programme encore : Les deux Grenadiers de Schum-

man, dont M. Galinier, basse noble du théâtre royal d ’Anvers,

a rendu, d’une voix souple et puissante , la grandeur tragique ;

L ’Ecole buissonnière, une bluette de Marcel Legay, gentiment

chantée par M. M éau; des fables de La Fontaine, dites avec

beaucoup d’intelligence et d ’expression par M. Monteil ; la

Romance pour violon de Swendsen, jo l im ent interpretée par

M. Lescat, etc.. .

Enfin n ’oublions pas de m ent ionner YUnion harmonique, l ’in ­

téressante société instrumentale également dirigée par M. Cuq,

qui a joué, avec ensemble et justesse, une ouverture de Suppé,

une valse de Strauss, une fantaisie pour clarinette sur Lucrèce

Borgia , et qui a partagé le succès de la Clémence-Isaure dans

l ’exécution de la célèbre Bénédiction des Poignards.

B. FOURNEZ.

TRIBUNE LIBRE

Nous term inons à peine un h iv e r lo n g e t maussade et pendant

lequel, mieux que pendant tout autre, nous avons pu cons"

tater que taisaient com plè tem ent défaut à Toulouse les p rom e­

noirs couverts. Dans une ville comme la nôtre, avec une muni­

cipalité rompue aux affaires par la longévité que lui donne le

suffrage universel, il est à peine croyable q u ’un industriel ou

une Société n ’ait pas essayé de doter de galeries couvertes notre

ville.Nul doute que dans la mesure du possible l’adminis tration ne

lui eût accordé toutes les facilités pour doter Toulouse d’une des

choses dont elle m anque le plus en hiver et qui eût été égale­

m ent très fréquenté en toute saison.

Il n 'est pas une des grandes cités italiennes qui ne possède

plusieurs galeries monumentales ornées avec le goût inné de nos

voisins transalpins et dont les colonnes, stuquées avec l’habileté

des ouvriers italiens, séparent les plus beaux magasins, ou, du

moins, les plus fréquentées de ces villes. Toulouse, par bien des

traits, rappelle la ville artistique par excellence : j ’ai nom m é

Florence. Là, tous les arts on t embell i la ville. L’architecture,

la sculpture, la peinture, et au printemps l’horticulture, font de

Florence l’A thène de l’Italie, comme de Toulouse l ’Athène du

Midi.

Mais là s’arrête la comparaison, car le Florentin en tre , quand

il veut causer affaires ou se prom ener à l’ombre ou à l’abri du

vent, dans la loggia où se trouvent des œuvres d’art inestimables

et si j ’ai amené ce souvenir, c ’est parce que sans bourse délier

notre municipali té , dans un m onum ent à peu près pareil , pour­

rait, si elle était b ien inspirée, donner aux Toulousains libre

accès dans les salles basses de notre nouveau musée et créer

ainsi, au milieu de statues que leur poids et leur taille, sans

compter une surveil lance constante , mettra ient à l’abri des

déprédations, un véritable lieu de délices pour les causeurs. Ils

pourraient s’y prom ener tout à leur aise sans craindre les cou­

doiements du trottoir , sortir, interroger le temps et ren trer pour

continuer leur prom enade si les in tempéries les y forçaient.

Nous en connaissons beacoup des ces éternels péripatéticiens

qui, bousculés rue Alsàce-Lorraine, gagnent les arcades du Capi-

tole quand il pleut ou qu’il vente . Là, peu à l ’abri et sûrs de se

trouver seuls de leur sexe, ils ne restent pas longtemps et ren ­

tren t morosesdans leurs appartements ou dans l’airv iciéd’un café.

Mais nos bébés, nos nourrices, ne peuvent pas suivre les retrai­

tés de tout genre qui p rom ènen t leurs graves soucis sous les

arcades; pas une femme ne s’y aventurerait, le vent emporte

t rop facilement la cendre des cigares sur leurs voilettes, et elles

y sont plus crottées que dehors. Pourquoi ne pas leur ouvrir

toutes grandes nos galeries du musée ; un ou deuK gardiens de

plus suffiraient. Et d ’ailleurs, par le mauvais temps, ils ne sont

pas dans les squares, où ils n ’auraient que faire?

Espérons un bon et généreux m ouvement en faveur de tous

ceux, et ils sont nombreux, qui viennent chercher le repos de

la retraite dans notre cité amie de la poésie, des fleurs, des arts,

et d’une vie plus facile, oserais-je le dire, que dans bien d’autres

cités moroses et revêches. Rendons à ces épris de Toulouse son

beau côté encore plus séduisant, et si nous ne voyons pas éclore,

pour le plus grand profit du commerce, les grandes galeries des

villes italiennes ou les passages de quelques villes françaises,

ouvrons-leur celles qui sont toutes prêtes pour cela avec bien

peu àe trais.V i c o m t e d e CAUMON.

Mai 1901.

n ç j r c s r é g i o n a l i s t e BIBLIOGRAPHIE

V oici le compte rendu du Congrès régionaliste de Toulouse

tel que nous le communique M. Armand Praviel, secrétaire du comité régionaliste.

Séance du samedi 25 mai, à 9 heures du matin : Présidence de M. André Sourreil, capiscol de VEscolo moundino , assisté par MM. Constans et Bourciez, professeurs de lit térature romane aux Universités d ’Aix et de Bordeaux.

O r g a n is a t io n d u t r a v a i l .

i° Le Congrès émet le vœu immédiat que le travail puisse être organisé l ibrement sur les chantiers munic ipaux et dépar tem en ­taux.

20 Que les capitaux régionaux et particulièrement les fonds des Caisses d ’épargne soient maintenus dans la région pour servir à des placements dans les caisses rurales et les coopérati­ves de production.

30 Pour le jour où l ’autonomie communale et régionale sera un fait, que l’on accorde le droit de légiférer en matière d ’orga­nisation du travail, sous le contrôle de la commune par la région et de la région par l’Etat. (Rapport de M. Frayssinet.)

A u t o n o m i e c o m m u n a l e .

10 Gestion des affaires de la commune par la com m une, de la région par la région, et de la Nation par l’Etat.

20 Organisation du référendum communal ; organisation de la représentation proportionnelle dans les assemblées com m una­les et législatives. (Rapport de M. Charles Delorme.)

— Séance du Sa medi 25 mai, à 2 heures du soir. Présidence de M. Constans, assisté de MM, Jeanroy, professeur de littérature romane à l ’Université de Toulouse, et de M. Bourciez.

-—• E n s e i g n e m e n t :

Le Congrès émet le vœu que l ’histoire de la com m une et de la province fasse partie de l ’enseignement primaire, secondaire e supérieur. (Rapport de M. J.-M. Simon.)

— Le Congrès émet les vœux suivants :

« Enseignem ent supérieur. — Autonomiecomplète des Univer ­sités régionales. Disposition de leur budget et de leur programme. Groupement, autourdes Universités, des forces décentralisatrices de la région.

« Enseignem ent secondaire. — A utonomie relative des lycées etcollèges. Adjonction aux conseils de professeurs, de personna­lités compétentes et de pères de famille. Enseignement de l'his­toire et de la géographie au point de vue régional.

« Enseignem ent primaire. — Réforme de l’enseignement p r i ­maire au point de vue régional par une m éthode plus pratique (enseignement agricole et industr iel suivant les besoins locaux) par l’utilisation des dialectes locaux et par la glorification de la terre et du métier. » (R apport de M. H. de la Renommière.)

— Le Congrès émet le vœu que l ’article 14 du règlement des écoles primaires qui édicté que le français sera seul en usage dans les écoles soit abrogé. (Rapport de M. Vié.)

— L’enseignement de la langue d’Oc sera donné dans les éco­les normales et accompagné de notions élémentaires de latin, de façon que les insti tu teurs puissent, en connaissance de cause, se servir de l ’idiome local pour l’enseignement du français. (Rapport de M. le baron H. Guill ibert .)

— Le Congrès invite les adminis trations de l’Etat à respecter l ’orthographe des noms des localités. (Rapport de M. Ronjat.)

D é v e lo p p e m e n t d e s œ u v r e s d e l ’i n i t i a t i v e p r iv é e .

Le Congrès, considérant q u ’il y a lieu de répandre dans toute la France, fut-ce au détr iment de la Capitale trop abondam m ent favorisée, le culte du Beau par la lormation du goût artistique, ainsi q u e l ’on ten trep r isdes sociétés comme la Cœcilia et l ’Union Artistique, de Toulouse, émet le vœu que la commune, le dépar­tem ent et l ’Etat in terv iennent sérieusement pour seconder avec elficacité ces sociétés dues à l’initiative privée, dont le but élevé nécessite des secours ou subventions indispensables à leur vita­lité. (Rapport de M. Emile Deniau.)

A T T E N T E S

Par J. Cottin

La jalouse Mort exerce parfois de hâtives et soudaines ven ­geances contre les poètes, chanteurs de la Vie ! Voici un recueil

de vers, signés J. Cott in , qui devait n ’être qu 'un essai de jeu ­

nesse et qui est le tes tam ent poétique d’un poète de 25 ans !

Saluons avec tristesse cet élu de la Mort : il était aussi l ’élu des

Muses. Sans doute il serait facile de relever dans son recueil,

dans la première partie surtout, des traces de jeunesse à.prosaïs­

mes, vers déjà lus, phrases sonores mais vaines. Il est plus juste

d’y signaler d ’estimables et bien personnels mérites. D ’abord ce

jeune hom m e était bien au then t iquem ent un poète. O n sent, à

le lire, une tendresse ingénue pour les rythmes et qu’il disait en

vers ses rêves et ses tendresses par naturel inst inct de parler le divin langage (et là sans doute est l’excuse de cette facilité un

peu lâchée de quelques pièces). « Il pensait en poète » ; il avait

le don des gracieuses inventions. Un conte est bizarre et joli. Ils s’aimaient developpe avec largeur et sur un ry thme soutenu unè

ingénieuse et assez émouvante idée. Il lui manquait , semble-t-il, de «chan ter en am ant ». Assurément, les propos d’amour jasent

au cours de ces vers de jeune hom m e. Ils révèlent une âme

délicate, désireuse d'a imer et qui en est digne, mais que ne sou­

lève ou ne secoue aucun sentiment puissant. Le solide mérite de ce jeune infortuné, il faut le chercher dans la copieuse série

de sonnets plastiques qui clot le livre.

Ce ne sont proprement que jeux poétiques, prouesses de

palestre d’un ingénieux disciple des Banville et des Hérédia .

Mais quelques-uns de ces exercices d’écolier sont des gages de

maîtrise prochaine- Tels Pierre tombale, Fontaine pompéienne, Flocons blancs, A près la mort. Et le , charme de cette nature fine

et douce se révèle en certains vers, en certaines strophes dont

voici quelques modèles :

Le bleuet azuré, mystérieux joyau,Charmeur comme les yeux des Muses vagabondes.

L’astre des nuits pâli se fond dans le silence.

Des sarcophages blancs où la joie est enclose Sous les neiges d’hiver, secouant son sommeil Le printemps radieux surgit.

Et enfin, dans le sonnet Flocons blancs , cette strophe exquise

sur la neige :

Ouatant de ciel les pas de l’humaine détresse S’abattent en essaims impalpables et lents Les duvets exilés des harmonieux flancs Des cygnes purs voguant sur les lacs d’allégresse. •

B. F.

Plume au fe n t.

No t r e très distinguée compatr io te , M. Max-Lyan — une

femme voilée, dont le pseudonyme commence à devenir

célèbre — vient d’obtenir à l ’Académie française un prix Mon-

tyon de 500 Irancs pour le roman bien connu de nos lecteurs,

car il en a été rendu compte, avec les éloges qu’il mérite, dansY A r t M éridional, et inti tulé la V o c a t i o n d e S œ u r E x t a s e , en

a t tendant q u ’il en soit de même pour son successeur Comme la

plume au vent, paru il y a quelques jours à peine et don t la pre­

mière édition est déjà épuisée.On annonce,’ en outre, que les palmes académiques on t été

décernées àM . Max-Lyan.Tous les succès, tous les bonheurs et tous les honneurs à la

fois! Nous y joignons nos plusc ordiales félicitations.

L fccoLE L a ï q u e e t le s I n s t i t u t e u r s de Fr a n c e a M a u r i c e F A U R E D é p u t é db m D r ô m e

V i c e - P r é s i d e n t de la Ch a m b r e Ra p p o r t e u r du B u d g e t oe l' I n s t r u c t i o n Pu b l i q u e

H o m m a g e db R e c o n n a i s s a n c e 13 A v r i l : 1901

3BGHÔS ET NOUVELLESM/éme patine.

Le groupe li ttéraire de l’A m e Latine nous conviait, le mardi

21 mai, dans la grande salle de l ’hôtel d ’Assézat et de Clé-

mence-Isaure pour écouter quelques poèmes et une conférence

sur la Poésie d’aujourd’hui, par M. Arm and Praviel.

La séance étai t présidée par l’érudit abbé Maisonneuve, pour

qui c ’est un jeu de louer les jeunes amplem ent tou t en leur

faisant comprendre q u ’ils exagèrent. Se souvenant des récents

succès à la Faculté de Droit, de M. Armand Praviel, il a emprunté

une image au cantique des cantiques et voyant cette âme de

poète s’épanouir entre le Code et les Pandectes il l ’a appelée

lilium inter spinas.

L'image est d ’autant plus heureuse que notre très éloquent

ami Praviel nous a paru candide comme un lys dans son enthou­

siasme sans borne pour M. Maurice Magre, qui aurait , d ’après

lu i , influencé tous les poètes d ’aujourd’hui sans exception.

M. Magre sera év idem m ent très touché de cet hommage

inattendu, de même que M. Laurent Tailhade dont M. Praviel

a lu quelques strophes, superbes d’harmonie et de sentiment.

M. Praviel n ’a examiné que le côté socialde la Poésie d ’Aujour-

d’hui. Mais est-ce toute la Poésie? Et l’amour? l’Eternel Amour??

j'omment élever nos § rils ?

Mo n s i e u r Lavisse, de l’Académie, professeur à la Sorbonne,a

fait à Paris, le 26 mai, à propos de Comment élever nos fils ?

une conférence organisée par le comité Dupleix. M. Paul Cam-

bon , Membre de l’institut et Ambassadeur de France à Londres,

présidait.

IiA PENSÉE

P a r A l f r e d B O U C H E R

P r ix d'honneur du Salon.

J nos gïonnés.

Les abonnements de ju i l le t prenant fin avec te présent numéro, pour éviter tout retard nous prions nos abonnés de réserver un bon accueil à la nouvelle quittance qui va leur être présentée par la poste.

Concours littéraire de 1a. “ $ampe "

Nous sommes heureux d’apprendre à nos lecteurs que le

concours littéraire organisé à Toulouse par la Société

La Rampe p romet d’être des plus bril lants si nous en jugeons

par le nombre des œuvres déjà reçues. Ceux qui n ’en ayant pas

encore eu connaissance voudraient y prendre part, n ’ont qu’à

demander la circulaire explicative au secrétaire-général de La

Rampe (Salle du Jardin-Royal , rue Laviguerie).

En réponse à une objection t im idem ent formulée par quel­

ques-uns : qui composera le Ju ry? nous répondons, pour mettre

à l’abri de toute sollicitation messieurs les jurés, que les noms

ne seront pas donnés, mais nous pouvons affirmer que le ju ry

sera recruté parmi les sommités lit téraires de Toulouse.6N9-K§>*-SN9

§ ’£louette.

Le dernier banquet de « l’Alouette » — Société qui a pour but la

fédération des peuples latins — était présidé par le peintre

Edouard Sain — un fervent de l’Italie lui aussi, l ’un de ceux qui

l ’ont le mieux comprise et exprimée.

Au dessert, en réponse à une très aimable allocution de

M .EdmondThiaudière ,président de « l’Alouette» , Edouard Sain a

dit, en termes pleins d’une charmante bonhom ie , ses premiers

voyages en Italie, son affection pour la na t ion-sœ ur, son amour

pou rN ap les en particulier, pour Capri, où, chaque année , il

fait un long séjour.

Remarqués dans l’assistance : le peintre Cuisinier, nos con-

frèresMarc Legrand, d irec teurde la Revue du Bien Paul Romilly, Léo Lucas, Jean Lorédau etc.

®n9- ï < § * S'-s

Mxercice-goncert.

Nous avions reçu pour notre dernier numéro, mais trop tard

pour pouvoir l ’insérer, un article s u r l ’Exercice-Concert du

Conservatoire. En vertu de l ’adage Bis repetita placent nous en

extrayons les lignes suivantes :

« Trois jeunes élèves de M“e Ruth se sont engagés dans une

scène d ’Iphigénie . C’était une bien dangereuse entreprise. Cepen­

dant Ml|e Sentis a dit quelques passages dans la note juste, m o n ­

tran t un certain tem péram ent dramatique ; bien conseillée,

Mlle Sentis pourrait arriver à de bons résu lta ts ; mais, qui lui

donnera de bons conseils?

« Le conservatoire de Toulouse est cette année riche en

ténors ; nous en avons en tendu trois, qui maintiendront , il faut

l ’espérer, la réputation du galoubet toulousain.

« M. Bailhé, qui suit sur la scène un itinéraire compliqué, nous a dit, Je veux la jeunesse !... d ’un air ennuyé et les mains jo in ­

tes. La voix est jolie quoique difficile ; M. Cabrol qui lui donnait

la réplique dans Méphistophélès. chante bien d ’une voix peu sûre.

« Dans la leçon de géographie de Y Africaine, M. Rivière et

M Ue Calmon ont poussé des notes avec l’entrain et la conviction

voulus, — mais le gros succès a été pour M. Rabouil dans l ’air

de Guillaume Tell avec l ’u t final envoyé par deux fois à la satis­

faction du public et à celle de l’artiste !« On nous a donné sur la fin une petite Comédie de salon

assez agréable, et enlevée fort prestement par M. Lacoste qui a

u n joli ta lent. . . d ’amateur. » P. M.

sj

g z z « j p g J-prk Mtrald. » j s

La comtesse Gréffulhe, dans l’après-midi d ’hier, a fait enten- j

dre M"'e Gilda Lemoyne, une exquise cantatr ice qui s’est !

fait beaucoup applaudir dans des romances de Tosti et dans des jj

pages de Saint-Saëns. Reconnu dans le petit cénacle de la rue

d ’Astorg . ||« S. A. R. la duchesse de Vendôme, prince et princesse sj

Edmond de Polignac, princesse de Brancovan, comtesse de j

Guerne, duc et duchesse de Rohan, comte et comtesse Arnaud !

de G ram on t , comte et comtesse Jean de M ontebello , vicomte

et vicomtesse Gaigneron, baron et baronne Denys Cochin, mar­

quise de Ludre, comtesse Murât, prince et princesse Alexandre s

de Caraman-Chimay, comte Robert de Montesquiou, M. Vin-

cent d’indy , M. Chevillard, comte Joseph de Gontaut-Biron, |

M. Luis de Errazu, etc. » jj

Musicographie.

Le genre gavotte est toujours en faveur auprès des musiciens j j

compositeurs, celle de M. F. Poirier, Un. soir d ’E té , qui j jvient de paraître mérite une mention spéciale pour la facilité de

son invention. Elle a du reste fait le charme de plusieurs soi­

rées musicales de l’été dernier sur la terrasse du café des Amé- j jricains. î

C’est sans doute le fils de M. F. Poirier qui a écrit en même

temps cette nouvelle Chanson du Gondolier qui se recommande j

par la fraîcheur de l’inspiration, surtout dans la seconde partie.

C’est sans prétention et facile à chanter.

— -><•>:- — jJ f a Falladier.ns.

L’e s t u d i a n t i n a La Palladienne a obtenu les récompenses sui-

vantes au concours musical de Cahors du 2 juin :

P remier prix d’exécution, avec félicitations du jury, médaille j

de vermeil ; premier prix d ’honneur, palme de vermeil et prime'

de 50 francs. Diplôme de direction décerné à M. Delmas.

La Palladienne, un iquem ent composée de mandolines, luths, :

guitares et guitares-basses, sans instruments à archets, a exécuté S

le prélude de Faust et le ballet de Sylvia. Ces pages de Gounod

et de Delibes ont été fort bien interprétées et le mérite qui

revient à La Palladienne est d’obtenir, sans archets, des effets

auxquels les orchestres de mandolines arrivent difficilement,

é tant donnés le caractère des instruments et la sécheresse habi-

tuelle des trémolos. jNos félicitations au Directeur ainsi q u ’aux membres de La j

Palladienne. j ]

Bjanqueî ffé lix jharpentier. !

La récente nom ination de notre ami le célèbre sculpteur Félix :

Charpentier au grade d ’officier de la Légion d’honneur, a été fêtée par un banquet , présidé par M. Paul Deschanel, p rési- !

dent de la Chambre des Députés, et auquel on t assisté d ’innom-

brables amis et admirateurs.

Au dessert, MM. Paul Deschanel et Paul Faure, député de

Vaucluse, département d’origine du maître fêté, ont parlé é lo ­

quem m ent de l ’œuvre considérable et bril lante dont l’art est

redevable à Félix Charpentier. Après ces discours longuem ent

applaudis, Mlle Caristie Martel, de la Comédie Française, qui a \

dit, avec son puissant talent, un poème émouvant, a excité un

véritable enthousiasme. -

M'nfants de l’Hérault.

Un punch a été offert à M. Cabanel, pharmacien militaire,

membre de la Société, à l ’occasion de sa promotion comme

officier du dragon de l ’Annam. La joie fut générale. I

Mscolo Moundino.

La Terro d ’Oc nous donne in extenso le superbe discours pro­

noncé par M. l’ingénieur Juppont, adjoint au Maire de Tou-

lousé, à la dis tribution des fleurs de YEscolo M oundino. C ’est l'oeu­vre d’un penseur, et longue serait la citation si nous voulions em prun te r à ces éloquentes pages tout ce qui a trait à la poésie des

sciences exactes. Il est piquant de no te r le scepticisme bon enfant

de ce savant :« Le savant comme le poète n ’est sûr que de la vérité abstraite,,

leur domaine de certi tude commun c ’est l ’idéal, et le pr ince de

la science n ’est pas plus certain de la vérité objective que le

rêveur n ’est sùr de sa chimère. »Ce qui nous é tonne c’est que M. Juppon t ait éprouvé le besoin

de faire savoir aux lauréats de YEscolo M oundino qu ’il avait été

élu Capitoul « comme tous ses collègues » grâce à « la fermeté

de ses convictions républicaines ».

Q u ’est-ce que cela peut bien leur faire?

Un mot de bonne hum eur lancé joyeusem ent par jffiiavielle,

le félibre maigre et osseux, en apprenant son échec au

capoulat et l ’élection de M. Dévoluy :

«; Ils avaient un Gras,i ls p rennen t un Gros; ça prouve combien

peu ils a iment le Maigre! »

Cette élection provençale n ’est pas du reste sans produire une

émotion profonde dans nos régions.

La Terro d ’Oc n ’est rien moins que contente du discours du

nouveau Capoulié. La Revue Méridionale trouve « dure sans

doute, mais juste peut-ê tre l ’opinion de M. André Sourreil ». _

S e § 'arcassonne.

Un e solennité musicale est annoncée pour le 23 ju in, dans

l ’église Saint-Michel, avec le concours de La Tolosa et de

quelques artistes de Toulouse. Prix d’entrée 3 francs.- «$*-—

J f . Rostand à Y Académie.

Mo n s i e u r E. Rostand vient d’être appelé dans le sein de

l ’Académie Française. Il a fallu six tours de scrutin pour

que le nom de l ’auteur de VAiglon l ’emporte sur son concurrent

M. Masson. On dit que l'auteur des Trophées s’est montré le

plus irréductible adversaire de M. Rostand.

Pourquoi ?Si M. de Hérédia veut bien nous honorer d ’une réponse nous

en ferons part à nos lecteurs.—»<$■> —

£ppel aux poètes.

Le cinquante-septième Concours poétique, ouvert en France

le xer juil let 1901, sera clos le 51 décembre 1901. Vingt m é ­

dailles seront décernées.

Demander le programme à M .Evariste Garrance, à Agen (Lot-

et-Garonne).

■gnion ■ j j ’rtistiçue.

Le s concerts de l ’Union A rtis tiq u e ont pris fin sous les applau­

dissements répétés du public élégant qui tous les mercredis

suit avec empressement les tentatives artistiques de M. Borne.

Cette année nous eûmes un véritable orchestre avec les princ i ­

paux solistes du théâtre du capitole. A ce très grand attrait

M. Borne sut jo indre l 'audit ion de nos meilleurs artistes parmi

lesquels M. Galand, ténor, Mme Gardes, MUes Courbières, G ondre t ,

M. Grillères, le remarquable saxophonis te M. Cordier, etc., etc.

Avec de pareils appoints on est toujours sûr du succès. C om ­

pliments à M. Borne l ’organisateur et aux membres du bureau

de FUnion Artistique qui le favorisent.

théâtre d’§r$nge.

Les représenta tions sur le théâtre romain d’Orange sont défi­

n i t ivement fixées aux 10 et n août prochain. On donnera

C ytharis de de M. Mouzin, et l im o n d 'A thènes de M. Emile

Fabre. On sait que M. Mouzin est l’auteur de /’Empereur d 'A r le s ,

une des premières pièces jouées à Orange,

Timon d ’Athènes , qui fut créé il y a deux ans à Marseille, lors

des fêtes du 25e centenaire, a été remanié par l’auteur. Cette re­

constitution de la vie antique met en scène un nom bre considé ­

rable de personnages dont les rôles seront interprétés par les

principaux artistes des théâtres de Paris.

M. Silvain et Mme Louise Silvain, officiellement autorisés par

M. Claretie, c réeront C ytharis et rep rendron t dans Timon d 'A ­

thènes les rôles de Timon et d’Aspasie ou ils obtinren t un si vif

succès. La pièce de M. Emile Fabre sera accompagnée d’une

importante partie de musique qui a été confiée à un jeune com­

positeur, M. Abel Auscher.SN9-J c-s\3

M'âissance.

Mo n s i e u r Panassié, avoué, et Mme Panassié font part de la

naissance de leur fille Renée.

§ arnet Blanc.

Mo n s i e u r Charles Griole t fait part de son mariage avec

Madame Eugénie Lesage.

— Le mariage de M. Paul Fabre avec Mlle Lanes, fille de

l ’in tendant militaire, a été célébré, à Toulouse, à l ’église m étro ­

politaine au milieu d’une grande affluence de parents et d ’amis.

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A V E N D R EAUX EN CH ÈRE S PUBLIQUES

A suite de saisie.

Le Jeudi, 11 jv i l le t 1901, à m idi précis.

A l’audience des criées du Tribunal civil de Toulouse.

UNE M A I S O NAVEC R E Z -D E -C H A U S S É E ET TROIS

ÉTAGES.

Sise à Toulouse, rue Traversière- Saint-Georges, 2 8 , sur la mise à prix de cinq cents francs,

Ci..................... . . . 500 fr.Pour extrait :

S a tn t - P é , avoué, signé.

Etude de Me Louis GELLY, avoué à Toulouse 2 8 , rue St-Rome.

A VENDREAUX ENCHÈRES PUBLIQUES

A SUITE DE SAISIE IMMOBILIÈRE

Le Jeudi 20 Juin 1901, à midi.AU TRIBUNAL CIVIL DE TOULOUSE

Divers ImmeublesSitués dans la commune du

Castera, comprenant maison d’ha­bitation, dépendances et diverses pièces de terre en nature de l a ­bourable, prés, bois, etc., de la contenance de cinq hectares huit ares soixante-cinq centiares.

Mise à prix . . . . 1.000 fr.

Pour tous renseignements s’a­

dresser à Me Gelly, avoué pour­suivant.

Pour extrait :L. GELLY, avoué signé.

Etude de Me GELLY , avoué à Tou­louse, rue Saint-Rome, 2 8 .

A V E N D R EA u x Enchères publiques

A SUITE DE SAISIE IMMOBILIÈRE

Le jeud i 30 Ju in 1901, à m id i Au Tribunal civil de Toulouse,

Une liaison avec JardinSitués à Toulouse, rue Peyrou-

set, n» 2 1 , près l’allée Saint-Agne, d’une contenance de cinq cent quatre mètres carrés environ.

Mise à pr ix 500 fr.

Pour tous renseignements s’a­dresser à Me Gelly, avoué pour­suivant.

Pour extrait :L. GELLY, avoué signé.

Etude de M" ROZÈS, avoué à Tou­louse, rue Lapeyrouse, 9 .

A V E N D R ELe jeudi 27 ju in 1901 à m id i ,

AU PALAIS DE JUSTICE A TOULOUSE

Une Maison, Coup et JardinSis à Toulouse, quartier de la Sa­lade, route de Paris, petite rue Saint-Roch.

Mise à pr ix 500 fr.

Pour extrait : R ozès, avoué, signé.

L’Administrateur-Gérant : P. GRILLON.

TOUL OUS E. — IMPRIMERIE LAGARDE ET SEBILLE, RUE ROMI GU IÈ ES, 2 .JS-